CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE POUR LANCER UNE COALITION À L’ÉCHELLE MONDIALE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE POUR LA RESPONSABILITÉ DE PROTÉGER
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CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE POUR LANCER UNE COALITION À L’ÉCHELLE MONDIALE
DE LA SOCIÉTÉ CIVILE POUR LA RESPONSABILITÉ DE PROTÉGER
Des membres d’organisations de la société civile ont souligné aujourd’hui, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York, la nécessité de renforcer la doctrine sur la responsabilité de protéger, que les chefs d’État et de gouvernement avaient intégré au Document final du Sommet mondial de 2005. Les conférenciers, représentant l’Afrique de l’Ouest, l’Asie et l’Amérique du Sud et les Caraïbes, ont souligné la nécessité de traduire en actes cette notion qui vise à contribuer à la sécurité internationale et au respect des droits de l’homme.
Mme Thelma Ekiyor, de l’Institut de la société civile en Afrique de l’Ouest, M. Augusto Miclat, de « Initiatives pour le dialogue international », et M. Andrés Serbin, de « Coordinadora Regional de Investigaciones Ecónomicas y Sociales - CRIES », ont évoqué la formation récente d’une coalition à l’échelle mondiale de la société civile pour faire de la responsabilité de protéger une réalité en matière de prévention des génocides, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et du nettoyage ethnique.
Les conférenciers ont fait savoir que leur coalition, qui est basée à New York, s’inscrivait dans un long processus à l’issue duquel des indicateurs objectifs devraient être définis. Ils ont notamment indiqué que le rapport du Secrétaire général sur la responsabilité de protéger, qui paraîtra dans quelques semaines, ainsi que le débat à l’Assemblée générale sur la question qui sera organisé après la publication de ce rapport, seront des étapes fondamentales en vue de rendre opérationnelle la notion de la responsabilité de protéger. De l’avis des conférenciers, l’ONU a un rôle déterminant à jouer dans cette perspective, non seulement par le biais des réunions à venir, mais également par le biais de l’action du Conseiller spécial pour la prévention du génocide et des atrocités massives.
Les conférenciers ont en outre insisté sur le besoin de former des partenariats à l’intérieur de la société civile et avec les organisations régionales et sous-régionales, afin de donner plus de poids à la cause des droits de l’homme et de la prévention des crimes de guerre. Pour Mme Ekiyor, la Coalition de la société civile a une visée stratégique: exercer une pression accrue sur les gouvernements pour que ceux-ci passent « du geste symbolique en matière de protection à l’action concrète ». « L’objectif de la Coalition est également éducatif, a ajouté Mme Ekiyor. Il s’agit de sensibiliser le public, de lui faire prendre conscience de ses droits en temps de crise. C’est pourquoi, le rôle de la société civile est de mieux diffuser auprès d’un public aussi large que possible la notion de responsabilité de protéger afin d’en faire un outil efficace de changement. »
Les intervenants ont par ailleurs estimé que la notion de responsabilité de protéger pourrait permettre de relativiser l’usage que font certains gouvernements de leur propre souveraineté. Ils ont en effet déclaré que la souveraineté d’un État devrait conférer à celui-ci non seulement le droit de recourir à la force pour défendre légitimement sa population mais aussi la responsabilité de protéger tous les civils contre les pires exactions sur son territoire.
Les conférenciers ont répété qu’il faudrait que soient définis des critères objectifs de la responsabilité de protéger à la fois pour prévenir l’irruption de crimes de guerre et pour empêcher l’escalade de la violence dans des conflits en cours. Mme Ekiyor a déclaré que par cette notion, la société civile et les grandes organisations internationales seraient en mesure de faire entendre collectivement leur voix et contribuer à l’atténuation des crises les plus graves.
Les conférenciers ont également souligné qu’il faudrait à terme que tous les États Membres des Nations Unies souscrivent à cette notion de la responsabilité de protéger, pour qu’au cours des débats à l’Assemblée générale soit ensuite acceptée l’idée selon laquelle les critères relatifs à la responsabilité de protéger doivent être intégrés dans les chartes des organisations régionales, comme celle de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE). Ils ont aussi relevé qu’à l’avenir, l’une des difficultés majeures serait de s’accorder sur la définition même de la responsabilité de protéger, distincte de celle de droit de protéger et qui a pu, dans un passé récent, servir d’argument à des coups de force qui n’étaient pas approuvés par l’ensemble de la communauté internationale. Mme Ekiyor a ainsi rappelé que l’ancien Premier Ministre britannique, M. Tony Blair, avait invoqué la responsabilité de protéger pour justifier l’engagement du Royaume-Uni dans la guerre en Iraq. Enfin, Les intervenants ont demandé que le Conseil de sécurité renonce à utiliser le droit de veto contre les mesures les plus importantes concernant les génocides et autres atrocités massives.
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