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AG/SHC/3973

L’action en faveur des OMD, « moelle épinière » des travaux de la Troisième Commission, affirme M. Sha Zukang

04/10/2010
Assemblée généraleAG/SHC/3973
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

1ere séance

Matin et après-midi


L’ACTION EN FAVEUR DES OMD, « MOELLE ÉPINIÈRE » DES TRAVAUX DE LA TROISIÈME COMMISSION, AFFIRME M. SHA ZUKANG


Des jeunes de plusieurs délégations revendiquent une plus grande participation de la jeunesse dans la prise de décision


Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, a affirmé que la Troisième Commission, qui entamait aujourd’hui son débat général sur le développement social, était investie d’une « très grande responsabilité » pour aboutir à une « mise en œuvre effective et durable » du Document final* de la Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)*, adopté le 22 septembre dernier. 


M. Zukang, qui est Directeur du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a exhorté la Commission à mettre l’intégration et la cohésion sociales au centre de ses délibérations.  Il a estimé que le Document final du Sommet, intitulé « Tenir les promesses: Unis pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement », représentait la « moelle épinière » des travaux de la soixante-cinquième session de la Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.


Ce « plan d’action » appelle, selon M. Zukang, à la mise en œuvre de « politiques inclusives plaçant les personnes au cœur du développement », ainsi que de politiques de réduction du chômage, de lutte contre la pauvreté et d’élimination des injustices sociales, bref: « des politiques aspirant à une société pour tous ».


Il rejoignait en cela le Président de la Troisième Commission, M. Michel Tommo Monthe (Cameroun), pour qui les questions à l’ordre du jour touchent « aux fondements, aux convictions et aux croyances des diverses nations et communautés du monde entier ».


« Dans la quête et l’aspiration vers le mieux être de chacun, les valeurs réelles sont universelles, surtout en cette époque où les progrès de la science, de la technique et de la technologie ont mondialisé et globalisé nos existences », a ajouté M. Tommo Monthe.


La Commission, qui a adopté son ordre du jour**, a entendu les présentations de rapports sur le développement social par le Directeur par intérim de la Division des politiques sociales et du développement au DESA, M. Jean-Pierre Gonnot, et du Directeur de l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie, M. Adama Ouane. 

Près de la moitié des 34 États Membres ayant participé au débat général ont donné la parole à des jeunes, lesquels se sont déclarés déçus par la lenteur de la mise en œuvre des plans et programmes d’action adoptés au niveau international dans ce domaine.  Ces jeunes délégués ont également revendiqué une meilleure participation dans la prise de décision.  Certains ont suggéré une approche intergénérationnelle, surtout dans le domaine de l’emploi.


À l’instar de M. Zukang, qui avait invité à être plus réalistes dans les politiques touchant les personnes âgées, dont le nombre a doublé en 30 ans pour atteindre 759 millions de personnes et s’élèvera jusqu’à deux milliards en 2015, la République de Corée et le Japon, en particulier, ont encouragé à des actions plus concrètes pour reconnaître le rôle de cette tranche de la population dans un monde vieillissant.


Jusqu’au 23 novembre, la Commission examinera des questions relatives à divers aspects du développement social, de la prévention du crime et de la justice pénale, du contrôle international des drogues, de la promotion de la femme, de la promotion et de la protection des droits de l’enfant, des questions autochtones, ainsi que des droits des peuples à l’autodétermination.


La Commission abordera également des questions relatives à l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, dont le suivi de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, à la promotion et à la protection des droits de l’homme, aux questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux personnes déplacées, et à la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.


En outre, le rapport du Conseil des droits de l’homme pourrait également être examiné le 28 octobre par la Commission si l’Assemblée générale le décidait lors de cette soixante-cinquième session. 


La Troisième Commission examinera également, cette année, le chapitre 19 du projet de budget programme de l’ONU qui traite du financement des activités de l’Organisation en matière des droits de l’homme.  Le Président a néanmoins déclaré qu’à ce stade, elle n’aurait pas à prendre de décision à cet égard.


La Troisième Commission poursuivra son débat général sur le développement social demain à 10 heures.


* A/65/L.1

** A/C.3/65/L.1/Add.1/Rev.1


DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/65/89, A/65/307 et A/65/336)


Déclarations liminaires


M. MICHEL TOMMO MONTHE, Président de la Troisième Commission chargée des affaires sociales, humanitaires et culturelles, a ouvert les travaux de la soixante-cinquième session en présentant ses condoléances à la délégation et à la famille d’Arjun Sengupta, Président du Groupe de travail à composition non limitée sur le droit au développement.


M. Tommo Monthe a assuré les membres de la Commission, au nom du Bureau, qu’il s’efforcerait de servir la Commission au mieux.  « Nous fuirons les extrêmes et vous conduirons par la voie du milieu », a-t-il déclaré.  Il compte d’autre part appliquer rigoureusement les règles intérieures.  « Soyez concrets, précis et pragmatiques dans les négociations, y compris les négociations officieuses », leur a demandé M. Tommo Monthe, qui a rappelé que les travaux de la Commission étaient « complexes et fastidieux » en raison du nombre des points à l’ordre du jour et des questions traitées.  Ces questions, a-t-il dit, ne sauraient accepter de la part de la Commission des solutions du genre « clefs en mains » ou de « taille unique », a souligné le Président, qui a aussi invité les États Membres à éviter la singularité.  « Dans la quête et l’aspiration vers le mieux être de chacun, les valeurs réelles sont universelles, surtout en cette époque où les progrès de la science, de la technique et de la technologie ont mondialisé et globalisé nos existences », a-t-il déclaré.


M. SHA ZUKANG,Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé que les chefs d’État ayant participé à la Réunion plénière de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avaient adopté un Plan d’action visant à aider à orienter les priorités et les actions à mener d’ici à 2015.  Dans ce processus, a-t-il dit, la Commission est investie d’une très grande responsabilité pour aboutir à une mise en œuvre effective et durable.  Cela implique, selon lui, des politiques plaçant les personnes au cœur du développement ainsi que des politiques de réduction du chômage, de lutte contre la pauvreté et d’élimination des injustices sociales, bref, des politiques aspirant à une société pour tous.


La Commission ouvre ses travaux alors que des défis subsistent à l’horizon, alors que le monde se relève lentement des crises financière, économique, alimentaire et énergétique et que les effets sociaux de telles crises se font encore ressentir.  Il a en effet indiqué que les taux de chômage dans les économies avancées ne retrouveraient leur niveau d’avant la crise qu’en 2015 et que dans les pays en développement, des millions de travailleurs avaient été poussés vers des emplois vulnérables.


M. Zukang a exhorté la Commission à mettre l’intégration et la cohésion sociale au centre de ses délibérations, en affirmant que le programme d’action pour la réalisation OMD constituait la « moelle épinière » des travaux de la Commission


Le Secrétaire général adjoint a mis l’accent sur la nécessité de la participation politique dans la prise de décisions, la non-discrimination sociale et la promotion des droits de l’homme de tous les groupes sociaux.  Il a, dans ce contexte, examiné de près les difficultés auxquelles se heurtaient les personnes âgées dont le nombre a doublé en 30 ans pour atteindre 759 millions de personnes et s’élèvera jusqu’à deux milliards en 2015, selon les estimations.


« Soyez honnêtes et réalistes, il y aura un prix élevé à payer si nous devons répondre aux besoins de cette population vieillissante ou si nous ignorons les défis et les opportunités qui les touchent », a-t-il déclaré.  Il a également noté que le pourcentage de personnes âgées en situation de pauvreté allait en augmentant et que moins de 20% bénéficiaient d’une couverture sociale ou de pensions.  Il faut aussi les intégrer à la vie active des sociétés, a recommandé M. Zukang.


Le Secrétaire général adjoint a salué l’ONU-Femmes, en notant que trois de ses agences étaient dans son département.  Il a déclaré ne pas avoir l’ombre d’une inquiétude du succès de cette nouvelle entité.


Mentionnant les 650 millions de personnes handicapées dans le monde dont les quatre-cinquièmes tiers vivent dans les pays en développement, il a appelé à corriger les injustices à leur égard, par le biais notamment de la ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Il a précisé que le rythme des ratifications avait doublé cette année.


Les 370 millions d’autochtones dans le monde continuent de pâtir d’inégalités et de la pauvreté, a également rappelé M. Zukang, en soulignant que la Déclaration relative aux droits des peuples autochtones avait marqué un tournant à cet égard mais qu’il restait à la mettre dûment en œuvre. 


Tous les groupes ont été frappés de plein fouet par la crise économique et financière, mais si l’on compare la situation des jeunes à celle des adultes, les premiers ont trois fois plus de chance d’être au chômage, a-t-il dit, ajoutant que beaucoup d’entre eux vivaient dans le monde en développement et invitant à plus de soutien de la part des États Membres pour cette Année internationale de la jeunesse.


Il faut que les personnes de tous âges et origine soient impliqués dans le développement social, a poursuivi M. Zukang.  Dans le cadre du partenariat entre l’ONU et la société civile, il s’agit donc d’arriver à faire passer ce message en prenant des mesures audacieuses et ouvertes sur l’avenir pour faire face aux défis posés par ces crises débilitantes, a conclu le Secrétaire général adjoint.  


M. JEAN-PIERRE GONOT, Directeur par intérim de la Division des politiques sociales et du développement, a souligné qu’un point fondamental du rapport sur la « suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale », était que les politiques et stratégies d’intégration sociale devaient être adaptées aux obstacles rencontrés dans chaque pays.  Il est essentiel de concevoir l’intégration sociale dans le cadre d’une politique d’ensemble allant au-delà des aspirations de groupes particuliers.


Les grands axes d’une telle politique sont connus: la lutte contre toutes les formes de discrimination et la réduction des inégalités; la participation de tous les citoyens au débat public ainsi que dans le cadre de partenariats; la mise en œuvre d’une protection sociale de base de même que la priorité donnée au développement du capital humain, en particulier à l’éducation et la santé.


Si, durant ces 15 dernières années, des progrès ont été réalisés, ainsi qu’en témoignent l’adoption de plusieurs mandats et instruments concernant certains groupes sociaux, les progrès réalisés dans le cadre de la réduction de la pauvreté et de l’inégalité, la création d’emplois productifs et l’accès à un travail décent pour tous demeurent décevants, a poursuivi M. Gonot.  Ce sentiment se trouve renforcé à la lecture de « L’Étude générale de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social ».


Il est malheureusement très probable que l’impact négatif de la convergence des crises alimentaire, de l’énergie, financière et économique, ont en termes de développement social, persistera bien des années encore, a-t-il dit.  Par conséquent, les gouvernements doivent se pencher sur les moyens plus efficaces pour prévenir de nouvelles crises, et, le cas échéant, mieux les gérer économiquement et socialement en usant de mesures telles que les politiques macroéconomiques anticycliques, les mécanismes de garantie d’emploi, les transferts monétaires et la protection sociale pour tous.


M. Gonot a ensuite attiré l’attention de la Commission sur les rapports du Secrétaire général intitulés « Suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement: examen détaillé  » et « Suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement »  Il a fait remarquer que la section du premier rapport consacrée à la santé des personnes âgées corrigeait bien des idées reçues.  Dans l’ensemble du monde, y compris dans les pays les plus pauvres, les maladies chroniques telles que les affections cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux et les cancers étaient de très loin les principales causes de décès des personnes de plus de 60 ans. 


Le second rapport constate une prise de conscience croissante de la part des pays, de l’ampleur de la maltraitance, du délaissement et de la violence auxquels sont soumis les personnes âgées, en particulier les femmes, a-t-il expliqué.


Le rapport du Secrétaire général consacré à la « réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs aux personnes handicapées d’ici à 2015 et au-delà » note que, bien que l’engagement des Nations Unies en faveur des droits des personnes handicapées et de leur intégration figure dans tous les aspects des objectifs, leur intégration aux efforts à caractère général ou ciblé de réalisation des objectifs de développement est l’exception plus que la règle. 


M. ADAMA OUANE, Directeur de l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie(UIL), présentant le rapport sur la « mise en application du Plan d’action international pour la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation », a souligné que l’alphabétisation était indispensable pour atteindre tous les OMD.  Il faut, a-t-il dit, un engagement plus fort en faveur de l’alphabétisation, un renforcement de l’efficacité des programmes d’instruction et la mobilisation de nouvelles ressources.  Le rapport de l’UNESCO procède à une évaluation des progrès effectués dans ces trois domaines clefs, a-t-il expliqué.


Il est, selon lui, préoccupant de constater que depuis que le rapport a été préparé, le nombre absolu d’analphabètes a encore augmenté pour atteindre 796 millions.  De nouvelles statistiques plus fiables indiquent que la mauvaise qualité de l’éducation persiste.  Des progrès ont été réalisés toutefois dans certains domaines, comme la  mise en œuvre et le renforcement des initiatives de l’UNESCO visant à octroyer plus de ressources budgétaires à un certain nombre de pays.  La sensibilisation à l’importance de l’alphabétisation s’est accrue, grâce notamment à la campagne « Éducation pour tous » qui s’est déroulée en 2009.


S’il s’est réjoui de l’adoption de politiques plus claires et plus fortes dans plusieurs pays et du renforcement des capacités, M. Ouane a déploré le fait que le financement restait généralement insuffisant.  Avec la crise financière, les pays donateurs continuent de négliger la jeunesse et l’alphabétisation des adultes.  À Abuja, en juin dernier, les participants du groupe des 9 pays en développement les plus peuplés sur « l’Éducation pour tous », réunis au niveau ministériel, se sont engagés à promouvoir l’alphabétisation dans le cadre de la coopération Sud-Sud et Sud-Nord.  L’alphabétisation offre la possibilité de sortir des millions d’individus de la pauvreté.  C’est un scandale de penser qu’il risque de rester plus de 700 millions d’adultes analphabètes d’ici à 2025, a déclaré M. Ouane.  Il faut donc redoubler d’efforts pour fournir à tous la possibilité d’être alphabétisés, a-t-il ajouté.


Échange de vues


Les délégations du Pakistan, de la Malaisie et de la Norvège ont posé des questions aux membres du Secrétariat à l’issue des présentations des rapports relatifs au développement social, premier point à l’ordre du jour.


M. WAHEED AL-SHAMI (Yémen), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a regretté que les progrès réalisés depuis le Sommet mondial pour le développement social aient été inégaux et décevants.  Le monde est loin d’avoir réalisé les engagements pris à Copenhague en 1995.  Pour la première fois dans l’histoire, plus d’un milliard de personnes souffrent de la faim et 1,4 milliard vivent dans une pauvreté extrême, a-t-il dit, notant que les défis étaient aggravés par les crises financière et économique mondiales.


Le Groupe des 77 et la Chine s’engage à honorer ses obligations conformément au droit international et à agir collectivement et concrètement pour éliminer tous les obstacles qui empêchent la réalisation des droits des peuples vivant sous une occupation étrangère, a souligné M. Al-Shami.


Le représentant a salué la proclamation de l’Année internationale de la jeunesse et les préparatifs relatifs à la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille.  Le Groupe présentera deux projets de résolution sur la mise en œuvre des résolutions du sommet mondial sur le développement social et de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale ainsi que sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement.  Il est nécessaire de renforcer et de donner plus de poids et de visibilité à un partenariat mondial qui se fonde sur la reconnaissance des stratégies de développement, a-t-il affirmé.  


M. THOMAS LAMBERT (Belgique) qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), a affirmé que l’Europe avait dû prendre des mesures douloureuses et courageuses pour remettre ses économies sur les rails.  Les personnes à faible revenu et les femmes en particulier sont les premières affectées, a-t-il dit.  Selon lui, l’élimination de la pauvreté demeure une priorité essentielle, même par temps de difficultés budgétaires.  Il est évident que l’on n’atteindra pas les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), mais il est opportun de savoir ce qui peut être fait d’ici là, a-t-il déclaré.


Le représentant a réaffirmé l’importance de la récente Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et a rappelé que 10% de la population mondiale vivait avec une forme ou une autre d’handicap, dont une majorité dans les pays en développement.  Il a jugé essentiel d’insister sur la réduction de la pauvreté et le respect des droits de l’homme.  L’Union européenne, a-t-il dit, se félicite de la première réunion du G-20 sur l’emploi qui a eu lieu à Washington en 2010. 


L’Union européenne a aussi lancé sa Stratégie Europe 2020 de reprise axée sur une croissance intelligente et durable, avec une meilleure exploitation des ressources, ainsi que sur une croissance inclusive, en particulier des femmes.  Le représentant a recommandé de maintenir l’inclusion et la cohésion au centre des priorités, conjuguées au développement des capacités.  Cela mènera à des choix douloureux, a-t-il prévenu.


L’égalité hommes-femmes constitue une question fondamentale des droits de l’homme, a également déclaré M. Lambert, en formant l’espoir de collaborer pleinement avec l’entité ONU-Femmes en ce quinzième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing sur les femmes.


MmeFLOOD-BEAUBRUN(Sainte-Lucie), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a salué une prise de conscience critique dans les rapports du Secrétaire général à l’étude, qui, selon elle, a permis d’avancer de manière déterminée dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il faut améliorer la valeur de l’être humain et l’associer au développement en renforçant les mécanismes de capacité au plan national pour trouver des solutions durables, taillées en fonction du profil des peuples et en fonction de leurs compétences, a-t-elle dit.


La CARICOM représente une unité géographique très particulière avec des défis conséquents.  Citant deux exemples de ce que la Communauté essaie de faire dans le cadre du développement social, la représentante a évoqué l’accord sur la sécurité sociale qui permet de transférer les bénéfices d’un État à l’autre, et la création d’une agence de la santé publique pour les Caraïbes.


Le malaise économique a étendu ses tentacules sur tous les petits pays, comme ceux de la CARICOM, a-t-elle expliqué.  Les progrès dans le cadre des OMD ont été entravés, engendrant l’extrême pauvreté et de nouvelles statistiques terribles sur le sous-emploi et la faim.  La représentante a souligné l’importance de renforcer l’assistance à Haïti, victime d’un tremblement de terre en janvier dernier, car, a-t-elle précisé, un million de personnes vivent encore dans des tentes.  « Si Haïti ne réussit pas, nous ne réussirons pas non plus; nous sommes tous liés », a-t-elle déclaré.  En outre, elle a affirmé que les changements climatiques affectaient particulièrement les petits pays pauvres.  Il faut être fort et aller vite, travailler en collaboration pour respecter les engagements pris au niveau international, a-t-elle souligné.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) qui s’exprimait au nom du Groupe de Rio, a félicité le Venezuela pour son élection à la présidence de la Commission du développement social dont l’un des thèmes prioritaires est l’élimination de la pauvreté.  Il a rappelé que l’intégration sociale ne saurait se faire sans un engagement sans faille de la part des gouvernements et des sociétés et que la facette sociale d’un tel engagement consistait à atteindre un « ordre social équitable, démocratique, multiethnique et multiculturel, fondé sur la reconnaissance universelle de tous les droits de l’homme, y compris le droit au développement, la participation effective avec un esprit démocratique aux niveaux national et international, un climat général de tolérance et le respect de la diversité, ainsi que la réalisation de l’égalité et de l’équité au sein des nations et entre elles ».  Il s’agit là non seulement d’un devoir moral ou d’efficience économique mais aussi de l’expression d’un « contrat social reposant sur la solidarité et l’humanisme », a-t-il dit.


Dans ce but, des mesures élargies et additionnelles s’imposent, selon lui, pour faire avancer l’agenda du développement inclusif destiné à obtenir une distribution plus égalitaire des bénéfices de la croissance économique et à améliorer l’accès aux services universels de base.  Dans le contexte actuel des crises multiples, le Groupe de Río souligne l’urgence de respecter les promesses faites au titre d’aide publique au développement et de mettre en œuvre le Document final de la Réunion plénière de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Il a estimé également que la communauté internationale devrait continuer à adopter des mesures concertées aux niveaux multilatéral et régional pour résorber la crise alimentaire et l’insécurité alimentaire constante et réduire les effets de cette crise sur les plus vulnérables par l’appui en particulier au développement rural.  Il a réitéré que la faim et la pauvreté extrême constituaient les pires violations des droits de l’homme et qu’il importait d’inventer de nouvelles formules de solidarité, dans un monde globalisé, plus participatif, à visage humain et inclusion sociale. 


Dans ce cadre, le paiement de la dette extérieure ne doit pas se faire au détriment du développement, a-t-il dit.  Il est impératif, selon lui, que les pays industrialisés adoptent toutes les mesures nécessaires à l’amélioration de l’accès au marché des exportations du monde en développement.


M. CHARLES NTWAAGAE (Botswana), s’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a estimé que les crises économique et financière mondiales et les crises énergétique et alimentaire avaient un impact considérable sur le développement social des pays de la SADC.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) « continuent de nous échapper », a-t-il dit, notant que les effets délétères des changements climatiques, combinés à ces crises, hypothéquaient les efforts en faveur d’un développement durable.


Compte tenu des progrès mitigés dans la réalisation des OMD, la mise en œuvre des engagements pris à Copenhague, en 1995, devient de plus en plus critique et urgente.  Il est nécessaire, selon lui, d’étendre les systèmes de protection sociale pour protéger les plus vulnérables parmi la population.  À cet égard, les pays de la SADC continuent d’appliquer les initiatives guidées par le plan stratégique régional.  Des mesures ont été mises en place dans les systèmes de tous les États de la région pour améliorer l’éducation et la formation.  Ils ont élaboré un programme régional sur le travail décent et un système d’organisation de la productivité régionale et de renforcement de l’information sur les marchés de l’emploi.


Le représentant a ajouté qu’il ne fallait pas oublier que la situation était aggravée par l’impact du VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies.  Confrontés à un grand nombre de problèmes sociaux urgents, les pays de la SADC reconnaissent l’importance de placer les individus au centre même du développement.  À cette fin, la communauté internationale et leurs partenaires de développement  doivent appuyer les pays en développement dans la mise en œuvre de leur développement, notamment à travers l’aide publique au développement (APD), l’allègement et l’annulation de la dette.


Mme LAURA CRIVELLI (Suisse) a souligné que l’accès à la formation et à un emploi productif étaient des priorités internationales.  Investir dans un encadrement éducatif complet des jeunes, c’est-à-dire leur garantir un appui professionnel tout au long de leur formation, et particulièrement lors du passage « fin de formation » à « premier emploi », est un investissement sûr à long terme, a souligné cette jeune représentante de la délégation suisse.  Cet investissement apporte, selon elle, un double bénéfice, sur le plan économique et social, autant dans le secteur privé que dans la sphère publique. 


Soumis à des pratiques discriminatoires telles que le sous-paiement ou la surcharge de travail, les jeunes d’aujourd’hui, avec les crises mondiales, supportent des conditions de travail difficiles et incertaines ayant des répercussions graves sur leur santé psychologique, a-t-elle dit.  Elle a noté que la structure sociale traditionnelle basée sur la famille se transformait aujourd’hui en une forme de société plus instable, caractérisée par une forte mobilité des personnes, de rapides basculements sociaux et économiques et l’existence d’inégalité extrêmes.


En conséquence, l’équilibre social repose sur la participation de tous les sous-groupes sociaux, émigrés, pauvres et jeunes, y compris dans la résolution de problèmes les affectant, a-t-elle estimé, en demandant que les délégués jeunes soient reconnus comme des acteurs indispensables à la résolution des problèmes sociaux et économiques actuels.  Le thème de l’Année internationale de la jeunesse, « Dialogue et entente mutuelle », ne vise qu’à favoriser l’harmonie entre jeunes issus de couches sociales distinctes et d’origines différentes, mais également entre générations, a-t-elle souligné, en arguant que la coopération intergénérationnelle devait être renforcée par la « création de synergies, le partage de connaissances et l’alliance des points forts à chaque tranche d’âge ».  Dans le domaine de la formation par exemple, le partage d’expériences entre un employé ayant de l’ancienneté et un jeune fraîchement engagé permet de perpétuer le savoir-faire tout en intégrant de nouvelles techniques, a-telle conclu. 


M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ(Égypte) a rappelé que les travaux de la Commission se tenaient à l’occasion du quinzième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et au lendemain de la Réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  À la lumière de tous les défis auxquels le monde fait face, en particulier les crises internationales et les changements climatiques, il a insisté sur la nécessité d’améliorer le sort des femmes et des enfants, et les OMD qui les concernent, si la communauté internationale veut réellement progresser dans la voie du développement sociale et de l’inclusion.


Le rapport du Secrétaire général a, selon lui, omis de traiter du rôle que peut jouer le secteur privé, en particulier dans la lutte contre la criminalité internationale organisée.  Le rapport n’a pas non plus mentionné les initiatives prises par la Première Dame de l’Égypte, Mme Suzanne Mubarak, en matière de lutte contre la traite des personnes ni celles relatives à la santé des femmes et des enfants.  Il a appelé à davantage de ressources pour lutter contre la pauvreté et le chômage, fléaux entravant la réalisation des objectifs nos  4 et 5.  L’être humain est l’objet et l’outil du développement social, tel est le point de départ de la politique égyptienne en matière de développement social, qui accorde une attention particulière au secteur de la santé, avec pour résultat la baisse de la mortalité maternelle entre autres.  La scolarisation et la lutte contre l’abandon scolaire ont été au centre des efforts, ainsi que l’alphabétisation, en particulier des familles pauvres.  


M. WANG MIN (Chine) a fait remarquer que l’économie mondiale était en train de se relancer doucement.  Toutefois, cette relance est précaire et les marchés de l’emploi continuent d’être à la traîne.  La Réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) a insufflé un nouvel élan pour mettre en œuvre ces objectifs de manière à surmonter l’impact délétère de la crise.


M. Min a déclaré qu’il fallait créer un environnement international propice au développement, en donnant un rôle central à l’ONU et en incitant les pays développés à accroître leurs efforts en faveur des pays en développement.  L’échange d’expériences entre les pays en développement doit être favorisé, car la coopération Sud-Sud est un outil important d’assistance mutuelle.


La Chine préconise une approche durable, intégrée et centrée sur les individus.  Elle a accru ses contributions en matière de services sociaux pour le logement, l’emploi, l’éducation et la sécurité sociale.  Plus d’un milliard de personnes bénéficient aujourd’hui d’une assurance maladie en Chine.  Des campagnes d’alphabétisation ont été mises en place dans les campagnes.  Par ailleurs, a ajouté son représentant, la Chine a fourni une assistance accrue aux pays en développement et œuvré notamment pour construire des écoles et hôpitaux en Afrique et dans d’autres régions.  Elle a offert bon nombre de services médicaux à l’étranger et des bourses à des étudiants provenant de pays en développement et, surtout, réduit et annulé la dette des pays les moins avancés.


La délégation de l’Allemagne, représentée par des jeunes, a constaté que les Nations Unies réformaient aujourd’hui leurs structures pour arriver à plus de transparence et à être plus démocratiques.  Une jeune représentante s’est ainsi déclarée déçue par les réunions de l’ONU et a exhorté les États Membres à laisser de côté leurs priorités politiques et à s’attaquer aux problèmes mondiaux réels.  Elle les a aussi invités à profiter des mois qui restent avant la fin de la première édition de l’Année internationale de la jeunesse.  Elle a fait part du désir des jeunes de vivre dans un monde où la pauvreté extrême serait reléguée aux oubliettes de l’histoire.  Les jeunes, lorsqu’on les écoute, veulent, a-t-elle dit, participer à toutes les étapes de la prise de décisions, de l’origine du problème jusqu’à la mise en œuvre des solutions et leur évaluation et leur suivi.


Un autre jeune a jugé inacceptable que des États Membres n’incluent toujours pas des jeunes représentants dans leurs délégations, tant à l’ONU que dans toutes les instances et conférences.  Citant la Déclaration universelle des droits de l’homme, il a donné comme exemple la discrimination flagrante et inacceptable contre les gays, lesbiennes, transsexuels et a réclamé la fin des injustices à leur égard.  Il a demandé aux délégués de se rappeler leur jeunesse, lorsqu’ils voulaient agir.  La jeunesse est une période de la vie qui fait très peur qui engendre des problèmes et de l’insécurité, a-t-il dit, ajoutant que les jeunes étaient les premières victimes du chômage.  Les jeunes sont exposés à des désastres personnels terribles si on ne trouve pas de solutions immédiates et que l’on n’applique pas les plans et programmes existants, a-t-il déclaré.


Mme HANNA GREKULA jeune représentante de la Finlande a rappelé que la moitié de la population mondiale avait moins de 30 ans.  Insistant sur la nécessité de mieux reconnaître le rôle de la jeunesse, elle a dit que beaucoup de sans-emplois avaient moins de 20 ans.  La majorité des chômeurs vivent dans des pays pauvres où il n’y a pas de système de sécurité sociale, a-t-elle souligné.  Or, si les jeunes ne trouvent pas d’emploi, on ne réussira pas à briser le cercle vicieux de la pauvreté génération après génération, a-t-elle ajouté.


La jeune représentante a également affirmé que les enfants et les adolescents devaient comprendre l’influence de leur choix dans la société.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) constituent l’élément de solution aux problèmes des jeunes d’aujourd’hui.  Elle a salué le Réseau de l’emploi pour la jeunesse, créé sous l’égide du Secrétaire général, car, a-t-elle dit, il peut devenir une tribune fondamentale pour corriger la situation actuelle.


M. KIM BONG-HYUN (République de Corée) a constaté que la convergence de la crise financière, des changements climatiques et de la volatilité des prix des denrées alimentaires et du carburant avaient contribué à aggraver la situation socioéconomique générale.  Dans de telles circonstances, les Nations Unies et la communauté internationale se devaient de réaffirmer leur engagement vis-à-vis des objectifs fixés lors du Sommet mondial de 1995 sur le développement social.  Le Gouvernement coréen, a-t-il poursuivi, est fermement convaincu que pour que l’intégration sociale puisse se traduire dans la réalité, il s’agirait de mettre en place des stratégies nationales encourageant la croissance et l’équité, ainsi que des systèmes de protection sociale rationnels.  Des efforts tendant à l’autonomisation des pauvres à travers l’accès à l’éducation et la création d’emplois et d’opportunités de travail décent sont essentiels à l’intégration sociale, a-t-il dit.


Dans ce cadre, les personnes handicapées doivent être l’objet d’une attention accrue et son pays, en coopération avec des organisations non gouvernementales, a d’ailleurs fourni des services de réhabilitation aux handicapés au Viet Nam, de même qu’un programme d’autonomisation différenciée fondé sur les droits de l’homme et l’autosuffisance au Cambodge.  Il a, d’autre part, observé le vieillissement de la population mondiale, en Corée et en Asie plus particulièrement, et a estimé vital que les personnes âgées soient traitées avec dignité et respect et qu’elles reçoivent une protection sociale adéquate.  Le Gouvernement coréen s’efforce également de mettre en œuvre le Plan international de Madrid sur les personnes âgées. 


Une jeune représentante de la délégation coréenne, KANG YOON JEONG, s’exprimant au nom des jeunes de son pays, a plaidé en faveur d’une participation accrue de la jeunesse dans la société.  La technologie permet actuellement aux jeunes de mieux prendre part aux questions et aux décisions, a-t-elle dit.  Différentes sortes de plates-formes ont été créées en vue de la promotion de la communication entre les jeunes et aussi avec d’autres secteurs de la société, a ajouté la représentante.


M. KONIG, représentant de la jeunesse de la Suède, a fait état des discriminations affectant les jeunes et a interpellé les États Membres sur ce sujet.  « Il faut avoir le courage d’attaquer le mal à sa racine », a-t-il déclaré en tant que Président de l’Organisation nationale suédoise pour les homosexuels, lesbiennes, bisexuels et transsexuels.  « Nous voulons donner une place juste à tous dans la société », a poursuivi le jeune délégué en dénonçant les carcans de la société.  Il a regretté que les générations d’aujourd’hui perpétuent les erreurs du passé.


Les jeunes homosexuels, lesbiennes, bisexuels et transsexuels souffrent d’un certain nombre de stigmates qui ont des effets dévastateurs pouvant aller jusqu’au suicide, a-t-il dit.  Il est très important que personne ne soit stigmatisé pour des questions de foi, d’ordre physique, mental ou autre.  Il faut absolument voir ces inégalités qui sont souvent passées sous silence, a-t-il dit,

soulignant que les victimes étaient poussées à la marginalisation, à la pauvreté ou au désespoir.  Il a dénoncé les actes de violence contre les transgenres et a demandé que le monde politique reconnaisse cette injustice et agissent pour mettre un terme à cet état de choses.  Les jeunes sont acteurs de changement et doivent être intégrés dans le choix des solutions, a-t-il conclu.


MmeAWAD HASSAN (Soudan) a dressé un tableau de tous les facteurs aggravant la pauvreté que les dirigeants du monde avaient décidé de combattre lors du Sommet de 1995.  De son côté, le Gouvernement soudanais s’est engagé à éliminer les obstacles à l’intégration sociale et au développement.  C’est dans ce sens qu’il a signé plusieurs accords de paix.  Le mois d’avril, a-t-elle ajouté, a aussi marqué un tournant vers la démocratie, alors que le référendum de janvier prochain permettra aux populations du sud d’exercer leur droit de décider de leur avenir et de jouir des droits de l’homme conformément aux accords de paix.


Un plan national de lutte contre la pauvreté a été mis en place pour favoriser l’emploi des jeunes diplômés, a ajouté la représentante.  Les salaires ont été augmentés et le revenu per capita est passé de plus de 700 dollars en 2004 à plus de 1 000 en 2009.  L’amélioration de l’environnement et de la sécurité alimentaire sont également deux champs importants dans la politique de développement actuelle.  L’organisme de charité musulmane, ou « zakat », est un instrument de solidarité sociale dont les recettes ont atteint 434 millions de livres en 2009 et qui a bénéficié à plus d’un million neuf cent mille familles, a-t-elle expliqué.  L’organisme du « waqf » ou de biens de main morte participe également au développement social, a-t-elle précisé.  Elle a appelé au maintien du niveau de l’aide publique au développement, à favoriser les investissements, à ouvrir les marchés aux produits des pays en développement et à accorder une attention particulière à la situation particulièrement difficile des peuples vivant sous occupation étrangère.


M. RODOLFO BENÍTEZ VERSON (Cuba) a considéré que l’ordre économique et politique international restait très inégal et qu’il n’était pas durable.  Les problèmes sociaux endurés par le monde sont aggravés par les crises économique, financière, alimentaire et énergétique, a-t-il dit.  Le fossé, selon lui, s’élargit pour les personnes qui vivent dans une pauvreté extrême et souffrent de la faim.


Le représentant a indiqué que son pays avait réalisé la quasi-totalité des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en dépit du blocus économique, commercial et financier que lui imposent les États-Unis depuis plus de 50 ans.  Le taux de mortalité infantile y est l’un des plus bas au monde et Cuba ne connaît pas l’analphabétisme, a-t-il souligné, ajoutant que l’espérance de vie était, dans son pays, de 77 ans.  En outre, Cuba partage ses modestes ressources avec les autres nations du tiers monde à travers la coopération internationale.  Sa ressource principale, a déclaré M. Verson, est le capital humain créé par la révolution et son expérience.


Mme MORGAN (Mexique) a estimé que le développement social consistait à élargir les options, les libertés et les capacités des personnes, de sorte qu’elles puissent pleinement participer au sein de la société et exercer leur influence dans les décisions qui les concernent.  La stratégie nationale « Vivre Mieux » abonde dans ce sens, par des actions axées sur l’alimentation, l’éducation, la santé, le logement et l’infrastructure sociale, a-t-elle expliqué.  En matière de santé et grâce à la sécurité sociale, le pays atteindra une couverture universelle en 2012, a-t-elle annoncé.


Dans la logique de l’application entière des mesures tendant à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et à l’occasion de l’Année internationale de la jeunesse, le Mexique a organisé la Conférence mondiale de la jeunesse, qui a eu lieu du 23 au 27 août 2010 à la Ciudad de León, laquelle a constitué un espace de dialogue pour les ministres de la jeunesse de plus d’une centaine de pays sur les moyens d’intégrer les jeunes d’une manière transversale dans toutes les politiques.


La représentante s’est également félicitée que des organismes des Nations Unies soient en passe de mettre à jour leurs programmes et politiques concernant les personnes handicapées depuis l’entrée en vigueur de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Elle a néanmoins observé que beaucoup restait à faire en vue de l’intégration de ces personnes et de la fin de leur exclusion. 


M. ALAN SELLOS (Brésil) a réitéré l’engagement fort de son pays pour la Déclaration de Copenhague, qui, a-t-il dit, est une base utile pour la réalisation d’une société plus juste et plus inclusive.  Le Brésil, a-t-il ajouté, a beaucoup avancé vers un modèle plus équitable de développement.  Il a précisé que 20 millions de personnes étaient ainsi sorties de la pauvreté extrême depuis 2003. 


Plus de 50 millions de personnes sont âgées de 15 à 29 ans au Brésil et le chômage est plus élevé comparé à la moyenne de la population, a également expliqué le représentant.  M. Sellos a également affirmé que son pays attachait la plus grande importance aux progrès des droits de l’homme des personnes âgées, lesquelles représentent aujourd’hui 11% de la population au Brésil, et en représenteront 25% en 2025.  Face à ces nouveaux défis pour la société en général, le Brésil appuie l’idée d’élaborer un instrument international pour soutenir les efforts afin de promouvoir les droits des personnes âgées.  La réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement est loin d’être un fait accompli et, dans ce contexte, la coopération internationale a un rôle important à jouer.  « La promotion du développement est une responsabilité collective », a-t-il dit.


Mme BELÉN SAPAG MUÑOZ DE LA PEÑA (Chili) a centré son intervention sur les personnes âgées.  Elle a déploré l’absence d’un instrument international spécifique à la protection des droits des personnes âgées et a appuyé plusieurs initiatives du système des Nations Unies telles que l’organisation, en 2011, d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles, de même que la publication récente du Rapport sur la santé mentale et le développement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).


La représentante a signalé que la population chilienne avait connu un vieillissement accéléré au cours des trente années écoulées, ce qui a interpellé l’État et la société en général quant aux espaces, apports et besoins de la population âgée de plus de 60 ans.  Ainsi, un service téléphonique national gratuit (FONO-MAYOR) a été mis en place, tandis que des campagnes de communication en faveur des personnes âgées sont de nouvelles initiatives visant à des actions éducatives, de formation et de sensibilisation s’adressant à divers acteurs sociaux, a expliqué la représentante. 


Mme ELSA VAN DE LOO (Pays-Bas), soulignant que l’eau était indispensable à la survie de l’humanité, a déclaré qu’en Afrique, les femmes et les fillettes s’exposaient à divers dangers lorsqu’elles parcouraient de longues distances pour trouver de l’eau potable.  L’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution reconnaissant que l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement était un droit fondamental pourrait constituer un pas historique vers « une justice de l’eau », a ajouté cette jeune représentante de la délégation néerlandaise.


« Nous les jeunes, nous n’attendons pas de nouvelles résolutions; nous attendons des actions », a-t-elle déclaré.  Les jeunes sont souvent exposés aux crises des droits de l’homme dans le monde, mais leur point de vue se fait rarement entendre, a-t-elle constaté.  Elle a rappelé qu’un enfant mourait toutes les trois secondes et demie dans le monde.  Elle a espéré que grâce aux efforts conjugués des jeunes et de la communauté internationale, on compterait de moins en moins d’enfants morts.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a noté que l’évaluation globale des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) indiquait que, malgré les efforts consentis, les progrès étaient minimaux et les principaux engagements loin d’avoir été atteints.  Les statistiques relatives aux jeunes montrent que cette catégorie est frappée par le chômage, la pauvreté et l’analphabétisme et, ceux-ci se disent de plus en plus déçus par la situation mondiale actuelle, a-t-il expliqué.  Selon lui, les efforts nationaux ne peuvent porter de fruits à cause des crises financière et économique mondiales.


Le représentant a estimé que les perspectives de changement restaient faibles car ces crises avaient durement touché l’emploi et que le nombre de chômeurs et de pauvres avait considérablement augmenté.  Le chômage ne fera que s’accroître pendant la décennie à venir et, il empêchera l’intégration sociale, a-t-il prédit.  Rappelant que, selon l’Islam, les personnes âgées doivent être protégées et respectées en priorité, avec la garantie de leurs droits, il a indiqué que le Gouvernement iranien avait développé tout un éventail d’actions visant ce groupe d’âge.  La protection des personnes handicapées constitue également une priorité fondamentale et des efforts ont été déployés pour créer notamment un fonds d’aide sociale à ces personnes ces dernières années.  L’Iran est également devenu partie à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, a encore souligné le représentant.


Mme SAMAH HADID, représentante de la jeunesse de l’Australie, s’est exprimée au nom des jeunes Australiens les plus marginalisés et des jeunes du monde les plus vulnérables, après avoir parcouru 35 000 kilomètres dans les territoires aborigènes d’Australie.  Les États Membres doivent réaliser la volonté politique qu’ils ont réaffirmée lors du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-elle dit.  Les pays développés doivent, selon elle, commencer par donner l’exemple et promouvoir l’autonomisation de leurs populations autochtones.  Le Gouvernement australien a reconnu la Déclaration sur les droits des peuples autochtones mais les jeunes aborigènes continuent de souffrir de discriminations quotidiennes dans ce pays, a insisté la jeune représentante.


En Australie, les jeunes jouent un rôle important dans la société civile et dans la promotion des droits de l’homme aux niveaux national et international, a-t-elle souligné.  En tant que membre de la minorité arabo-musulmane, elle a dit comprendre le sentiment d’exclusion sociale qui résulte du racisme et de l’intolérance.  Elle reconnaît toutefois la capacité qu’a son pays de mettre en valeur sa diversité et son multiculturalisme. 


Mme ANN-MARIT SÆBØNES,Conseillère spéciale au Ministère de l’égalité et de l’inclusion des enfants de la Norvège, a mis l’accent sur la participation des personnes handicapées dans tous les secteurs de la vie.  La Norvège, a-t-elle dit, a voté une loi antidiscriminatoire en 2009.  À cet égard, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont essentiels pour les handicapés, a-t-elle ajouté.  Si on ne fait rien, les personnes handicapées demeureront analphabètes et resteront exclues du marché du travail.  L’objectif de l’éducation primaire pour tous doit aller dans le sens de l’inclusion des jeunes handicapés, a-t-elle ajouté.


Un jeune représentant de la délégation norvégienne a ensuite pris le relai pour insister sur l’importance du dialogue entre les gouvernements, la société civile et les organisations de jeunes.  Il a défendu les droits humains pour la jeunesse et déploré que tant d’enfants scolarisés dans le monde fussent victimes de violences et de menaces.  Il a également jugé inacceptable que l’homosexualité soit encore illégale et stigmatisée dans un grand nombre de pays.  Il faut renforcer la protection juridique du droit à l’expression et soutenir l’engagement civique des jeunes par un soutien technique et financier, a-t-il dit.


Mme RODAINA EL BATNIGI, représentante de la jeunesse de l’Autriche, a axé son intervention sur les Objectifs du Millénaire pour le développement du point de vue des jeunes.  Les représentants de la jeunesse demandent à être traités comme des acteurs de plein droit à travers une approche intersectorielle, a-t-elle dit.  Des études ont révélé que l’éducation était le meilleur moyen de briser le cycle de la pauvreté, tant dans les pays riches que dans les pays pauvres.  Pourtant, a-t-elle ajouté, selon les chiffres de 2008, plus de 100 millions d’enfants en âge de scolarité ne vont pas à l’école.  Des jeunes éduqués ont plus de chance de trouver un emploi stable une fois adulte.  D’autre part, dans les pays pauvres, il ne faut pas oublier que l’on ne peut envoyer un enfant à l’école si on n’a pas de quoi manger.


La représentante a souligné la nécessité de la participation des jeunes dans la prise de décision, en particulier dans le domaine politique.  Il ne suffit pas d’écouter les jeunes, il faudrait aussi les impliquer dans une « co-décision », a-t-elle estimé.  Elle a invité tous les États à comprendre la nécessité d’élire des jeunes délégués dans le monde entier et de leur accorder une place réelle dans le présent et le futur.  Elle a, en outre, réclamé des ressources pour réaliser les promesses relatives à la participation des jeunes dans les affaires de la cité, et à garantir celle des filles et des garçons sur un pied d’égalité, ainsi que celle des jeunes désavantagés. 


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a pris note du rapport des Nations Unies sur les Objectifs du Millénaire pour le développement 2010 qui annonce que le taux de pauvreté baissera de 15% en 2015, 920 millions de personnes devant ainsi vivre à cette date sous le seuil international de la pauvreté.  En dépit de l’optimisme régnant quant à une relance économique, il a rappelé que le consensus universel était que celle-ci était plus lente que prévue, plus fragile et inégale et que rien ne garantissait que l’on fût à l’abri d´une nouvelle rechute.


Le représentant a cité l’exemple des conséquences des tsunamis économique et financier mondiaux qui ont eu des conséquences sur tous les aspects de la vie de tous les groupes socialement vulnérables.  Il a jugé nécessaire de réduire le service de la dette extérieure, de fournir des aides et des subventions en vue d’appuyer les efforts nationaux pour améliorer leur espace fiscal, en particulier dans les pays pauvres et les moins avancés.  Il a mis l’accent sur le fait qu’il était impératif que les pays développés honorent leurs engagements en matière d’aide publique au développement en vue de donner un élan au processus de développement et d’intégration sociale des pays en développement. 


Quinze ans après le Sommet de Copenhague, a déploré M. JORGE VALERO (Venezuela) la crise financière et économique mondiale a aggravé la pauvreté et la marginalisation, créé davantage de chômage, d’inégalité et d’injustice sociale dans les pays en développement comme dans les pays développés.  C’est l’échec total du système capitaliste mondial, a-t-il dit.  Selon la Banque mondiale, la crise a créé 60 millions de pauvres dans le monde, dont 10 millions en Amérique latine, a-t-il ajouté.


M. Valero a estimé que le totalitarisme du marché empêchait l’exercice des droits de l’homme et le droit au développement.  Les conditions absurdes imposées par les institutions financières de Bretton Woods ont poussé les États à réduire leurs dépenses sociales.  « Le développement social de nos peuples est en danger », a-t-il poursuivi.  Il est indispensable, selon lui, de sauvegarder la dimension sociale de nos modèles de développement et d’évoluer vers des formes d’organisation sociales plus humanistes.


La Commission de développement social, qui sera présidée par le Venezuela au cours des deux prochaines années, abordera en priorité la question de l’élimination de la pauvreté et proposera un échange de vues substantiel en vue de trouver des stratégies alternatives pour combattre la pauvreté.  Pour sa part, le Venezuela a augmenté ses investissements sociaux et réduit le taux de pauvreté, de 49% en 1998 à 24,2% en 2009, a expliqué le représentant.  Il a ajouté que la pauvreté extrême avait également baissé, passant de 29,8% en 2003 à 7,2% en 2009.


M. AL-NASSER (Qatar) a indiqué que l’Émir du Qatar envisageait un développement durable fondé sur le bien-être des individus.  Il s’est engagé dans une révision globale qui a conduit à l’adoption d’un programme social reposant notamment la promotion sociale et du rôle des femmes.  L’État, a-t-il dit, a adopté sa première stratégie quinquennale pour 2011-2016 et une étude a été lancée sur la protection familiale et sur les groupes les plus vulnérables.  Le pays a également organisé une série de conférences régionales et internationales sur divers aspects du développement social. 


Au chapitre des défis, le représentant a signalé l’affaiblissement des liens familiaux, le VIH/sida, les conflits régionaux, la violence familiale et les crises mondiales.  Un dialogue a été établi entre les pouvoirs publics et la société civile sur ces questions aux fins d’établir un partenariat à tous les niveaux.  Une initiative de mise en place de centres communautaires au Qatar a été lancée, tandis qu’une étude a été conduite sur les besoins les plus courants au niveau des municipalités pour la réalisation de tels centres.  Il a également fait état du Fonds pour le développement social qui est au service des individus et de la société pour soutenir les projets sociaux.  La responsabilité sociale des entreprises a également fait l’objet d’une série d’initiatives, a conclu l’orateur.  


M. JOHN SAMMIS, (États-Unis), a défendu les droits des personnes handicapées à vivre dans l’autonomie.  Les États-Unis, a-t-il dit, ont créé des centres de vie indépendants sur l’ensemble du territoire américain, et, avec un soutien financier du Département de l’éducation, une centaine de centres parentaux.  L’éducation de base étant essentielle pour les enfants handicapés, les États-Unis ont notamment développé des partenariats entre les universités américaines et le reste du monde.  Par ailleurs, les États-Unis ont établi une équipe spéciale pour préparer les jeunes à relever les défis tels que le terrorisme, les changements climatiques ou la pauvreté et promouvoir l’emploi afin qu’ils mènent, demain, des vies de qualité. 


En avril 2010, les Ministres du travail du G-20 ont étudié l’impact des crises en vue de protéger les emplois et de développer un marché du travail inclusif pour les jeunes, a-t-il dit.  Il faut également protéger les personnes âgées afin de leur permettre de prendre des décisions appropriées en matière de santé, grâce notamment à des services communautaires, a-t-il souligné.  Il y a six mois, les États-Unis ont adopté une réforme historique dans le secteur de l’assurance maladie pour réduire les primes d’assurance médicale, aider au financement de l’assurance maladie et financer les préretraites, a expliqué le représentant.


Mme AZUSA SHINOHARA, (Japon), a affirmé qu’en raison de la volatilité des prix des articles alimentaires et de l’énergie en 2008, le monde était encore en proie à la plus grave récession qu’il ait connu depuis la Seconde Guerre mondiale.  Il faudrait, a-t-elle dit, prendre d’urgence des mesures visant à répondre aux besoins fondamentaux des populations, mettre en place des stratégies de promotion d’une croissance économique durable et jeter les bases d’une intégration sociale qui permettra de résister à d’autres crises dans le futur.


La représentante a ensuite indiqué que la société japonaise était réellement devenu une « société des personnes âgées » car le taux de la population de plus de 65 ans a désormais dépassé 23%, soit un sur cinq, tandis qu’un Japonais sur dix a plus de 75 ans.  Une série de mesures législatives ont été prises pour que ces personnes puissent jouir d’un style de vie approprié à travers diverses formes d’assistance à l’autosuffisance, du renforcement de la coopération entre générations et de la promotion de la participation dans la vie locale.  Ce système sera régulièrement réexaminé, a-t-elle précisé   


M. MOHAMED A. TARABZOUNI, représentant des jeunes de l’Arabie saoudite, a déclaré que les enfants vivant dans un environnement sain pouvaient devenir des dirigeants et des décideurs permettant à tous de réaliser leurs aspirations.  Il a invité à laisser tomber le vieux mythe selon lequel le développement n’est qu’une question de charité et à oublier la rhétorique habituelle sur le monde sous-développé.  Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux et l’ère numérique, on sait que les grandes inventions du siècle dernier aux quatre coins du monde sont nées dans un garage ou un espace réduit, a-t-il dit.


En Arabie saoudite, plusieurs espaces ont été récemment créés pour favoriser la participation des jeunes et les inciter à prendre des initiatives aussi bien dans le milieu universitaire qu’au niveau communautaire.  Les étudiants saoudiens ont participé à l’initiative du Roi Abdallah sur le dialogue interreligieux et la lutte contre les stéréotypes.  Le rapport sur la jeunesse est un instrument essentiel pour découvrir les outils et les chances qui s’offrent aux jeunes de par le monde et pour leur permettre de faire entendre leur voix, a-t-il dit.


M. EL SHAKSHUKI, (Jamahiriya arabe libyenne), a déploré la pauvreté ressentie dans les pays d’Afrique subsaharienne et a incité les pays développés à traduire leurs engagements en des actions concrètes et à accroître leur aide publique au développement.  La Jamahiriya arabe libyenne, a-t-il dit, a œuvré à concrétiser le premier des Objectifs du Millénaire pour le développement (ODM), à savoir la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim, et a promulgué des lois pour répondre aux besoins de ses citoyens.  Il n’existe pas de famille dans le pays qui vive dans l’extrême pauvreté ou souffre de la faim.  En outre, a-t-il ajouté, l’éducation est un droit obligatoire jusqu’au collège.


Le représentant a également indiqué que les citoyens libyens étaient couverts à 100% par l’assurance maladie et que des services gratuits étaient offerts aux plus démunis.  La législation nationale garantit aussi les droits de la femme, de l’enfant, des personnes âgées, des veuves, des orphelins et des handicapés, a-t-il expliqué.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO, (Nicaragua), a affirmé que la priorité avait été accordée dans son pays à la lutte contre la pauvreté et à l’autonomisation des femmes dans le milieu rural et dans le secteur informel.  De forts segments de la communauté ont été récemment subventionnés et les politiques économiques de privatisation et de dérégulation, mises en place par le passé, ont été inversées, le Nicaragua devenant ainsi actuellement le pays d’Amérique centrale qui affiche le taux d’inégalité le plus bas.  La représentante a fait état des programmes sociaux mis en place par le Gouvernement d’union et de réconciliation nationale de M. Daniel Ortega, notamment en matière d’éducation, d’alphabétisation, de prêts à taux d’intérêts très bas, de cantines scolaires, de souveraineté alimentaire et nutritionnelle, de même que du « Programme amour », pour les tous petits âgés de moins de six ans.


La représentante a aussi mis l’accent sur un programme social inédit, en collaboration avec Cuba, qui analyse les causes génétiques des handicaps au Nicaragua.  D’autre part, jusqu’à présent, des titres fonciers de 22,479 kilomètres carrés sur lesquels se trouvent environ 214 communautés autochtones ont été délivrés et le Gouvernement à l’intention de poursuivre cette tâche jusqu’à une couverture complète.  Elle a enfin condamné la criminalisation de la migration et la construction de murs aux frontières ou l’adoption de lois comme celle de l’État américain de l’Arizona qui, selon elle, vont au-delà de la violation du droit à la non-discrimination.  La meilleure façon de faire cesser cette migration consiste à promouvoir et à apporter le développement dans les pays pauvres pour que le citoyen puisse avoir un emploi et ne soit pas forcé à quitter son pays, a conclu Mme de Chamorro.


Mme PACHARAPORN PANOMWON NA AYUTTHAYA, représentante de la jeunesse de la Thaïlande, a estimé que la rédaction de textes ne suffisait pas pour améliorer l’avenir, et qu’il convenait que tout le monde soit motivé dans l’action.  Rien n’est plus inquiétant pour les jeunes que l’incertitude face à l’avenir, a-t-elle dit.  Il faut, selon elle, créer une suffisance économique car l’emploi doit permettre d’avoir une vie dans des conditions de confort correctes, or, la structure de l’économie actuelle n’est pas vraiment encourageante. 


« Nous vivons dans un monde où il y a des inégalités et des contrastes criants », a poursuivi Mme PLOYPAILIN RUPAVIJETRA, une autre jeune représentante de la délégation thaïlandaise.  Elle a souligné que les deux-tiers du chemin avaient été parcourus pour la réalisation des OMD.  Soutenir la participation des jeunes, c’est reconnaître qu’ils sont des acteurs pertinents pour mettre fin au cycle de la pauvreté, a-t-elle dit.  L’éducation universelle a été une des grandes priorités de la dernière décennie en Thaïlande, a-t-elle affirmé. 


M. DAMIANO BELEFFI, (Saint-Marin), a déclaré que son pays avait coparrainé la résolution 64/132 de l’Assemblée générale sur le vieillissement et avait promu des actions positives pour encourager les personnes âgées à être actives à tous les niveaux.  Dans la même logique, Saint-Marin a aussi parrainé la résolution 64/130 sur les politiques et les programmes de participation de la jeunesse, et reconnaît qu’il importe de mettre en œuvre le Programme mondial d’action sur la jeunesse.


Le représentant s’est félicité de la proclamation de 2010 Année internationale de la jeunesse.  Saint-Marin, a-t-il dit, s’est aussi engagé à faciliter la participation autonome des personnes handicapées dans la vie communautaire et à instaurer une assistance sociale et médicale juste.  Il a reconnu le rôle essentiel des Nations Unies dans la promotion du développement social et a proposé le soutien de son pays pour atteindre les buts fixés dans ce contexte. 


M. MOURAD BENMEHIDI, (Algérie), a affirmé que, selon qu’il s’agisse de l’élimination de la pauvreté, de la promotion de l’emploi ou de l’intégration sociale, il apparaissait clairement que la situation actuelle demeurait préoccupante au regard des engagements pris à Copenhague.  Il s’est dit interpellé par l’inquiétante hausse des prix des denrées alimentaires, la progression du chômage, la prolifération des pandémies, ainsi que l’impact nocif des changements climatiques en Afrique.  Pour faire face à cette situation, les chefs d’État et de gouvernement africains ont adopté, lors du quinzième Sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu en juillet 2010, à Kampala, en Ouganda, plusieurs documents importants en matière de lutte contre la pauvreté et de promotion de l’emploi.


M. Benmehidi a expliqué que l’action de l’Algérie dans le domaine du développement social avait connu une nette amélioration, grâce, notamment, à la stabilisation des paramètres macroéconomiques et à l’appui direct de l’État en matière de prise en charge des besoins sociaux, à travers plusieurs programmes à portée sociale.  La protection des personnes vulnérables et des catégories sociales défavorisées a toujours figuré parmi les missions que s’assigne l’État, a-t-il dit.  L’assistance aux personnes âgées dépourvues de ressources, aux personnes handicapées, à l’enfance privée de famille ou aux jeunes en danger moral s’est développée sous la forme de soutiens directs, financiers ou en nature, ou, encore, d’une prise en charge résidentielle au sein d’établissements spécialisés, a expliqué le représentant.


M. NIKOLAY RAKOVSKIY,(Fédération de Russie), a affirmé que la lutte contre les répercussions des crises financière et économique faisait l’objet de débats et d’examens depuis plus d’un an maintenant.  Les décisions des différentes réunions internationales continuent d’être déterminantes pour les politiques des États Membres dans le domaine du développement social, a-t-il dit.  La Commission du développement social devrait organiser des dialogues sur toutes les questions relevant de ce secteur, a estimé le représentant.


Le délégué a ajouté que la Fédération de Russie avait pris des mesures de soutien aux familles, qu’elle considère prioritaires.  Le programme gouvernemental d’ici à 2012 s’attache aussi à la problématique de la jeunesse et les dernières réunions à cet égard à l’ONU ont permis de fournir des orientations et des directives, a-t-il souligné.  Il a ajouté que les pensions de retraite avaient augmenté de 35% et que les services de gérontologie avaient été améliorés, ainsi que ceux d’appui aux personnes handicapées.  L’accès à l’emploi a été renforcé par un programme fédéral de soutien à cette catégorie, a-t-il également affirmé.


DOCUMENTATION


Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement: examen détaillé (A/65/157)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, fournit un aperçu détaillé de l’état actuel de la situation sociale, du bien-être, de la participation au développement et des droits des personnes âgées à travers le monde.


La population mondiale âgée de 60 ans révolus représente 760 millions d’individus en 2010 et il est prévu qu’elle franchisse le seuil d’un milliard d’ici à 2020.  La majorité des personnes âgées résident dans des pays en développement, qui seront le théâtre de la majeure partie de cette explosion démographique.


L’analyse du statut et de la participation des personnes âgées dans l’économie et la société à ce jour fait apparaître une mosaïque de situations et de transformations rapides et complexes.  La majorité des personnes âgées sont de sexe féminin, en particulier à partir de 80 ans, les hommes âgés ont une plus grande probabilité que les femmes âgées d’être mariés; un nombre croissant de personnes âgées habitent dans un milieu urbain, même si beaucoup peuplent encore les régions rurales.  De profondes disparités peuvent être observées dans leurs conditions de vie, leurs caractéristiques socioéconomiques et leur état de santé.


Les personnes âgées, spécialement dans la tranche d’âge la plus élevée, tendent en moyenne à être plus pauvres que les plus jeunes générations.  Dans les pays où la grande majorité de la population active est couverte par une sécurité sociale et un régime de retraite, les personnes âgées se retirent généralement du monde professionnel aux environs de 60 ou 65 ans, les femmes partant typiquement en retraite plus tôt que les hommes.  Dans les régions du monde peu développées, où une minorité seulement de travailleurs jouissent d’une sécurité sociale et d’un régime de retraite, bon nombre de personnes âgées, notamment des hommes, continuent de travailler par nécessité économique.


Au cours des dernières décennies, l’espérance de vie a enregistré une hausse sensible dans une majorité de pays, en particulier pour les tranches d’âge supérieures.  Il n’est toutefois pas certain que le taux de survie accru des personnes âgées s’accompagne d’une meilleure santé.  Dans le tableau des pathologies qui suscitent une inquiétude croissante pour les personnes âgées, figurent les déficiences auditives et visuelles, les maladies cardiovasculaires, la démence et l’obésité.


À mesure que le nombre de personnes âgées augmente, une prise de conscience de plus en plus aigüe entoure l’importance du vieillissement actif, même si les stéréotypes liés à l’âge sont encore bien vivaces.  À l’heure actuelle, les niveaux d’alphabétisation et d’études des personnes âgées restent nettement inférieurs aux niveaux de l’ensemble de la population, ce qui contribue à les écarter d’une participation à part entière dans la société et le développement.


Les traités internationaux sur les droits de l’homme s’appliquent aux personnes âgées au même titre qu’aux autres personnes.  Bien que deux traités internationaux seulement contiennent une référence explicite à l’« âge » en tant que motif de discrimination interdit, les instances en charge des droits de l’homme ont déjà appliqué une série de normes et de dispositions issues de différents traités existants sur les droits de l’homme à la situation des personnes âgées.  Plusieurs instances sur les droits de l’homme ont par ailleurs estimé que les personnes âgées, hommes et femmes, constituent un groupe vulnérable qui requiert des mesures de protection spécifiques et souffre de discriminations multiples.


Au cours des dernières années, la société civile et l’opinion publique se sont de plus en plus intéressées au sujet des personnes âgées sous l’angle des droits de l’homme.  Des organisations non gouvernementales et d’autres acteurs ont dit qu’un nouvel instrument international complet s’imposait pour protéger les droits des personnes âgées.  Les partisans de cette idée pointent du doigt l’absence d’instrument spécifique à ce jour, la fragmentation des problématiques entre les traités existants sur les droits de l’homme, l’incohérence de l’attention témoignée par différentes instances et l’impératif de plus en plus pressant pour les États d’adopter des mesures globales sur le glissement démographique.  Ils soutiennent qu’un Comité spécialisé constituerait un fondement solide pour la défense des droits des personnes âgées.


Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/65/158)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, donne un aperçu de la mise en œuvre nationale du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.  Le Secrétaire général rend compte des efforts fournis par les pays pour établir des politiques et des programmes sur le vieillissement et pour intégrer dans les nationaux de développement national les préoccupations que suscite le vieillissement des populations ainsi que des activités réalisées par le système des Nations Unies à l’appui des politiques relatives au vieillissement et des recommandations adressées à l’Assemblée.


La constitution d’une main d’œuvre médicale tournée vers les soins gériatriques, la collecte de données et la réalisation de travaux sur les personnes âgées, la création de cadres nationaux pour encourager la participation et le bénévolat, l’organisation de campagnes de sensibilisation au vieillissement de la population, et la promotion des droits de l’homme des personnes âgées sont autant de politiques concrètes que les pays ont mises en place depuis 2008.


Le rapport dégage aussi avec des exemples les grandes questions que soulève le vieillissement, et qui comprennent la maltraitance, le délaissement et la violence.  Il met en lumière les programmes et politiques d’assistance aux soignants et à la fourniture des soins.


Le Secrétaire général constate que les progrès n’ont pas été universels.  L’infrastructure demeure inadéquate dans de nombreux pays en développement, handicapés par une capacité de ressources financières et humaines limitée, par le manque de volonté politique, par l’insuffisance de la recherche et des données sur les personnes âgées et par l’applicabilité limitée des programmes de développement à la population âgée.  Dans les pays développés, où l’impact des crises financières et économiques globales a été particulièrement grave, les gouvernements peuvent recourir à la réduction des services sociaux, y compris de ceux dont bénéficient les personnes âgées.


Compte tenu de ces réalités, que vient aggraver la rapide croissance de la population âgée dans le monde, tous les pays devront fournir de plus gros efforts pour arriver à atteindre leurs priorités de mise en œuvre du Plan de Madrid d’ici la fin de sa première décennie en 2012.


L’Assemblée générale pourrait ainsi recommander aux États Membres de définir les domaines prioritaires clefs pour le reste de la première décennie de mise en œuvre du Plan, notamment de démarginaliser les personnes âgées et promouvoir leurs droits, et faire prendre conscience des questions de vieillissement.  Les États pourraient veiller à ce que le Plan forme une partie intégrante de l’agenda du développement en faisant figurer les questions de vieillissement en bonne place dans les plans nationaux de développement.


L’Assemblée générale pourrait encore recommander aux États de renforcer leurs partenariats avec les composantes de la société civile, d’améliorer la recherche et l’analyse sur la situation des personnes âgées, notamment par la collecte de données ventilées selon le sexe et l’âge, et de mieux actualiser les politiques relatives au vieillissement.


Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/65/168)


Ce rapport s’inscrit dans le cadre de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale. 


Le Secrétaire général y offre un aperçu analytique des débats portant sur le thème prioritaire de l’intégration sociale tenus par la Commission du développement social lors de sa quarante-huitième session, en février 2010.  Il résume également le débat de haut niveau qui a marqué le quinzième anniversaire du Sommet mondial pour le développement social.


Il met en avant les principaux points du débat de la

Commission sur les conséquences sociales des crises financière et économique et donne en conclusion un ensemble de recommandations sur les moyens de faire progresser l’intégration Sociale.


Les principes fondamentaux du Sommet mondial pour le développement social tenu en 1995, à savoir placer l’individu au centre du développement et instaurer une société pour tous, demeurent aussi valides qu’il y a 15 ans, souligne le Secrétaire général.  Les politiques tendant à réaliser les trois piliers du développement social - élimination de la pauvreté, plein emploi et intégration sociale – sont indissociables et devraient être menées en parallèle.


Des efforts globaux sont nécessaires pour que le développement inclusif puisse aller de l’avant.  Le Secrétaire général prône des mesures tendant à une répartition plus équitable des avantages de la croissance économique et à un meilleur accès aux services de base universels.  Les stratégies d’intégration sociale doivent s’inscrire dans le cadre des droits de l’homme, en privilégiant les politiques antidiscriminatoires et les mesures qui encouragent une large participation de tous les citoyens.  À cet égard, l’association de la société civile est cruciale.


En raison de la crise financière et économique mondiale, la dimension sociale du programme en matière de développement revêt une nouvelle urgence, poursuit le Secrétaire général.  Le nombre de pauvres, de travailleurs pauvres et de chômeurs a augmenté.  La crise a donc souligné la nécessité de développer et d’étendre les systèmes de protection sociale qui sont indispensables pour réduire la pauvreté et les inégalités, prévenir le chômage, réaliser la justice sociale et protéger les personnes les plus vulnérables.


L’Assemblée générale pourrait ainsi envisager des recommandations au niveau national et international.  Au niveau national, les États devraient placer au premier rang des priorités les mesures nécessaires face aux répercussions sociales de la crise.  Ces mesures, notamment les plans de relance budgétaire, doivent mettre l’accent sur la création d’emplois et faire en sorte que les avantages atteignent les groupes les plus touchés, tels que les jeunes et les personnes âgées.


Il faudrait également continuer à préserver les dépenses sociales essentielles consacrées à la santé et à l’éducation pendant que les effets de la crise perdurent.  Les gouvernements qui ne l’ont pas encore fait, pourraient donc envisager d’élargir leur marge de manœuvre budgétaire de façon à développer ou étendre les systèmes de protection sociale et s’engager à mettre en place un système de protection sociale minimale comprenant un ensemble d’éléments essentiels, notamment l’éducation, les soins de santé, les services de base et les transferts sociaux.


Les États pourraient mettre en place des mécanismes participatifs efficaces afin de faire participer davantage les citoyens et les collectivités, en particulier les marginalisés ou les exclus, à la formulation, à la mise en œuvre et à l’évaluation de toutes les stratégies et politiques de développement national.


Au niveau international, les États Membres et les organismes des Nations Unies devraient accorder la priorité à la mise en place d’un système de protection sociale minimale en tant qu’outil efficace d’intégration sociale.  Les organismes des Nations Unies devraient appuyer les efforts nationaux tendant à réaliser le développement social inclusif, en favorisant, de façon cohérente et coordonnée, l’intégration aux niveaux national, régional et international.


Enfin, les donateurs et les institutions financières internationales devraient accorder un allégement de la dette, une aide à des conditions favorables et des dons pour appuyer les efforts déployés au niveau national afin d’élargir la marge de manœuvre budgétaire, en particulier celle des pays les plus pauvres et des pays les moins avancés.  Ils ne devraient pas imposer des conditions par trop contraignantes qui réduisent la marge de manœuvre des gouvernements, en particulier dans le domaine des dépenses sociales et des programmes sociaux.


Rapport du Directeur général de l’UNESCO sur la mise en application du Plan d’action international pour la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation (A/65/172)


Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), dans ce rapport sur la mise en application du Plan d’action international pour la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation (2003-2012), analyse les tendances mondiales et régionales de l’alphabétisation et présente une évaluation des progrès réalisés dans les trois domaines prioritaires définis dans le cadre de l’examen à mi-parcours de la Décennie: « mobiliser un engagement plus vigoureux en faveur de l’alphabétisation, accroître l’efficacité dans l’exécution des programmes et dégager des ressources nouvelles pour l’alphabétisation ».


Le rapport fait état d’un taux mondial d’alphabétisationde 84%.  Les chiffres montrent cependant que les efforts d’alphabétisation arrivent tout juste à suivre l’accroissement de la population.  Il y a de fortes disparités entre les régions et les pays.  Pendant que les pays en développement, qui comptent 752 millions d’adultes analphabètes, s’emploient à élever leur taux d’alphabétisation, les pays industrialisés sont eux-mêmes confrontés à des défis: ils comptent de nombreux adultes qui n’ont pas acquis un niveau d’instruction suffisant, de sorte qu’ils ont du mal à trouver du travail ou à bien fonctionner dans des milieux où l’utilisation de la technologie est de plus en plus répandue.


En 2009, l’UNESCO a entrepris une large consultation des partenaires du système des Nations Unies, de la société civile, du secteur privé et des États Membres en vue d’élaborer le cadre stratégique international d’action pour la Décennie afin de guider les efforts à fournir jusqu’à fin 2012.  L’alphabétisme est jugé indispensable à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) car il est une condition clef de l’apprentissage autonome.


L’Initiative pour l’alphabétisation: « savoir pour pouvoir », coordonnée par l’UNESCO, continue à fournir un cadre stratégique pour la réalisation d’un plus gros effort d’alphabétisation dans les 35 pays dans lesquels le taux d’alphabétisation est inférieur à 50% ou qui comptent plus de 10 millions d’adultes analphabètes.


La sixième Conférence internationale sur l’éducation des adultes, qui a eu lieu à Belém, au Brésil, en décembre 2009, a été un événement de la plus haute importance pour relever le profil de l’alphabétisation.  Tenue tous les 12 ans, elle s’est inscrite à la fois à l’intérieur du mouvement « Éducation pour tous » (2000-2015) et de la Décennie, renforçant ainsi le rôle de l’alphabétisation des adultes dans le cadre plus large de l’effort éducatif.  La Conférence a confirmé l’alphabétisation comme droit et comme pierre angulaire de l’éducation permanente.


L’UNESCO s’inquiète de l’impact que pourrait avoir la crise financière sur les dépenses d’éducation.  Alors que l’aide globale au développement augmente depuis quelques années, l’éducation de base continue à enregistrer de grosses lacunes de financement et le rythme des engagements ralentit.


La huitième réunion de ministres des neuf pays en développement les plus peuplés sur « l’Éducation pour tous », en juin 2010, a montré combien il est important d’alphabétiser pour atteindre les OMD.  Ces pays –Bangladesh, Brésil, Chine, Égypte, Inde, Indonésie, Mexique, Nigeria et Pakistan– représentent 54% de lapopulation et 67% des jeunes et des adultes analphabètes au monde.


Pour guider les travaux actuels et définir les priorités pour l’avenir, le rapport préconise en particulier un engagement politique soutenu en faveur de l’alphabétisation des jeunes et des adultes.  Il faut considérer l’alphabétisation comme partie essentielle et intégrale du droit à l’éducation dont toute personne devrait jouir, et lier alphabétisation et développement humain, socioéconomique et culturel.


Il faut aussi que l’apprentissage de l’écriture, de la lecture et du calcul s’ancre dans l’apprentissage d’autres compétences afin que, dès le début, l’accent soit mis sur la manière dont les apprenants utiliseront leur instruction dans leur vie.  Il ne s’agit pas seulement d’une question d’ordre économique il s’agit aussi d’une question de participation sociale.


Rapport du Secrétaire général sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs aux personnes handicapées d’ici à 2015 et au-delà (A/65/173)


Ce rapport biennal détaillé porte sur la mise en œuvre du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées, sur les progrès accomplis et les problèmes rencontrés dans l’amélioration de la situation des personnes handicapées dans le contexte du développement et sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Le Secrétaire général y décrit les conséquences des crises mondiales sur les personnes handicapées avant d’examiner le stade d’intégration du handicap et des personnes handicapées dans divers pays.  Il ébauche des options d’actualisation du Programme d’action puis, dresse un bilan sur les données et statistiques sur le handicap.


Actuellement, une personne sur 10 dans le monde vivrait avec un ou plusieurs handicaps.  Avec le vieillissement de la population mondiale, l’incidence des déficiences et handicaps au sein la population générale devrait augmenter.  Cette universalité du handicap et son appartenance à toutes les populations, quels que soient le pays, la génération, le statut socioéconomique et le stade de vie, exigent que la question du handicap fasse partie intégrante de la conception, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation des politiques.


Le handicap est une question interdisciplinaire et tous les OMD ont un rapport avec le handicap et les personnes handicapées.  Un corpus de recherches de plus en plus riche révèle que le problème le plus urgent auquel des millions de personnes handicapées sont confrontées dans le monde n’est pas nécessairement leur handicap mais plutôt leur pauvreté.


C’est le moment décisif de s’assurer que le handicap figure dans les processus des OMD existants pour les cinq années restantes.  Le Secrétaire général émet des recommandations spécifiques pour que les États Membres et autres parties prenantes fassent progresser la réalisation des OMD.


Il faut ainsi, selon lui, commencer par améliorer les données et les statistiques sur le handicap car le manque de données reste problématique en ce qui concerne le suivi et l’évaluation de ces objectifs.  Il convient ensuite de garantir l’accessibilité dans tous les aspects des processus relatifs aux OMD.  Toutes les parties devraient prendre des mesures concrètes pour promouvoir l’accessibilité à des aménagements raisonnables, tant dans l’environnement physique que dans les domaines des technologies de l’information et de la communication.


Enfin, il convient de garantir la participation égale et l’autonomie des personnes handicapées dans tous les aspects des OMD.  Les États Membres devraient prendre des mesures pour permettre aux personnes handicapées et aux organisations qui les représentent de participer efficacement en tant qu’acteurs et bénéficiaires du développement à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques relatives aux OMD.


Étude générale de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social (A/65/174)


Cette étude, élaborée en application de la résolution 64/135 de l’Assemblée générale relative à la suite donnée au Sommet mondial sur le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, analyse de manière détaillée les effets des crises mondiales alimentaire et énergétique, ainsi que les effets des crises financière et économique sur le développement social dans un grand nombre de pays.  Elle recommande des mesures qui mettent l’accent sur les populations, la protection sociale et une croissance soutenue.


Ainsi, outre une nouvelle réflexion sur les stratégies de développement, il est urgent de mettre en place une nouvelle architecture économique et financière mondiale mieux à même de faire face aux risques systémiques aux niveaux national et international.  Cela nécessitera une réforme du mode de fonctionnement des établissements financiers et le renforcement de la coopération à l’échelle mondiale.


L’étude constate que les personnes vivant dans la pauvreté dans les pays en développement ont connu une dégradation sans précédent de leur bien-être.  Les chances de réduction de la pauvreté, de la faim, de la malnutrition, du chômage, des inégalités et de l’exclusion sociale sont compromises.  L’intégration sociale est devenue un objectif de plus en plus difficile à atteindre.


Les crises financière et alimentaire sont les deux faces d’une même pièce.  Elles ont toutes deux la même origine: les échecs spectaculaires de la dérégulation de l’économie de marché.  En raison de la mondialisation et de la dérégulation, le lien entre le système mondial d’approvisionnement alimentaire et les marchés financiers est tel que l’instabilité de l’un peut entraîner la déstabilisation de l’autre.  Toutefois, la coordination des politiques macroéconomiques des pays s’est avérée insuffisante.  Par ailleurs, de nombreuses tentatives visant à réglementer, superviser et surveiller les marchés financiers se sont soldées par des échecs manifestes.


D’après cette étude, il faudra plusieurs années pour regagner le terrain perdu dans la lutte contre la pauvreté et la faim, même si la croissance économique est rétablie relativement rapidement après la crise.  En outre, des crises périodiques de cette nature vont survenir à nouveau.  Leur impact sera vraisemblablement aggravé par les effets des changements climatiques et d’autres nouvelles menaces.


Par conséquent, les gouvernements devraient se pencher sur les moyens les plus efficaces de prévenir de nouvelles crises et, le cas échéant, de mieux les gérer grâce à des politiques et interventions efficaces telles que les politiques macroéconomiques anticycliques, les mécanismes de garantie de l’emploi, les transferts monétaires et la protection sociale pour tous.


Cela nécessitera une coopération internationale plus poussée dans des domaines aussi variés que la gouvernance financière et économique et les changements climatiques, ainsi que la poursuite des initiatives des gouvernements et des partenaires du développement destinées à faire face aux causes profondes de la pauvreté et de la privation sous toutes ses formes.  Il est tout aussi important de faire bénéficier toutes les personnes vulnérables d’une protection sociale et de mettre en œuvre des politiques de développement favorisant l’insertion sociale.


Par ailleurs, les politiques et stratégies de développement national devraient être réorientées, dans le souci de mettre l’accent sur les populations, la croissance durable et les réformes structurelles.  À court terme, les principales considérations de politique générale devraient être orientées vers une relance économique soutenue, l’aide d’urgence en matière d’alimentation et de nutrition à ceux qui en ont besoin, la stimulation de la productivité en milieu rural et la création d’emplois décents grâce à des investissements dans le domaine des technologies vertes et l’expansion des infrastructures publiques.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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