CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS À GAZA DE L’OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT, JOHN GING
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS À GAZA DE L’OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT, JOHN GING
Le Directeur des opérations de l’UNRWA* à Gaza a, une nouvelle fois, demandé aujourd’hui aux autorités du Hamas de restituer les biens « volés » aux travailleurs humanitaires de l’UNRWA, de condamner les forces de police du Hamas, d’en reprendre le contrôle, de présenter publiquement des excuses pour ce qui s’est passé, et, tout aussi publiquement, de promettre que ce type d’incidents ne se reproduira plus.
Au cours d’une conférence de presse tenue aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York, John Ging, qui s’adressait aux représentants des médias depuis la bande de Gaza par vidéoconférence, est revenu sur l’incident du 3 février dernier, au cours duquel les forces de police du Hamas, à Gaza, se sont introduites de force dans un entrepôt de l’UNRWA pour s’y emparer de 3 500 couvertures et 406 paquets de nourriture destinés à environ 5 000 familles de Gaza. Nous ne sommes plus disposés à « écouter les balivernes » par lesquelles on tente de justifier ces agissements, signe d’une « totale inconscience », a prévenu le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza.
John Ging a décrit la situation qui règne à Gaza et qui est caractérisée par « l’insécurité, la frustration, la pauvreté et le désarroi ». Des milliers de tonnes d’aide humanitaire attendent toujours de passer par le « chas de l’aiguille » qu’est le point de passage de Kerem Shalom, unique ouverture entre Israël et Gaza, a déploré le représentant de l’UNRWA.
Le Directeur des opérations à Gaza de l’Office de travaux et de secours pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient a avoué qu’il éprouvait un sentiment d’« incompréhension » totale face au refus des autorités israéliennes de rouvrir tous les cinq points de passage qui permettent de se rendre à Gaza, trois semaines après la déclaration unilatérale de cessez-le-feu. « Gaza manque de tout », a-t-il insisté, en mentionnant les pénuries de nourriture, de couvertures, de matelas et de vêtements.
Alors que nous nous sommes empressés de rouvrir nos écoles, en les vidant des 50 000 personnes qui y avaient trouvé refuge, Israël, a accusé John Ging, nous refuse désormais l’entrée des fournitures scolaires. Compte tenu de l’impossibilité de faire entrer des rames de papiers à Gaza, 65% des élèves travaillent sans manuel scolaire, a déploré M. Ging. Ils ne sont pas prêts non plus, a-t-il regretté, de voir les fascicules sur les droits de l’homme, un sujet d’enseignement que l’UNRWA a jugé bon de promouvoir après les hostilités.
Ce week-end, a-t-il poursuivi, l’UNRWA ne pourra pas distribuer ses 30 000 lots quotidiens de nourriture parce qu’Israël lui refuse l’entrée des feuilles de plastique servant à fabriquer les emballages. La question de l’accès est une question « politique », a souligné John Ging, en se déclarant « las » des « arguments en boucle, qui cachent mal une ligne politique délibérée ».
« Qui en paie le prix? C’est la population civile. Qu’on ne nous parle donc pas de reconstruction, si on n’est pas capable d’offrir aux gens qui en ont besoin une aide humanitaire », a dénoncé M. Ging. Cette aide, a-t-il rappelé, est une arme puissante, car elle permet de contenir la frustration, qui elle-même, nourrit l’extrémisme.
Commentant la fermeture du point de passage de Rafah, situé entre Gaza et l’Égypte, il a, une nouvelle fois, souligné que l’ouverture de ce point sert généralement la circulation des véhicules privés. « Mais peu est toujours mieux que rien », a-t-il reconnu.
L’aide humanitaire et la reconstruction exigent l’ouverture de tous les points de passage, a insisté John Ging, en se félicitant de l’offre d’Abou Dhabi de prendre en charge la réparation des écoles de l’UNRWA endommagées pendant les hostilités.
À ce propos, M. Ging a vivement critiqué l’article paru dans le journal « Toronto Globe and Mail » la semaine dernière, et dont l’auteur insinuait qu’il avait sciemment, en tant que représentant de l’UNRWA, induit en erreur l’opinion publique sur l’attaque contre une école de l’UNRWA située dans le camp de Jabaliya. « Je n’ai jamais dit que l’obus s’était abattu sur l’école. Mais j’ai bien dit que cet obus était tombé près de l’école, en tuant 41 personnes », a précisé M. Ging. Tous les journaux « sérieux » ont fidèlement repris mes propos, a-t-il ajouté, en réitérant, dans ce contexte, sa volonté de voir menée une enquête indépendante sur cet incident.
Le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza a aussi commenté les propos de Benyamin Netanyahou, chef de file du parti du Likoud, qui a estimé que « le travail n’est pas fini à Gaza ». Ce genre de propos, a-t-il prévenu, fait monter l’angoisse. Une angoisse d’autant plus forte que depuis la fin des hostilités, la situation humanitaire ne s’est pas vraiment améliorée à Gaza, et qu’un accord de cessez-le-feu durable se fait toujours attendre.
Lancés le 27 décembre dernier, les combats entre les Forces de défense israéliennes et les militants du Hamas, qui ont duré 22 jours, ont fait 1 314 morts parmi les Palestiniens, dont 416 enfants et 106 femmes. À cela s’ajutent 5 300 blessés dont 1 885 enfants et 795 femmes, et 50 000 personnes déplacées.
Sur une population de 1 420 000 d’habitants à Gaza, l’UNRWA s’occupe de 750 000 réfugiés. Pendant les hostilités, une vingtaine des bâtiments de l’Office ont subi des dégâts considérables dont les coûts de réparation sont estimés à 10 millions de dollars, a précisé John Ging aujourd’hui.
*Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient
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