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AG/DSI/3419

Première Commission: un nouveau souffle pour les Centres régionaux du désarmement, affirment leurs responsables

21/10/2010
Assemblée généraleAG/DSI/3419
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

16e séance – matin


PREMIÈRE COMMISSION: UN NOUVEAU SOUFFLE POUR LES CENTRES RÉGIONAUX DU DÉSARMEMENT, AFFIRMENT LEURS RESPONSABLES


La Première Commission a entamé, ce matin, la partie de son débat thématique consacrée au désarmement et à la sécurité au niveau régional.  Plusieurs représentants ont réaffirmé la nécessité d’une approche régionale pour lutter contre le trafic illicite des armes et le terrorisme, tandis qu’un nouveau souffle anime les activités des trois Centres régionaux du désarmement, sont venus expliquer leurs responsables.


« Aidez-nous, aidez-vous! », a déclaré aux délégations Mme Agnès Marcaillou, la responsable du Service du désarmement régional au Bureau des affaires du désarmement.  Selon elle, la création de deux postes au sein des Centres régionaux à Lima et à Katmandou, ainsi qu’un apport de fonds destinés à couvrir des coûts opérationnels, ont permis à son service de « quitter l’hôpital » et d’accroître, de facto, son assistance aux États sur le terrain dans le domaine du désarmement.


L’an dernier, le Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, basé à Lima, a été saisi de 28 demandes d’assistance de la part des États Membres, en particulier dans le domaine de la lutte contre le trafic illicite des armes à feu, a expliqué sa directrice par intérim, Mme Mélanie Régimbal.  L’Amérique latine et les Caraïbes sont une des régions les plus touchées par la violence armée.  Le nombre d’armes à feu en circulation y est estimé entre 45 millions et 80 millions, selon le Rapport du Secrétaire général sur les activités du Centre régional.


Dans ce contexte, le représentant du Pérou a présenté un projet de résolution qui invite tous les États de la région à continuer de s’associer aux activités du Centre.  Le texte exhorte également les États Membres, en particulier les États d’Amérique latine et des Caraïbes, à lui apporter les contributions volontaires qui lui sont nécessaires et à les accroître pour renforcer son programme d’activités.


À Lomé, le Centre régional pour la paix et le désarmement en Afrique, fournit un appui à plusieurs pays ayant adopté un plan d’action national dans le cadre du Programme d’action de 2001 sur le trafic des armes légères et de petit calibre (ALPC).  En raison de la recrudescence du trafic illicite dans la zone Asie-Pacifique, la question du courtage des armes à feu est au cœur des activités du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement, a précisé son directeur, M. Taijiro Kimura.


À l’issue de ces exposés, plusieurs délégations ont ensuite fait part de leurs préoccupations régionales dans le domaine du désarmement et de la sécurité. Elles furent axées, entre autres, sur la non-prolifération des armes nucléaires et la lutte contre le terrorisme.


Cinq projets de résolutions ont été présentés au cours de la séance.


La représentante de Cuba a invité les États de grande capacité militaire à assumer leurs responsabilités au profit de la sécurité régionale.  Celles-ci passent notamment par le respect et l’appui aux décisions et aux traités régionaux ou sous-régionaux qui garantissent la paix et la stabilité, a-t-elle déclaré.  La délégation iraquienne a estimé que la création de zones exemptes d’armes nucléaires doit constituer un pilier des mesures de confiance du désarmement régional, particulièrement dans la zone du Moyen-Orient.  Elle a réitéré sa demande à Israël de soumettre toutes ses installations nucléaires militaires au système de garanties de l’AIEA.


L’Algérie a présenté un projet de résolution sur le renforcement de la sécurité et de la coopération dans la région de la Méditerranée.  Le texte encourage tous les États de la région à renforcer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, y compris l’utilisation éventuelle d’armes de destruction massive (ADM) par des terroristes.  De son côté, la représentante de Singapour s’est dite grandement préoccupée par le risque que des ADM tombent aux mains de terroristes, citant un rapport de l’AIEA qui fait état de plus de 200 cas de trafic, de pertes et de vols de matériels nucléaires ou radioactifs.


Plusieurs délégations sont encore intervenues au titre des autres mesures du désarmement et de la sécurité, un point déjà abordé la veille.  Rappelant le rôle de l’éducation dans le renforcement de la paix internationale et régionale, le représentant du Mexique a présenté deux projets de résolution.  L’une pour promouvoir un cadre d’application plus large de l’éducation dans le domaine du désarmement, l’autre concernant le Programme d’information des Nations Unies sur le désarmement.


La Première Commission poursuivra son débat thématique demain, vendredi 22 octobre, à partir de 15 heures, en salle de conférence 4.


Débat thématique et présentations de projets de résolution


Autres mesures de désarmement et de la sécurité internationale


M. JURG LAUBER (Suisse) s’est exprimé au sujet du projet de résolution introduit la veille par Trinité-et-Tobago et portant sur les femmes, le désarmement, le contrôle et la prolifération des armes (L.39).  Le désarmement doit inclure la question des disparités entre les sexes car l’expérience des femmes ou des hommes diffère en matière de conflits armés, a indiqué le représentant, appelant tous les États Membres à soutenir ce projet de résolution.


M. HAMID ALI RAO (Inde) a rappelé que l’Inde était pleinement consciente de la nature dynamique des développements technologiques et scientifiques et de leur impact dans un environnement global de la sécurité internationale, de la non-prolifération et du désarmement.  Tous ces développements ont un très large impact dans des domaines connexes relatifs à la sécurité humaine, à savoir la croissance économique, sécurité alimentaire, les soins et la sécurité énergétique, a indiqué le représentant.  La science et la technologie sont essentielles pour les pays en développement, a-t-il poursuivi.


Pour l’Inde, les avancées scientifiques et technologiques peuvent contribuer à la vérification des accords de non-prolifération.  Il s’agit en même temps de surveiller tout impact négatif que pourrait avoir ces avancées scientifiques sur l’environnement sécuritaire, a précisé le représentant.  Il a ensuite expliqué que le transfert des technologies sensibles ayant des applications militaires devait être réglementé, en gardant à l’esprit le droit à la légitime défense des États.  C’est ainsi que les régulations au plan national et le contrôle des exportations, doivent être renforcés et mis en œuvre, tout comme les instruments internationaux en la matière, a-t-il poursuivi.  Comme tenu des impacts de la science et la technologie qui affectent les intérêts de tous, l’Inde souligne la nécessité d’un dialogue pour arriver à une approche viable et tournée vers le futur qui prenne en compte tous les développements futurs dans ce champ.  C’est pourquoi nous présentons la résolution L.40, a conclu le représentant.


Mme ANNABELLA NG (Singapour) a souligné que la communauté internationale fait face à d’importants défis dans le domaine des armes de destruction massive (ADM).  Dans un monde de plus en plus interconnecté, dont le volume des échanges commerciaux est en augmentation et dans lequel les flots d’informations sont abondants, il est devenu plus aisé de se fournir ce type d’armes, a-t-elle indiqué.  Dans son rapport daté du mois d’août sur la sécurité nucléaire, l’AIEA cite plus de 200 cas de trafic illégal, de pertes et vols de matériels nucléaires ou radioactifs.  Si ce matériel tombait entre les mains de terroristes, les conséquences seraient inimaginables, a-t-elle averti.  La représentante a souligné que son pays soutenait les efforts en matière de non-prolifération, notamment le TNP, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), la Convention sur les armes chimiques, ainsi que celle sur les armes biologiques.  Elle a précisé que son pays continuait à revoir et à améliorer son régime de contrôle des biens et des matières qui pourraient être utilisés dans des ADM, un  régime qui a d’ailleurs été mis à jour en 2008.  Au niveau régional, Singapour contribue également à la dynamique du désarmement.  Singapour a notamment organisé avec la Chine et les États-Unis différents événements dans le cadre de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), centrés principalement sur les trois piliers du TNP: désarmement, non-prolifération et utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, a-t-elle conclu.


M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES (Brésil) a rappelé la dépendance croissante des sociétés aux technologies de l’information et de la communication (TIC).  Il s’agit de technologies qui sont devenues très précieuses et cruciales pour la prospérité des pays et des citoyens.  En même temps, ces technologies ont aussi créé de nouvelles vulnérabilités puisque leur utilisation peut permettre de saper les activités des gouvernements, des banques ou encore des bourses, a indiqué le représentant, ajoutant que certaines infrastructures militaires pouvaient également être mises en danger par l’intrusion dans certains réseaux d’information.  Le Brésil est très engagé en faveur de l’adoption d’instruments juridiques appropriés pour lutter contre les activités criminelles et terroristes liées à l’usage des nouvelles technologies, a expliqué le représentant.  Selon lui, ces instruments devaient être élaborés et adoptés à partir d’une approche complémentaire pour faire face à la guerre virtuelle.


Pour le Brésil, ces activités terroristes doivent être discutées dans des instances idoines.  Les Nations Unies doivent pouvoir porter assistance aux États Membres, en poursuivant les objectifs suivants: mettre en place des réseaux alternatifs pour protéger les infrastructures essentielles, passer en revue les instruments nationaux et les méthodes de protection de chaque pays, mettre en place des outils et des mesures permettant de remonter à l’origine des attaques électroniques, mettre en place des tests d’évaluation des niveaux de sécurité des systèmes d’information existants, et, enfin, faire en sorte qu’aucun mécanisme discriminatoire ne vienne entraver l’accès d’un État aux TIC.  Le représentant a rappelé que son pays avait pris part aux activités du Groupe d'experts gouvernementaux sur la sécurité de l'information, dont le rapport final adopté par consensus insiste sur l’existence de menaces potentielles et sur les risques d’instabilités dans le domaine de la sécurité de l’information.  Le groupe a par ailleurs proposé des mesures précieuses, mais centrées sur les seules mesures de confiance alors qu’il faudrait aussi se pencher sur l’adoption de normes internationales dans le champ de l’information et de la sécurité des télécommunications, a conclut le représentant, indiquant que son pays appuyait la résolution présentée plus tôt par le Fédération de Russie.


M. PABLO ADRIAN ARROCHA OLABUENAGA (Mexique) a insisté sur le rôle de l’éducation dans le renforcement de la paix internationale et régionale, ainsi qu’en tant qu’élément fondamental pour promouvoir la paix des peuples.  Citant à ce propos l’ancien Secrétaire général Kofi Annan, le représentant a ensuite émis le souhait que l’éducation au désarmement fasse partie intégrante de l’éducation des générations futures.  Il est nécessaire de promouvoir un cadre d’application de plus en plus large de l’éducation dans ce domaine, a-t-il ajouté.


Il a présenté le projet de résolution annuelle L.53 « Étude de l’Organisation des Nations Unies sur l’éducation en matière de désarmement et de non-prolifération », exhortant tous les États Membres à mettre en œuvre les recommandations figurant dans celle étude.  Le représentant a ensuite présenté le projet de résolution L.52 concernant le Programme d’information des Nations Unies sur le désarmement.  Ce projet de texte salue l’importance du programme précité, a-t-il précisé.  Il s’avère très utile pour la mise en œuvre des différents instruments internationaux dans le domaine du désarmement, notamment dans le cadre des mécanismes de transparence, a-t-il ajouté.


Le désarmement et la sécurité au niveau régional


Mme AGNÈS MARCAILLOU, Responsable du Service du désarmement régional au Bureau des affaires du désarmement, a salué la décision de l’Assemblée générale d’allouer deux postes au Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, et au Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique.  Ces postes, ainsi que des fonds supplémentaires, ont permis aux centres de sortir du service des urgences, a-t-elle estimé, remerciant à ce titre les États qui ont appuyé les activités ou fourni des experts associés et des volontaires permettant de renforcer leur capacité.  La chef de l’unité a également précisé que la branche régionale a subi un audit complet qui s’est avéré plutôt satisfaisant.


L’Assemblée générale a réaffirmé dans plusieurs résolutions la nécessité de combiner une approche mondiale et régionale en matière de désarmement et ce fait nous a donné un accès privilégié et un contact direct avec les décideurs politiques au niveau régional, ainsi que sous-régional, a-t-elle poursuivi.  Mme Marcaillou a ensuite rappelé que la cohérence et l’efficacité demeurait le mantra du Bureau et que plusieurs efforts avaient été entrepris à cet effet, notamment le renforcement des partenariats avec les organisations de la société civile, y compris les associations de femmes.  Pour soutenir les États qui en ont besoin, le Bureau des Nations Unies pour le désarmement doit être doté des moyens nécessaires pour appuyer les programmes sur le terrain.  A cet égard, son fonctionnement s’articule autour de trois domaines clefs: le renforcement des capacités et la formation, les activités de communication et de plaidoyer, ainsi que l’assistance technique.


La chef de l’unité du désarmement régional a ensuite mis l’accent sur plusieurs points saillants de l’année, insistant plus particulièrement sur des réalisations qui ont eu lieu en Afrique.  Elle a, entre autres, cité la récente prise de fonction du directeur du Centre régional à Lomé et le fait que 11 membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale ont adopté un instrument sur les armes légères (ALPC), appelé aussi la Convention de Kinshasa, qui sera ouverte aux signatures à Brazzaville à la mi-novembre.  Elle s’est également félicitée de la désignation du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNRCPDA) comme partenaire privilégié des organisations sous-régionales pour la mise en place de projets communs pour l’ensemble de la région subsaharienne.


Mme MÉLANIE RÉGIMBAL, Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, a indiqué que celui-ci avait été saisi de 28 demandes d’aide de la part d’États Membres cette année, et que les efforts avaient été portés en direction du suivi du commerce des ALPC, de la gestion des stocks, de la destruction des armes à feu et du soutien aux États.  Mme Régimbal a indiqué que les activités du Centre s’étendaient à trois domaines: le renforcement des capacités, l’assistance technique, et le plaidoyer.  L’accent a plus particulièrement été mis cette année sur le contrôle des armes à feu, à la demande des États, a-t-elle poursuivi.  Le Centre régional s’emploie à travailler sur le traçage et la destruction des armes à feu.  Par ailleurs, il promeut l’échange de bonnes pratiques au niveau régional et sous-régional.  Notre plus grande contribution en 2009–2010 fut de mettre l’accent sur la formation, avec des paquets pédagogiques diffusés aux partenaires dans le cadre d’un effort de mobilisation des ressources à long terme, a indiqué Mme Régimbal.


Le Centre de Lima a également lancé un train de mesures pour des approches multisectorielles, avec notamment des aides juridiques aux décideurs politiques visant à promouvoir auprès d’eux une culture du désarmement durable sur le plan régional.  Des études comparatives entre des pays comme la Bolivie, l’Équateur, ou encore le Pérou ont par ailleurs été menées.  Mme Régimbal a indiqué qu’en Amérique centrale, l’accent avait été mis sur le renforcement des capacités des fonctionnaires en matière d’application de la loi.  Toujours en Amérique centrale, des programmes de prévention de la violence armée ont été mis en place, avec notamment la création d’un troisième atelier sur la violence armée en partenariat sur ce thème.  Mme Régimbal a indiqué que pour 2011-2012, l’accent serait mis sur les besoins et les demandes des États de la région.  Le Centre permettra aux États de renforcer davantage encore le contrôle des armes dans la région, a-t-elle ajouté.  Des plans de travail sous-régionaux vont être mis en place, notamment sur les armes à feu à l’école, pour promouvoir des établissements exempts d’armes.  Mme Régimbal a enfin précisé que le Centre coordonnera un séminaire sur la violence armée et le développement au Guatemala le mois prochain, avant de remercier les bailleurs de fonds du centre, notamment les principaux d’entre eux: la Canada, l’Espagne, la Suède et les États-Unis.


M. TAIJIRO KIMURA, Directeur du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique, a estimé que celui-ci avait réalisé des progrès constants dans la mise en œuvre de son mandat.  Il a souligné que la question du courtage est un des domaines les plus importants de coopération car le trafic illicite des armes légères est en augmentation en Asie.  Le Centre a poursuivi ses efforts pour fournir une assistance aux États Membres dans la préparation de leurs rapports au titre du Programme d’action relatif aux armes légères, a-t-il poursuivi, citant l’exemple de la mise en place d’un groupe de travail sur les ALPC au Népal.  En 2011, le Centre s’attèlera encore au renforcement des capacités sur les ALPC.  Il organisera notamment des formations destinées à renforcer le désarmement par le biais d’un instrument de traçage, ainsi que différents séminaires.  L’un d’eux sera consacré au rôle des médias dans le désarmement.  Il inaugurera son premier atelier pour l’Asie de l’Est et du Sud-Est à Beijing.  Avec le soutien de l’Autriche, le Centre veut également organiser une réunion régionale pour les États du Pacifique Sud autour de la mise en œuvre du Programme d’action de 2001 sur les armes légères.


M. IVOR RICHARD FUNG, Directeur du Centre régional pour la paix et le désarmement en Afrique, a indiqué que ce dernier était présent dans toutes les sous-régions d’Afrique.  En Afrique de l’Ouest, M. Fung a rappelé l’existence de deux projets visant à aider la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest: c’est d’abord l’élaboration d’un guide pour l’harmonisation des législations nationales, et ensuite la mise en place d’une base de données pour les législations d’Afrique de l’Ouest.  Par ailleurs, le Centre fournit un appui à plusieurs pays qui ont adopté un plan national d’action dans le cadre du Programme d’action de 2001 sur les ALPC.  M. Fung a ensuite souligné l’existence d’un grand projet pour le courtage des ALPC initié au cours de cette année avec six pays dans le cadre du Protocole de Nairobi.  Il s’agit notamment de favoriser le sondage du courtage illicite dans ces six pays, et de mettre au point un logiciel permettant aux États Membres d’enregistrer électroniquement les responsables de courtage, a-t-il poursuivi.


En Afrique centrale, le Centre régional a œuvré à l’élaboration de la convention de Kinshasa adoptée le 30 avril 2010.  En Afrique australe, le centre a apporté son soutien à la mise en œuvre du Traité de Pelindaba, qui fera prochainement l’objet d’une réunion des États parties, a précisé M. Fung.


Le Centre poursuit également des activités transrégionales dans le cadre de son mandat de paix.  Il s’agit notamment d’apporter une aide au processus de différents pays, notamment par la formation des agents en matière de respect du droit, afin de contribuer au maintien de la paix en situation de crise dans certains contextes régionaux.  M. Fung a rappelé l’existence de séminaires sur la violence armée, dont le prochain aura lieu à Nairobi en 2011.  L’un des principaux travaux du Centre en 2010 a été de fournir une assistance technique à l’Union africaine pour l’aider à concevoir une stratégie.  Plusieurs grands projets sont prévus pour 2011-2012 et la Convention de Kinshasa sera signée le mois prochain, a indiqué M. Fung.  Le Centre va proposer des services consultatifs pour aider à la compréhension technique du futur traité sur le commerce des armes.  Les années 2011–2012 doivent permettre de poursuivre le renforcement de la coordination à différents échelons, a conclu M. Fung.


M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES (Brésil), qui s’exprimait au nom du MERCOSUR, a expliqué que le Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes , qui se trouve à Lima, diffère des autres centres de ce type du Département des affaires de désarmement, parce que son mandat comprends non seulement la mise en œuvre de mesures pour la paix et le désarmement, mais également la promotion du développement économique et social. Sur la base de ce mandat « renforcé », le Centre a réussi à développer des programmes de travail qui se caractérisent par leur approche « interdisciplinaire » et leur niveau de coopération élevé avec les différents intervenants régionaux (organes des Nations Unies, gouvernements nationaux, autorités provinciales et municipales et représentants de la société civile).  Ces programmes portent entre autres, sur la prévention et la réduction de la violence armée dans la région par le renforcement du contrôle de ces armes et de leur commerce illicite, ainsi que des législations nationales de manière à être conformes aux normes internationales en matière de désarmement.  Le délégué a également fait état des activités du Conseil de défense de l’Amérique du Sud (CDS), qui a été créé en décembre 2008 et qui est rattaché à l’Union des nations d’Amérique du Sud (UNASUR), dont le but est de consolider la paix dans la région et forger une identité régionale en termes de défense.


Mme YADIRA LEDESMA (Cuba) a rappelé que les efforts de désarmement régional doivent tenir compte des caractéristiques particulières de chaque région.  Réaffirmant la nécessité d’approches mondiale et régionale complétées de mesures de confiance, elle a plaidé pour la promotion de dispositions bilatérales et régionales en matière de désarmement.  Celles-ci permettent d’éviter les conflits et de prévenir les hostilités, a-t-elle ajouté.  À cet égard, les États de grande capacité militaire peuvent aussi assumer leurs responsabilités au profit de la sécurité régionale, a-t-elle déclaré, notamment par le respect et l’appui aux décisions et aux traités régionaux ou sous-régionaux qui garantissent la paix et la stabilité.


M. ALEXIS AQUINO (Pérou) a rappelé que le mandat du Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes avait pour mandat d’appuyer les initiatives favorables aux mesures de paix et de désarmement.  Notre région est hétérogène en termes de niveau de développement, mais ce sont les mêmes défis qui se posent à l’ensemble de nos pays, a indiqué le représentant.  Il a ensuite regretté le niveau démesuré des ressources consacrées à l’armement.  Il faut définir les thèmes prioritaires du Centre, a-t-il indiqué, saluant les efforts en la matière de l’équipe en place.  L’année dernière, la priorité avait été mise sur l’assistance aux questions de sécurité publique, s’agissant notamment des cadres normatifs et juridiques, mais aussi des capacités aux frontières.  Les fonctionnaires de plusieurs pays ont pu bénéficier d’une formation, a-t-il ajouté.  S’agissant du Plan andin de lutte contre le commerce illicite des ALPC, le Centre a contribué à l’établissement d’un forum de mise en œuvre du plan.  Le Pérou présente dans le cadre de cette session le projet de résolution L.21 qui invite tous les États de la région à continuer de s’associer aux activités du Centre régional.


Pour M. DJAMEL MOKTEFI (Algérie), la dénucléarisation et la sécurité de l’Afrique constituent un facteur essentiel pour le renforcement de la paix et de la sécurité dans la région de la Méditerranée, d’où l’importance, selon lui, de l’entrée en vigueur du Traité de Pelindaba en juillet 2009.  S’agissant de l’initiative algérienne pour la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, Il a expliqué que c’est à l’initiative de son Gouvernement qu’une véritable coopération régionale a été mise en place pour faire face à la menace du terrorisme dans la région sahélo-saharienne.  Compte tenu de la situation préoccupante qui prévaut au Sahel, Le délégué a estimé que la situation préoccupante qui prévaut au Sahel requiert également un soutien conséquent de la communauté internationale pour renforcer les capacités des pays à y faire face.


Sa délégation a le privilège de soumettre un projet de résolution (A/C.1/65/L.30) intitulé « Le renforcement de la sécurité et de la coopération dans la région de la Méditerranée », dont l’objectif principal est de faire de cette région une zone de dialogue, d’échange et de coopération, garantissant la paix, la stabilité et la prospérité. Ce texte encourage tous les États de la région à favoriser l’instauration des conditions nécessaires au renforcement des mesures de confiance mutuelle, en cultivant la franchise, la transparence en ce qui concerne les questions militaires.  Il les encourage également à renforcer davantage leur coopération dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, y compris l’utilisation éventuelle d’armes de destruction massive par des terroristes.  Ce texte réaffirme également que la sécurité de la Méditerranée est étroitement liée à celle de l’Europe.


M. OGTAY ISMAYIL-ZADA (Azerbaïdjan) à estimé que le désarmement et la sécurité régionales jouaient un rôle vital dans l’établissement de la paix.  Toutefois, les conflits non résolus sont, a-t-il dit, une source de concentration d’armes non contrôlées et offrent un terrain propice à la criminalité transnationale organisée et aux autres activités illégales.  Ainsi, le représentant a cité l’exemple du conflit non résolu entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, qui représente selon lui, l’une des principales menaces à la paix et à la sécurité de la région.  Ce conflit, a-t-il poursuivi, a abouti à l'occupation de près d'un cinquième du territoire de l'Azerbaïdjan et a poussé un habitant sur dix à se déplacer ou à trouver refuge en-dehors du pays.  L'Arménie occupe mon pays et commet ainsi l’un des crimes internationaux les plus graves, a-t-il affirmé.  Il a estimé qu’en dépit des efforts politiques continus, les activités militaires se poursuivent dans les zones occupées de l’Azerbaïdjan, et ce en violation flagrante du droit international.


Le représentant a poursuivi en expliquant que l’Arménie avait développé de manière intensive sa capacité et sa présence militaire dans la région du Haut-Karabakh et dans les autres territoires occupés de l’Azerbaïdjan.  Il a précisé que les données disponibles indiquent que depuis le début de l’occupation le nombre d'armes portées disparues et incontrôlée dans ces territoires ont augmenté de façon constante.  Il a, par ailleurs, fait part de son inquiétude concernant le mécanisme de contrôle des armes classiques qui n’est pas suffisamment efficace dans cette région du monde.  Il a regretté que la communauté internationale, et plus précisément ceux qui servent de médiateur dans le processus de médiation, montrent une certaine indifférence à ce problème qui affecte de manière négative les perspectives d’un règlement pacifique de la situation.  Il a ajouté que son pays était particulièrement préoccupé par la possibilité d’utilisation par des groupes terroristes d’armes spécifiques, y compris les différents systèmes de missiles antiaériens portatifs.  L’Azerbaïdjan souhaite la libération de ses territoires occupés et la restauration de l’intégrité territoriale de son État, le retour des populations déplacées de force dans leurs foyers, et l'établissement de la paix et d’une stabilité durable, a dit le représentant.


Mme AGHADIR HASSAN AL NAKIB (Iraq) a estimé que la création de zones exemptes d’armes nucléaires est un pilier des mesures de confiance du désarmement régional.  Elles peuvent être une forme d’expression des valeurs auxquelles sont attachés les pays de la région dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération; elles limitent également les possibilités d’affrontement ou de guerre, a-t-elle souligné.


Rappelant qu’une escalade dans les systèmes d’armements au Moyen-Orient aurait de graves incidences, elle a plaidé pour la création d’une telle zone dans cette région.  À cet égard, la Conférence d’examen du TNP de 2010 nous donne un peu d’espoir, a-t-elle ajouté.  Toutefois, la non-vérification des installations nucléaires militaires israéliennes reste un sujet de grande préoccupation pour sa délégation, alors que toutes les installations de la région sont soumises au contrôle de l’AIEA.  La représentante a rappelé que l’Iraq appuie et participe aux efforts consentis en faveur de la création de zones exemptes et plus particulièrement dans la région du Moyen-Orient, précisant que tous les efforts en ce sens doivent se faire en commençant par le désarmement nucléaire d’Israël, son adhésion au TNP et par la soumission de ses installations au système de garanties de l’Agence.


M. MAMOUDOU MANA (Cameroun) a rappelé qu’en 1992, lors de sa création, le Comité consultatif permanent des Nations Unies pour les questions de sécurité en Afrique centrale a reçu pour mandat d’élaborer, d’adopter et de mettre en œuvre des mesures de confiance spécifiques pour la sous-région d’Afrique centrale.  Le représentant a noté les avancées obtenues, telles que le Pacte de non-agression qui a été négocié entre les États d’Afrique centrale en juillet 1999, puis le Conseil de paix et de sécurité en Afrique centrale qui a été créé en février 1999 et enfin la Convention d’Afrique centrale sur le contrôle des armes légères et de petits calibres qui a été adopté.  À ces mesures s’ajoute le projet en examen d’un Code de conduite des forces armées et de sécurité, a-t-il dit, qui propose un certain nombre de principes devant régir le comportement des forces armées et de sécurité dans l’accomplissement de leurs missions.


M. Mana a souligné que le Comité consultatif jouait un rôle central dans la prévention de la violence et le maintien de la sécurité en Afrique centrale.  Il a souhaité que les activités du Comité ne souffrent pas de restrictions ou de contraintes budgétaires car elles font partie d’une stratégie visant la préservation de la paix et de la sécurité en Afrique centrale.  À cet égard, il a indiqué que des contributions plus significatives au Fonds d’affectation spécial du Comité s’avéraient nécessaires pour assurer la pérennité de ces réunions.  Enfin, M. Mana a indiqué que le Cameroun saluait la création du Bureau sous-régional des Nations Unies en Afrique centrale dont le siège a été fixé à Libreville au Gabon.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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