CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT 2008 RELATIF À L’ÉPIDÉMIE MONDIALE DE TABAGISME
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT 2008 RELATIF À L’ÉPIDÉMIE MONDIALE DE TABAGISME
« Alors que le tabac tue 5,4 millions de personnes par an, un milliard pourrait en mourir au cours du XXIe siècle, a prévenu cet après-midi le docteur Douglas Bettcher, Directeur de l’Initiative « Pour un monde sans tabac » de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le docteur Bettcher était venu donner une conférence de presse aux côtés de Patrick Petit, Administrateur fiscal et membre de l’Équipe nationale de développement des capacités de l’OMS.
Les deux hommes ont présenté à cette occasion les conclusions, accablantes, du rapport 2008 intitulé « L’épidémie mondiale de tabagisme », qui ventile pour la première fois ses données pays par pays. Il indique que le monde compte plus d’un milliard de fumeurs, la moitié des enfants de la planète respire un air pollué par la fumée de cigarette, et le tabagisme constitue un facteur aggravant pour six des huit principales causes de décès dans le monde. À l’heure actuelle, il fait plus de victimes que la pandémie du VIH/sida, a indiqué M. Bettcher.
Le rapport souligne également que cette épidémie, si elle n’est pas maîtrisée, progressera à hauteur de 8 millions de morts par an et que 80% de ces décès auront lieu dans les pays en développement, a-t-il ajouté. En dépit de progrès notables dans la lutte contre le tabagisme, l’OMS révèle qu’aucun pays au monde ne met à ce jour pleinement en œuvre les mesures de contrôle les plus importantes. C’est la raison pour laquelle l’OMS a adopté une approche destinée aux gouvernements afin de prévenir des dizaines de millions de morts prématurés d’ici à 2050.
Intitulée « Mpower », cette stratégie comprend six volets que le docteur Bettcher et M. Petit ont détaillés: surveiller la consommation de tabac et les politiques de prévention; protéger les populations du tabagisme en généralisant les environnements non fumeurs; aider les fumeurs à arrêter la cigarette; sensibiliser aux dangers du tabac; appliquer les interdictions de faire de la publicité pour le tabac; et enfin augmenter les taxes sur le tabac.
Répondant à une question, M. Petit a balayé le mythe selon lequel la consommation de tabac serait positive pour l’économie. En réalité, a-t-il expliqué, celle-ci représente un fardeau écrasant, en particulier dans le domaine de la santé publique. En outre, toutes les études démontrent que les interdictions de fumer non seulement ne portent pas atteinte à la rentabilité des établissements publics, mais elles ont même favorisé leur fréquentation dans certains pays.
Par ailleurs, la fabrication de cigarettes est devenue un secteur d’activité extrêmement mécanisé, a expliqué M. Petit, pour qui les économies de santé publique réalisées par le déclin de ce secteur permettront de créer bien plus d’emplois qu’on en supprimera en fermant les sites de production de cigarettes. Jusqu’à présent, aucun emploi n’a jamais été perdu à cause de la lutte antitabac, a-t-il ajouté.
Pour sa part, M. Bettcher a déclaré que l’OMS était fermement opposée à l’idée de laisser des fabricants de cigarettes participer à des initiatives d’éthique entrepreneuriale comme le Pacte mondial, expliquant qu’il s’agissait de stratégies visant à redorer leur blason. Par ailleurs, il s’est dit confiant que 2008 serait l’année où la directive administrative par laquelle le Secrétaire général avait demandé, en 2003, à ce que la consommation de tabac soit interdite dans tous les locaux des Nations Unies, serait totalement mise en œuvre, en particulier au Siège de l’ONU, à New York.
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