LA COMMISSION DES QUESTIONS POLITIQUES SPÉCIALES ET DE LA DÉCOLONISATION DÉBAT DE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
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Quatrième Commission
15e séance – après-midi
LA COMMISSION DES QUESTIONS POLITIQUES SPÉCIALES ET DE LA DÉCOLONISATION DÉBAT DE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Les exposés des responsables de l’ONU mettent en lumière les difficultés auxquelles se heurte l’ Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour
La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a entamé cet après-midi une étude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects en entendant M. Alain Le Roy, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix et Mme Susana Malcorra, Secrétaire générale adjointe, chargée de l’appui aux missions. Auparavant, la Commission avait achevé son débat général sur l’information.
Tout en dressant un bilan positif des 18 opérations de maintien de la paix, à l’œuvre sur cinq continents, et au sein desquelles sont déployés environ 140 000 personnels civil, militaire et de police, M. Le Roy a souligné les difficultés particulières rencontrées par l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) qui attend toujours une partie du matériel dont elle a besoin pour mener à bien son déploiement et s’acquitter du mandat qui lui a été confié –à ce propos la Mission manque particulièrement d’hélicoptères-. M. Le Roy, qui a dit espérer que la Mission serait déployée à 60% de ses effectifs à la fin de l’année et à 80% à la fin mars 2009, a constaté que l’un des principaux obstacles rencontrés par les Casques bleus était le fait qu’il n’y avait pas de paix à maintenir, en raison de la poursuite des hostilités. Au-delà de cet obstacle fondamental, il a aussi souligné l’ampleur du défi posé par le déploiement d’une mission « dans un territoire immense en plein cœur de l’Afrique ». Une réflexion va devoir être entreprise à ce sujet par le Département des opérations de maintien de la paix en particulier et par les Nations Unies en général.
« Nous ne pouvons pas nous permettre un échec au Darfour », a renchéri Mme Malcorra. La Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions a aussi cité le besoin de renforcer la mission déployée au Tchad, dont les demandes sont similaires à celles du Darfour, ainsi que celles déployées en République démocratique du Congo, en Afghanistan, ou en projet, en Somalie. La Secrétaire générale adjointe a indiqué que l’un des problèmes majeurs auxquels les missions de paix onusiennes étaient confrontées était la difficulté de recruter du personnel qualifié. Mme Malcorra a aussi indiqué que les abus sexuels commis par des membres du personnel onusien étaient l’une des autres priorités auxquelles doit faire face son Département. Nous avons établi une approche de « tolérance zéro » et il faut que cette « tolérance zéro » soit ancrée dans notre système, a-t-elle indiqué, en précisant que des unités d’assistance aux victimes d’abus avaient été créées dans toutes les missions.
Les exposés de M. Le Roy et de Mme Malcorra ont été suivis d’un dialogue interactif à huis clos. Outre les orateurs cités, les délégations suivantes s’étaient aussi exprimées auparavant lors du débat que la Commission a tenu sur les questions relatives à l’information: Bahreïn, Sénégal, République islamique d’Iran, Tunisie et Uruguay.
Demain matin, la Quatrième Commission poursuivra ses travaux par un débat général sur la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects, et elle examinera un projet de résolution sur la question de l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION
Débat général
M. FAISAL AL-ZAYANI (Bahreïn) a mis en exergue le rôle joué par le Département de l’information des Nations Unies (DPI) et les efforts engagés par ce dernier dans la promotion du rôle et du message des Nations Unies. Il a souligné que les centres d’information de l’ONU, et notamment celui de Manama, capitale du Bahreïn, jouaient un rôle important dans l’information du public. Le travail du DPI est important, et il l’est encore plus pour les pays en développement, où la majorité des personnes n’a pas accès à toutes les nouvelles technologies et sources d’information, a ajouté M. Al-Zayani. À cet égard, il a indiqué que les centres d’information des Nations Unies sont des vecteurs et des sources de connaissance qui permettent au public de se tenir au courant des nouvelles. Le représentant du Bahreïn a conclu son propos en souhaitant que le fossé numérique et technologique qui existe entre les pays développés et les pays en développement soit comblé, voire éliminé.
M. PAUL BADJI (Sénégal) a évoqué le travail accompli par le DPI et a notamment parlé des campagnes de sensibilisation menées par le Département sur des sujets cruciaux comme la paix et la sécurité, le développement, les droits de l’homme, les changements climatiques ou encore l’élimination de la pauvreté et l’épidémie de VIH/Sida. Le représentant du Sénégal a réitéré son appel pour que le DPI fournisse des informations exactes, impartiales, détaillées et actualisées sur les activités de l’Organisation. Notant la disparité qui existe dans l’emploi des six langues officielles des Nations Unies, M. Badji a demandé au DPI de redoubler d’efforts pour corriger cette lacune.
Le représentant du Sénégal a souligné l’importance qu’ont les activités menées par les centres d’information des Nations Unies et a profité de cette occasion pour réitérer le souhait de son pays de voir renforcé le centre régional d’information des Nations Unies de Dakar. L’objectif assigné à ce dernier serait de couvrir les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a-t-il ajouté. M. Badji a, par ailleurs, invité le DPI à poursuivre ses efforts en vue de favoriser la diffusion d’informations plus précises, complètes et actualisées sur les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Il a déploré qu’aucune mention de la question de la Palestine n’ait été faite dans le rapport du Secrétaire général. Le représentant du Sénégal a conclu son propos en rappelant le fossé technologique et numérique qui se creuse entre les pays du Sud et ceux du Nord.
M. AMIR HOSSEIN HOSSEINI (République islamique d’Iran) a affirmé que l’apparition de nouvelles questions dans l’ordre du jour de l’Organisation ne devait pas faire perdre de vue d’autres questions importantes telles que celle de la Palestine. Il a exprimé l’espoir que les organes de l’ONU, particulièrement le DPI, poursuivront l’excellent travail effectué jusqu’à présent, en traitant tous les sujets ayant trait à la question de Palestine, particulièrement la violation des droits de l’homme et la situation humanitaire tragique de la population palestinienne. Concernant la fracture numérique, la délégation iranienne a souligné qu’il est nécessaire d’avoir une politique concertée visant à la réduire. Il est de même indispensable qu’une réponse appropriée soit apportée aux besoins financiers et technologiques des pays en développement dans la gestion de l’infrastructure de l’information et de la communication. Ce genre de mesures pourrait jouer un rôle de catalyseur dans le renforcement positif de l’image des Nations Unies dans les pays en développement, tout en réduisant l’influence de
certains médias manipulés qui ont une tendance permanente à affaiblir l’image de certaines régions et cultures. Concernant la mutation des « Chroniques de l’ONU » et la publication d’une nouvelle revue, l’Iran est d’avis que celle-ci se fasse en respectant le multilinguisme.
Le représentant de la République islamique d’Iran a dénoncé l’utilisation du Siège de l’ONU pour l’organisation de manifestations hostiles contre certains États Membres, comme cela s’est produit récemment. Une prétendue organisation non gouvernementale (ONG) a alors mené une campagne contre un État Membre avec l’assistance d’un autre État Membre, a-t-il regretté. Il a demandé au Secrétaire général de prendre les mesures nécessaires pour empêcher le renouvellement, dans l’avenir, de telles campagnes négatives contre des États Membres.
M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a souligné le travail accompli par le DPI. Le représentant de la Tunisie a dit qu’il était inquiet du fossé numérique qui persiste entre les pays développés et les pays en développement. « Plus que jamais auparavant, nous avons de nombreux défis internationaux à relever. » « Nous devons permettre aux pays en développement de profiter des technologies de l’information et de la communication », a indiqué le représentant. Il a rappelé la phase II du Sommet mondial de la société de l’information, qui s’est tenu dans son pays, en novembre 2005. Au cours de cette manifestation, les rapports rendus faisaient état de l’inquiétude des États Membres concernant les disparités technologiques Nord/Sud et la volonté affichée par tous de parvenir à la réduction de la fracture numérique qui existe entre les pays du Nord et ceux du Sud. M. Mansour a réitéré l’engagement à contribuer à réduire le fossé digital et à relever le défi technologique y afférent. Il faut permettre à toutes les populations d’accéder à l’information, a conclu le représentant.
M. MARTIN VIDAL (Uruguay) a souhaité faire connaître à la Commission une initiative récemment lancée par le Gouvernement de l’Uruguay visant à introduire massivement l’informatique dans les établissements scolaires. Baptisé Plan Ceibal (Connectivité éducative d’informatique de base pour l’apprentissage en ligne), ce projet vise à permettre aux élèves des écoles publiques à travailler en réseau en reliant leur domicile à celui de leur enseignant et à l’établissement scolaire lui-même. Cette « expérience fructueuse », qui s’inscrit dans un effort pour réduire la fracture numérique, a été lancée en mai 2007 dans l’école d’un petit village de province, a dit M. Vidal. En 2009, le Plan Ceibal devrait concerner 350 000 enfants et enseignants répartis dans tout le pays. Il ne se limite pas aux établissements scolaires et concerne aussi l’enseignement de l’informatique au sein de la population au sens large, a encore indiqué le représentant de l’Uruguay, qui a estimé que d’autres États Membres pourraient être intéressés par cette expérience.
ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS
Déclarations liminaires
M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a d’abord rappelé qu’il avait pris ses fonctions il y a deux mois, en succédant à M. Jean-Marie Guéhenno auquel il a rendu hommage. M. Le Roy a rappelé que 18 opérations étaient à l’œuvre sur cinq continents; elles regroupent 140 000 personnes, dont 110 000 sont actuellement déployées –75 000 militaires, 11 500 policiers et 23 500 civils. Il faut se rappeler, a-t-il dit, que les effectifs étaient de 30 000 personnes, il y a 10 ans. Rien qu’en 2008, deux opérations ont été déployées, l’une au Darfour, et l’autre au Tchad et en République centrafricaine.
Ces six derniers mois, deux opérations ont pris fin, tandis que deux autres diminuent en intensité de déploiement. La situation en Sierra Leone, au Libéria et au Kosovo est totalement différente de ce qu’elle était lorsque les armes se sont tu, a-t-il rappelé. Même si elles ne peuvent régler tous les problèmes qui se posent à l’issue d’un conflit, les opérations de maintien de la paix peuvent certainement jouer un rôle central dans la réduction de la probabilité de l’éclatement de conflits futurs et dans la création d’un cadre au sein duquel un développement normal de la vie peut reprendre. Certaines missions traversent des passes extrêmement délicates, au Darfour ou en République démocratique du Congo (RDC) par exemple, a noté M. Le Roy.
Ces missions remplissent une énorme quantité de tâches, a-t-il ajouté, en citant de nombreux exemples, dont celui de la RDC, où il s’agit d’aider au dialogue politique, tout en contribuant au rétablissement de la sécurité dans l’est du pays. Bien que les défis soient quotidiens et que les missions connaissent parfois des revers, l’action des Nations Unies permet d’améliorer la vie de millions de gens, a-t-il remarqué. C’est l’une des réussites les plus significatives de l’ONU et cela est dû en bonne partie à vous, a déclaré M. Le Roy aux délégations. L’ordre du jour réformateur actuel doit être poursuivi, a dit M. Le Roy. Le Secrétaire général adjoint a dit son intention de consolider la restructuration des activités de maintien de la paix.
M. Le Roy a souligné que les activités de police avaient augmenté de manière exponentielle en taille, en complexité et en importance. En conséquence, la Division chargée de la police fait actuellement le bilan de ses fonctions et de ses responsabilités pour mettre en lumière les manques qui affectent ses capacités à remplir ses missions.
Concernant les questions de personnel, tous les efforts sont faits pour faire en sorte que les tâches de maintien de la paix soient en mesure d’attirer et de retenir les candidats les plus qualifiés et les plus expérimentés, a-t-il dit. M. Le Roy a appelé la Commission à approuver les propositions de réforme concernant les ressources humaines qui lui sont soumises afin que l’on puisse être certain que le maintien de la paix soit servi par le personnel, le meilleur qui soit.
Le Secrétaire général adjoint a ensuite abordé la question de l’exploitation sexuelle et des abus commis par des membres des missions, qu’ils soient en uniforme ou en civil. Si des progrès ont été faits dans la lutte contre ce phénomène, a assuré M. Le Roy, il reste encore beaucoup à faire. Les chefs de mission doivent mettre en pratique la politique de tolérance zéro, en agissant de manière rapide et décisive quand des dérives sont signalées. De leur côté, les pays contributeurs de troupes doivent s’assurer qu’exploitation sexuelle et abus sont traités avec la sévérité qu’ils méritent, depuis la prévention jusqu’aux sanctions, en passant par la tenue des enquêtes et l’engagement de poursuites juridiques ou disciplinaires. Il est aussi vital que les États Membres nous informent des actions qu’ils ont entreprises dans des cas de ce genre, a ajouté M. Le Roy.
Concernant les partenariats, M. Le Roy s’est dit impressionné par leur nombre et la qualité de leurs apports. Citant notamment le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
(HCR) ou le Programme alimentaire mondial (PAM), sans oublier les organisations non gouvernementales (ONG), le Secrétaire général adjoint a estimé que certaines missions ne pourraient tout simplement pas remplir leur mandat sans ces partenaires.
Constatant que l’ampleur des missions allait sans cesse en croissant, M. Le Roy a constaté que les ressources manquaient pour réaliser ce qui était demandé, citant au passage le Darfour. Et l’on nous demande parfois de travailler là où il n’y a pas de paix à maintenir, a-t-il constaté.
Il est évident que la crise financière actuelle aura des conséquences sur les Nations Unies et sur l’attention que les États Membres porteront à la façon dont leur argent est dépensé, alors même que le budget des opérations de maintien de la paix ne semble pas devoir diminuer, a souligné M. Le Roy.
Celui-ci a indiqué qu’il revenait du Soudan, ce qui lui a permis de constater que la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUS) ne disposait pas des moyens nécessaires. Le Secrétariat doit travailler davantage pour accélérer le déploiement de la Mission, a dit M. Le Roy. Celui-ci s’est fait de manière trop lente, la responsabilité pouvant en être attribuée à la fois au Secrétariat, au pays hôte et aux contributeurs de troupes, a-t-il regretté. Il a dit avoir rencontré les Casques bleus qui doivent affronter un terrain particulièrement difficile sans l’équipement et le soutien logistique nécessaires. M. Le Roy a dit qu’il s’attend à ce que 60% de la Mission soient déployés d’ici à la fin de l’année, 80% des effectifs pouvant être en place à la fin de mars prochain. Ce n’est pas ce que nous espérions, mais je crois que c’est réaliste, a-t-il ajouté. Il a noté que les défis logistiques présentés par le déploiement d’une telle Mission en plein cœur de l’Afrique étaient énormes. Il semble évident, a-t-il dit, que les règles habituelles sont ineffectives dans un tel contexte. Il conviendra de les réviser si l’on doit entreprendre d’autres opérations à une telle échelle et en si peu de temps.
Pour qu’une opération de maintien de la paix puisse se déployer, il faut un environnement où les principaux acteurs s’engagent au minimum dans un processus de paix prévoyant le déploiement de Casques bleus avec lesquels ils s’engagent à coopérer, a ajouté M. Le Roy. Il a évoqué par ailleurs l’impact possible des initiatives de la Cour pénale internationale (CPI) au Soudan et la nécessité d’en anticiper les retombées possibles sur le terrain.
Les parties doivent cesser le combat si l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) veut pouvoir accomplir son mandat. L’expérience de la MINUAD illustre le fossé entre le mandat prévu et les ressources nécessaires. Dans des régions aussi vastes que le Darfour, les moyens de transport constituent un élément clef, a-t-il dit, en rappelant que la Mission avait demandé à plusieurs reprises aux pays contributeurs la fourniture d’hélicoptères. Sans les moyens aériens nécessaires, la MINUAD ne sera pas en mesure d’atteindre ses objectifs, le premier étant de protéger la population, a dit M. Le Roy, en rappelant que l’on estimait le nombre de déplacés à 2,5 millions de personnes. Le Secrétaire général adjoint a mis en garde contre le risque d’échec d’une mission bénéficiant d’une forte visibilité internationale, ce qui mettrait en danger, non seulement l’avenir du maintien de la paix dans son ensemble, mais aussi le personnel engagé par les États Membres.
Concernant la Somalie, les efforts en direction d’un processus de paix doivent être renforcés, a-t-il souligné. Les forces classiques de maintien de la paix ne sont pas suffisantes pour rétablir l’ordre à Mogadiscio, a estimé M. Le Roy.
En conclusion, M. Le Roy a évoqué un certain nombre de questions existentielles qui se posent, à l’heure actuelle, aux Nations Unies, pour mener des opérations de maintien de la paix. Il a demandé notamment s’il était possible de trouver une solution au problème posé par les pays hôtes dont le consentement en faveur d’un déploiement peut varier dans le temps, comme cela a été constaté dans un certains nombre de cas.
M. Le Roy a dit son intention d’orienter la réflexion du Département des opérations de maintien de la paix afin d’analyser l’environnement changeant auquel il devra faire face au XXIe siècle, ceci afin que les missions de maintien de la paix demeurent un outil efficace pour faire face aux défis les plus redoutables en matière de paix et de sécurité.
Mme SUSANA MALCORRA, Secrétaire générale adjointe et Directrice du Département d’appui aux missions (DAM), a fait une présentation du travail fourni par son Département, qui est nouveau dans la structure du Secrétariat, et qui a pour mission de mettre en place les opérations de maintien de la paix sur le terrain. Elle a exprimé son inquiétude concernant la situation de sécurité sur le terrain et les difficultés rencontrées par le Département pour obtenir et retenir du personnel qualifié, précisant que cette question était un énorme défi à relever pour le Département.
D’autre part, nous devons permettre aux missions d’être déployées rapidement et efficacement sur le terrain, a indiqué la Secrétaire générale adjointe. Comment réagir aux questions urgentes et dans l’immédiat? C’est notre priorité absolue, mais nous n’avons pas toujours toutes les réponses, a-t-elle dit. Nous devons essayer d’avoir une vision globale pour nous ajuster, et dans la plupart des cas, les ressources ne sont pas disponibles pour faire face à la demande, a-t-elle déploré.
Par ailleurs, Mme Malcorra a précisé que le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), dirigé par M. Alain Le Roy, et le Département d’appui aux missions (DAM), qu’elle gère, travaillaient main dans la main. Elle a souhaité une approche systémique entre les deux Départements afin de permettre à leurs services de mieux travailler ensemble. Elle a demandé une évaluation, par les États Membres, du DAM, qui est nouveau dans la structure du Secrétariat, ainsi que de ses missions et de son travail. La Secrétaire générale adjointe a cependant regretté de ne pas disposer d’indicateurs clefs pour prouver la valeur ajoutée du Département et a rappelé que son mandat étroit ne lui permettait aucune « distraction », ou « discussions parallèles ». « Je dois m’assurer qu’au sein de mon Département nous soyons présents sur le terrain. »
Précisant les missions assignées à son Département, la Secrétaire générale adjointe a évoqué les deux clients du DAM. Ce sont d’un côté les opérations de maintien de la paix, et de l’autre, les missions politiques. Pour rentabiliser les efforts, elle a souhaité la mise au point d’un modèle commun pour ces deux types de missions. Concernant les interventions menées sur le terrain, Mme Malcorra a indiqué que le Darfour était en ce moment en haut de la liste. Nous avons décidé de dresser le bilan des activités en cours, toutes les quatre ou six semaines, au plus haut niveau, pour voir si tout se passe bien, a-t-elle expliqué. « Nous ne pouvons pas nous permettre un échec au Darfour », a-t-elle précisé. Elle a cité le besoin de renforcer les opérations déployées au Tchad, où la demande est similaire à celle du Darfour, ainsi qu’en République démocratique du Congo, en Somalie, ou encore en Afghanistan. Elle a profité de cette occasion pour rappeler l’importance d’avoir une stratégie de ressources humaines qui prendrait en compte les marchés de compétence locaux, régionaux et internationaux.
Enfin, la Secrétaire générale adjointe a précisé que l’une des autres priorités du Département d’appui au maintien de la paix était de trouver la réponse à la question des exploitations et des abus sexuels. Nous avons établi une approche de tolérance zéro, et il faut que cette tolérance zéro soit ancrée dans notre système, a-t-elle indiqué. Ce sont les défis qui se posent, et nous avons créé des unités d’assistance aux victimes dans toutes les missions, a-t-elle ajouté. Mme Malcorra a conclu son propos en rappelant que les États Membres avaient confié au Département un mandat ciblé. Nous restons ciblés et nous devons le faire en collaboration avec le DOMP, a-t-elle dit, précisant qu’il fallait également prendre en compte les points de vue stratégique, financier et humain.
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