CPSD/382

LA QUATRIÈME COMMISSION ENTEND DES EXPOSÉS SUR LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS

31/10/2007
Assemblée généraleCPSD/382
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

13e séance – matin


LA QUATRIÈME COMMISSION ENTEND DES EXPOSÉS SUR LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS


La réforme des structures de maintien de la paix au centre des présentations faites aux États Membres par M. Jean-Marie Guéhenno et Mme Jane Lute


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a entendu ce matin les exposés de M. Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, et de Mme Jane Lute, Chef du Département d’appui aux missions de maintien de la paix.  La Commission était saisie de la question de son ordre du jour relative à l’étude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects.


À cette occasion, M. Guéhenno et Mme Lute ont tout deux souligné les évolutions et les nouveaux défis posés par les opérations de maintien de la paix actuellement en cours ou prévues, et ont présenté, chacun dans leur domaine respectif, la restructuration qui est en cours aux Nations Unies pour répondre à ces changements.  Ils se sont accordés à dire que le recrutement de personnels compétents, répondant à des normes bien définies et capables de satisfaire les attentes, restait une priorité pour la gestion et le succès des opérations de maintien de la paix, les personnels recrutés devant être particulièrement spécialisés du fait de la complexité croissante des mandats confiés aux missions.


M. Guéhenno a présenté de manière détaillée le rôle et la composition des nouvelles structures présentes au sein du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), en insistant notamment sur les Équipes opérationnelles intégrées (EOI), présentées comme le concept central d’une gestion plus intégrée des opérations déployées sur le terrain.  Il a rappelé que, sur les sept EOI dont la création avait été demandée à l’Assemblée générale, six verraient effectivement le jour, ce chiffre étant le nombre minimal requis pour efficacement mettre en place cet aspect essentiel du processus de restructuration des activités de maintien de la paix.  M. Guéhenno a annoncé que l’EOI pour le Darfour était opérationnelle depuis la semaine dernière et que les cinq autres devraient l’être d’ici janvier 2008.


De manière plus générale, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a souligné que les opérations actuellement en cours étaient déployées avec une ampleur et une complexité sans précédent et que, par conséquent, il était « plus important que jamais de maintenir le contact et l’échange d’informations avec les États Membres ».  Concernant l’opération hybride ONU-Union africaine à déployer au Darfour (MINUAD) et celle, multidimensionnelle, qui doit se déployer au Tchad et en République centrafricaine (MINURCAT), M. Guéhenno a dit qu’elles avaient un caractère unique et complexe, car elles se déploieront sur des terrains inhospitaliers, et dans un contexte où n’est en vigueur aucun cessez-le-feu viable.  Le déploiement de ces deux opérations aura d’autre part besoin d’être soutenu par une coopération intensive avec les organisations partenaires de l’ONU, a précisé le Secrétaire général adjoint.


M. Guéhenno a rappelé le rôle central joué par le Bureau de la règle de droit et des institutions sécuritaires qui met en évidence l’importance des questions touchant aux règles du droit dans la conduite des opérations de maintien de la paix.  Sur ce sujet, il a déclaré que le DOMP préparait un rapport global du Secrétaire général, dont la publication est prévue à la fin de l’année.  « L’engagement des Nations Unies ne peut être qu’un élément d’un engagement beaucoup plus large de la communauté internationale; ce sont les États Membres qui doivent continuer à fournir l’essentiel du soutien dans le domaine du maintien de la paix », a rappelé le Secrétaire général adjoint.  Il a estimé que le recrutement de personnel de haute qualité était essentiel, et a assuré que des efforts étaient faits pour augmenter le nombre de femmes servant dans les structures des opérations de maintien de la paix.  Pour parvenir à une bonne représentativité féminine, il faut que les États Membres nous proposent des candidatures féminines de qualité, a-t-il rappelé.


Concernant le concept du maintien de la paix, M. Guéhenno a évoqué la « doctrine Capstone » en rappelant qu’il fallait en faire un document vivant qui doit régulièrement être mis à jour pour refléter les évolutions qui s’opèrent dans la conduite des opérations de maintien de la paix.


Les partenariats entre l’ONU et les organisations régionales sont de plus en plus nombreux et complexes et doivent être basés sur la complémentarité et les avantages comparatifs, a estimé le Secrétaire général adjoint.  Il a regretté le fait qu’il continue à recevoir des plaintes d’abus et d’exploitations sexuelles commis par des soldats de maintien de la paix.  Sur ce sujet, les États Membres, le Secrétariat, et les missions elles-mêmes, doivent prendre des mesures préventives et, lorsqu’il y a des cas avérés, prendre des actions décisives.  « Sans votre aide, nous ne pourrons gagner cette bataille », a rappelé Jean-Marie Guéhenno aux États Membres.


Estimant peu probable une réduction du nombre d’opérations de maintien de la paix dans un futur proche, il a souligné l’importance de trouver des nouvelles approches qui soient efficaces, créatrices et souples tout en tirant partie des leçons de terrain.  Il a, par ailleurs, salué le retour de certains pays occidentaux dans les opérations de maintien de la paix en estimant que ce changement d’attitude devait être interprété comme un signe de solidarité internationale.  Face à l’importante demande à laquelle fait face l’ONU dans le domaine du maintien de la paix, M. Guéhenno a mis en garde contre l’attribution de mandats irréalisables à certaines missions qui ne disposent pas des ressources nécessaires à la réalisation des tâches qui leur sont assignées.  Considérant que la coopération des États Membres sur ces sujets était une condition indispensable, il a conclu en déclarant qu’il fallait « relever collectivement ces défis, sans quoi la mission de maintien de la paix échouera ».


Intervenant après M. Guéhenno, Mme Jane Lute, a expliqué que ce Département, nouveau dans la structure du Secrétariat, avait pour tâche principale de mettre en place les opérations sur le terrain.  Ceci comprend les activités liées au budget, aux finances, à la communication, et à la logistique, a-t-elle indiqué.  Elle a rappelé qu’il fallait veiller au déploiement rapide du personnel sur le terrain en le recrutant rapidement et acheminer avec célérité tout le matériel nécessaire à l’accomplissement des tâches assignées à la mission.  « Nous avons besoin de compétence et de réactivité, la légitimité d’une mission dépendant de l’importance de l’appui qu’elle reçoit », a expliqué Mme Lute.


Après avoir invité les délégations de la Quatrième Commission à prendre connaissance de l’organigramme du Département placé sous sa direction, Mme Lute a indiqué que 48% de son personnel actuel étaient originaires de pays en développement avec un pourcentage important de femmes, l’objectif étant d’augmenter la participation de ces dernières.  En ce qui concerne les abus sexuels commis sur le terrain par des personnels placés sous la bannière onusienne, elle a reconnu que des cas avaient été signalés, mais a toutefois tenu à souligner que le nombre d’allégations et d’accusations relatives à ce genre d’incidents avait baissé.  Elle a indiqué que le Département chargé de l’appui aux missions de maintien de la paix avait adopté une politique d’assistance aux victimes qui sera examinée avant la fin de l’année.


En conclusion, Mme Lute a rappelé que, l’an dernier, plus de 250 000 candidatures à des emplois liés à des opérations de maintien de la paix avaient été enregistrées sur le système Galaxy.  Ce chiffre très important rend la gestion des dossiers de candidature et de recrutement problématique, a-t-elle regretté.  Le manque de personnel n’est ici plus le fait de l’absence de candidats.  Au contraire il résulte du manque d’équipement en outils qui devraient être mieux adaptés à la gestion d’un si grand nombre de candidatures, a relevé Mme Lute.


Un bref débat interactif informel a suivi les présentations de M. Guéhenno et Mme Lute.  La Commission tiendra son débat général sur la question des opérations de maintien de la paix demain, jeudi, 1er novembre, à 10 heures.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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