Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA PRÉSENTATION DU RAPPORT « REDÉFINITION DU SIDA EN ASIE: ÉLABORER UNE ACTION EFFICACE »

26/3/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA PRÉSENTATION DU RAPPORT « REDÉFINITION DU SIDA EN ASIE: ÉLABORER UNE ACTION EFFICACE »


(Adapté de l’anglais)


Près de 5 millions de personnes en Asie vivent avec le VIH/sida.  L’année dernière, dans la région, 300 000 personnes sont décédées de maladies et de complications liées à ce virus.  Et d’ici à 2020, 8 millions de personnes supplémentaires en Asie-Pacifique seront infectées par le VIH, et le VIH/sida pourrait devenir la première cause de mortalité chez les personnes de 15 à 44 ans.


Telles sont quelques-unes des conclusions contenues dans le rapport intitulé « Redéfinition du sida en Asie: Élaborer une action efficace » publié par la Commission sur le sida en Asie.


Lors de la présentation de ce document, aujourd’hui au Siège des Nations Unies, à New York, le Président de cette Commission indépendante composée de neuf membres, M. Chakravarthi Rangarajan, a indiqué que ces chiffres soulignaient la gravité du problème auquel l’Asie fait face.  Toutefois, le rapport note aussi que les États asiatiques pourraient éviter un scénario catastrophe en investissant 30 centimes de dollar par habitant chaque année dans la prévention.


M. Rangarajan a indiqué que ces pays avaient les ressources, la technologie et les capacités organisationnelles nécessaires pour adapter leur réponse à la menace à laquelle ils font face, mais a estimé que l’action gouvernementale faisait défaut.  « Sans un engagement politique accru, nous ne pourrons pas changer significativement la situation », a-t-il insisté.


Rappelant qu’à l’heure actuelle, seules l’Inde et la Thaïlande avaient placé leur chef de Gouvernement (Premier Ministre) à la tête de leur Commission nationale sur le sida, il a invité les autres pays à faire de même.  Il a aussi insisté sur l’importance de contrôler et d’évaluer les programmes anti-VIH, de décriminaliser la prostitution et l’usage de drogues intraveineuses, et d’impliquer les organisations communautaires, tout en mettant en place de vastes réseaux de sécurité sociale.


M. Rangarajan a aussi noté qu’en dépensant 50 centimes de dollar par habitant, les États pouvaient fournir des services de prévention et des traitements à 80% de leur population.  Il a ajouté que chaque dollar dépensé pour la prévention précoce, telle que la fourniture de préservatifs à prix abordable et des seringues propres, permettait ultérieurement d’économiser huit dollars de frais de traitement.  Il a affirmé que les gouvernements devaient investir davantage puisque, pour l’instant, la majeure partie des fonds provenait de donateurs privés ou institutionnels.


Partageant ce point de vue, M. Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a ajouté que moins de 20% des ressources nécessaires pour répondre à la pandémie en Asie étaient aujourd’hui disponibles.  Il a expliqué qu’il fallait non seulement des fonds supplémentaires, mais également élaborer des programmes plus efficaces qui tiennent compte des spécificités de chaque pays.


Par ailleurs, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA a fait remarquer que le rapport traitait de questions difficiles et appelait, par exemple, les leaders politiques, religieux, communautaires, mais aussi ceux du monde des affaires, à se prononcer contre la discrimination et à soutenir les services de prévention destinés aux travailleurs du sexe.


Également présente lors de cette conférence de presse, Mme Frika Chia Iskandar, Coordonnatrice du Réseau Asie-Pacifique des personnes vivant avec le VIH/sida, a mis l’accent sur le rôle crucial de la société civile pour faire face à la pandémie.  Elle a notamment insisté sur l’importance des programmes communautaires de sensibilisation pour éduquer les gens sur les moyens de prévention et de traitement ou pour réduire la discrimination associée au VIH/sida.


Interrogé sur l’absence de données sur les États d’Asie centrale dans ce rapport, M. Piot a fait valoir que ces pays, dont certains connaissent la propagation la plus rapide de la pandémie dans le monde, seraient étudiés séparément.


Quant à la situation de l’Inde, qui a aussi fait l’objet de questions, M. Rangarajan a expliqué qu’on estimait que 2,7 millions de personnes dans ce pays vivaient avec le VIH, ce qui représente 0,5% de la population indienne.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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