LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU DEMANDE À L’AFRIQUE ET AUX BAILLEURS DE FONDS DE TRADUIRE LEUR VISION EN ACTES
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LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU DEMANDE À L’AFRIQUE ET AUX BAILLEURS DE FONDS DE TRADUIRE LEUR VISION EN ACTES
(Publié tel que reçu)
À la veille de la Réunion de haut niveau sur les besoins de développement de l’Afrique qui s’ouvre aujourd’hui dans le cadre de l’Assemblée générale, Cheick Sidi Diarra, Secrétaire général adjoint et Conseiller spécial pour l’Afrique de l’ONU, a lancé un appel aux dirigeants de la communauté internationale pour qu’ils tiennent leurs promesses de soutenir les progrès du continent. Plutôt que de prendre de nouveaux engagements, a-t-il déclaré au cours de sa conférence de presse du 18 septembre, ils se devraient d’assurer leurs engagements existants et traduire leur « vision en programme d’action ».
M. Diarra a souligné le message principal contenu dans le nouveau rapport du Secrétaire général Ban Ki-moon (A/63/130) qui note que, bien que la plupart des économies africaines connaissent aujourd’hui une croissance plus forte qu’il y a 10 ans, l’Afrique n’est toujours pas sur la voie d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ni d’autres cibles de développement. Le rapport du Secrétaire général —un bilan exhaustif des réussites et des lacunes mêlant analyses et recommandations— avait été demandé par l’Assemblée générale des Nations Unies pour sa Réunion de haut niveau, à laquelle une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement devraient participer.
Cette réunion, a noté M. Diarra, sera une « chance extraordinaire » pour les États Membres de l’ONU de procéder à la première évaluation approfondie des actions entreprises par les pays africains, par l’ONU et le reste de la communauté internationale depuis l’adoption en 2001, par les dirigeants africains du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), comme principal plan de développement du continent.
M. Diarra a également observé que la réunion d’aujourd’hui aurait lieu à mi-parcours de la campagne mondiale pour les OMD et alors que l’inquiétude grandit que l’Afrique prenne du retard sur les autres régions du monde. Bien que selon le rapport du Secrétaire général un certain nombre de pays africains aient réalisé des progrès notables sur certains objectifs, aucun d’entre eux ne semble susceptible d’atteindre tous les OMD d’ici 2015, si on se réfère aux tendances actuelles. Deux tiers des populations africaines vivent dans la grande pauvreté. S’ajoutant au défi de cette pauvreté persistante et extrême, l’Afrique doit aussi faire face à plusieurs problèmes menaçants : une crise alimentaire mondiale, de profonds changements climatiques et une flambée des prix de l’énergie.
Trouver des solutions pour faire face à ces défis n’est pas seulement important pour l’Afrique, insiste M. Diarra, « Les problèmes de développement de l’Afrique sont les problèmes de tous. » Il a expliqué que le rapport du Secrétaire général examine les initiatives lancées par l’Afrique et par ses partenaires en développement pour surmonter ces difficultés. Cependant, souligne le rapport, les engagements pris par les deux parties « ne restent que partiellement concrétisés ».
Aujourd’hui également, quelques 15 séminaires et ateliers, organisés par diverses agences et programmes de l’ONU, auront lieu en parallèle avec la table ronde officielle des chefs d’État et de gouvernement. Ils permettront à des chefs d’État, des chefs d’entreprise et des dirigeants d’organisations non gouvernementales de procéder à un large échange de vues sur un grand nombre des questions pressantes qui se posent à l’Afrique. Leur horaire est disponible à http://www.un.org/ga/president/62/ThematicDebates/adnhlm.shtml.
Aide au développement
En 2005, un Sommet du Groupe des huit pays industrialisés (G-8) s’était mis d’accord pour doubler l’aide au développement africain à l’horizon 2010. L’année suivante, l’aide publique au développement (excluant les sommes consacrées à l’allègement de la dette) n’avait globalement augmenté que de 8%, et depuis, rapporte le Secrétaire général, “les bailleurs de fonds prennent du retard.” Une plus grande partie de l’aide de l’Union européenne (UE) va aujourd’hui à l’Afrique, atteignant 62% en 2006, ceci bien que les engagements de l’UE aient globalement connu une légère baisse en 2007. Le Secrétaire général propose que le financement extérieur du développement de l’Afrique monte annuellement à 72 milliards de dollars afin de soutenir la réalisation des OMD.
Le Secrétaire général rapporte également que bien que la manière dont les bailleurs distribuent leur aide à l’Afrique ait fait des progrès, les programmes d’aide souffrent encore trop souvent d’un manque de coordination et ne sont que partiellement ciblés en fonction des priorités de développement des pays destinataires. Ses critiques n’épargnent pas l’ONU qui a manifesté une tendance « à soutenir une prolifération des activités destinées à l’Afrique génératrice d’incohérence ».
Dette
La question de la dette est un des développements positifs. À la date de juillet 2008, 19 pays africains avaient obtenu des réductions substantielles de leurs dettes officielles envers les gouvernements étrangers et les institutions multilatérales. En conséquence, la dette publique globale de l’Afrique est tombée de 205,7 milliards de dollars en 1999 à 144,5 milliards de dollars en 2007. Le Secrétaire général prévient néanmoins que la dette privée a connu une lente dérive, passant de 92,4 milliards de dollars à 110,2 milliards de dollars sur la même période. Il recommande que l’allègement de la dette soit élargie à d’autres pays africains.
Échanges
Selon le Secrétaire général, l’amélioration des perspectives commerciales de l’Afrique est très réduite. Le cycle de Doha des négociations multilatérales sur le commerce international a atteint « un point critique, »note-t-il. En particulier, les pays africains insistent sur une réduction des subventions à l’agriculture de l’UE, des États-Unis, du Japon et du Canada qui ont atteint un total de 750 milliards de dollars depuis 2001 et qui ont fortement déprimé le prix des exportations agricoles africaines sur les marchés mondiaux. Le Secrétaire général recommande instamment une réduction de ces subventions à l’agriculture ainsi que d’autre réformes dans le domaine des échanges afin d’améliorer l’accès aux marchés des exportations africaines.
Paix et sécurité
Pour aider l’Afrique à résoudre plus aisément les conflits armés, le G-8 s’est engagé à entraîner une force de maintien de la paix de 25 000 hommes et à fournir une assistance technique à la force d’intervention rapide dont la création est prévue par l’Union africaine. Les États-Unis à eux seuls devraient assurer la formation de 75 000 soldats africains d’ici 2010 et l’UE a apporté de 2005 à 2007 une contribution de 250 millions d’euros aux efforts de l’Union africaine dans le domaine de la paix et de la sécurité. Le Secrétaire général remarque néanmoins que cette aide du G8 a été fournie « de manière ad hoc et non harmonisée ».
Initiatives africaines
Les pays africains doivent eux-mêmes faire plus pour accroître leurs revenus au niveau national et pour améliorer la productivité de leurs économies, soutient le Secrétaire général. Les gouvernements africains se sont engagés en 2003 à consacrer, avant la fin 2008, 10% de leurs dépenses publiques à l’agriculture et au développement rural afin de soutenir le programme de développement agricole du NEPAD. Jusqu’à maintenant, six pays africains seulement ont atteint cet objectif. De même, les gouvernements africains se sont mis d’accord en 2001 pour faire passer leurs budgets de la santé à 15 % des dépenses publiques. Seuls six pays ont atteint ce but.
Dans le cadre du NEPAD, un certain nombre de pays africains ont convenu de mettre sur pied un programme volontaire de contrôle mutuel du respect de la démocratie, des droits de l’homme et de la bonne gouvernance, le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs. À ce jour, 29 pays —plus de la moitié— ont adhéré à ce mécanisme et sept ont procédé à une évaluation. Le Secrétaire général recommande que les gouvernements, les médias et les groupes de la société civile africains fassent des efforts pour impliquer leurs citoyens dans le mécanisme d’évaluation par les pairs. Il suggère également que les pays africains entreprennent un exercice d’évaluation par les pairs similaire pour atteindre les OMD.
Le Secrétaire général rapporte que les femmes africaines ont obtenu quelques gains dans le domaine politique, le pourcentage de femmes parlementaires passant de juste 7% en 1990 à 17 % en 2007. Plus généralement, le Secrétaire général recommande que dans le cadre de leur vie politique et de leur développement les pays africains renforcent les mécanismes « de la participation, de l’inclusion et de l’autonomisation de tous les secteurs de la société ».
Pour plus de renseignements sur la réunion veuillez contacter:David Mehdi Hamam, Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique de l’ONU, Tél: (1-212) 963-2645, Email: hamamm@un.org, Julie I. Thompson, Chef Section Afrique, Division de la communication stratégique, Département de l’information de l’ONU, Tél: (1-212) 963-2645/(1-212) 963-6857.
Le texte complet du rapport du Secrétaire général sur « Les besoins de développement de l’Afrique » est disponible sur le site Internet d’Afrique Renouveau à: www.un.org/AR. Sur la page d’accueil cliquez sur « NEPAD/Grand rapports de l’ONU ».
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