CCP/44

L’AFRIQUE DE L’OUEST A BESOIN D’UNE APPROCHE INTÉGRÉE RÉGIONALE POUR LUTTER CONTRE LE TRAFIC DE DROGUES, DÉCLARE LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ONUDC DEVANT LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX

21/11/2008
Assemblée généraleCCP/44
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix                    

Troisième session                                          

Formation Guinée-Bissau

Formation Sierra Leone

Réunion d’information de haut niveau - après-midi


L’AFRIQUE DE L’OUEST A BESOIN D’UNE APPROCHE INT É GRÉE RÉGIONALE POUR LUTTER CONTRE LE TRAFIC DE DROGUES, DÉCLARE LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ONUDC DEVANT LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX


(Adapté de l’anglais)


Pour combattre l’augmentation du trafic de drogues qui menace de faire de la région une « autoroute de la cocaïne », l’Afrique de l’Ouest a besoin d’une approche intégrée régionale, a déclaré vendredi M. Antonio Maria Costa, Directeur général de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), devant les formations Guinée-Bissau et Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix (CCP).


M. Costa a présenté le projet du document issu de la Conférence de haut niveau de la Communauté économique des États de l’Afrique de l'Ouest (CEDEAO) tenue au Cap-Vert les 28 et 29 octobre 2008 sur le thème « Trafic de drogues: une menace pour la sécurité de l’Afrique de l’Ouest ».  Le document préparé, intitulé « Déclaration  politique sur les préventions de l’abus des drogues, le trafic de drogues illicites et les crimes organisés en Afrique de l’Ouest », devrait être adopté en décembre par les chefs d’État de la CEDEAO.  M. Costa a vu dans cette démarche le signe que les États membres de la CEDEAO veulent agir d’une manière intégrée et en collaboration avec les Nations Unies et d’autres groupes intergouvernementaux. 


M. Costa a déclaré que le plus inquiétant n’est pas l’étendue du trafic, mais le rythme de son accroissement.  Il y a encore quatre ans, les saisies de cocaïne en Afrique de l’Ouest étaient pratiquement inexistantes.  L’an dernier, elles ont atteint six tonnes et on estime qu’étant donné la faiblesse des contrôles aux frontières en Afrique de l’Ouest, ces saisies ne représentent que 1 à 2% de l’ensemble du trafic, a expliqué M. Costa.  Si le marché visé par ce trafic n’est pas l’Afrique mais plutôt l’Europe, les dommages collatéraux qu’il engendre affectent toute la région, a-t-il poursuivi, affirmant que les processus politiques et la démocratie elle-même sont menacés, du fait que certains candidats et partis politiques sont « achetés » par les trafiquants.  Le Directeur général de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a, en outre, insisté sur le sort des jeunes de ces pays frappés par un énorme taux de chômage, qui n’ont guère d’autres alternatives que l’émigration illégale ou la participation au trafic de drogues.  En outre, une partie de la drogue est laissée sur place en paiement, ce qui aboutit à une augmentation de la consommation de drogues jusqu’alors inconnues dans les pays concernés.  La dimension sanitaire du trafic de drogues dans la région a été l’un des sujets de préoccupation exprimée par les ministres à la réunion du Cap-Vert. 


La Présidente de la formation Guinée-Bissau de la CCP, Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti (Brésil), a affirmé que la raison pour laquelle les États de la région sont si vulnérables face au trafic de drogues est leur fragilité même.  En Guinée-Bissau, la CCP cherche à renforcer les institutions de l’état de droit, en particulier le secteur judiciaire.  Toutefois, a-t-elle ajouté, la répression ne saurait suffire: il faut aussi relancer l’économie avant d’offrir des alternatives à la population et procurer en retour, aux États, les revenus dont ils ont besoin pour fournir de nouveaux services de base.  Dans le cas de la Guinée-Bissau, une autre priorité consiste à réhabiliter les prisons, afin que les criminels puissent être correctement arrêtés et détenus. 


Lors du dialogue interactif qui a suivi ces déclarations, et auquel ont participé les représentants de l’Angola, du Nigéria, de l’Italie, des Pays-Bas, de la Fédération de Russie, du Portugal et du Luxembourg, ainsi que M. Ejeviome Eloho Otobo, Directeur de la planification stratégique et Directeur adjoint du Bureau de soutien à consolidation de la paix, plusieurs délégations ont demandé comment elles pouvaient apporter leur aide.  M. Costa a répondu que la Commission de consolidation de la paix pourrait contribuer à fournir une expertise et aussi à attirer l’attention du public sur ces questions.  Rappelant que l’ONUDC lui-même fournit expertises et programmes, il a salué les contributions destinées à aider les pays d’Afrique de l’Ouest, et a estimé que fournir les moyens de renforcer l’état de droit et les infrastructures médicales permettaient de préparer l’avenir.  M. Costa a aussi insisté sur la nécessité du développement, premier instrument, à ses yeux, pour combattre le trafic de drogues.


Le représentant de l’Angola a voulu savoir comment les stratégies de lutte dans les pays de production pourraient être articulées avec celles mises en œuvre dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et a évoqué la Zone de coopération et de paix de l’Atlantique Sud.  M. Costa a répondu que, tandis que la production a dominé dans certains États, les perspectives de réduction importante du transit sont restreintes.  En outre, il a mis l’accent sur la responsabilité partagée des pays de production, des pays de transit et des pays européens de consommation.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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