En cours au Siège de l'ONU

CPSD/457

Quatrième Commission: plusieurs délégations présentent les développements récents de leurs programmes spatiaux

13/10/2010
Assemblée généraleCPSD/457
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

9e séance – matin


QUATRIÈME COMMISSION: PLUSIEURS DÉLÉGATIONS PRÉSENTENT LES DÉVELOPPEMENTS RÉCENTS DE LEURS PROGRAMMES SPATIAUX


Plusieurs délégations ont, ce matin, devant la Quatrième Commission, présenté les développements récents de leurs programmes spatiaux nationaux, chacun soulignant que les activités réalisées dans ce domaine sont adaptées aux besoins du pays.


Ainsi, le représentant de l’Inde a indiqué que son pays avait placé le satellite OCEANSAT-2 sur orbite.  Ce satellite, qui est équipé d’instruments de surveillance des couleurs des océans, de diffusiomètres et de sondes atmosphériques, permet de collecter des données d’intérêt commun que l’Inde partage avec les agences spatiales internationales.


De plus, l’Inde est en passe de lancer deux autres satellites, (RESOURCESAT-2 et RISAT-1), qui sont appelés à jouer un rôle déterminant dans la gestion des ressources naturelles et la prévention des catastrophes.  De son côté, la délégation d’Israël a fait valoir que le programme spatial israélien a enregistré des progrès significatifs, possibles en partie grâce aux accords de coopération signés avec des agences sœurs en France, au Canada, en Allemagne, aux États-Unis, en Russie, en Inde, en Ukraine et aux Pays-Bas.  Ainsi, le projet VENUS d’observation à haute résolution de la végétation et de l’environnement est le fruit d’une coopération avec la France et une étude de systèmes satellites avec capteurs hyperspectraux est en cours, en collaboration avec l’Agence spatiale italienne.


Rappelant que l’Afrique du Sud avait lancé son premier satellite de fabrication nationale (SumbandilaSat), depuis une base au Kazakhstan en 2009, le délégué de ce pays a indiqué que l’Afrique du Sud participait aux efforts de mise en œuvre d’une constellation satellitaire africaine pour la gestion des ressources (African Resource and Environmental Constellation) avec le Kenya, le Nigéria et l’Algérie. 


S’agissant du programme spatial iranien, le délégué a rappelé que le 3 février 2010, son pays avait « dévoilé » trois satellites (Mesbah-2, Toloo et Navid) qui devraient être mis sur orbite dans un proche avenir grâce au lanceur de satellite domestique Simorgh. 


En début de séance, le Président du Comité, M. Dumitru-Dorin, lui-même ancien voyageur de l’espace, a mis l’accent sur les récents progrès réalisés grâce au Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER).  Le représentant du Chili a saisi cette occasion pour témoigner des retombées positives des technologies spatiales qui ont été utilisées dans la planification de l’opération de secours des mineurs chiliens. 


La Quatrième Commission poursuivra demain, jeudi 14 octobre à 10 heures, son débat sur la question. 


COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE (A/65/20 ET A/C.4/65/L.2)


Débat général


En début de séance, M. RAIMUNDO GONZALEZ ANINAT (Chili), Rapporteur du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), a pris la parole pour exprimer sa satisfaction et son euphorie après le sauvetage des premiers des 33 mineurs chiliens sous terre depuis deux mois.  Il a insisté sur les retombées positives de la technologie spatiale pour de telles opérations de sauvetage, conseillant qu’elles servent d’exemple pour les travaux futurs du Comité et pour les autres gouvernements. 


M. DUMITRU-DORIN PRUNARIU (Roumanie), (Président du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), a présenté le rapport du Comité (A/65/20).  Il a indiqué que la Tunisie serait le soixante-dixième membre du Comité.  En sa qualité de Président pour la période 2010-2012, il a fait part de sa volonté de poursuivre le renforcement des travaux du Comité et son rôle dans la promotion de la coopération et la coordination à l’échelle mondiale, régionale, et interrégionale au profit de tous les pays.  Il a rappelé que depuis 50 ans, le Comité a été le témoin et au centre de l’exploration et de l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique.  Depuis son établissement, le Comité travaille activement à promouvoir les efforts visant à explorer l’espace et à amener les bénéfices de la technologie spatiale à tous les pays, a-t-il ajouté.


En 2007, le COPUOS a célébré le cinquantième anniversaire de Spoutnik et l’année prochaine le Comité célébrera le cinquantième anniversaire du premier vol habité, a indiqué M. Dumitru-Dorin.  Il a également rappelé qu’en 1958 la résolution 1348 de l’Assemblée générale a établi un Comité ad hoc sur l’utilisation pacifique de l’espace, marquant le début de l’étude de l’ère spatiale.  Mettant l’accent sur les récentes catastrophes naturelles survenues en Haïti, au Pakistan, au Chili et en Chine, le représentant a estimé qu’il était important de renforcer les capacités pour atténuer les effets négatifs de ces désastres.  À cet égard, il a indiqué que l’utilisation des techniques spatiales jouait un rôle essentiel et permettait de délivrer l’information dans les temps voulus.  Renforcer l’information disponible et la coopération en matière d’information permettra une meilleure surveillance et une alerte rapide dans le cas de catastrophe, a-t-il estimé. 


Il s’est félicité des récents progrès réalisés dans le travail de UN-SPIDER, le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence.  Il a mis en avant le récent accord entre le Gouvernement chinois et l’ONU pour la création d’un nouveau bureau du programme UN-SPIDER à Beijing.  Le programme UN-SPIDER est devenu un mécanisme essentiel et un outil important pour une meilleure coordination de la gestion des risques et les réponses d’urgence.  


L’intervenant a expliqué que la recherche spatiale avancée, ainsi que les systèmes et les technologies d’exploration permettent d’examiner de plus près les préoccupations relatives à l’énergie propre, l’eau potable, la gestion des catastrophes naturelles, les questions de santé.  M. Dumitru-Dorin a, par ailleurs, estimé qu’il était essentiel de comprendre la manière dont le climat spatial pouvait avoir un impact sur les vols aériens, les vols spatiaux habités et les systèmes de navigation par satellite mondiaux.  Il a conclu en rappelant qu’il a été le cent-troisième être humain à avoir eu l’opportunité d’admirer la beauté de notre planète et de constater sa vulnérabilité à partir de l’espace extra-atmosphérique. 


M. HAIM ASSARAF (Israël) a souligné que l’Agence spatiale israélienne (ISA) poursuivait une mission de collaboration pacifique dans l’espace extra-atmosphérique, notamment à travers la promotion de projets scientifiques innovants basés sur la coopération internationale.  Nous partageons la vision et les vastes objectifs de l’ONU dans ce domaine, a réaffirmé le représentant, ajoutant que l’ISA avait conclu des accords de coopération avec des agences sœurs en France, au Canada, en Allemagne, aux États-Unis, en Russie, en Inde, en Ukraine et aux Pays-Bas.  Elle espère également, dans un futur proche, conclure de tels accords avec le Chili, le Brésil, le Kazakhstan ou la République de Corée et elle aspire à rejoindre l’Agence spatiale européenne (ESA), a-t-il ajouté. 


M. Assaraf s’est encore félicité de plusieurs événements récents liés aux activités spatiales de son Gouvernement.  Il s’agit notamment de la coopération avec la France dans le cadre du projet VENUS d’observation à haute résolution de la végétation et de l’environnement, d’une collaboration accrue entre Israël et l’Institut des sciences lunaires de la NASA, ainsi qu’avec l’Agence spatiale italienne dans l’étude de systèmes satellites avec capteurs hyper-spectraux.  Rappelant que le secteur privé contribuait grandement aux avancées de l’industrie spatiale israélienne, le représentant a notamment cité le cas de l’entreprise GILAT Satellite Networks, qui fournit des systèmes de communication dans les zones rurales, entre autres au Kenya, au Nigéria et en Russie.  Réaffirmant le souhait de son pays de partager son expertise dans le domaine spatial, il a invité d’autres pays à signer des accords de coopération avec son Gouvernement.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a réitéré l’appui constant de sa délégation aux travaux du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), soulignant que les Nations Unies ont un rôle de coordinateur pour les actions de la communauté internationale touchant les utilisations de l’espace qui est un bien commun de l’humanité.  Le COPUOS présente, selon elle, des opportunités uniques pour améliorer le dialogue international et régional dans ce domaine en revitalisant l’intérêt autour de ces questions, y compris la recherche et en mobilisant les investissements nécessaires.


Le Kazakhstan, pays où le complexe de Cosmodrome Baikonur se trouve, et d’où le premier cosmonaute, Yuri Gagarin, a été envoyé dans l’espace, soutient sans réserve la coopération internationale pour les utilisations pacifiques de l’espace.  À ce sujet, son programme national 2010-2020 pour les activités spatiales s’aligne sur les recommandations du COPUOS, a précisé la déléguée.  Reconnaissant l’intérêt des images satellitaires, notamment pour ce qui est de la gestion des ressources en eau, la prévention et la gestion des catastrophes naturelles et la surveillance de l’environnement, elle a milité en faveur d’un système mondial de navigation par satellite robuste.  Elle a également exhorté tous les États Membres à renoncer à toute ambition de course aux armements dans l’espace.


M. XOLISA MABHONGO (Afrique du Sud) a souligné que son Gouvernement avait élaboré une nouvelle politique spatiale guidée par la volonté d’utiliser l’espace extra-atmosphérique à des fins de développement durable.  C’est dans ce cadre qu’a été mise sur pied l’Agence spatiale sud-africaine, qui sera opérationnelle en avril 2011.  Précisant que le premier satellite de fabrication nationale – le « SumbandilaSat » – avait été lancé depuis une base au Kazakhstan en 2009,  le représentant a également rappelé que son pays participait aux efforts de mise en œuvre d’une constellation satellitaire africaine pour la gestion des ressources (African Resource and Environmental Constellation) avec le Kenya, le Nigéria et l’Algérie. 


Rappelant le rôle central du COPUOS, M. Mabhongo a ajouté que les principes d’équité et de non-discrimination devaient être au centre des discussions à ce sujet et a appelé les États Membres à plus de coopération en vue de renforcer les capacités dans le domaine des affaires spatiales.  L’Afrique du Sud a proposé d’accueillir un bureau régional du Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes (UN-SPIDER) et s’apprête également à accueillir l’an prochain, pour la première fois sur le continent africain, le soixante-deuxième Congrès astronautique international, qui aura lieu du 7 au 11 octobre à Cape Town. 


M. MOHAMMED REZA SAHRAEI (République islamique d’Iran) a rappelé que son pays était l’un des premiers membres du COPUOS et n’a cessé de contribuer aux travaux de ce Comité pour faire respecter les principes fondamentaux qui régissent les activités spatiales, tels que stipulés dans le Traité sur l’espace extra-atmosphérique.  Les États devraient être guidés par le principe de la coopération et de l’assistance mutuelle et mener leurs activités spatiales en tenant compte des intérêts des autres pays, a-t-il précisé.  Conscient de la contribution importante des satellites au bien-être de l’humanité et au développement socioéconomique de tous les pays, le délégué a cependant insisté sur le fait que ces activités doivent respecter les droits souverains des États et notamment être conformes au principe de la non-intervention.  Faisant part de ses inquiétudes par rapport à l’éventualité d’une course aux armements dans l’espace, il a expliqué qu’il fallait une prise de conscience internationale de ce problème et des efforts de prévention, de manière à garantir que l’espace ne soit utilisé qu’à des fins pacifiques.


S’agissant des nouveaux développements dans le programme spatial iranien, le délégué a rappelé que le 3 février 2010, son pays avait « dévoilé » trois satellites iraniens (Mesbah-2, Toloo et Navid) qui devraient être mis sur orbite dans un proche avenir grâce au lanceur de satellite domestique Simorgh.  Le même jour une fusée météorologique domestique a également été lancée avec succès.  À côté de ces activités scientifiques et techniques, l’Iran a également mis l’accent sur le renforcement de ses capacités en matière de droit spatial a encore expliqué le représentant.  Il a également rappelé que son pays accueillait désormais un Bureau régional de soutien au Programme UN-Spider.


M. MUHAMMED HAMDULLAH SAYEED (Inde) a fait état des réalisations du programme spatial indien, notamment le quinzième vol du lanceur de satellites sur orbite polaire qui a permis de mettre le satellite OCEANSAT-2 sur orbite.  Ce satellite est équipé d’instruments de surveillance de couleurs des océans, de diffusiomètres et de sondes atmosphériques italiennes.  Compte tenu de la demande mondiale pour les données de diffusiomètre, l’Inde a accepté de partager celles-ci avec les agences spatiales internationales, a précisé le délégué.  Il a ensuite passé en revue d’autres activités spatiales de l’Inde, notamment l’expérience bi statique de Chandrayaan-1, en collaboration avec la NASA, en vue de déterminer s’il existait de la glace dans un cratère aux alentours du pôle nord de la lune.  Actuellement, l’Inde finalise les préparatifs du lancement d’un nouveau satellite, RESOURCESAT-2 et d’un satellite d’images par radar (RISAT-1) pour la gestion des ressources naturelles.  De plus, un lanceur de satellites de grande puissance devrait être opérationnel sous peu, ce qui permettrait à l’Inde de mettre des satellites sur une orbite géostationnaire de transfert.


Le délégué a insisté sur le fait que les activités spatiales de son pays ont toujours cherché à faire le meilleur usage possible des avancées technologiques au service du développement national, en particulier dans les domaines de télécommunications, de la télédiffusion, de la gestion des catastrophes et des systèmes d’alerte rapide et la gestion des ressources naturelles.  L’Inde accorde une importance capitale à la coopération internationale dans les activités spatiales, en particulier la coopération scientifique et technologique et la définition de cadres internationaux pour l’utilisation pacifique de l’espace.  À titre d’exemple, le délégué a cité la participation active de l’Inde au Système mondial d’observation de la Terre par satellite (GEOSS).  Elle assumera la présidence du Comité mondial d’observation de la Terre par satellite en 2012.


M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a indiqué que sa délégation a participé à toutes les réunions du COPUOS et a mis l’accent sur le rôle essentiel joué par le Comité.  Le COPUOS, a-t-il dit, lors de sa dernière session qui s’est tenue à Vienne en juin, a accepté la Tunisie comme nouveau membre.  La Tunisie va contribuer à ses travaux dans tous les domaines d’activité, a-t-il assuré.  La Tunisie, a-t-il ajouté, travaille pour intégrer les technologies de pointe dans ses programmes techniques et sociaux.  Par ailleurs, il a indiqué que son pays avait joué un rôle important dans le lancement du satellite arabe SAT et avait ratifié trois Conventions.  Il a également expliqué que son pays participait à des travaux pour la navigation spatiale.  M. Jomaa a mis l’accent sur le rapport du COPUOS, qui illustre les domaines dans lesquels l’utilisation de l’espace est d’un apport bénéfique.  Par ailleurs, il a estimé que les satellites et la télédétection avaient permis de réagir aux crises de manière plus efficace. 


M. JOHANNES AIGNER (Autriche) a estimé qu’on ne saurait jamais louer assez les technologies de l’espace car elles permettent de sonner l’alerte des catastrophes et de mieux préparer l’effort de réhabilitation, a-t-il affirmé.  M. Aigner a rappelé que son pays était l’un des principaux contributeurs du Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence.  L’Autriche affiche sa satisfaction devant les progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan de travail du Programme pour 2010-2011.  D’ailleurs, ces progrès ont été salués lors de la précédente Assemblée générale dans sa résolution intitulée « Coopération internationale en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase des secours à celle de l’aide au développement » (A/RES/64/251), a souligné M. Aigner.


Le représentant a ensuite indiqué qu’en conséquence directe du lancement de son premier satellite au cours du premier ou second trimestre 2011, son pays était engagé dans l’élaboration d’une législation nationale de l’espace, véritable pré-requis au développement d’activités dans l’espace extra-atmosphérique.  L’Autriche souhaiterait encourager tous les États n’ayant pas encore accédé aux traités des Nations Unies sur l’espace extra-atmosphérique à envisager leur ratification, à adhérer à ces traités en général, et à devenir parties à l’Accord régissant les activités des États sur la Lune.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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