La Quatrième Commission: utilisations pacifiques de l’espace au service de la gestion des situations d’urgence
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Quatrième Commission
8e séance – matin
LA QUATRIÈME COMMISSION: UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE AU SERVICE DE LA GESTION DES SITUATIONS D’URGENCE
Ce matin, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a commencé l’examen des utilisations pacifiques de l’espace. La séance a commencé par une table ronde sur le thème « Espace et urgences », examinant cette question sous l’angle du recours aux services spatiaux pour mieux gérer les catastrophes naturelles.
M. Choi Soon-Hong, Sous-Secrétaire général et Directeur général de l’informatique des Nations Unies, qui était l’un des panélistes, a insisté sur la nécessité de mettre en place une stratégie mondiale de gestion des crises efficace à partir d’informations correctes et reçues en temps voulu. À cet égard, il a mis en avant l’intérêt majeur des informations et images satellitaires et a exhorté les États Membres à doter le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) d’un fond spécial de données archivées.
La Directrice du Bureau des affaires spatiales de l’ONU, Mme Mazlan Othman, a également reconnu l’importance des images par satellite qui permettent d’identifier l’étendue des dégâts en cas de catastrophes naturelles. Disposer de telles informations en temps réel permet de mieux organiser les secours d’urgence et de planifier la reconstruction des zones touchées. Pour répondre à ce besoin de données fiables, le Programme UN-Spider a été mis en place en 2006. Il fournit un appui consultatif et technique aux pays et leur permet d’accéder aux informations spatiales sur le cycle des catastrophes naturelles.
Tous les intervenants du débat général de ce matin ont reconnu la nécessité de renforcer la coopération internationale pour l’utilisation pacifique et la protection de l’espace. Pour avoir bénéficié de l’appui d’UN-Spider cette année, suite au violent séisme qui a touché son pays, le représentant du Chili a témoigné de l’efficacité de ce Programme. L’ONU reste, selon lui, le meilleur garant d’une politique spatiale internationale.
La Quatrième Commission poursuivra demain, mercredi 13 octobre, à 10 heures, son débat général sur les utilisations pacifiques de l’espace.
COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE
Table ronde sur le thème: « Espace et urgences »
Présentations
M. CHOI SOON-HONG, Sous-Secrétaire général et Directeur général de l’informatique des Nations Unies, a expliqué qu’à la fin de l’année 2009 il s’est rendu en Haïti pour rencontrer la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), afin d’évaluer le travail et le mandat de la Mission sur le terrain. Il a ajouté qu’il s’est entretenu avec le personnel de la Mission sur les défis et les opportunités rencontrés par l’île et sur les moyens de coordonner les efforts afin de faire face à une éventuelle catastrophe naturelle. Quelques semaines plus tard, un séisme a ébranlé Haïti, a-t-il rappelé. « J’aurais souhaité que nous répondions de manière plus efficace à cette catastrophe et ce, grâce à une meilleure préparation », a regretté M. Choi. Depuis, plusieurs tremblements de terre et inondations ont touché plusieurs régions du monde, a poursuivi le panéliste. Ces récentes catastrophes naturelles ont renforcé l’idée que le monde était dépendant de l’information et des technologies de l’information pour gérer les crises, a-t-il estimé. Mais, a-t-il dit, la gestion de l’information en temps de crise requiert un surcroît d’activités.
Les Nations Unies et la communauté internationale ont une responsabilité dans la prévention, l’atténuation, la gestion de ces crises, a estimé le panéliste. Ils doivent, selon lui, à la lumière de l’expérience passée mettre en place une stratégie de gestion des crises efficace afin de sauver des vies. Le rôle des Nations Unies est d’intervenir à toutes les étapes de la crise et de travailler le mieux possible avec les parties prenantes, a-t-il ajouté.
Pour se faire, le panéliste a estimé qu’il était indispensable de disposer d’informations correctes et dans les temps voulus. Aujourd’hui, a-t-il déploré, au lieu d’utiliser des données intégrées pour répondre à une catastrophe naturelle, on a recours à des informations ponctuelles, à cause d’un manque de planification. Il a souhaité que l’ONU travaille avec les États Membres et renforce sa coopération internationale et régionale, afin de disposer de données nécessaires en vue de réponses plus efficaces aux catastrophes.
Le paneliste a, par ailleurs, expliqué que son Bureau travaillait avec différents partenaires pour renforcer son approche intégrée. À cet égard, il a formulé quatre points sur lequel son Bureau tentait de renforcer son approche: disposer d’informations cruciales, équiper l’ONU d’un système performant de technologies, renforcer les capacités afin de mieux gérer les crises et élaborer d’un programme de gestion.
S’agissant des images satellites, le panéliste a estimé que ces images devaient être compilées avec d’autres données. Il est également important de disposer de davantage d’images satellites, notamment par le biais du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), a ajouté M. Choi. Il a conclu son propos en réitérant l’importance pour les États Membres de coordonner leurs efforts et d’appuyer le travail du Comité et des Nations Unies pour que ces derniers disposent d’un fond spécial de données archivées.
Mme MAZLAN OTHMAN, Directrice du Bureau des affaires spatiales des Nations Unies, a expliqué que le rôle de son Bureau est de faire le maximum pour que l’utilisation des données spatiales soit bénéfique à toute l’humanité. L’année prochaine marque les 50 ans du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), a-t-elle rappelé. Aujourd’hui le Bureau est basé à Vienne. Les responsabilités du Bureau comprennent le soutien à la coopération internationale en termes d’utilisation pacifique de l’espace, notamment la promotion du droit spatial, la mise en œuvre du Programme d’application des techniques spatiales et de la plate-forme du Programme UN-Spider pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence, ainsi que la coordination des activités liées à l’espace au sein du système des Nations Unies.
Revenant sur l’importance des sciences spatiales dans la gestion des situations d’urgence, elle a expliqué que lorsqu’une catastrophe naturelle surgit quelque part, les satellites permettent de faire une évaluation de la gravité de la situation et ainsi de mieux planifier l’aide humanitaire et la reconstruction. Elle a précisé que ce programme a été mis en place en 2006 pour permettre à tous les pays d’accéder aux informations spatiales sur le cycle des catastrophes naturelles. Pour le moment, il existe un réseau de bureaux d’appui régionaux qui inclut des agences internationales et régionales, voire nationales. L’équipe de UN Spider est divisée en trois sous-équipes (une à Vienne, une à Pékin et une à Bonn). La colonne vertébrale de leur travail est de fournir un appui consultatif et technique aux pays, et de sensibiliser les États à la problématique des réponses aux catastrophes naturelles. Un certain nombre de pays a pu d’ores et déjà bénéficier de l’aide de UN-Spider, en particulier des pays en développement et des petits États insulaires en développement, a souligné Mme Othman avant d’insister sur le fait que ces centres régionaux assurent les exigences en termes de formation à l’utilisation appropriée des données spatiales.
M. RAIMUNDO GONZALEZ ANINAT (Chili), Rapporteur du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), a noté que beaucoup de progrès ont été enregistrés dans le domaine de la coopération pacifique de l’espace, et ce, grâce à une meilleure coopération internationale. Il a souhaité que les avancées se poursuivent, notamment au bénéfice de la gestion des catastrophes naturelles. À l’heure où le monde est menacé par des catastrophes naturelles, M. Gonzales a estimé qu’il était indispensable de mettre en place des mesures de prévention afin de réduire la vulnérabilité des régions touchées. Il a déploré que les technologies de l’observation et la transmission de l’information s’inscrivent dans une lutte commerciale. La communauté internationale fait aujourd’hui face à une situation très sérieuse, notamment compte tenu du fait que les catastrophes sont extrêmement nombreuses, et que les moyens permettant d’y faire face sont limités, a-t-il estimé.
Échange de vues
Le représentant de l’Australie s’est félicité du fait que le processus de réponse aux catastrophes sur la base de données spatiales soit en plein essor. Il a fait état des travaux du Programme régional Sentinel-Asia, créé en 2005 à la suite du terrible tsunami, ce programme est basé sur une collaboration entre les agences spatiales de la région et les agences de réponses aux catastrophes. Il a précisé que le Programme est pleinement opérationnel maintenant. Il assure le suivi des données obtenues par les agences spatiales de la région et les relayent aux agences de gestion des catastrophes. Une telle coopération régionale pourrait servir de modèle ailleurs, a-t-il estimé. Il a loué les activités de UN-Spider.
De son côté, le représentant de la République dominicaine a signalé que son pays avait accueilli une mission consultative technique du Programme UN-Spider en janvier 2010, suite au séisme qui avait eu lieu en Haïti. Témoignant de l’efficacité de ce Programme, il a souligné que les petits États insulaires, à l’instar de tous les autres pays, doivent se doter de moyens pour mieux se préparer à d’éventuelles catastrophes. La coopération internationale est non seulement cruciale mais incontournable à cet égard, d’où l’importance des travaux du Bureau des affaires spatiales des Nations Unies.
Répondant à ces interventions, M. CHOI est revenu sur le cas d’Haïti, il a expliqué que la déforestation de l’île était très avancée, ce qui explique l’impact dévastateur des catastrophes naturelles. Dans des cas similaires, les technologies spatiales peuvent donner des éléments d’information essentiels pour déterminer comment les pluies risquent d’affecter certaines régions, ce qui permet également de prendre des décisions plus éclairées sur l’emplacement à choisir pour les centres urbains. Mme Othman a saisi cette occasion pour encourager les États Membres à renforcer leur coopération avec UN-Spider, notamment en désignant des points focaux et des fonctionnaires régionaux. L’Ambassadeur du Chili a, quant à lui, témoigné de l’aide dont son pays a bénéficié d la part d’UN-Spider, suite au séisme qui l’a frappé. S’agissant de la nouvelle politique spatiale des Nations Unies qui est actuellement à l’étude au COPUOS, le représentant a déploré « l’absence des organismes régionaux de l’Amérique latine » dans les fora spatiaux, alors même que ce continent est régulièrement victime de catastrophes. Il a souhaité une implication plus active des États d’Amérique latine et des Caraïbes pour mettre à l’épreuve le rôle et l’efficacité de certains organismes chargés de l’utilisation de technologies spatiales.
Débat général
M. THOMAS LAMBERT (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a rappelé que cette dernière était profondément engagée dans l’action visant à garantir une utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique pour toutes les nations et les générations à venir. À cet égard, M. Lambert a indiqué que la coopération internationale s’agissant de l’usage pacifique de l’espace extra-atmosphérique, était un chapitre substantiel de la politique spatiale européenne, dont la Commission européenne est en charge à travers l’établissement d’un programme spatial européen. Pour M. Lambert, certains problèmes récents apparus dans le domaine spatial ont démontré que les usages de l’espace extra-atmosphérique ont plusieurs facettes. En ce sens, une approche flexible s’appuyant sur toutes les compétences et les acteurs du dossier est la meilleure solution pour arriver aux accords nécessaires visant à la préservation et la sécurisation des ressources stratégiques de l’espace extra-atmosphérique, a-t-il poursuivi.
L’Union européenne rappelle qu’elle a été guidée dans l’élaboration d’un projet de code de conduite régissant les activités dans l’espace extra-atmosphérique, révisé et approuvé par les ministres européens, le 27 septembre 2010. Le représentant a indiqué que ce code offrira aux Etats un instrument non contraignant visant à répondre aux problèmes actuels et futurs relatifs à la sécurité et la durabilité des activités spatiales. L’Union européenne souligne qu’une telle réflexion, très importante à ses yeux, a aussi vu le jour au sein du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, puisque la durabilité de long-terme des activités spatiales a été inscrite sur l’agenda du Sous-Comité scientifique et technique. M. Lambert a ensuite indiqué que la question des utilisations de l’espace à des fins économiques et sociales constituait une autre partie importante des discussions tenues au sein du Comité. Enfin, le représentant a souligné que la politique spatiale européenne orientait son action pour répondre à un autre défi d’importance: le renforcement du lien entre les fournisseurs de services spatiaux et la communauté des usagers. À cet égard, M. Lambert a rappelé que la présidence belge du Conseil de l’Union européenne avait organisé une Conférence de haut niveau intitulée « L’espace pour le citoyen africain », à Bruxelles en septembre 2010.
M. CAMILO LICKS ROSTAND PRATES (Brésil), qui s’est exprimé au nom du MERCOSUR, a appelé la communauté internationale, et plus particulièrement les pays ayant des activités spatiales, à s’engager afin de permettre une meilleure utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique. Il a, à cet égard, estimé que la coopération régionale et la coopération Sud-Sud étaient importantes. Il est nécessaire que les pays en développement disposent de ces connaissances et de l’accès à ces technologies, a-t-il estimé. Il a, par ailleurs, mis l’accent sur les ateliers et les cours de formation organisés dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes. Le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (SPIDER-III) a montré son efficacité, notamment lors des inondations qui ont frappé le Pakistan, a-t-il poursuivi. Il a, à cet égard, mis l’accent sur la nécessité de poursuivre les efforts entrepris dans le cadre du Programme UN-SPIDER et, à cette fin, partager les informations obtenues pour une meilleure efficacité et gestion des crises.
M. DAVID ANTHONY WINDSOR (Australie) a rappelé que de tout temps l’homme a cherché à mieux comprendre l’univers, et qu’aujourd’hui les activités spatiales font de plus en plus intégralement partie du quotidien de chacun. Les avantages à en tirer ont transformé notre regard sur l’environnement et notre planète, notre façon de communiquer et d’interagir et nos moyens de transport, a-t-il déclaré. Les Nations Unies ont, selon lui, un rôle crucial à jouer pour garantir que l’espace extra-atmosphérique soit utilisé à des fins pacifiques et pour le bien commun de l’humanité. La collecte de données, grâce aux satellites, permet non seulement de mieux prévoir les catastrophes naturelles, de surveiller la déforestation, la fonte des glaces ou encore les activités volcaniques, mais également de faire des évaluations plus précises de l’ampleur des catastrophes. Ces données satellitaires apportent également les preuves nécessaires pour que les gouvernements prennent les décisions qui s’imposent, en particulier en matière de protection de l’environnement. Par conséquent, il faut harmoniser les actions des nations, a-t-il estimé, ajoutant qu’une approche « coopérative » serait bienvenue de manière à utiliser l’équipement mondial pour la promotion du développement économique et social de tous. L’Australie appuie une approche internationale avec des règles claires pour l’utilisation pacifique de l’espace. Elle encourage également des mécanismes pour renforcer la coopération internationale pour l’utilisation pacifique et la protection de l’espace. Par le biais de partenariats, d’alliances et de ses relations internationales, l’Australie assure la surveillance et la gestion de l’environnement spatial a expliqué le délégué, ajoutant qu’il est de plus en plus évident que les débris spatiaux représentent une menace considérable aux activités spatiales.
Le représentant a expliqué que, du fait de son emplacement géographique, de son expertise technologique et scientifique, et de ses niveaux de pollution très bas, l’Australie est un terrain idéal pour les observations de l’espace, domaine dans lequel elle est leader mondial. Elle est en passe de finaliser sa politique spatiale nationale qui définira clairement la vision australienne de l’utilisation de l’espace et réitérera le fait que la coopération internationale est vitale dans ce domaine. À cet égard, le délégué a souligné que son gouvernement est bien conscient qu’il est dépendant, et le sera toujours, des systèmes spatiaux de ses partenaires internationaux, ce dont témoignent les relations avec la NASA, l’Agence spatiale de la Russie et l’Agence spatiale européenne. Sa délégation appuie en outre le travail du Sous-Comité scientifique et technique du COPUOS. Par ailleurs, l’Australie accueillera cette année en novembre, en partenariat avec le Japon, le dix-septième Forum spatial de la région Asie-Pacifique dont le thème est « le rôle des technologies spatiales dans la réponse aux changements climatiques ». Saisissant cette occasion, le délégué a passé en revue certaines des activités de ce Forum, notamment le programme « Sentinel-Asia » qui est basé sur une collaboration entre les agences spatiales de la région et les agences de réponses aux catastrophes.
M. IHAB HAMED (République arabe syrienne) a réaffirmé le rôle du COPUOS pour préserver le caractère pacifique des utilisations de l’espace. Il a demandé que des mesures concrètes soient prises pour lutter contre la militarisation de l’espace. Il a également insisté sur la nécessité de remédier à l’appropriation de l’espace par un pays ou un autre. Reconnaissant l’importance des données satellitaires, il a expliqué que l’agence de télédétection de la Syrie assume un rôle important en terme de développement, de gestion des catastrophes naturelles et de lutte contre la désertification. Cette agence délimite également le meilleur site pour construire un observatoire astronomique en Syrie. Par ailleurs, la Syrie cherche à renforcer sa coopération en matière de technologies spatiales et d’utilisation de ces technologies au niveau régional, d’autant plus que l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique peut se faire au profit de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Préoccupé par l’effet dévastateur des catastrophes naturelles récentes, l’intervenant a insisté sur la nécessité d’une stratégie mondiale de gestion des catastrophes qui se base sur les données collectées par les satellites. Les bénéfices à tirer des technologies spatiales doivent profiter à tous les pays indépendamment de leur niveau de développement, a soutenu le délégué, saluant à cet égard le rôle d’UNISPACE 3.
Mme REBECA HERNÁNDEZ TOLEDANO (Cuba) a déploré que certains pays consacrent des milliards de dollars à une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique. Elle a souligné que d’autres États, quant à eux, s’attachaient à faire en sorte que l’espace soit utilisé à des fins plus nobles, tels que le développement durable et la prévention des catastrophes naturelles. Cuba, a dit Mme Toledano, réitère la nécessité et l’importance de redoubler d’efforts pour éviter une nouvelle course aux armements. Elle a, à cet égard, mis en avant le COPUOS et le rôle qu’il joue pour promouvoir l’utilisation pacifique de l’espace.
Par ailleurs, Mme Toledano a indiqué que Cuba poursuivait ses efforts pour développer des activités de recherche spatiale, et ce, en dépit de ses ressources limitées. Le Gouvernement cubain, a-t-elle expliqué, a augmenté ses travaux de recherches dans le domaine de la météorologie. Selon elle, ces mesures préventives ont permis de réduire les pertes en vie humaines, notamment lors de catastrophes naturelles. Mme Toledano a rappelé le droit de tous les États à utiliser l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques. C’est, selon elle, un principe juridique universellement accepté, mais qui n’est pas toujours respecté. Il est nécessaire de favoriser une concertation et des échanges bilatéraux aussi bien que multilatéraux, a-t-elle jugé. Elle a insisté sur la nécessité d’une meilleure coopération, sans discrimination entre tous les États, et ce, dans le but d’utiliser les possibilités illimitées de la technologie spatiale.
M. SAUL WEISLEDER (Costa Rica) a souligné que, par la création du COPUOS, l’Assemblée générale a reconnu le fait que l’utilisation de l’espace doit se faire au profit de l’humanité tout entière, ce qui repose, selon lui, sur une coopération internationale étroite à laquelle les pays en développement doivent être associés. Insistant sur l’importance, pour les travaux du COPUOS, d’une coopération renforcée avec les États Membres, le délégué a plaidé pour l’élaboration de règles par le Comité. Cela s’impose, a-t-il dit. Selon lui, cela relève exclusivement des États et leur incombe à tous dans la mesure où il s’agit de la responsabilité internationale des gouvernements. Soulignant les défis à relever en terme d’utilisation pacifique de l’espace, il a demandé que la question des débris spatiaux soit examinée de manière plus approfondie, de même que celle de la pollution de l’environnement spatial de la terre.
Le COPUOS doit promouvoir des normes internationales contraignantes, a déclaré le représentant. S’agissant d’UN-Spider, il s’est félicité de l’Accord de coopération signé entre ce Programme et le Centre de l’eau pour les tropiques humides de l’Amérique latine et des Caraïbes (CATHALAC) pour que ce dernier joue le rôle de bureau d’appui pour UN-Spider. Il s’est également félicité de l’organisation de la sixième Conférence spatiale des Amériques qui aura lieu cette année au Mexique. Faisant état des activités spatiales de son pays, il a souligné que tous les pays, aussi petits soient-ils, peuvent être des partenaires et des utilisateurs des activités et des utilisations spatiales.
Mme YANG YUYA (Chine) a fait valoir que le lancement de la sonde « Chang’e II », le 1er octobre dernier, témoigne des progrès accomplis par son pays dans le domaine de l’exploration de l’espace et des technologies satellites au cours de l’année écoulée. La Chine a également enregistré des avancées importantes dans le cadre de la mise en œuvre de son projet de système global de navigation et de positionnement par satellites –Beidou-, a-t-elle précisé, rappelant l’engagement de son gouvernement en faveur d’une exploration de l’espace extra-atmosphérique dans l’intérêt de la paix, du développement, de la coopération et de l’état de droit. Toutes les activités spatiales devraient être entreprises en vue du bien-être de l’humanité et nous sommes déterminés à renforcer la coopération internationale en faveur d’une utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, a réaffirmé la représentante.
Au cours de la cinquante-troisième session du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), il a été décidé que la Chine serait le pays hôte du Bureau du Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (SPIDER) à Beijing, a rappelé Mme Yang, ajoutant que celui-ci serait rapidement opérationnel et qu’il marque une nouvelle étape dans le coopération entre son gouvernement et le Bureau des affaires spatiales de l’ONU. 2011 marquera ensuite le jubilé d’or de l’action du COPUOS et 50 années de vols spatiaux habités. La Chine s’attèle d’ores et déjà à la préparation de ces commémorations, a-t-elle conclu.
M. YUN YONG IL (République populaire démocratique de Corée) s’est réjoui du fait que, plus d’un demi-siècle après le lancement du premier satellite en 1957, le nombre d’États capables de tels tirs a décuplé et de nombreux pays, y compris ceux en développement, participent au déploiement d’activités pacifiques dans l’espace extra-atmosphérique, contribuant ainsi au développement durable de l’humanité. La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a rejoint ces pays en plaçant en orbite son premier satellite « Kwagmyonsong N°1 » en 1998, lancement qui fut ensuite suivi par celui de « Kwagmyonsong N°2 » en 2009.
Les activités spatiales extra-atmosphériques de la RPDC sont déployées dans le cadre du plein exercice de son droit souverain en tant qu’État partie au Traité relatif à l’espace extra-atmosphérique. Ces activités sont de nature pacifique car elles sont destinées au développement de la science spatiale extra-atmosphérique, de l’économie et à la promotion du bien-être du peuple, a souligné le représentant. M. Yun a regretté que le lancement d’un satellite par la RPDC ait été injustement condamné comme étant « un tir de missile balistique » et porté devant le Conseil de sécurité de l’ONU l’an dernier, ce qui a abouti à des sanctions sélectives et coercitives à l’égard de son pays. Il s’agit là du résultat d’une politique hostile menée par les États-Unis à l’encontre de la RPDC, a déclaré son représentant.
M. Yun a ensuite estimé qu’il demeure des actes qui risquent d’avoir un impact destructeur sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique. La combinaison de système de défense antimissile (MDS) à des satellites mis en orbite dans l’espace extra-atmosphérique est un exemple concret de ce risque, a-t-il ajouté. La vraie nature des MDS développés par les États-Unis ne répond pas, comme ils le prétendent, à des « menaces de missiles balistiques » de la part de la RPDC ou d’autres pays, mais bien à la réalisation d’un rêve hégémonique sur le monde en entretenant ses rivalités stratégiques, a-t-il conclu.
M. ANDRIY KHARYTYNSKYI (Ukraine) a souligné l’importance des technologies spatiales pour répondre aux changements climatiques. Il a souhaité la mise en œuvre du Programme des Nations Unies pour les applications des techniques spatiales. Toutefois, il a déploré les ressources financières limitées pour la mise en place effective de ce Programme. Il a appelé la communauté internationale à poursuivre ses efforts et à verser des contributions volontaires.
Par ailleurs, il a expliqué que le Programme spatial ukrainien prévoyait une nouvelle approche qualitative, notamment avec le lancement d’un système de télécommunication par satellite. Selon lui, ces données satellites permettront de défendre, de mieux protéger l’environnement et de prévenir les catastrophes naturelles.
Le représentant a poursuivi en mettant l’accent sur la nécessité d’utiliser l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques. Les activités spatiales doivent faire l’objet d’une plus grande transparence, les informations doivent être échangées entre les États et le droit international de l’espace doit être respecté, a-t-il expliqué. Il a, à ce propos, rappelé que son pays, qui adhère strictement à ses obligations dans ce domaine, appuyait un code de conduite sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique. Il a estimé que les données satellites jouaient un rôle important et qu’il était important que chaque État dispose de ces informations.
S’agissant de son pays, le représentant a indiqué que l’Ukraine poursuivait ses recherches relatives à l’espace extra-atmosphérique, notamment les problèmes liés aux débris spatiaux qui représentent une menace à moyen et long termes. Il a appuyé la mise en place d’une plate-forme internationale, sous les auspices des Nations Unies, qui recueillent des données et des informations sur les objets spatiaux. Il a estimé qu’il était nécessaire d’améliorer et de renforcer la législation des activités spatiales, notamment en raison d’une activité extra-atmosphérique de plus en plus importante.
Documentation
Le Rapport du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (A/65/20) dresse le bilan de sa cinquante-troisième session, qui s’est tenue à Vienne, du 9 au 18 juin 2010. Il fait également la synthèse des travaux de ses organes subsidiaires, le Sous-Comité scientifique et technique et le Sous-Comité juridique.
Le document aborde un grand nombre de questions, l’une des plus critiques étant le problème posé par les débris spatiaux. Il évoque aussi le recours à ses systèmes spatiaux pour la gestion des catastrophes, les évolutions récentes des systèmes mondiaux de navigation par satellite ou l’utilisation des sources d’énergie nucléaire dans l’espace. Par ailleurs, le rapport mentionne l’espace et l’eau, l’espace et les changements climatiques ou encore la coopération internationale visant à promouvoir l’utilisation de données d’origine spatiale pour le développement durable.
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À l’intention des organes d’information • Document non officiel