LA DEUXIÈME COMMISSION LANCE UN APPEL AU SUCCÈS DES NÉGOCIATIONS DE LA PROCHAINE CONFÉRENCE DE POZNAN SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
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Deuxième Commission
29e séance – matin
LA DEUXIÈME COMMISSION LANCE UN APPEL AU SUCCÈS DES NÉGOCIATIONS DE LA PROCHAINE CONFÉRENCE DE POZNA Ň SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Elle adopte sept projets de résolution portant sur le commerce, le développement durable, la mondialisation et l’interdépendance, et la coopération pour le développement industriel
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a appelé de ses vœux le succès de la quatorzième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de la quatrième session de la Réunion des Parties au Protocole de Kyoto, qui doivent s’ouvrir à Poznaň, en Pologne, le 1er décembre prochain.
La Commission a lancé cet appel dans un projet de résolution1 adopté ce matin par les délégations. Le texte met aussi en avant l’importance de voir aboutir « des négociations en vue d’un accord en 2009 » lors de la rencontre de Poznaň. C’est en effet à cette date que la communauté internationale devra s’entendre, au cours d’une conférence dont la tenue est prévue à Copenhague du 30 novembre au 11 décembre de l’année 2009, sur un régime de contrôle et de réduction des émissions des gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète, qui prendra, après 2012, le relai du Protocole de Kyoto sur les changements climatiques expirant cette année-là.
En tout, la Deuxième Commission a adopté ce matin sept projets de résolution. Tous ces textes ont été adoptés par consensus, ce dont se sont félicitées les délégations. La Commission a notamment recommandé pour la première fois à l’Assemblée générale, pour examen et adoption, un texte sur la fiabilité et la stabilité du transit des ressources énergétiques2 ainsi qu’un autre sur la coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire3. Si elle adoptait le premier projet de résolution mentionné, l’Assemblée générale, notant qu’en tant que facteurs essentiels du développement durable, la stabilité, l’efficacité et la fiabilité du transport de ressources énergétiques sont de l’intérêt de la communauté internationale tout entière, se féliciterait que le Turkménistan ait pris l’initiative de tenir en 2009 une conférence internationale sur cette question. Aux termes du deuxième texte, l’Assemblée générale reconnaitrait que les pays à revenu intermédiaire continuent à se heurter à des défis redoutables dans les efforts qu’ils déploient pour atteindre les objectifs de développement dont il a été convenu à l’échelon international et, à cet égard, soulignerait l’importance d’un appui international, sous diverses formes, qui corresponde pleinement aux priorités nationales, pour répondre aux besoins de développement de ces pays.
La Commission économique et financière a d’autre part adopté un texte4 portant sur la Conférence internationale de suivi sur le financement du développement chargée d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey qui s’ouvre à Doha, au Qatar, le 29 novembre, et un autre sur le commerce international et le développement5, par lesquels l’Assemblée générale prendrait note des délibérations tenues dans le cadre des préparatifs de cette Conférence. Toujours sur la question du commerce, les délégations ont recommandé un projet de résolution6 aux termes duquel l’Assemblée générale prendrait note avec satisfaction des résultats de la douzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement tenue à Accra, au Ghana, du 20 au 25 avril 2008.
La Deuxième Commission a enfin recommandé un dernier projet de résolution7 à l’Assemblée générale, qui est relatif à la coopération pour le développement industriel. Par ce texte, l’Assemblée générale prierait instamment tous les gouvernements d’adopter et d’appliquer des politiques de développement visant à créer un secteur industriel dynamique. De plus, elle lancerait un appel afin que l’aide publique au développement continue à être utilisée aux fins du développement industriel durable, d’une amélioration de l’efficacité de l’aide publique au développement et de la coopération pour le développement industriel des pays en développement et en transition.
En début de séance, la Commission a entendu la présentation d’un projet de résolution8 relatif à la Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud.
La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi, le 26 novembre, à 10 heures.
DECISIONS SUR DES PROJETS DE RESOLUTION
Questions de politique macroéconomique: Commerce international et développement
La Deuxième Commission a adopté par consensus un projet de résolution relatif au rapport sur les travaux de la douzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (A/C.2/63/L.35). En adoptant à son tour ce texte comme le lui recommandera la Commission, l’Assemblée générale prendrait note avec satisfaction des résultats de la douzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement tenue à Accra du 20 au 25 avril 2008, et plus particulièrement la Déclaration d’Accra et l’Accord d’Accra. Elle saluerait l’offre généreuse du Gouvernement qatarien d’accueillir la treizième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement en 2012.
Aux termes d’un projet de résolution sur le commerce international et développement (A/C.2/63/L.49), adopté sans vote par la Deuxième Commission, l’Assemblée générale prendrait note des délibérations en cours dans le contexte des préparatifs de la Conférence internationale de suivi sur le financement du développement chargée d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, prévue à Doha du 29 novembre au 2 décembre 2008, qui examinera cette question en détail. Elle soulignerait qu’il importe de poursuivre l’examen quant au fond de la question relative au commerce international et au développement.
Suivi et mise en œuvre des textes issus de la Conférence internationale de 2002 sur le financement du développement, et préparatifs de la Conférence d’examen de 2008
Les délégations de la Deuxième Commission ont ensuite adopté, par consensus, le projet de résolution intitulé « Conférence internationale de suivi sur le financement du développement chargée d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey » (A/C.2/63/L.37). Par ce texte, l’Assemblée générale noterait les délibérations tenues dans le cadre des préparatifs de la Conférence internationale de suivi sur le financement du développement, chargée d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, qui doit se tenir à Doha du 29 novembre au 2 décembre 2008. Elle soulignerait qu’il importe de poursuivre le débat sur le financement du développement et prierait le Secrétaire général de lui faire rapport, à sa soixante-quatrième session, sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.
Développement durable
La Deuxième Commission a adopté, également par consensus, un projet de résolution relatif à la fiabilité et la stabilité du transit des ressources énergétiques et sa contribution à un développement durable et à la coopération internationale (A/C.2/63/L.3/Rev.1). Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale, notant qu’en tant que facteurs essentiels du développement durable, la stabilité, l’efficacité et la fiabilité du transport de ressources énergétiques sont de l’intérêt de la communauté internationale tout entière, serait consciente de la nécessité d’établir une coopération internationale étroite pour rechercher les moyens d’assurer la fiabilité du transport des ressources énergétiques vers les marchés internationaux au moyen de pipelines et d’autres systèmes de transport. Elle se féliciterait que le Turkménistan ait pris l’initiative de tenir en 2009 une conférence internationale de haut niveau afin d’examiner les moyens de garantir la fiabilité et la stabilité du transport de ces ressources vers les marchés internationaux.
Avant l’adoption de ce texte, les représentants du Turkménistan, du Tadjikistan, de la Géorgie, de la Fédération de Russie, de la République arabe syrienne, du Chili, du Kirghizistan et du Kazakhstan ont souligné l’importance du thème de la fiabilité et de la stabilité du transit des ressources énergétiques et ont appuyé la tenue de la conférence internationale de haut niveau sur cette question.
Développement durable: Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable de petits États insulaires en développement
La Deuxième Commission a adopté par consensus le projet de résolution relatif à la sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures (A/C.2/63/L.45), par lequel l’Assemblée générale soulignerait la gravité du phénomène des changements climatiques et inviterait les États à coopérer à la réalisation de l’objectif ultime de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en donnant effet immédiatement à ses dispositions. Elle se féliciterait des décisions adoptées au cours de la treizième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, tenue à Bali du 3 au 15 décembre 2007, notamment le Plan d’action de Bali, qui a lancé un vaste processus pour permettre l’application intégrale, effective et continue de la Convention par une action concertée à long terme, dès à présent, d’ici à 2012 et au-delà, en vue de parvenir d’un commun accord à un résultat et d’adopter une décision à la quinzième session de la Conférence des Parties.
De plus, aux termes de ce texte, l’Assemblée prendrait note avec satisfaction de l’offre du Gouvernement polonais d’accueillir la quatorzième session de la Conférence des Parties et la quatrième session de la Réunion des Parties au Protocole de Kyoto à Poznaň (Pologne) du 1er au 12 décembre 2008, et appellerait de ses vœux leur succès, y compris celui des négociations en vue d’un accord en 2009. Elle prendrait note également avec satisfaction, à cet égard, de l’offre du Gouvernement danois d’accueillir la quinzième session de la Conférence des Parties et la cinquième session de la Réunion des Parties au Protocole de Kyoto à Copenhague du 30 novembre au 11 décembre 2009. Elle inviterait les États à prendre d’urgence des mesures au niveau mondial pour faire face aux changements climatiques conformément aux principes définis dans la Convention-cadre, en particulier le principe des responsabilités communes mais différenciées et celui des capacités respectives. L’Assemblée générale demanderait à la communauté internationale d’honorer les engagements qu’elle a pris durant la quatrième reconstitution des ressources du Fonds pour l’environnement mondial.
Enfin, elle noterait le travail effectué par le groupe de liaison des secrétariats et des bureaux des organes subsidiaires compétents de la Convention-cadre, de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, et de la Convention sur la diversité biologique et elle engagerait les trois secrétariats à coopérer pour renforcer la complémentarité de leurs activités, sans compromettre leur statut juridique indépendant.
Explications après le vote
Le représentant de la France, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, s’est dit satisfait du consensus auquel les délégations sont parvenues sur ce texte. Il s’est félicité que ce projet de résolution exprime un soutien aux négociateurs, à la veille de l’ouverture de la Conférence de Poznaň, qui doit notamment esquisser les grandes lignes de l’accord sur les changements climatiques qui doit être conclu en 2009 à Copenhague. Il a espéré que tous les États Membres s’engageraient de manière active et constructive dans ces discussions. Le représentant s’est réjoui de la référence à la Conférence de Bali, estimant que celle-ci avait été un tournant dans les négociations sur les changements climatiques. À cet égard, il a rappelé qu’à Bali, les pays s’étaient accordés sur le rôle moteur que doivent jouer les pays développés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et sur la contribution des pays en développement dans ce domaine. Il a fait valoir que l’Union européenne avait pris l’engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d’ici à 2020, par rapport au niveau de 1990, à condition que d’autres pays développés fassent de même et que les pays en développement les plus avancés contribuent à cet effort de manière adéquate.
Le représentant du Bélarus s’est félicité de l’obtention d’un consensus sur ce texte important.
Saluant également ce consensus, la représentante d’Antigua-et-Barbuda a quant à elle déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que la question des changements climatiques devait être envisagée dans le cadre des trois piliers du développement durable. Elle a aussi jugé important de reconnaître que les changements climatiques posaient des risques graves à tous les pays, mais avant tout aux pays en développement et particulièrement à ceux d’entre eux qui sont les plus vulnérables, notamment les pays les moins avancés. Elle a aussi souligné l’importance de la référence au principe de la responsabilité commune mais différenciée s’agissant des capacités des différents pays. Elle a enfin dit que les pays développés devraient jouer un rôle de chef de file dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Mondialisation et interdépendance: Rôle des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance
La Deuxième Commission a adopté, sans avoir à procéder à un vote, un projet de résolution relatif à la coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire (A/C.2/63/L.47). En adoptant à son tour ce texte, l’Assemblée générale, notant que les moyennes nationales fondées sur des critères tels que le revenu par habitant ne donnent pas toujours une idée exacte des particularités et des besoins réels des pays à revenu intermédiaire en matière de développement, et consciente de la diversité notable des pays à revenu intermédiaire, reconnaîtrait que les pays à revenu intermédiaire continuent à se heurter à des défis redoutables dans les efforts qu’ils déploient pour atteindre les objectifs de développement dont il a été convenu à l’échelon international et, à cet égard, soulignerait l’importance d’un appui international, sous diverses formes, qui corresponde pleinement aux priorités nationales pour répondre aux besoins de développement de ces pays.
Par ce texte, l’Assemblée constaterait la solidarité dont font preuve les pays à revenu intermédiaire envers d’autres pays en développement en vue d’appuyer leurs efforts de développement, notamment dans le contexte de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire. Par ailleurs, l’Assemblée inviterait les organismes des Nations Unies œuvrant pour le développement à accroître leur appui, selon le besoin, aux pays à revenu intermédiaire et à améliorer la coordination et les échanges de données d’expérience dans ce domaine avec les autres organisations internationales, les institutions financières internationales et les organisations régionales. Elle saluerait l’initiative prise par les pays à revenu intermédiaire d’organiser chaque année des conférences de suivi et d’autres réunions sur leur développement et, à cet égard, demanderait aux organismes des Nations Unies de continuer à appuyer ces efforts en collaboration avec d’autres organisations internationales compétentes.
Après l’adoption du projet de résolution, les représentants du Guyana et de l’Espagne se sont félicités du consensus qui a prévalu sur ce texte, qui est le premier projet de résolution relatif au thème concerné.
Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement : Coopération pour le développement industriel
Les délégations de la Deuxième Commission ont enfin adopté, toujours par consensus, un texte intitulé « Coopération pour le développement industriel » (A/C.2/63/L.46). Aux termes de ce projet de résolution l'Assemblée générale soulignerait qu’il faut prendre, aux niveaux international et national, des mesures favorables à l’industrialisation des pays en développement et des pays en transition, et prierait instamment tous les gouvernements d’adopter et d’appliquer des politiques de développement visant à créer un secteur industriel dynamique, grâce notamment au développement des secteurs public et privé, à la diffusion de technologies nouvelles et écologiquement rationnelles, à la promotion des investissements et à l’amélioration de l’accès aux marchés. L’Assemblée lancerait, en adoptant ce texte, un appel afin que l’aide publique au développement continue à être utilisée aux fins du développement industriel durable, d’une amélioration de l’efficacité de l’aide publique au développement et de la coopération pour le développement industriel des pays en développement et en transition. Elle lancerait aussi un appel pour que toutes les autres ressources disponibles, privées ou publiques, étrangères ou nationales, restent employées au développement industriel des pays en développement et en transition.
L’Assemblée soulignerait l’importance que revêtent le développement des industries agroalimentaires et la réduction des pertes après récolte, notamment grâce à l’introduction de techniques plus perfectionnées et à la transformation plus poussée des denrées agricoles dans les pays en développement et les pays en transition. Elle inviterait l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) à continuer de renforcer et de resserrer ses liens de partenariat avec d’autres organismes des Nations Unies dont les attributions et les activités sont complémentaires des siennes, en vue d’accroître son efficacité et son impact sur le développement et de favoriser la cohérence de l’action du système des Nations Unies. Elle encouragerait l’ONUDI à continuer de favoriser une production viable et écologiquement rationnelle grâce notamment à ses programmes de production moins polluante, de gestion des eaux industrielles, d’efficience énergétique de l’industrie et d’utilisation des sources d’énergie renouvelables à des fins de production, en particulier dans les zones rurales. Enfin, aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée inviterait l’ONUDI à accorder une attention toute particulière à la promotion de la coopération industrielle entre pays en développement, en faisant agir ses centres de coopération industrielle Sud-Sud, notamment.
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