Pour le document final de la Conférence de haut niveau tenue à Nairobi, la coopération Sud-Sud est « un partenariat entre égaux fondé sur la solidarité »
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Conférence de haut niveau
sur la coopération Sud-Sud
Plénière – Dernière journée
5e séance – après-midi
POUR LE DOCUMENT FINAL DE LA CONFÉRENCE DE HAUT NIVEAU TENUE À NAIROBI, LA COOPÉRATION SUD-SUD EST « UN PARTENARIAT ENTRE ÉGAUX FONDÉ SUR LA SOLIDARITÉ »
(Publié tel que reçu)
NAIROBI, 3 décembre -- La Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud, qui se tenait à Nairobi depuis mardi, le 1er décembre, a achevé cet après-midi ses travaux en adoptant par consensus un Document final* qui souligne les possibilités sérieuses offertes par la coopération Sud-Sud aux pays en développement dans leur recherche individuelle et collective d’une croissance économique soutenue et d’un développement durable.
En effet, note le Document, depuis la Conférence de Buenos Aires de 1978, le dynamisme économique croissant de certains pays en développement a insufflé un regain d’énergie à la coopération Sud-Sud dans le cadre d’initiatives d’intégration régionale, comme la création à l’échelle régionale de marchés communs et d’unions douanières, la mise en place de cadres institutionnels et réglementaires, ainsi que de réseaux interétatiques de transports et de communication. Cette coopération Sud-Sud peut aussi prendre la forme de partage de connaissances et de données d’expérience, de formation, de transfert de technologie, de coopération financière et monétaire et de contributions en nature entre les pays qui y prennent part.
La coopération Sud-Sud, est-il stipulé dans le Document, est « une entreprise commune de peuples et pays du Sud » née d’expériences et de sympathies partagées, et régie par les principes de la souveraineté et de l’appropriation nationale, en l’absence de toute condition. La coopération Sud-Sud ne doit pas être envisagée comme une forme d’aide publique au développement (APD), rappelle le texte, mais comme « un partenariat entre égaux fondé sur la solidarité ».
Si les États Membres de l’ONU disent apprécier la solidarité des pays à revenu intermédiaire à l’égard d’autres pays en développement, ils prennent cependant note du fait que nombre de pays en développement continuent de se heurter à d’importantes difficultés et « sont mal partis pour atteindre les objectifs de développement arrêtés au niveau international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ».
Le Document final de la Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud invite donc les pays développés à apporter leur appui à la coopération Sud-Sud dans le cadre de la coopération triangulaire, notamment en matière de développement de capacités. Elle encourage aussi les pays en développement à mettre au point des systèmes d’évaluation des programmes de coopération et à améliorer la collecte de données à l’échelle nationale.
Enfin, le Document réaffirme le rôle primordial de l’Organisation des Nations Unies et de ses fonds, programmes, organismes spécialisés et commissions régionales en matière de soutien et de promotion de la coopération entre pays en développement, tout en rappelant que chaque pays est responsable au premier chef de son développement. L’adoption du texte a été saluée par les représentants du Soudan (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), de la Suède (au nom de l’Union européenne) et de l’Inde (au nom du Groupe des États d’Asie).
Dans son discours de clôture, le Président du Comité de haut niveau sur la coopération Sud-Sud, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, du Qatar, a formé le vœu que la stratégie révisée pour la coopération Sud-Sud, qui a été demandée par le Comité de haut niveau, serait formulée sur la base des délibérations de cette Conférence et aiderait à la formulation d’un nouveau cadre de politiques pour la coopération Sud-Sud qui soit en phase avec les nouvelles exigences qu’impose le XXIe siècle.
Sur cette lancée, le Vice-Président du Kenya, M. Kalonzo Musyoka, a affirmé que ce siècle serait celui de l’Afrique, un continent pour lequel la coopération Sud-Sud est un important instrument. En témoigne, a-t-il dit, l’exemple des pays de la communauté d’Afrique de l’Est (CAE), qui viennent de signer récemment un protocole pour l’établissement d’un marché commun des pays de la région.
Quant à la Secrétaire générale de la Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud et Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Mme Helen Clark, elle a estimé, par la voix de son adjointe, Mme Amat Al-Alim Alsoswa, que les trois journées qu’a duré la Conférence avaient mis en évidence l’importance d’élargir les partenariats existants au secteur privé, à la société civile, et aux organisations intergouvernementales et multilatérales. « Les défis auxquels la communauté internationale fait face sont trop nombreux et trop importants pour qu’on essaie de les relever individuellement », a-t-elle déclaré aux participants de la Conférence.
Parallèlement à son débat général, la Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud a tenu deux tables rondes, dont les conclusions et recommandations ont été résumées lors de la séance de clôture aujourd’hui. Présenté par le représentant de l’Islande, le résumé de la première table ronde a indiqué qu’elle portait sur le renforcement du rôle du système des Nations Unies dans l’appui à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire. Au cours des échanges, plusieurs intervenants ont mis l’accent sur la contribution que pouvaient apporter à la résolution de cette question les bureaux hors-Siège de l’ONU et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Le représentant du Yémen a fait un résumé de la seconde table ronde, qu’il avait présidée, et dont le sujet était les complémentarités, spécificités, difficultés et possibilités de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire. À cette occasion, des participants ont souligné que la coordination des politiques avec les partenaires du Nord était nécessaire pour élaborer des stratégies sur des questions aussi vitales que celle de la lutte contre les changements climatiques.
Les délégations participant à la Conférence en ont adopté le rapport** des travaux en fin de séance.
* A/CONF.215/1
** A/CONF.215/L.3
CONFÉRENCE DE HAUT NIVEAU DES NATIONS UNIES SUR LA COOPÉRATION SUD-SUD
Rappel des travaux de la Conférence
C’est dans un contexte de crises multiples et dans une conjoncture mondiale marquée par les impacts de la crise économique et financière et les effets négatifs des changements climatiques que la Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud s’est ouverte mardi, le 1er décembre, en matinée, au siège régional africain des Nations Unies à Nairobi, au Kenya. Ont pris part à l’ouverture de la Conférence, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Asha-Rose Migiro, et le Premier Ministre du Kenya, M. Raila Amolo Odinga.
Convoquée du 1er au 3 décembre 2009 par l’Assemblée générale, et présidée par le Ministre de la planification du Kenya, M. Wycliffe Oparanya, la Conférence a été marquée par la tenue d’un débat général de haut niveau au cours duquel sont intervenues 45 délégations - dont celles du Soudan, qui s’est exprimée au nom du Groupe des 77 et de la Chine; de la Suède, porte-parole des États membres de l’Union européenne (UE) et des pays associés à cette entité; de l’Égypte, parlant au nom du Mouvement des non-alignés; et du Népal, représentant les pays les moins avancés (PMA). Ces délégations ont fait une évaluation de la coopération Sud-Sud et des résultats qu’elle a permis d’obtenir en matière de développement depuis l’adoption du Plan d’action de Buenos Aires, en 1978. Les délégations ont aussi exploré les pistes et les directions que les États devraient prendre, après la rencontre de Nairobi, en matière de coopération Sud-Sud.
Dans le discours liminaire qu’elle a prononcé à l’ouverture de la Conférence, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Asha-Rose Migiro, a estimé que grâce à cette forme de coopération, « de nouveaux pôles de croissance étaient apparus au Sud, signalant l’émergence d’une communauté de pays dotés d’une puissance économique et d’un potentiel formidables qui leur permettent de promouvoir leur propre développement ». De nombreuses délégations ont souligné la nécessité de parvenir, en plus de la promotion de la coopération Sud-Sud, à une meilleure complémentarité entre les coopérations Sud-Sud et Nord-Sud, la première citée ne pouvant se substituer à la seconde. Certaines ont estimé qu’il est indispensable d’établir et de promouvoir de nouvelles formes de coopération au niveau régional ou sous-régional, et d’assurer une meilleure coordination des investissements dans le domaine du développement. Les délégations ont noté le potentiel de croissance qu’a le secteur commercial des pays du Sud, qui a représenté 20% du total des échanges commerciaux mondiaux en 2007.
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