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AG/COL/3193

Le Comité spécial des Vingt-Quatre chargé de la décolonisation demande aux États-Unis de permettre à Porto Rico d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance

15/06/2009
Assemblée généraleAG/COL/3193
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la Déclaration

sur l’octroi de l’indépendance aux pays

et aux peuples coloniaux

Reprise de session de 2009

5e & 6e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ SPÉCIAL DES VINGT-QUATRE CHARGÉ DE LA DÉCOLONISATION DEMANDE AUX ÉTATS-UNIS DE PERMETTRE À PORTO RICO D’EXERCER SON DROIT À L’AUTODÉTERMINATION ET À L’INDÉPENDANCE


Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclarationsur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, dit « Comité spécial des Vingt-Quatre », a adopté cet après-midi un projet de résolution*, aux termes duquel il demande au Gouvernement des États-Unis d’engager un processus permettant au peuple portoricain d’exercer pleinement son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale et aux résolutions et décisions du Comité spécial relatives à Porto Rico.


Aux termes de ce texte, le Comité spécial, qui était saisi d’un rapport sur la situation de Porto Rico**, demande aussi au Président des États-Unis de libérer les prisonniers politiques Oscar López Rivera et Carlos Alberto Torres, détenus depuis 28 ans, ainsi qu’Avelino González Claudio.  Ces prisonniers purgent des peines dans des prisons américaines pour des raisons touchant à la lutte pour l’indépendance.  Porto Rico bénéficie d’un statut d’État libre associé aux États-Unis.  En vertu des dispositions actuelles, la défense, les relations internationales, le commerce extérieur et les questions monétaires sont du ressort des États-Unis, tandis que Porto Rico est autonome sur le plan de la fiscalité, des questions sociales et des affaires locales en général.  Même après l’instauration, en 1952, d’un Gouvernement constitutionnel à Porto Rico, le Congrès américain est resté investi des pleins pouvoirs sur l’île.


Présentant le projet de résolution intitulé « Décision du Comité spécial en date du 9 juin 2008 concernant Porto Rico », M. Abelardo Moreno, Représentant permanent de Cuba auprès des Nations Unies a rappelé que le Comité spécial a adopté 27 résolutions et décisions au cours des 30 dernières années sur la question.  Il a mis l’accent sur la nécessité pour les États-Unis de restituer à Porto Rico l’ensemble des terrains occupés et des installations érigées à Vieques et à Ceiba, et d’accélérer la prise en charge des coûts du nettoyage et de la dépollution des zones d’impact ayant servi à des manœuvres militaires, ceci en utilisant des méthodes qui ne continuent pas d’aggraver les lourdes répercussions négatives de ces activités militaires sur la santé des populations.


Après l’adoption de la résolution, le représentant de la Bolivie a dit que Porto Rico était le seul pays colonisé d’Amérique latine et des Caraïbes.  Saluant l’adoption par consensus, et pour la dixième année consécutive de ce type de résolution, celui de Cuba a déclaré qu’il n’oubliera jamais que 2 000 Portoricains ont perdu la vie dans la lutte pour l’indépendance de Cuba, et a assuré que son pays accompagnera Porto Rico jusqu’à la victoire finale de l’indépendance. 


La plupart des 40 pétitionnaires intervenus aujourd’hui ont abordé les trois principales questions soulevées devant le Comité spécial des Vingt-Quatre ces dernières années, à savoir la présence militaire continue des États-Unis à Porto Rico et la décontamination des sites qui présentent un danger pour la santé des populations, notamment sur l’île de Vieques; l’emprisonnement aux États-Unis de Portoricains indépendantistes, accusés d’« atteinte à la sûreté de l’État »; et l’application de la peine capitale à des Portoricains reconnus coupables d’un crime fédéral.


« La camisole de force que constitue l’actuelle situation politique, telle qu’elle est imposée à notre pays, porte atteinte au modèle social de Porto Rico », a déclaré M. Rivera Reyes, de l’organisation PROELA, en indiquant que la croissance économique de Porto Rico avait été la plus basse de la région ces dernières années, alors que l’île connaît en même temps des chiffres de criminalité proches de ceux existant dans des pays en conflit.  De son côté, Mme Luz Rexach, du « National Advancement for Puerto Rican Culture », a rappelé que le parti au pouvoir souhaitait que Porto Rico devienne le cinquante et unième État des États-Unis, une position qui est partagée, selon elle, par la « grande majorité des 4 millions de Portoricains de l’île et des 3 millions vivant aux États-Unis ».  Un référendum organisé en 1993 a montré que 48,4% des votants étaient en faveur du statu quo (État libre associé), 46,2% en faveur d’un statut d’État de l’Union et 4% seulement en faveur de l’indépendance, a-t-elle dit. 


Alors que le 25 juillet 2009 marque le cent onzième anniversaire de l’intervention des États-Unis à Porto Rico, et que l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2001-2010 deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, la plupart des pétitionnaires ont estimé que le moment était venu de se mettre en accord avec les normes de l’ONU, et notamment avec la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance qui figure dans la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale de 1960.  Comment le Président Obama peut-il exiger de la Chine, de Cuba, de la République populaire démocratique de Corée et d’autres pays le respect des droits de l’homme, alors que son pays ne respecte pas les droits de Portoricains, ont demandé certains pétitionnaires. 


Porto Rico est la plus orientale et la plus petite des Grandes Antilles dans la mer des Caraïbes.  Elle couvre une superficie de 8 959 kilomètres carrés en comptant les petites îles voisines de Vieques, Culebra et Mona.  D’après les chiffres de juillet 2008, la population, essentiellement hispanophone, est estimée à 3 958 128 habitants.


Outre les pétitionnaires, sont intervenus les représentants des pays suivants: Cuba; Dominique (au nom du Mouvement des pays non alignés); Nicaragua; Équateur; Saint-Vincent-et-les Grenadines; Venezuela; Bolivie; République arabe syrienne; et République islamique d’Iran.


La prochaine séance plénière du Comité spécial des Vingt-Quatre aura lieu demain, mardi 16 juin, à 10 heures.


*     A/AC.109/2009/L.7 

**    Rapport A/AC.109/2009/L.13 du Rapporteur du Comité spécial


DÉCISION DU COMITÉ SPÉCIAL EN DATE DU 9 JUIN 2008 CONCERNANT PORTO RICO ( A/AC.109/2009/L.7 ET A/AC.109/2009/L.13 )


Présentation de projet de résolution


Présentant le projet de résolution intitulé « Décision du Comité spécial en date du 9 juin 2008 concernant Porto Rico », M. ABELARDO MORENO (Cuba) a déclaré que le peuple de Porto Rico ne pouvait exercer son droit à l’autodétermination en raison de la domination économique, politique et sociale que lui imposent les États-Unis.  Il a rappelé que le Comité spécial avait adopté 27 résolutions et décisions au cours des 30 dernières années concernant la question de Porto Rico.  Chacune d’entre elles, a-t-il ajouté, a réaffirmé le droit inaliénable du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance, en accord avec la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale.  M. Moreno a dit que le projet de texte présenté aujourd’hui insiste sur l’urgence avec laquelle le Gouvernement des États-Unis devrait prendre ses responsabilités pour permettre au peuple portoricain d’exercer son droit à l’autodétermination. 


Il a regretté qu’aucun processus n’ait été entamé qui puisse répondre aux attentes de ce peuple.  Il a mis l’accent sur la particularité de l’identité nationale portoricaine, qui est l’identité d’un peuple et d’un pays de l’Amérique latine et des Caraïbes. 


M. Moreno a rappelé que dans le document final du Sommet du Mouvement des pays non alignés, qui s’est tenu à La Havane en septembre 2006, les délégués des 118 gouvernements représentés ont apporté leur soutien au peuple portoricain dans sa lutte pour l’autodétermination et l’indépendance.  Il a rappelé que ce texte exhortait le Gouvernement américain à mener à son terme la restitution au peuple portoricain de l’ensemble des terrains anciennement occupés par l’armée américaine, dont les installations de Vieques et de Ceiba, et d’accélérer l’exécution et la prise en charge des coûts du nettoyage et de la dépollution des zones d’impact qui ont servi de terrains de manœuvres militaires aux forces américaines.  Il faut pour cela que soient utilisées des méthodes qui ne continuent pas d’aggraver les conséquences négatives, extrêmement lourdes, de ces activités militaires sur la santé des habitants de l’île de Vieques et sur son environnement.  M. Moreno a également demandé au Président des États-Unis de libérer trois prisonniers politiques: Oscar López Rivera et Carlos Torres, emprisonnés depuis 28 ans, ainsi qu’Avelino Gonzalez Claudio.  Ces trois personnes sont toutes des combattants de l’indépendance de Porto Rico, a estimé le représentant de Cuba. 


Audition de pétitionnaires (Aide-mémoire 09/09 et Add.1)


Rappelant que les États-Unis administrent le territoire de Porto Rico en se fondant sur la clause territoriale concernant les territoires d’outre-mer et leurs habitants, M. ARTURO HERNÁNDEZ GONZÁLEZ, Président du barreau de Porto Rico, a affirmé que cette disposition viole le droit international, et en particulier les Articles 1 et 55 de la Charte des Nations Unies et l’article 1 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966.  Le barreau de Porto Rico s’est toujours prononcé en faveur de la décolonisation de l’île, en invoquant la résolution 1514 de l’Assemblée générale, a ajouté M. Hernández González.  Le représentant a ensuite dénoncé les agressions dont ont été victimes des journalistes, ainsi que des personnalités politiques qui luttent pour

l’indépendance de Porto Rico.  Il a enfin demandé que le Comité spécial renvoie le cas de Porto Rico devant l’Assemblée générale afin que celle-ci soumette l’affaire à la Cour internationale de Justice (CIJ) pour que celle-ci rende un avis consultatif sur le caractère, contraire au droit international, de la situation de Porto Rico.


M. FERNANDO MARTÍN, du Parti indépendantiste portoricain, a lui aussi insisté sur la nécessité de respecter la résolution 1514 de l’Assemblée générale, appelant les États Membres de l’ONU à encourager les États-Unis à accorder toute la considération nécessaire à ce texte.  À cet égard, il a mentionné l’appui qui a été exprimé récemment à la cause de la décolonisation de Porto Rico par les Sénats de l’Argentine et du Mexique.  L’année 2010 marquera la fin de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, et cela doit motiver la communauté internationale à agir contre ce fléau en Amérique latine et dans les Caraïbes, a-t-il souhaité.


Mme JAN SUSLER, du  People’s Law Office, qui est un organisme de juristes créé en 1937 pour lutter contre la ségrégation dans l’appareil judiciaire, a mis l’accent sur la question des prisonniers politiques.  Citant la vague de libération de prisonniers politiques portoricains par le Président Clinton en 1999, elle a émis l’espoir que le Gouvernement des États-Unis puisse libérer toutes les personnes emprisonnées à cause d’actes politiques relatifs à la lutte pour l’indépendance de Porto Rico.  Elle a souligné les cas d’Oscar López Rivera et de Carlos Torres qui sont détenus depuis 28 ans, respectivement jusqu’en 2027 et 2024.  Elle a souhaité que l’on enquête sur les assassinats de dirigeants du mouvement indépendantiste portoricain. 


Mme VANESSA RAMOS, Présidente de l’Association américaine de juristes, a appelé le Comité à prendre en compte les facteurs liés au développement durable en général, en particulier la préservation de la culture et de l’identité, qui est un problème intimement lié à la question du colonialisme.  Elle s’est inquiétée de la pollution de l’environnement de l’île de Porto Rico.


M. JOSE CASTILLO, du Parti nationaliste de Porto Rico-Movimento Liberador, a rappelé que depuis l’adoption de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale, en date du 14 décembre 1960, aucun progrès n’avait été réalisé en faveur de l’autodétermination de Porto Rico.  Il a fustigé le dépècement de l’île de Porto Rico par les États-Unis.  Il a cité la vente d’hôpitaux et d’écoles publics, de ponts et de routes à des entreprises privées qui bénéficient de contrats d’exploitation de 50 à 75 ans, et la suppression annoncée de 60 000 postes de fonctionnaires portoricains.  Il a exhorté le Gouvernement des États-Unis à respecter les décisions du peuple portoricain en ce qui concerne son organisation politique, et a indiqué que son parti avait eu de nombreux martyrs dans ses rangs entre 1930 et 1964.  M. Castillo a rappelé que la langue de son pays était l’espagnol et que la culture de Porto Rico était une culture locale propre à l’île qu’il ne faut pas noyer dans la culture américaine.


M. IVÁN A. RIVERA REYES, de l’organisation PROELA, a déclaré que le développement des relations économiques et politiques entre les États-Unis et Porto Rico devait s’inscrire dans le respect des principes de l’affirmation de la souveraineté du peuple portoricain et de son droit inaliénable à l’autodétermination.  Il a fustigé le non-respect par le Congrès des États-Unis des normes portoricaines, en citant le non-respect de la Charte portoricaine des droits de l’homme, qui rejette l’application de la peine de mort.  « La camisole de force que constitue l’actuelle situation politique de notre pays a porté atteinte au modèle social de Porto Rico », a-t-il dit, en indiquant que la croissance de Porto Rico avait été la plus basse de la région ces dernières années.  D’autre part, l’île a connu 380 assassinats pour 4 millions d’habitants, l’année dernière, a-t-il déploré.  C’est un chiffre dont le pourcentage par rapport à la population dépasse les situations existant dans des pays en guerre, a-t-il précisé, en mettant l’accent sur les incidences qu’a le colonialisme sur la vie sociale à Porto Rico.   


Cinquante ans après l’adoption de la résolution 1514 par l’Assemblée générale, et alors que l’on est à la fin de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, M. MANUEL RIVERA, représentant de Portoricains unis dans l’action, a demandé que le dossier de Porto Rico soit remis entre les mains de l’Assemblée générale, afin que les Portoricains puissent enfin exercer leur droit à l’autodétermination.  Il a demandé que soit, à cet égard, acceptée la participation de la diaspora portoricaine, qui fait partie intégrante de la nation de Porto Rico et contribue à sa culture et à son économie.  Il a notamment proposé que soit établie une assemblée constituante composée des Portoricains résidant aux États-Unis.


M. HÉCTOR PESQUERA SEVILLANO, du Movimiento Independentista Nacional Hostosiano de Puerto Rico, a rappelé que le Mouvement des pays non alignés a décidé d’appuyer l’indépendance de Porto Rico, et a appelé les États-Unis à respecter les normes de droit international à l’égard de la situation de l’île. 


La nouvelle réalité juridique de Porto Rico doit être enfin reconnue, a aussi demandé Mme WILMA REVERÓN-COLLAZO, qui s’exprimait au nom du Comité pour Porto Rico aux Nations Unies.  Elle a d’ailleurs regretté que Porto Rico soit écarté des débats au sein de l’ONU.


De son côté, M. CARLOS HERNÁNDEZ LÓPEZ, du Frente Autonomista, a signalé que les États-Unis interviennent de plus en plus dans les affaires de Porto Rico, notamment en ayant le monopole commercial sur le marché local et en contrôlant l’élection des responsables publics de l’île.  La culture de notre pays est menacée, s’est-il inquiété, et certains Portoricains en sont arrivés à adopter une attitude et un discours serviles à l’égard des États-Unis.  Le représentant s’est aussi insurgé contre l’immobilisme des Nations Unies, qui adoptent chaque année la même résolution sur Porto Rico.  Il vaudrait mieux que l’ONU arrive à convaincre les États-Unis d’adopter une attitude plus responsable sur la question, a-t-il estimé.


M. EDGARDO ROMÁN ESPADA, porte-parole de la coalition portoricaine contre la peine de mort, a mis l’accent sur le non-respect par les États-Unis de normes internationales adoptées par l’ONU.  Il a dit que l’abolition de la peine de mort était liée au progrès social, et a estimé que la législation pénale était une expression de certaines valeurs humaines, éthiques et sociales.  Malgré l’adoption par Porto Rico d’une Constitution d’État libre associé qui inclut une Charte rejetant la peine capitale, le droit national américain impose néanmoins à l’île, la légalité de cette peine de mort, a-t-il regretté.  Il a dit que Porto Rico était la seule nation où la question de la peine de mort était traitée dans une langue étrangère. 


M. EDUARDO VILLANUEVA MUÑOZ, du Comité des droits de l’hmme de Porto Rico, a parlé de la question des prisonniers politiques.  Notant que l’ONU avait défini le colonialisme comme étant un crime international, il s’est étonné de la prédominance à Porto Rico du droit fédéral américain sur le droit portoricain.  Il a noté qu’il y avait 700 assassinats par an à Porto Rico, en estimant que 75% de ces assassinats avaient un lien avec le trafic de stupéfiants.  Il a regretté que malgré trois consultations populaires qui ont demandé que soit revu le statut de Porto Rico, le Gouvernement des États-Unis n’ait rien fait en ce sens.  Il s’est demandé comment le Président Obama pouvait exiger l’application des droits de l’homme en Chine, à Cuba, en Corée du Nord et ailleurs, alors que son pays ne les respecte pas à Porto Rico. 


M. RICARDO PARET VÉLEZ, du Collectif de travail pour l’indépendance de Porto Rico (zone de Mayagüez), a rappelé que son pays était colonisé par les États-Unis depuis 1899, à la suite de la guerre hispano-américaine à laquelle Porto Rico n’avait pas participé.  Il s’est inquiété de l’augmentation croissante de la criminalité, notamment en relation avec le contrôle du trafic des stupéfiants, et de la vente du patrimoine portoricain à des sociétés privées.  Il s’est inquiété de la disparation de l’unique chaine de télévision publique de Mayagüez et de la prolifération de médias étrangers.  Nous en avons assez de 500 années de colonialisme, dont 400 sous le joug espagnol et 111 sous le joug américain, a-t-il souligné.


Mme LEONOR TATIL, représentante du Soho Art Festival, a demandé le respect des articles pertinents de la Constitution des États-Unis au regard de la situation constitutionnelle de Porto Rico, en date de 1952.  Elle a fustigé le statut politique auquel est soumis Porto Rico, qui menace l’île et qui fait des habitants de Porto Rico des citoyens de seconde catégorie.  Elle a exigé des réparations pour l’invasion et l’occupation de Porto Rico par les États-Unis, et a demandé le versement immédiat de 10 milliards de dollars pour faire face aux difficultés particulières que rencontrent les Portoricains du fait du colonialisme. 


M. SAM MANUEL, du Socialist Workers Party, a indiqué que le taux de chômage officiel est de 15% à Porto Rico, ce qui est bien plus élevé qu’aux États-Unis, alors que 27% des recettes de l’île servent à payer les intérêts des États-Unis et ceux des banquiers porteurs de titres.  De leur côté, les Portoricains des États-Unis seront les plus lourdement touchés par les effets de la crise financière et de la récession actuelle, comme cela est déjà le cas du fait de la vague de licenciements survenue dans le secteur de l’automobile et du fait de la baisse des prix des productions agricoles, a-t-il prédit.  Le représentant a, en outre, appelé à la libération des prisonniers politiques portoricains incarcérés aux États-Unis.


Mme NILDA LUZ REXACH, Directrice exécutive de l’organisaation National Advancement for Puerto Rican Culture, a rappelé que le parti au pouvoir à Porto Rico est favorable à ce que la nation portoricaine devienne le cinquante et unième État des États-Unis d’Amérique, une position qui est partagée par 3 millions de Portoricains vivant aux États-Unis et 3,5 millions de Portoricains de l’île.


Porto Rico présente toutes les caractéristiques d’une nation qui continue, d’ailleurs, de parler l’espagnol, a remarqué pour sa part M. LUIS DELGADO RODRÍGUEZ, de l’organisation Alianza pro Libre Associacion Soberana (ALAS).  Il a parlé de la fierté nationale qui est palpable chez les Portoricains quand un individu issu de cette nation se fait connaitre.  À cet égard, il a évoqué le cas du choix de Mme Sotomayor comme candidate au poste de juge à la Cour suprême des États-Unis et le débat qui a cours autour de cette personnalité.


Mme ALEIDA CENTENO-RODRÍGUEZ, du Frente Patriótico Arecibeño, a dénoncé les expériences menées sur le sol de Porto Rico par les États-Unis, qu’elle a qualifiées « d’actes de terrorisme écologique ».  Elle a parlé notamment des explosions nucléaires effectuées en 1958 qui ont créé des ceintures de rayonnement contaminant l’Atlantique Sud.  Elle a aussi mentionné le radiotélescope d’Arecibo construit par les États-Unis, qui est le plus grand télescope simple jamais construit, et qui a posé des problèmes concernant la viabilité des satellites civils et militaires.  Ce radiotélescope a aussi été utilisé pour réaliser des explosions nucléaires en altitude selon le programme High Altitude Nuclear Detonation, a-t-elle ajouté.


Affirmant croire à l’autodétermination, en tant que droit inaliénable du peuple portoricain, M. HÉCTOR FERRER, Président du Popular Democratic Party, a défendu le droit du peuple portoricain à développer un État libre sur la base de la souveraineté populaire.  Il a rappelé que le Président Obama avait promis de prendre en compte les intérêts du peuple portoricain et s’était engagé à travailler avec le Congrès et avec trous les groupes portoricains.  Il a estimé qu’une assemblée constitutionnelle serait le mécanisme le plus efficace pour régler la question de Porto Rico, et s’est dit favorable à la formule de l’État associé.


M. JOSE ADAMES, Président du Literary Center Anacaona (CLAHI), a nié le fait que Porto Rico soit une colonie.  Avec un gouverneur élu et un système législatif à deux chambres, c’est un État, mais c’est aussi un territoire américain, a-t-il affirmé.  Quand l’Alaska a été déclaré partie intégrante des États-Unis, parce qu’il y avait des citoyens américains sur son sol, Porto Rico comptait aussi des citoyens américains et aurait dû être le premier sur la liste des territoires devant intégrer les États-Unis, a-t-il estimé.  En outre, la moitié des Portoricains vivent aux États-Unis, a signalé le représentant.  Il a aussi indiqué que les États-Unis n’avaient jamais dit qu’ils ne voulaient pas de Porto Rico, et a souligné la responsabilité des États-Unis vis-à-vis de ce territoire.


Actrice de 93 ans ayant joué le rôle d’Anita dans West Side Story, Mme ANITA VELEZ-MITCHEL, de Primavida Incorporated, a avoué que ce rôle lui a valu des insultes et des jugements, avant d’affirmer que Porto Rico est bel et bien une colonie.  Elle a rappelé que les Portoricains n’ont pas le droit de vote dans les élections américaines et n’ont pas d’accès au système social.  Elle a aussi parlé de quelques personnages connus issus de cette île, entre autres deux Miss Monde et quatre Miss Univers, divers acteurs et artistes, ainsi que Mme Sonia Sotomayor.


Au nom des vétérans du Comité d’honneur du 65ème régiment d’infanterie (AMI Global Security), M. ANTHONY MELE a regretté que les descendants de soldats portoricains ayant combattu sous le drapeau américain pendant la Première Guerre mondiale ne bénéficient pas des mêmes droits que les citoyens américains.  Pourtant, selon le Jones Activities de 1914, les Portoricains vivant sur l’île et leurs enfants doivent se voir attribuer la nationalité américaine et jouir de la même protection que les autres Américains, a-t-il fait valoir.  Il a aussi rappelé qu’un citoyen américain ne peut se voir refuser le droit de vote aux élections nationales pour des raisons liées à la race, à la couleur de peau, à ses croyances ou à ses origines nationales.


M. HERMENEGILDO ORTIZ QUIÑONES, Président d’Action démocratique portoricaine, a prié le Comité spécial des Vingt-Quatre de demander aux États-Unis de ne pas qualifier les Portoricains de « citoyens américains ».  Il a ajouté que les Portoricains avaient une citoyenneté distincte bien avant l’arrivée des troupes américaines en 1899 et de la loi Johns de 1917 qui a fait des Portoricains des citoyens américains.  Il a estimé que les États-Unis avaient modifié les résultats des élections démocratiques de 2008 en mettant ainsi en péril les droits des Portoricains.  Il a demandé l’ouverture du processus de décolonisation dans un délai d’un an. 


M. LUIS R. SUAREZ RIVERA, représentant de l’organisation DC-6, a rappelé qu’il avait été arrêté avec d’autres personnes pour avoir interrompu une session du Congrès des États-Unis consacrée à l’examen de la situation de Porto Rico.  Il a rappelé que cela faisait 111 années que les États–Unis mentaient en affirmant qu’ils ne souhaitaient pas prendre possession de Porto Rico.  Il a dénoncé une « dictature » qui a imposé des gouverneurs pendant 50 ans, rappelant le massacre en 1936 de nationalistes portoricains qui manifestaient pacifiquement à Porto Rico.  Il a fustigé les subterfuges néocolonialistes des Etats-Unis, en estimant qu’il n’y avait que deux solutions: la libre association ou l’indépendance.  Avant de conclure, il a appelé à établir entre les peuples des relations de fraternité. 


Intervention avant la décision


Intervenant au nom du Mouvement des pays non alignés, M. CRISPIN S. GREGOIRE (Dominique) a déclaré que l’exercice du droit à l’autodétermination et à l’indépendance a figuré parmi les activités principales du Mouvement des pays non alignés.  Il a réitéré son appui énergique aux activités du Comité spécial des Vingt-Quatre et a engagé les puissances administrantes à coopérer leurs activités avec cet organe et à appliquer ses décisions.  Il a appelé les États Membres à tout mettre en œuvre pour éliminer totalement le colonialisme, en citant la référence que constitue la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme 2001-2010.


La question coloniale de Porto Rico est à l’examen de ce Comité depuis plus de 35 ans, avec 27 résolutions adoptées à ce sujet, a-t-il encore rappelé, avant de se féliciter que toutes les résolutions aient été adoptées par consensus au cours des 10 dernières années.  Le Mouvement des pays non alignés réitère le droit de ce peuple à l’autodétermination et à l’indépendance en vertu de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de 1960, a-t-il encore dit.  Il a demandé aux États-Unis d’engager le processus d’accès à l’indépendance de Porto Rico, en restituant au peuple portoricain les terres occupées, notamment sur l’île de Vieques. 


M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a indiqué que son pays voulait continuer à défendre le droit à l’autodétermination et à l’indépendance de Porto Rico, qui fait partie intégrante du monde des Caraïbes.  Il a estimé que les informations données par les pétitionnaires qui ont pris la parole aujourd’hui sont très utiles.  Relevant que la situation coloniale prévalant à Porto Rico est examinée depuis 30 ans à l’ONU, et que 27 résolutions ont été adoptées à ce sujet, il a appelé le Gouvernement américain à entamer le processus de mise en œuvre de ces résolutions.  Avec la fin proche de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, Porto Rico n’exerce toujours pas sa souveraineté, a-t-il remarqué.  Mais le Président du Nicaragua, Daniel Ortega, est convaincu qu’un jour, Porto Rico sera indépendant et représenté aux Nations Unies, a indiqué le représentant.


M. GIANCARLO SOLER TORRIJOS (Panama) a fait remarquer que l’année prochaine, l’Amérique latine fêtera le bicentenaire de la lutte en faveur de l’indépendance, alors que Porto Rico demeure la seule nation de la région qui ne bénéficie pas de l’indépendance.  Rappelant les principes du droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, il a invité les délégations à inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée générale la question de Porto Rico, en invitant toutes les tendances à venir s’y exprimer.


Mme MARĺA FERNANDA ESPINOSA (Équateur) a déclaré que le droit à l’autodétermination était une norme du droit international, comme le montrent les normes des Nations Unies, et en particulier la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale datée du 14 décembre 1960.  Elle a rappelé qu’en dépit des nombreuses résolutions et décisions qui avaient été adoptées au cours des 30 dernières années, aucun progrès n’a été réalisé.  Elle a précisé que 11 résolutions adoptées par le Comité spécial des Vingt-Quatre demandent que l’Assemblé générale se saisisse de la question de l’autodétermination de Porto Rico.  Il est temps, a-t-elle insisté, de progresser sur la question.  


M. CAMILLO GONSALVES (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a déclaré que Porto Rico était un maillon de la chaîne des Caraïbes.  Il a rappelé que son pays n’était indépendant que depuis 30 ans.  La culture et l’identité portoricaines, par leur caractère unique, sont indissociables, et c’est pourquoi, ce peuple ne peut se voir privé du droit énoncé dans la résolution 1514 de l’Assemblée générale en date de décembre 1960, a-t-il souligné.  Le représentant a rappelé que la grande majorité des États Membres des Nations Unies, dont les 118 membres du Mouvement des pays non alignés, reconnaissaient le droit de Porto Rico à l’autodétermination et à l’indépendance.  Faisant référence aux critiques adressées aux États-Unis par les pétitionnaires au cours de cette séance, le représentant a dit que ce Comité n’était pas en mesure de déterminer si ceux qui sont intervenus aujourd’hui parlaient au nom de tous les Portoricains.  Quoi qu’il en soit, a-t-il estimé, il est de la responsabilité des États-Unis de nettoyer et dépolluer les zones d’impact ayant servi à des manœuvres militaires, et de respecter les droits fondamentaux de tous les Portoricains. 


En tant que coparrain du projet de résolution sur Porto Rico, M. JULIO ESCALONA (Venezuela) a exprimé l’« appui sans faille » de sa délégation au droit légitime à l’autodétermination du peuple portoricain, « peuple frère ».  Il a demandé au Gouvernement américain d’ouvrir un processus permettant l’exercice de ce droit, conformément à la résolution 1514 de l’Assemblée générale et aux autres résolutions relatives à Porto Rico.  Le représentant a appelé les membres du Comité spécial à adopter par consensus le projet de résolution, en hommage au peuple héroïque de Porto Rico.


M. PABLO SOLÓN-ROMERO (Bolivie) a estimé que le projet de résolution est le reflet de l’avis exprimé par les ministres des affaires étrangères des pays non alignés lors de leur récente réunion à La Havane.  La cause du peuple portoricain est inscrite parmi les défis que doivent relever les Nations Unies, en vue de permettre à ce peuple d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, a-t-il estimé.  La Bolivie appuie le peuple portoricain et souhaite qu’il puisse décider de son avenir, a-t-il ajouté.


Soutenant aussi le projet de résolution, M. MANAR TALEB (République arabe syrienne) a rappelé les décisions et résolutions précédentes qui ont engagé les États-Unis à accélérer le processus permettant au peuple de Porto Rico d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.  La Syrie espère que la résolution sera adoptée par consensus, a-t-il indiqué, afin de réaffirmer les principes du droit international sur lesquels l’ONU a été établie.


M. AMIR HOSSEIN HOSSEINI (République islamique d’Iran) a déclaré que la question de la décolonisation devait faire partie des priorités de l’ONU.  Il a dit que les populations des pays colonisés méritaient une vie meilleure et le droit de décider librement, et dans un environnement propice, de leur avenir.  Il a formé le vœu que le Comité spécial des Vingt-Quatre, en adoptant ce projet de résolution, sera en mesure d’encourager la communauté internationale à aider l’île de Porto Rico à déterminer elle-même de son propre avenir.


Adoption de la résolution


Intervenant après le vote, le représentant de Cuba a remercié les membres du Comité spécial des Vingt-Quatre pour leur appui sans faille à la question de Porto Rico.  Il s’est félicité de l’adoption par consensus, et ce pour la dixième année consécutive, d’une résolution de ce type.  Il a dit que le grand nombre de pétitionnaires intervenus aujourd’hui représentait un exemple vibrant des idéaux qui ont émaillé la longue lutte des Portoricains pour l’exercice de leurs droits légitimes.  Il a cité le début commun des luttes respectives de Cuba et de Porto Rico en faveur de l’indépendance en 1868.  Il a rappelé que 2 000 Portoricains ont perdu la vie dans la lutte en faveur de l’indépendance de Cuba.  Il a dit que les générations actuelles de Cubains et de Portoricains continuaient à entretenir une relation très profonde.  Pour Cuba, l’appui à cette résolution est un témoignage de son engagement en faveur du peuple frère de Porto Rico qui, au fil des siècles, a servi d’exemple émouvant dans la lutte pour l’autodétermination.  Le représentant a assuré que Cuba accompagnera Porto Rico jusqu’à la victoire finale de l’accession à l’indépendance. 


Représentant des Portoricains vivant dans le Connecticut, M. JORGE LIMERES, du Comité Pro Indépendence de Porto Rico du Connecticut, a parlé de l’effet psychologique de la situation coloniale de Porto Rico sur ses habitants.  Un groupe d’universitaires a en effet constaté que le manque de confiance en soi des Portoricains résulterait de leur statut colonial et des discriminations qu’ils ont subies.  En outre, a-t-il signalé, les conditions imposées par la Puissance administrante sont devenues beaucoup plus violentes, même si elles sont plus sophistiquées.  Il s’est aussi dit préoccupé par le nouveau Gouvernement de l’île, évoquant notamment la corruption qui y sévit.


Mme TANIA FRONTERA, artiste newyorkaise représentant la Hostos Grand Jury Resistance Campaign, a parlé de « l’arrogance yankee » qui ne comprend pas que des Portoricains préfèrent aller en prison plutôt que de trahir leur « patrie ».  Militante pour l’indépendance de Porto Rico, elle a dit faire l’objet de poursuites et a dénoncé le fait que les documents de son dossier aient été déclarés secrets et ne soient pas divulgués par l’Administration américaine.


M. SANTIAGO FELIX, du Ministerio Latino, a estimé que la cession de Porto Rico par l’Espagne aux États-Unis, par le Traité de Paris, en 1898, n’était pas fondée juridiquement car l’Espagne n’avait pas le droit de le faire.  Les États-Unis se sont appropriés de Porto Rico et en ont fait une colonie, alors que les Portoricains souhaitaient être indépendants ou associés, a-t-il affirmé. 


M. FRANCISCO VELGARA, du Mouvement de l’Affirmation de Vieques, a parlé du fossé énorme qui existe entre les moyens du personnel de l’armée américaine et ceux des habitants locaux de Porto Rico.  Il a dit que les Portoricains de Vieques ne disposaient pas des pouvoirs politiques qui leur permettraient de faire face aux dégâts résultant de 60 ans d’activités militaires américaines sur leurs terres.  Il s’est inquiété des conséquences de ces activités sur la santé des populations, en citant des indicateurs qui montrent qu’il y a beaucoup plus de cas de cancers sur l’île de Vieques.  Il a précisé que 300 millions de livres d’explosifs avaient été déversées sur l’île de Vieques et dans les eaux environnantes, en s’inquiétant des conséquences sur l’environnement des substances toxiques issues de ces bombes.


Mme MYRNA PAGÁN, du Comité d’aide et de développement de Vieques, a déclaré que le peuple de Vieques souffrait d’une situation « de colonie au sein de la colonie ».  Elle a rappelé que cette île de 30 km de long a été divisée en trois secteurs servant à des tests d’armes classiques et non classiques.  Elle s’est inquiétée du sort des populations expropriées puis réinstallées sur ces trois secteurs, au mépris des risques qui pèsent sur leur santé.  Elle s’est inquiétée des conséquences du déversement d’uranium appauvri et de métaux lourds sur l’île de Vieques, en estimant que l’armée américaine avait violé toutes les normes du droit et de la réglementation.  Elle a souhaité que des études soient menées avec des indicateurs de santé et que des compensations soient versées aux populations affectées par les essais militaires.


Mme GIOVANNIA ANGELICA ACOSTA BUONO, du Front socialiste de Porto Rico, a évoqué « les preuves des innombrables crimes contre l’humanité, commis contre notre peuple dans le cadre de la situation impériale » imposée par les États-Unis.  Elle a signalé la présence et l’ingérence du Gouvernement américain dans les affaires de Porto Rico, comme le contrôle du prix du lait, et a dénoncé la répression que subissent les indépendantistes.  Il faut que les institutions militaires, juridiques et politiques américaines se retirent immédiatement de Porto Rico, a-t-elle demandé.


M. ANGEL RIVERA, du Grand Orient national de Porto Rico, a considéré que la souveraineté de Porto Rico est « prise en otage » par le Congrès américain.  Porto Rico est un bastion géopolitique important dans la région de l’Amérique latine, ainsi qu’une source de richesses importante, a-t-il aussi souligné.  Le modèle trompeur d’autonomie fiscale qui prévalait dans la colonie s’est effondré, a-t-il ajouté.  Il a aussi demandé des explications sur les peines que purgent certains Portoricains, comme Oscar Rivera López, détenu depuis 28 ans.


Mme HARRIET NESBIT, Présidente de l’organisation Harriet Nesbit Halfway Houses, a expliqué que Porto Rico n’est pas une colonie en ce qu’elle a un gouverneur élu.  C’est un atout qui améliore l’image des États-Unis, a-t-elle reconnu, et beaucoup pensent que si l’île était indépendante, elle pourrait être reprise par des dictateurs ou des trafiquants de drogues.  Elle s’est prononcée en faveur de faire du territoire le cinquante et unième État des États-Unis.


M. RICARDO SANTOS, du Mouvement socialiste des travailleurs, a donné la parole au fils d’un prisonnier, JUAN GONZÁLEZ PEDROSA, du Comité des parents et amis d’Avelino Gonzalez Claudio.  Ce dernier se considère comme un prisonnier politique et demande à être jugé à Porto Rico, a expliqué son fils.  M. González Pedrosa a dénoncé les mauvais traitements que son père subit en prison, et qui lui ont causé des troubles neurologiques.  Il a exigé le retrait immédiat de l’appareil militaire et politique américain de Porto Rico, ainsi que la libération des tous les prisonniers politiques.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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