La Quatrième Commission souligne l’importance de la coopération régionale dans l’utilisation pacifique de l’espace
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Quatrième Commission
Soixante-quatrième session
12eséance – après-midi
L A QUATRIÈME COMMISSION SOULIGNE L’IMPORTANCE DE LA COOPÉRATION RÉGIONALE DANS L’UTILISATION PACIFIQUE DE L’ESPACE
Les panélistes invités soulignent l’utilité de l’observation spatiale dans la prévention des épidémies
La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a tenu cet après-midi une Table ronde sur la coopération internationale pour l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique en examinant cette question sous l’angle de ses retombées dans le domaine de la santé.
Le Président du Comité de l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), M. Ciro Arévalo Yepes (Colombie), qui présidait la Table ronde, a souligné l’importance fondamentale de la coopération régionale alors que s’élargit le cercle des pays disposant de capacités spatiales. L’application des technologies spatiales dans la lutte contre les épidémies est appelée à devenir un « outil important », a en effet souligné le Président du Comité. L’observation depuis l’espace facilite l’intégration de données environnementales pour prédire la propagation de maladies liées à l’eau telles que le paludisme, le choléra et la dysenterie, principaux facteurs de morbidité dans le monde en développement. L’accès à la technologie spatiale est crucial pour les pays en développement, a souligné la délégation du Brésil.
Mme Mazlan Othman, Directrice du Bureau des affaires spatiales de l’ONU, a souligné pour sa part que les images par satellite permettaient d’identifier, en faisant abstraction des frontières, les régions qui étaient à haut risque en cas d’épidémie. Les données par satellite permettent d’identifier l’étendue des risques, a-t-elle indiqué. Pour sa part, Mme Juli Trtanj, de l’Administration océanique et atmosphérique des États-Unis (NOAA), a souligné la nécessité d’un système d’alerte rapide. Elle a cité l’exemple du phénomène « El Nino » qui a pu être prévu six mois avant son apparition.
Outre les intervenants cités, la délégation du Chili s’est exprimée dans le cadre de la Table ronde.
La Quatrième Commission entamera demain, mercredi 21 octobre à 15 heures, son débat général sur les utilisations pacifiques de l’espace.
COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE (A/64/20)
Table ronde sur le thème « L’espace pour la santé mondiale – Les techniques spatiales et les pandémies »
M. CIRO AREVALO YEPES, Président du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), a introduit la Table ronde sur les retombées de la recherche spatiale sur les questions de santé. Il a indiqué qu’il y avait 1 400 maladies contagieuses dans le monde dont certaines constituent la plus importante cause de décès dans les pays en développement. La moitié de la population mondiale vit dans des zones endémiques. Le paludisme, à lui seul, affecte 300 millions de personnes chaque année et en tuent au moins un million. D’autres maladies, en particulier les infections transmises par l’eau, et donc par les intempéries, ou bien celles résultant des changements climatiques comme la méningite et le choléra, entraînent des perturbations massives dans la vie des sociétés, a-t-il rappelé.
M. Arévalo Yepes a rappelé que les institutions chargées de la gestion des catastrophes devraient s’adapter à un nombre grandissant de catastrophes naturelles causées par les sécheresses et les inondations. Les changements climatiques risquent d’aggraver davantage la situation. Par conséquent, l’application des technologies spatiales dans la lutte contre les épidémies est appelée à devenir un « outil important », a-t-il dit. L’observation depuis l’espace facilite l’intégration de données environnementales dans la prédiction de la diffusion des maladies, a-t-il expliqué. M. Arévalo Yepes a rappelé qu’après le paludisme, des maladies liées à l’eau telles que le choléra et la dysenterie étaient les principaux facteurs de morbidité dans le monde en développement. La nécessité de veiller à la santé mondiale des générations actuelles et futures figure parmi l’un des défis principaux des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il rappelé. Les politiques nationales spatiales doivent mieux intégrer les synergies possibles, ce qui suppose une plus grande coopération sur les plans nationaux et internationaux, tout en évitant les doubles emplois, a-t-il conclu.
Mme JULI M. TRTANJ, Directrice du Programme « Oceans and human Health Initiative » de l’Administration océanique et atmosphérique des États-Unis (NOAA), a mis en avant le rôle important des technologies spatiales sur la gestion des risques en matière de santé et des catastrophes. Elle a cité le dernier rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui fait état de 39 nouvelles maladies contagieuses, de la réapparition de maladies telles que le choléra, la fièvre jaune, la méningite, et de la possible résurgence du virus du sida, du virus Ebola ou encore du Syndrome respiratoire aigu sévère (SARS). Ces maladies et les catastrophes naturelles ont un effet direct sur la mortalité, a expliqué la Directrice. « Nous essayons, a-t-elle ajouté, de comprendre les facteurs environnementaux, les changements climatiques et la manière dont ces facteurs affectent les écosystèmes ».
Outre les conséquences sur la mortalité, les changements climatiques et les effets multiples qui en découlent peuvent avoir un impact sur la santé, a poursuivi Mme Trtanj. Il faut prendre des mesures préventives pour réduire l’impact des changements climatiques, a-t-elle insisté. Elle a expliqué que son organisation est très active dans le domaine des changements climatiques, notamment grâce à ses capacités satellitaires qui permettent de gérer en temps réel les catastrophes et leurs conséquences. « Nous essayons d’utiliser les technologies spatiales pour notre travail sur le terrain », a-t-elle dit. Mme Trtanj a, par ailleurs, souhaité que l’élaboration d’un système d’alerte rapide soit accélérée, afin de prévenir les catastrophes et d’y faire face plus efficacement. Elle a, à cet égard, cité l’exemple du phénomène « El Nino » qui avait été prévu et anticipé six mois avant qu’il n’ait lieu grâce à un système technologique performant. Il faut utiliser les technologies de l’espace afin de lutter le mieux possible contre les risques et les catastrophes naturelles et les maladies, a-t-elle suggéré avant de conclure.
Mme MAZLAN OTHMAN, Directrice du Bureau des affaires spatiales de l’ONU, a souligné que l’impact des changements climatiques concernait aussi les maladies contagieuses et les risques d’infection qui peuvent s’en trouver aggravés. Le Bureau travaille aussi sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, précisant que les Objectifs 4, 5 et 6 relevaient particulièrement de son action. Le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme figurent au premier rang de ces pathologies, a-t-elle rappelé. Mme Othman a souligné que les images par satellite permettaient de prévoir, au-delà de l’existence des frontières, les régions qui sont à haut risque en cas d’épidémie. Une plate-forme satellitaire beaucoup plus performante que celle dont on dispose actuellement sera mise en place, ce qui permettra de prendre des décisions en toute connaissance de cause, a-t-elle annoncé.
Mme Othman a énuméré par ailleurs les diverses activités menées par le Bureau, évoquant un certain nombre de projets, en particulier celui sur la fièvre dengue ou sur la grippe aviaire. Les données par satellite permettent d’identifier l’étendue des risques, a-t-elle rappelé. Évoquant le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER), elle a indiqué que son travail reposait sur trois pôles, à Vienne, à Bonn et à Beijing. Elle a aussi évoqué une mission consultative technique au Burkina Faso avec l’assistance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi qu’une mission pilote de prévision des inondations en Namibie couplée avec les problèmes des maladies liées à l’eau.
M. GONZALEZ (Chili) a regretté l’absence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alors que sont évoquées les questions de santé. Il a félicité les conférenciers pour leur contribution. Il a cependant fait observer que ce n’était pas la première fois que l’on pouvait regretter l’absence d’une institution comptant un personnel nombreux où on aurait pu trouver un conférencier pour faire le voyage de Genève à New York.
Mme MARIA TERESA MESQUITA PESSÔA (Brésil) a souligné qu’il était important de tirer quelques conclusions en matière de politique générale à partir des constats dressés cet après-midi. L’accès à la technologie spatiale est crucial pour les pays en développement, a-t-elle fait observer. Le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER) fournit une partie de ce qui est nécessaire pour les applications spatiales mais il n’est pas le seul, a-t-elle rappelé.
Répondant à la représentante du Brésil, la Directrice du Programme « Oceans and human Health Initiative » de l’Administration océanique et atmosphérique des États-Unis (NOAA) a indiqué qu’il était parfois difficile d’organiser ces partenariats et qu’il était nécessaire de continuer à travailler car tout est possible.
S’adressant au représentant du Chili, la Directrice du Bureau des affaires spatiales de l’ONU a expliqué que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait été invitée à participer à cette Table ronde et avait confirmé sa présence. Mais, l’OMS a dû retirer sa demande au dernier moment, a-t-elle ajouté.
Le Président du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) a souligné, à l’issue de la Table ronde, que la question de la télésanté et de la télémédecine était extrêmement importante alors qu’elle est souvent considérée comme marginale. Il a mis l’accent sur l’importance de la participation des organismes régionaux sur toutes les questions d’intérêt spatial.
Intervenant ensuite pour présenter le rapport du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (A/64/20), le Président du Comité s’est demandé si le maximum était fait pour qu’aucun État ne reste en marge. Le rôle stratégique des Nations Unies est essentiel pour parvenir aux demandes à long terme de la communauté internationale. Le moment est donc venu de formuler des objectifs clairs tout en renforçant la coopération des États Membres, a-t-il souligné.
Il a rappelé que le dixième anniversaire de la Troisième Conférence des Nations Unies sur l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, connue sous l’acronyme UNISPACE III, était célébré cette année. Cette Conférence avait permis au COPUOS, par la mise en œuvre de ses recommandations, d’harmoniser un grand nombre des activités avec les Objectifs du Millénaire pour le développement. M. Arévalo Yepes a estimé que les résultats en étaient « impressionnants », ce qui justifie pleinement que l’on célèbre ce dixième anniversaire. Il a ainsi évoqué le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER). Il a affirmé que le développement de la science et de la technologie spatiale était fondamental pour que toute application dans ce domaine se fasse en faveur du développement humain, de la protection de l’environnement et de l’exploration de l’univers.
M. Arévalo Yepes a rappelé l’importance fondamentale de la coopération régionale et interrégionale, qui avait été soulignée par la résolution 63/90 de l’Assemblée générale. Elle est essentielle si l’on entend aider les États à développer leur capacité spatiale, a-t-il précisé. Il s’est félicité de la tenue en décembre dernier à Alger de la troisième conférence des dirigeants africains sur la science et la technologie spatiale pour le développement durable. Il a rappelé qu’en décembre 2008, s’était tenu à Hanoï et dans la baie d’Ha Long le quinzième Forum de l’Agence spatiale régionale Asie-Pacifique. Par ailleurs, les préparatifs de la Sixième Conférence spatiale des Amériques, qui se déroulera dans un an au Mexique, progressent, a-t-il dit. M. Arévalo Yepes a souligné le rôle important des centres régionaux de formation en science et technologie spatiale affiliés aux Nations Unies qui jouent un rôle moteur pour renforcer la coopération.
Il a indiqué que cette année, le COPUOS s’était intéressé à deux nouveaux thèmes, à savoir l’espace et les changements climatiques et l’utilisation de la technologie spatiale dans le système des Nations Unies. En conclusion, il a assuré que le domaine spatial connaissait une évolution rapide avec son internationalisation grandissante, de plus en plus d’États et d’entités se dotant de capacités spatiales. Cela justifie pleinement la recherche de synergies, a-t-il estimé. Il est en effet essentiel, a-t-il conclu, d’adopter une politique rationnelle en relation avec les objectifs et priorités mondiaux des Nations Unies afin de promouvoir le développement des activités spatiales et leur application au bénéfice de l’humanité.
En tant que pays coauteur du projet de résolution A/C.4/64/L.4, M. GONZALEZ (Chili), a indiqué que lors des consultations menées avec les différentes délégations, ces consultations n’avaient pas permis de parvenir à un consensus. Il a indiqué que plusieurs commentaires pertinents avaient été faits et qu’il était nécessaire que ces consultations se poursuivent.
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