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AG/10901

L’Assemblée appelle à la mobilisation des ressources pour assurer le suivi de l’Année internationale de l’apprentissage des droits de l’homme

10/12/2009
Assemblée généraleAG/10901
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

61e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE APPELLE À LA MOBILISATION DES RESSOURCES POUR ASSURER LE SUIVI DE L’ANNÉE INTERNATIONALE DE L’APPRENTISSAGE DES DROITS DE L’HOMME


À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme qui coïncide avec le soixante et unième anniversaire de la Déclaration universelle et la fin de l’Année internationale de l’apprentissage des droits de l’homme, l’Assemblée générale a engagé, ce matin, les États Membres à développer l’action menée au cours de cette Année, en mobilisant les ressources nécessaires.


Aux termes d’une résolution* qu’elle tient de sa Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission), et qu’elle a adoptée par consensus, l’Assemblée générale engage notamment les États Membres à consacrer les ressources nécessaires à l’élaboration de programmes d’action à long terme pour assurer un apprentissage général et soutenu des droits de l’homme, et ce, en coordination avec la société civile, les médias, le secteur privé, les milieux universitaires, les parlementaires et les organisations régionales.  Elle les invite également, dans la mesure du possible, à désigner des villes des droits de l’homme.


Par ce texte, l’Assemblée générale prie aussile Conseil des droits de l’homme d’intégrer l’apprentissage des droits de l’homme au projet de déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme.  Une telle déclaration, a dit le représentant de la Suisse, permettrait de définir les différents principes et responsabilités.


Initiateur de l’Année internationale, le représentant du Bénin a, dans une longue intervention, estimé qu’intégré au processus de socialisation de l’individu, l’apprentissage des droits de l’homme présente le triple avantage de mettre sur un même pied d’égalité, les droits politiques et civils et les droits économiques et culturels; de permettre l’utilisation des particularités culturelles et religieuses pour la réalisation des principes universels; et enfin de créer une certaine harmonie entre l’individu et la communauté. 


À l’approche du premier examen quinquennal du fonctionnement du Conseil des droits de l’homme, le Président de l’Assemblée générale a engagé les États Membres à prendre part à un processus ouvert, transparent et inclusif afin de renforcer l’action du Conseil.  Le représentant du Bénin a rappelé que, derrière la création de ce Conseil se trouvait l’idée de dépolitiser la machinerie de l’ONU mais, a-t-il regretté, « chasser le naturel, il revient au galop ». 


Les droits de l’homme, a-t-il ainsi dénoncé, sont l’objet de polémiques constantes entre le Nord et le Sud, entre l’islam et le christianisme, et « le plus grave », a-t-il estimé, entre les peuples et leurs gouvernements.


Son homologue du Pakistan a d’ailleurs regretté l’absence, dans un débat qui n’a mobilisé que six orateurs, de « ceux qui sont habituellement les arbitres des droits de l’homme au niveau mondial ». 


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux cet après-midi, à partir de 15 heures, avec l’examen, entre autres, des recommandations de sa Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission).


* A/64/439/Add.2 (Part I)



PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME


Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales: rapport de la Troisième Commission ( A/64/439/Add.2 (Part I))


Séance spéciale à l’occasion de la fin de l’Année internationale de l’apprentissage des droits de l’homme


Déclarations


À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que la promotion de ces droits était l’un des piliers de l’ONU, avec le développement, la paix et la sécurité.  Nous appréhendons ce pilier avec humilité, conscients du fait que tous les États Membres ont des défis à relever dans ce domaine, a-t-il reconnu.  M. Treki a affirmé son intention de continuer de travailler avec les États Membres afin de réaffirmer l’universalité, la non-sélectivité et la nature indivisible et interdépendante des droits de l’homme, civils, politiques, économiques, sociaux, culturels ou le droit au développement.  À l’approche de l’examen quinquennal du Conseil des droits de l’homme, le Président de l’Assemblée générale a engagé les États Membres à s’engager dans un processus ouvert, transparent et inclusif pour renforcer l’action du Conseil.  Il a également exhorté la « famille de l’ONU » à joindre ses mains pour célébrer la diversité et mettre un terme à la discrimination.


Initiateur de l’Année internationale, M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU (Bénin) a reconnu qu’en dépit des efforts, le chemin à parcourir pour parvenir au plein exercice de tous les droits de l’homme par tous est encore très long.  La condition primordiale pour le plein exercice de ces droits est leur connaissance et leur appropriation par les individus, a-t-il souligné.  Il a dénoncé le fait que pendant 65 ans, les représentants des gouvernements se sont acharnés contre eux-mêmes, dans des contradictions politiques de toute nature, en faisant des règles élémentaires d’existence, des sujets de suspicion, de controverses et finalement de division. 


On parle des droits politiques et civils comme plus importants que les droits économiques et socioculturels, en oubliant que « ventre affamé n’a point d’oreilles », a souligné le représentant.  On oppose universalité et particularité locale alors que l’un renforce l’autre.  La diversité culturelle, s’est-il expliqué, est une source d’enrichissement culturel si elle ne s’affirme pas contre la dignité humaine et ne sert pas de prétexte pour pérenniser des pratiques incompatibles avec les principes d’égalité et d’intégrité de la personne humaine.  Enfin, a-t-il aussi regretté, les droits de l’homme sont l’objet de polémiques constantes entre le Nord et le Sud, entre l’islam et le christianisme, et le plus grave, a-t-il estimé, entre les peuples et leurs gouvernements.


Dans notre approche des droits de l’homme, a poursuivi le représentant, nous avons souvent négligé le véritable enjeu qui est de donner aux peuples les moyens nécessaires à leur existence quotidienne en leur faisant prendre conscience de leur rôle dans la création des richesses et dans la prise des décisions qui affectent leur vie. 


La pleine réalisation des principes universels des droits de l’homme et des libertés fondamentales apparait comme le socle le plus solide pour les programmes et les politiques économiques, socioculturels et de développement.


Le représentant a estimé que derrière la création du Conseil des droits de l’homme se trouvait l’idée de dépolitiser la machinerie de l’ONU mais, a-t-il regretté, « chasser le naturel, il revient au galop ».  Il a donc voulu que l’examen du fonctionnement du Conseil, prévu pour 2010, soit l’occasion pour la communauté internationale de peaufiner ses règles, ses procédures, son mandat, sa gouvernance et ses moyens d’action dans le but de poursuivre l’effort de dépolitisation nécessaire pour la promotion de la pleine jouissance de tous les droits de l’homme par tous. 


Le défi qu’il est impérieux de relever aujourd’hui, a ajouté le représentant, est de savoir comment faire pour que les principes universels des droits de l’homme et des libertés fondamentales puissent constituer un ensemble de valeurs qui déterminent le comportement social de l’individu partout dans le monde.  C’est pour répondre à cette finalité première de tout enseignement aux droits de l’homme que le Bénin a pris l’initiative d’un processus d’apprentissage des droits de l’homme pour porter aux communautés de base ce patrimoine commun de l’humanité, a poursuivi M. Zinsou. 


Il existe certes une complémentarité fonctionnelle entre l’éducation aux droits de l’homme et l’apprentissage des droits de l’homme, mais les systèmes éducatifs structurés sur des paradigmes éminemment utilitaires sont de nature à générer des marginalisations et des discriminations. 


Pour corriger cette insuffisance, chaque personne éduquée aux droits de l’homme a vocation à devenir un promoteur de l’apprentissage des droits de l’homme, agent de leur diffusion à un public plus large.  Intégré au processus de socialisation de l’individu, l’apprentissage des droits de l’homme présente l’avantage de mettre sur un même pied d’égalité, les droits politiques et civiles et les droits économiques et culturels; de permettre d’utiliser les particularités culturelles et religieuses pour la réalisation des principes universels; et enfin de créer une certaine harmonie entre l’individu et la communauté. 


C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire les résolutions A/62/171 et A/62/173 et maintenant le projet de résolution A/64/C.3/L.33/R.1 dont l’Assemblée générale est saisie sur recommandation de la Troisième Commission, a rappelé le représentant.  Il a formulé le vœu de voir adopter le texte au cours d’une séance aussi solennelle que celle de la commémoration du soixante et unième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.


M. WELLINGTON WEBB (États-Unis) a déclaré que la Déclaration universelle des droits de l’homme était une norme commune pour tous les peuples, et qu’elle demeurait le fondement de l’engagement de l’ONU envers la promotion des droits de l’homme.  C’est à travers l’action et non pas la rhétorique que l’on peut mettre en œuvre cet instrument, a-t-il dit.  Ma délégation, a-t-il ajouté, croit fermement en l’importance des principes consacrés dans la Déclaration et s’engage à toujours défendre la dignité et les droits des êtres humains.  En dépit des obstacles actuels, ces principes demeurent toujours aussi précieux, a estimé le représentant.  M. Webb a ensuite insisté sur l’importance de l’éducation aux droits de l’homme qui contribue, selon lui, à la mise en œuvre de la Déclaration.  Il a estimé que chaque État avait une responsabilité à honorer en la matière.  Il les a notamment engagés à adopter des législations, des plans d’action ainsi que des programmes de formation des fonctionnaires, entre autres. 


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a estimé que l’apprentissage des droits de l’homme était un processus de toute une vie qui allait au-delà des salles de classes et nécessitait un leadership et un engagement à tous les niveaux.  La population thaïlandaise apprend très tôt ses droits, ses devoirs et ses responsabilités, ainsi que le respect de l’autre, à travers des enseignements religieux et moraux, a-t-il dit, indiquant que la Thaïlande avait traduit la Déclaration universelle des droits de l’homme à l’attention des groupes vulnérables, notamment en braille, et avait produit une version pour les enfants et une autre pour les militaires.  Le pays a également cherché à renforcer ses partenariats et sa coopération au niveau international comme au plus près du terrain: une caravane des droits de l’homme, lancée en collaboration avec la Commission nationale des droits de l’homme et l’Équipe de pays des Nations Unies, sillonnera prochainement les routes du pays alors que le dialogue interreligieux et interculturel est encouragé auprès de la jeunesse thaïlandaise, a indiqué le représentant.


M. Sinhaseni a salué les efforts du Conseil des droits de l’homme en la matière avant d’indiquer qu’au niveau régional, la Thaïlande, en tant que Président de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a contribué à l’établissement de la Commission intergouvernementale des droits de l’homme de l’ANASE, qui permettra de renforcer la prise de conscience publique sur les droits de l’homme à travers l’éducation, la recherche et la dissémination de l’information, entre autres.  L’apprentissage des droits de l’homme est un processus qui permet à chacun de vivre une vie sûre et digne qui nécessite des actions concrètes, a-t-il enfin déclaré.


M. ASKAR ZHUMABAYEV (Kazakhstan) a déclaré que 60 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la question du respect de ces droits demeure d’actualité.  Rappelant le soutien de sa délégation au processus d’apprentissage des droits de l’homme, il a indiqué que le Kazakhstan a mis en place des projets pour sensibiliser l’opinion publique nationale au respect des droits de l’homme et lancé un Plan national d’action 2009-2012 qui vise à instaurer une culture du respect de ces droits, en s’appuyant sur la diffusion sur les médias.  Le représentant a également évoqué l’existence d’une Commission des droits de l’homme qui a été établie par le Gouvernement.  Celle-ci, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a organisé cette année une rencontre avec des étudiants et des membres de la société civile, a-t-il précisé.  Le représentant a appuyé en conclusion les projets de résolution dont l’Assemblée est saisie sur recommandation de sa Troisième Commission.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a regretté l’absence, aujourd’hui, de « ceux qui sont habituellement les arbitres des droits de l’homme au niveau mondial » et le faible nombre d’orateurs qui ont souhaité s’exprimer devant l’Assemblée générale.  Plus généralement, il a déploré les écarts qui subsistent entre la rhétorique et la réalisation des droits de l’homme et a estimé que l’une des solutions pour les combler était l’éducation et l’apprentissage.  L’éducation aux droits de l’homme a été intégrée aux programmes scolaires à différents niveaux, a-t-il indiqué, et de nombreux évènements ont été organisés cette semaine, jusqu’au 17 décembre, pour célébrer la Journée internationale des droits de l’homme.  La Constitution du Pakistan est bâtie sur le principe de l’égalité des droits et de l’égalité de traitement de tous les citoyens et de tous les individus sans distinction, a-t-il ajouté, assurant de l’engagement ferme de son gouvernement démocratique à promouvoir la tolérance, la compréhension et l’harmonie entre citoyens, entre les religions et les différentes parties de la société.


Un quota d’emplois publics est réservé aux minorités, a-t-il souligné, une Commission nationale leur étant dédiée et une Journée spéciale, le 12 août, leur étant consacrée.  De même, des comités pour l’harmonie interreligieuse ont été établis au niveau des districts afin de garantir le dialogue, la coopération et la compréhension au plus près du terrain.


Le Pakistan est État partie à plusieurs instruments relatifs aux droits de l’homme, a rappelé le représentant, et son Ministère des droits de l’homme surveille les violations des droits de l’homme, spécialement ceux des femmes, des minorités et des groupes vulnérables.  Le travail en amont pour l’établissement d’une Commission nationale des droits de l’homme a également été accompli, a-t-il indiqué.  Nos médias figurent parmi les plus libres et les plus dynamiques de l’Asie du Sud, a-t-il affirmé, avant de noter l’augmentation sensible du nombre et de l’influence de la société civile sur la question des droits de l’homme. 


En outre, la justice indépendante du Pakistan a pris de larges mesures pour garantir la protection des droits constitutionnels de tous les citoyens.  Aujourd’hui encore, nous réaffirmons notre engagement à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour promouvoir et protéger les droits humains de la population et exhortons la communauté internationale à faire de même, a conclu M. Haroon. 


M. PETER MAURER (Suisse), au nom du Costa Rica, de l’Italie, du Maroc, des Philippines, du Sénégal et de la Slovénie, membres de la Plate-forme pour l’éducation et l’apprentissage des droits de l’homme, a indiqué que la Plate-forme appuie actuellement le Programme mondial d’éducation dans le domaine des droits de l’homme, lequel permet aux États de renforcer les efforts déployés au plan national pour promouvoir l’éducation et la formation aux droits de l’homme.  Il a précisé qu’à partir du 1er  janvier 2010, le Programme centrera ses efforts sur la formation des enseignants, des éducateurs, des fonctionnaires, ainsi que des membres de la police et de l’armée. 


M. Maurer a ensuite indiqué que la Plate-forme appuie également le projet de déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme.  Une telle déclaration réaffirmerait l’importance de l’éducation et de la formation dans ce domaine et permettrait de définir les différents principes et responsabilités qui y sont liés, a-t-il estimé.  Il a par ailleurs signalé que le Conseil des droits de l’homme examinerait ce projet en mars 2010 au cours de sa treizième session régulière.  Pour le représentant de la Suisse, l’éducation aux droits de l’homme est nécessaire pour prévenir les violations et lutter pour l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans tous les États.  Il a également affirmé que la déclaration permettrait de susciter la volonté politique nécessaire pour promouvoir le dialogue et la coopération internationale ainsi que la sensibilisation.  Elle permettrait également de combler les écarts qui persistent dans le cadre international de l’éducation aux droits de l’homme.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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