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AG/EF/3213

LA DEUXIÈME COMMISSION DEMANDE UN PARTENARIAT DE DÉVELOPPEMENT PLUS EFFICACE POUR QUE LE MONDE PUISSE AFFRONTER LES CRISES ÉCONOMIQUES ACTUELLES

07/10/2008
Assemblée généraleAG/EF/3213
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

4e et 5e séances

Matin et après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION DEMANDE UN PARTENARIAT DE DÉVELOPPEMENT PLUS EFFICACE POUR QUE LE MONDE PUISSE AFFRONTER LES CRISES ÉCONOMIQUES ACTUELLES


Aucun pays ne peut faire face seul aux défis qui se posent en matière de développement, ont averti de nombreuses délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) au deuxième jour de son débat général.  Elles ont plaidé pour la création d’un meilleur partenariat pour une plus grande solidarité entre pays à l’heure où la communauté internationale affronte des défis sans précédent, parmi lesquels une crise alimentaire sérieuse et une tourmente difficile à contenir dans le système financier international.


En brossant le tableau des différents problèmes qui secouent le monde, les délégations ont unanimement souligné que cette période de crise, de portée mondiale, appelle à repenser et refonder les termes et le fonctionnement de la coopération internationale.  Pour les représentants du Nicaragua et du Maroc, la communauté internationale doit maintenant faire preuve d’une véritable attitude de solidarité. 


La solution aux problèmes actuels, auxquels aucun pays, quel qu’il soit, ne peut faire face seul, passe par le lancement d’une action collective multilatérale, a résumé le représentant d’El Salvador.  L’architecture financière internationale doit être réformée.  Des pistes doivent être explorées pour améliorer la coopération pour le développement, et le partenariat international doit être renforcé pour permettre à tous les États d’affronter les grands défis actuels et assurer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il préconisé.


Parmi les multiples crises qui affectent en ce moment le monde, la crise alimentaire a tout particulièrement suscité la préoccupation des délégations.  Un représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a souligné que les prix élevés des denrées alimentaires avaient renversé la tendance positive qui s’était manifestée en faveur de la réalisation des OMD, et notamment en faveur de celui relatif à la lutte contre la faim et la malnutrition.  Réduire le nombre de personnes souffrant de la faim exigera un effort mondial énorme, ainsi que des actions urgentes et concrètes, a-t-il insisté, en ajoutant qu’aucun pays ou institution ne pourra résoudre cette crise seul. 


Pour le représentant du Sénégal, il est évident que les efforts nationaux pour lutter contre cette crise ne peuvent à eux seuls suffire, et que la communauté internationale se doit de les appuyer par un accroissement de l’aide destinée au secteur agricole.  Plusieurs délégations ont également insisté sur l’importance de promouvoir le transfert de nouvelles technologies, notamment celles permettant une intensification durable de la production agricole.  Dans ce contexte, l’aide publique au développement (APD) revêt une importance cruciale, ont estimé la majorité des délégations.  Seules une mobilisation et une utilisation efficaces des ressources financières de la coopération permettront de soutenir les efforts de développement et d’adaptation aux défis actuels, ont-elles noté.  Toutefois, beaucoup reste à faire, ont souligné les intervenants, dont le représentant du Nigéria, qui a déploré ce qu’il a appelé une « crise de confiance » en matière d’APD, les promesses faites n’ayant jamais été tenues. 


La représentante de la Thaïlande a pour sa part fait remarquer que le partenariat mondial ne tient pas qu’au versement de l’APD, l’intégration dans le système commercial étant, à bien des égards, le véritable exemple d’un vrai partenariat.  En effet, en sus d’une aide extérieure, les pays doivent pouvoir s’appuyer sur le commerce pour se sortir du sous-développement, ont reconnu les délégations.  En ces temps troubles, de nombreux intervenants ont estimé impératif de libéraliser le commerce en élaborant un système commercial et financier ouvert, basé sur des normes, prévisible, non discriminatoire, exempt de protectionnisme et de subventions.  Un système commercial et financier international équitable est d’une importance vitale pour atténuer les effets de la pauvreté, promouvoir le développement et éliminer la faim, a souligné le représentant du Viet Nam.  Dans cette perspective, un appel clair a été lancé par toutes les délégations pour une conclusion réussie des négociations du Cycle de Doha, en particulier en ce qui concerne les questions agricoles. 


Outre celles déjà citées, les délégations des États suivants ont participé au débat général: Népal, Chili, Cuba, Émirats arabes unis, Turkménistan, République arabe syrienne, Soudan, Myanmar, Israël, République islamique d’Iran, Kazakhstan, Guinée, Éthiopie, Guatemala, Royaume-Uni, Égypte, Philippines, Uruguay, Jamahiriya arabe libyenne, Malaisie, Costa Rica, Arabie Saoudite, Singapour, Pakistan, Namibie, République de Corée, Ghana, République populaire démocratique de Corée et République démocratique populaire lao. 


La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain, mercredi, le 8 octobre, dès 10 heures.



Déclarations


M. BUKUN-OLU ONEMOLA (Nigéria) a noté que les crises financière, alimentaire, énergétique, auxquelles il faut ajouter les changements climatiques et l’échec de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey pour pouvoir assurer le financement du développement donnaient une signification particulière aux travaux de la Deuxième Commission cette année.  Constatant les déséquilibres systémiques qui se manifestent dans le domaine financier, il a appelé à une réforme des institutions de Bretton Woods.  S’agissant de la crise alimentaire, M. Onemola a déclaré que le Nigéria appuyait les efforts déployés par les Nations Unies pour y répondre, et particulièrement les mesures destinées à encourager une « révolution verte » en Afrique.  Nous avons constaté, dans notre expérience nationale, qu’un des facteurs clefs responsables d’une production agricole faible dans les pays en développement est le bas niveau de mécanisation de l’agriculture dans ces parties du monde, a-t-il ajouté.  Par ailleurs, il a mis en avant les effets « dévastateurs » de la sécheresse, de la désertification et de l’érosion des sols, qui causent une dégradation des terres, une perte de cultures et l’assèchement des lacs et des rivières.  Citant l’exemple du lac Tchad et du fleuve Niger, il a rappelé l’attention que la communauté internationale commence à porter à ce « désastre écologique » et a exhorté les partenaires au développement à intensifier leurs efforts pour sauver ce lac et ce fleuve. 


Le représentant a ensuite affirmé que la détérioration des termes de l’échange et la volatilité des cours des produits de base avaient encore réduit la part des pays africains dans le commerce international.  Il a demandé que le Cycle de négociations commerciales de Doha soit achevé rapidement pour rendre le commerce mondial plus inclusif et plus ouvert, notamment par l’élimination des subventions agricoles versées aux agriculteurs et aux exportateurs de produits agricoles des pays riches.  M. Onemola a par ailleurs estimé qu’il existait une « crise de confiance » en ce qui concerne l’aide publique au développement (APD), les promesses faites n’ayant jamais été tenues.  Il a souligné que l’objectif de l’assistance était de permettre aux pays bénéficiaires de l’aide de parvenir à terme à l’autosuffisance.  Notant la nécessité d’évaluer l’efficacité de l’aide, il a appelé à la mise en œuvre de la Déclaration de Paris et du Programme d’action d’Accra.  Enfin, il a indiqué que le Nigeria était victime d’actes d’exploitation illégale de ses réserves de pétrole, et que ce phénomène coûte 5 milliards de dollars chaque année au pays, et il a demandé une action internationale pour le combattre. 


M. MADHU RAMAN ACHARYA (Népal) s’est dit encouragé par les engagements qui ont été pris lors de la Réunion spéciale consacrée par l’Assemblée générale aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a toutefois souligné qu’il reste du chemin à parcourir pour parvenir à la pleine réalisation des OMD, et en particulier à l’élimination de la pauvreté.  Le représentant népalais a, ensuite, attiré l’attention sur la situation de certains pays, tels que les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les pays sortant d’un conflit, qui, a-t-il précisé, restent marginalisés dans les échanges de la mondialisation.  Il a également déploré le retard pris dans les négociations du Cycle de Doha et a souligné que les PMA tirent des bénéfices limités de la possibilité de procéder à des exportations en franchise de droit et sans contingentement qui a été mise en place dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).


M. Raman Acharya a d’autre part insisté sur l’importance d’accélérer la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA.  Il s’est dit d’avis que les délégations devront, lors de cette session de la Deuxième Commission, se mettre d’accord sur le processus préparatoire de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA qui se tiendra en 2011.  Il a ensuite souligné que la prochaine Conférence internationale de suivi sur le financement du développement, chargée d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterreydevrait permettre de corriger certaines lacunes constatées dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.  Les besoins, tout comme les difficultés spécifiques que rencontrent les PMA et les pays en développement sans littoral, devront être pris en considération tout au long de ce processus, a-t-il préconisé.  Enfin, rappelant que les PMA, les petits États insulaires en développement et les communautés qui vivent dans les montagnes de l’Himalaya sont très vulnérables aux changements climatiques, le représentant népalais a enjoint la communauté internationale à mettre en place un régime de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour l’après-Kyoto, tout en assurant la mise en œuvre de mesures d’adaptation au profit des communautés touchées.


M. ALFREDO LABBE (CHILI) a plaidé pour un traitement approprié de l’actuelle crise financière afin d’éviter que les pays les plus pauvres soient touchés.  Il a rappelé que la crise a son origine dans les économies développées, tout en soulignant que ses coûts auront des conséquences sur les économies mondiales les plus faibles et les plus vulnérables.  Le Chili, a-t-il dit, fait confiance à l’ONU pour qu’elle envoie un signal politique fort sur les risques qu’entraînerait une mauvaise gestion de la crise pour les pays en développement.


Le représentant chilien a aussi souligné l’importance de trouver un consensus sur une résolution qui permette la convocation d’une conférence internationale sur la coopération Sud-Sud et en détermine les modalités.  Cette coopération, dont les objectifs ne se substituent en aucun cas à ceux du fonctionnement de la coopération Nord-Sud, s’est révélée être un instrument efficace pour le financement solidaire du développement, a-t-il souligné.  M. Labbé a également souhaité que le document de la prochaine conférence de Doha pour l’évaluation de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement recueille les principales inquiétudes soulevées par les pays en développement, comme notamment celles portant sur le fonctionnement de l’architecture du système financier international, sur le traitement de la dette extérieure, ou sur le commerce international.


M. RODRIGO MALMIERCA (CUBA) a souligné que la conjoncture actuelle, avec ses différentes crises, constitue un important défi pour la Commission.  Il a plaidé pour l’adoption d’une déclaration lors de la prochaine Conférence de Doha qui soit négociée de manière transparente, ouverte et inclusive, sans que soient répétées les expériences funestes du passé.  Selon lui, la Conférence de Doha doit dire clairement que l’un des principaux obstacles à la réalisation des objectifs du développement est le non-respect par les pays développés de leurs engagements financiers.


Le représentant cubain a considéré que la récente explosion de la bulle financière aux États-Unis a démontré l’échec fracassant du modèle capitaliste néolibéral, qui n’a pour seule loi que le marché.  Pour les pays du Sud, il est plus clair que jamais que ce modèle n’est pas le chemin du développement, a-t-il affirmé.  La mondialisation néolibérale a augmenté la brèche entre riches et pauvres dans le monde, a-t-il insisté avant de dire que son pays, malgré près d’un demi-siècle de blocus économique criminel de la part du Gouvernement des États-Unis, continue d’offrir au monde une voie alternative de développement viable, basée sur l’exercice de la souveraineté et la participation légitime du peuple dans les prises de décisions.  M. Malmierca a ainsi annoncé que son pays proposera à la Commission un projet de résolution sur le nouvel ordre économique mondial et a souhaité qu’il soit soutenu à l’unanimité. 


Mme SHAIKHA SALMAN AL-ZAABI (Émirats arabes unis) a déclaré que son pays avait accompli beaucoup de progrès et de réalisations en matière de développement économique et social, sur la base de son plan national de développement et d’une stratégie axée sur la bonne utilisation des ressources tirées de ses réserves de produits énergétiques.  Elle a indiqué que les Émirats arabes unis s’attachaient à diversifier leur économie, particulièrement en matière d’agriculture, de services, et d’industrie.  Nous ne nous concentrons pas uniquement sur le pétrole comme principale source de revenu, a-t-elle ajouté, en  précisant que les ressources hors pétrole représentaient 64% des revenus des Émirats arabes unis.  Insistant sur l’importance des ressources humaines dans la promotion du développement économique et social, elle a noté que les Émirats arabes unis offraient des services d’éducation et de santé à toutes les couches de la société, et ceci sans discrimination.  La représentante a aussi fait part des efforts déployés par son pays pour développer le secteur privé et améliorer sa compétitivité.  Elle a souligné qu’outre l’aide aux petites entreprises, les Émirats avaient lancé des programmes destinés aux jeunes, dont la participation dans des nombreuses activités économiques était encouragée.


La représentante a en outre mis l’accent sur les mesures prises par son pays pour lutter contre la corruption et le blanchiment d’argent, estimant que les progrès réalisés dans ce domaine étaient remarquables.  Elle a aussi affirmé que les politiques économiques de son pays tenaient compte de la sauvegarde de l’environnement, et a annoncé que les Émirats arabes unis souhaitaient, avec la coopération du World Wildlife Fund (WWF), élaborer des plans pour la promotion de « villes vertes », exemptes de tout gaspillage, et alimentées par l’énergie solaire.  Elle a insisté sur l’aide consacrée par les Émirats arabes unis aux pays en développement afin qu’ils puissent faire face aux catastrophes naturelles.  Enfin, elle a espéré que se tienne un dialogue destiné à « l’établissement d’un nouvel ordre économique qui permette à toutes les nations de vivre dans la prospérité ». 


Mme AKSOLTAN ATAEVA (Turkménistan) a fait remarquer que si l’année 2008 marque la moitié du chemin à accomplir vers la réalisation des OMD, elle est également une année au cours de laquelle surviennent des crises sans précédent.  Elle a souligné que la hausse des prix des denrées alimentaires et des cours du pétrole, ainsi que la crise financière, ont mis en évidence la vulnérabilité du système commercial et économique global.  La représentante du Turkménistan a fait observer que les ressources énergétiques jouent aujourd’hui un rôle essentiel dans le développement.  Les routes qu’elles empruntent deviennent un facteur dominant de progrès, de prospérité et de garantie pour l’avenir, a-t-elle souligné, allant jusqu’à les comparer à la route de la soie de l’époque.


Mme Ataeva a fait observer que la viabilité de l’acheminement des ressources énergétiques vers les marchés de consommation est, dans ce contexte, de la plus haute importance.  Au vu des conséquences des fluctuations des prix du pétrole et de leurs incidences négatives sur le développement, elle a relevé l’importance, pour la communauté internationale, de s’atteler sérieusement à la résolution de ce problème.  Elle a ainsi relevé la nécessité d’assurer un transport sûr des ressources énergétiques, en veillant notamment à la sécurité des voies d’évacuation du pétrole et du gaz et en élaborant à cet égard un cadre juridique international et ferme.  Il est impératif d’apprendre à protéger ces ressources, a-t-elle souligné.  La représentante du Turkménistan a annoncé que son pays entend présenter un projet de résolution sur la viabilité du transport des ressources énergétiques.  En outre, le Gouvernement du Turkménistan se propose d’organiser, en 2009, dans la capitale du pays, Achgabat, et sous l’égide de l’ONU, une conférence internationale sur le transport des ressources énergétiques.  Cette conférence, a précisé Mme Ataeva, permettra d’examiner et d’aborder les problèmes qui se posent à l’heure actuelle en la matière et d’élaborer une approche unique.


Mme SHEHEREZADE JA’AFARI (République arabe syrienne) a rappelé que l’économie de son pays était en transition vers une économie de marché.  Le processus de réforme en cours tend à promouvoir la diversification de la base de l’économie syrienne, sans cependant renoncer aux fonctions sociales que l’État doit assumer, a-t-il ajouté.  Tout en soulignant les grandes avancées accomplies par son pays sur la voie de cette libéralisation économique, le représentant a affirmé que les actions à accomplir en matière de développement durable étaient entravées par l’occupation d’une partie du territoire de la Syrie, qui persiste depuis 1967.  Elle prive l’économie syrienne d’importantes ressources agricoles et humaines, a-t-il notamment souligné.  Il a de plus déclaré que la puissance occupante exploitait toujours les ressources naturelles du plateau du Golan, et en menaçait la viabilité des terres par des agissements irresponsables.  Il a estimé que la Deuxième Commission assume son rôle en mettant en relief les incidences économiques et environnementales de cette occupation. 


Le représentant a aussi insisté sur les entraves posées aux pays en développement qui veulent adhérer à l’OMC.  Il a rappelé que la République arabe syrienne avait présenté une demande officielle, en octobre 2001, et qu’elle avait réitéré cette demande d’admission en janvier 2004.  Mais la requête syrienne n’a pas été inscrite à l’ordre du jour de l’OMC, a-t-il regretté.  Il a souligné qu’il ne fallait pas politiser le processus d’adhésion à l’OMC ou l’utiliser comme un moyen de pression politique.  S’agissant des mesures économiques unilatérales imposées par des pays développés contre certains pays en développement, il a constaté que celles-ci sapaient le système commercial international et entravaient les efforts que déploient les pays en faveur de leur développement.  Il a dit que les mesures imposées en 2004 par les États-Unis contre la République arabe syrienne persistaient encore.  Ces mesures, a-t-il soutenu, sont incompatibles avec les règles du commerce international et avec le droit international.  Le représentant a condamné l’usage par certains pays de ce genre de mesures comme moyen de pression sur un autre État, notamment pour l’obliger à renoncer à ses droits souverains.  Par ailleurs, il a jugé inacceptable que son pays assume la charge que lui impose l’accueil des réfugiés iraquiens, alors que cette situation découle des conséquences des mauvaises politiques menées par les États-Unis.  Enfin, il a demandé que la crise financière actuelle ne soit pas utilisée comme une excuse par les pays développés pour échapper à leurs engagements et a souhaité que la Conférence de Doha examine les raisons du déclenchement de cette crise. 


M. PAUL BADJI (Sénégal) a attiré l’attention de la Deuxième Commission sur la complexité et l’interdépendance des défis multidimensionnels qui empêchent les pays de sortir de l’ornière du sous-développement et de la pauvreté.  Il a estimé que la Deuxième Commission peut jouer un rôle de première importance dans la précieuse assistance que l’ONU doit apporter aux États Membres pour les aider à surmonter les défis planétaires qui s’érigent sur le chemin escarpé qui mène au développement.  Entre autres défis, le représentant sénégalais a notamment évoqué la crise alimentaire qui, a-t-il précisé, est ressentie durement dans son pays.  Il a à cet égard expliqué que le Sénégal s’est inscrit dans une dynamique d’atténuation des effets de la crise, en lançant un programme dénommé « Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance », en vue de mettre fin à sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur.  Il reste évident, a-t-il ajouté, que les efforts nationaux ne peuvent à eux seuls suffire, et que la communauté internationale se doit de les appuyer par un accroissement de l’aide destinée au secteur agricole, en lieu et place de l’assistance alimentaire.


S’intéressant ensuite aux menaces posées par les changements climatiques, M. Badji a parlé d’un projet initié par les pays d’Afrique et appelé « Grande muraille verte », et dont l’objectif est de créer une bande forestière de 105 000 km2, tout au long de l’espace sahélo-saharien, qui va du Sénégal à Djibouti.  Ce projet contribuera non seulement à freiner la désertification, mais aussi à séquestrer les gaz à effet de serre, a-t-il précisé.  Il a ensuite relevé l’importance, dans « ce contexte peu rassurant », que les États parviennent rapidement à un nouvel accord international sur les changements climatiques qui permette de mener des actions concrètes visant à améliorer la qualité du climat mondial.  D’autre part, le représentant sénégalais a fait observer que la mise en œuvre des engagements internationaux qui ont été pris dans les domaines économique et financier constitue un autre défi à relever.  Il s’est à cet égard félicité des propositions relatives à la création de nouvelles sources de financement du développement, comme la taxe sur les billets d’avion ou le Fonds de solidarité numérique.  Sur ce dernier point, il a espéré que le mécanisme de financement innovant proposé par le Fonds, et qui prévoit que les fournisseurs de services en technologies de l’information et des communications reversent 1 % de leurs marges de bénéfices en faveur de projets destinés aux populations du Sud, remportera une large adhésion.


M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD (Soudan) a rappelé le caractère particulier que revêtent cette année les délibérations de la Deuxième Commission, qui ont lieu sur fond de défis mondiaux qui sapent notamment les efforts des pays en développement.  Il a précisé que la crise alimentaire mondiale menaçait la vie de millions de personnes pauvres, particulièrement en Afrique subsaharienne.  Le respect du droit à l’alimentation et au développement s’est imposé au cœur du système des Nations Unies et ne peut être ignoré, a-t-il déclaré.  Il a souligné que cette crise exigeait une solidarité mondiale et mis en avant le rôle de plaidoyer qui revient à la Commission.  Elle doit plaider en faveur de l’adoption et de la mise en œuvre d’une approche d’ensemble, qui tiennent compte à la fois de la nécessité de revitaliser le secteur agricole et de trouver des solutions aux entraves systémiques et financières qui se posent aux efforts de développement.  Appelant à une réforme du système financier international, le représentant du Soudan a demandé une plus large participation des pays en développement dans les processus multilatéraux de prises de décisions.  En ce qui concerne les changements climatiques, il a mis l’accent sur l’application du principe de responsabilité commune mais différenciée.  Il a souhaité que la communauté internationale fasse preuve de la volonté politique nécessaire pour parvenir à un accord, comprenant des réductions strictes des émissions de gaz à effet de serre et le versement d’une assistance financière et technique aux pays en développement.  Cet accord devrait être conclu à Copenhague en 2009. 


Le représentant du Soudan s’est félicité d’autre part de la tenue, pour la première fois, en 2008, du Forum pour la coopération en matière de développement et du deuxième Examen ministériel annuel, qui sont deux nouvelles fonctions du mandat du Conseil économique et social.  Il a suggéré que celles-ci soient encore renforcées et axées davantage sur l’obtention de résultats pour répondre aux lacunes existant dans la coopération internationale.  M. Mohamad a ensuite insisté sur la vulnérabilité de l’Afrique, « continent à la traîne en ce qui concerne la réalisation des OMD ».  Il a demandé que les promesses faites lors des réunions de haut niveau qui ont lieu les 22 et 25 septembre derniers, et qui portaient sur les besoins de l’Afrique et sur la réalisation des OMD, soient rapidement tenues.  Enfin, il a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud tout en indiquant que celle-ci ne devait pas se substituer à la coopération Nord-Sud et ne pouvait être considérée comme pouvant prendre la place de l’APD. 


M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay) a attiré l’attention sur certaines actions mises en œuvre par l’Uruguay pour la réalisation des OMD.  Il a ainsi fait part de la récente ouverture du Fonds national de santé, soulignant qu’il s’agit d’une avancée fondamentale dans la consolidation du système national de santé.  En matière d’éducation, l’Uruguay a élaboré un plan d’apprentissage en ligne visant à assurer l’accès aux technologies de l’information et des communications, a-t-il ajouté, soulignant que l’objectif est qu’en 2009, tous les élèves et les professeurs des écoles publiques puissent disposer d’un ordinateur.  M. Cancela a fait remarquer que ces efforts déployés au niveau national dépendent forcément de l’expansion, de la modernisation et de la diversification du secteur du commerce extérieur du pays, relevant à cet égard l’importance d’assurer une plus grande ouverture du commerce international.  Il a ainsi estimé impératif de libéraliser le commerce en élaborant un système commercial et financier ouvert, basé sur des normes claires, prévisibles, et non discriminatoires, sans protectionnisme ni subventions, et qui inclut l’agriculture. 


Le représentant uruguayen a fait remarquer, à ce sujet, le lien qui existe entre cet objectif et la résolution de l’actuelle crise alimentaire.  Il a souligné en effet qu’une solution durable à la crise passera forcément par la conclusion des négociations commerciales de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en particulier sur les questions agricoles.  D’autre part, la coopération internationale est essentielle pour aider les pays en développement à accéder à des nouvelles technologies dont l’usage permettrait une augmentation de la production agricole qui soit durable, et qui résiste aux changements climatiques, a dit M. Cancela.  Dans cette perspective, la consolidation des ressources destinées au financement pour le développement est essentielle, a-t-il ajouté.  D’autre part, le représentant uruguayen a lancé un appel pour qu’ait lieu une révision du concept de « pays à revenu moyen », arguant que le concept actuel ne reflète ni les inégalités internes que connaissent ces pays, ni la lutte qu’ils mènent contre la vulnérabilité de leur économie.  Il a expliqué que son pays, qualifié de pays à revenu moyen, fait face à toute une série d’obstacles structurels qui entravent son développement.  Pour les surmonter, l’Uruguay a besoin de l’assistance technique et financière de la communauté internationale, a-t-il ajouté.


M. U KYAW TINT SWE (Myanmar) a déclaré que les déséquilibres économiques, financiers et commerciaux actuels étaient un grave handicap pour les pays en développement.  Il a estimé que la Conférence de Doha sur l’examen de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, qui va avoir lieu à la fin du mois de novembre, devrait permettre de faire le point sur la situation de cette question, et redonner de l’élan à la mise en œuvre de l’agenda international en matière de développement.  Le Myanmar estime que l’impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers commerciaux du Cycle de Doha menace de saper la promotion d’un système commercial multilatéral équitable, ouvert et basé sur le respect du droit, a dit M. U Kyaw Tint Swe.  Il a également estimé que les négociations menées dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et portant sur un régime post-Kyoto de limitation des émissions de gaz à effet de serre, devaient prendre en compte l’importance pour les pays en développement de promouvoir les trois piliers du développement durable d’une manière intégrée, coordonnée et équilibrée.


Le représentant a ensuite expliqué que le Plan de développement national du Myanmar avait été élaboré pour assurer un développement équitable et équilibré, accélérer la croissance du pays, et réduire l’écart entre ses zones urbaines et rurales.  Trois programmes de développement, établis dans le cadre de ce plan, ciblent en premier lieu l’amélioration des infrastructures, notamment la construction de systèmes d’irrigation, d’importants axes routiers, et de centrales hydroélectriques.  Il existe également des programmes pour la promotion de l’agriculture.  En matière de protection de l’environnement, le représentant a signalé que son pays était en train de promouvoir une gestion durable des forêts.  Il a également indiqué que le Myanmar devrait atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’accès à l’eau potable.


M. ELI BEN TURA (ISRAËL) a souligné que la faim, la sous-alimentation et la pauvreté menacent la sécurité de toutes les nations, qu’elles soient grandes ou petites.  Il a ainsi appelé à renforcer le pilier du développement, alors que les crises financière, alimentaire, et énergétique frappent plus durement les plus vulnérables et tous ceux qui sont les moins capables de faire face à leurs propres besoins.


Le représentant israélien a également souligné l’importance, pour la promotion du développement, des technologies de l’information et des communications. Il a ainsi plaidé pour que soit garanti aux pays un accès « vital » aux réseaux des télécommunications et de l’information pour garantir aux populations une participation inclusive et large dans la société de l’information, qui est émergente, et dans l’économie mondiale.  M. Ben Tura a aussi souhaité que la préparation de la Conférence de Doha pour l’évaluation de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement renforce l’esprit d’harmonie et de recherche de consensus qui a entouré ce processus depuis son lancement à la Conférence de Monterrey, au Mexique.  Le représentant israélien a également souhaité que la rencontre débouche sur un partenariat international plus large sur la question du développement durable.  La compréhension mutuelle et le partenariat sont cruciaux afin d’aider les pays à traiter les besoins urgents qui se posent concernant la promotion du développement, a-t-il déclaré.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a déclaré que l’échec des pourparlers commerciaux de Doha menaçait d’aggraver les conséquences de la crise financière actuelle.  Il estimé qu’il importe à présent de relancer et d’augmenter l’esprit et le nombre de partenariats mondiaux en vue de mobiliser les efforts collectifs des États Membres pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également avancé que l’ONU doit jouer un rôle central en matière de promotion du développement et faire preuve de leadership tout en promouvant une plus grande cohérence et efficacité de ses activités opérationnelles.  Il importe de minimiser l’impact négatif de la mondialisation sur les pays en développement tout en optimisant ses bénéfices potentiels, notamment pour les pays les plus pauvres, a estimé M. Bui The Giang, pour qui il incombe en premier lieu aux pays développés de garantir une coopération et une aide « véritable et active » aux pays en voie de développement.  Il les a ainsi incités à augmenter leur contribution à l’aide publique au développement pour atteindre 0,7 % de leur produit national brut (PNB).


Le représentant du Viet Nam a ensuite prôné la création d’un système commercial et financier international qui soit équitable, respectueux du droit, prévisible et non discriminatoire.  Ces facteurs sont d’une importance vitale pour nous permettre d’éliminer la faim, d’atténuer les effets de la pauvreté et de promouvoir le développement, a-t-il estimé.  Il a également signalé que la dégradation de l’environnement avait eu des conséquences adverses sur la promotion du développement durable.  Le Viet Nam estime qu’il importe de privilégier l’adaptation des pays en voie de développement aux conséquences des changements climatiques afin de réduire leur vulnérabilité face à ce phénomène.


M. ESHAGH ALHABIB (République islamique d’Iran) a déclaré que l’éradication de la pauvreté constituait le plus grand défi que le monde devait aujourd’hui relever.  Il a précisé que c’était là une condition indispensable au développement durable.  Il a affirmé que la crise alimentaire pouvait servir d’avertissement et être transformée en une opportunité pour revitaliser la production agricole mondiale et le commerce, et pour rectifier les déséquilibres systémiques qui ont contribué à cette situation.  Constatant que les prix des denrées alimentaires avaient doublé ces trois dernières années, il a expliqué que, selon les experts, la crise est le résultat d’une demande accrue, combinée à une offre moins abondante.  La chute du dollar américain, les prix élevés de l’énergie et les inquiétudes concernant la satisfaction de la demande en biocarburants sont les autres facteurs qui ont déclenché cette crise, a dit M. AlHabib.  Les effets de ces facteurs sur les prix des denrées alimentaires ont ensuite été exacerbés par les restrictions gouvernementales en matière d’exportation et par la spéculation, a-t-il ajouté.


Dans ce contexte, il a souligné que la désertification était un des défis majeurs à relever qui avait des effets négatifs sur la production agricole et menaçait le développement durable.  Il a en outre indiqué que les consommateurs des pays développés, pour la plupart, continuaient à avoir des modes de vie et de consommation qui ne sont pas viables.  M. AlHabib a déclaré que les inégalités demeuraient un problème de taille à surmonter pour parvenir au développement durable dans de nombreux pays.  Pour y faire face, il a estimé qu’il fallait surmonter les défis du chômage, du sous-emploi et des mauvaises conditions de travail, qui sont les facteurs principaux de l’existence de ces inégalités.  Enfin, il a rappelé que, lors de la quinzième Conférence ministérielle du Mouvement des pays non alignés, tenue à Téhéran en juillet 2008, ces pays avaient fait part de leur inquiétude concernant la crise alimentaire.  Les non-alignés avaient souligné que cette crise est due à de nombreux facteurs qui sont tous liés.  Le représentant iranien a indiqué que les solutions à trouver devaient prendre en compte les différentes facettes de la crise et inclure des mesures à court, moyen et long termes. 


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) s’est réjouie que les participants à la Réunion de haut niveau sur l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty aient unanimement adopté de nouvelles modalités de coopération internationale en faveur des pays en développement sans littoral.  Elle s’est dite persuadée que le lancement de stratégies concrètes pour le développement des infrastructures de transport et la promotion du commerce renforceront le partenariat mondial en faveur de ce groupe de pays.  D’autre part, la représentante du Kazakhstan a estimé que la communauté internationale devrait capitaliser sur le succès de la Réunion de haut niveau consacrée aux besoins de développement de l’Afrique pour préparer la prochaine Conférence de Doha sur le financement du développement.


S’intéressant plus particulièrement à la situation de son propre pays, Mme Aitimova a expliqué que les objectifs prioritaires du Kazakhstan sont actuellement d’empêcher un ralentissement de son économie, de maîtriser l’inflation, et de maintenir des conditions de vie stables pour la population.  Elle a indiqué que les investissements étrangers directs (IED) en direction du Kazakhstan se sont montés, depuis son indépendance, à 70 milliards de dollars, soit 80% de tous les IED réalisés en Asie centrale.  En 2007, des taux de croissance élevés ont doublé le poids de l’économie kazakhe par rapport à ce qu’il était en 2000 ; et, selon les prévisions, le poids de cette économie devrait tripler d’ici à 2015.  Mme Aitimova a souligné que son pays aspire à devenir l’une des 50 économies les plus compétitives du monde.  Abordant ensuite la question de la crise alimentaire, elle a expliqué que le Kazakhstan, qui est l’un des dix plus importants exportateurs de céréales au monde, est prêt à apporter sa contribution à la sécurité alimentaire mondiale.  Elle a annoncé que le Kazakhstan prévoit que sa récolte de céréales sera d’environ 16 millions de tonnes cette année.  Le pays a, le 1er septembre dernier, levé les limitations à l’exportation qui avait été précédemment mises en place, a dit Mme Aitimova.  Elle s’est dite persuadée que cette décision contribuera à la stabilisation du marché alimentaire mondial.


M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée) a noté que les délibérations de la Deuxième Commission offraient aux délégations l’opportunité de se pencher sur les causes profondes des multiples défis mondiaux actuels.  Il s’est félicité des initiatives prises pour endiguer la crise alimentaire tout en affirmant que ce problème appelait une approche globale s’inscrivant dans la durée.  Il a précisé que la communauté internationale devait, pour ce faire, promouvoir des politiques et des stratégies visant à remettre l’agriculture au cœur des préoccupations nationales et internationales.  Il a aussi exprimé la préoccupation de la Guinée face à la « hausse vertigineuse des cours du pétrole et des produits énergétiques », arguant que cet essor des prix pouvait réduire à néant les acquis économiques des pays les plus fragiles.  M. Sow a plaidé pour que s’établisse une plus grande solidarité des pays producteurs envers les pays pauvres consommateurs et pour une prise de conscience collective visant à revoir les modes de consommation et à changer la politique énergétique mondiale.  


Soulignant que l’Afrique risquait de ne pas parvenir aux OMD, il a déclaré qu’il fallait agir rapidement, transformer les promesses en réalisations concrètes et honorer, individuellement et collectivement, les engagements qui ont été pris par les pays riches pour répondre aux besoins de développement de ce continent.  La communauté internationale doit aligner son aide, et son assistance financière et technique aux grandes priorités et aux actions concrètes définies par l’Afrique, a-t-il poursuivi en insistant sur la nécessité d’appuyer la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  M. Sow a aussi jugé indispensable de prendre des initiatives hardies en matière de commerce, d’aide publique au développement, d’allégement de la dette, de transfert des technologies et de financements novateurs du développement pour offrir aux pays en développement de meilleures chances de tirer parti de la mondialisation.  Dans cette perspective, il a affirmé que les négociations du Cycle de Doha devaient sortir de l’impasse actuelle et aboutir rapidement à un accord qui inclut des mesures renforçant les conditions préférentielles d’accès aux marchés et l’assistance technique liée au commerce.  Enfin, il a indiqué que son pays travaillait activement pour mobiliser des ressources additionnelles en faveur du développement, notamment à travers la présidence du Groupe pilote sur les contributions de solidarité en faveur du développement, qu’il assume depuis avril 2008. 


M. GARCÍA GONZÁLEZ (El Salvador) a attiré l’attention de la Commission sur le contexte actuel, déplorant une série de crises sans précédent qui ont un impact négatif sur les efforts de développement de la communauté internationale, en particulier des pays en développement.  Il a estimé incontestable que la hausse et l’instabilité des prix du pétrole ont un impact notoire sur les efforts de développement de la majorité des pays du monde.  La meilleure façon de faire face à ces défis, c’est par une action collective multilatérale, a-t-il estimé, puisqu’« aucun pays ne peut à lui seul faire face à ces défis ».  Le représentant d’El Salvador a estimé que l’effondrement de Wall Street peut être comparé à la chute du mur de Berlin.  L’ossature financière internationale titube, a-t-il souligné.  Il a plaidé en faveur d’une réforme des institutions de Bretton Woods, en précisant que la communauté internationale, dans ses efforts de réforme, tienne compte des intérêts et des besoins urgents des pays en développement.  En cette période de crise de portée mondiale qui défie la coopération internationale, le représentant d’El Salvador a souligné l’importance de mobiliser des ressources financières pour le développement et d’utiliser efficacement ces ressources.  En particulier, il a insisté sur l’importance de soutenir les efforts de développement des pays à revenu moyen, à moyen et à long termes.


Le représentant a par ailleurs indiqué que la question des migrations internationales revêt une importance toute particulière pour sa délégation.  Il a souhaité qu’un dialogue sur cette question soit promu au sein des Nations Unies et plus particulièrement au sein de la Deuxième Commission.  Avant de conclure, il a fait remarquer que les changements climatiques constituent l’un des plus grands défis que doit affronter la communauté internationale.  Il a expliqué que son pays entend, dans ce domaine, veiller à protéger les écosystèmes, à renforcer les entités nationales chargées d’atténuer les risques de catastrophe, à améliorer les systèmes de surveillance des catastrophes naturelles, et à renforcer les politiques de gestion des risques et coordonner efficacement les plans d’urgence.


Mme HIRUT ZEMENE (Éthiopie) s’est réjouie que la communauté internationale reconnaisse les progrès accomplis par de nombreux pays les moins avancés (PMA), dont la majorité se trouve en Afrique, en faveur du développement et d’une meilleure utilisation des ressources.  Toutefois, elle a dit que sa délégation était gravement préoccupée par les conséquences qu’auront sur ces pays les défis mondiaux actuels.  Elle a constaté que les réunions tenues ces dernières semaines avaient démontré que de nombreuses initiatives mondiales avaient été lancées pour faire face à ces défis.  Ce qui manque, a-t-elle poursuivi, c’est l’engagement politique nécessaire à la réalisation de ces initiatives.  Rappelant l’esprit du Consensus de Monterrey, Mme Zemene a appelé les partenaires du développement à respecter les promesses qu’ils ont faites en matière d’accroissement de l’assistance, de prévisibilité de l’aide et de coordination des ressources et de mise en œuvre des programmes, notamment en ce qui concerne le commerce et l’annulation de la dette. 


La représentante a estimé que les efforts de la communauté internationale pour atténuer l’impact de la crise alimentaire mondiale devaient prendre en compte les initiatives nationales lors de la mise en œuvre des programmes internationaux.  S’agissant de son pays, elle a indiqué que l’Éthiopie avait mis en œuvre une série de plans pour accélérer sa croissance, lutter contre la pauvreté et favoriser la justice sociale.  Elle s’est félicitée des résultats satisfaisants que connaît son pays, qui a eu une bonne croissance économique depuis quatre ans.  Mme Zemene s’est dite convaincue que le développement et la prospérité de l’Éthiopie passaient par la création de conditions qui rendraient sa sous-région plus stable et plus forte, et qui favoriseraient aussi le développement général de l’Afrique.  Enfin, elle a attiré l’attention de la Commission sur le projet de résolution qui vise à déclarer l’année 2011 « Année internationale de la chimie ».  Elle a précisé que l’année 2011 avait été choisie parce qu’elle marquera le centième anniversaire du prix Nobel de chimie accordé à Marie Curie pour sa découverte du radium et du polonium.  Elle a demandé à tous les États Membres d’appuyer ce texte. 


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a expliqué que son pays s’est engagé fermement en faveur de la dimension « développement » dont traite l’agenda des Nations Unies.  Il a expliqué à cet égard que le Guatemala a joué un rôle important au Conseil économique et social.  Aussi, a-t-il souhaité que le silence de sa délégation au sein de la Deuxième Commission ne soit pas interprété comme un désintérêt pour les questions de développement.  D’autre part, le représentant guatémaltèque a exprimé son inquiétude face aux effets négatifs de la mondialisation de l’économie pour certains pays en développement.  Des risques existent, a-t-il averti, en attirant notamment l’attention sur les disparités entre les nations et au sein même de chaque pays.


Les questions économiques vont probablement désormais figurer en tête de l’agenda des Nations Unies, a-t-il fait remarquer, avant de relever le rôle crucial que la Deuxième Commission va avoir à jouer à cet égard.  Il a ainsi souhaité que les Nations Unies réfléchissent à la manière dont l’humanité peut s’organiser pour atteindre une croissance inclusive qui permette à tous les habitants de la terre de vivre dans un environnement sain.  L’humanité ne doit pas céder à la tentation de se lancer dans des jeux ou des affrontements stériles où personne ne gagne et où chacun essaie égoïstement « de sauver sa peau », a-t-il averti.  Aujourd’hui, plus que jamais, la résolution de ces problèmes passe par la coopération multilatérale, a conclu le représentant.


M. THEMBA N. MASUKU, Directeur du bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a indiqué que, selon les estimations, 75 millions de personnes supplémentaires souffraient de la faim dans le monde, le nombre total d’individus sous-alimentés atteignant désormais 923 millions dans le monde.  Il a affirmé que les prix élevés des denrées alimentaires avaient renversé la tendance positive envers la réalisation des OMD, et notamment celle relative à la lutte contre la faim.  Réduire le nombre de personnes souffrant de la faim de 500 millions dans les sept années restant jusqu’à 2015 exigera un effort mondial énorme ainsi que des actions urgentes et concrètes, a-t-il ajouté.   Il a noté que l’approche de la FAO consistait à créer des opportunités pour les mal-nourris afin qu’ils puissent améliorer leurs moyens de subsistance, par la promotion du développement rural et agricole.  De plus, cette approche inclut des politiques et des programmes visant à renforcer l’accès direct des personnes à l’alimentation, a dit M. Masuku.  Il a estimé qu’il fallait effectuer des investissements à grande échelle pour traiter des problèmes croissants d’insécurité alimentaire.  Aucun pays ou institution ne pourra résoudre cette crise seul, a-t-il insisté. 


Le représentant de la FAO a relevé que les pays les plus affectés, qui sont pour la plupart en Afrique, auraient besoin d’au moins 30 milliards de dollars par année pour s’assurer une sécurité alimentaire et revitaliser des systèmes agricoles trop longtemps négligés.  S’agissant des biocombustibles, il a soutenu que la meilleure façon d’en éviter les risques était de changer les politiques afin notamment d’assurer des filets de sécurité pour les pauvres, de promouvoir l’investissement dans l’agriculture ainsi que la coordination des politiques internationales dans les domaines de l’alimentation, de l’agriculture, de l’énergie et de l’environnement.  Enfin, il a annoncé que le 23 octobre prochain serait célébrée la Journée mondiale de l’alimentation sur le thème de la sécurité alimentaire et des défis posés par les changements climatiques et les bioénergies.  Il a précisé que le Secrétaire général de l’ONU et l’ancien Président américain Bill Clinton participeraient à cet événement.


Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a fait remarquer que la réunion de haut niveau consacrée aux OMD a permis de réaffirmer l’engagement de la communauté internationale à réaliser les OMD d’ici à 2015.  Elle s’est réjouie des annonces de contributions faites lors de cette journée spéciale qui ont atteint un montant supérieur à 16 milliards de dollars.  Elle a également dit que le Royaume-Uni soutenait la proposition du Secrétaire général d’organiser un Sommet en 2010 pour évaluer la mise en œuvre des OMD.


Le partenariat pour le développement, a-t-elle poursuivi, est le fondement des travaux de cette Commission et la seule manière de réaliser les OMD.  Elle a fait remarquer qu’alors que les bases de ce partenariat restent intactes, il convient aujourd’hui de répondre aux nouveaux défis qui se posent.  Les changements climatiques, la crise alimentaire, la sécurité énergétique et, plus immédiatement, la crise financière, doivent figurer en tête des agendas nationaux, a-t-elle souligné.  Mme Pierce s’est par ailleurs dite d’avis que la lutte contre les changements climatiques est indissociable de la réalisation des OMD.  Elle a annoncé la création, par le Premier Ministre du Royaume-Uni, d’un nouveau Département de l’énergie et des changements climatiques destiné à assurer une cohérence entre les engagements internationaux et les politiques nationales.  L’adaptation aux effets des changements climatiques doit être intégrée dans les programmes de développement de tous les pays, a-t-elle insisté.


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a estimé qu’après les deux réunions de haut niveau tenues ces dernières semaines au Siège de l’ONU, il était essentiel d’établir des mécanismes de suivi et de contrôle sur la tenue des engagements pris lors de ces rencontres.  Il a indiqué que la résolution des crises alimentaire et énergétique représentait des priorités pour son pays et que cela nécessitait, selon sa délégation, un dialogue plus large avec toutes les parties prenantes, ainsi que la création d’un véritable partenariat mondial.  Il a constaté que ces crises, ainsi que celle de nature financière qui vient d’éclater, coïncidaient avec les inquiétudes qu’a fait naître l’impasse dans laquelle sont les négociations du Cycle de Doha et le déclin de l’APD.  Il a demandé aux pays développés de faire preuve de la flexibilité nécessaire pour parvenir à un accord commercial multilatéral, et de respecter les calendriers adoptés en matière d’assistance tout en respectant les principes qui gouvernent la coopération internationale, dont celui de l’appropriation nationale.  S’agissant des changements climatiques, il a espéré que la conférence de Poznań, prévue en décembre prochain, contribuera à l’obtention d’un consensus d’ici à la tenue de la grande rencontre de 2009 à Copenhague.  Il a rappelé la proposition égyptienne d’accorder une attention spéciale aux besoins spécifiques des pays vulnérables et d’établir une liste de ces États. 


Le représentant a souligné l’importance de renforcer le mandat des Nations Unies en matière de coopération internationale pour le développement, mettant en avant tout particulièrement les nouvelles fonctions attribuées à l’ECOSOC à cet égard.  Il a aussi insisté sur l’importance de la résolution relative aux activités opérationnelles des Nations Unies et a noté que la notion de « cohérence à l’échelle du système » devait en augmenter l’efficacité.  Par ailleurs, M. Abdelaziz s’est félicité de la proposition de créer, d’ici à la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, un mécanisme de suivi des engagements pris en faveur du développement de l’Afrique.  Soulignant l’importance de la mise en œuvre des programmes, il a estimé que les pays en développement avaient rempli plusieurs de leurs promesses, alors que les pays développés n’avaient pas tenu les leurs.  Dans ce contexte, il a souhaité la mise en place d’un mécanisme intergouvernemental de suivi relatif à tous les engagements pris au niveau international. 


Mme SANSANEE SAHUSSARUNGSI (Thaïlande) a émis l’espoir de voir la Deuxième Commission jouer un rôle de catalyseur dans la mise en place d’une meilleure coopération pour la promotion du développement durable.  Elle a fait remarquer que l’année qui s’est écoulée a marqué le dixième anniversaire de l’éclatement de la crise financière asiatique.  Or, en dépit des réformes économiques et financières qui ont été effectuées, le monde demeure fragile et vulnérable aux crises financières mondiales, a-t-elle souligné.  Elle a estimé que la récente tourmente qui s’est produite aux États-Unis rappelle l’urgence de s’atteler à la réforme du système financier international.  Elle a également estimé que la Deuxième Commission devait renforcer son rôle de forum de discussions sur cette question.


Rappelant qu’un tiers de la population mondiale vit avec moins d’un dollar par jour, elle a relevé l’importance que les pays développés honorent leurs engagements, notamment ceux auxquels ils ont souscrits en matière d’APD.  La représentante thaïlandaise s’est, à cet égard, réjouie de la tenue de la Conférence sur le financement du développement qui se tiendra à Doha à la fin du mois de novembre prochain.  Mme Sahussarungsi a par ailleurs attiré l’attention de la Commission sur le rôle joué par la coopération Sud-Sud dans la réalisation des OMD, avant d’estimer que la Deuxième Commission devrait déployer davantage d’efforts pour renforcer ce type de coopération.  La représentante a ensuite fait remarquer que le partenariat mondial ne tient pas qu’au versement de l’APD, faisant valoir qu’une intégration dans le système commercial est, à bien des égards, l’exemple du fonctionnement d’un vrai partenariat.


M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a estimé que le monde était témoin de la plus grave crise financière mondiale de l’histoire récente et que les conséquences ne s’étaient pas encore vraiment manifestées.  Il a souligné que les effets de cette crise pouvaient détruire les gains acquis en matière de développement.  M. Davide s’est aussi inquiété de l’impasse dans laquelle se trouvent, sept ans après leur ouverture, les négociations commerciales du Cycle de Doha.  La prolifération d’accords commerciaux bilatéraux et régionaux pourrait créer des distorsions allant à l’encontre d’un commerce équitable et ouvert, a-t-il prévenu.  Saluant l’initiative décisive lancée par le Secrétaire général face à la crise alimentaire mondiale, il s’est félicité du cadre global d’action qui a été élaboré par son équipe spéciale.  Il a souligné que les investissements dans l’agriculture étaient essentiels pour parvenir à la croissance économique et réduire la faim et la pauvreté.  Il a aussi souligné que les Philippines avaient mis en place une politique selon laquelle le pays utilisait des biocombustibles qui ne sont pas tirés de cultures d’alimentation et dont les produits d’origine ne sont pas plantés sur des terres destinées à la production alimentaire. 


En ce qui concerne les changements climatiques, le représentant a déclaré que la Constitution des Philippines établissait la responsabilité qu’a l’État de protéger et de promouvoir les droits des personnes.  Il a affirmé que la hausse des prix des produits énergétiques encourageait une approche différente en la matière et a fait observer que les Philippines exploraient déjà l’utilisation de sources d’énergies renouvelables et novatrices et favorisaient la modification des modes de consommation.  M. Davide a ensuite insisté sur la dimension migratoire de la mondialisation, phénomène très présent aux Philippines qui est un important pays d’origine de migrants.  Il a déclaré que les conséquences des migrations devaient être mieux comprises et, à cet égard, il a invité tous les États Membres à participer activement au deuxième Forum mondial sur les migrations et le développement, qui doit se tenir du 27 au 30 octobre prochain à Manille.  Enfin, il a espéré que dans le contexte mondial actuel, les résolutions de la Deuxième Commission feraient l’objet d’un consensus, étant donné la pertinence qu’elles ont cette année. 


M. GIADALLA ETTALHI (Jamahiriya arabe libyenne) s’est félicité de la tenue récente, au Siège, de deux réunions spéciales consacrées, respectivement, aux Objectifs du Millénaire pour le développement et aux besoins de développement de l’Afrique.  Il a espéré que les résultats auxquels les délégations ont abouti permettront de promouvoir la réalisation des OMD.  Il s’est également réjoui de la tenue de la prochaine Conférence sur l’évaluation de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, qui se tiendra à Doha en novembre prochain, estimant qu’elle offrira l’occasion d’établir un mécanisme international d’évaluation et de suivi de la mise en œuvre des engagements internationaux en la matière.  Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a ensuite insisté sur l’importance de faciliter la participation des pays en développement au commerce international et au fonctionnement de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Dans cette perspective, il a souhaité la reprise des négociations du Cycle de Doha.  S’intéressant ensuite à la crise financière, il a estimé qu’elle offre l’occasion de corriger les déséquilibres du système financier international tel qu’on l’a connu jusqu’à maintenant.  Dans ce cadre, il a tout particulièrement fustigé le transfert frauduleux des fonds et des biens et la corruption, faisant valoir que ces facteurs entravent le développement des pays du Sud.  Il a, dans ce contexte, dénoncé les refuges et les « sanctuaires » qui ont été créés au sein du système financier international par certaines banques et certains pays pour recevoir et faire fructifier des sommes détournées et des richesses dont sont spoliés des pays en développement.  Il a souligné que son pays ne cesserait jamais de s’élever contre ces pratiques et contre les institutions et pays qui les favorisent.


En ce qui concerne la crise alimentaire, le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a indiqué que son pays avait approuvé des plans nationaux de développement destinés à y assurer la sécurité alimentaire et à y soutenir l’agriculture.  La Jamahiriya arabe libyenne a d’autre part financé divers projets de développement en Afrique, a-t-il ajouté.  Pour conclure, il s’est dit préoccupé par certaines conséquences de la mondialisation et de la libéralisation du commerce, en estimant qu’elles ont abouti à des résultats inégaux et ont accru le fossé entre pays développés et pays en développement.


M. EL MOSTAFA SAHEL (Maroc) a estimé que la conjonction des crises actuelles risque de « mettre à néant » les efforts déployés et les progrès réalisés en matière de lutte contre la faim et la pauvreté.  La réponse à apporter à ces défis exige une « solidarité internationale » pour, notamment, pouvoir faire face aux besoins immédiats des pays et des populations les plus vulnérables, a indiqué le représentant.  Il a également estimé qu’il était important de s’attaquer aux causes structurelles et conjoncturelles qui ont conduit à la situation actuelle, et de reprendre les négociations commerciales multilatérales de l’OMC.  La conclusion positive du Cycle de Doha contribuerait « énormément » à relever le défi du développement, a-t-il estimé.


Après avoir évoqué la situation des pays africains, le représentant du Maroc a dit que la Conférence sur le financement du développement, qui se tiendra à la fin du mois de novembre à Doha au Qatar, constitue une opportunité de prendre des « mesures audacieuses » en matière de financement du développement, et d’enclencher une réforme de la gouvernance économique mondiale et de l’architecture financière internationale.  Le projet de document final soumis à l’examen des États Membres dans le cadre du processus préparatoire manque cependant d’ambition et reste en deçà des attentes des pays en développement, a dit le représentant.  Ce qui changera la réalité sur le terrain, a-t-il estimé, sera une mise en œuvre effective et rapide aux niveaux national, régional et international, ainsi qu’une coopération ciblée favorisant le redressement des déséquilibres systémiques sur le plan international.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a déclaré que pour parvenir aux OMD il fallait surmonter les principaux obstacles que sont l’échec des politiques qui ont été préconisées aux pays, le manque ou l’insuffisance de capacités nationales, et l’absence d’une assistance internationale appropriée dont les pays ont cependant tant besoin.  Il a de plus mis l’accent sur le rôle crucial que doit jouer l’État dans les efforts de développement et a insisté sur l’importance de la bonne gouvernance.  À cela, a-t-il poursuivi, doit s’ajouter l’apport d’investissements en faveur du développement de capacités productives, et notamment celles qui font défaut dans le domaine agricole.  La réalisation des OMD requiert une assistance accrue de la part des pays développés, a estimé M. Ali.  Toutefois, il s’est dit préoccupé par la crise financière actuelle, qui risque de porter un coup dur à l’APD, dont les niveaux étaient déjà faibles, dans un proche avenir.  Il a souhaité la mise en place d’un mécanisme international, qui soit administré par les Nations Unies, et d’un suivi des engagements pris en matière d’APD. 


Il a par ailleurs souligné les liens qui existent entre l’énergie et l’alimentation, notant par exemple qu’une plus large productivité agricole entraînerait automatiquement une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.  Il a fait remarquer que les méthodes actuellement employées utilisent les produits chimiques et l’énergie de manière intensive.  M. Ali a précisé que selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) le secteur agricole produisait, chaque année, 10% à 12% du total des émissions de gaz à effet de serre.  Toutefois, il a rappelé que l’agriculture pouvait aussi servir de « puits à carbone », atténuant les émissions de carbone, et que des politiques allant dans ce sens devaient être favorisées.  La technologie en est la clef, a-t-il poursuivi, en indiquant qu’il fallait promouvoir la recherche de nouvelles technologies agricoles, les développer de manière commercialement viable, et les transférer à des conditions préférentielles aux pays en développement.  M. Ali a en effet mis l’accent sur l’importance critique des transferts de technologie, estimant qu’il fallait établir un régime international dans ce domaine.  Ce régime, a-t-il précisé, devra garantir que les technologies sont accessibles, abordables et appropriées; il devra aussi prévoir des ressources dont le niveau et le versement soient prévisibles, a préconisé le représentant. 


Mme CLAUDIA LOZA (Nicaragua) a fait observer que la soixante-troisième session de l’Assemblée générale se tient à un moment critique pour l’humanité, alors qu’à la crise alimentaire, énergétique et environnementale, vient s’ajouter la crise financière.  Cette crise, a-t-elle précisé, est née dans les plus grandes économies qui ont non seulement défendu le libre marché, mais l’ont également imposé à tout le monde.  Elle a fustigé les politiques économiques imposées avec violence par une poignée de pays à la majorité des autres États et qui n’ont aucune autre légitimation que leur supposée « efficacité ».  Elle a, à cet égard, fait écho à l’appel du Président de l’Assemblée générale et a souhaité que la communauté internationale cesse d’alimenter la pire des crises, qui est celle du manque de volonté politique et de solidarité.  Elle a fait remarquer que les ressources et la technologie existent pour pouvoir atteindre chacun des huit Objectifs du Millénaire pour le développement, et que la production agricole mondiale actuelle pourrait nourrir plus de 12 milliards de personne.  Ce qui manque, a-t-elle répété, c’est la volonté politique et la solidarité.  La représentante nicaraguayenne a ainsi déploré que la volonté manque pour assurer le bien-être de tous les êtres humains; pour cesser d’investir dans les armes plutôt que les personnes; pour cesser d’imposer des conditions à l’aide, et pour éliminer les distorsions des marchés.  Elle a souhaité que le système financier, commercial et économique international soit profondément restructuré et a plaidé en faveur de l’établissement d’un système commercial qui contribue à l’équilibre entre les pays, les régions et l’environnement.  Il n’est pas nécessaire de souscrire à de nouveaux engagements, a-t-elle insisté.  Il faut maintenant avancer dans un esprit de solidarité pour assurer le succès de la prochaine Conférence de Doha sur le financement du développement, a-t-elle conclu.


M. SAÚL WEISLEDER (Costa Rica) a jugé que l’époque actuelle était inquiétante et qu’il fallait penser et agir de manière différente, dans un esprit de conciliation et d’innovation.  Il a noté que les crises que le monde traverse actuellement mettaient en danger la réalisation des OMD, mais a toutefois estimé que « toute crise offrait aussi une opportunité ».  Face aux changements actuels du monde, il a estimé que la réponse diplomatique à adopter pour leur faire face devait aussi changer.  Il a, à cet égard, déclaré que si les textes qui sont élaborés et adoptés de manière concertée pouvaient être porteurs, ils pouvaient aussi représenter un obstacle à la manifestation d’une pensée qui soit plus novatrice.  Le représentant a insisté sur la nécessité pour les pays développés d’honorer leurs engagements en matière d’APD, et d’ouverture de leurs marchés aux produits des pays pauvres.  Affirmant qu’il fallait en outre éliminer les subventions agricoles au Nord, il a soutenu que les pays riches devaient tout faire pour que les négociations de Doha soient conclues avec succès, et qu’il fallait que les parties mettent fin à l’intransigeance dont elles ont fait preuve jusque là. 


M. Weisleder a évoqué le « Consensus du Costa Rica » selon lequel il faut que les pays dépensent et investissent efficacement et, ce faisant, tiennent compte de normes morales.  À titre d’exemple, il a indiqué qu’il fallait donner des incitations au développement économique et social des pays qui réduisent leurs dépenses militaires afin d’accroître leurs dépenses sociales.  Si les pays riches doivent atteindre les niveaux d’assistance promis, les pays en développement doivent de leur côté améliorer la bonne gouvernance, a-t-il poursuivi, tout en insistant sur l’importance de l’appropriation nationale.  Enfin, il a déclaré que les pays d’Afrique, tout comme Haïti et d’autres pays parmi les plus pauvres du monde, méritaient un appui particulier et une aide spécifique.  En retour, ces États doivent adopter des actions et des politiques qui les mèneront avec plus de vigueur vers la réalisation des OMD, a-t-il conclu. 


M. TARIQ AL-FAYEZ (Arabie saoudite) a fait remarquer que le monde assiste aujourd’hui au déclenchement de toute une série de crises graves qui ont un impact important sur les économies de nombreux pays.  Ces crises, alimentaire, énergétique, financière, et celle liée aux changements climatiques, préoccupent beaucoup la délégation saoudienne, a expliqué le représentant.  Il a ensuite souligné que le développement et l’éradication de la pauvreté constituent des obligations morales et humanitaires.  « Il n’y aura pas de paix sans développement », a-t-il par ailleurs averti.  En ce qui concerne le système financier, il a plaidé en faveur d’une réforme des institutions financières internationales, tout en précisant que cette réforme ne devra pas être menée en suivant des propositions qui n’ont pas fait l’objet d’un consensus et qui n’ont pas été approuvées par l’ensemble de la communauté internationale.  Il faut donner à l’ensemble des pays en développement la possibilité de participer au commerce international et d’intégrer l’Organisation mondiale du commerce, a-t-il en outre souligné. 


D’autre part, le représentant de l’Arabie saoudite a expliqué que son pays s’engage fermement en faveur du développement et qu’il avait apporté une contribution importante à l’aide publique au développement.  Le développement durable doit être fondé sur les trois piliers principaux, qui sont social, environnemental et économique, sans préjuger de l’équilibre entre ces trois impératifs, a-t-il précisé.  En matière de changements climatiques, il s’est dit préoccupé par les politiques sélectives adoptées par les pays industrialisés s’agissant des actions à entreprendre pour faire face à ce phénomène.  Pour conclure, le représentant de l’Arabie saoudite a estimé que la mondialisation ne doit pas se concentrer uniquement sur l’ouverture des marchés, mais qu’elle doit veiller également à accorder des compétences égales à tous ses acteurs.


M. CHAN KHAR LIANG (Singapour) a fait observer que le paysage politique, économique et social actuel a subi des transformations importantes que la communauté internationale essaie encore de comprendre.  Il a souligné que la crise financière aura des implications globales et profondes sur le long terme.  Dans un monde interconnecté, ce n’est qu’une question de temps avant que tout le monde soit touché, a-t-il fait remarquer, avant d’appeler à stabiliser « urgemment » les marchés financiers internationaux.  Sans entrer dans le détail des obstacles qui jalonnent la voie qui mène au développement, le représentant de Singapour a tenu à rappeler qu’il était important que la Deuxième Commission ne perde pas de vue les grands défis actuels.  Face à la crise, il est facile d’être submergé, voire tenté de suivre ses intérêts propres, a-t-il fait remarquer.  Pire encore, la communauté internationale pourrait rester empêtrée dans la rhétorique plutôt que d’adopter une approche visant l’action, a-t-il averti.  M. Liang a ainsi appelé les autres délégations à avoir le courage d’affronter les défis qui se présentent, ceci dans un esprit de collaboration et de coordination.


Parmi les questions urgentes qui intéressent la Commission cette année, il a relevé l’importance de reprendre les discussions du Cycle de négociations commerciales de Doha.  Il faut consentir des efforts importants à ces pourparlers et avoir une forte volonté politique, a-t-il précisé, avant de rappeler que le succès de ces négociations ouvrira de nouveaux marchés, en particulier pour les pays en développement.  Le représentant de Singapour a, d’un autre côté, fait remarquer qu’un échec de ces négociations aura également des conséquences, soulignant notamment qu’une montée du protectionnisme pourrait réduire de plusieurs milliards de dollars les échanges de biens, de services et de richesses au niveau mondial et ne ferait qu’entraver la croissance économique sur le long terme.


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a estimé que face à la convergence des crises actuelles, qui se multiplient, les solutions et prescriptions habituelles ne fonctionneraient pas.  Il a affirmé qu’il était temps pour les Nations Unies de jouer le rôle de meneur dans la promotion d’un dialogue véritablement inclusif et véritablement mondial pour trouver des solutions durables à ces défis.  Il a dit que ces crises offraient aussi cependant des opportunités.  En effet, a-t-il souligné, l’environnement économique actuel offre l’occasion de relancer la coopération en matière de développement et d’établir des normes de suivi de la mise en œuvre des engagements pris.  M. Amil a indiqué qu’il fallait saisir cette occasion pour réaffirmer un partenariat qui soit vraiment mondial en matière de développement.  Il a souhaité que les crises qui affectent le monde en ce moment donnent un élan aux États Membres et créent une véritable volonté de trouver des solutions aux questions qui se posent lors de la prochaine Conférence de Doha.  Le représentant a mis en avant l’importance de l’accès à la technologie pour renforcer les capacités requises pour la promotion du développement.  Il a donc indiqué que la communauté internationale devait s’accorder dès aujourd’hui sur la nécessité de favoriser les transferts de technologies en faveur des pays en développement, et que la recherche et le développement devaient être encouragés pour répondre aux priorités de ces pays.  Enfin, le représentant a insisté sur l’importance de conclure le Cycle de Doha en faveur du développement. 


M. KAIRE MUNIONGANDA (Namibie) a fait remarquer que la crise financière actuelle a une fois encore montré les faiblesses d’un système économique et financier autogéré et manquant de réglementations.  Cette crise, a-t-il poursuivi, a démontré que les institutions financières internationales actuelles ne sont pas à la hauteur lorsqu’il s’agit de gérer le système.  Ces institutions sont devenues simples spectatrices de la catastrophe qui se déroule, a-t-il insisté.  Le représentant de la Namibie a également fait remarquer que le désastre financier actuel devrait mettre un terme à la conception illusoire de la « main invisible » qui ferait que le marché « se régule » lui-même.  Pour toutes ces raisons, M. Munionganda a souligné la nécessité de passer en revue non seulement les mandats, mais également la structure des institutions économiques et financières globales.


Il a expliqué que, dans ce contexte, pour certains pays importateurs nets de nourriture comme la Namibie, le budget alloué au développement a subi des pressions et des coupures drastiques.  Cette situation est encore aggravée par la hausse des prix du pétrole, a-t-il ajouté, précisant que des ressources financières ont également dû être détournées du développement pour acheter des hydrocarbures.  S’intéressant ensuite aux changements climatiques, il a souligné que son pays, qui est un contributeur insignifiant en matière d’émissions de gaz polluants, est pourtant l’un des plus vulnérables aux effets des changements climatiques.  Il a réitéré l’importance d’appliquer le principe de responsabilité commune mais différenciée dans ce domaine.  En ce qui concerne le développement de l’Afrique, le représentant namibien a déploré que les améliorations des taux de croissance qu’a connues le continent n’aient pas été accompagnées par une importante création d’emplois.  La communauté internationale doit multiplier ses efforts pour soutenir les pays en développement, et l’Afrique en particulier, a-t-il conclu.


Rappelant la série de crises sans précédent à laquelle le monde fait face, M. SHIN BOO-NAM (République de Corée) a souligné le rôle central que doivent jouer les Nations Unies pour y répondre.  Se félicitant de l’initiative du Secrétaire général de créer une équipe spéciale sur la crise alimentaire, il a rappelé que le Cadre global pour l’action estimait que la communauté internationale devait investir de 25 à 40 milliards de dollars chaque année pour garantir la sécurité alimentaire mondiale.  Il a indiqué que la République de Corée verserait 100 millions de dollars au cours des trois prochaines années à l’assistance alimentaire d’urgence et pour renforcer les capacités agricoles dans les pays en développement.  S’agissant des changements climatiques, le représentant a déclaré que la communauté internationale devait faire des progrès substantiels en faveur de la conclusion d’un accord sur un régime post-Kyoto et a salué le leadership du Secrétaire général sur cette question.  Il a rappelé que son pays a appuyé l’idée de réduire les émissions de gaz à effet de serre de moitié, d’ici à 2050, et que le Gouvernement de Séoul annoncerait, l’année prochaine, un objectif d’atténuation du taux d’émissions à mi-parcours pour l’an 2020. 


Afin de renforcer les engagements de la communauté internationale et de créer un élan politique, M. Shin Boo-nam a annoncé que son pays proposait l’organisation, en 2012, d’un sommet mondial sur le développement durable.  Ce sommet permettra d’examiner les progrès accomplis en la matière, et de chercher un nouveau paradigme d’harmonisation de la croissance économique et de la viabilité environnementale, a-t-il précisé.  En ce qui concerne les OMD, il a salué les promesses faites lors de la Réunion de haut niveau du 25 septembre dernier et a ajouté que la Conférence de Doha serait l’occasion de réévaluer les besoins financiers et de raviver la volonté politique nécessaire au respect des engagements.  Il a fait remarquer que la République de Corée avait augmenté son volume d’aide ces dix dernières années et allait tripler son APD pour atteindre 3,3 milliards de dollars en 2015.  Enfin, il a souligné que son pays estimait que le Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC) devait encore être renforcé, et il a noté les efforts déployés pour améliorer l’efficacité et la cohérence de la coopération en faveur du développement.


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) a estimé que du fait de l’interdépendance des secteurs économique, social et de l’environnement, une coopération internationale « effective » est nécessaire pour pouvoir répondre aux crises financière, alimentaire et énergétique.  Le représentant a estimé que la situation financière actuelle exige que le monde puisse disposer d’un système réglementaire plus strict et de politiques macroéconomiques plus expansionnistes sur le plan international.  L’incapacité des décideurs à se mettre d’accord sur le lancement de telles actions a des conséquences négatives pour les pays en développement, a-t-il signalé.  Il a ensuite appelé les pays en développement à prendre part de façon effective à tout forum établi pour trouver une solution à la crise financière actuelle.  M. Christian a estimé que le commerce mondial devait promouvoir une croissance inclusive, ainsi que le développement des économies, des sociétés, et la réduction de la pauvreté.  Il a également insisté sur l’importance d’aborder le problème du financement des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en voie de développement dans le contexte de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).


M. MUN JONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a rappelé que les perspectives de réalisation des OMD étaient faibles et que les inégalités entre le Nord et le Sud avaient augmenté.  Il a déclaré que les Nations Unies devaient concentrer leurs efforts afin de pouvoir assurer un environnement international favorable à la réalisation des OMD dans les pays en développement.  Dans ce contexte, il a soutenu le droit de ces États à choisir leurs propres stratégies et politiques de développement, conformément à leurs réalités et conditions respectives.  Il a ajouté que toute tentative d’imposer des conditionnalités, des modèles économiques ou des mesures coercitives, qui menacent la souveraineté des États et affectent leur développement socioéconomique, devait être rejetée.  Un ordre international commercial juste doit être établi sans attendre, a-t-il poursuivi.  Il a souligné que les politiques néoprotectionnistes des pays développés constituaient la principale entrave à l’accès aux marchés des produits en provenance des pays en développement et au développement même de ces nations.  Insistant sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée, il a mis l’accent sur l’obligation, pour les pays développés, de respecter leurs obligations conformément à la Convention-cadre des Nations Unies en vigueur dans ce domaine et au Protocole de Kyoto. M. Mun Jong Chol les a aussi encouragés à augmenter le soutien financier et les investissements dans les pays en développement, notamment en ce qui concerne le transfert de technologies propres à des conditions préférentielles.  Enfin, le représentant a indiqué qu’il fallait renforcer la responsabilisation et le rôle des agences des Nations Unies impliquées dans les activités de développement.  Il s’est opposé à toute tentative visant à faire dévier ces agences de leur mandat et à les utiliser pour poursuivre des buts politiques. 


M. PHOMMA KHAMMANICHANH (République populaire démocratique lao) a souligné que les multiples crises que doit aujourd’hui affronter la communauté internationale retardent les progrès qui devraient être accomplis dans la réalisation des OMD.  Il faut leur apporter une réponse de toute urgence et remettre le processus sur les rails, a-t-il insisté.  En ce qui concerne la crise alimentaire, le représentant a estimé nécessaire de renforcer le secteur agricole des pays en développement, en y accroissant notamment les investissements et en agissant de même en ce qui concerne les infrastructures rurales.  Le transfert des technologies et le partage des connaissances sont également essentiels, a-t-il ajouté.  Faisant écho à l’appel du Secrétaire général, il a souhaité que davantage d’investissements soient faits dans la production agricole, et qu’une augmentation substantielle de l’APD ait lieu.


M. Khammanichanh a par ailleurs attiré l’attention sur les défis posés par les changements climatiques et a souligné qu’un meilleur partenariat entre les gouvernements, les Nations Unies et le secteur privé est, en la matière, indispensable.  Cette question devrait également être abordée dans le respect du principe de responsabilité commune mais différenciée, a-t-il ajouté.  Le représentant de la République populaire démocratique lao a en outre fait remarquer que le financement du développement, la mobilisation des ressources financières, ainsi qu’une utilisation efficace de ces ressources, sont centrales dans la promotion du développement.  Il en a profité pour lancer un appel aux pays développés pour qu’ils respectent leur engagement d’allouer 0,7% de leur PNB à l’APD.  Pour conclure, il a expliqué que son pays, en dépit de progrès notables, reste limité par son sous-développement et sa condition de pays enclavé.  Davantage de soutien et d’assistance sont nécessaires pour complémenter les efforts nationaux, a-t-il souligné.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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