Conférence de presse sur le renforcement de l’autonomie des femmes, initiative lancée conjointement par l’UNIFEM et le Pacte mondial des Nations Unies
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE RENFORCEMENT DE L’AUTONOMIE DES FEMMES, INITIATIVE LANCÉE CONJOINTEMENT PAR L’UNIFEM ET LE PACTE MONDIAL DES NATIONS UNIES
En cette célébration de la Journée internationale de la femme, une initiative visant à renforcer l’autonomisation des femmes a été lancée, ce matin, au Siège des Nations Unies à New York.
Au cours d’une conférence de presse, les Directeurs exécutifs du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et du Bureau du Pacte mondial des Nations Unies ont expliqué en quoi cette initiative, lancée conjointement par les deux organes, peut faire avancer l’autonomisation des femmes, avant que les participants à la conférence de presse ne soient invités à entendre le témoignage de la représentante d’une compagnie brésilienne spécialisée dans la fourniture d’énergie, Copel, qui est partie au Pacte mondial.
L’initiative conjointe UNIFEM-Pacte mondial des Nations Unies, intitulée « principes pour le renforcement de l’autonomie des femmes – égalité signifie travail », propose sept mesures que peuvent prendre les entreprises pour promouvoir l’autonomisation des femmes à la fois dans le monde du travail et sur le marché de l’emploi, a expliqué Mme Inés Alberdi, Directrice exécutive de l’UNIFEM.
L’effet multiplicateur de l’autonomisation des femmes au niveau social et dans le cadre du travail est de plus en plus reconnu, a-t-elle indiqué. La nouveauté est que le monde des affaires reconnait aujourd’hui les incidences positives qu’a, sur le monde des affaires, l’égalité entre hommes et femmes. L’instauration de cette égalité permet d’innover davantage, d’attirer les talents les plus prometteurs, et d’augmenter les profits, a expliqué Mme Alberdi. Elle a aussi noté que l’autonomisation contribue à élever le niveau de reconnaissance de la place et du rôle des femmes au niveau des consommateurs et de la société humaine en général.
À titre d’exemple, la Directrice exécutive de l’UNIFEM a cité les informations contenues dans le document publié récemment par le cabinet d‘études et d’audit McKinsey, intitulé « The Business of Empowering Women », et élaboré à partir d’un sondage mondial conduit auprès de 2 300 cadres supérieurs du secteur privé. Cette étude met en évidence les bénéfices commerciaux réels engrangés par les entreprises ayant déjà axé leurs efforts sur les femmes. Un tiers des personnes ayant pris part au sondage ont en effet affirmé que l’investissement dans les femmes a déjà généré de plus grands profits, tandis qu’un autre tiers assurait que cet investissement allait rapidement générer des bénéfices et autres retombées positives.
Ces constatations invitent à créer des partenariats afin de démultiplier les efforts visant à permettre aux femmes de jouir de leurs droits à l’égalité et à l’autonomie sur le plan économique, a poursuivi Mme Alberdi. Elle a expliqué que les principes proposés aujourd’hui visent à permettre aux entreprises d’ajuster les politiques et pratiques en cours, ou à en établir de nouvelles, afin d’atteindre leur objectif d’autonomisation et d’inclusion des femmes dans le monde du travail.
Le Principe numéro 2, dont l’objectif est de promouvoir l’égalité des chances dans le secteur du travail, invite les entreprises à faire en sorte qu’il y ait au moins 30% de femmes parmi les personnes chargées de la gouvernance et des prises des décisions, et ce à tous les niveaux de l’entreprise.
Les différents principes proposés se basent aussi sur des facteurs sous-jacents qui ont une incidence sur les affaires, comme la violence à l’égard des femmes, qui a de graves conséquences dans les lieux de travail et les conditions d’emploi. Dans la zone géographique de l’Union européenne, entre 40 et 50% des femmes ont déclaré avoir été victimes de harcèlement sur leur lieu de travail. En Inde, selon une étude datant de 2000, une femme perd en moyenne cinq jours de salaire par an à cause de la violence sexuelle dans son foyer, tandis qu’en Ouganda, selon les chiffres de 2009, 9% de la violence à l’égard des femmes entrainent annuellement une perte de 11 jours de travail salarié.
Le Principe numéro 3 proposé par l’initiative conjointe UNIFEM-Pacte mondial des Nations Unies vise l’élaboration et l’application d’une politique de tolérance zéro à l’égard de toutes les forme de violence au travail et encourage à former le personnel de sécurité et les dirigeants afin qu’ils sachent reconnaitre les signes de violence à l’égard des femmes.
« Des représentants du monde des affaires nous ont assuré que ces Principes, qui ont été élaborés en consultations avec des chefs d’entreprise mondiaux et d’autres experts, peuvent nous aider à prendre le bon chemin. Le temps est venu de faire de l’autonomisation des femmes une réalité », a conclu Mme Alberdi.
Intervenant à son tour, M. Georg Kell, Directeur exécutif du Bureau du Pacte mondial, a souhaité que le lancement de ces Principes permette leur intégration dans le mouvement opéré par le monde des affaires vers la responsabilité. Le Pacte mondial invite les entreprises qui y adhèrent à adopter, soutenir et appliquer dans leur sphère d’influence un ensemble de 10 valeurs fondamentales dans les domaines des droits de l'homme, des normes du travail, de l’environnement, et de la lutte contre la corruption, a rappelé Georg Kell.
Quand le Pacte mondial a été lancé, il y a 10 ans, il y avait seulement 40 entreprises impliquées, alors qu’il y a en maintenant des centaines de milliers, originaires de toutes les régions du monde, a indiqué M. Kell.
Les Principes proposés aujourd’hui s’inspirent des meilleures pratiques mises en place par certaines entreprises, mais qui ne sont pas encore très répandues, a-t-il expliqué. Ces pratiques sont conformes au modèle du Pacte mondial qui promeut le leadership, l’engagement, la mise en œuvre et la communication publique sur les progrès accomplis, a-t-il précisé.
Ces Principes donnent l’occasion de mener des actions concrètes afin d’améliorer la situation des femmes dans le monde du travail et de promouvoir leurs droits, notamment en organisant des campagnes contre la violence. Nous espérons que ces Principes vont influencer les réseaux d’entreprises existant au niveau des pays et faire ainsi avancer le programme d’action proposé dans le domaine qui nous préoccupe, a dit M. Kell. Il s’est félicité que l’énonciation des Principes soit le fruit d’une année de coopération intense entre le Pacte mondial et l’UNIFEM.
« J’ai l’espoir que les Principes d’autonomisation des femmes feront partie intégrante du mouvement de responsabilité opéré dans le monde des affaires », a-t-il réitéré, « en particulier lors du prochain sommet qui réunira plus de 100 directeurs de sociétés, les 24 et 25 juin, pour faire le point sur 10 années de promotion de la responsabilité dans la conduite et la pratique des affaires ».
Pour illustrer ce qui est faisable dans le monde des affaires en faveur des femmes, Mme Susie Pontarolli, de la Division de l’entreprise citoyenne et de l’environnement de la société brésilienne Copel, a parlé de cette entreprise. Copel est un fournisseur d’énergie pour 3 millions de foyers de la ville de Paraná, au Brésil, a indiqué Mme Pontarolli. Copel, qui emploie 8 000 personnes et travaille avec 5 000 sous-traitants, a signé le Pacte mondial en 2001, a-t-elle précisé. Depuis cette date, les dirigeants de Copel ont concentré les efforts qu’ils ont déployés pour améliorer la conduite des affaires de leur société et ont fini par inclure dans la gouvernance de l’entreprise les principes du Pacte mondial, a déclaré Mme Pontarolli.
En signant le Pacte mondial, Copel a passé un cap dans la voie vers l’établissement d’une entreprise citoyenne et durable. Les Principes pour l’autonomisation des femmes devraient être un outil précieux pour les professionnels qui se battent pout promouvoir les meilleures pratiques, a estimé Mme Pontarolli. Comme le Pacte, ces Principes permettront de rendre légitimes les efforts que déploient les entreprises pour parvenir à mettre fin à la discrimination fondée sur le sexe et atteindre l’égalité homme-femme.
Les entreprises reflètent les sociétés au sein desquelles elles naissent ou évoluent, et qui sont elles mêmes discriminatoires, a noté la représentante. Mais si le monde des affaires s’engage dans les valeurs de la durabilité et de l’égalité, cela poussera les dirigeants à adopter des politiques durables. Cela favorisera aussi le dialogue entre les partenaires, les fournisseurs et les communautés, a souligné Mme Pontarolli.
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