CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA, M. JOHN GING
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA, M. JOHN GING
Le Directeur des opérations de l’UNRWA* à Gaza, M. John Ging, s’est félicité de l’entretien qu’il a eu avec l’Envoyé personnel du Président américain au Moyen-Orient, le Sénateur George Mitchell, en visite dans la région. Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée par vidéoconférence, M. Ging a salué « l’engagement » d’un homme qui a connu un certain « succès » dans le dossier du Moyen-Orient et avec qui il a surtout discuté de la question de l’accès de l’aide humanitaire à Gaza.
M. Ging a salué un autre homme politique aujourd’hui: le Ministre français des affaires étrangères, M. Bernard Kouchner. L’éditorial qu’il a fait paraître dans l’« International Herald Tribune »** nous sert, a expliqué le Directeur des opérations de l’UNRWA, à sensibiliser nos écoliers à l’importance du droit international humanitaire, mais surtout à les convaincre que la communauté internationale dénonce ce qui s’est passé à Gaza. C’est ce genre de prise de position qui nous permet de contrer « l’extrémisme croissant », s’est encore félicité M. Ging, en ajoutant que l’UNRWA a décidé d’intégrer un cursus renforcé sur les droits de l’homme dans le programme scolaire des écoles qu’il gère.
Dans son éditorial, le Ministère français des affaires étrangères souligne que l’un des principes essentiels du droit international humanitaire est qu’une distinction doit être faite, à tout moment et en toute circonstance, entre les combattants et les non-combattants et entre les cibles militaires et les cibles civiles. M. Kouchner dénonce ensuite les attaques contre des bâtiments civils dont celle du 6 janvier contre des écoles gérées par l’UNRWA.
M. Ging a souligné que l’éducation demeurait « la priorité de toutes les priorités », et c’est pourquoi, l’UNRWA a donné à chaque famille démunie une somme de 25 dollars pour couvrir les frais de rentrée scolaire. Toutes les écoles de l’UNRWA sont désormais rouvertes et les premiers jours ont été consacrés à l’évaluation des traumatismes chez des enfants, qui ont parfois perdu des parents, des frères et sœurs ou de petits camarades. L’UNRWA vient d’engager 200 personnes chargées du suivi psychologique des enfants dont certains nécessitent des soins.
L’Office, qui a rétablit ses transferts d’argent liquide, a enfin pu verser les salaires de ses 10 000 employés à Gaza, octroyé une somme de 50 dollars à quelques familles, en plus de l’aide humanitaire, et subventionné les loyers de plusieurs personnes qui ont perdu leurs maisons. Les autres personnes déplacées ont été réinstallées dans des infrastructures telles que les clubs de sport, quand elles n’ont pas choisi de vivre chez des membres de leur famille. L’UNRWA continue les distributions de couvertures, de vêtements, de matelas et d’autres biens de première nécessité.
La priorité est de répondre aux besoins les plus urgents, a indiqué le Directeur des opérations de l’UNRWA, en décrivant une situation « très préoccupante ». Il a tout de même donné une « bonne nouvelle » sur le front de l’électricité dont les coupures ont été réduites à huit heures par jour. Pour ce qui est de l’eau potable, seules 100 000 maisons n’y ont toujours pas accès contre 750 000 pendant les hostilités. En revanche, les services d’assainissement, qui exigent de grandes réparations, sont toujours dans un état lamentable.
Compte tenu du besoin urgent de matériel de construction, le Directeur des opérations de l’UNRWA a réclamé, une nouvelle fois, l’ouverture de tous les points de passage entre Gaza et Israël. La liste des biens qui peuvent entrer par le point de passage de Kerem Shalom est très limitée, a-t-il rappelé, en expliquant par exemple que les autorités israéliennes, « pour des raisons de sécurité », ont refusé le passage du plastic qui sert à fabriquer les sachets utilisé pour contenir les 20 000 lots de nourriture distribués par jour.
Il nous faut des « choses pratiques » sur lesquelles on peut fonder « l’espoir et l’optimisme », et l’ouverture de tous les points de passage en fait partie, a-t-il dit. Des milliers de tonnes d’aide attendant toujours l’assentiment des autorités israéliennes; le Directeur des opérations de l’UNRWA a lancé un appel urgent à Israël pour qu’il présente des solutions opérationnelles et cesse ainsi de « nourrir la misère et la colère ».
M. Ging a indiqué que l’UNRWA a commencé sa propre enquête sur les bombardements dont une vingtaine de ses bâtiments a fait l’objet, en réunissant des éléments de preuve et le témoignage du personnel. Nous sommes prêts, a-t-il dit, à transmettre nos conclusions au mécanisme d’enquête indépendante, « que nous réclamons depuis longtemps ». Comme d’habitude, l’UNRWA demandera réparation à Israël, a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que de telles demandes sont toujours restées lettres mortes.
Le Directeur des opérations de l’UNRWA a dit ne rien savoir des informations selon lesquelles les autorités palestiniennes interdiraient à des personnes, notamment des enfants ayant besoin de soins médicaux, de quitter Gaza par le terminal de Rafah. Si tel était le cas, l’UNRWA n’hésiterait pas à condamner une telle mesure, a-t-il assuré. En revanche, il a dit prendre très au sérieux les allégations sur les violations des droits de l’homme commises, par exemple, par le Hamas contre des membres du Fatah. Le Bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme suit de très près cette question, a-t-il indiqué.
M. Ging a refusé de commenter le refus de la chaîne de télévision britannique BBC, de diffuser un appel de fonds en faveur des victimes du conflit à Gaza. « Tout ce que je sais, a-t-il dit, c’est que nous vivons une situation catastrophique ».
Lancés le 27 décembre, les combats entre les Forces de défense israéliennes et les militants du Hamas, qui ont duré 22 jours, ont fait 1 314 morts, dont 416 enfants et 106 femmes; 5 300 blessés dont 1 885 enfants et 795 femmes; et 50 000 personnes déplacées. Les institutions humanitaires des Nations Unies ont lancé un appel consolidé visant à collecter une somme de 613 millions de dollars. Sur une population qui compte 1 420 000 personnes à Gaza, l’UNRWA s’occupe de 750 000 réfugiés.
* Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
** International Herald Tribune, édition du mercredi 28 janvier 2009
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