Le processus de réforme de l’ONU, le concept de responsabilité de protéger et la discipline budgétaire au cœur du débat à l’Assemblée générale
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Assemblée générale
Soixante-cinquième session
25e séance plénière – matin & après- midi
LE PROCESSUS DE RÉFORME DE L’ONU, LE CONCEPT DE RESPONSABILITÉ DE PROTÉGER ET LA DISCIPLINE BUDGÉTAIRE AU CŒUR DU DÉBAT À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
L’examen par l’Assemblée générale du rapport annuel du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation a été l’occasion pour une vingtaine de délégations de revenir sur le processus de réforme de l’ONU, le concept de responsabilité de protéger et la discipline budgétaire.
Aussi, le représentant de l’Inde s’est-il dit « frappé » par le fait que le rapport du Secrétaire général ne mentionne pas les « importants » progrès enregistrés dans la réforme du Conseil de sécurité. Le lancement des négociations sur un texte et l’appui unanime à l’élargissement des deux catégories de membres du Conseil doivent être dûment reconnus et reflétés avec précision, a-t-il insisté.
Son avis n’a pas été partagé par toutes les délégations. La réforme du Conseil, « mère de toutes les réformes », a, par exemple, estimé le représentant du Guatemala, reste dans l’impasse.
Craignant par conséquent une « crise institutionnelle », son homologue du Liechtenstein a regretté que la dernière note du Président offre très peu de mesures efficaces pour améliorer la reddition des comptes du Conseil, ainsi que l’accès et l’inclusion des non-membres à ses travaux.
Il est temps de rebâtir l’ONU afin d’éviter qu’elle ne soit l’instrument des puissants, a renchéri le représentant du Venezuela, pour qui l’Organisation est devenue le reflet de relations internationales « injustes et inéquitables ».
Appuyé par certains, le concept de la responsabilité de protéger a suscité de vifs commentaires de la part de plusieurs délégations. Le représentant du Venezuela s’est notamment alarmé du fait que ce concept, toujours en discussion, soit lié dans le rapport du Secrétaire général à la stabilité des systèmes politiques.
Il s’est étonné d’apprendre que plusieurs bureaux du Secrétariat de l’ONU travaillent déjà à sa promotion. « Avec quel mandat? », s’est-il emporté avant que le représentant de l’Iran n’argue que même si elle est fondamentale, la prévention des crimes graves doit se faire dans le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de l’indépendance des États et de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures.
Insistant, quant à lui, sur les questions budgétaires, le représentant du Japon a prévenu que, compte tenu de l’impact de la crise financière sur les budgets nationaux, il sera impossible de maintenir la tendance actuelle du Secrétariat de l’ONU à augmenter constamment le budget ordinaire et celui des opérations de maintien de la paix.
Le Secrétariat doit rationaliser les dépenses et développer des stratégiques moins coûteuses de mise en œuvre des mandats », a-t-il insisté, tandis que son homologue de la Malaisie a dénoncé des doublons qui conduisent à la multiplication des postes.
Doté d’un budget de 8 milliards de dollars, le maintien de la paix a également fait l’objet de nombreux commentaires. Le représentant de l’Inde a dit attendre du Secrétariat qu’il consulte étroitement les pays contributeurs de troupes pour la finalisation de la stratégie d’appui aux missions qui a été dévoilée cette année.
Sans une compréhension commune de la direction que prend l’Organisation et sans l’appui des États Membres, a commenté le représentant de la Thaïlande, les changements peuvent, malgré toutes les bonnes intentions, avoir des conséquences inattendues et se révéler préjudiciables au travail de l’Organisation.
Dans ce contexte, le représentant du Liechtenstein s’est dit surpris que l’ONU ne manifeste plus aucune impatience de mettre en œuvre les recommandations du Bureau des services de contrôle interne (BSCI). L’Organisation, a-t-il rappelé, a l’obligation de faire toute la lumière sur les allégations d’abus et de harcèlement sexuels, et de mauvaise manipulation des fonds.
Nous devrions regagner le respect des populations pour l’ONU, ce qui serait plus efficace que de jouer militairement des « muscles » ou de nous complaire dans une bulle, a préconisé le représentant de la Malaisie qui, tout en jugeant « inexcusables et inacceptables » les attaques contre le personnel de l’ONU, en particulier les agents humanitaires, les a attribuées à un certain degré de frustration et de méfiance vis-à-vis de l’Organisation.
À l’approche de la date butoir de 2015 pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), de nombreux pays ont paraphrasé le Secrétaire général qui dit dans son rapport: « l’Africain n’a besoin ni de pitié ni de charité mais d’outils qui lui permettent de créer des emplois et des revenus ».
L’Assemblée générale a, par ailleurs, nommé les Bahamas, la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la Finlande, le Gabon, le Guatemala, le Kenya et Singapour à la Commission de vérification des pouvoirs.
La prochaine réunion de l’Assemblée générale, qui sera consacrée à l’examen des rapports du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), aura lieu vendredi 8 octobre, à partir de 10 heures.
RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION (A/65/1/)
Dans ce rapport, le Secrétaire général affirme qu’il est permis « d’être de nouveau optimiste malgré un pronostic jusque-là bien sombre pour des millions de personnes de par le monde ». Il parle du « cadre concret » que sont la Déclaration du Millénaire et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), tout en soulignant l’importance de « capter la volonté politique des dirigeants du monde entier ».
Il souligne la nécessité d’instituer des modes de financement et d’investissement novateurs qui viendraient accompagner la prestation de biens collectifs à l’échelle mondiale, de consacrer des ressources à la promotion de la paix et de la sécurité, et de se mobiliser au service de l’action humanitaire et des droits de l’homme dans le monde. Il souligne aussi la nécessité de réaliser l’égalité des sexes et de donner son autonomie à la femme, « l’un des plus puissants agents du changement dans le monde ».
Ce rapport contient également, en annexe, de nombreux tableaux de statistiques relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le développement. Dans le chapitre consacré aux besoins des plus démunis, M. Ban Ki-moon passe en revue la situation dans le monde en matière de développement et s’attarde sur le cas de l’Afrique.
Il constate qu’il est impérieux de s’acheminer vers des stratégies « proprement nationales » alliant « croissance économique ambitieuse » et « objectifs de développement social durable ». Il engage aussi l’Afrique à s’attacher à améliorer la condition de la femme et des filles pour hâter sa marche vers le développement. L’Africain, ajoute-t-il, n’a besoin ni de pitié, ni de charité: ce dont il a besoin, ce sont des outils qui lui permettront de créer des emplois et des revenus, dit le Secrétaire général.
Dans ce document, il détaille aussi les activités menées par l’ONU au cours de l’année écoulée en matière de diplomatie préventive, de maintien de la paix et de consolidation de la paix, précisant que l’ONU s’est beaucoup intéressée à l’Afrique et au Moyen-Orient. Il rappelle par ailleurs de ce que les opérations de maintien de la paix aient atteint une ampleur « sans précédent ». Il se penche également sur les affaires humanitaires, relevant que l’année écoulée a été marquée par de nouvelles catastrophes liées aux aléas de la nature et à la recrudescence des conflits armés. À ce titre, il estime que l’ONU et les États Membres doivent redoubler d’efforts pour honorer les engagements pris vis-à-vis d’Haïti.
Dans le chapitre consacré aux droits de l’homme, Ban Ki-moon indique que la multiplication des cas de xénophobie et de discrimination contre les étrangers, ainsi que l’impunité dont continuent de jouir des auteurs de violations des droits de l’homme inquiètent spécialement. Il appelle le Conseil des droits de l’homme à consolider ses acquis, notamment les mécanismes des examens périodiques universels. Le Secrétaire général aborde aussi le principe de la responsabilité de protéger et le problème de la mal gouvernance.
Ce rapport contient également un chapitre sur la sauvegarde des biens de l’humanité dans lequel le Secrétaire général affirme qu’il faut faire fond sur les points d’accord dégagés à Copenhague dans le cadre du processus de négociation mondiale de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) afin d’aboutir à un véritable accord mondial « complet et ambitieux », qui mette le monde sur la voie du développement propre et favorise l’essor du secteur de l’énergie propre dans les pays en développement.
Il mentionne aussi certains progrès réalisés dans le domaine de la santé, notamment en matière de lutte contre le paludisme et le VIH/sida. Il constate néanmoins qu’il reste beaucoup à faire pour améliorer la santé, principalement à cause des carences des systèmes de santé, des menaces que constituent les grippes pandémiques et des grandes injustices tenant à l’insuffisance des ressources consacrées à la prestation de services de santé aux pauvres, à la femme et à l’enfant.
Dans ce rapport, le Secrétaire général passe également en revue les activités menées par l’ONU dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ainsi qu’en matière de désarmement et de non-prolifération. À ce sujet, il affirme que l’année 2010 s’est avérée cruciale pour ce qui est de tracer la voie à suivre dans la marche vers le désarmement et la non-prolifération. Il évoque notamment la signature du Traité entre les États-Unis et la Fédération de Russie sur de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs ainsi que le succès de la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Ce qui est moins encourageant, relève-t-il en revanche, c’est que la Conférence du désarmement n’est guère allée de l’avant.
Afin de renforcer le fonctionnement de l’ONU, M. Ban Ki-moon indique qu’il a pris l’initiative de « réformes majeures » de la gestion des ressources humaines, de la planification budgétaire et du dispositif de responsabilisation. Il évoque notamment la création d’« ONU-Femmes ». Ce chapitre fait également référence au fonctionnement des organes intergouvernementaux de l’ONU, à la cohérence de l’action des organismes de l’ONU, à la coopération avec les organisations régionales, ainsi qu’aux grands partenaires mondiaux de l’ONU.
Déclarations
M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a dénoncé le « protectionnisme éhonté » auquel ont recouru les pays développés pour répondre à la crise économique et financière. Il faut introduire des changements radicaux dans les sociétés riches, seul moyen d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a estimé le représentant. La création d’un nouvel ordre financier international doit devenir une priorité, a-t-il insisté, soulignant la nécessité de consulter tous les États Membres de l’ONU avant la mise en place de nouvelles initiatives.
Le représentant s’est ensuite dit préoccupé par l’affirmation de certains pays selon laquelle l’Accord de Copenhague avait constitué un pas essentiel dans l’effort mondial de lutte contre les changements climatiques. Au contraire, a-t-il dit, Copenhague a suscité une vraie crise de confiance. Un autre défi majeur, a-t-il poursuivi, concerne la réforme des Nations Unies. « Nous ne pouvons pas accepter que la réforme fasse de notre Organisation un instrument des pays riches et puissants », a-t-il prévenu. Il a donc plaidé pour le renforcement du rôle de l’Assemblée générale où le droit de vote est offert à tous et où le droit de veto n’existe pas. « Nous avons besoin d’un Conseil de sécurité équitable et représentatif, qui agisse au nom de tous », a insisté le représentant.
M. Mosquera a aussi appelé à plus de transparence dans le travail lié à la réforme du Conseil des droits de l’homme et à ce que celle des ressources humaines aboutisse à une harmonisation des contrats et des conditions d’emploi. Une meilleure répartition géographique dans certains bureaux tels que le Haut Commissariat aux droits de l’homme serait la bienvenue, a-t-il dit.
M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a souligné que la légitimité opérationnelle de l’ONU dépend de la transparence et de l’efficacité de son travail et donc des mécanismes indépendants de reddition des comptes. Il a ainsi regretté que l’impatience affichée auparavant de mettre en œuvre les recommandations du Bureau des services de contrôle interne (BSCI), se soit dissipée, de manière générale. Les Nations Unies ont l’obligation de faire toute la lumière sur les allégations d’abus et de harcèlement sexuels, et de mauvaise manipulation des fonds. Il a espéré que l’Assemblée générale lancera un débat ouvert et productif sur cette question.
Le représentant a poursuivi en estimant que les relations entre le Conseil des droits de l’homme et l’Assemblée générale, en particulier avec ses Troisième et Cinquième Commissions, ont été au mieux irrégulières voire inefficaces. Il a appelé l’Assemblée à s’attarder sur cette question et à réfléchir à des mécanismes pour financer la mise en œuvre des décisions du Conseil des droits de l’homme, quand cela s’avère nécessaire. Craignant une « crise institutionnelle » si la réforme du Conseil de sécurité reste dans l’impasse, le représentant a regretté que la dernière note du Président offre très peu de mesures efficaces pour améliorer la reddition des comptes du Conseil, ainsi que l’accès et l’inclusion des non-membres à ses travaux.
M. KAZUO KODAMA (Japon) a salué l’adoption, en juillet dernier, de la résolution sur le suivi de la disposition relative à la sécurité humaine contenue dans la Déclaration du Millénaire. Il y a vu le moyen d’intégrer l’approche « sécurité humaine » dans les activités des Nations Unies. Il a rappelé que son pays accueillera, ce mois-ci, la dixième Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, avant d’appeler à un accord sur de nouvelles mesures pour arrêter la perte de la biodiversité. Il a ensuite réitéré la position de son pays selon laquelle les deux catégories des membres du Conseil de sécurité doivent être élargies, pour refléter les réalités de la configuration géopolitique du monde actuel.
Le représentant a aussi estimé que, compte tenu de l’impact de la crise financière sur les budgets nationaux, il sera impossible de maintenir la tendance actuelle des Nations Unies à augmenter constamment le budget ordinaire et celui des opérations de maintien de la paix. Il a promis d’étudier soigneusement la proposition que fera le Secrétaire général sur la gestion des ressources humaines. Le Secrétariat, a-t-il insisté, doit faire un effort concerté pour rationaliser les dépenses et développer des stratégiques moins coûteuses de mise en œuvre des mandats. Les nouvelles exigences devraient d’abord être financées par un redéploiement des ressources existantes. Une discipline financière doit être appliquée avec rigueur dans la mise en œuvre du budget-programme 2010-2011 et des budgets des opérations de maintien de la paix, a encore insisté le représentant.
M. WANG MIN (Chine) a appelé à une « nouvelle énergie » car les cinq prochaines années seront cruciales dans la réalisation des OMD. Il a donc plaidé pour que les pays en développement aient accès à un soutien financier à long terme. Il faut concentrer nos efforts sur l’aide à l’Afrique et la promotion des pays les moins avancés (PMA), a-t-il dit. Le représentant a ensuite assuré que son pays accorde une grande importance au problème des changements climatiques, en reconnaissant le droit des pays du Sud à se développer. Concernant la réforme des Nations Unies, il a prôné les principes d’équité et de justice. En l’occurrence, s’est-il expliqué, il faut respecter l’état de droit, les règles fixées, la Charte des Nations Unies et le principe de la participation de tous. La réforme doit être multidimensionnelle et mettre l’accent sur le développement.
M. HASSAN KLEIB (Indonésie) a appelé les Nations Unies à poursuivre leurs efforts pour aider les États Membres à intégrer les droits de l'homme dans leurs politiques de développement. En l’occurrence, le respect des droits de l’homme dépend de la bonne gouvernance, de l’état de droit et de la réforme des institutions démocratiques clefs, a dit le représentant au nom d’un pays qui embrasse à la fois la cause de la démocratie, de l’islam et de la modernisation. S’agissant de la lutte contre le terrorisme, le représentant indonésien a invité à ne pas « baisser la garde » et à travailler à la finalisation du projet de convention générale. En concluant, il a encouragé l’ONU à renforcer sa coopération avec des organisations régionales « vitales » comme l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).
Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a prôné d’autres initiatives concrètes pour réaliser les OMD, telles que l’adoption d’instruments financiers innovants pour la protection des biens publics mondiaux et le respect effectif des droits de l’homme dans le monde. Elle s’est réjouie de la création d’« ONU-Femmes », en estimant qu’un organisme dédié à la femme est un progrès décisif. Elle s’est aussi réjouie de la proclamation de la Journée internationale contre les essais nucléaires, le 29 août, en rappelant que c’est une initiative lancée par son Président du Kazakhstan. Elle a conclu en soulignant les efforts de l’ONU pour plus d’effectivité. Le lancement d’un nouveau système de gestion des ressources humaines est un pas important pour un système plus fort et soucieux de s’assurer le concours de tous les partenaires concernés, y compris les organisations régionales et la société civile.
M. TOMMO MONTHE (Cameroun) a estimé que la complémentarité entre les OMD ne devrait pas faire perdre de vue que parmi ceux-ci il y a en un qui conditionne la réalisation de tous les autres, à savoir l’OMD nº8 sur les partenariats car, s’est-il expliqué, les efforts de mobilisation des ressources sont tributaires de la mise en place d’un système économique et financier plus équitable, du traitement global du problème de la dette, de l’octroi d’une aide publique au développement (APD) stable, prévisible et efficace et de l’accès aux médicaments essentiels. Citant comme autre facteurs de la réalisation des OMD, l’accès à l’énergie et la résolution de la crise de l’emploi, en particulier celui des jeunes, le représentant a paraphrasé le Secrétaire général qui écrit, dans son rapport, « l’Africain n’a besoin ni de pitié ni de charité » mais d’outils lui permettant de créer des emplois et des revenus.
Le représentant a donc demandé aux principaux donateurs d’honorer leurs engagements, avant d’insister sur le fait que le vœu d’un surcroît de solidarité et d’une refonte du système international en vue d’un ordre économique commercial et financier plus juste devrait être entendu. Et dans ce sens, a-t-il estimé, les initiatives que l’ONU entend mener en direction du G-20 et du G-8 suscitent quelque espoir.
M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a rappelé le caractère crucial du partenariat mondial sur le financement du développement pour la réalisation des OMD dans les pays du Sud. Parmi ses autres commentaires sur le rapport du Secrétaire général, le représentant s’est dit « frappé » par le fait qu’il ne mentionne pas les « importants » progrès enregistrés dans la réforme du Conseil de sécurité. Le lancement des négociations sur un texte et l’appui unanime à l’élargissement des deux catégories de membres doivent être dûment reconnus et reflétés avec précision, a insisté le représentant. Les négociations intergouvernementales, a-t-il ajouté, ont abouti à la manifestation d’un élan positif et d’une détermination à « poursuivre immédiatement » ces négociations.
Après avoir également attiré l’attention sur les progrès faits dans la revitalisation de l’Assemblée générale, le représentant s’est réjoui que, dans son rapport, le Secrétaire général souligne que la Stratégie antiterroriste mondiale ne suffira pas sans une convention générale contre le terrorisme international qui fait l’objet de négociations depuis plus de 15 ans. L’Inde, a-t-il poursuivi, qui est un des plus grands contributeurs de troupes et de ressources aux opérations de maintien de la paix, a dit attendre du Secrétariat qu’il consulte étroitement les pays comme le sien pour la finalisation de la stratégie d’appui aux missions, dévoilée cette année.
Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a rappelé que le multilatéralisme était un impératif politique et pratique, notamment en face des nombreux défis mondiaux que nous devons relever. Nous devons travailler constamment pour renforcer le rôle de l’Assemblée générale tout en réformant le Conseil de sécurité et en élargissant sa composition pour permettre une meilleure participation des pays en développement. Estimant que l’Afrique est une priorité clef qui doit s’exprimer dans des initiatives spécifiques, la représentante a rappelé que le Brésil est fier d’avoir atteint presque tous les OMD. L’incapacité d’un pays à atteindre ces Objectifs est une responsabilité qui doit être partagée avec la communauté internationale, a-t-elle déclaré.
Appelant ensuite le Conseil des droits de l’homme à travailler de façon non sélective et constructive, elle a prévenu que les droits de l’homme ne pourront être assurés que par le dialogue et la coopération. 2010 est une année durant laquelle la capacité de la communauté internationale à répondre aux urgences humanitaires aura été testée, a-t-elle reconnu, avant d’appeler à davantage d’efforts pour un acheminement rapide de l’aide. S’agissant du maintien de la paix, elle a souligné qu’un défi important est de régler le problème complexe de la sécurité et du développement. Par ailleurs, la promesse d’une élimination totale des armes nucléaires doit être tenue. La meilleure garantie contre la prolifération nucléaire est bien le désarmement.
Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) s’est félicitée, une nouvelle fois, de l’adoption du Plan d’action mondial des Nations Unies pour la lutte contre la traite des personnes. Elle a rappelé, dans ce cadre, l’idée de son gouvernement de forger un nouveau partenariat pour défendre et promouvoir les intérêts des jeunes. Elle a espéré que l’Assemblée générale y répondra favorablement en organisant un débat thématique. Elle a également prôné la création d’un agenda international sur l’énergie renouvelable. Mme Kolontai a ensuite engagé le Secrétaire général à faire preuve d’autorité afin d’accélérer l’entrée en vigueur de l’amendement du Bélarus à l’annexe B du Protocole de Kyoto. La représentante a également appelé les États Membres à appuyer le projet de résolution que son pays compte présenter sur la catastrophe de Tchernobyl.
Après avoir souligné la contribution que pourraient faire les pays à revenu intermédiaire à la croissance économique mondiale, la représentante a invité le système de l’ONU à revoir ses méthodes de travail pour imprimer un caractère effectif à ses activités économiques et sociales. S’agissant de la question du désarmement, Mme Kolontai a estimé que les garanties négatives de sécurité des États non dotés de l’arme nucléaire permettaient de renforcer significativement le régime de non-prolifération. Concernant la lutte contre le terrorisme, elle a, à son tour, prôné une finalisation rapide des travaux sur le projet de convention générale contre le terrorisme international.
Évoquant la Réunion de haut niveau tenue dernièrement sur les OMD, M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a rappelé à chaque partie prenante ses responsabilités et a invoqué l’autorité morale et la composition universelle de l’ONU pour défendre son droit de participer à la recherche de solutions aux effets de la crise économique et financière. L’ONU, a-t-il ajouté, a aussi un rôle crucial à jouer à la prochaine Conférence de Cancún sur les changements climatiques. Saluant les améliorations apportées dans le domaine du maintien de la paix et l’élan imprimé par le Secrétaire général à la question du désarmement, le représentant a jugé son rapport quelque peu incomplet.
Il aurait dû, a-t-il estimé, parler aussi de la fonction essentielle de l’ONU dans la promotion et la défense des droits de l’homme, de son importance grandissante dans le domaine de l’aide humanitaire et de certaines questions transversales, notamment celle de l’égalité entre les sexes. Tout en se félicitant des nombreuses avancées dans ces trois domaines, le représentant a tranché: « nous sommes toujours mariés à une structure institutionnelle créée pour les problèmes du siècle dernier ». Le processus de réforme, a-t-il dénoncé, a été lent, insuffisant, voire superficiel parfois. La mère de toutes les réformes, celle du Conseil de sécurité, reste en suspens, a-t-il accusé. Il a conclu en saluant le fait que l’Assemblée ait décidé cette année de réexaminer les politiques liées aux ressources humaines.
M. PAUL BADJI (Sénégal) a réaffirmé, à la suite du Secrétaire général, que « l’Africain n’a pas besoin de pitié ni de charité: ce dont il a besoin, ce sont les outils qui lui permettent de créer des emplois et des revenus ». Plus qu’un besoin, a-t-il commenté, il est pour l’Afrique une urgente nécessité de repenser et de réformer les méthodes et modes d’action actuels. « Transparence, ouverture et inclusion doivent être les maîtres mots du nouvel ordre que nous voulons construire ensemble » pour rompre avec le statu quo qui consacre la marginalisation d’une bonne partie des États Membres.
Au regard de la complexité de plus en plus grande des conflits, le représentant s’est interrogé sur le mode d’intervention des Nations Unies. N’est-il pas nécessaire, s’est-il demandé, d’envisager l’intégration de la consolidation de la paix au sein des opérations de maintien de la paix qui comprendraient une composante civile plus importante et mieux outillée? Il serait tout aussi judicieux d’explorer les sentiers de la diplomatie préventive, a ajouté le représentant. S’attardant sur le réexamen du Conseil des droits de l’homme, il a estimé qu’il faut corriger ses lacunes afin de dissiper les polémiques et les confrontations et faire de cet organe un espace de dialogue d’où pourront émerger des compromis.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a souligné que la coopération internationale joue un rôle d’une extrême importance dans la réalisation des OMD. L’économie mondiale montre des signes de relance et il est temps de se remettre sur la voie et d’honorer les engagements pris en matière de coopération et d’assistance. Avant d’appeler au respect des engagements en faveur d’Haïti, la représentante a souhaité le renforcement des mécanismes de travail entre l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Secrétariat. Elle a également estimé que le renforcement des actions de prévention et d’atténuation des catastrophes naturelles s’imposait et s’est félicitée de la création de « ONU-Femmes ».
M. HAMIDON ALI (Malaisie) a, outre la création d’ONU-Femmes, cité comme autre évènement historique, la Conférence de Copenhague qui a, selon lui, suscité des attentes importantes mais pas irréalistes, en particulier pour les pays dont la survie est déjà compromise. La prochaine Conférence de Cancún constitue une autre occasion à ne pas manquer, a-t-il dit. Le représentant s’est ensuite attardé sur le budget ordinaire de l’ONU qui, pour la première fois, s’est élevé à 5 milliards de dollars. Il a exhorté l’ONU à trouver des moyens novateurs de mettre fin à cette « expansion budgétaire ». Il faut mettre fin aux doublons dans le travail qui conduisent à la multiplication des postes, a-t-il conseillé en rappelant que le budget des opérations de maintien de la paix s’élève désormais à 8 milliards de dollars.
Il a donc espéré que l’approche intégrée que l’on propose aujourd’hui contribuera à renforcer l’efficacité dans la manière dont l’ONU mène ses activités sur le terrain. Quant à la multiplication des opérations humanitaires, le représentant a estimé que le seul moyen d’y remédier serait de mobiliser une volonté commune de s’attaquer aux changements climatiques. Tout en jugeant « inexcusables et inacceptables » les attaques contre le personnel humanitaire, il dit y avoir la manifestation d’une frustration et d’une méfiance vis-à-vis de l’ONU. Nous devons regagner le respect pour le travail de l’ONU, ce qui serait plus efficace que de jouer des « muscles militaires » ou de nous complaire dans une bulle, a préconisé le représentant.
M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a regretté que le rapport du Secrétaire général n’explique pas « clairement » les défis « monumentaux » en matière de développement auxquels sont confrontés les pays les plus vulnérables que sont les pays les moins avancés (PAM). Nous devons reconnaître que la pauvreté et la faim mènent souvent à des conflits et à des tensions sociales d’une ampleur « colossale » et avec des ramifications importantes pour la paix et la sécurité internationales, a-t-il dit. Il a donc appelé au renforcement de la diplomatie préventive. Le représentant, qui a adhéré à l’analyse du Secrétaire général sur ces questions, a souligné que garantir la sécurité à tous est extrêmement important pour la pleine jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Il a particulièrement insisté sur le droit au développement.
Soulignant l’impact disproportionné des changements climatiques sur les PMA, le représentant a appelé la communauté internationale à se mettre d’accord sur des mécanismes novateurs de financement. Il a précisé qu’au Népal, la fonte des neiges de l’Himalaya s’accélère et que plus d’une dizaine de lacs glacés risquent de fondre et de provoquer des pertes en vies humaines et des dégâts considérables. La protection de l’écosystème des montagnes est critique pour préserver l’Himalaya qui sert aussi de source d’eau potable à plus d’un milliard de personnes en Asie du Sud, a rappelé le représentant.
M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a rappelé que le succès des OMD dépendait de nos actions. La République de Corée est en train de prendre des mesures concrètes afin de tenir sa promesse de tripler son aide publique au développement entre 2008 et 2015. De plus, reconnaissant pleinement les besoins spéciaux de l’Afrique, elle a mis en place une initiative à long terme de partenariat avec l’Afrique. En matière de changement climatique, un problème dont dépend l’avenir de l’humanité, M. Park a signalé que son pays avait établi un objectif volontaire de réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020.
Dans le domaine de la paix et de la sécurité, la République de Corée, dont 650 soldats participent à 11 opérations de maintien de la paix, pense que les opérations d’aujourd’hui ne doivent pas se cantonner à une dimension militaire mais aussi comprendre des stratégies fondées sur le développement, les droits de l’homme et le désarmement. De même, les actions de prévention et les alternatives aux opérations de maintien de la paix « lourdes » doivent être activement promues. La médiation et autres mesures préventives doivent être considérées comme des éléments complémentaires et faisant partie intégrante des opérations de maintien de la paix, a insisté le représentant.
La République de Corée constate que les crises mondiales actuelles ont abouti à une dégradation de la situation des droits de l’homme, et considère la révision prochaine du Conseil des droits de l’homme comme une bonne occasion de renforcer le rôle des Nations Unies dans ce domaine. Le représentant s’est enfin réjoui de la tenue d’une réunion de haut niveau destinée à redonner force à la Conférence du désarmement, élément clef de la robuste machine du désarmement mondial. Nous n’épargnerons aucun effort pour soutenir les actions de la réunion de haut niveau durant la présente session de l’Assemblée générale, a conclu M Park.
M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a déclaré que s’il faut considérer le multilatéralisme comme étant au cœur de l’ONU, alors ses trois organes doivent être traités de manière équilibrée et perçus comme faisant partie intégrante de l’agenda international. En conséquence, la promotion du rôle de l’Assemblée générale devrait être placée au sommet de cet agenda. Malheureusement et malgré les progrès, cette question n’a pas reçu l’attention qui lui était due dans le rapport du Secrétaire général, a regretté M. Khazaee.
La tendance à mettre un accent exagéré sur certains domaines d’activités des Nations Unies aux dépens d’autres a pour effet de perturber l’équilibre dans ces activités, a continué le représentant iranien. Malheureusement, le rapport du Secrétaire général reflète ces déséquilibres dans les domaines du développement et du partenariat mondial pour renforcer le rôle des Nations Unies dans le système financier et économique international aux lendemains de la crise.
S’agissant des missions de maintien de la paix, le représentant a estimé que si la prédilection selon laquelle leur nombre n’augmentera pas de façon substantielle se confirme, il faut faire en sorte que l’amélioration des opérations existantes soit le résultat de consultations étroites entre le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, le Secrétariat, les pays contributeurs de troupes et les pays hôtes. Les stratégies et politiques de maintien de la paix doivent être le fruit d’un dialogue ouvert et inclusif.
Il a ajouté que la seule façon de mener la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST) à leur fin est de faire pression sur la puissance occupante et la forcer à se retirer de tous les territoires occupés. En ce qui concerne les nouveaux concepts contenus dans le rapport, il a estimé qu’il faut éviter d’élaborer voire de hiérarchiser artificiellement des notions vagues et controversées telles que la « responsabilité de protéger » ou les « biens publics mondiaux ». Certes, la communauté internationale dit être vigilante et ne pas laisser se répéter génocides et meurtres en masse, mais cela doit se faire dans le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de l’indépendance des États et de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures. Le représentant a invité le Secrétaire général à revoir le format de son rapport et à se limiter aux trois principaux piliers des activités de l’ONU. Il a enfin fait part de son inquiétude face à l’incapacité du Secrétariat de l’ONU de respecter le principe de représentation géographique équitable, en particulier dans les échelons supérieurs. Il a aussi appelé l’ONU à élargir sa coopération à toutes les organisations régionales qui le veulent.
M. JORGE VALERO (Venezuela) s’est tout d’abord félicité de la réactivation du mécanisme de bons offices, concrétisée par la nomination de Norman Girvan, pour encourager la reprise du dialogue sur le différend territorial entre le Venezuela et Guyana. Il a ensuite estimé que, contrairement à ce qui est dit dans le rapport du Secrétaire général, la crise économique et financière du capitalisme continuait de s’approfondir. Il a appelé l’ONU à promouvoir un modèle de développement fondé sur la solidarité, la justice, l’intégration sociale, l’égalité, le respect des droits de l’homme et la participation citoyenne.
Le représentant a également réclamé la réforme immédiate du Conseil de sécurité, laquelle devrait se traduire, selon lui, par l’augmentation du nombre de ses membres et la suppression du droit de veto. Il a estimé que l’Assemblée générale devait recouvrer « le droit qui lui a été usurpé par le Conseil de sécurité » d’élire le Secrétaire général. Il a enfin appelé l’ONU à résister aux tentatives d’introduire dans son travail, des accords conclus par d’autres fora comme le G-20 et le G-8.
Après avoir souhaité l’adoption d’un accord juridiquement contraignant à Cancún, M. Valero s’est dit alarmé que le Secrétaire général n’ait pas mentionné le Protocole de Kyoto dans son rapport. En revanche, s’est-il aussi alarmé, le concept de « responsabilité de protéger » figure bien dans le rapport, d’autant plus qu’il y figure comme « condition préalable à la promotion du bien-être humain » qui « garantirait la stabilité des systèmes politiques ».
Le concept, a souligné le représentant, est toujours en discussions. Qui a donné au personnel du Secrétariat le mandat de le promouvoir?, s’est étonné le représentant. Ce concept, s’est-il emporté, qui n’est qu’une variante sophistiquée du « droit d’ingérence humanitaire » sape les principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.
Sans ces principes, a dit craindre le représentant, les pays en développement seraient à la merci des « puissances impériales ». L’ONU, a-t-il ajouté, est le reflet du caractère injuste et inéquitable des relations internationales. Il est temps de faire en sorte qu’elle ne devienne pas l’instrument des puissants et qu’elle exprime plutôt les intérêts de tous les pays, notamment des pays en développement
M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a d’abord parlé de la mise en œuvre des OMD, en se montrant las d’entendre de généreuses promesses jamais suivies d’effet, alors que ces promesses sont prises au sérieux par les pays en développement qui planifient leurs programmes en fonction. L’Africain, a-t-il dit en paraphrasant à son tour le Secrétaire général, n’a besoin ni de pitié ni de charité. Il a ensuite abordé la question des changements climatiques, en voulant que l’on exploite l’élan de Copenhague pour parvenir à un instrument juridiquement contraignant à Cancún. En abordant son dernier point, le maintien de la paix, le représentant a estimé que bien que des progrès aient été faits dans la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales d’Afrique, beaucoup reste encore à faire pour mettre en œuvre le rapport Prodi sur le Chapitre VIII de la Charte.
Pour conclure, il a déclaré que si son pays ne veut en aucun cas voir l’Assemblée générale usurper le rôle du Conseil de sécurité, il pense néanmoins qu’une coopération renforcée entre ces deux organes améliorerait la qualité des réponses aux crises internationales. Il a aussi appuyé l’élargissement des deux catégories de membres du Conseil, pour corriger une « injustice historique ».
M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a, compte tenu de l’impact de la crise économique et financière, estimé que le développement ne doit pas être mesuré en fonction des chiffres de la croissance mais par sa capacité réelle à assurer une croissance équilibrée, inclusive, verte et intégrée. Au sein de l’ANASE, l’intégration régionale devrait diminuer les écarts de croissance et assurer le développement. La Thaïlande continue d’appeler à un partenariat encore plus étroit entre l’ANASE et les Nations Unies. M. Sinhaseni a par ailleurs réitéré son appel à l’élargissement de la composition de la Conférence du désarmement.
En matière des droits de l’homme, la création d’une Commission intergouvernementale de l’ANASE reflète la détermination de la région. Le soutien des Nations Unies dans cet effort peut faire avancer cette cause dans la région et au-delà. La Thaïlande se réjouit de la création d’ONU-Femmes et soutient l’initiative des Nations Unies pour assurer une représentation plus égalitaire dans le système.
Enfin, le représentant thaïlandais a exprimé sa conviction que les États Membres doivent être étroitement consultés et tenus informés du travail et des initiatives du Secrétariat et des fonds et programmes de l’ONU, en particulier quand les changements impliquent la création de nouveaux mandats, la prorogation d’autres, le lancement de nouveaux concepts et la définition de leurs modalités d’application.
Sans une compréhension commune de la direction que prend l’Organisation et sans l’appui des États Membres, les changements peuvent, malgré les bonnes intentions, avoir des conséquences inattendues et se révéler préjudiciables au travail de l’Organisation. La représentante a aussi souligné que les Nations Unies ne peuvent pas et ne doivent pas tout faire. Elles doivent établir des priorités et travailler étroitement avec les États Membres et les autres partenaires, a conclu M. Sinhaseni.
M. MUSTAFA ELHOSSEIN ELSHAREEF (Soudan) a rappelé le rôle éminent joué par les Nations Unies dans le domaine de la paix, particulièrement au Soudan où deux opérations sont en cours. Le représentant a salué le travail d’ores et déjà effectué, notamment dans la perspective du référendum d’autodétermination au Sud-Soudan qui doit avoir lieu en janvier 2011. Il a ensuite appelé les Nations Unies à jouer leur rôle dans la mise en œuvre de l’Accord de paix global de 2005, en coopération avec l’Union africaine et le Soudan, avant d’ajouter que la situation sur le terrain s’améliore. Concernant les entraves aux mouvements des membres de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) qui ont pu être constatées, le représentant a expliqué qu’elles sont le résultat d’éléments criminels. Il a ensuite rappelé que les négociations politiques se poursuivaient toujours à Doha. « Le Soudan est attaché à la paix et à la bonne conduite du référendum du 7 janvier 2011 », a-t-il assuré.
Relevant que la reprise économique ne profitait pas aux plus pauvres du monde, Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, a engagé la communauté internationale à rétablir des programmes humanitaires authentiques et des systèmes financiers qui placent l’être humain en leur centre plutôt qu’à leur service. En ces temps de crise, la mobilisation de l’aide publique au développement ne serait pas un obstacle insurmontable, a-t-il dit, si les pays réaffectaient leurs ressources des programmes destinés à détruire vers les programmes visant à assurer vie et développement.
Il a rappelé qu’en 2007, les dépenses en armements s’élevaient à 1 300 milliards de dollars. Cette capacité sans fin à trouver des fonds pour les programmes militaires souligne, si besoin était, la nécessité pour les dirigeants de recentrer leurs priorités et leurs engagements financiers, a notamment estimé le représentant qui s’est dit troublé par le fait que 1,4 milliard de personnes vivent aujourd’hui avec moins de 1,25 dollar par jour.
Selon Mgr Chullikatt, l’interconnexion grandissante de la communauté internationale exige une autorité politique internationale capable de guider la coopération internationale et de réagir à la crise économique. La promotion du développement et le renforcement de la coopération entre États exige un engagement en faveur des droits de l’homme « fondamentaux et authentiques » qui respect la vraie nature de la personne.
Citant parmi ces droits le droit fondamental à la vie, le représentant a estimé que les concepts de santé reproductive et de droits sexuels qui intègrent l’accès à l’avortement et à d’autres formes de services voués à la destruction de la vie participent de la logique erronée d’une culture de la mort plutôt que d’une culture respectueuse de la vie.
Prônant la tolérance, il a appelé à une révision de la diffamation religieuse pour pouvoir condamner l’intolérance religieuse et l’incitation à la violence sans compromettre la liberté religieuse. Après avoir lancé un appel à la solidarité universelle, le représentant du Saint-Siège a estimé que davantage d’attention devait être accordée au rôle que jouent les organisations religieuses caritatives dans les situations d’urgence.
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