CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES, JOHN HOLMES, ET DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA, JOHN GING

CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES, JOHN HOLMES,

ET DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA, JOHN GING

« Il est difficile de trouver les mots justes pour décrire ce qui se passe à Gaza », a déclaré, cet après-midi en conférence de presse, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, John Holmes, qui s’est joint au Secrétaire général pour condamner fermement les tirs d’artillerie israéliens ayant gravement endommagé aujourd’hui un centre de formation de l’UNRWA*.

Ces tirs, survenus dans la nuit de mercredi à jeudi, ont blessé trois personnes et détruit des centaines de tonnes d’aide alimentaire d’urgence destinée à la population gazaouie, a confirmé par liaison vidéo John Ging, le Directeur des opérations à Gaza de l’UNRWA.

Dans un premier temps, a-t-il expliqué, un camion de retour au centre a été touché par un missile vers 22 heures.  À 10 heures ce matin, peu après que 700 civils vivant à proximité y aient trouvé refuge, le centre de formation a été la cible de tirs d’artillerie, qui ont fait trois blessés.  Des armes au phosphore on été utilisées, a assuré John Ging, en réponse à des journalistes.

M. Ging a expliqué qu’en dépit de cet incident et des difficultés d’accès, la crise humanitaire exigeait de redoubler d’efforts.  Plus de 40 000 Gazaouis ont déjà cherché refuge dans 41 centres de l’UNRWA, qui a dû ouvrir trois nouveaux centres pour accommoder 3 000 personnes de plus.

De son côté, John Holmes a estimé que c’était un miracle qu’il n’y ait que trois blessés.  Deux membres du personnel des Nations Unies ont été tués et au moins 49 de ses bâtiments ont subi des dégâts depuis le lancement de l’offensive israélienne, le 27 décembre dernier.

Le nombre de pertes civiles ne cesse cependant d’augmenter, a-t-il déploré, citant un nouveau bilan établi aujourd’hui par le Ministère palestinien de la santé, qui fait état de 1 086 morts parmi les Palestiniens, dont 346 enfants et 79 femmes.  On compte aussi près de 4 900 blessés, parmi lesquels 1 709 enfants et 724 femmes.  Près de 840 000 enfants seraient traumatisés par les hostilités, selon les mêmes sources.

« Un habitant de Gaza sur 250 est soit mort, soit gravement blessé », a affirmé John Holmes, qui a expliqué que ce chiffre équivaudrait, proportionnellement, à 33 000 personnes à New York et 1,2 million aux États-Unis.  Les personnes déplacées à Gaza se compteraient par centaines de milliers.

À ce stade, neuf soldats et quatre civils israéliens ont perdu la vie, et 58 civils ont été blessés par les tirs de roquettes du Hamas.

D’après le Secrétaire général adjoint, l’infanterie israélienne semble progresser à l’intérieur de la ville de Gaza, où vivent près de 500 000 personnes, multipliant les tirs d’artillerie et occasionnant des dégâts considérables aux immeubles les plus élevés, aux mosquées et aux infrastructures, dont trois hôpitaux.

Les Forces de défense israéliennes ont observé une trêve de quatre heures aujourd’hui, une de plus que les jours précédents, mais cette accalmie était trop courte pour permettre une distribution adéquate de l’aide, a fait observer M. Holmes.

Le 14 janvier, 105 camions de fournitures ont été autorisés à entrer dans Gaza depuis Israël par le point de passage de Kerem Shalom.  Bien que supérieur aux jours précédents, ce chiffre restait toutefois insuffisant, alors que 500 à 600 camions de plus transitaient avant la prise de Gaza par le Hamas.  Karni, le point de passage pour la nourriture, et Nehalos, celui réservé au carburant, demeurent fermés.  La principale centrale électrique fonctionnait aujourd’hui avec une seule turbine, fournissant une alimentation au mieux irrégulière.

*     Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient

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