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SOC/4737

LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL OUVRE SA QUARANTE-SIXIEME SESSION EN S’ATTAQUANT AU THÈME DU PLEIN-EMPLOI ET DU TRAVAIL DÉCENT

06/02/2008
Conseil économique et socialSOC/4737
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-sixième session

2e et 3e séances – matin & après-midi                       


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL OUVRE SA QUARANTE-SIXIEME SESSION EN S’ATTAQUANT AU THÈME DU PLEIN-EMPLOI ET DU TRAVAIL DÉCENT


En 2006, malgré la croissance économique, un tiers de la population mondiale en âge de travailler était au chômage ou sous-employé.  C’est avec ce chiffre en tête que la Commission du développement social a entamé aujourd’hui sa quarante-sixième session, qui visera jusqu’au 15 février, à proposer des mesures pratiques pour promouvoir le plein-emploi et le travail décent pour tous. 


Le travail est souvent la seule ressource dont disposent les gens pour se sortir de la pauvreté, a déclaré la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Asha-Rose Migiro, à l’ouverture de cette session.  Elle a rappelé la définition du Sommet mondial de 2005 selon laquelle le travail décent est un pilier du développement social aux côtés de la lutte contre la pauvreté et de l’intégration sociale.  Le travail décent n’est pas seulement une question de salaire.  Il doit s’accompagner de conditions de travail adéquates et d’un système de protection sociale. 


Selon les rapports du Secrétaire général qui ont été présentés par le Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales (DESA), Johan Scholvinck, les pays en développement abritent entre 50% et 70% de travailleurs dans le secteur informel, faisant que 80% de la population mondiale restent privés d’accès à toute forme de protection sociale.


La Vice-Secrétaire générale a donc plaidé pour que le travail décent soit un des objectifs principaux des politiques, institutions, législations et réglementations aux niveaux national et international.  Elle a aussi souhaité qu’une attention spéciale soit accordée au chômage de longue durée, à celui des femmes, d’autres groupes défavorisés et des jeunes.


Dans le monde, les jeunes ont trois fois plus de risques d’être au chômage que les adultes, a renchéri, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, Sha Zukang.  Il a noté qu’à l’heure d’une mondialisation croissante, ce sont les travailleurs les moins formés qui sont particulièrement touchés par la détérioration des conditions d’emploi et le chômage. 


Face à ce constat, le Ministre argentin de l’emploi, du travail et de la protection sociale et orateur principal de l’ouverture de cette quarante-sixième session, Carlos Tomada, a souligné le rôle moteur que l’État doit jouer en matière d’emploi.  Il a invoqué l’exemple de son pays pour dire que malgré la crise financière de 2001, l’Argentine a réussi, en cinq ans, à créer des emplois productifs et à réduire ainsi la pauvreté de 54% à 23%.  L’État a agi comme passerelle entre les employeurs et les demandeurs d’emplois, en assurant la formation et le renforcement des capacités pour faire coïncider sur le marché du travail, la demande et l’offre.  La mondialisation doit être accompagnée d’un projet social établissant l’équilibre entre État, marché et société. 


Ces interventions ont été suivies d’une table ronde qui a réuni des représentants de gouvernement, d’employeurs et de travailleurs de différentes régions. 


Après une session d’examen l’année dernière, la Commission tient, conformément à ses nouvelles méthodes de travail, sa première session directive au terme de laquelle elle doit aboutir à des recommandations concrètes pour promouvoir le plein-emploi et le travail décent pour tous.   


En début de séance, la Commission a formé son Bureau en élisant par acclamation, Alexei Tulbure de la République de Moldova à la Présidence, et Sonja Anna Kreibich de l’Allemagne et Bertin Babadouddou du Bénin, aux Vice-Présidences.  Ceux-ci viennent s’ajouter aux deux Vice-Présidents élus en février 2007, Ignacio Llanos du Chili et Zhang Dan de la Chine qui assume également les fonctions de Rapporteur. 


La Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 7 février, à 10 heures, en entamant son débat général.  


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Thème prioritaire: promotion du plein-emploi et d’un travail décent pour tous


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organisations des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux


Questions nouvelles: « Intégration de la question des personnes handicapées à l’ordre du jour du développement »


Déclarations liminaires


Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, a déclaré que si le développement était un des piliers du travail des Nations Unies, la Commission du développement social était la pierre angulaire de ce pilier.  Elle a rappelé qu’à travers le Sommet mondial pour le développement social, la Commission avait permis d’adopter une approche du développement axée sur l’être humain et que ses travaux aujourd’hui contribuaient à maintenir cette perspective au sein de l’agenda du développement des Nations Unies. 


S’agissant du thème prioritaire de cette session, Mme Migiro a estimé que le plein-emploi et le travail décent étaient au cœur du développement social.  Le travail décent n’est pas uniquement une fin en soi, a-t-elle ajouté, notant que c’était un élément crucial pour l’élimination de la pauvreté et l’intégration sociale.  Le travail est souvent la seule ressource dont disposent les pauvres, a affirmé la Vice-Secrétaire générale.  Elle a toutefois indiqué qu’une rémunération adéquate ne suffisait pas pour garantir des conditions de vie durables et que la sécurité sur le lieu de travail ainsi que la protection sociale devaient s’y ajouter. 


La Vice-Secrétaire générale a rappelé que lors de sa session d’examen, l’année dernière, la Commission du développement social avait conclu que l’emploi productif, correctement rémunéré, constituait une méthode efficace pour lutter contre la pauvreté et promouvoir l’intégration sociale.  Maintenant, cette session directive nous donne l’occasion d’élaborer des recommandations concrètes sur des mesures politiques spécifiques visant à faire progresser le travail décent dans les politiques nationales et les stratégies de développement, a-t-elle déclaré. 


Elle a, en outre, souligné qu’il fallait s’assurer que le travail décent était un des objectifs principaux des politiques, institutions, législations et réglementations aux niveaux national et international.  Les politiques macroéconomiques doivent être élaborées de manière à promouvoir les principes du travail décent, a-t-elle insisté. 


Mme Migiro a argué que ces politiques devaient accorder une attention particulière au problème du chômage de longue durée et à celui du chômage des jeunes, des femmes ou d’autres groupes désavantagés tels que les personnes handicapées.  Elle a enfin estimé qu’au niveau international, les politiques et accords commerciaux devaient protéger les principes du travail décent dans tous les pays. 


Il faut, pour ce faire, adopter une approche cohérente, exigeant la coopération de toutes les entités des Nations Unies, de la société civile et du secteur privé.  Nous devons unir nos forces pour que le travail décent fasse partie de la vie des gens dans le monde entier, a-t-elle déclaré. 


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a constaté certaines tendances inquiétantes dans le domaine de l’emploi, tant dans les pays développés que dans ceux en développement.  Les politiques macroéconomiques et sociales n’ont pas permis de créer suffisamment d’emplois pour les citoyens, a-t-il en effet noté.  Entre 1996 et 2006, le PIB mondial a connu une croissance de 3,8% par an, alors que dans le même temps le taux de chômage est resté au niveau des 6%.  Le Secrétaire général adjoint a relevé que les conditions de l’emploi se détériorent et que le taux de chômage est encore très élevé dans les pays en développement.  Dans un monde de plus en plus mondialisé, les travailleurs les moins instruits ont été particulièrement touchés par cette tendance, a-t-il rappelé.  Cela est encore plus vrai pour les femmes et les jeunes, et aussi les personnes âgées, celles ayant un handicap, les travailleurs migrants et les autochtones. 


Dans le monde entier, les jeunes ont trois fois plus de chances d’être au chômage que les adultes, a poursuivi M. Sha.  Ces jeunes se heurtent à des difficultés liées notamment au décalage entre les compétences nécessaires sur les marchés du travail et les connaissances acquises à l’école.  Soyez audacieux et donnez-nous des idées sur la manière de nous atteler au sous-emploi des jeunes, a encouragé M. Sha, en s’adressant aux délégations.  Nous ne devons pas ignorer la discrimination dont sont victimes les personnes âgées, problème qui touche tous les pays, a-t-il poursuivi.  Cette session de la Commission du développement social conclura le premier cycle d’évaluation du Plan d’action de Madrid qui intègre le problème du vieillissement dans les programmes de développement.  Selon M. Sha, nous n’avons pas encore bien pris conscience de ce que les personnes âgées peuvent offrir au développement. 


Le Secrétaire général adjoint a ensuite appelé à l’intégration du problème du handicap dans le développement, en commençant par la réduction de la pauvreté qui touche tout particulièrement les personnes handicapées.  La Convention sur les droits de ces personnes reconnait leur droit d’occuper un emploi, a-t-il rappelé, concluant qu’il est donc grand temps que cette Convention soit appliquée.  Le Sommet mondial de 2005, a-t-il rappelé, représente la pierre angulaire de « la société pour tous » et met en exergue l’importance de la création d’emplois.  Les actions de suivi doivent se poursuivre et la Commission du développement social est maintenant plus à même de contribuer aux travaux du Conseil économique et social, a estimé M. Sha.  Cette année, a-t-il en effet précisé, l’ECOSOC se concentrera sur la réalisation de ses objectifs politiques dans le domaine du développement durable, en prenant en compte ses dimensions économique, sociale et environnementale.  L’année prochaine, il axera ses travaux sur les engagements en termes de santé mondiale, a-t-il ajouté.


Présentant le rapport du Secrétaire général sur le thème prioritaire « Promotion du plein-emploi et du travail décent pour tous » (E/CN.5/2008/4), M. JOHAN SCHOLVINCK, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a indiqué que Ban Ki-moon y identifie les tendances actuelles du marché du travail et les difficultés à surmonter.  Le rapport, a-t-il dit, met en avant un cadre politique pour parvenir au plein-emploi et au travail décent pour tous, en se centrant sur cinq domaines, à savoir, les politiques macroéconomiques; le développement rural et le développement des entreprises; l’éducation, la formation et les compétences; la protection sociale; et les normes et réglementations. 


M. Scholvinck a souligné que les efforts pour parvenir au plein-emploi étaient une partie intégrante de la réalisation des objectifs internationaux de développement, dont les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a aussi expliqué que la mise en œuvre des mesures présentées dans le rapport nécessitait des efforts concertés aux niveaux national et international.  Le rapport précise que les objectifs du plein-emploi et du travail décent doivent être au cœur des politiques nationales et internationales et être intégrés aux stratégies nationales de développement, a-t-il ajouté. 


Parmi les recommandations mises en avant dans ce document, M. Scholvinck a relevé la nécessité pour les gouvernements d’encourager la promotion des entreprises et de s’attacher au renforcement des compétences.  Le rapport recommande aussi d’élargir la portée des systèmes de protection sociale, a-t-il poursuivi.  Il insiste également sur l’importance de mettre en place des institutions et des réglementations adéquates, dont une législation du travail, qui garantissent le fonctionnement équitable des marchés du travail.  Enfin, le rapport insiste sur la situation des jeunes face à l’emploi, affirmant qu’il est indispensable de traiter de cet aspect des choses pour parvenir à l’objectif de plein-emploi. 


S’agissant de la note du Secrétaire général « Plein-emploi et travail décent: intensification des efforts pour éliminer toutes formes de violence à l’égard des femmes » (E/CN.5/2008/8), M. Scholvinck a expliqué que celle-ci mettait en évidence le lien entre la discrimination à l’égard des femmes et la violence à leur encontre.  La note fait valoir que des politiques équitables de plein-emploi et de travail décent sont les outils les plus efficaces pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes car elles leur permettront d’être plus autonomes et de traiter des racines mêmes du phénomène de la violence, a-t-il affirmé. 


En ce qui concerne l’examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux, M. Scholvinck a présenté le rapport du Secrétaire général intitulé « Premier cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement: évaluation préliminaire » (E/CN.5/2008/7) et la note du Secrétaire général sur la mise en œuvre régionale de ce Plan d’action (E/CN.5/2008/2).  Il a affirmé que les deux documents mettaient l’accent sur des programmes et politiques mis en place dans de nombreux pays pour traiter des défis et des opportunités qu’offre le vieillissement.  Malgré ces initiatives, il a toutefois noté que dans plusieurs pays, les personnes âgées faisaient partie des « plus pauvres des pauvres » et que beaucoup restait à faire dans ce domaine. 


Les questions liées au vieillissement doivent être intégrées dans les agendas de développement national et doivent devenir des priorités des politiques sociales, a-t-il poursuivi.  Il a aussi souligné qu’au niveau international, la mise ne œuvre du Plan d’action de Madrid nécessitait notamment d’améliorer la capacité institutionnelle des Nations Unies pour renforcer la coopération internationale dans ce domaine.  Il a dit que les politiques liées au vieillissement devaient être un élément clef des efforts plus larges de développement.  Ces programmes doivent être envisagés comme indissociables des efforts d’inclusion et de cohésion sociales, de promotion de la femme et de la stabilité économique. 


M. Scholvinck a enfin présenté la note du Secrétariat sur l’Intégration de la question des personnes handicapées à l’ordre du jour du développement (E/CN.5/2008/6).  Cette note, a-t-il dit, fournit des pistes à suivre, dans le contexte de l’adoption récente de la Convention sur les droits des personnes handicapées.  Il a affirmé que la note mettait en avant l’importance d’intégrer les personnes handicapées à l’ordre du jour du développement en tant que stratégie pour parvenir à l’égalité des droits.


Sœur BURKE, Présidente du Comité des ONG sur le développement social, a présenté les résultats du Forum de la société civile.  À Copenhague, en 1995, a-t-elle rappelé, les États Membres ont décidé d’inscrire l’être humain au centre des plans de développement.  La quarante-sixième session de la Commission, a-t-elle estimé, en conséquence, est une occasion de renforcer cet engagement, en s’intéressant aux personnes les plus vulnérables.  Elle a souhaité que la situation des femmes dans leurs lieux de travail soit améliorée et qu’elles puissent aussi participer aux processus de prise de décisions.  Elle a rappelé que la promotion du travail décent doit également bénéficier aux personnes handicapées, notamment en leur donnant le même accès à des emplois décents.  Nous appuyons le cadre normatif par lequel on pourrait réglementer le travail des migrants, a-t-elle aussi déclaré.  Les gouvernements doivent poursuivre les personnes responsables du travail forcé, de l’exploitation sexuelle et de la prostitution, a-t-elle plaidé, avant d’attirer l’attention sur la menace que font peser les changements climatiques sur les possibilités d’emplois.


Nous pouvons ouvrir des voies permettant de sortir de la pauvreté, notamment grâce à l’éducation universelle, a-t-elle poursuivi.  Mais cela ne saurait suffire car il faut aussi que les emplois existent.  Il nous faut donc aider les jeunes dans leur transition entre l’école et un travail décent et dans ces discussions, la participation des femmes est très importante.  Nous demandons aux gouvernements qu’ils adoptent une politique cohérente, en intégrant notamment la déclaration tripartite de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les meilleures pratiques à respecter par les entreprises.  En concluant, Sœur Burke a mis l’accent sur le respect de la dignité des travailleurs, condition essentielle au bon fonctionnement du marché du travail.  Elle a enfin engagé la Commission à examiner, à intervalles réguliers, les thèmes prioritaires concernant l’emploi décent.  Elle a proposé, à cet égard, que certains membres du Bureau de la Commission soient élus pour deux ans, pour une bonne cohérence entre les deux années d’examen.


Allocution de l’orateur principal


M. CARLOS TOMADA, Ministre de l’emploi, du travail et de la protection sociale de l’Argentine et orateur principal de l’ouverture de cette quarante-sixième session, a fait valoir que son pays avait été un des premiers à faire du travail décent un des objectifs principaux de ses politiques.  Il a rappelé que malgré une grave crise financière, l’Argentine avait réussi, au cours des cinq dernières années, à avoir une croissance durable de 9% par an.  Il a expliqué que, grâce à cette croissance, le pays avait connu une réduction de la pauvreté, passant de 54% à 23% ces cinq dernières années.  De plus, il a noté que le pays avait connu 63 mois ininterrompus de création d’emplois.  Il a souligné la qualité de cette création d’emplois, en rappelant qu’une croissance économique sans la sécurité des conditions de travail a des coûts sociaux élevés. 


M. Tomada a appelé à la mise en place d’une économie harmonieuse, qui permet de concilier les facteurs internes et externes, de tirer les enseignements du passé et de concilier travail et capital.  Il s’est dit convaincu de l’urgence de ce débat et a affirmé que la Commission du développement social était l’enceinte appropriée pour dégager un consensus afin de mieux articuler des solutions en faveur du plein-emploi et du travail décent.


Le Ministre a déclaré que son pays pensait qu’il était possible de trouver un modèle de développement économique qui fasse du travail un facteur d’intégration et de solidarité.  Il a particulièrement insisté sur le rôle de l’État afin de promouvoir le plein-emploi et le travail décent pour tous.  Selon lui, il faut mettre de côté les politiques désuètes qui servent uniquement les marchés parce que le salaire est un élément qui dynamise l’économie et la société. 


Dans ce contexte, il a mis l’accent sur l’importance qu’il y a à renforcer les institutions du travail et améliorer les conditions de travail.  Il a particulièrement souligné la nécessité du dialogue social, estimant que celui-ci permettrait d’assurer la pérennité des décisions prises.  Par ailleurs, il a argué qu’un des plus grands défis était d’améliorer la qualité du travail, notamment pour les femmes et les jeunes, ainsi que pour tous les groupes défavorisés.  Il a affirmé que l’État devait agir en tant que passerelle entre employeurs et personnes à la recherche d’un emploi et favoriser la conformité entre l’offre et la demande.  S’agissant du travail informel, M. Tomada a estimé qu’il fallait le combattre afin d’améliorer la répartition des richesses.  Il faut proposer des mécanismes de protection sociale et de législation du travail dans ce domaine, a-t-il ajouté, en notant l’importance des politiques novatrices. 


En outre, le Ministre a déclaré qu’il était possible d’élaborer un modèle économique qui traite de la mondialisation tout en prenant en compte les spécificités du pays.  Affirmant qu’il fallait concilier société, travail et politiques sociales, il a estimé que la mondialisation devait être accompagnée d’un projet social et s’est dit en faveur d’une libéralisation commerciale contrôlée et de la recherche d’un équilibre entre État, marché et société. 


Enfin, M. Tomada a noté que les questions du plein-emploi et du travail décent bénéficiaient d’un large consensus dans les organisations internationales.  Il a mis en avant le travail effectué par l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour assurer que les politiques du travail et les politiques sociales soient intégrées aux politiques économiques.  Il a appelé à une exploitation concrète du consensus qui existe déjà sur ces questions.  


Le représentant du Mouvement syndical d’Argentine, qui accompagnait le Ministre, a ensuite souligné que, dans les années 90, l’Argentine était un modèle de néolibéralisme et qu’en conséquence, l’État avait disparu dans un contexte de grande dérèglementation.  Il a expliqué qu’après la crise économique de 2001, les travailleurs et les citoyens avaient décidé de prendre des mesures concrètes pour régler la situation.  Les acteurs sociaux, en collaboration avec le Gouvernement ont pu, dans le cadre d’un dialogue social, commencer à trouver des solutions.  Il a salué, à cet égard, la contribution de l’OIT.


Prenant également la parole, le représentant de l’Union des employeurs d’Argentine s’est félicité à son tour du dialogue social qui a eu lieu lors de la crise.  Il a indiqué que le pays s’était efforcé de maintenir la paix sociale, en rappelant que le principe de base était de relancer l’appareil industriel du pays, sachant qu’il n’y a pas de travailleurs sans entreprise ni de production sans consommation.  Il a souligné que grâce à ce dialogue social, le taux de pauvreté avait chuté et que le niveau de production avait augmenté dans de nombreux secteurs.  Maintenant, pour consolider ces acquis, il faut miser sur l’éducation, la protection sociale, la compétitivité et la productivité, a-t-il estimé.  


Dialogue interactif


La représentante de la Confédération internationale des syndicats s’est félicitée de voir un exemple réussi de négociation tripartite, entre les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs.  Évoquant les marchés volatiles et certaines pratiques commerciales qui peuvent saper l’emploi, elle s’est demandée comment le Gouvernement argentin pouvait assurer la cohérence entre les différents acteurs du développement.  Saluant aussi le dialogue tripartite en Argentine, le représentant de la Commission économique et sociale pour l’Asie de l’Ouest (CESAO) a voulu savoir comment se faisait la règlementation par l’État et comment celui-ci déterminait sa capacité à intervenir entre les parties pour préserver le dialogue social.  Il s’est aussi intéressé à l’augmentation des salaires, qui représente une concession importante de la part des employeurs mais qui permet de renforcer le pouvoir d’achat.


M. TOMADA s’est bien gardé de considérer l’expérience de l’Argentine comme un modèle.  Après des années où les ministres de l’économie imposaient leurs décisions, nous avons repris le contrôle de la politique, a-t-il tout de même affirmé.  Aujourd’hui, les décisions adoptées se situent dans le processus lancé par le Gouvernement et elles sont jugées à l’aune de leur contribution à la création d’emplois.  L’Argentine, pour la première fois dans son rapport annuel devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a inclus un chapitre qui met l’accent sur l’impact des politiques sociales sur la libéralisation du commerce. 


En ce qui concerne l’autonomisation des acteurs, nous avons pris une décision politique de reconstruire la cohésion sociale avec la participation et non l’exclusion des acteurs sociaux.  C’est grâce à la collaboration de tous ces acteurs que nous avons pu relever le pays, s’est félicité le Ministre.  Maintenant, la confiance règne et elle nous permet de faire avancer les objectifs du développement économique et social.  Nous avons choisi la négociation collective et le dialogue social, qui sont à nos yeux, la voie la plus durable même si elle est la plus sinueuse, a-t-il ajouté pour répondre à la représentante de l’Inde.  Saluant elle aussi les acquis de l’Argentine, la représentante du Brésil a indiqué que son gouvernement travaille en étroite collaboration avec ce pays.  Nous avons adopté récemment deux résolutions, l’une sur l’intégration des petites et moyennes entreprises et l’autre sur l’amélioration de l’intégration de la main d’œuvre, a-t-elle annoncé.


Table ronde sur le thème « Promotion du plein-emploi et d’un travail décent pour tous »


Ouvrant le débat, M. ASSANE DIOP, le Modérateur et Directeur exécutif du Secteur de la protection sociale à l’Organisation internationale du Travail (OIT), a rappelé que l’Assemblée générale et le Conseil économique et social (ECOSOC) ont réaffirmé la place du travail décent au cœur du développement.  Il s’est donc inquiété de la crise du crédit dans le monde, en disant craindre ses répercussions sur la croissance et son corollaire, les pertes d’emplois pour de nombreuses personnes.  M. Diop a aussi mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des systèmes de sécurité sociale plus forts.  La protection sociale fait partie de la vision globale et elle doit accompagner l’emploi, le droit du travail, la négociation et le dialogue social, a-t-il souligné.


À son tour, M. VLADIMIR SPIDLA, Commissaire pour l’emploi, les affaires sociales et l’égalité des chances à la Commission européenne, a partagé l’expérience européenne en matière de promotion de l’emploi décent et de la mondialisation équitable.  L’ensemble des politiques communautaires est engagé vers le développement social et en particulier, la promotion de l’emploi décent, a-t-il assuré.  Il ne s’agit pas uniquement de créer des emplois mais aussi, par exemple, de protéger les travailleurs et de promouvoir le dialogue social.  En la matière, a-t-il poursuivi, la Stratégie de Lisbonne a été adoptée pour traduire en termes concrets une approche intégrée qui combine les objectifs de développement économique et social.  Avec cette approche, l’emploi et la politique sociale sont considérés comme des facteurs productifs qui contribuent à améliorer la productivité et la cohésion sociale.  Le Commissaire a précisé que les partenaires sociaux européens ont participé à l’élaboration de cette approche.  Si des succès significatifs ont été enregistrés, beaucoup reste à faire, a-t-il concédé, avant de rappeler que l’Europe est une identité régionale qui, ayant une forte composante sociale, assortit la mobilité des travailleurs de droits comme la protection sociale. 


M. Spidla a aussi mentionné la diversité des nouveaux États membres de l’Union européenne qui constituent une force et une richesse.  Il a en outre reconnu qu’on ne peut plus développer une politique sociale en dehors du contexte mondial.  Le travail décent, concept universel, est un atout pour toutes les régions du monde mais l’universalité ne veut pas dire uniformité, a-t-il mis en garde.  Le travail décent doit être assuré en tenant compte des particularités nationales, a-t-il plaidé, en faisant observer que là où le travail décent fait défaut, la qualité de vie est moins bonne, souvent en raison d’une absence de protection sociale.  Dans certains pays en effet, 80 à 90% de la population active travaille dans le secteur informel sans accès à la protection sociale.  Il a aussi noté que les conditions de travail dans certains pays ne s’améliorent pas malgré les bonnes performances économiques.  Contrairement aux idées reçues, a-t-il insisté, l’investissement dans les ressources humaines et la cohésion sociale est un facteur de performance.


La protection sociale ne doit pas être un luxe réservé aux pays développés, a-t-il poursuivi.  Moins de 2% du PIB mondial suffirait à assurer une couverture à toutes les personnes pauvres dans le monde.  Il ne faut pas suivre une démarche de réduction des coûts mais bien combiner les politiques macroéconomiques et sociales.  Dans tous les cas, les conditions de vie et de travail doivent être améliorées pour tous, dans l’économie formelle comme dans le secteur informel.  Nous devons encourager la participation des ONG, des partenaires sociaux et des entreprises qui d’ailleurs prennent de plus en plus conscience de leur responsabilité sociale.  Enfin, notant la possibilité avérée de mobiliser en faveur de l’emploi décent, le Commissaire a mis l’accent sur la nécessité de travailler ensemble dans une volonté commune.  Nous devons encore progresser dans la conception et la mise en œuvre des stratégies, a-t-il conclu.


Mettant en avant la situation de son pays où 54% de la population a moins de 25 ans, Mme SUDHA PILLAI, Secrétaire d’État au Ministère de l’emploi et du travail de l’Inde, a expliqué que la notion de travail décent avait été intégrée il y a bien longtemps à la Constitution indienne.  La création d’emplois et le renforcement des capacités sont des domaines essentiels des politiques du pays, a-t-elle souligné.  Elle a aussi indiqué que son pays accordait la plus haute priorité aux droits des travailleurs et au dialogue social, et ce depuis des années déjà, notamment grâce à la loi de 1926 sur les syndicats.  S’agissant de la protection sociale, Mme Pillai a dit que de nombreuses lois avaient été mises en place au cours des dernières années afin de protéger les groupes vulnérables comme les enfants mais aussi, plus récemment, pour mettre en place un système national cohérent de sécurité sociale. 


Pour lutter contre la pauvreté, a-t-elle poursuivi, l’Inde a mis en œuvre en 2005 un programme national de garantie d’emploi dans le milieu rural.  Celui-ci garantit 100 jours de travail non qualifié à chaque famille rurale qui en fait la demande.  La Secrétaire d’État a aussi fait part d’autres programmes visant notamment à promouvoir les travailleurs indépendants ou à améliorer les capacités des travailleurs en général.  Sur cette dernière question, elle a d’ailleurs fait observer que l’Inde, qui possède actuellement 5% de main d’œuvre qualifiée, souhaitait faire passer ce chiffre à 50% en 2021.  Elle a donc mis en avant les initiatives dans ce domaine, dont l’actualisation des 500 centres de formation industrielle du pays, l’attention accordée à la formation continue et au travail des jeunes, ou encore, la création de centres pour les nouvelles technologies. 


Mme Pillai a aussi indiqué qu’en 2006, l’Inde avait organisé un sommet sur l’emploi, qui avait notamment conclu que les employeurs devaient créer des institutions de formation en tant qu’investissements et que les gouvernements locaux étaient des partenaires importants pour identifier les sources d’emplois.  Elle a aussi fait valoir que le plan quinquennal couvrant la période 2007-2012, visait à faire passer le taux de croissance de 8% à 10%, à créer 70 millions de nouveaux emplois, à réduire le chômage à moins de 5% et à augmenter les salaires des employés non qualifiés. 


M. DANIEL FUNES DE RIOJA, Vice-Président des employeurs au Conseil d’administration de l’OIT, a détaillé les efforts à mener pour favoriser la croissance économique.  Face à la crise du crédit et à la menace de récession, les réactions peuvent être diverses.  Protéger les emplois et les industries est une des réponses mais le cloisonnement des économies n’est pas la bonne manière d’agir.  Le Vice-Président a décrit le cadre idéal de la création d’emplois qui, selon lui, se caractérise par une bonne gouvernance dans une démocratie transparente; un cadre réglementaire transparent qui respecte notamment le droit à la propriété; un commerce ouvert vers le marché mondial; des politiques macroéconomiques en faveur de la croissance; des infrastructures physiques sociales solides; des investissements dans l’éducation pour former aux nouvelles technologies; des politiques de marchés inclusives qui offrent même une protection au secteur informel; une protection sociale durable; une culture de création et de promotion de l’entreprise et enfin un climat de dialogue et de coopération.  Ce cadre a toujours fonctionné de façon spectaculaire, a estimé M. Funes de Rioja. 


Nous savons que le commerce est le moteur de la croissance et de l’emploi.  La liberté économique accompagne la liberté politique, a-t-il fait valoir, remarquant que le monde est devenu beaucoup plus libre au cours de ces 20 dernières années.  Les politiques doivent être suffisamment souples pour s’adapter aux réalités changeantes et il est important, à cet égard, que les gouvernants tiennent compte des avis des différentes parties prenantes dans leurs choix et décisions.  Nous, partenaires sociaux, devons demander aux dirigeants politiques d’être responsables.  Nous devons travailler en coopération avec eux pour faire en sorte que le marché du travail bénéficie à tout le monde, a insisté l’orateur, en posant comme conditions préalables le dialogue, le partenariat et la faculté de s’adapter à des circonstances en constante mutation. 


Mme SANJA CRNKOVIC-POZAIC, Directrice du Centre des petites et moyennes entreprises (PME) et des politiques de l’entreprise de la Croatie, a mis en avant le concept de « flexicurité » affirmant que le défi était de maintenir la compétitivité à l’heure de la mondialisation, tout en s’adaptant efficacement aux changements du marché, et ce, sans exclure certains groupes de la société.  Selon elle, la « flexicurité » est donc l’art de trouver un équilibre socialement acceptable entre les besoins d’adaptation des entreprises et une stratégie de développement à long terme basée sur les ressources humaines.  C’est une sorte d’accord social, a-t-elle précisé. 


S’agissant des pays de l’Europe de l’Est, elle a noté que leurs spécificités devaient être prises en compte, notamment en ce qui concerne les taux de chômage élevés, l’importance de l’économie informelle et le niveau relativement bas des salaires.  Elle a en effet noté qu’à peine plus de la moitié de la population était engagée dans des activités économiques.  Elle a aussi averti que les chiffres du chômage étaient largement surestimés dans la mesure où les gens qui perçoivent des allocations travaillent également.  Elle a insisté sur l’importance de la place du travail informel et a estimé que trop d’attention était accordée aux subventions au détriment de la formation et du renforcement des capacités.  Parmi les pistes à suivre pour promouvoir le plein-emploi en Croatie, elle a proposé l’appui au développement et à la croissance des entreprises, notamment en légalisant les emplois informels, et aussi l’intégration des politiques sociales, d’emploi et de développement.


Mme GLADYS BRANCHE, Représentante du Congrès du travail de la Sierra Leone, qui s’exprimait au nom de la Confédération internationale des syndicats, a rappelé les engagements en matière de travail décent, pris par les dirigeants, notamment lors du Sommet mondial de 2005, ainsi que le consensus qui existe sur le sujet.  Toutefois, a-t-elle regretté, les efforts visant à garantir le travail décent pour tous continuent de relever du domaine de la théorie.  Aujourd’hui des millions de personnes ne peuvent toujours pas assurer la survie de leur famille parce qu’elles gagnent moins d’un dollar par jour.  Parmi les problèmes à résoudre, elle a cité la répartition inéquitable des richesses, l’incohérence des politiques, la faible rémunération de la main d’œuvre, l’absence de protection sociale dans le secteur informel et chez les travailleurs migrants, le manque de souplesse des marchés ou encore les lacunes en matière de formation. 


Elle a estimé que l’agenda du travail décent élaboré par l’OIT était une garantie de base pour promouvoir une culture de sécurité de l’emploi, de juste répartition des richesses, d’égalité des chances entre les hommes et les femmes et de sécurité d’emploi.  Elle a prévenu que ces objectifs ne pouvaient être atteints par les syndicats seuls et que leur mise en œuvre devait bénéficier du plein appui de toutes les parties prenantes, décideurs et gouvernements.  Soulignant l’importance du dialogue social, elle a voulu que le travail décent soit au cœur des politiques nationales et internationales et des stratégies de développement.  Elle a appelé les gouvernements et les autres acteurs pertinents à tirer parti des Conventions de l’OIT et a souhaité, à cet égard, qu’un mécanisme de suivi soit mis en place. 


La situation des jeunes, trois fois plus touchés par le chômage que les adultes, et la question de la formation ont suscité plusieurs réflexions de la part des délégations.  Le représentant de la Moldavie a demandé comment on pouvait préparer utilement la force de travail pour que les jeunes puissent trouver un emploi dans le domaine de leur spécialité.  Le représentant de la Tunisie a d’ailleurs relevé le décalage fréquent entre les programmes académiques et les qualifications nécessaires.  Comment promouvoir l’intégration des jeunes dans le « Spidla », s’est-il interrogé. Il faut donner aux travailleurs la possibilité de se former tout au long de leur vie, surtout à une époque où on est amené à changer plusieurs fois non seulement d’emploi mais aussi de métier.  Mme Pillai a d’ailleurs salué les avantages du système coréen de sécurité sociale qui incorpore une formation continue.  Elle a aussi indiqué que la structure démographique de son pays, l’Inde, oblige à se concentrer sur les jeunes et leurs qualifications. 


Le problème du travail non déclaré a aussi été soulevé par les délégués, comme celui de l’Italie qui a fait valoir le lien entre le travail « au noir » et le coût de la sécurité sociale, ce problème touchant les employés comme les employeurs.  Pour lutter contre le travail non déclaré, deux types de mesures ont été prises en Italie, des incitations fiscales et des amendes.  La représentante de la Jamaïque a demandé des explications à l’Inde sur les PME qui reçoivent des crédits avantageux. Y a-t-il un lien entre ces avantages et la déclaration des employés?  M. Spidla a tenté de répondre en indiquant que l’UE est en train de développer une stratégie cohérente par rapport à ce phénomène mais il faut savoir que la différence entre les pays membres est considérable.  Cette lutte exige une bonne gouvernance, une coopération internationale et l’engagement des partenaires sociaux.


Sur le thème de la lutte pour le travail décent, le représentant du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a demandé quelle était la place des organisations de la société civile.  Le représentant de la Suisse a voulu savoir comment on pouvait assurer que le commerce international ne contribue pas seulement à la création d’emplois mais aussi au travail décent.  Le représentant du Sénégal a indiqué qu’est développée dans son pays une politique de microcrédits qui vise particulièrement la force de travail féminine.  Mais, a-t-il ajouté, cela ne suffit pas toujours à être compétitif face à certaines entreprises d’autres pays.  Nous sommes des pays demandeurs d’investissements mais il faut protéger les populations vulnérables.  Il a souhaité réfléchir à une perspective de commerce mondial plus favorable aux pays en développement.  Selon le représentant du Royaume-Uni, il n’y a pas de lien direct entre croissance économique et développement social mais il faut avant tout avoir une économie valable, une bonne formation et une protection sociale.  M. Funes de Rioja a rappelé aussi la nécessité de s’adapter aux nouvelles technologies.  La question clef est de disposer de toute une série de bonnes politiques.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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