CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS ET DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA

CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS ET DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA

La reconstruction des infrastructures scolaires est une priorité et il est absolument nécessaire que soit mis en place un processus d’établissement des responsabilités concernant la destruction des écoles dans la bande de Gaza, ont déclaré aujourd’hui Radhika Coomaraswamy et John Ging, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York.

Mme Coomaraswamy, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, était présente à New York, tandis que M. Ging, Directeur des opérations de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à Gaza, est intervenu par vidéoconférence.  Tous deux ont insisté sur la nécessité de reconstruire les nombreuses écoles détruites mais aussi d’apporter aux enfants un soutien psychologique.

Mme Coomaraswamy, qui a effectué la semaine dernière une visite de quatre jours dans le Territoire palestinien occupé et dans le sud d’Israël, a également jugé essentiel qu’Israël autorise le passage de fournitures scolaires à destination des écoles de la bande de Gaza.  À cet égard, M. Ging a fait part, à plusieurs reprises, de sa « frustration » face à l’obstruction des autorités israéliennes, qui interdisent même l’entrée des manuels scolaires qui ont pourtant pour objectif d’enseigner la tolérance, les droits de l’homme et les responsabilités de chacun.  M. Ging a vu dans cette attitude une des « conséquences pratiques d’une politique qui a échoué ».  Reconnaissant son impuissance face au blocus, il a appelé les dirigeants israéliens à une plus grande ouverture.  Le temps perdu pour les écoles ne peut pas être rattrapé, a-t-il souligné.

Plus largement, M. Ging a rappelé que des « centaines de tonnes » de nourriture restent bloquées par les autorités israéliennes.  L’UNRWA a dû acheter sur le marché local, « cher et peu transparent », des sacs de plastique servant à contenir les colis de nourriture.  Les autorités israéliennes refusent, en effet, le passage de ces produits, a rappelé le Directeur des opérations à Gaza, en demandant que soit élargie la liste des produits autorisés à entrer dans le Territoire palestinien occupé.

Tant M. Ging que Mme Coomaraswamy ont appelé les autorités israéliennes à mener une enquête sur les nombreuses destructions d’écoles et de bâtiments de l’UNRWA lors de l’offensive de l’armée israélienne.  M. Ging a rappelé que l’UNRWA mène sa propre enquête interne mais, compte tenu de la cinquantaine d’incidents, ce travail prend du temps, a-t-il dit.  Mme Coomaraswamy a souhaité une enquête indépendante, en soulignant que, ne pas établir les responsabilités dans ce genre d’actes ne ferait que conforter leurs auteurs dans un sentiment d’impunité.  Elle a toutefois ajouté que la forme de cette responsabilité incombait aux responsables politiques, et a précisé qu’elle ferait une présentation au Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés.

M. Ging a par ailleurs annoncé que la suspension des livraisons de biens humanitaires décidée par son Office venait d’être levée avec effet immédiat.  Cette suspension avait été prise à la suite du pillage d’un entrepôt de l’UNRWA et du détournement d’un convoi humanitaire par les forces de police du Hamas.  M. Ging a déclaré que les exigences posées par ses services dont la restitution de l’intégralité des biens dérobés et un engagement crédible que ce genre d’incident ne se renouvellerait pas, ont désormais été satisfaites. 

Il a rappelé que les activités de l’Office bénéficient d’un « soutien extrêmement fort » de la population de Gaza et qu’il n’y aurait « aucune tolérance pour le vol de nos matériels ».  Les points de passage étant fermés demain en raison des élections en Israël, M. Ging a estimé que les livraisons devraient reprendre mercredi.

Rappelant par ailleurs qu’elle avait demandé au Hamas de cesser ses tirs de roquettes sur Israël, où deux ont touché des écoles, Mme Coomaraswamy a expliqué qu’elle s’était rendue à Askhelon où elle a observé une très forte mobilisation des enfants israéliens pour leur propre sécurité.  Tout en saluant les mesures prises par la protection civile israélienne, elle a estimé que les enfants israéliens étaient traumatisés du fait même de cette préparation, et a lancé un appel en faveur de la reprise du processus de paix.

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