En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/3963

Cinquième Commission: les délégations estiment que la situation financière de l’ONU est mitigée, malgré des progrès dans certains domaines

21/10/2010
Assemblée généraleAG/AB/3963
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

9e séance – matin


CINQUIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS ESTIMENT QUE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ONU EST MITIGÉE, MALGRÉ DES PROGRÈS DANS CERTAINS DOMAINES


Les délégations de la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) qui avaient entendu, la semaine dernière, l’exposé* de la Secrétaire générale adjointe au Département de la gestion, Mme Angela Kane, sur la situation financière de l’ONU au 5 octobre 2009, ont, dans l’ensemble, estimé qu’en dépit des progrès dans certains domaines, beaucoup reste à faire d’ici à la fin de l’année.


Ainsi, la plupart des délégations intervenues se sont félicitées d’une amélioration financière dans l’ensemble, marquée par une baisse d’une année sur l’autre de 43 millions de dollars des contributions restant dues au titre du budget ordinaire et d’une baisse de 13 millions des contributions dues au titre du financement des Tribunaux pénaux internationaux (Rwanda et ex-Yougoslavie).  Mais, elles se sont surtout inquiétées de l’augmentation « spectaculaire » des contributions dues au titre des opérations de maintien de la paix (OMP) qui dépassent désormais les 3 milliards de dollars.  Le représentant du Japon s’est, quant à lui, particulièrement inquiété du niveau de 82 millions de dollars d’arriérés de contributions pour l’année 2010, au titre du financement du Plan-cadre d’équipement.


La majorité des délégations -dont le Yémen, au nom du Groupe des 77 et de la Chine; la Belgique, au nom de l’Union européenne; le Chili, au nom du Groupe de Rio- se sont ainsi inquiétées que le montant des arriérés de contributions au titre des OMP soit passé de 1,85 milliard de dollars au 31 décembre 2009 à 3,2 milliards de dollars au 5 octobre 2010.  Le représentant de l’Inde a précisé que deux États Membres à eux seuls étaient redevables de 34% de ces arriérés et sept autres totalisaient 41% des arriérés.  Il a fait observer que la plupart d’entre eux étaient des membres permanents du Conseil de sécurité.  Plusieurs délégations ont mis l’accent sur la responsabilité des États Membres, notamment des membres permanents du Conseil de sécurité, de régler leurs contributions intégralement et ponctuellement pour que l’ONU soit en mesure de s’acquitter efficacement des mandats que les États Membres lui ont confiés.  


Les délégations ont regretté que « 88% des 787 millions de dollars restant dus au titre du budget ordinaire et 68% des contributions restant dues au titre du financement des Tribunaux pénaux internationaux sont le fait d’un seul pays ».  À cet égard, le représentant de Cuba a rappelé que le pays qui était responsable de l’essentiel des arriérés de contributions était aussi le principal bénéficiaire de la distorsion du barème des quotes-parts de contributions puisqu’il avait, en 2003, imposé un plafond de 22%.  Le représentant du Nicaragua s’est dit surpris que le montant des arriérés ne puisse être réglé rapidement alors que « 18 milliards de dollars ont été utilisés pour sauver un modèle économique injuste et criminel qui tue des dizaines de millions de personnes chaque année ».    


Concernant les progrès réalisés, la plupart des délégations se sont réjouies que le niveau des dettes de l’ONU à l’égard des États Membres contributeurs de contingents et de matériel des OMP sera de l’ordre de 430 millions de dollars, soit sensiblement moins que celui de 775 millions de dollars dû au 31 décembre 2009.  À ce sujet, les représentants de l’Inde et du Nicaragua ont rappelé que ces sommes étaient souvent dues à des pays en développement qui faisaient face à de réelles difficultés économiques. 


Le représentant du Chili, intervenant au nom du Groupe de Rio, a cité des retards de paiements des pays de sa région qui, a-t-il précisé, sont imputables à des réalités budgétaires nationales liées à l’urgence de questions sociales, telles que la réduction de la pauvreté et autres urgences humanitaires.  Décrivant la situation de son pays, la représentante de l’Argentine a aussi relevé des circonstances indépendantes de la volonté de son pays, qui l’empêchent d’honorer ses obligations dans les délais prescrits par la Charte de l’ONU.  Elle a assuré que son gouvernement avait effectué des paiements pour réduire le montant de ses arriérés au titre des années précédentes.


De son côté, le représentant de la Chine a rappelé qu’il était important, dans un contexte de crise financière, que l’ONU s’assure de l’utilisation efficace de ses ressources.  C’est pourquoi, à l’instar du représentant du Viet Nam, il a exhorté le Secrétariat à améliorer sa gestion du budget et à accroître sa responsabilité, à se conformer de la manière la plus stricte aux règles financières en vigueur et à explorer les moyens de réduire les coûts dans les domaines où cela est possible.  Pour sa part, le représentant de la Fédération de Russie a invité l’Organisation à planifier de manière rationnelle ses besoins en matériel et en personnel pour s’acquitter efficacement des mandats qui lui sont confiés. 


La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal.


* voir communiqué de presse AG/AB/3960 du 12 octobre 2010

** A/65/519


AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES


Rapport du Secrétaire général (A/65/519)


Ce rapport offre une mise à jour des renseignements sur la situation financière de l’ONU qui figuraient dans le précédent rapport du Secrétaire général (A/64/497/Add.1).  Il fait aussi le point de la situation au 5 octobre 2010 et présente des projections actualisées jusqu’au 31 décembre 2010.  Quatre indicateurs principaux sont retenus pour l’analyse de la situation financière: le montant des contributions mises en recouvrement, celui des contributions non acquittées, la situation de trésorerie et le montant total des sommes dues aux États Membres.


Au 5 octobre 2010, le montant des contributions mises en recouvrement depuis le début de l’année était plus faible qu’au 31 décembre 2009 pour le budget ordinaire et les tribunaux internationaux, mais plus élevé pour les opérations de maintien de la paix, et sans changement pour le Plan-cadre d’équipement.  À la même date, celui des contributions non acquittées était plus élevé qu’au 31 décembre 2009 pour toutes les catégories.


Les paiements dus aux pays ayant fourni des contingents et du matériel étaient à peu près à jour pour toutes les missions en cours.  De plus, les montants dus à ces pays paraissent devoir être plus faibles au 31 décembre 2010 que le niveau projeté en mai, et inférieurs de quelque 345 millions de dollars à celui du 31 décembre 2009.


Selon les projections, les soldes de trésorerie seront positifs en fin d’année pour toutes les catégories, bien que le résultat définitif dépende des versements de contributions du dernier trimestre.  Les contributions non acquittées demeurent très concentrées sur un petit nombre d’États Membres, surtout pour le budget ordinaire, les tribunaux internationaux et le Plan-cadre d’équipement.  En conséquence, le résultat définitif de 2010 dépendra dans une large mesure des versements que ces États Membres feront dans les derniers mois de l’année.  Le seul moyen de régler ce problème et d’assurer à l’Organisation une base financière plus stable pour ses activités est que les États Membres s’acquittent plus ponctuellement de l’intégralité de leurs obligations financières.


Dans ses conclusions, le Secrétaire général tient à rendre un hommage tout particulier aux États Membres qui, à la date du 11 octobre 2010, avaient intégralement versé toutes les contributions au budget ordinaire, aux tribunaux internationaux, aux opérations de maintien de la paix et au Plan-cadre d’équipement dont ils étaient alors redevables.  Il s’agit de l’Afrique du Sud, de l’Allemagne, de l’Australie, de l’Azerbaïdjan, du Canada, du Danemark, du Liechtenstein, des Pays-Bas, de la République démocratique du Congo, de la République-Unie de Tanzanie, de Singapour et de la Suisse.  Depuis le 11 octobre 2010, Monaco a lui aussi payé intégralement toutes les contributions dont il était redevable.  Les autres États Membres sont instamment priés de suivre l’exemple de ces États.


Débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. WALEED AL-SHAHARI (Yémen) a décrit une situation financière de l’ONU mitigée, notant des progrès dans certains domaines comme la réduction de la dette de l’ONU à l’égard d’États Membres.  Le représentant s’est dit préoccupé par l’augmentation spectaculaire des contributions dues au titre des opérations de maintien de la paix (OMP) puisque ce montant est passé de 1,85 milliard de dollars au 31 décembre 2009 à 3,2 milliards de dollars au 5 octobre 2010.  Il a regretté que l’essentiel des arriérés résulte du non-paiement par un État Membre qui siège également en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.  Il a expliqué que ces retards de paiements affaiblissaient la capacité de l’ONU de s’acquitter dûment de ses mandats.  Sa délégation, a-t-il rappelé, rejette toutes les mesures coercitives unilatérales.  Tout en saluant la diminution du montant dû aux pays fournisseurs de contingents et de matériel, qui est passé de 775 millions de dollars au 31 décembre 2009 à 430 millions de dollars au 5 octobre 2010, le représentant a fait remarquer que la plupart des pays fournisseurs de contingents et de matériel étaient des pays en développement disposant de moyens limités.  Il a prié tous les États Membres à régler  intégralement, à temps et sans conditions les contributions dues.


M. JAN DE PETER (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a noté avec regret que les contributions mises en recouvrement et les paiements étaient inférieurs en 2010 qu’en 2009, mais s’est dit satisfait de voir que 119 États Membres avaient honoré leurs paiements au 13 octobre 2010.  Concernant les opérations de maintien de la paix (OMP), l’Union européenne note avec préoccupation que le montant total d’arriérés s’élevait à 3,2 milliards de dollars, soit un montant supérieur de 1,1 milliard de dollars par rapport au niveau d’octobre 2009.  Il a noté qu’il est très difficile de prévoir le montant des opérations de maintien de la paix, en raison de la nature imprévisible de cette activité, et s’est dit satisfait de l’amélioration significative des remboursements aux pays fournisseurs de contingents par rapport au mois de mai et par rapport à octobre 2009.


Sa délégation, a-t-il dit, estime qu’il est inadmissible que les OMP actives soient financées en partie par les comptes d’OMP achevées.  Les fonds des OMP achevées devraient être restitués aux États Membres, a suggéré le représentant, qui a souligné que cette question devrait être une priorité de l’Organisation.  À cet égard, l’architecture actuelle du financement des OMP présente des limites et l’Union européenne est prête à discuter des moyens d’améliorer ce financement, afin d’éviter des problèmes de trésorerie.  Le représentant a salué par ailleurs l’amélioration de la situation financière des tribunaux internationaux et les progrès dans le Plan-cadre d’équipement.


Intervenant au nom du Groupe de Rio, M. OCTAVIO ERRAZURIZ (Chili) s’est réjoui que la situation financière générale des Nations Unies se soit améliorée légèrement en 2010, mais s’est dit préoccupé par le déficit de 3,191 milliards de dollars pour le budget des opérations de maintien de la paix.  Ce montant, a-t-il noté, s’est considérablement accru par rapport à la période précédente, soit 1,3 milliard de dollars de plus.  Concernant le budget ordinaire, le Groupe de Rio note également que le montant des contributions non acquittées est en baisse de 43 millions de dollars entre octobre 2009 et octobre 2010, mais reste toutefois élevé puisqu’il s’élève à 787 millions de dollars.  Il est aussi préoccupé par le fait que les dettes de l’Organisation compromettent l’efficacité des Nations Unies et sa capacité à accomplir ses mandats.  Il réitère son appel à tous les États Membres pour qu’ils respectent leurs obligations dans les temps et comme il se doit, en particulier les États Membres responsables de l’essentiel des contributions non acquittées.  Il a fait remarquer que d’année en année, c’est le même État Membre qui enregistre le montant le plus élevé des arriérés.


Le Groupe de Rio souligne que, pour les paiements concernant sa région, les retards sont seulement imputables à des difficultés budgétaires au niveau national et à l’urgence de questions sociales prioritaires, telles que la réduction de la pauvreté et plusieurs urgences humanitaires, a précisé le représentant.  Il a en outre salué les progrès réalisés dans les remboursements aux pays fournisseurs de contingents et la réduction de 13 millions de dollars du montant restant dû pour les tribunaux internationaux.  Le représentant a encouragé les États Membres à continuer à appuyer le projet du Plan-cadre d’équipement pour que celui-ci puisse être achevé dans les temps.  Il a enfin salué les efforts de tous les États Membres pour remplir leurs obligations, ce qui a conduit à une baisse de la dette et des contributions non acquittées dans tous les domaines, à l’exception des OMP, et à une projection de réduction de la dette de 345 millions de dollars au quatrième trimestre de 2010 par rapport à la même période de 2009. 


Intervenant également au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), M. KERRY O’BRIAN (Australie) s’est félicité de la diminution des contributions impayées par des États Membres à l’ONU.  Tout en se félicitant de l’amélioration de la situation financière d’ensemble, il a souhaité que l’on continue d’utiliser les moyens disponibles de la façon la plus responsable et efficace possible.  Néanmoins, il s’est particulièrement inquiété du niveau des contributions restant dues au titre des opérations de maintien de la paix, en notant que cette situation était le fait d’un petit nombre de pays.  Il a rappelé que les États Membres devraient s’acquitter intégralement et ponctuellement de leurs obligations financières.  Il a indiqué que les membres du Groupe CANZ se sont toujours évertués à payer à temps leurs contributions.  Les défis mondiaux qui menacent la paix mondiale exigent des solutions mondiales que l’ONU ne pourra mettre en œuvre sans des ressources financières adéquates, a-t-il souligné.


M. VLADIMIR N. PROKHOROV (Fédération de Russie) a salué l’ouverture du site Internet qui permet aux États Membres d’avoir des informations au jour le jour sur la situation financière de l’ONU.  Il a noté que la situation financière d’ensemble de l’ONU était mitigée, en dépit de quelques signes d’amélioration dans certains domaines.  Il a également noté que l’ensemble des contributions dues diminuent à l’exception des OMP. Il s’est félicité que la dette de l’ONU à l’égard des pays fournisseurs de troupes et de matériel ait diminué de 250 millions de dollars au 5 octobre 2010 par rapport à l’année dernière.  Il y a une diminution du nombre d’États Membres qui, à ce jour, n’ont pas encore réglé leurs contributions à l’ONU, a-t-il ajouté, en observant que l’essentiel des arriérés concerne un petit nombre d’États Membres.  Il a rappelé que les États Membres peuvent exiger de l’Organisation de planifier de manière rationnelle les besoins en matériel et en personnel pour s’acquitter des mandats qui lui sont confiés. 


M. MASATOSHI SUGIURI (Japon) a salué la mise en place d’un portail en ligne qui permet aux délégations de suivre au quotidien la situation financière de l’Organisation.  Il a insisté sur l’obligation des États Membres de verser leur contribution intégralement et ponctuellement.  Il a précisé que le Japon s’est fidèlement acquitté de cette obligation financière.  Le représentant a estimé que la situation de trésorerie de tous les fonds devrait être positive d’ici à la fin de l’année.  Le représentant s’est félicité de l’amélioration des efforts des États Membres pour verser intégralement et dans les délais fixés par la Charte de l’ONU les contributions dues.  À ce jour, a-t-il noté, 82 millions de dollars étaient encore dus au titre du financement du Plan-cadre d’équipement pour 2010. 


M. MEHBOOB BEG (Inde) s’est particulièrement inquiété qu’au 5 octobre 2010, les contributions à recevoir au titre de ces opérations s’élevaient au total à 3,2 milliards de dollars, soit à peu près 1,3 milliard de dollars de plus qu’à la fin de 2009.  L’Inde, qui est un des principaux pays fournisseurs de contingents et de matériel des opérations de maintien de la paix, a-t-il rappelé, est particulièrement préoccupée par la persistance de cette tendance négative.  Il a noté que plusieurs variables affectaient la situation financière des OMP, dont le cycle financier des OMP et la variation des différentes périodes de recouvrement.  Il a ajouté que 34% des 3,2 milliards dus au 5 octobre 2010 étaient le fait de deux États Membres seulement, et une autre fraction, de 41%, de sept autres États Membres, faisant observer que la plupart d’entre eux étaient des membres permanents du Conseil de sécurité.  Il a rappelé que ces retards de paiements avaient une incidence sur la capacité du Secrétariat de rembourser les pays contributeurs de troupes et de matériel des OMP. 


Le représentant s’est dit cependant encouragé de constater que le montant total de ce qui est dû aux pays fournisseurs de troupes et de matériel sera de l’ordre de 430 millions de dollars.  Ce montant, a-t-il noté, est inférieur au montant indiqué au mois de mai et beaucoup plus faible que celui de 775 millions de dollars qui était dû au 31 décembre 2009.  Le représentant a indiqué que le Gouvernement de l’Inde était responsable à l’égard de son peuple et devant le Parlement des dépenses effectuées et qu’il devait expliquer pourquoi l’ONU ne réglait pas ses dettes à l’égard de l’Inde.  Avant de conclure, il a noté avec satisfaction l’amélioration de la situation financière en ce qui concerne le budget ordinaire et le financement des tribunaux pénaux internationaux.  Il a noté que le montant des contributions non acquittées avait baissé de 43 millions de dollars pour le budget ordinaire et de 13 millions en ce qui concerne les tribunaux.  Parallèlement, il a précisé que 88% des contributions restant dues au titre du budget ordinaire et 68% de celles dues au titre des tribunaux étaient le fait d’un seul pays, en souhaitant que cette question soit réglée au plus vite.   


M. DANILO ROSALES DIAZ (Nicaragua) s’est associé aux interventions du Groupe des 77 et de la Chine et du Groupe de Rio.  Il a répété que le renforcement du rôle de l’Organisation des Nations Unies était une nécessité incontournable pour répondre aux défis croissants de la planète.  Ce n’est qu’en renforçant le système multilatéral et en lui fournissant les ressources nécessaires que nous serons en mesure de faire face à ces défis, a-t-il souligné. Le représentant s’est dit surpris par l’incohérence de la situation de certains membres de l’Organisation, dont les contributions non acquittées sont considérables, ce qui atteste de leur réticence à assumer leurs obligations.  Il a rappelé qu’aucune contribution restant due ne peut être comparée avec les « sommes vertigineuses » de 18 milliards de dollars qui ont été dépensées par ailleurs pour sauver le modèle économique injuste et criminel qui tue silencieusement des dizaines de millions de personnes chaque année.  La Charte des Nations Unies prévoit que tous les États Membres ont la responsabilité juridique de s’acquitter intégralement de leurs contributions et ce sans condition, a-t-il souligné. 

Le représentant s’est dit très préoccupé qu’en dépit d’une légère amélioration des contributions au budget ordinaire, 787 millions de dollars n’aient toujours pas été versés, dont 88% de ce montant sont dus par un seul pays.  De même, il s’est dit préoccupé par le montant de 3,2 milliards de dollars que représentent les contributions impayées au titre des budgets des opérations de maintien de la paix (OMP). 


Il a en outre estimé qu’il faudrait mettre fin à toutes les entraves que doit surmonter Cuba pour s’acquitter de ses contributions en raison d’un blocus injuste, estimant qu’il est temps de tourner la page sur cette période de l’histoire.  Il a enfin suggéré l’établissement d’un compte séparé pour les missions spéciales et a souligné qu’il faudrait rembourser en priorité les pays fournisseurs de contingents qui, a-t-il rappelé, sont essentiellement des pays en développement.  Sans les contributions de ces pays, il n’y aurait pas d’opérations de maintien de la paix, a-t-il dit, avant de conclure.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam), se ralliant aux déclarations du Groupe des 77 et de la Chine et de celle du Groupe de Rio, a dit partager les sentiments sur les incertitudes qui pèsent sur la situation financière de l’Organisation en 2010.  Il s’est dit encouragé par l’amélioration de la projection de trésorerie à la fin 2010, qui s’est traduite par une baisse de 43 millions de dollars du montant des contributions non acquittées et par l’acquittement de manière intégrale des contributions par 119 États Membres au 5 octobre 2010.  Mais il s’est dit très préoccupé par les conséquences très destructrices de la crise économique mondiale et par la reprise inégale et lente, qui contribuent au non-versement par certains pays des sommes dues au titre du budget ordinaire et au titre des budgets des tribunaux internationaux.


Il a jugé essentiel que l’ONU dispose d’un budget lui permettant de s’acquitter pleinement de tous ses mandats.  Des mécanismes d’assistance financière appropriés sont donc nécessaires pour permettre aux États Membres, notamment ceux les plus touchés par les conséquences de la crise financière mondiale, de pouvoir s’acquitter de leurs contributions.  Le représentant du Viet Nam a aussi souligné l’importance pour l’Organisation d’utiliser de manière efficace et efficiente des ressources financières qui, a-t-il dit, sont difficiles à réunir.  C’est pourquoi, il a demandé au Secrétariat de continuer d’améliorer sa responsabilité et son efficacité pour la gestion des ressources financières, afin d’éviter les gaspillages et les doubles emplois.  Les États Membres doivent, de leur côté, tout faire pour assumer leurs obligations financières, a-t-il rappelé.


M. NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a regretté que la principale dette due au titre du budget de l’ONU concerne un seul État Membre qui, de plus est, tire profit de la principale distorsion de la méthode de calcul du barème des quotes-parts en limitant, depuis 2003, sa contribution au budget ordinaire de l’ONU à 22%.  Il a rappelé l’obligation de tous les États Membres de régler intégralement et ponctuellement leurs contributions.  Il a fait remarquer que la majorité des pays touchés par la crise, qui ne sont pas responsables de cette crise, ont fait tous les efforts possibles pour s’acquitter de leur obligation financière à l’égard de l’ONU.  Nonobstant les obstacles qu’il doit surmonter, Cuba reste très attaché au multilatéralisme, comme le dénombre sa participation au débat de l’ONU et le respect de ses obligations financières, a-t-il ajouté.  En dépit des conséquences négatives du blocus économique, commercial et financier injuste imposé par les États-Unis, Cuba est à jour de sa contribution au budget ordinaire, a-t-il précisé. 


Il a fait remarquer que les virements de fonds du Gouvernement cubain sont constamment sujets aux fluctuations des taux de change puisque Cuba doit procéder à ses transactions par l’intermédiaire d’un pays tiers en raison du blocus imposé par les États-Unis.  Il a noté que 76% des montants qu’il est prévu d’ajouter au budget ordinaire concernent des missions de politique spéciale, ce qui confirme, selon lui, une augmentation budgétaire au détriment des activités de développement économique et social.  Il a regretté que trop peu de ressources soient consacrées au développement.  « Imaginez, a-t-il dit avant de conclure, ce que nous pourrions faire, si une fraction des sommes gaspillées chaque année en dépenses militaires pouvait être consacrée aux activités de développement ».   


M. WANG MIN (Chine), se ralliant aux déclarations du représentant du Groupe des 77 et de la Chine, a noté que compte tenu de l’importance du rôle et des activités des Nations Unies au niveau international, il est nécessaire de lui assurer un financement solide et stable.  Il est essentiel que les États Membres s’acquittent de leurs contributions dans les temps et sans conditions, a-t-il rappelé.  Au 5 octobre 2010, a-t-il noté, 119 États Membres avaient payé intégralement leurs contributions au titre du budget ordinaire, et que les arriérés de paiements s’élevaient à 787 millions de dollars pour le budget ordinaire et à 3,191 milliards de dollars pour les budgets des opérations de maintien de la paix (OMP).  Le représentant a fait remarquer qu’un petit nombre de pays en développement sont responsables de ces arriérés.  Toutefois, ces derniers se sont efforcés d’honorer leurs paiements en dépit des nombreuses difficultés auxquelles ils étaient confrontés, a-t-il souligné, citant notamment la crise financière et les catastrophes naturelles.  Ces efforts sont louables et tous les États Membres devraient suivre leur exemple, a-t-il fait valoir.  


Dans un contexte mondial où des efforts sont déployés pour répondre aux difficultés engendrées par la crise financière, l’Organisation devrait également améliorer l’efficacité de l’utilisation de ses ressources, a estimé le représentant de la Chine, en insistant notamment sur la réforme de la gestion.  En élaborant ses budgets, l’ONU devrait faire ses estimations en fonction de ses capacités réelles et prendre en compte la capacité de paiement réelle des États Membres, en particulier les pays en développement.  Les ressources du budget ordinaire devraient être allouées aux domaines prioritaires, tandis que le Secrétariat devrait améliorer sa gestion du budget et accroître sa responsabilité, se conformer de la manière la plus stricte aux règles financières en vigueur, et explorer les moyens de réduire les coûts là où cela est possible.  À cet égard, il faut éviter de développer une bureaucratie de plus en plus lourde.  Avant de conclure, le représentant a souligné que la Chine avait payé l’intégralité de ses contributions, y compris pour la plupart des opérations de maintien de la paix, en dépit de la crise et des catastrophes naturelles ayant frappé le pays.  La Chine s’efforcera de s’acquitter du solde restant dû d’ici à la fin de l’année, a-t-il assuré.


Mme CLAUDIA CORTI (Argentine), s’associant aux déclarations du représentant du Groupe des 77 et de la Chine et à celles du représentant du Groupe de Rio, a fait observer que des évènements indépendants de la volonté des pays peuvent les empêcher de s’acquitter dans les délais prescrits de leur obligation financière à l’égard de l’ONU.  La situation financière de l’Organisation en 2010, a-t-elle dit, est mitigée.  Le montant des contributions à recevoir pour le financement des opérations de maintien de la paix (OMP) s’élève à 3,2 milliards de dollars et 88% des contributions impayées sont dues par un seul État Membre, a-t-elle noté.  La représentante a toutefois salué les progrès en matière de contributions aux tribunaux internationaux et de remboursements des États fournisseurs de contingents des OMP, avec une baisse projetée de la dette de l’Organisation à l’égard des États Membres à la fin de 2010, passant à 430 millions de dollars contre 775 millions à la fin de 2009.


L’Argentine, a souligné sa représentante, prend les mesures nécessaires pour remplir ses obligations financières à l’égard de l’Organisation.  Pour cette année, les paiements qu’elle a effectués ont permis de ne pas alourdir les arriérés restants dus au titre des années précédentes.  Par ailleurs, l’Argentine est à jour de ses contributions au titre de 2010 concernant le Plan-cadre d’équipement, les tribunaux internationaux et un certain nombre d’opérations de maintien de la paix.  L’Argentine entend s’acquitter des arriérés au titre des budgets des autres opérations de maintien de la paix d’ici à la fin de l’année, a assuré sa représentante.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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