CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR LE MOIS DE FÉVRIER, YUKIO TAKASU, DU JAPON, SUR LE PROGRAMME DE TRAVAIL MENSUEL DU CONSEIL
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR LE MOIS DE FÉVRIER, YUKIO TAKASU, DU JAPON, SUR LE PROGRAMME DE TRAVAIL MENSUEL DU CONSEIL
Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de février a dévoilé, aujourd’hui, le programme de travail mensuel du Conseil, qu’il a placé sous le signe de « l’action rapide, efficace et concrète ». M. Yukio Takasu, du Japon, a d’emblée écarté toutes critiques sur un quelconque manque de transparence du Conseil, en arguant, au contraire, de l’importance qu’ont les consultations privées pour « dégager un consensus sur la marche à suivre ».
Au cours d’une conférence de presse tenue aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York, Yukio Takasu, a été invité, à plusieurs reprises, à troquer sa casquette de Président du Conseil contre celle de Représentant permanent du Japon pour parler de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), de la situation au Moyen-Orient, de la réforme du Conseil de sécurité, ou encore de la politique étrangère de son pays.
S’agissant du programme de travail du Conseil, le nouveau Président a prôné une « gestion efficace du temps ». La coutume voulant que le Président offre un cadeau aux autres membres du Conseil, le Japon a choisi, à cet égard, une montre à réglage automatique, dont la marque très connue signifie « précision ou succès », a indiqué le nouveau Président, non sans humour. « Je vais décourager les successions de déclarations qui n’aboutissent à aucune action au profit de discussions interactives et porteuses de mesures concrètes », a dit M. Takasu, en rappelant à ce propos que son pays préside le Groupe de travail sur la documentation et les méthodes de travail du Conseil de sécurité.
Au cours de ce mois de février, a-t-il poursuivi, le Conseil de sécurité aura à se prononcer sur deux mandats qui arrivent à expiration. Il s’agit d’abord du « mandat de la mission déployée en vertu de la résolution 1839 », dont le nom ne fait pas toujours pas l’objet d’un consensus, mais qui concerne la situation en Géorgie. Le 10 février, le Conseil tiendra une réunion avec les pays contributeurs de troupes, avant de mener des consultations. La décision sur la prorogation du mandat de la mission est prévue pour le 13 février.
L’autre mandat arrivant à expiration le 26 février est celui de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT), qui fera l’objet d’un débat public, le 19 février, en présence du Président timorais et du Secrétaire général. Il est évident, a confié le Président du Conseil, que le mandat de la MINUT devrait être prorogé pour une nouvelle période d’un an.
Le 5 février, le Conseil mettra sur la table de ses discussions la question de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), en tenant, avec le Représentant spécial du Secrétaire général, une réunion d’information publique, suivie de consultations. Le 17 février, c’est la situation au Darfour qui sera à l’ordre du jour, avec l’examen, dans le cadre de consultations, du travail de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies (MINUAD).
Le 18 février, le Conseil a prévu une réunion d’information sur le Moyen-Orient qui sera suivie de consultations. Il devrait finir le mois, le 26 février, avec un débat public sur la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI). Mais avant, il aura tenu, le 9 février, des consultations sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL), en présence du Représentant exécutif du Secrétaire général dans ce pays.
Le programme de travail, qui de prime abord semble léger, pourrait s’alourdir au gré des préoccupations du moment, a souligné le Président du Conseil de sécurité pour le mois de février 2009. Il a ainsi attiré l’attention sur les discussions que le Conseil entend avoir avec l’Envoyé spécial du Quatuor pour le Moyen-Orient. Il reviendra à ses membres, a dit le Président, pressé de questions par les représentants des médias accrédités auprès de l’ONU, de déterminer si la réunion doit se tenir en séance privée ou publique.
Mon but, a-t-il affirmé, est d’avoir le plus de réunions publiques possible sous réserve qu’elles ne portent pas atteinte à la prise de décisions, a précisé le Président. Invité à s’exprimer en sa qualité de Représentant permanent du Japon auprès des Nations Unies, pour en dire plus sur le Moyen-Orient, Yukio Takasu s’est dit extrêmement préoccupé par la situation dans la région. Il s’est dit flatté des relations de confiance que son pays entretient à la fois avec les Israéliens et avec les Palestiniens.
Compte tenu de l’absence de relations « historiques » avec les parties, le Japon, a-t-il dit, jouit d’une réputation d’impartialité « sans agenda caché ». La participation du Japon au processus politique consiste à multiplier les occasions desquelles toutes les parties sortent gagnantes. Les efforts japonais portent donc sur les domaines du développement et de l’humanitaire.
Toujours dans le cadre des réunions à envisager, le Président a jugé possibles des discussions sur le régime des sanctions en Somalie. Un débat sur la paix et la sécurité en Afrique devrait aussi intervenir, ainsi qu’une réunion avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Myanmar. De même, l’option reste ouverte sur la convocation d’une réunion portant sur le dossier nucléaire iranien. Le Président a d’ailleurs rappelé que sa délégation préside le Comité du Conseil sur les sanctions imposées à la République islamique d’Iran. Dans ce travail, je me laisse guider par les exigences des États membres du Conseil, a dit le nouveau Président du Conseil de sécurité, en refusant cependant de citer des noms.
Pour le moment, a-t-il poursuivi, aucun membre du Conseil n’a parlé d’inscrire à l’ordre du jour mensuel la décision prochaine de la Cour pénale internationale (CPI) sur un éventuel mandat d’arrêt contre le Président du Soudan. Mais il n’est pas à écarter que certains membres veuillent se saisir de la question lorsque la CPI se sera prononcée. La question du Zimbabwe pourrait aussi s’imposer à l’ordre du jour du Conseil si la situation l’exige, a dit M. Takasu.
Parlant de nouveau en tant que Représentant permanent du Japon pour commenter la situation qui prévaut dans la péninsule coréenne, Yukio Takasu a réaffirmé que le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), et celui des missiles que détient ce pays, représentent une menace pour le Japon et pour la région dans son ensemble. Il a dit placer beaucoup d’espoir sur les Pourparlers à Six, et a dit qu’il ne voyait pas pourquoi son pays s’opposerait à un retour du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), à partir du moment où la RPDC a accepté les deux conditions qu’étaient la destination exclusive de l’aide aux projets de développement humain et la surveillance de la répartition de cette aide.
Concernant la réforme du Conseil de sécurité, Yukio Takasau a indiqué, toujours en sa capacité de Représentant du Japon, que le Président de l’Assemblée générale vient de fixer au 19 février le début des négociations intergouvernementales sur le cadre et les modalités des consultations de fond. Nous n’avons plus de temps à perdre sur les procédures, a-t-il indiqué d’un ton impatient, en pronostiquant le début de ces consultations au mois de mars. Le Représentant du Japon a dit qu’il constatait d’ailleurs sur cette question la montée d’une frustration qui est partagée par tous les États Membres devant le temps perdu. Il s’est dit encouragé par le véritable intérêt des États Membres à voir exister pour un Conseil reflétant fidèlement les réalités du monde actuel.
Devant les doutes sur la contribution originale d’un éventuel membre permanent comme le Japon à la paix et à la sécurité internationales, compte tenu de la similarité apparente de sa politique étrangère avec celles des États-Unis ou de l’Union européenne, le Représentant permanent a argué du caractère « unique » de la Constitution japonaise, dite « Constitution de la Paix ». À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, a-t-il rappelé, le Japon a renoncé au recours à la force pour régler les différends entre États. Le Japon, qui s’est relevé d’un conflit dévastateur, est très conscient de l’impact du développement et de la reconstruction sur la paix. Dans le même ordre d’idées, a poursuivi Yukio Takasu, le Japon estime que les sanctions doivent être utilisées en dernier recours.
Notre devise est: « engagement, implication et promotion », a-t-il insisté, en affirmant que cette devise a été appliquée au Myanmar, au Timor-Leste ou encore au Népal. La politique du Japon se fonde aussi sur le consensus, a-t-il souligné. « Nous vivons dans un monde très diversifié, et notre but est de faire en sorte que les 194 Membres de l’ONU regardent tous dans la même direction. »
Dans ce contexte, le Représentant permanent du Japon a rappelé que son pays présidera le Groupe spécial sur les opérations de maintien de la paix, un secteur d’activités de l’ONU qui fait face à « de sérieux défis opérationnels ». En la matière, a dit le nouveau Président du Conseil, le Conseil de sécurité doit être crédible et se garder de rejeter la responsabilité des échecs sur le Secrétariat. Les mandats doivent être clairs et comporter, dès le début, des composantes telles que « la protection des civils ». Le Conseil doit surtout améliorer les mécanismes de suivi du travail des opérations de maintien de la paix sur le terrain. Le Représentant permanent a annoncé une réunion de ce Groupe de travail, ce mois-ci, pour identifier les stratégies et faire des recommandations concrètes.
À ce propos, il a commenté les retards constatés dans le renforcement de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC). Il a d’abord souligné que l’opération militaire conjointe RDC-Rwanda, lancée le 20 janvier contre les milices hutues opérant à l’est de la RDC, a changé la donne et laisse désormais espérer des progrès dans la stabilisation de la région. Le Secrétariat, a-t-il ensuite reconnu, a tout de même approché les pays contributeurs de troupes, mais les réponses n’ont pas été à la hauteur des attentes. Il revient au Conseil de sécurité de mobiliser la bonne volonté des uns et des autres, a conclu le nouveau Président du Conseil de sécurité.
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