AG/EF/3214

DEUXIÈME COMMISSION: LE COMMERCE EST UN MOTEUR DU DÉVELOPPEMENT, ET LE MAINTIEN DE L’AIDE EST CRUCIAL FACE À LA CRISE ACTUELLE, SOULIGNENT CERTAINS ÉTATS

08/10/2008
Assemblée généraleAG/EF/3214
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

6e séance - matin


DEUXIÈME COMMISSION: LE COMMERCE EST UN MOTEUR DU DÉVELOPPEMENT, ET LE MAINTIEN DE L’AIDE EST CRUCIAL FACE À LA CRISE ACTUELLE, SOULIGNENT CERTAINS ÉTATS


Les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont insisté aujourd’hui sur l’importance d’offrir aux produits d’exportation des pays en développement un meilleur accès aux marchés mondiaux, de maintenir et d’augmenter le niveau de l’assistance internationale qui est prodiguée à ces pays.  S’inquiétant des répercussions que va avoir la crise financière actuelle sur les efforts de développement, les 13 délégations qui ont pris la parole ce matin au dernier jour du débat général de la Commission ont estimé qu’il est essentiel de trouver des solutions aux crises actuelles si l’on veut aider les pays à progresser sur la voie du développement, et notamment à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Dans ce contexte, les États Membres ont demandé la reprise rapide des négociations commerciales du Cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Alors que nous sommes tous d’accord pour dire que le commerce international est un moteur de croissance économique et d’éradication de la pauvreté, il est ironique que la communauté internationale ne parvienne pas à conclure de manière positive les pourparlers commerciaux de Doha, a relevé le représentant du Malawi. 


Un grand nombre de délégations ont ainsi souhaité que les pays industrialisés fassent preuve « d’un esprit de compromis », de « souplesse » et de « plus de volonté politique » dans la recherche d’un consensus sur une relance du commerce mondial qui soit favorable au développement.  Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a suggéré que l’Organisation des Nations Unies mobilise un soutien global et imprime à la résolution de cette question un élan similaire à celui qui a été observé en matière de changements climatiques.


Les délégations ont aussi mis en avant la nécessité pour la communauté internationale de parvenir à un résultat positif au terme des débats de la prochaine Conférence de Doha sur le financement du développement, qui va avoir lieu du 29 novembre au 2 décembre 2008 au Qatar.  En plus d’identifier les insuffisances de mise en œuvre du Consensus de Monterrey, cette Conférence devra examiner les faiblesses systémiques de l’économie mondiale et montrer la voie à suivre en matière de financement du développement, a notamment souhaité le représentant du Sri Lanka. 


Plusieurs représentants, dont ceux de l’Iraq, de Tonga et des Maldives, ont à ce titre souligné l’importance cruciale de l’assistance internationale et de la coopération pour protéger les acquis et les progrès enregistrés à ce jour en matière de développement.  Plaidant pour la création d’un véritable partenariat mondial, les délégations ont demandé que soient notamment respectés les engagements qui ont été pris en matière d’aide publique au développement et de création de mécanismes de suivi de la réalisation des OMD.  Le représentant de l’Afghanistan a ainsi suggéré que les pays développés tiennent la communauté internationale informée de tout progrès qu’ils accompliraient dans le soutien à la mise en œuvre des OMD, notamment s’agissant du partenariat pour le développement.  


Outre celles déjà citées, les délégations du Venezuela, de la Mongolie, de Saint-Marin, du Koweït, de Nauru et de l’Arménie se sont également exprimées au cours du débat général que la Commission a conclu en fin de matinée. 


Vendredi, le 10 octobre, à 10 heures, la Deuxième Commission tiendra une table ronde sur les défis et sur les questions émergentes relatifs à la restructuration de la dette. 



Débat général


M. FALAH MUSTAFA BAKIR (Iraq) a souligné l’importance de la coopération pour que le monde puisse résoudre les crises actuelles.  Il a rappelé que l’Iraq était dans une phase de transition et a mis l’accent sur les liens qui existent en Iraq entre le dialogue politique, la réconciliation nationale, la reconstruction et le développement économique.  Il a indiqué que le Gouvernement de l’Iraq mettait l’accent sur le respect de la diversité de ce pays et entendait jouer un rôle positif dans la construction d’un État fédéral iraquien.  Constatant que le régime précédent avait centralisé toutes les décisions économiques, il a affirmé qu’aujourd’hui le credo était que les décisions gouvernementales devaient être prises par les officiels qui sont les plus en contact avec les citoyens.  Il a estimé que le Gouvernement régional du Kurdistan était un excellent exemple de la coopération que peuvent avoir des gouvernements locaux et régionaux avec un Iraq fédéral.  Il a noté que la région kurde avait pu fournir à sa population une sécurité et un développement économique en la faisant travailler étroitement avec les dirigeants locaux. 


Se félicitant des contributions des Nations Unies et des États Membres au développement de l’Iraq, le représentant a mis en avant le rôle du Pacte international pour l’Iraq en tant que mécanisme d’amélioration de la vie des Iraquiens.  Il a indiqué que le pays avait une stratégie économique favorable aux investissements étrangers.  L’accent mis sur les investissements, qu’ils soient nationaux et étrangers, ainsi que sur la reconstruction agricole et sur les besoins immédiats de la société, a permis d’offrir aux Iraquiens des opportunités qu’ils n’avaient pas eues depuis longtemps.  M. Bakir a argué que le développement passait par la stabilité politique et une sécurité durable.  Il a ajouté que le Gouvernement accordait une attention particulière à l’amélioration des infrastructures de base et des conditions de vie, notamment dans les domaines de la santé, de l’électricité, de la justice sociale ou de l’autonomisation des femmes.  Il a déclaré que la promotion du développement économique du pays renforçait la réconciliation politique et le sens de la fraternité entre tous les Iraquiens. 


M. MAHE U. S. TUPOUNIUA (Tonga) a expliqué que les discussions de la Deuxième Commission sont d’une fondamentale importance pour son pays qui, a-t-il précisé, doit affronter des défis qu’il ne peut relever seul.  Tout en s’efforçant d’être autosuffisant, Tonga est conscient qu’il a besoin de l’assistance de ses partenaires de développement, a-t-il souligné.  Rappelant que la communauté internationale se trouve aujourd’hui à mi-parcours de la date butoir qui a été choisie pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il a estimé que le succès de cette entreprise dépend de la manifestation d’une forte volonté politique et d’une bonne coopération internationale.


M. Tupouniua a ensuite attiré l’attention sur l’une des préoccupations majeures de son pays: le développement rural et celui de l’agriculture.  Il a expliqué que, dans le cas de Tonga, il y a une corrélation claire entre les avancées en matière d’agriculture et le développement rural, le secteur agricole étant l’un des secteurs majeurs de l’économie.  Il s’est à cet égard réjoui que plusieurs partenaires du développement soutiennent des projets relatifs au développement rural et à la promotion de l’agriculture.  Ces programmes, a-t-il précisé, visent à améliorer l’accès aux services de base, ainsi que la résilience des populations et des structures en cas de catastrophes naturelles.  Ils promeuvent aussi un accès équitable aux ressources naturelles et aux technologies.  Le représentant de Tonga a également attiré l’attention sur les pêcheries, qui sont « cruciales » pour le développement durable des petits États insulaires en développement, tout comme pour son pays.  Les défis à relever dans ce domaine sont liés au développement de cette industrie; à celui des nécessaires infrastructures, et au soutien financier et technique requis.  Il a également attiré l’attention sur les effets négatifs qu’ont les activités de pêche illégales et la surpêche.  Pour conclure, il s’est alarmé des effets des changements climatiques sur son pays, soulignant qu’ils mettent en danger la survie même de Tonga.  « C’est un fait bien connu que les îles seront peu à peu englouties par la montée des eaux, et il est logique que, dans ce contexte, nos nations vont disparaître », a-t-il insisté.  Tout en demandant le soutien de la communauté internationale aux efforts menés contre les changements climatiques, il a expliqué qu’une résolution sur la sécurité et les changements climatiques sera, cette année encore, présentée à l’Assemblée générale.  Compte tenu de l’importance de cette question au niveau de la sécurité, c’est le Conseil de sécurité qui devrait en être chargé, a-t-il estimé.


M. PALIHAKKARA (Sri Lanka) a déclaré que la mauvaise situation actuelle de l’économie mondiale exerçait une pression supplémentaire sur les pays en développement qui font déjà face à des prix des denrées alimentaires et énergétiques élevés.  Face à la faim chronique, il a estimé qu’il fallait étendre les superficies de terres arables, qui ne doivent pas être sacrifiées à la culture de produits servant à la production de biocombustibles.  Il a aussi indiqué qu’il fallait fournir aux pays en développement des semences améliorées, des engrais, des investissements dans la recherche agricole et de meilleures infrastructures.  Il a noté que son pays avait lancé plusieurs initiatives pour aider les petits agriculteurs à devenir autonomes, dont notamment un programme d’engrais de 138 millions de dollars.  Par ailleurs, il a demandé des mesures urgentes pour trouver des solutions aux lacunes existant dans les politiques macroéconomiques.   Le respect des engagements pris en matière d’aide publique au développement est également indispensable, a dit le représentant. 


Il a insisté sur l’importance de renforcer les capacités nationales des pays en développement et de leur donner un meilleur accès aux marchés mondiaux.  En outre, il a relevé que pour assurer une durabilité environnementale, il fallait revoir les politiques et stratégies adoptées jusqu’aujourd’hui en faveur du développement économique.  Il a souhaité une coopération renforcée dans le domaine de la réduction et de la gestion des risques liés aux catastrophes naturelles, ceci afin d’aider les pays en développement à se préparer et à répondre à ces phénomènes.  Évoquant les réalisations du Sri Lanka dans le domaine socioéconomique, il a estimé que pour continuer sur cette voie, son pays, comme tous les autres pays en développement, avait besoin d’investissements, d’aide publique au développement (APD) et d’un cadre d’échanges plus équitables.  Enfin, il a espéré que les travaux de la Commission enverraient un message clair afin que la Conférence de Doha examine les faiblesses systémiques de l’économie mondiale et montre la voie à suivre en matière de financement du développement.


M. AUGUSTINE P. MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que le défi majeur à relever par son pays est de survivre dans le difficile contexte actuel, en cherchant à maintenir sa croissance économique et en essayant de stabiliser les pressions inflationnistes provoquées par la crise globale.  Il a indiqué que le Gouvernement tanzanien a poursuivi des réformes juridiques et institutionnelles, de sorte à attirer les investissements et à promouvoir la bonne gouvernance.  Il a notamment souligné qu’en 2007, le Gouvernement a continué à mettre en œuvre sa stratégie de lutte contre la corruption.  Dans ce contexte, des comités éthiques ont été établis dans tous les ministères, a-t-il précisé.  Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a souligné que les performances macroéconomiques de son pays ont été positives depuis la fin des années 1990.  En 2007, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) y était de 7,1%, alors qu’en 2006, il se montait à 6,7%.  En outre, la République-Unie de Tanzanie a réduit sa dépendance à l’APD dans la constitution de son budget national.  Les ressources de cette aide sont passées de 45% à 34% du budget, a-t-il ajouté.  Le représentant a également souligné que, selon les perspectives, la croissance devait atteindre 8% à 10% sur les deux prochaines années, mais que les effets des crises alimentaire, financière, énergétique et environnementale risquent de saper ces bons résultats.  Les effets combinés de ces crises sont dévastateurs pour les économies en développement comme celle de la République-Unie de Tanzanie, a-t-il insisté.


Face à ces nouveaux défis, il est nécessaire de repenser et de redéfinir les stratégies en vue de la réalisation des OMD, a poursuivi le représentant tanzanien.  Il s’est à cet égard réjoui que la Réunion de haut niveau sur les OMD ait permis à la communauté internationale de renouveler ses engagements en faveur de ces objectifs.  Il a dit qu’il faudra attendre la Conférence de suivi sur le financement du développement qui se tiendra à Doha en novembre prochain, permettant ainsi de poser les bases d’un partenariat efficace pour relever les défis imprévus que le monde affronte aujourd’hui.  Soulignant, par ailleurs, que l’échec des négociations du Cycle de Doha est une source de grande préoccupation pour son pays, il a souhaité que les Nations Unies mobilisent une volonté politique similaire à celle qu’elles ont réussi à renforcer en matière de changements climatiques.


M. JORGE VALERO (Venezuela) a évoqué les multiples manifestations de la crise actuelle, affirmant que de celle-ci surgirait un monde nouveau.  Il a dit que la cause la plus profonde de cette crise était l’application effrénée de politiques néolibérales qui a provoqué un immense transfert de richesses vers les plus riches.  On a supposé que cela amènerait les riches à augmenter les investissements productifs, ce n’est pas ce qui s’est passé, a-t-il dit, notant que c’était désormais la prospérité de toute la société qui était en jeu.  Il a constaté que cette situation avait restreint la consommation, et que des millions de personnes avaient été poussées dans la pauvreté malgré la croissance économique.  Par ailleurs, le représentant a évoqué la crise écologique que connaît le monde, estimant qu’elle était aussi liée aux « antivaleurs » du système capitaliste actuel.  Il a affirmé que l’être humain et la nature s’étaient transformés en simples ressources et facteurs de production.  Face à ce constat d’échec, il a appelé les institutions de Bretton Woods, les autres organismes multilatéraux et les « gouvernements hégémoniques du monde » à accepter leurs responsabilités dans cette crise.  Le Gouvernement des États-Unis et ses institutions spéculatives ont une grande responsabilité qui ne peut être niée, a-t-il poursuivi.  Le représentant a mis en garde contre l’idée de transférer à d’autres peuples les effets dévastateurs de la crise.  Dans ce contexte, il a déclaré que les Nations Unies devaient renouveler leur travail dans l’esprit de coopération et de solidarité qui les caractérise et assumer la création d’un nouvel ordre mondial qui soit débarrassé de toute hégémonie. 


M. CH. BAATAR (Mongolie) a dit que sa délégation était d’avis, au moment où le monde affronte de multiples crises, que les pays font face à une dangereuse réalité commune et doivent agir collectivement pour s’en sortir.  La communauté internationale a beaucoup à faire pour assurer à tous les pays des progrès tangibles vers le développement, a-t-il averti.  Dans ce contexte, il a tenu à féliciter les efforts déployés pour lutter contre la crise alimentaire, notamment par le biais d’initiatives et d’actions concrètes lancées par les Nations Unies.  En ce qui concerne la crise financière, le représentant de la Mongolie a estimé important d’organiser plusieurs réunions pour débattre de la réforme de l’architecture financière internationale.


M. Baatar s’est inquiété du fait que les crises alimentaire, énergétique et financière risquent de ruiner les progrès accomplis dans la réalisation des OMD.  Il a tout particulièrement attiré l’attention sur la situation de son pays qui est un pays en développement sans littoral, et a souhaité que les délibérations de la Deuxième Commission permettent d’identifier des moyens d’accélérer la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, dans la lignée des recommandations de la Réunion spéciale des 2 et 3 octobre dernier.  Il a annoncé la proposition de la Mongolie de voir les Nations Unies créer un groupe de réflexion international chargé de renforcer les capacités analytiques qui sont nécessaires pour assurer une mise en œuvre effective du Programme d’action d’Almaty.  La Mongolie est prête à offrir un siège et des bureaux à ce groupe de réflexion, a indiqué M. Baatar.  Il a, à cet égard, appelé les organisations internationales pertinentes et les pays donateurs à soutenir la réalisation de cette initiative.  Pour conclure, après avoir attiré l’attention sur les défis imposés au monde par les changements climatiques, il a annoncé que son pays entend organiser un « Sommet d’Asie du Nord-Est sur les changements climatiques » l’année prochaine.


M. STEVE DICK TENNYSON MATENJE (Malawi) s’est félicité de la tenue au Siège de réunions de haut niveau qui ont permis aux dirigeants mondiaux de réaffirmer leurs engagements destinés à faire face aux défis posés par les crises mondiales actuelles.  Il a espéré que la Deuxième Commission donnerait un aspect concret aux recommandations qui y ont été faites en les traduisant en textes de décisions dont les termes soient pratiques et tangibles, et l’application mesurable.  Face à la crise alimentaire, il a estimé que pour les PMA, comme le Malawi, la solution aux problèmes actuels se trouvait en grande partie dans la relance de la production agricole.  À cet égard, il a regretté que les agences d’aide bilatérale et multilatérale continuent à s’opposer au versement de subventions de soutien à la production agricole et alimentaire dans les PMA, alors que les petits fermiers y sont incapables de produire suffisamment de nourriture pour s’alimenter.  Le représentant a appelé la Banque mondiale et les autres agences internationales à examiner sérieusement la question de ces subventions en tant qu’élément intégral de leur politique de développement et d’aide, particulièrement en ce qui concerne les PMA.  Il a noté que le Malawi avait, depuis trois ans, mis en place un programme de subventions destiné à faciliter l’acquisition par ses agriculteurs d’intrants agricoles.  Ce programme a obtenu de très bons résultats.  Le Malawi produit sa propre nourriture et assiste ses fermiers pour parvenir à la sécurité alimentaire du pays, a-t-il dit, précisant que du fait de sa situation géographique enclavée, le pays ne pouvait compter sur les importations d’aliments. 


M. Matenje a estimé que la marginalisation des pays en développement dans le système commercial international les empêchait de parvenir à la réalisation des OMD.  Alors que nous sommes tous d’accord pour dire que le commerce international est un moteur de croissance économique et d’éradication de la pauvreté, il est ironique que la communauté internationale ne parvienne pas à conclure les négociations du Cycle de Doha, a-t-il poursuivi.  Il a à cet égard appelé les pays industrialisés à faire preuve d’un esprit de compromis, et de plus de volonté politique.  Enfin, rappelant l’impact des changements climatiques sur la production agricole, il a appuyé le principe de la responsabilité commune mais différenciée, et a espéré que la prochaine réunion des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, prévue en Pologne au mois de décembre, parviendrait à obtenir un résultat positif. 


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a fait remarquer que la crise financière actuelle devient, pour la majorité des pays, « un véritable tsunami » dont les répercussions sont encore inconnues.  Saint-Marin, a-t-il poursuivi, n’a pas, en tant que petit pays, la capacité ou les outils pour se défendre contre les conséquences de cette crise.  C’est pourquoi, a-t-il dit, nous espérons que les délégations pourront confronter leurs idées de manière ouverte et pragmatique dans le cadre des travaux de cette session de l’Assemblée générale et de la Deuxième Commission.  Attirant l’attention sur les impacts probables de la crise financière sur les avancées réalisées en matière de réalisation des OMD, il a enjoint la communauté internationale à redoubler d’efforts pour être à la hauteur des espoirs que des milliards de personnes dans le besoin ont placés en elle.  « Faisons de cette Assemblée générale le point central pour dégager de nouvelles idées qui pourraient nous aider à gérer la crise financière », a-t-il lancé.  Il a dit que Saint-Marin refusait d’attendre la réunion du Forum économique mondial de Davos ou d’autres réunions similaires pour apprendre, par le biais des médias, comment résoudre les problèmes communs.  Cette Assemblée est la plus représentative et la plus qualifiée pour débattre efficacement et équitablement de cette question cruciale, a-t-il insisté.


M. AHMED KHALEEL (Maldives) a indiqué que face à la situation économique mondiale actuelle, il était indispensable que les Nations Unies renouvellent leurs efforts pour faciliter la mise en place d’un cadre économique qui traite des inégalités et des déséquilibres causés par les régimes financiers et commerciaux actuels.  À cet égard, il a souligné la contribution que pourrait apporter une conclusion réussie du Cycle de négociations commerciales de Doha, ainsi que l’obtention de résultats positifs sur les questions qui vont être examinées par la Conférence de Doha sur le financement du développement.  Il a rappelé qu’en 1965, quand les Maldives avaient rejoint les Nations Unies, ce pays était parmi les plus pauvres du monde.  « Depuis, grâce à l’assistance internationale et au travail de notre population, nous avons accompli des progrès socioéconomiques remarquables », a indiqué M. Khaleel.  Le représentant a toutefois noté qu’il serait très difficile de continuer sur cette voie à la lumière de la dégradation écologique observée à travers le monde.  Pour les Maldives, le changement climatique est une réalité de chaque jour qui nous oblige à réorienter nos ressources limitées de développement vers la reconstruction, a-t-il précisé. 


Il a déclaré qu’il fallait traiter des injustices créées par les changements climatiques sur la base du principe de la responsabilité commune mais différenciée.  Il s’est félicité que, pour la première fois cette année, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ait reconnu le lien entre les droits de l’homme et les changements climatiques, sujet qui sera officiellement examiné en mars 2009.  Enfin, il a rappelé que les Maldives ne faisaient plus partie, depuis décembre 2004, de la liste des PMA, mais qu’en raison du tsunami survenu en 2004 dans l’océan Indien, la fin de la période de transition accordée au pays avait été repoussée à 2008.  Il a mis en avant les programmes et les mécanismes de consultation adoptés par son pays dans ce cadre.  Il s’est dit convaincu que la communauté internationale continuerait à assister les Maldives, même si le pays n’a plus le statut de PMA.  C’est uniquement avec ce soutien de nos partenaires que nous pourrons rester sur la voie que nous avons empruntée, a-t-il conclu.


M. MOHAMMAD WALI NAEEMI (Afghanistan) a plaidé pour la mise en place d’un véritable partenariat pour le développement.  Il a fait observer que les défis à relever sont complexes, en particulier dans les pays qui sortent d’un conflit, et s’est à cet égard fait l’avocat d’une intensification des efforts menés pour renforcer les liens entre la sécurité et le développement.  Il a ensuite attiré l’attention de la Commission sur les trois rôles que jouent les Nations Unies en matière de promotion du développement économique et social, à savoir l’élaboration de normes internationales, la coopération pour le développement et l’évaluation de la mise en œuvre des engagements.  Il a fait remarquer qu’une analyse plus profonde est aujourd’hui nécessaire dans les domaines de la finance, du commerce, de la technologie, de l’énergie, des changements climatiques, de la crise alimentaire, et de la croissance économique.  Dans ce contexte, le représentant de l’Afghanistan a souhaité que les Nations Unies renforcent les mécanismes d’évaluation et de mise en œuvre des programmes destinés à la réalisation des OMD.  Il a dit attendre des pays développés qu’ils tiennent la communauté internationale informée des progrès qu’ils ont effectués dans la mise en œuvre des OMD, notamment s’agissant du partenariat pour le développement, qui est le huitième objectif.  D’autre part, M. Naeemi a préconisé que la communauté internationale garde à l’esprit les problèmes particuliers et les défis que rencontrent les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les pays qui sortent d’un conflit.  Bien que la communauté internationale soit depuis longtemps consciente de la situation spécifique de ces pays, il n’en reste pas moins qu’il manque une vraie réponse globale pour améliorer les conditions dans lesquelles ces pays se trouvent, a-t-il insisté.


Rappelant les crises actuelles, M. JARRAH JABER AL AHMAD AL JABER AL SABAH (Koweït) a noté que les défis qu’elles posent ont déjà des effets négatifs sur le continent africain, qui n’a pas fait de progrès notables dans l’éradication de la pauvreté et de la faim.  Il a souligné les efforts déployés par son pays en matière de développement socioéconomique, affirmant que le Koweït avait avancé dans la mise en œuvre des engagements issus du Sommet mondial de 2005 et dans la réalisation des OMD.  Par ailleurs, il a indiqué que le pays s’attachait à devenir un centre financier régional, et un centre d’affaires important, notamment par une restructuration de l’économie nationale et par le renforcement de ses activités commerciales et d’investissements.  Le représentant a aussi insisté sur l’assistance au développement fournie par son pays, et qui est un élément central de sa politique étrangère.  Ainsi, il a cité le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe qui fournit des dons et des prêts pour le financement d’infrastructures.  Depuis sa création en 1961, le Fonds a financé des projets à hauteur de plus de 12 milliards de dollars dans plus de 100 pays, a indiqué le représentant.  Il a ajouté que le Koweït remplissait ses obligations financières envers l’ONU à temps et contribuait à plusieurs organisations internationales et régionales.  En outre, il a évoqué la création d’un Fonds pour la vie décente, d’un montant de 100 millions de dollars, et dont les ressources sont en faveur de la production agricole dans les pays en développement.  Il a exprimé la grande inquiétude de sa délégation face à la crise financière actuelle et a demandé que la Deuxième Commission trouve des solutions à cette question.  Il a aussi espéré que la Conférence de Doha permette d’en déterminer les causes et de prévenir d’autres crises similaires à l’avenir.  


Mme ALYSON HEIMER (Nauru) a mis en exergue les menaces que font planer sur les populations du monde les crises alimentaire et financière et celle liée aux changements climatiques.  Elle a plaidé pour une résolution efficace et rapide de ces problèmes, en souhaitant que la communauté internationale s’entende pour adopter des textes de résolutions qui soient moins concernés par les implications budgétaires qu’ils peuvent avoir sur le fonctionnement de l’ONU que par l’assistance qui doit être apportée à ceux qui sont dans le besoin.  La représentante de Nauru a ensuite attiré l’attention sur certains défis particuliers rencontrés par son pays, et qui sont des défis cruciaux pour sa sécurité, voire sa survie.  Les effets des changements climatiques ne sont plus un mythe, a-t-elle souligné.  Elle a fait remarquer que pour ce qui est des petits États insulaires en développement, l’eau leur apporte la vie, mais elle peut aussi totalement les submerger en rognant peu à peu leur littoral.  Mais qu’est-ce que 10 000 habitants dans un monde qui en compte des milliards? s’est-elle interrogée.  D’ici à 2050, ce ne seront pas des milliers de personnes, mais bien des centaines de millions, qui fuiront la montée du niveau de la mer, la sécheresse et les ouragans, a-t-elle averti.


Mme Heimer a ensuite plaidé pour qu’une action rapide soit initiée face à la crise alimentaire et à la crise financière.  Elle a appelé la communauté internationale à agir avec responsabilité.  Si le marché ne peut pas se stabiliser tout seul, il faut intervenir à tous les niveaux possibles, notamment par une régulation renforcée, coordonnée et responsable, a-t-elle souligné.  Tout en se félicitant de la tenue de la Conférence de Doha sur le financement du développement, la représentante de Nauru a toutefois souhaité que les discussions s’intéressent tout particulièrement à la situation des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement, et non pas seulement à l’Afrique, comme certains ont pu le ressentir lors de l’adoption du Consensus de Monterrey.


M. ARMEN MARTIROSYAN (Arménie) a rappelé qu’au cours de l’année écoulée son pays avait tenu des élections présidentielles et parlementaires.  L’Arménie a aussi poursuivi la réforme agressive de son économie et a accentué les efforts qu’elle mène pour renforcer sa sécurité et réduire la pauvreté, a-t-il dit.  Il a expliqué que la réduction de la pauvreté, particulièrement dans les zones rurales, continuait à être la priorité de l’Arménie et exigeait une attention soutenue du Gouvernement et du secteur privé.  Il a dit que son pays faisait tout ce qui lui était possible pour parvenir aux OMD, notant que des moyens non conventionnels étaient aussi utilisés pour atteindre ces objectifs.  Parmi eux, il a cité la mobilisation des ressources et de l’expertise de la diaspora.  Constatant les bons résultats obtenus par son pays dans les domaines socioéconomiques, il s’est toutefois inquiété de la crise mondiale actuelle, qui pourrait saper ces efforts.  Il a insisté sur la situation des pays à économie en transition, qui dépendent d’envois de fonds provenant des pays développés et des marchés émergents.  Ces transferts répondent aux besoins de base des pauvres, mais contribuent également au développement du pays en complétant les ressources existantes de la population, a-t-il ajouté.  Il a fait part de la préoccupation de sa délégation concernant un déclin possible de ces envois de fonds.  Ceci pourrait mettre en péril la croissance de certains pays en développement, a-t-il fait remarquer.  En outre, le représentant a espéré que les pays donateurs maintiendraient leur niveau d’assistance et feraient preuve de plus de souplesse dans la restructuration de la dette.  Enfin, il s’est félicité de l’initiative du Turkménistan de présenter un projet de résolution sur la sécurité du transit des produits énergétiques, tout en rappelant que l’approvisionnement de l’Arménie, pays enclavé, avait maintes fois été interrompu en raison de conflits et de troubles dans les pays voisins. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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