Achevant les travaux de sa reprise de session, la Cinquième Commission recommande un budget de près de 7,8 milliards de dollars pour le maintien de la paix en 2009-2010
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Cinquième Commission
55e séance – après-midi
ACHEVANT LES TRAVAUX DE SA REPRISE DE SESSION, LA CINQUIÈME COMMISSION RECOMMANDE UN BUDGET DE PRÈS DE 7,8 MILLIARDS DE DOLLARS POUR LE MAINTIEN DE LA PAIX EN 2009-2010
La Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires), au terme de plusieurs semaines d’intenses négociations, a recommandé à l’Assemblée générale d’approuver un montant de près de 7,8 milliards de dollars pour le financement des activités de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice annuel allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010. La Cinquième Commission a ainsi achevé les travaux de la deuxième partie de la reprise de sa soixante-troisième session, en adoptant 24 projets de résolution et un projet de décision.
Dans leurs remarques de clôture, le représentant du Japon a noté qu’il s’agissait là d’un nouveau record et celui des États-Unis que nous étions parvenus à un équilibre responsable malgré les difficultés liées à la crise économique mondiale sans précédent.
Le représentant du Bangladesh et celle de l’Angola, au nom du Groupe des États d’Afrique, se sont inquiétés des propositions visant à imposer des coupes d’ensemble sans se soucier des spécificités respectives des différentes missions. Le représentant du Brésil a estimé quant à lui qu’il n’était pas convaincu que l’argument de la crise économique pour justifier des réductions alors que les budgets militaires ne cessent de croître. Sur le même ton, il a souligné l’incohérence de voir le Conseil de sécurité adopter des mandats de plus en plus ambitieux pour les missions de maintien de la paix et la Cinquième commission ne pas accorder les moyens nécessaires pour leur mise en œuvre.
Les montants approuvés aujourd’hui sont les suivants:
Missions de maintien de la paix
Montants requis
Montants approuvés
MINURCAT (République centrafricaine et Tchad)
$768,19 millions
$690,75 millions
MINURSO (Sahara occidental)
$57,40 millions
$53,53 millions
MINUSTAH (Haiti)
$618,62 millions
$611,75 millions
MONUC (République démocratique du Congo)
$1,428 milliard
$1,35 milliard
UNAMID (Darfour)
$1,789 milliard
$1,6 milliard
UNDOF (Force de dégagement)
$45,4 millions
$45,03 millions
UNFICYP (Chypre)
$57,48 millions
$54,41 millions
UNIFIL (Liban)
$646,58 millions
$589,8 millions
UNMIK (Kosovo)
$47,08 millions
$46,81 millions
UNMIL (Liberia)
$593,59 millions
$561 millions
UNMIS (Soudan)
$980,56 millions
$958,35 millions
UNMIT (Timor-Leste)
$210,61 millions
$205,94 millions
UNOCI (Côte d’Ivoire)
$505,79 millions
$491,77 millions
UNOMIG (Géorgie)
$38,84 millions
$15 millions
Soutien à l’AMISOM (Somalie)
$185,67 millions
$138,8 millions
Base logistique de Brindisi
$68,28 millions
$57,95 millions
Compte d’Appui
$324,45 millions
$294,03 millions
Total
$8,18 milliards
$7,75 milliards
Tous les projets de résolution ont été adoptés sans vote aujourd´hui à l’exception du texte concernant le budget de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban qui a été adopté à l’issue d’un vote de 125 voix pour, 2 contre (États-Unis et Israël). Avant de se prononcer sur ce projet de résolution, la Commission a d’abord adopté, lors d’un vote séparé, les paragraphes 4 du préambule et 4,5 et 15 du dispositif de ce texte par lesquels, notamment, l’Assemblée générale soulignerait à nouveau qu’il incombe à Israël de payer la somme de 1 117 005 dollars correspondant aux dépenses occasionnées par l’incident survenu à Cana le 18 avril 1996. Ces paragraphes ont été adoptés par 74 voix pour, 5 voix contre (États-Unis, Israël, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie) et 45 abstentions.
Les représentants de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Canada ont indiqué que tout en votant le projet de résolution dans l’ensemble compte tenu de l’importance du mandat de la FINUL, ils se sont abstenus en ce qui concerne l’adoption des paragraphes 4 du préambule et 4, 5 et 15 du dispositif de ce texte, compte tenu de la nature politique de leur contenu. Sur le même ton les représentants d’Israël et des États-Unis ont estimé que des considérations d’ordre politique n’avaient pas leur place dans un document budgétaire, ce dernier estimant que ce différend devait pouvoir se régler sans résolution.
La Cinquième Commission a entendu, au cours de cette dernière séance, les représentants des pays suivants : Soudan (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), République tchèque (au nom de l’Union européenne), Mexique (au nom du Groupe de Rio), Italie, Guatemala, Angola (au nom du Groupe des États d’Afrique), Bangladesh, et Nicaragua.
PRÉSENTATION ET ADOPTION DE PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION
Rapports financiers et états financiers vérifiés et aux rapports du Comité des commissaires aux comptes (A/C.5/63/L.46)
La Cinquième Commission a adopté, sans vote, le projet de résolution relatif aux « rapports financiers et états financiers vérifiés et aux rapports du Comité des commissaires aux comptes ». Par ce texte, l’Assemblée générale accepterait les états financiers vérifiés des opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice allant du 1er juillet 2007 au 30 juin 2008. Elle prendrait note des observations faites par le Comité des commissaires aux comptes (CCC) dans son rapport et approuverait ses recommandations. De plus, elle prendrait note des observations faites par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) dans son rapport relatif à celui du CCC, et approuverait ses recommandations. Par ailleurs, l’Assemblée prierait le Secrétaire général de veiller à ce que les recommandations du CCC, notamment celles qui ont trait à l’annulation d’engagements non réglés et au système de gestion du matériel, et les recommandations correspondantes du CCQAB soient appliquées intégralement, rapidement et ponctuellement, sous réserve des dispositions de la présente résolution.
Budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009 (A/C.5/63/L.48)
Par le projet de résolution intitulé « Prévisions de dépenses relatives aux missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité », l’Assemblée générale est invitée à approuver le budget révisé du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie pour 2009, d’un montant net de 15 millions 262 300 dollars (montant brut : 16 178 500 dollars); et de créer un poste de juriste (P-4), un poste de spécialiste de la réforme du secteur de la sécurité (P-5) et un poste de spécialiste des droits de l’homme (P-4).
Plan des conférences (A/C.5/63/L.49)
Les délégations ont adopté, sans vote, un texte titré « Présentation à temps des documents » aux termes duquel l’Assemblée générale est invitée à prendre note du rapport du Secrétaire général sur les mesures prises pour réduire les retards observés dans la présentation de la documentation devant être présentée à la Cinquième Commission.
Explication de position
Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Soudan a mis l’accent sur le paragraphe 7 de ce projet qui prie également le Secrétaire général de continuer de soutenir les grands groupes participant à la session de fond de 2009 du Conseil économique et social qui se tiendra à Genève. À cet égard il a regretté la réduction des services accordés au Groupe. Sa délégation, a-t-il dit, souhaite que ce texte soit mis en œuvre afin que le Groupe de 77 puisse bénéficier de tout l’appui nécessaire dans le cadre de la prochaine session.
Le représentant de Cuba a rappelé que le Conseil des droits de l’homme avait été créé en raison du discrédit de la Commission des droits de l’homme et la manipulation de certaines questions. Il a estimé que le mécanisme universel d’examen périodique était un des meilleurs instruments pour atteindre les objectifs d’impartialité en matière d’évaluation et de protection des droits de l’homme. Il est inacceptable que l’on entrave les travaux de ce Conseil en présentant des obstacles à son fonctionnement, a-t-il encore ajouté, en souhaitant que l’on évite de rendre les États Membres responsables de cette situation.
Aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Par un projet de résolution intitulé« Montants à rembourser aux pays qui fournissent des contingents » (A/C.5/63/L.50),adopté sans vote, l’Assemblée générale est invitée à décider que le prix de tout équipement acheté par un pays fournisseur de contingents dans une monnaie étrangère et la solde de tout contingent versée dans une monnaie étrangère seront indiqués dans cette monnaie. Elle déciderait également d’approuver l’augmentation de l’indemnité de permission, qui passe de 7 à 15 jours, pour les membres des contingents militaires et des unités de police constituées.
Explication de position
La représentante du Guatemala s’est félicitée de l’adoption de ce texte tout en regrettant les graves difficultés auxquelles fait face son pays en ce qui concerne les remboursements pour les troupes de maintien de la paix fournies par le Guatemala. Elle a exhorté les États Membres à régler à temps leur contribution pour que les pays fournisseurs de troupes puissent être remboursés
Par un texte intitulé « Financement de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie) » (A/C.5/63/L.51)toujours adopté sans vote par les délégations, l’Assemblée générale approuverait les prévisions de dépenses de la Base de soutien logistique des Nations Unies pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, dont le montant s’élève à 57 954 100 dollars.
En adoptant sans vote un texte relatif au financement du Compte d’appui (A/C.5/63/L.52), l'Assemblée générale est invitée à approuver un niveau du Compte d’appui s’élevant à 294 030 900 dollars.
Explication de position
Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Soudan a estimé que la réduction du montant du Compte d’appui de 4 millions de dollars n’aura aucun effet sur le niveau des postes présenté à l’annexe de ladite résolution.
Décision orale
La Commission a aussi adopté, sans vote, un projet de décision orale relatif aux missions de maintien de la paix clôturées aux termes de laquelle l'Assemblée générale déciderait de rendre au Gouvernement du Koweït deux tiers de la somme de 996 800 dollars disponible au compte de Mission d’observation de l’ONU pour l’Iraq et le Koweït (MONUIK).
Par ailleurs, la Cinquième commission a pris note de l’information contenu au document A/C.5/63/25 qui contient un tableau des crédits ouverts pour l’exercice annuel 2009-2010 de 14 missions de maintien de la paix ainsi que de l’appui à la Mission de l’Union africaine en Somalie.
Financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Par un projet de résolution intitulé « Financement de l’Opération des Nations Unies au Burundi » (A/C.5/63/L.43), toujours adopté sans vote par les délégations, l’Assemblée générale prendrait note de l’état au 31 mars 2009 des contributions à l’Opération des Nations Unies au Burundi, y compris les crédits qui s’élèvent à 49,4 millions de dollars des États-Unis. Elle souhaiterait que les États Membres utilisent les sommes dont ils sont crédités au titre de missions de maintien de la paix clôturées pour régler les quotes-parts dont ils sont redevables à tel ou tel autre titre.
Les délégations ont ensuite adopté, sans vote et tel qu’amendé oralement, un projet de résolution sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) (A/C.5/63/L.53), par lequel l’Assemblée générale déciderait d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 491 millions 774 100 dollars pour l’Opération aux fins de son fonctionnement.
La Cinquième Commission a adopté, toujours sans vote, le projet de résolution sur sa Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) (A/C.5/63/L.54), aux termes duquel l’Assemblée générale déciderait d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 54 millions 412 700 dollars aux fins du fonctionnement de cette Force.
Aux termes du projet de résolution sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) (A/C.5/63/L.55), adopté sans vote par la Cinquième Commission, l’Assemblée générale déciderait d’ouvrir un crédit de 1 346 584 600 dollars pour le fonctionnement de la MONUC au titre de l’exercice annuel allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010.
La Cinquième Commission a encore adopté, sans vote, le projet de résolution sur le financement de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) (A/C.5/63/L.56), par lequel l’Assemblée générale es invité à ouvrir, aux fins du fonctionnement de la MINUT pendant l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 205 939 400 dollars,
Les délégations ont ensuite adopté, sans vote, le projet de résolution sur la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) (A/C.5/63/L.47). En adoptant à son tour ce texte, l’Assemblée générale, noterait que le montant total du solde inutilisé de l’exercice clos le 30 juin 2008 et des recettes accessoires inscrites au Compte spécial de la Mission au titre de l’exercice s’élève à 17 611 400 dollars.
L’Assemblée générale, selon les termes de ce projet de résolution sur la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) (A/C.5/63/L.57), a adopté sans vote, déciderait de maintenir les effectifs du Bureau des services généraux de la Mission d’observation au niveau correspondant au montant actuellement autorisé par sa résolution 61/283. Elle déciderait d’ouvrir un crédit de 34 484 200 dollars pour le fonctionnement de la Mission, pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009.
La Cinquième Commission a aussi adopté, sans vote, le projet de résolution sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) (A/C.5/63/L.58), selon lequel l’Assemblée générale déciderait d’ouvrir un crédit de 611 751 200 dollars pour le fonctionnement de la MINUSTAH pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010.
Par ce texte sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) (A/C.5/63/L.59), adopté sans vote par la Cinquième Commission, l’Assemblée générale déciderait d’ouvrir au titre de l’exercice annuel allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 46 809 000 dollars pour la Mission aux fins de son fonctionnement.
Les délégations ont adopté, sans vote, le projet de résolution concernant le budget de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) (A/C.5/63/L.60), aux termes duquel l’Assemblée générale déciderait pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, d’ouvrir un crédit de 560 978 700 dollars pour le fonctionnement de cette Mission.
Aux termes du projet de résolution sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) (A/C.5/63/L.61), qui a été adopté sans vote par la Cinquième Commission, l’Assemblée générale déciderait d’ouvrir pour inscription au Compte spécial de la Force, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 45 millions 029 700 dollars aux fins de son fonctionnement.
Les délégations ont ensuite adopté à l’issue d’un vote de 125 voix pour, 2 contre (États-Unis et Israël) le projet de résolution intitulé « Financement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) » (A/C.5/63/L.45) tel qu’oralement amendé. Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale déciderait d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 589 799 200 dollars pour le fonctionnement de la Force.
Avant de se prononcer sur ce projet de résolution, la Cinquième Commission a d’abord adopté, lors d’un vote séparé, les paragraphes 4 du préambule et 4, 5 et 15 du dispositif de ce texte par lesquels, notamment, l’Assemblée générale soulignerait de nouveau qu’Israël doit se conformer strictement à certaines de ses résolutions et soulignerait à nouveau qu’il incombe à Israël de payer la somme de 1 117 005 dollars correspondant aux dépenses occasionnées par l’incident survenu à Cana le 18 avril 1996. Ces paragraphes ont été adoptés par 74 voix pour, 5 voix contre (États-Unis, Israël, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie) et 45 abstentions.
Explications de position
Le représentant d’Israël a regretté que le vote sur le projet de résolution L.45 soit la répétition d’une manœuvre politique annuelle pour blâmer Israël pour l’incident tragique survenu à Cana. Il a rappelé que son pays était le vingt-troisième contributeur aux opérations de maintien de la paix, et qu’il était conscient de ses obligations en matière d’appui aux activités de l’ONU de maintien de la paix.
Intervenant au nom de l’Union européenne, la représentante de la République tchèque a regretté que l’on ne soit pas parvenu à un consensus et que des éléments politiques aient été introduits lors des discussions. Les aspects politiques ainsi que les incidents de Cana ont fait l’objet de débat à l’Assemblée générale en 1996 aboutissant à l’adoption d’une résolution la même année. Comme au cours des années précédentes, nous aurions souhaité que les consultations se limitent aux aspects budgétaires de la FINUL, a-t-elle dit.
Le représentant du Liban a affirmé qu’il respectait le principe de la responsabilité collective du financement des opérations de maintien de la paix. Il a estimé que ce principe n’était pas en contradiction avec le principe du droit international selon lequel un État est responsable des conséquences de ses actes. Il a rappelé que 16 résolutions de l’Assemblée générale avaient déjà demandé une compensation pour les dommages causés par l’attaque d’Israël à un poste de maintien de la paix des Nations Unies dans la ville de Cana, au Sud-Liban qui a fait plus de 100 morts parmi les civils libanais. Il a rappelé que la FINUL était un partenaire du peuple libanais. Enfin, il a demandé que les violations de la Ligne bleue figurent dans les rapports de performance de la FINUL et que leurs auteurs soient identifiés.
Le représentant des États-Unis a expliqué que sa délégation s’était opposée à ce texte considérant que le problème des frais résultant de l’attaque de Cana en 1996 ne pourrait pas être réglé par le biais d’une résolution.
Les représentants de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Canada ont regretté l’inclusion de dispositions à caractère politique dans ce projet de texte en rappelant que les considérations politiques n’ont pas de place dans des textes de nature budgétaire. C’est pourquoi, tout en votant le projet de résolution dans l’ensemble compte tenu de l’importance du mandat de la FINUL, ils se sont abstenus en ce qui concerne l’adoption des paragraphes 4 du préambule et 4, 5 et 15 du dispositif de ce texte, compte tenu de la nature politique de leur contenu.
Aux termes de ce texte sur la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MONUSIL) (A/C.5/63/L.44), adopté sans vote, l’Assemblée générale prendrait acte du rapport final du Secrétaire général sur la liquidation des avoirs de la Mission.
La Commission a également adopté, sans vote, un projet de résolution sur la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) (A/C.5/63/L.62), par lequel l’Assemblée générale déciderait d’ouvrir, pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 958 350 200 dollars aux fins de son fonctionnement.
La Cinquième Commission a aussi adopté, sans vote, le projet de résolution sur le financement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) (A/C.5/63/L.63). Par ce texte, l’Assemblée générale déciderait d’ouvrir un crédit de 53 millions 527 600 dollars aux fins du fonctionnement de la Mission pour l’exercice annuel allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010.
Les délégations ont adopté, toujours sans vote, un texte relatif au financement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) (A/C.5/63/L.64). Par ce texte, l’Assemblée générale déciderait d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 1 598 942 200 dollars pour le fonctionnement de l’Opération.
Par ce projet de résolution sur le budget de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) (A/C.5/63/L.65), adopté sans vote, l’Assemblée générale, déciderait d’ouvrir au titre du fonctionnement de la mission pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 690 753 100 dollars.
Par ce projet de résolution adopté sans vote, intitulé Financement des activités découlant de la résolution 1863 (2009) du Conseil de sécurité (A/C.5/63/L.66), l'Assemblée générale autoriserait le Secrétaire général à engager au titre de l’appui à la Mission de l’Union africaine en Somalie, pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2009, des dépenses d’un montant total maximal de 138 802 500 dollars.
Examen de l’efficacité du fonctionnement administratif et financier de l’Organisation des Nations Unies
Enfin, les délégations ont adopté sans vote le projet de décision relatif aux « Questions dont l’examen est renvoyé à une date ultérieure » (A/C.5/63/L.67). Par ce texte, l’Assemblée générale déciderait de renvoyer à sa soixante-quatrième session l’examen de plusieurs documents, dont le rapport d’ensemble du Secrétaire général sur les questions de déontologie et de discipline, avec justification détaillée de tous les postes, et le rapport du Secrétaire général sur les pratiques de référence dans le domaine du maintien de la paix.
Déclarations finales
Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MOHAMED YOUSIF IBRAHIM ABDELMANNAN (Soudan) a souhaité que la réduction générale envisagée pour l’ensemble des missions de maintien de la paix ne diminue pas l’ensemble du total consacré aux projets à impact rapide (PIR). Lors des négociations de cette session, il nous faut tirer certains enseignements car, de l’avis de sa délégation, il n’est pas constructif que les missions de maintien de la paix soient discutées collectivement et que cela ne servira pas leurs objectifs. Chaque mission doit être traitée séparément et ses ressources déterminées conformément à ses besoins.
Intervenant au nom de l’Union européenne et des pays associés, Mme IVANA KRAHULCOVA (République tchèque) a estimé que des économies pouvaient encore être réalisées dans les coûts opérationnels des missions de maintien de la paix par le biais d’une meilleure gestion et le redéploiement des ressources existantes. Par ailleurs, elle a regretté que certaines questions importantes n’aient pu être résolues et reportées à l’examen de la prochaine session, comme les questions interdépendantes qui représentent une question clé de la gestion des opérations de maintien de la paix. En outre, elle a estimé que cette session aurait pu être plus productive et se terminer plus tôt si elle avait pu disposer à temps de tous les documents dans les six langues officielles.
M. BRUCE RASHKOW (États-Unis) a déclaré que les délégations pouvaient être fières d’être parvenues, malgré leurs divergences de vues, à établir un équilibre responsable en adoptant un budget annuel de maintien de la paix de près de 8 milliards de dollars, alors qu’il faut en même temps faire face à la crise financière internationale. Il a reconnu que son pays aurait, dans certains cas, souhaité aller au-delà des montants de réduction proposés par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires. Il a particulièrement salué la décision de la Cinquième Commission de renforcer les capacités d’enquête du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) en adhérant aux recommandations du Comité consultatif indépendant pour les questions d'audit (CCIQA) pour les postes à pourvoir et ainsi faire face à un fort taux de vacance des postes du BSCI. Il a particulièrement appuyé l’approche « plateforme d’éclatement » (Hubs and spokes) du Secrétaire général et des actions du CCQAB et du CCIQA pour appliquer ces propositions. Il s’est dit conscient des inquiétudes exprimées par certaines délégations en saluant le compromis intervenu sur la mise en œuvre d’un « projet pilote » de centre d’enquête à Nairobi, Vienne et New York.
Intervenant au nom du Groupe de Rio, M. CARLOS G. RUIZ MASSIEU (Mexique) a souligné que cette reprise de session a été longue et difficile. « Nous avons cependant réussi à achever les travaux avec succès », a-t-il dit.
Mme STEFANIA ROSINI (Italie) a remercié le Président de la Cinquième Commission pour sa patience durant toute cette reprise de session.
M. PATRIOTA (Brésil) s’est dit préoccupé par le processus de négociations de la Cinquième Commission. Il s’est inquiété de la réduction générale des budgets et souligné que le Conseil de sécurité adoptait des mandats ambitieux sans assurer à la Cinquième Commission les moyens dont les missions ont besoin pour exécuter ces mandats. L’argument de la crise économique et financière mondiale pour justifier des réductions de budget de maintien de la paix n’est pas solide, a-t-il dit, alors que les budgets militaires ne cessent de croître.
Mme KARLA SAMAYOA-RECARI (Guatemala) a dit que chaque opération était différente et dotée d’un mandat différent. Il a souhaité que chaque budget soit examiné à part et non plus sur la base d’un document unique comme cela a été fait cette année. Elle a souhaité également que les États Membres qui avaient demandé la réduction des budgets de maintien de la paix en raison de la crise économique et financière respectent aussi leurs obligations en matière de versement dans les délais prescrits et en totalité de leurs contributions.
Intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, Mme ELSA CRISTINA DE JESUS PATACA (Angola) a regretté les tentatives de coupes générales dans le budget des missions de maintien de la paix sans tenir compte des spécificités respectives de différents mandats des missions.
M. KEN MUKAI (Japon) a rappelé que la Cinquième Commission avait approuvé un total de 7,7 milliards de dollars pour les ressources de maintien de la paix. C’est un nouveau record alors que le monde fait face à des difficultés économiques sans précédent, a-t-il dit. Par ailleurs, le représentant a appelé à un respect de la règle des six semaines en ce qui concerne la disponibilité des documents de travail de la Cinquième commission dans les six langues officielles. Il a regretté qu’il ait été impossible de commencer le travail à temps le 4 mai dernier en raison des retards intervenus dans la publication des documents. Il a souhaité qu’à l’avenir, la deuxième reprise de session se tienne de la mi-mai à la fin juin et que la première reprise de session soit réduite à deux semaines au mois de mars. Il a suggéré que les dates de réunions du Comité des 34 et du CPC soient déplacées de façon à ne pas chevaucher avec les nouvelles dates de la Cinquième Commission.
M. MUHAMMAD A. MUHITH (Bangladesh) s’est dit déçu par la façon dont les négociations ont eu lieu cette année au sein de la Cinquième Commission. Malheureusement, a-t-il insisté, pour la première fois nous avons fait face à d’immenses difficultés alors que des États ont demandé des coupes d’ensemble sans se soucier des spécificités respectives des différentes missions.
M. WASIM MIR (Royaume-Uni) a rendu hommage à ses collègues des nombreuses délégations qui quittent la Cinquième Commission, cette année, après plusieurs années de travail constructif.
M. DANILO RIAZ (Nicaragua) a souligné le caractère laborieux et fastidieux de cette deuxième reprise de session. Il a noté la contradiction qui existe entre le nombre croissant de mandats délivrés par le Conseil de sécurité et la volonté de réduire le budget des missions de maintien de la paix. Il a fait remarquer que de la manière dont nous avons négocié les budgets des missions ne contribue pas à obtenir des résultats positifs.
Dans son discours de clôture, le Président de la Cinquième Commission, M. GABOR BRODI, a salué les résultats obtenus aux termes d’une session longue et difficile. « Nous avons réussi dans notre tâche, a-t-il dit, grâce à la contribution de tous et notamment des facilitateurs et négociateurs ». Il a remercié toutes les délégations pour leur esprit de coopération.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel