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CPSD/436

La Commission scrute le « Nouvel Horizon » des opérations de maintien de la paix et rappelle les prérogatives de l’Assemblée en matière de réforme

26/10/2009
Assemblée généraleCPSD/436
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

Soixante-quatrième session

16eséance – matin


L A COMMISSION SCRUTE LE « NOUVEL HORIZON » DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ET RAPPELLE LES PRÉROGATIVES DE L’ASSEMBLÉE EN MATIÈRE DE RÉFORME


La Commission des questions politiques spéciales et de décolonisation (Quatrième Commission) a commencé aujourd’hui son débat général sur le « Nouvel Horizon », le document « officieux » que les Secrétaires généraux adjoints aux opérations de maintien de la paix et de l’appui aux missions ont présenté vendredi dernier.


Le document consacre « un partenariat renouvelé » entre toutes les parties prenantes pour faire des opérations de maintien de la paix qui, ces dernières années, ont gagné en nombre et en complexité, un instrument plus efficace.  Le « Nouvel Horizon » constitue une nouvelle occasion de renforcer les opérations face aux défis qui émergent depuis la parution du rapport Brahimi*, a estimé le représentant du Japon et Président du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur la réforme des opérations de maintien de la paix.


Déjà, dans son rapport, Lakhdar Brahimi, alors Conseiller spécial du Secrétaire général, dénonçait une trop grande lenteur, des lourdeurs administratives excessives, un manque de moyens et une trop grande fragmentation des tâches dans les efforts de maintien de la paix. 


Sachant que le Conseil de sécurité a eu la primeur du « Nouvel Horizon » le 29 juin dernier, de nombreuses délégations ont tenu à souligner que les discussions sur la réforme des opérations relèvent des prérogatives de l’Assemblée générale et de son Comité spécial (C34). 


Aussi, le représentant de l’Algérie a-t-il prévenu que « le débat, engagé dans des cercles fermés, a introduit un élément de confusion, voire de suspicion qui ne sert pas les objectifs de rassemblement et de communauté de vision si nécessaires au succès des débats ».  


Un consensus autour de ce projet est indispensable, ont renchéri plusieurs délégations sur une entreprise qui concerne 17 opérations dans le monde et une centaine de pays qui ont fourni 115 000 militaires et civils.  Annonçant que son pays est sur le point de déployer 1 335 militaires et 200 policiers supplémentaires, le représentant du Népal a insisté sur le fait qu’il serait de l’intérêt de tous de définir les paramètres et les normes du concept « d’opération robuste » défendu dans le « Nouvel Horizon ». 


Dans ce contexte, plusieurs délégations ont estimé que la « robustesse » d’une opération devrait se juger à l’aune de sa capacité à protéger les civils.  La protection des civils, a averti le représentant du Japon, est l’un des mandats les plus importants mais aussi les plus difficiles, comme l’ont montré les situations en République démocratique du Congo (RDC) et au Darfour.


Il a prôné la conjugaison de plusieurs mesures, telles que la mobilité des unités, la communication avec les populations locales et la création de normes opérationnelles, entre autres, pour la coordination avec les agences humanitaires et les ONG.  Il ne faut pas oublier, a-t-il ajouté, que le renforcement des capacités de l’armée et de la police du pays hôte ainsi que celui de l’état de droit, par la réforme du secteur de la sécurité, peuvent considérablement alléger le fardeau des Casques bleus.


Les orateurs suivants se sont exprimés: Suède, Maroc, Mexique, Thaïlande, Jamaïque, Norvège, Algérie, République arabe syrienne, Soudan, Cuba, Afrique du Sud, Israël, Pérou, Japon, Népal, Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Liban.  Les représentants libanais et syrien ont en outre exercé leur droit de réponse.


La Quatrième Commission se réunira mardi matin, à 10 heures, pour poursuivre son débat portant sur la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects. 


* Rapport du Groupe d’étude, dirigé par Lakhdar Brahimi, sur les opérations de paix de l’ONU (A/55/305-S/2000/809). 


ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS


Débat général


M. ANDERS LIDÉN (Suède) au nom de l’Union européenne (UE), a souligné que l’UE soutenait fermement les efforts des Nations Unies pour améliorer les opérations de maintien de la paix.  Retenant des exposés faits par les Secrétaires généraux adjoints que « les défis posés par l’échelle et la complexité croissantes des opérations nécessitent une réponse stratégique et coordonnée de la communauté internationale », le représentant a estimé qu’un « nouveau consensus » est indispensable.  L’UE se félicite donc des recommandations contenues dans le document de travail « Nouvel Horizon ».


Par ailleurs, a poursuivi le représentant, l’UE appelle le Conseil de sécurité et le Secrétariat de l’ONU à développer les procédures de consultation avec les pays contributeurs de troupes.  Des initiatives doivent être entreprises pour améliorer la gestion des missions à tous les niveaux.  L’Union européenne, a encore dit le représentant, est convaincue que le défi central pour parvenir à un maintien de la paix efficace est de renforcer les synergies entre le maintien lui-même et la consolidation de la paix.  « Il nous faut bâtir un consensus plus fort entre maintien de la paix robuste et protection des civils », a aussi souligné M. Lidén. 


Il a ajouté que l’ONU devait encore élaborer une orientation stratégique pour une politique nouvelle, le document « Nouvel Horizon » y contribuant.  Il a conclu en soulignant qu’en dépit des efforts collectifs, il restait encore beaucoup à faire pour pleinement mettre en œuvre les recommandations du rapport Brahimi et l’Agenda 2010.  Le « Nouvel Horizon » constitue un nouveau point de départ prometteur, à cet égard.


S’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, Mme SAADIA EL ALAOUI (Maroc) a réitéré son engagement en faveur du rapport Brahimi, à quelques mois de son dixième anniversaire.  Elle s’est dite favorable à un échange de vues sur les aspects politiques clefs des opérations de maintien de la paix actuelles et futures.  Les efforts des États Membres doivent être rationnalisés pour établir une stratégie cohérente, a-t-elle souhaité.  Elle a, à cet égard, apporté son soutien au débat sur le projet « Nouvel Horizon » qui défend un nouveau partenariat.  Ce projet est présenté comme un processus évolutif, a-t-elle souligné en appelant le Comité des 34 à fixer les actions et les recommandations afin d’assurer un meilleur processus de planification du projet. 


Le C34 doit être engagé dans les débats afin de fournir une orientation stratégique et permettre au Département des opérations de maintien de la paix d’atteindre ses objectifs et de servir ainsi les missions de la manière la plus efficace possible.  Dans ce cadre, la représentante a jugé essentiel que les Casques bleus soient bien formés pour bien s’acquitter de leurs responsabilités.  Le Mouvement des pays non alignés souhaite que les pays contributeurs de troupes partagent leur expérience et leur savoir-faire avec les nouveaux fournisseurs de contingents.  


M. CLAUDE HELLER (Mexique), au nom du Groupe de Rio, a estimé impératif de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la capacité opérationnelle et la structure organisationnelle des opérations de maintien de la paix.  Pour répondre aux défis actuels, il est nécessaire de renforcer la coordination et l’interaction entre les différentes parties impliquées, du Secrétariat au Comité des 34, en passant par la Cinquième Commission et le Conseil de sécurité.  S’agissant du document « Nouvel Horizon », le Groupe de Rio, a assuré le représentant, est disposé à débattre des propositions dans le cadre du C34.


M. Heller a rappelé que 87% des personnels déployés dans le cadre des opérations de maintien de la paix étaient fournis par des pays en développement.  Cela exige donc, en a-t-il conclu, une implication impérative et significative dans tous les aspects et à toutes les étapes de chacune des opérations.  Il est impératif, en particulier, de maintenir un échange substantiel sur toutes les questions opérationnelles s’agissant des mandats des missions qui doivent par ailleurs être clairs et réalisables.  Les capacités doivent être adaptées, les directives claires et appropriées, et les ressources financières et logistiques à la hauteur des besoins, et ce, sans oublier la formation du personnel, a-t-il rappelé. 


Le Groupe de Rio, a poursuivi le représentant, répète que l’Assemblée générale est l’instance intergouvernementale appropriée pour la formulation et l’évaluation des politiques et directives concernant les missions de maintien de la paix.  Il est, par conséquent, le seul forum légitime pour établir les normes du système de l’ONU.  Après s’être inquiété du montant significatif des arriérés dus aux pays contributeurs de troupes, M. Heller a appelé le Secrétariat à régler ce problème au plus vite.  Enfin, a-t-il dit, le Groupe de Rio réaffirme son appui à la poursuite de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) tant que celle-ci se révélera nécessaire et en accord avec les souhaits du Gouvernement et du peuple haïtiens.


S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), M. NOPADON MUNGKALATON (Thaïlande) a débuté son propos en soulignant l’importance pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies de respecter les principes de souveraineté, d’égalité, d’indépendance politique, d’intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays.  Aujourd’hui les opérations de maintien de la paix se déroulent dans des contextes qui présentent des risques de plus en plus élevés, a reconnu le représentant.  Il a indiqué que l’ANASE est prête à entamer des consultations sur le « Nouvel Horizon ».


Il a poursuivi en appelant à ce que les Casques bleus disposent d’un appui logistique fiable et opèrent dans un cadre politique clair pour que leur mission soit la plus efficace possible dans un environnement souvent hostile.  Les mandats doivent être clairs, a insisté le représentant, et les opérations doivent être financées de manière adéquate.  Déplorant le décès récent d’un Casque bleu thaïlandais, le représentant a souhaité, à cet égard, que le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Département d’appui aux missions (DAM) fassent la lumière sur cette affaire.  


Rappelant ensuite les trois étapes des interventions de l’ONU à savoir la prévention des conflits, le maintien de la paix et la reconstruction après conflit, il a jugé important que les mandats soient régulièrement révisés.  Il a également demandé la mise en place d’un mécanisme efficace pour procéder, élaborer et mettre des stratégies de retrait lorsque l’heure a sonné.


M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné l’appui de ces pays à la résolution du Conseil de sécurité prorogeant d’une année le mandat de la MINUSTAH.  La CARICOM, qui contribue à un certain nombre de projets en Haïti, appelle la communauté internationale à continuer à soutenir ce pays dans ses efforts pour édifier un État sur des fondations stables.  Alors que la tendance actuelle est d’assister à une augmentation plutôt qu’à une baisse des besoins en matière de maintien de la paix, la CARICOM est disposée à participer activement au débat autour des propositions du document de travail « Nouvel Horizon ».  Elle réaffirme la primauté du Comité des 34 en tant que « seule instance de l’ONU mandatée pour dresser un bilan global des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects ».  M. Wolfe a exprimé l’espoir que « l’esprit de coopération et la souplesse » qui ont caractérisé le travail du C34 cette année se poursuivraient.


Le maintien de la paix étant la seule option disponible pour la communauté internationale dans sa quête d’une paix durable, la CARICOM rappelle qu’elle a toujours affirmé la nécessité pour la communauté internationale de s’attaquer aux racines des conflits à savoir la pauvreté, la compétition face à l’insuffisance des ressources, le chômage et la violation systématique des droits de l’homme, entre autres choses.  Il est aussi nécessaire de développer des systèmes de veille, de pré alerte et de réponses rapides, a-t-il souligné.  Tout cela implique notamment que les pays développés mettent pleinement en œuvre leurs engagements en matière d’assistance et de financement. 


M. Wolfe a enfin évoqué le problème posé par le fait que certains pays, dont ceux de la CARICOM, étaient désormais classés comme pays à revenu intermédiaire, ce qui implique une participation financière accrue aux opérations de maintien de la paix.  Or, a rappelé le représentant, ces pays étant frappés de plein fouet par la crise, ils sont incapables de faire face à ces obligations.  On ne peut s’attendre à ce que des économies modestes et vulnérables supportent un fardeau équivalent à celui des pays développés, a-t-il plaidé.


Commentant à son tour le « Nouvel Horizon », M. MORTEN WETLAND (Norvège) a appelé à une nouvelle alliance qui exige effectivement une réforme.  La protection des civils doit être au cœur du processus « Nouvel Horizon », a-t-il argué, en promettant la contribution de son pays à toute initiative visant à améliorer le système logistique des Nations Unies.  La Norvège, a-t-il annoncé, a décidé de financer le projet du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) sur un cadre stratégique pour les forces de police des opérations.  Le « Nouvel Horizon », associé au rapport du Secrétaire général paru au mois de juin, constitue une base solide qui doit permettre d’avancer dans le renforcement des capacités des Nations Unies à maintenir la paix et la sécurité internationales, a conclu le représentant.   


M. MOHAMED SOFIANE BERRAH (Algérie) a souligné que le document « Nouvel Horizon » constituait une « démarche globale et articulée ».  L’Algérie est déterminée à faire avancer les discussions au sein du C34.  « Nous espérons qu’un certain nombre d’orientations pourront y être adoptées, surtout que certaines mesures proposées dans le document bénéficient déjà d’un appui unanime ».  Le représentant a dit son intention d’apporter « un appui à toute proposition tendant à ce que l’examen de ce document puisse se réaliser dans un cadre transparent et inclusif ». 


Si toutefois les éléments présentés dans « Nouvel Horizon » semblent « particulièrement encourageants, « le débat, engagé dans des cercles fermés, a introduit un élément de confusion, voire de suspicion, a tranché le représentant, en estimant qu’un tel élément « ne sert pas les objectifs de rassemblement et de communauté de vision si nécessaires dans la conduite des opérations de maintien de la paix et au succès de nos débats ».  Pour l’Algérie, « une clarification du concept s’impose donc ». 


Le représentant a enfin évoqué le rôle de l’Union africaine (UA) dans le cadre du partenariat avec les organisations régionales « où il reste encore beaucoup à faire en termes de partage des rôles et de définition des modalités d’intervention en étroite collaboration avec le Conseil de sécurité.  Mais, « loin d’être suffisantes pour justifier une autonomie complète, les actions de l’UA butent encore sur le manque de ressources et sur des faiblesses capacitaires ».  L’Algérie estime qu’il convient donc de redoubler d’efforts pour accompagner solidement les initiatives africaines: « Tout le monde y gagnerait » en effet.


M. MANAR TALEB (République arabe syrienne) a indiqué que les opérations de maintien de la paix ont prouvé leur efficacité, notamment en accomplissant diverses missions telles que le contrôle régulier des accords de cessez-le-feu.  Ces opérations ne doivent pas être un substitut mais une mesure provisoire afin d’empêcher l’aggravation des conflits, a dit le représentant.  Cela nécessite, selon lui, d’aborder la question des conflits d’une manière sérieuse et objective.  La Syrie est attachée aux opérations de maintien de la paix, au déploiement rapide, au recrutement d’un personnel efficace et au paiement des arriérés financiers, notamment aux pays contributeurs de troupes, a expliqué le représentant. 


Par ailleurs, les opérations de maintien de la paix doivent respecter le mandat qui leur incombe dans le respect des principes de la Charte des Nations Unies, a poursuivi M. Taleb.  Il a souhaité que les mandats soient précis, clairs, viables, fiables et crédibles.  Concernant le projet « Nouvel Horizon », la Syrie, a-t-il dit, est prête à toutes discussions sur tous les aspects de cette question.  Le représentant a par ailleurs souhaité que des mesures soient prises pour renforcer la sécurité des bureaux régionaux des Nations Unies.  Il a dénoncé l’agression répétée par Israël du centre régional de Cana. 


M. MOHAMED KHEIR MOHAMED ANAN (Soudan) a souligné que les efforts entrepris en matière de maintien de la paix devaient s’accompagner d’efforts visant à s’attaquer aux racines des conflits, particulièrement dans les pays les moins avancés (PMA).  Il a renouvelé l’engagement de son pays à respecter les diverses résolutions du Conseil de sécurité et à œuvrer dans le cadre du Mécanisme tripartite des Nations Unies relatif à l’Opération hybride Union africaine-ONU au Darfour (MINUAD).  Si l’on a constaté une cessation des hostilités, les agissements de certains groupes armés ou tribaux entretiennent une instabilité résiduelle, a-t-il affirmé.  Il a rappelé les efforts « très importants » qui ont mis un terme à un conflit de 20 ans au Sud-Soudan.  Il a aussi rappelé le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États et a souligné que les opérations de maintien de la paix devaient demeurer ce qu’elles étaient, « des opérations de maintien de la paix et rien d’autre ».  On doit, a-t-il insisté, se garder de se servir des Nations Unies pour des objectifs politiques. 


Revenant aux relations de son pays avec la MINUAD, il a mis en garde contre la tentation de renvoyer dos à dos les autorités légitimes et les groupes rebelles, voire de les placer sur un pied d’égalité.  La Charte des Nations Unies doit être respectée à la lettre, a-t-il souligné.  L’implication des autorités nationales est d’autant plus cruciale que les missions de l’ONU n’ont pas pour vocation de demeurer éternellement dans un pays, a-t-il fait observer. 


Abordant les propositions formulées dans « Nouvel Horizon », il a qualifié ce document de « document positif », tout en soulignant que certains aspects devaient encore faire l’objet de discussions.  Il a souligné la nécessité d’un débat « clair et franc ». 


Mme REBECA HERNÁNDEZ TOLEDANO (Cuba) a noté que le maintien de la paix était l’activité de l’ONU qui était dotée du plus gros budget.  Elle a déploré que les opérations de la paix soient de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes.  Ces opérations, a-t-elle estimé, ne sauraient régler les causes sous-jacentes des conflits.  Elles ne sont pas un objectif en soi mais un arrangement provisoire destiné au service d’une stratégie à long terme pour le développement économique, a indiqué Mme Toledano.


Les opérations doivent respecter les buts et objectifs de la Charte, notamment l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, a ajouté la représentante.  À cet égard, a-t-elle souligné, les opérations doivent avoir des mandats clairement définis et avant leur déploiement, être dotées d’une stratégie de sortie tout aussi claire.


À l’approche du dixième anniversaire du rapport Brahimi, les initiatives prises par les États Membres et le Secrétariat ont été nombreuses pour renforcer et développer le maintien de la paix, a reconnu Mme Toledano.  Cuba, a-t-elle poursuivi, a examiné le « Nouvel Horizon » et est venu à la conclusion qu’il s’agit là d’un processus évolutif devant être analysé dans les détails.  Toutes les nouvelles initiatives doivent être menées de manière cohérente et tenir compte des processus antérieurs, a conclu Mme Toledano.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) s’est félicité du document « Nouvel Horizon » en espérant que l’on continuerait de s’inspirer du rapport Brahimi.  Il a souligné la nécessité d’améliorer la concertation entre les diverses parties prenantes et a rappelé que la protection des civils faisait partie intégrante des opérations de maintien de la paix.  L’Afrique du Sud soutient les efforts de l’ONU visant à renforcer sa coopération avec les organisations régionales; le partenariat avec l’Union africaine (UA) devant être renforcé, a-t-il dit.  Les missions des Nations Unies devraient toujours assurer la protection des droits de l’homme, ceux des femmes et des enfants en particulier, et le renforcement de la démocratie, a-t-il ajouté.  Les missions ne doivent pas être vues comme des panacées mais s’inscrire dans des processus globaux et multidimensionnels, a-t-il conclu.


M. DAVID WALZER (Israël) a souligné qu’en tant que membre du Comité des 34, Israël apporte son appui au Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et au Département d’appui aux missions (DAM).  Israël, a-t-il poursuivi, connaît les circonstances difficiles et délicates dans lesquelles opèrent les soldats de la paix.  À cet égard, a-t-il dit, Israël demeure engagé dans la mise en œuvre de la résolution 1701 et continue à apporter son appui à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).  À bien des égards, la FINUL a valeur de test pour la capacité de la communauté internationale de mettre en place une opération robuste. 


Le représentant a en effet estimé que l’explosion en juillet dernier d’un dépôt de munitions du Hezbollah au sud du fleuve Litani ne laisse aucun doute sur le réarmement actuel du Hezbollah dans cette partie du pays.  Il a aussi pointé du doigt l’explosion, il y a environ deux semaines, d’un bâtiment civil qui était, selon lui, un entrepôt d’armes du Hezbollah.  La réussite du mandat de la FINUL, a dit le représentant, dépend donc clairement de la mise en œuvre scrupuleuse de la résolution 1701.  Il a demandé un calendrier pour le désarmement et le démantèlement du Hezbollah et des autres groupes armés afin de supprimer la menace à la stabilité de la région.


M. GONZALO GUTIERREZ REINEL (Pérou) a tenu à mettre en relief l’expérience réussie de la MINUSTAH au sein de laquelle son pays est un acteur actif.  Il a rappelé que, outre le retour au calme, cette mission s’efforçait de répondre aux besoins urgents du peuple et du Gouvernement haïtiens.  Cela a donné une image et une « valeur sociale » à la MINUSTAH, a-t-il observé, avant de dire être conscient de la nécessité de continuer à travailler pour faire évoluer positivement les mandats des opérations de maintien de la paix.


M. NORIHIRO OKUDA (Japon) a fermement appuyé l’initiative « Nouvel Horizon » qui permettra de contribuer à la réflexion en cours.  Il a rappelé que depuis le mois de janvier, son pays dirige les discussions sur le fossé entre les mandats et leur mise en œuvre, dans le cadre du Groupe de travail du Conseil de sécurité.  Le Japon a commencé ces discussions, fermement convaincu de l’importance qu’il y a à formuler des « mandats clairs, crédibles et réalisables » et à les mettre en œuvre en les ajustant à la réalité sur le terrain, comme cela est suggéré dans le rapport Brahimi.  Au cours de la réunion du Groupe de travail, a indiqué le représentant, les participants ont soulevé de nombreuses questions, telles que la protection des civils, le renforcement des capacités des troupes, la coordination avec les activités de consolidation de la paix et la création de partenariats pour la mise en œuvre des mandats.  Ces questions, a-t-il dit, se chevauchent avec les piliers principaux du « Nouvel Horizon ». 


La protection des civils est l’un des mandats les plus importants mais aussi les plus difficiles, a prévenu le représentant.  Comme l’ont montré les situations en RDC et au Soudan, il est pratiquement impossible de couvrir de larges régions avec un personnel limité.  Dans ce contexte, nous devrions songer, a-t-il suggéré, à combiner plusieurs mesures, telles que le renforcement de la mobilité des unités et de la communication avec les populations locales, avec la création de normes opérationnelles, entre autres, pour la coordination avec les agences humanitaires et les ONG.  Il faut aussi reconnaître, a-t-il conclu, que le renforcement des capacités de l’armée et de la police du pays hôte ainsi que celui de l’état de droit, par la réforme du secteur de la sécurité, peuvent alléger le fardeau des opérations de maintien de la paix et permettre le succès des stratégies de sortie.  Le représentant a particulièrement insisté sur l’importance de la coordination entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et le Secrétariat.


M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) a estimé que le document « Nouvel Horizon » constitue une nouvelle opportunité de renforcer les opérations de maintien de la paix face aux défis émergents, particulièrement ceux apparus depuis le rapport Brahimi.  Depuis la publication de celui-ci en 2000, on tente pour la première fois de résoudre les nombreux problèmes posés par le maintien de la paix.  Il s’agit d’un « premier pas » pour l’ouverture de discussions fructueuses et pour bâtir un consensus plus large, a-t-il relevé.


Le Népal estime que l’ONU se trouve à la croisée des chemins en ce qui concerne la clarté des mandats et les limites du concept dit de « maintien de la paix robuste ».  Il serait donc de l’intérêt de tous de définir les paramètres et les normes de ce concept, a-t-il estimé, avant d’annoncer que son pays déploiera cette année 1 335 militaires et 200 policiers supplémentaires dans différentes missions dont la MINUAD, la MINURCAT et la FINUL.


Mme MARIE-JEANNE EBY, Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a évoqué certains des domaines dans lesquels les missions de maintien de la paix pourraient contribuer à renforcer la protection des civils.  Tout d’abord, les Casques bleus peuvent, grâce à leurs capacités militaires, avoir une influence significative sur le comportement de ceux qui sont impliqués dans la violence armée.  En second lieu, dans certains cas, ils peuvent intervenir militairement pour empêcher de graves violations des droits de l’homme.  Par ailleurs, les Casques bleus peuvent activement contribuer à établir un environnement sûr dans lequel opèrent les organisations humanitaires et où le règne de la loi peut être rétabli, a-t-elle expliqué.  En outre, l’ONU et les pays contributeurs de troupes partagent la responsabilité de faire en sorte que, lorsque des violations sont commises, toutes les mesures nécessaires soient prises pour punir les responsables et prévenir d’autres violations.  Cela suppose qu’outre leur capacité militaire, les opérations de maintien de la paix aient aussi des compétences en matière de droit international humanitaire.


Droits de réponse


Notant les préoccupations d’Israël face à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, le représentant du Liban a argué qu’Israël a nui, à plusieurs reprises, aux troupes de la FINUL.  Concernant les explosions mentionnées par le représentant israélien, il a rappelé qu’il avait été conseillé à la FINUL de ne pas s’approcher de ce site.  Décrivant le Hezbollah comme un mouvement de libération et de protection locale, le représentant a estimé que si Israël veut parler d’un calendrier, il devrait d’abord parler de celui qui mettra un terme à l’occupation. 


À son tour, le représentant de la Syrie a dénoncé les mensonges de la « puissance occupante » qui entrent dans la campagne menée pour détourner l’attention des atrocités commises par Israël dans les territoires arabes occupés.  Israël, a-t-il poursuivi, souhaite que la FINUL s’acquitte de mettre en œuvre la résolution 1701 alors que ce pays ne cesse de violer cette résolution. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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