Le Comité spécial de la décolonisation achève les travaux de sa reprise de session en adoptant un projet de résolution sur les Tokélaou
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Comité spécial chargé d’étudier la situation
en ce qui concerne l’application de la Déclaration
sur l’octroi de l’indépendance aux pays
et aux peuples coloniaux
Reprise de session de 2009
11e séance – matin
LE COMITÉ SPÉCIAL DE LA DÉCOLONISATION ACHÈVE LES TRAVAUX DE SA REPRISE DE SESSION EN ADOPTANT UN PROJET DE RÉSOLUTION SUR LES TOKÉLAOU
Le Comité spécial des Vingt-Quatre adopte aussi le rapport de ses travaux et le projet de rapport sur le Séminaire régional pour les Caraïbes
La question des Tokélaou, territoire non autonome administré par la Nouvelle-Zélande et composé de trois petits atolls de coraux du Pacifique Sud, a fait l’objet d’un projet de résolution* adopté, ce matin, par le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, dit « Comité spécial des Vingt-Quatre ». Au cours de la séance de travail de ce matin, qui était la dernière de la reprise de session du Comité spécial, celui-ci a également adopté le projet de rapport relatif au Séminaire régional pour les Caraïbes, qui sera annexé au rapport** des travaux de la reprise de session du Comité spécial des Vingt-Quatre, qui a aussi été adopté ce matin par les membres du Comité.
Le rapport de la reprise de session du Comité spécial sera soumis à l’Assemblée générale, dans le cadre des travaux de sa Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation. Comme chaque année, ce rapport relate les travaux menés par le Comité et donne des informations précises sur les séminaires, réunions et conférences organisés sur la question de la décolonisation.
Aux termes du projet de résolution adopté ce matin sans vote par le Comité spécial sur la question des Tokélaou, le Comité recommande à l’Assemblée générale de se féliciter de l’engagement des Tokélaou et de la Nouvelle-Zélande à continuer d’œuvrer ensemble dans l’intérêt des Tokélaou et de leur peuple.
Le projet de résolution était présenté par le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et soutenu par son coauteur, le représentant de Fidji. Par ce texte, l’Assemblée noterait que les Tokélaou et la Nouvelle-Zélande demeurent résolues à assurer le développement constant des Tokélaou dans l’intérêt, à long terme, du peuple tokélaouan, en accordant une importance particulière à la poursuite de l’aménagement de chacun des atolls de façon à répondre à leurs besoins actuels et permanents. L’Assemblée noterait également que la Nouvelle-Zélande reconnaît constamment au peuple tokélaouan le droit à l’autodétermination au moment où il le jugera approprié.
Par ce texte, l’Assemblée saluerait le professionnalisme et la transparence avec lesquels ont été organisés les deux référendums de février 2006 et d’octobre 2007 sous la surveillance de l’ONU. Par ce texte, l’Assemblée constaterait que les deux référendums organisés afin de déterminer le statut des Tokélaou n’ont pas abouti à la majorité des deux tiers des suffrages validés requise par le Fono général pour passer à un autre statut que celui de territoire non autonome administré par la Nouvelle-Zélande.
Par l’adoption de ce texte, l’Assemblée constaterait également que les Tokélaou ont pris l’initiative d’élaborer un plan stratégique de développement économique pour la période 2007-2010. Elle constaterait également que la Nouvelle-Zélande continue de s’efforcer, sans relâche, de répondre aux besoins socioéconomiques du peuple tokélaouan, et que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) apporte son appui et sa coopération.
Constatant en outre que les Tokélaou ont besoin du soutien continu de la communauté internationale, l’Assemblée rappellerait avec satisfaction la création et le fonctionnement du Fonds international d’affectation spéciale pour les Tokélaou, destiné à appuyer les besoins permanents des Tokélaou.
Faipule Foua Tolva, chef des Tokélaouans, a déclaré que les Tokélaou n’entendaient pas renoncer à leurs aspirations d’autodétermination. Il a à cet égard rappelé les deux référendums qui ont eu lieu en 2006 et 2007 sur la question de l’autonomie du territoire, mais qui n’ont cependant pas affecté les relations « chaleureuses » entretenues avec la Nouvelle-Zélande. Les Tokélaou travaillent en effet en étroite collaboration avec la Nouvelle-Zélande et le Comité spécial, en vue de l’exercice de leur droit à l’autodétermination, a ajouté Faipule Foua Tolva. Un des objectifs essentiels est celui de la promotion du bien-être du peuple des Tokélaou, en même temps que le Comité spécial continue à encourager le système des Nations Unies à fournir son aide au territoire, a ajouté le représentant.
Si les deux référendums organisés en 2006 et 2007 n’ont pas abouti à l’autodétermination, a indiqué le chef des Tokélaouans, ils ont cependant contribué au développement des institutions du territoire, et le pouvoir exécutif des Tokélaou fait désormais tout ce dont il est capable pour renforcer l’unité du peuple. De son côté, le Fono général (organe législatif des Tokélaou) travaille au renforcement des capacités locales et des infrastructures, a déclaré le chef des Tokélaouans, en indiquant que le prochain référendum ne serait pas organisé avant plusieurs années, le temps de renforcer les capacités et les ressources de la population.
Faipule Foua Tolva a ensuite parlé de la crise financière et de la pandémie de grippe A(H1N1), qui affectent actuellement les Tokélaou, tout comme toutes les autres nations de la planète. Il a parlé des mesures prises pour y faire face, ceci en collaboration avec le Gouvernement de la Nouvelle-Zélande. À cet égard, il a cité la « Déclaration conjointe concernant les principes de partenariat », signée en 2003, ainsi que l’Accord d’aide économique pour 2008-2010. En outre, a-t-il ajouté, le Conseil du Gouvernement des Tokélaou rencontrera dans deux semaines, pour la première fois, le Premier Ministre de la Nouvelle-Zélande.
La question des changements climatiques intéresse particulièrement les Tokélaou, et notamment tous les autres États insulaires, a également souligné le chef des Tokélaouans, avant de demander au système de l’ONU d’apporter une aide dans ce domaine au territoire. De leur côté, les Tokélaou déploient des efforts pour adopter une politique énergétique qui devrait permettre aux atolls de fonctionner à 100% avec de l’énergie renouvelable, a-t-il annoncé. Il a encore expliqué les différents projets de développement entrepris aux Tokélaou, notamment en matière de pêche, d’infrastructures, de ressources humaines et de justice. Les Tokélaou ont aussi proposé l’adoption d’un nouveau drapeau qui doit être approuvé par le Fono général, a dit Faipule Foua Tolva. Il a enfin indiqué que le Comité constitutionnel des Tokélaou travaillait à l’élaboration d’une structure de gouvernance permettant d’intégrer les bonnes pratiques actuelles au niveau national et à celui des villages.
De son côté, la représentante de la Nouvelle-Zélande, Mme Kirsty Graham, a déclaré que son pays, qui est l’« Autorité administrante des Tokélaou », s’était efforcé, au cours de l’année écoulée, d’aider au mieux les Tokéalou à faire face à la crise financière, ainsi qu’à la pandémie actuelle de grippe A(H1N1). Elle a salué à ce propos la qualité de la coopération étroite qui existe entre la Nouvelle-Zélande et les représentants insulaires, et grâce à laquelle les défis qui se posent dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la gestion de l’eau et des déchets ont pu être relevés. Mme Graham a également attiré l’attention du Comité spécial sur le fait que les deux parties continuent d’œuvrer ensemble au développement d’un tourisme respectueux des pratiques culturelles et des valeurs des communautés locales.
Revenant sur les questions de santé, Mme Graham a indiqué que le Ministère de la santé néo-zélandais, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avait tout mis en œuvre pour préparer les populations des Tokélaou à répondre efficacement à une éventuelle propagation de cas de grippe A(H1N1) dans une région qui est « fragile et isolée ». Kirsty Graham a par ailleurs confirmé que, début juillet, le Premier Ministre de la Nouvelle-Zélande, M. John Key, rencontrerait les dirigeants des Tokélaou à Apia. Elle a estimé que cette visite serait l’occasion pour les autorités de son pays de prendre connaissance des aspirations des populations locales tokélaouanes et d’évaluer de manière directe leurs besoins.
Dans ses remarques de clôture, le Président du Comité spécial, M. Marty M. Natalegawa, de l’Indonésie, a estimé qu’à la lumière des débats « actifs » de cette session, le Comité spécial devait continuer d’adapter les processus de décolonisation en cours aux « réalités changeantes » du monde actuel. Il a souligné que dans le cadre de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, il demeure important d’aider les 16 territoires non autonomes à réaliser leur volonté d’indépendance, cela dans un cadre politique qui soit viable et internationalement reconnu.
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