CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA
Après le cessez-le-feu décrété samedi dernier à Gaza par Israël puis par le Hamas, la priorité est désormais à l’évaluation des dégâts et des besoins, une évaluation à laquelle s’attèlent déjà les équipes des agences de l’ONU sur place. Dans 10 jours, ces agences devraient lancer un « Appel éclair conjoint » visant à collecter « plusieurs centaines de millions de dollars voire quelques milliards ».
C’est ce qu’a annoncé, « ravi et soulagé », le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence du système de l’ONU, John Holmes, qui poursuivait la série de conférences de presse qu’il donne quotidiennement, depuis le début des hostilités entre Israël et le Hamas, aux côtés du Directeur des opérations de l’UNRWA* à Gaza, John Ging, qui intervenait, quant à lui, par vidéoconférence.
Après 22 jours de combats, « nous ne savons pas vraiment qui est le vainqueur, mais nous avons très clairement identifié le perdant: la population civile », a indiqué John Holmes, avant que John Ging ne décrive une population « écrasée par le chagrin et complètement traumatisée » par les pertes en vies humaines et l’ampleur des dégâts matériels.
La « bonne nouvelle », a indiqué John Holmes, est que depuis le cessez-le-feu, les réparations des systèmes d’électricité et d’adduction d’eau ont pu être lancées. Les opérations humanitaires, comme la distribution des produits de première nécessité et les prestations de soins de santé primaires ont repris à leur rythme habituel.
Les points de passage de Kerem Shelom et de Karni ont été rouverts, permettant ainsi le passage d’une centaine de camions. Mais tout cela reste bien insuffisant, a regretté John Holmes, en comparant ce chiffre aux 900 camions qui passaient quotidiennement vers Gaza en 2005. Il s’est félicité de ce que les autorités israéliennes aient promis de faciliter l’accès du personnel humanitaire, avant de plaider une nouvelle fois pour la réouverture de tous les points de passage et la libre circulation des biens et des personnes.
Dans l’immédiat, a-t-il indiqué, il s’agira de régler la question des bombes non explosées, celle de la collecte des corps restés dans les décombres, et celle du retour des 50 000 personnes déplacées. Très inquiet des retombées psychologiques du conflit sur la population, le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza a jugé prioritaire la traduction en justice des responsables des dégâts commis aux dépens de la population civile, avant de citer le retour à une existence « digne », l’offre de perspectives d’avenir, et la lutte contre l’agenda des extrémistes qui exploitent le désespoir et la pauvreté de la population. La relance économique est la chose la plus importante, a insisté John Ging.
Les combats ont fait 1 314 morts, dont 416 enfants et 106 femmes et 5 300 blessés dont 1 885 enfants et 795 femmes. Sur les 50 000 personnes déplacées, qui se sont réfugiées dans les locaux des Nations Unies, dont une vingtaine a été détruite en même temps que des centres de santé et des hôpitaux, 15 000 personnes sont rentrées chez elles. Quelque 400 000 personnes n’ont toujours pas accès à l’eau courante.
John Holmes n’a pas voulu commenter les propos d’un représentant de l’Union européenne selon lesquels Bruxelles ne déploierait aucun effort pour la reconstruction tant qu’il n’aura pas d’interlocuteur légitime à Gaza. S’il a reconnu l’importance d’une réunification palestinienne en la matière, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a assuré, néanmoins, que les agences de l’ONU continueraient à travailler avec le Hamas. Nous n’accepterons aucun veto d’Israël sur les projets humanitaires que nous jugerons bon de lancer à Gaza, a-t-il dit.
Commentant la troisième attaque contre une école de l’UNRWA, qui a tué deux enfants parmi les 42 qui sont morts depuis vendredi dernier à Gaza, le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza a reconnu l’usage de phosphore blanc par l’armée israélienne. Il a, une nouvelle fois, appelé à une enquête indépendante, et a demandé la preuve des allégations israéliennes selon lesquelles les écoles de l’UNRWA abriteraient des militants du Hamas.
* Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient
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