Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA SERBIE, M. VUK JEREMIC

08/10/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA SERBIE, M. VUK JEREMIĆ


L’adoption ce matin par l’Assemblée générale d’une résolution demandant un avis consultatif à la Cour internationale de Justice (CIJ) sur la conformité au droit international de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo est un important résultat qui témoigne de la force de conviction de la communauté internationale pour la défense de l’ordre juridique mondial, a déclaré cet après-midi M. Vuk Jeremić, Ministre des affaires étrangères de la Serbie, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York.


M. Jeremić était venu présenter lui-même à l’Assemblée générale le projet de résolution de son pays.  Le texte tendait à obtenir de l'Assemblée généralequ’elle demande à la Cour internationale de Justice de donner un avis consultatif sur la question suivante: « La déclaration unilatérale d’indépendance des institutions provisoires d’administration autonome du Kosovo est-elle conforme au droit international? » L'Assemblée générale a adopté le texte par 77 voix pour, 6 contre et 74 abstentions.


M. Jeremić a fait part de son « grand plaisir » face au résultat de ce vote.  Rappelant la position affirmée de longue date par son pays sur la question du Kosovo, le Ministre a de nouveau souligné la « position très ferme et de principe » de la Serbie sur la souveraineté et l’intégrité territoriale des États. Il a également répété que son pays a, face à la déclaration unilatérale, fait preuve d’une « grande retenue » en ne recourant ni à la force ni aux sanctions mais au droit international pour faire valoir sa position.


M. Jeremić a remercié l’ensemble des pays qui ont soutenu la position de principe de la Serbie de suivre une voie pacifique et juridique pour résoudre un différend, ce qui, a-t-il ajouté, se produit pour la première fois dans la région des Balkans.  Il a rejeté l’idée que le vote a été serré, affirmant que « 77 voix contre 6 », c’est un vote clair, un « succès, non seulement pour la Serbie, mais aussi pour la défense de l’ordre juridique international ».  Selon lui, sans les pressions extérieures, le projet aurait obtenu bien plus de voix car, a-t-il affirmé, « deux tiers des pays qui se sont abstenus ont en fait beaucoup de sympathie pour la position serbe ».


Le vote aura pour effet d’apaiser la tension dans la région des Balkans occidentaux, a estimé M. Jeremić car il va permettre de « transférer la question du statut du Kosovo du domaine politique au domaine juridique ». Il va nous permettre de « respirer », a déclaré le Ministre, qui a souhaité que le temps nécessaire à l’examen de la question par la Cour soit utilisé pour faire avancer d’autres priorités de la Serbie, comme son intégration européenne.  Notre objectif est de rejoindre la famille des nations européennes, a rappelé M. Jeremić.


M. Jeremić a estimé que les pays qui n’ont pas à ce jour reconnu l’indépendance du Kosovo devraient désormais attendre l’avis consultatif de la CIJ pour se prononcer.  Dans le cas spécifique des États des Balkans qui ne se sont pas encore prononcés, on voit mal comment ils pourraient le faire avant l’avis de la CIJ, a-t-il estimé, car cela « tuerait l’effet positif » du passage du plan politique au plan juridique du litige acquis par le vote de l’Assemblée générale. En agissant ainsi, ces pays « gâcheraient leurs relations avec la Serbie et exacerberaient les tensions dans la région », a averti le Ministre.  « Ces pays nous disent qu’il y a de fortes pressions sur eux », a dit M. Jeremić qui les a félicités d’avoir résisté jusqu’ici et a émis l’espoir qu’ils continueront de résister ».


M. Jeremić a déclaré attendre de la CIJ qu’elle dise le droit international et a émis l’espoir qu’elle dise que la déclaration unilatérale d’indépendance n’est pas conforme au droit international et que, de ce fait, la République autoproclamée du Kosovo n’est pas en mesure de rejoindre les institutions internationales et qu’il ne doit pas y avoir de nouvelles reconnaissances.  Il a nié qu’il soit impossible de trouver un compromis sur le statut final du Kosovo. Selon lui, il faut seulement de la volonté politique et l’avis de la CIJ servira de catalyseur pour rassembler cette volonté. M. Jeremić a également estimé que le Conseil de sécurité devra de nouveau examiner la question du statut du Kosovo, une fois rendu l’avis consultatif de la Cour.


Le Ministre a déclaré qu’il venait de rencontrer le Secrétaire général en vue d’accélérer le dialogue de la Serbie avec les Nations Unies sur les six points liés à la reconfiguration de la présence des Nations Unies dans la province. Il a déclaré attendre désormais le prochain rapport trimestriel du Secrétaire général sur le Kosovo et a émis l’espoir qu’il mentionnera un accord entre les Nations Unies et la Serbie sur ces six points, à savoir: la police, les tribunaux, les douanes, les transports et les infrastructures, et le patrimoine serbe.


M. Jeremić a déclaré ne pas être opposé à une implication de l’Union européenne (UE) dans quelque partie que ce soit de la Serbie, « y compris le Kosovo ».  La Serbie est prête à travailler avec l’UE, a-t-il ajouté, mais dans le cadre d’accords adéquats.  Cela suppose une mission neutre par rapport au statut du Kosovo, conforme à la résolution 1244 du Conseil de sécurité et qui ne saurait viser à mettre en œuvre le plan Ahtisaari, qui, a-t-il souligné, a été « rejeté par la Serbie et le Conseil de sécurité ».  En outre, les arrangements avec l’UE devraient être approuvés par le Conseil de sécurité, a ajouté M. Jeremić.  Il y a en effet une présence civile internationale dans notre province, approuvée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1244, a dit le Ministre. Et pour changer la structure de cette  mission de paix, il faut passer par le Conseil de sécurité, a-t-il insisté. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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