Le Comité pour les droits du peuple palestinien exprime sa préoccupation devant les politiques israéliennes à Jérusalem-Est occupée
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Comité pour l’exercice des droits inaliénables
du peuple palestinien
316e séance – après-midi
LE COMITÉ POUR LES DROITS DU PEUPLE PALESTINIEN EXPRIME SA PRÉOCCUPATION DEVANT LES POLITIQUES ISRAÉLIENNES À JÉRUSALEM-EST OCCUPÉE
Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a adopté, cet après-midi, une déclaration* dans laquelle il exprime sa profonde préoccupation devant les « politiques et mesures israéliennes illégales et provocatrices » à Jérusalem-Est occupée, y compris la démolition de maisons palestiniennes et la construction de colonies de peuplement à l’intérieur et aux alentours de la ville.
Présentant cette déclaration, le Président du Comité, l’Ambassadeur Paul Badji du Sénégal, a précisé qu’elle répondait à l’aggravation de la situation dans la ville, qui a fait l’objet d’une séance du Bureau du Comité le 15 mai.
Selon le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), entre 2000 et 2008, les autorités israéliennes ont démoli plus de 670 propriétés palestiniennes dans Jérusalem-Est et pour la seule année 2008, 90 maisons ont été détruites, forçant environ 400 Palestiniens à fuir. Actuellement, près de 60 000 autres risquent de voir leurs maisons détruites parce qu’elles ont été construites sans l’obtention préalable d’un permis israélien. Cette autorisation est pratiquement impossible à obtenir.
Évoquant le texte de la résolution 252 du Conseil de sécurité, adoptée en 1968, la déclaration rappelle que Jérusalem est un aspect déterminant de la question de Palestine et constitue un des six problèmes majeurs pour les négociations du statut permanent. Le Comité y réitère le fait qu’Israël doit s’abstenir de toutes activités susceptibles de modifier le caractère juridique, démographique et culturel de la ville et le statut de Jérusalem-Est, capitale d’un futur État palestinien. Il appelle le Conseil de sécurité à se montrer à hauteur des obligations que lui a confiées la Charte de l’ONU et à intervenir contre les actions juridiques illégales de la puissance occupante.
M. Badji a par ailleurs présenté les évènements majeurs survenus dans le cadre du conflit israélo-palestinien et du processus de paix, ainsi que les activités notables du Comité depuis la tenue de sa dernière séance publique, le 11 février dernier. Il est notamment revenu sur deux manifestations organisées à l’initiative du Comité. La première était un séminaire des Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien, qui s’est tenu au Caire les 10 et 11 mars, et la seconde une réunion internationale des Nations Unies à l’appui de la paix israélo-palestinienne, qui a eu lieu à Nicosie les 6 et 7 mai 2009.
Au cours du séminaire qui visait à réfléchir aux moyens d’apporter une « réponse internationale aux besoins humanitaires et économiques dans la bande de Gaza », les représentants de 68 gouvernements et de cinq organisations intergouvernementales, notamment, ont examiné la question de la coordination des secours internationaux et des efforts de reconstruction dans la bande de Gaza, reconstruction qui, selon l’Observateur de Palestine, exigerait le passage quotidien de plus 1 000 camions, alors qu’il n’en passe que 120 actuellement.
M. Riyad Mansour a affirmé aujourd’hui qu’il n’était pas possible de parler de progrès à Gaza, où un million et demi de personnes vivent toujours dans la détresse. Tout en se félicitant du rapport établi par la Commission d’enquête dépêchée par le Secrétaire général à Gaza pour faire la lumière sur les incidents qui ont conduit à la destruction de locaux de l’ONU à Gaza, l’Observateur permanent de la Palestine a cependant regretté que ce même rapport ne soit pas publié en tant que document officiel de l’Assemblée générale.
Les participants du séminaire ont, de leur côté, souligné qu’il faudrait impérativement que les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire fassent l’objet d’enquêtes impartiales et que ceux qui en étaient directement responsables répondent de leurs actes devant la justice, a précisé le Président du Comité.
« Comme si le blocus total imposé pendant près de 18 mois et la crise économique et humanitaire qu’il a causée ne suffisaient pas, de graves restrictions continuaient d’entraver l’accès aux secours d’urgence et aux autres produits envoyés à Gaza par la communauté internationale après les hostilités de décembre et de janvier derniers », a-t-il déploré.
Au cours du séminaire du Caire, a poursuivi le Président, les participants ont également noté qu’Israël, en empêchant qu’une assistance de base soit fournie à ceux qui en avaient immédiatement besoin, refusait de se conformer à l’obligation qui lui incombait en vertu de la quatrième Convention de Genève de protéger la population civile vivant sous occupation.
Les participants ont conclu que tout progrès passait nécessairement par les efforts redoublés en vue de la réconciliation nationale et d’une amélioration significative du processus politique. L’avènement d’un développement économique et social durable postule la fin de l’occupation israélienne et la réalisation de l’objectif de la création d’un État palestinien, vivant côte à côte avec Israël dans des frontières sûres et reconnues, sur la base des frontières de 1967.
La réunion internationale des Nations Unies à l’appui de la paix israélo-palestinienne cherchait à souligner le rôle important que les parlements nationaux et les organisations interparlementaires jouent aux niveaux régional et international pour former l’opinion publique, établir des principes généraux et faire respecter le droit international pour parvenir à un règlement global, juste et durable de la question de Palestine, a expliqué M. Badji.
Les participants à la réunion ont examiné dans quelle mesure les législateurs pouvaient aider les Israéliens et les Palestiniens à reprendre le dialogue politique. Ils ont aussi encouragé les parlementaires à continuer de s’intéresser à cette question et à s’employer avec leurs homologues israéliens et palestiniens, ainsi qu’avec leur propre gouvernement, à promouvoir une solution politique au conflit, a relaté le Président du Comité.
L’Observateur permanent de la Palestine a cependant regretté que l’Autorité palestinienne ne dispose pas à l’heure actuelle d’interlocuteur véritable dans le cadre du processus de paix. Inquiet de l’avènement au pouvoir d’un gouvernement « d’extrême droite », il a déclaré que l’Autorité palestinienne ne pouvait pas négocier avec une administration qui ne respecte pas ses obligations prévues par la Feuille de route. Le niveau de participation aux réunions et séminaires internationaux consacrés à l’assistance au peuple palestinien témoigne, a-t-il estimé, du consensus en faveur d’un changement d’attitude de la part d’Israël.
Les prochaines manifestations organisées par le Comité seront la Réunion des Nations Unies sur la question de Palestine pour l’Asie et le Pacifique, qui se tiendra à Jakarta les 8 et 9 juin 2009, suivie le 10 juin d’un Forum public des Nations Unies à l’appui du peuple palestinien. La réunion aura pour thème le renforcement du consensus international sur la nécessité de parvenir de toute urgence à un règlement prévoyant deux États.
En outre, une réunion internationale, qui sera consacrée à « la responsabilité de la communauté internationale pour faire respecter le droit international humanitaire et assurer la protection de la population civile à Gaza », se tiendra à Genève, les 22 et 23 juillet prochains.
Le Comité a adopté les programmes provisoires de ces réunions.
Au cours de cette séance, outre les orateurs cités, les représentants de l’Égypte, de la République arabe syrienne, de l’Indonésie et de la Malaisie ont pris la parole.
La prochaine séance plénière du Comité sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
* Le texte de cette déclaration sera publié ultérieurement sous la forme d’un communiqué de presse.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel