LA QUATRIÈME COMMISSION ENTEND UN EXPOSÉ SUR LA RÉFORME DES ACTIVITÉS DU DÉPARTEMENT DE L’INFORMATION ET POURSUIT SON DÉBAT SUR LA QUESTION
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Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Quatrième Commission
14e séance – après-midi
LA QUATRIÈME COMMISSION ENTEND UN EXPOSÉ SUR LA RÉFORME DES ACTIVITÉS DU DÉPARTEMENT DE L’INFORMATION ET POURSUIT SON DÉBAT SUR LA QUESTION
La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission), qui poursuivait l’examen du point à son ordre du jour consacré aux questions relatives à l’information, a entendu, cet après-midi, M. Kiyo Akasaka, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information.
Dans la présentation qu’il a faite aux délégations, le Secrétaire général adjoint s’est inquiété des conséquences possibles que pourrait avoir sur les performances du Département de l’information (DPI), la rigueur budgétaire qui lui est imposée au moment où il s’efforce de maintenir, d’améliorer et même d’étendre les prestations et activités qu’il mène au Siège, et à travers le monde, par le biais de ses services et de ses centres d’information nationaux ou régionaux qui diffusent le message des Nations Unies.
Lors de son exposé, M. Akasaka a en effet souligné que le DPI faisait face, de manière chronique, à des obstacles budgétaires qui affectent particulièrement les centres d’information de l’ONU. « Les ressources budgétaires qui leur sont destinées sont tellement tendues que nous sommes au bord du point de rupture », a souligné M. Akasaka, qui a déclaré qu’il craignait d’être obligé de « réduire l’étendue et la portée des actions du DPI sur le terrain ».
Le bilan qu’a fait M. Akasaka des activités du DPI au cours de l’année écoulée a été suivi d’un débat interactif, plusieurs États Membres, le Sénégal en particulier, demandant au Secrétaire général adjoint de veiller à ce que les activités des centres d’information ne soient pas suspendues ou réduites. Plusieurs délégations se sont inquiétées du sort réservé à la publication « Les Chroniques de l’ONU », qui, aux termes de la réforme des activités du DPI, devrait être remplacée par un nouveau magazine spécialisé traitant des actions de l’ONU et des travaux de l’Organisation. La délégation d’Antigua-et-Barbuda, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souhaité que la publication des Chroniques de l’ONU soit maintenue, tandis que celle de la France, parlant au nom de l’Union européenne, a demandé à M. Akasaka si cette nouvelle revue serait publiée sans additif budgétaire.
Le Secrétaire général adjoint a répondu positivement aux deux questions, soulignant que le maintien éventuel de la publication des Chroniques de l’ONU dépendait en premier lieu de la volonté des États Membres, et que, s’il était décidé, le lancement effectif de la nouvelle revue « UN Affairs » se ferait sans que le DPI n’ait à demander de rallonge à son budget. Enfin, la question des moyens concrets nécessaires à l’instauration du multilinguisme a été soulevée par de nombreux intervenants. M. Akasaka a promis aux États Membres qu’un rapport leur serait soumis à ce sujet.
Outre les pays cités plus haut, les délégations dont la liste suit se sont aussi exprimées: le Japon, la République arabe syrienne, l’Argentine et la Mission permanente d’observation de la Palestine sont intervenus au cours du débat interactif. La Jamaïque (au nom de la CARICOM), la Jamahiriya arabe libyenne, le Myanmar, l’Égypte, l’Inde, le Maroc, le Pakistan, la Chine, la Fédération de Russie et Israël ont pris la parole dans le cadre du débat général.
Demain, jeudi le 23 octobre, dans l’après-midi, la Quatrième Commission achèvera son débat général sur l’information. Elle abordera ensuite l’examen d’ensemble de la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION
Présentation du Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information
M. KIYO AKASAKA, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, a pris la parole, en langue française, en déclarant qu’il souhaitait faire un exposé sur certains des efforts les plus récents déployés par le Département de l’information des Nations Unies(DPI) afin de mettre en avant les priorités de la communication de l’ONU et évoquer les initiatives prises pour faire face aux nouveaux défis, en particulier ceux liés aux contraintes budgétaires et au Plan-cadre d’équipement.
Poursuivant sa présentation en anglais, M. Akasaka a énuméré les priorités qui guident sa démarche à la tête du DPI. Parmi celles-ci, figure l’amélioration de la coordination entre les différents départements de l’ONU, ainsi que l’élargissement et la multiplication des partenariats avec les réseaux de télévision, l’industrie cinématographique, les organisations non gouvernementales (ONG), le monde des affaires ou les jeunes. La réaffirmation du multilinguisme figure aussi parmi les priorités, ainsi que l’évaluation de l’action du DPI.
M. Akasaka a ensuite évoqué les deux grands événements promus cette année « avec succès » par le Département de l’information: la Réunion de haut niveau sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et celle portant sur les besoins de développement de l’Afrique, qui ont été deux événements largement couverts par la presse, a-t-il noté. La page d’accueil du site Web des OMD, qui avait été refaite pour l’occasion, a reçu une moyenne de 5 000 visites par jour au mois de septembre, et le double lors de la tenue de la Réunion de haut niveau elle-même. Pour le débat général de l’Assemblée générale, et les jours qui ont suivi, plus de 1 400 journalistes s’étaient fait accréditer en plus des 1 500 qui sont accrédités de manière permanente à l’ONU, a précisé M. Akasaka, qui a indiqué que les documents vidéo diffusés sur le site de l’Organisation avaient été regardés plus d’un million de fois.
Le Secrétaire général adjoint a ensuite évoqué la Journée internationale de la paix, dont la célébration a donné lieu à une innovation: un appel à envoyer des messages pacifistes via les téléphones mobiles partout à travers le monde. Parmi ces messages, plusieurs dizaines de milliers –sur les 10 millions qui ont été émis– sont reproduits sur le site www.peaceday2008.org.
Par ailleurs, le DPI est très conscient de la nécessité d’élargir ses partenariats avec la société civile, a indiqué M. Akasaka. Pour la première fois, la Conférence annuelle DPI/ONG, qui était organisée ailleurs qu’à New York, au début septembre, a été accueillie par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à son siège à Paris. Plus de 1 100 personnes y ont pris part au nom de 461 ONG originaires de 65 pays.
Parmi les projets à l’étude, le DPI prévoit de lancer une nouvelle publication dont le titre en anglais sera « UN Affairs », et qui succèderait au trimestriel « La Chronique de l’ONU » (« UN Chronicle »). Par ailleurs, en août 2009, sera organisée à Genève la première conférence mondiale « Simul’ONU » à laquelle devraient participer un millier d’étudiants du monde entier sur le thème des OMD, a dit le Secrétaire général adjoint. M. Akasaka a ensuite évoqué les programmes de formation assurés par le DPI, en particulier celui destiné à 10 jeunes journalistes palestiniens, qui débutera la semaine prochaine et qui durera six semaines.
En ce qui concerne la documentation concernant l’ONU et afin de permettre une meilleure diffusion dans les pays en développement, les prix des publications ont été diminués de 50% et 75% respectivement dans les pays en développement et les pays les moins avancés. M. Akasaka a noté qu’un rôle de plus en plus important était joué par les centres d’information de l’ONU dont le réseau s’étend dans 63 pays, et qui participent au multilinguisme de l’Organisation. Ces centres diffusent des documents publiés sur support papier en 130 langues, et par voie électronique sur des sites Internet dans une trentaine. Pour la Journée de l’ONU du 24 octobre, un portail Internet opérant dans les six langues officielles de l’Organisation servira de porte d’entrée à chacun des 63 centres d’information, a indiqué M. Akasaka.
Après avoir donné deux exemples de la manière dont le DPI conduisait désormais une auto-évaluation de ses activités, il a indiqué qu’une quarantaine de délégations d’État Membres avaient participé à l’évaluation des prestations rendues par le Service des communiqués de presse et de couverture des réunions. Nous nous apprêtons à mettre en œuvre les conclusions de cette évaluation, a-t-il précisé.
La mise en œuvre de ces projets « nouveaux et excitants » dépend toutefois de l’existence de ressources adéquates, a ajouté le Secrétaire général adjoint qui a souligné que le DPI faisait face de manière chronique à des besoins financiers affectant en particulier les centres d’information et leur production dans les langues locales. « Le budget qui leur est destiné est tellement tendu que nous sommes au bord du point de rupture », a souligné M. Akasaka. Et pour l’exercice 2010-2011, « je crains que nous n’ayons d’autre choix que celui d’avoir à considérer sérieusement la réduction de la portée des actions du DPI sur le terrain », a-t-il ajouté. Les restrictions budgétaires risquent aussi d’avoir des effets sur la capacité du DPI à continuer de diffuser les sessions du Conseil des droits de l’homme à Genève, a indiqué le Secrétaire général adjoint. L’an dernier, une demande de financement additionnel a été rejetée par l’Assemblée générale, a-t-il rappelé. Le DPI étudie actuellement la possibilité de mettre sur pied un système de diffusion permanente sur Internet des réunions qui ont lieu à Genève. Le Conseil des droits de l’homme a demandé au Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, pendant sa présente session, un rapport détaillé sur les ressources nécessaires. Sans celles-ci, a ajouté M. Akasaka, il ne sera pas possible de continuer à diffuser les réunions du Conseil des droits de l’homme, ce qui aura un impact négatif sur la couverture des activités de l’ONU.
Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, qui a conclu son exposé en français, a souligné qu’un « défi pas moins difficile à relever» était la mise en œuvre du Plan-cadre d’équipement qui aura « un impact particulièrement sérieux sur notre effort en cours visant à préserver les archives audiovisuelles de l’ONU, dont la valeur est inestimable ». Le processus de numérisation des collections de photos de l’ONU devrait être achevé dans les tout prochains mois, a indiqué M. Akasaka. Un défi encore plus ardu, a-t-il ajouté, est celui représenté par la sauvegarde de la collection cinématographique et vidéographique de l’Organisation. « J’en appelle donc à votre soutien alors que nous nous efforçons de trouver les moyens de préserver cette collection unique d’archives historiques audiovisuelles », a conclu M. Akasaka.
Dialogue interactif
La délégation d’Antigua-et-Barbuda, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a fait part de sa préoccupation concernant le remplacement du magazine des « Chroniques de l’ONU » par une nouvelle revue qui s’appellerait « Les Cahiers de l’ONU ». L’exemplaire pilote fourni ne nous satisfait pas entièrement, a-t-elle ajouté, en demandant si les Chroniques pourraient continuer à paraître, dans une version améliorée éventuellement.
Le représentant du Sénégal a affirmé que l’on assistait, depuis de nombreuses années, à la marginalisation des langues autres que l’anglais dans les prestations du Secrétariat et a souhaité que l’on « règle cette question une bonne fois pour toutes ». Les négociations et documents essentiels, susceptibles d’engager les États, sont souvent uniquement en anglais, a-t-il regretté, en s’inquiétant des problèmes de compréhension que cela pouvait poser et en demandant quelles mesures concrètes le DPI comptait prendre à cet égard. Concernant les centres d’information, il a signalé que le centre d’information de Dakar risquait d’être frappé de plein fouet par un éventuel plan de rigueur alors qu’il joue un rôle de premier plan en Afrique de l’Ouest. Le représentant du Sénégal a demandé ce qu’il convenait d’attendre d’une réforme dont « on ne sait pas grand chose ».
La délégation de la France, parlant au nom de l’Union européenne, a évoqué les « Cahiers de l’ONU » en soulignant qu’il s’agissait d’une bonne initiative. Toutefois, il convient que ce projet bénéficie d’une très large majorité, ce qui ne semble pas encore être le cas, plusieurs délégations ayant des questions, voire des doutes à son sujet, a-t-elle dit. À propos des ressources et des financements, le représentant de la France a demandé si M. Akasaka comptait ne pas demander de ressources supplémentaires pour la nouvelle revue, précision qui a aussi été demandée par la délégation du Japon. Concernant le multilinguisme et les centres d’information, le représentant de la France a apporté son soutien aux inquiétudes exprimées par le représentant du Sénégal.
Le Secrétaire général adjoint chargé de la communication et de l’information a répondu de manière positive au sujet de la poursuite éventuelle de la publication des « Chroniques de l’ONU », si c’est là le vœu des États Membres. En ce qui concerne le contenu de la publication, celui-ci est défini en fonction d’un équilibre dans la représentation géographique. Nous veillerons à faire en sorte que les lecteurs des Chroniques de l’ONU continuent d’être aussi nombreux que possible, a-t-il dit, rappelant que la revue était désormais sur Internet.
À propos de la promotion du multilinguisme et du respect de la parité entre les langues, M. Akasaka a annoncé qu’il comptait faire un rapport à ce sujet et a énuméré les mesures concrètes prises. Il est important d’améliorer la situation pour aller vers la parité des langues officielles, a-t-il dit, notamment en matière de recrutement du personnel. Il a rappelé que de nombreux départs en retraite se produiraient dans les cinq prochaines années, ce qui sera l’occasion de procéder à des rééquilibrages linguistiques en matière de recrutement du personnel. Évoquant ensuite les centres d’information, M. Akasaka a assuré que celui de Dakar aurait les moyens de poursuivre son travail.
Le Secrétaire général adjoint a, par ailleurs, confirmé ne pas avoir l’intention de demander des ressources financières additionnelles pour la publication de la nouvelle revue intitulée « Les Cahiers de l’ONU ». « Nous allons essayer de trouver des moyens dans le cadre du budget actuel », a-t-il dit.
La délégation de la République arabe syrienne a pris la parole et a évoqué le cas de la langue arabe, qui « pâtit de nombreuses fautes orthographiques dans les publications même de l’ONU ». « Le site de l’ONU lui aussi est de faible qualité », a-t-il constaté. La Mission permanente d’observation de la Palestine a demandé pour quelle raison le rapport du Secrétaire général, publié sous la cote A/63/258, ignorait totalement les initiatives du DPI sur la question de Palestine.
M. Akasaka a répondu que le rapport sur les « questions relatives à l’information » ne saurait être un compte rendu exhaustif et complètement à jour de toutes les activités menées par le Département. Il a rappelé que le DPI allait prendre en charge la formation d’une dizaine de journalistes palestiniens et que cela figurerait dans le prochain rapport. Concernant la qualité linguistique de la version arabe, du site notamment, M. Akasaka s’est engagé à faire tous les efforts nécessaires, tout en reconnaissant que ce n’était pas la première fois qu’on lui signalait les faiblesses de la traduction arabe.
La délégation de l’Argentine a rappelé que le DPI suivait la politique de l’ONU en matière linguistique et qu’il était donc un peu trop facile de faire porter uniquement le blâme au Département.
M. Akasaka l’a remercié de cette remarque, ajoutant que son Département s’efforçait de mettre les six langues officielles sur un pied d’égalité, en y ajoutant le portugais et le swahili. Ce travail pouvant être limité par une question de moyens, M. Akasaka a néanmoins rappelé que les sites Internet des centres d’information s’exprimaient dans un total de 33 langues. Il a exprimé l’espoir que l’on parviendrait à un consensus au sujet de l’évolution à donner aux « Chroniques de l’ONU ». Concernant la question palestinienne, il a émis le vœu que le prochain séminaire prévu à ce sujet, qui a été retardé cette année et qui doit se tenir au Moyen-Orient, soit un succès, tout en assurant qu’il serait évoqué dans le prochain rapport.
Débat général
Mme ANGELLA HAMILTON-BROWN (Jamaïque), qui s’est exprimée au nom des 14 États de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a mis en exergue le rôle joué par le Département de l’information (DPI). Le Département, en tant que vecteur d’information, fournit un travail soutenu, juste, compréhensif et pertinent sur les différentes activités réalisées par les Nations Unies, a poursuivi la représentante. Au nom de la CARICOM, elle a invité le DPI à poursuivre ses efforts pour rendre le site Web de l’ONU plus accessible aux personnes qui souffrent de handicaps. Elle a, par ailleurs, noté les efforts du Département de l’information qui visent à améliorer la diffusion de l’information sur les activités de l’ONU grâce aux moyens électroniques.
Mme Brown a déploré la disparité qui existe entre l’emploi des six langues officielles des Nations Unies et a demandé au DPI de redoubler les efforts qu’il déploie afin de garantir l’égalité linguistique dans la confection et la diffusion des produits d’information onusiens. Concernant le nouveau magazine d’information « UN affairs », qui remplace « UN Chronicles », la représentante s’est dite concernée dans le processus de sélection des contributeurs, l’absence de politique éditoriale ou encore, la non-publication de cette revue dans les six langues. Nous espérons que ces préoccupations seront prises en compte, a-t-elle ajouté. Elle a conclu son propos en réaffirmant le soutien des États de la CARICOM au Département de l’information.
Mme ENTESAR MOHAMMAD ETOMZINI (Jamahiriya arabe libyenne) s’est inquiétée qu’aucune mention de la Palestine ne soit faite dans le rapport du Secrétaire général relatif à l’information. Elle a convenu que s’il importait de donner toute sa place à un sujet comme l’Holocauste, cela ne devait pas empêcher de traiter aussi de crimes plus contemporains. L’oratrice a affirmé que certaines pratiques israéliennes dans les territoires palestiniens relevaient de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité. Concernant la nouvelle revue de l’ONU, « UN Affairs », celle-ci doit être publiée dans toutes les langues officielles tout en veillant à l’objectivité de cette publication, a-t-elle conclu.
U HLA MYINT (Myanmar) a déploré le fossé technologique et numérique qui se creuse entre les pays développés et ceux en développement. Il a plaidé en faveur du DPI qui comblera, a-t-il espéré, la fracture numérique entre les pays. Le DPI a un rôle à jouer dans la diffusion des informations ayant trait aux activités des Nations Unies, a dit U Hla Myint. Il a suggéré au Département de l’information de mettre en avant et de renforcer la dimension internationale de l’Organisation des Nations Unies, et de continuer à fournir des informations précises et impartiales sur les activités des Nations Unies.
Le représentant a souligné la pertinence du rôle assigné aux centres d’information des Nations Unies qui sont une source d’information extraordinaire pour les populations locales. Il a espéré que ces centres bénéficieront des ressources nécessaires pour s’acquitter de leur mission. « Certaines mauvaises conceptions et certaines vues négatives de l’Organisation de la part du public sont dues à la désinformation menée par les médias internationaux », a-t-il déploré. Il a préconisé de dissiper ces mauvaises informations. Pour ce faire, le DPI a un rôle central à jouer. Il doit agir activement contre ces rapports négatifs et se tourner vers les organisations non gouvernementales (ONG) locales et internationales pour obtenir des informations à la source, a recommandé le représentant. Le Département doit donner l’exemple et permettre que les informations qui sortent de ses bureaux soient objectives et précises, a-t-il conclu.
M. AMR KAMAL ELDIN ELSHERBINI (Égypte) a estimé qu’il y avait « un certain nombre de carences » dans le travail du DPI. Le message des Nations Unies n’est pas à la hauteur de certaines questions, que ce soit les objectifs de l’Organisation en matière de paix, mais aussi des questions concernant la crise alimentaire ou le réchauffement climatique, a estimé le représentant. La délégation égyptienne souhaite l’amélioration de la couverture du DPI des activités de l’Organisation, avec des messages plus ciblés et plus impartiaux afin de réaliser l’intégration complète entre les activités du Siège à New York et celles des centres d’information, ces derniers devant être renforcés, a-t-il demandé. Il, a par ailleurs, appelé le DPI « à faire connaître la situation du peuple palestinien », relevant que le rapport de cette année ne contenait aucune référence à ce sujet et ce, de manière injustifiée. Il a émis l’espoir qu’il ne s’agissait pas d’une volonté politique délibérée pour « faire disparaître la question palestinienne des priorités » de l’ONU. Concernant le projet de nouvelle revue publiée par l’ONU, sa parution dans une ou deux langues ne correspond pas aux objectifs de l’Organisation, a-t-il estimé, rappelant qu’il y avait six langues officielles.
M. TARIQ ANWAR (Inde) a mis l’accent sur la qualité du travail du DPI et a invité ce dernier à intensifier ses efforts pour répondre aux besoins particuliers des pays en développement, auxquels il faut faciliter l’accès à l’information qui leur est utile et nécessaire. Il a souligné que sa délégation appuyait les efforts déployés par le Département de l’information. « L’information ne doit pas circuler uniquement dans les langues officielles des Nations Unies, mais dans bien d’autres langues », a souhaité M. Anwar. Il a poursuivi son propos en mettant en exergue le rôle des centres d’information et il a encouragé le Département à se concerter avec les États hôtes de ces centres. Il a, par ailleurs, invité le DPI à faire circuler l’information de manière intéressante, vivante, de façon à captiver l’auditoire ou le lectorat. La couverture des activités les plus importantes menées aux Nations Unies s’impose, et notamment celle des manifestations qui ont un impact sur le quotidien des gens les plus ordinaires, a indiqué le représentant de l’Inde. Il a conclu son propos en renouvelant le soutien de son pays au Département de l’information.
Mme SAADIA EL ALAOUI (Maroc) a dit qu’elle avait examiné avec intérêt le rapport sur « les questions relatives à l’information » et qu’elle a noté avec satisfaction l’effort fait par le DPI pour promouvoir le soixantième anniversaire de l’adoption de la Déclaration des droits de l’homme. Toutefois, elle a regretté qu’aucune information ne fasse état du rôle et des sacrifices consentis par l’ensemble des fournisseurs de contingents. Mme El Alaoui a rappelé que son pays avait déployé, depuis 1960, plus de 50 000 personnes, dans le cadre de 13 opérations de maintien de la paix, « contribuant ainsi et de façon continue aux efforts de l’ONU dans ce domaine ».
Au nom de sa délégation, la représentante du Maroc a regretté que le DPI ne se limite qu’à la diffusion des idéaux et des réalisations des Nations Unies, et elle a invité le Département à adopter une stratégie de communication concernant le rapprochement entre les religions, les cultures et les civilisations sur la base du dialogue. Elle a mis en exergue l’importance du Département dans la promotion de la coopération internationale et la mobilisation des moyens susceptibles de combler la fracture numérique entre les pays du Nord et ceux du Sud. Par ailleurs, elle s’est inquiétée des disparités linguistiques existant dans la production de l’information onusienne et a souhaité que le DPI redouble d’efforts pour mettre sur un « pied d’égalité » les six langues officielles. Elle a conclu son propos en exprimant des inquiétudes au sujet du magazine « UN Affairs » qui, a expliqué la représentante, a créé encore davantage de polémiques. Son contenu et son orientation politique devraient être agrées avec les États Membres, a-t-elle suggéré. Elle s’est dite satisfaite des engagements pris à ce sujet par le Secrétaire adjoint au DPI, M. Kiyo Akasaka.
M. SHAFQAT JALIL (Pakistan) s’est dit conscient de l’ampleur de la tâche et des défis que devait affronter le Département de l’information. Le Pakistan est convaincu de l’intérêt du travail effectué par les centres d’information qui jouent le rôle de « mini ONU » à travers le monde. Il est convaincu que le DPI aura à cœur d’appuyer ces centres en leur fournissant les moyens nécessaires aussi bien en matériel qu’en personnel, a dit le représentant. M. Jalil a indiqué que son pays était engagé en faveur de la liberté d’expression et que sa presse, actuellement dans une phase de transition, était bien vivante. Après avoir brossé un tableau détaillé de celle-ci, il a évoqué la disparité existant dans ce domaine entre le monde développé et celui en développement. Enfin, le représentant du Pakistan a demandé que les journalistes accrédités auprès de l’ONU assurent une représentation équitable des besoins des divers publics mondiaux, notamment dans l’octroi d’entretiens par le Secrétaire général.
M. LIU YUTONG (Chine) a évoqué le travail et le mandat du Département de l’information et de son Secrétaire général adjoint, M. Kiyo Akasaka. Il a rappelé les nouveaux défis posés par les récentes crises et a souhaité que le Département redouble ses efforts dans de nombreux domaines. Tout d’abord, le DPI devrait accorder une plus grande importance aux questions liées à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a recommandé M. Yutong. Il a expliqué que de nombreux pays n’étaient qu’à mi-parcours dans la réalisation de ces Objectifs et que le fossé entre les pays riches et les pays pauvres ne faisait que se creuser. Par ailleurs, les Nations Unies devraient fournir au public des informations précises, impartiales et équilibrées, a dit le représentant de la Chine. Le DPI devrait également jouer un meilleur rôle dans les médias et éduquer ces derniers sur les grandes questions dont s’occupe l’ONU, a-t-il poursuivi. Il a ajouté que le DPI devrait continuer à promouvoir le dialogue et les échanges entre les cultures et les civilisations. Enfin, le représentant a invité le DPI à fournir davantage de ressources humaines et davantage d’assistance technique aux pays en développement afin de leur permettre de diffuser les informations justes auprès de leurs populations.
M. RUSLAN V. BAKHTIN (Fédération de Russie) s’est félicité de la rationalisation prévue du fonctionnement des centres d’information de l’ONU disséminés à travers le monde. La vulgarisation des activités des Nations Unies et l’amélioration de l’image de l’Organisation sont essentielles, en particulier pour rectifier les informations erronées qui sont parfois véhiculées par certains médias, a-t-il ajouté. Concernant le multilinguisme, la Fédération de Russie est favorable au développement de la présence de la langue russe dans les supports d’information de l’ONU. M. Bakhtin a souligné que sa délégation était aussi favorable à la parité entre les six langues officielles.
Le représentant de la Fédération de Russie a par ailleurs longuement évoqué l’Holocauste et le programme spécifique des Nations Unies qui lui est consacré. L’évocation de cette question est inséparable de la narration de l’histoire de ceux qui ont libéré les camps de la mort nazis, a-t-il ajouté, rappelant la libération d’Auschwitz par l’armée soviétique. Il a mis en garde contre les tentatives de réécriture de l’histoire, en tentant de nier le rôle de ceux qui ont lutté contre le nazisme, et il a condamné la destruction de monuments commémoratifs érigés en leur honneur dans certains pays.
Mme AVIVA RAZ-SHECHTER (Israël) a rappelé dans son discours l’importance de la commémoration de l’Holocauste. À cet égard, elle a mis en avant le rôle joué par le DPI qui a adopté une politique tendant à communiquer le plus largement possible sur l’Holocauste. Mme Raz-Shechter a salué le programme d’éducation sur l’Holocauste conçu par le DPI et a souhaité que le Département continue d’éduquer les générations futures en leur rappelant les dangers de l’antisémitisme. Elle a salué la création du timbre publié par les Nations Unies en mémoire de l’Holocauste et la cérémonie de commémoration qui s’est déroulée en janvier 2008 aux Nations Unies. « Les ressources limitées des Nations Unies devraient être mises à profit de la manière la plus efficace possible », a poursuivi Mme Raz-Shechter. « En dépit de la confiance qu’Israël a dans le travail admirable du DPI, nous aimerions cependant faire part de notre déception concernant le Programme d’information spécial relatif au conflit israélo-palestinien », a dit la représentante, qui a conclu son propos en réaffirmant l’appui de son pays à l’égard du Département de l’information.
Remarques du Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kiyo Akasaka, au terme de la réunion
Prenant la parole pour conclure la séance d’examen des questions relatives à l’information, M. Akasaka, a souligné que le dialogue qu’il venait d’avoir avec les délégations pourrait se poursuivre grâce à « leur appui ». « Nos ressources sont comptées mais, malgré ces difficultés, notre Département compte sur un personnel motivé, déterminé à atteindre les objectifs que s’est donnés l’Organisation que nous servons », a-t-il ajouté. Le Secrétaire général adjoint a précisé que le personnel du Département de l’information serait heureux de pouvoir changer les choses, contribuer à l’amélioration des situations qui prévalent à travers le monde, encourager la paix, aider les pauvres de la Terre entière, ou prendre en compte également les questions qui relèvent de la protection de l’environnement. « Notre Département sait qu’il va être de plus en plus sollicité et impliqué dans les prises de décision », a remarqué M. Akasaka. « Nous serons de bons communicateurs et serons à même de faire passer des messages impartiaux, complets, ponctuels », a-t-il souligné. « Je vous fais la promesse que toutes les préoccupations dont vous m’avez fait part sont autant de préoccupations au sein du Département de l’information et que nous les prendrons en compte dans les années à venir », a conclu M. Akasaka.
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