CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA
Le Directeur des opérations de l’UNRWA* à Gaza s’est livré, aujourd’hui, à un vibrant plaidoyer pour qu’« on ne donne pas raison aux extrémistes » qui exploitent déjà « cyniquement » la colère qu’éprouvent les habitants de Gaza devant les pertes en vies humaines et l’ampleur des dégâts matériels infligés par les combats.
Comme solution, John Ging a appelé à l’établissement d’un mécanisme « crédible » pour punir les auteurs des attaques contre les civils « à Gaza et en Israël », et au retour des Gazaouis à « une vie digne ».
Il faut, s’est il expliqué, aujourd’hui, au cours d’une conférence tenue au Siège de l’ONU par vidéoconférence, rendre justice aux Israéliens et aux Palestiniens, qui ont tous compté des morts, des blessés et des maisons détruites. Ils doivent pouvoir porter plainte et obtenir justice.
John Ging a reconnu avoir entendu des témoignages sur les cas de tortures, voire de meurtres commis par le Hamas contre des Palestiniens soupçonnés d’avoir collaboré avec Israël. La Croix-Rouge et la Commission palestinienne des droits de l’homme ont été saisies de ces allégations, a indiqué le Directeur des opérations de l’UNRWA.
Pour rendre aux Gazaouis leur « dignité », il a souligné « le caractère indispensable » de l’ouverture de tous les points de passage par Israël, en particulier celui de Karni, qui est le seul à permettre le retour, par jour, des 1 000 camions dont la bande de Gaza a besoin pour la survie de ses habitants.
« Les défis sont énormes », a-t-il prévenu, en faisant part de la mission d’évaluation des besoins que le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, John Holmes, mène en ce moment à Gaza, aux côtés du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry. John Holmes planifiera les actions à mener, dont la réalisation se chiffrera certainement à « quelques milliards de dollars », a avoué le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza.
Les efforts humanitaires, de reconstruction et de relance économique exigeront des fonds, mais surtout l’ouverture de tous les points de passage. Pour donner un point de comparaison avec les 120 camions qui sont entrés aujourd’hui à Gaza, John Ging a indiqué que bien loin des 1 000 camions nécessaires, 600 camions entraient chaque jour à Gaza en 2006, tandis que 70 en sortaient chargés de biens destinés à l’exportation.
John Holmes a pu voir l’ampleur des destructions, a indiqué M. Ging. Un nombre incroyable de maisons, d’hôpitaux, de dépôts et d’usines ne sont plus que ruines. C’est dévastateur pour les populations, mais aussi pour les perspectives d’avenir, compte tenu de l’état des infrastructures publiques et institutionnelles. Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a rencontré la société civile palestinienne, mais aussi les agences de l’ONU qui ont toujours des difficultés à faire transférer de l’argent liquide à Gaza pour financer leurs programmes, a indiqué M. Ging.
John Ging a rapporté les dires d’un jeune Palestinien, rencontré aujourd’hui, qui lui a répété la réflexion d’Albert Einstein selon lequel « la folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent ». Le Directeur des opérations de l’UNRWA a appelé à un changement radical par rapport à la situation qui prévalait avant les hostilités. Il faut, a-t-il dit, transformer les émotions du deuil, de la frustration et du désespoir en quelque chose de « plus positif et de plus constructif ».
Il a rappelé que l’Accord sur le mouvement et l’accès de 2005 n’a jamais été appliqué, et que l’appel que le Quatuor avait lancé en 2008 pour une nouvelle façon de faire les choses n’avait jamais été entendu. Cela voudrait-il dire qu’il faut nouer un dialogue avec le Hamas? lui a-t-il été demandé. M. Ging a rétorqué qu’il ne voulait pas se laisser enfermer « dans le trou noir de la politique ». Répondons d’abord aux besoins de la population, la politique suivra, a-t-il conclu.
Les combats entre les Forces de défense israéliennes et les militants du Hamas avaient commencé le 27 décembre, avant de s’arrêter, au bout de 22 jours, par le cessez-le-feu unilatéral décrété par Israël, qui a été suivi par celui du Hamas. Les combats ont fait 1 314 morts, dont 416 enfants et 106 femmes; et 5 300 blessés, dont 1 885 enfants et 795 femmes. Ils ont provoqué le déplacement de quelque 50 000 personnes. Du côté israélien, on a déploré 13 morts, dont 10 militaires et 3 civils; et quelque 250 blessés.
* Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel