CPSD/381

LA QUATRIÈME COMMISSION EST FAVORABLE AU RENFORCEMENT DU COMITÉ SCIENTIFIQUE DE L’ONU POUR L’ÉTUDE DES RAYONNEMENTS IONISANTS

29/10/2007
Assemblée généraleCPSD/381
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

12e séance – matin


LA QUATRIÈME COMMISSION EST FAVORABLE AU RENFORCEMENT DU COMITÉ SCIENTIFIQUE DE L’ONU POUR L’ÉTUDE DES RAYONNEMENTS IONISANTS


Principale victime de Tchernobyl et détenteur d’un potentiel scientifique de premier ordre, le Bélarus regrette d’être encore sur la liste d’attente des pays candidats au Comité


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a débattu ce matin des effets des rayonnements ionisants.  Au cours de cette discussion, les délégations ont fait le constat que le Comité scientifique de l’ONU chargé de cette question manquait de moyens financiers et de personnels et qu’il était urgent de remédier à ce problème.  La Commission a achevé par ailleurs au cours de sa séance de la matinée l’examen de la coopération internationale touchant aux utilisations pacifiques de l’espace.  Elle devrait se prononcer dans le courant de la semaine sur deux projets de résolution touchant à cette question.


Au terme du débat sur les effets des rayonnements ionisants, la Quatrième Commission a adopté par consensus et sans vote un projet de résolution intitulé « Effets des rayonnements ionisants » visant à épauler de manière plus solide le Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) dont tous les intervenants ont reconnu le caractère indispensable dans un contexte mondial marqué par le développement de l’énergie nucléaire.  Malcolm Crick, Secrétaire de ce Comité, a évoqué l’action menée par cette institution qui travaille sur les conséquences sur la santé des expositions aux radiations, en étudiant en particulier les cas des survivants de Hiroshima, Nagasaki et Tchernobyl.  Il a déploré l’absence critique de moyens dont souffre le Comité, qui a notamment retardé indéfiniment la parution d’un rapport sur le bilan de Tchernobyl vingt ans après l’accident survenu dans la centrale nucléaire en 1986.  M. Crick a noté que la crédibilité du Comité était en jeu, avant d’évoquer la candidature de six nouveaux pays à l’UNSCEAR.  La question des moyens devrait être résolue avant que ne soit envisagée l’admission de tout nouveau membre, a estimé le Secrétaire de l’UNSCEAR qui compte actuellement 21 États membres.


Le projet de résolution adopté par consensus entérine cette demande en proposant simplement dans l’immédiat aux six pays candidats - Bélarus, Espagne, Finlande, Pakistan, République de Corée et Ukraine - de nommer chacun un scientifique qui assisterait à la cinquante-sixième session du Comité en tant qu’observateur.  Après l’adoption du texte, le Bélarus a regretté que l’examen de


sa candidature soit sans cesse repoussée alors qu’il est la principale victime de l’accident de Tchernobyl, son territoire ayant reçu près de 70% des retombées radioactives dispersées à la suite de l’accident du réacteur de la centrale de Tchernobyl, et qu’il dispose d’un grand potentiel scientifique.


La prochaine réunion de la Quatrième Commission aura lieu mercredi, le 31 octobre, à 10 heures.



COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE


Débat général


Mme LIVIA LINK (Israël) a exprimé son émerveillement face aux progrès accomplis depuis le lancement du premier satellite, le Spoutnik, il y a 50 ans.  Toutefois, la poursuite des progrès qui sont possibles dans ce domaine dépend d’une bonne coopération internationale, a-t-elle noté.  Elle a rappelé que son pays, Israël, avait mis en orbite en septembre 1988 son premier satellite artificiel, rejoignant ainsi un groupe restreint de huit pays qui sont dotés de capacités spatiales.  Depuis lors, Israël a renforcé ses liens avec d’autres pays afin de coopérer dans le domaine spatial, a dit Mme Link.  La représentante israélienne a notamment évoqué la coopération israélienne avec la France sur le projet Vénus, qui consiste à mettre au point un microsatellite d’observation.  Ce projet, qui concerne l’agriculture et l’aquaculture dite « de précision », a des applications écologiques intéressantes dans le monde entier, a estimé la représentante.  Mme Link, qui a ensuite énuméré les pays avec lesquels des accords ont été conclus par Israël, a rappelé que son pays souhaitait rejoindre l’Agence spatiale européenne.  L’espace peut permettre de constituer une plateforme pour rapprocher les États et développer leur coopération, a-t-elle conclu, d’autant que pour Israël, la coopération spatiale est un domaine permettant la mise en place de partenariats stables et de longue durée.


M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a présenté un projet de loi qui devrait être adopté en Ukraine.  Il s’agit d’un nouveau programme qui prend en compte de nouvelles problématiques telles que le développement durable; il prévoit l’intensification de la coopération internationale; et vise le renforcement de la sécurité du pays et l’extension de l’application des programmes d’éducation.  Il s’agit donc d’un programme orienté vers la communauté internationale, a souligné le représentant ukrainien.  Il a tenu à rappeler le rôle joué par son pays dans l’étude des questions relatives à l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique et a donc souligné qu’en novembre 2006, à Kiev, avait eu lieu un atelier international, pour les États membres de l’Union européenne, sur le droit spatial et ses applications.  De même, il a déclaré que l’Ukraine participait à de nombreux programmes internationaux et a de ce fait, développé un grand nombre de partenariats internationaux.


Le représentant a déclaré que, du 3 au 15 juin 2008, se tiendra en Ukraine une conférence sur l’Observation de l’espace et de la sécurité afin de discuter de la situation de l’espace extra-atmosphérique et pour davantage prendre en compte la question du développement durable.  Il a rappelé le danger que représente la prolifération incontrôlée de certaines technologies et a donc déclaré adhérer totalement aux traités internationaux en la matière.  Réaffirmant le rôle primordial joué par le Comité dans ce domaine, il a rappelé que « l’exploitation de l’espace extra-atmosphérique doit pouvoir profiter à tout le monde, et en particulier aux pays en développement ».


M. MALCOLM CRICK, Secrétaire du Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants, a rappelé que 21 États Membres appartenaient à son institution et que six pays avaient exprimé le souhait de la rejoindre.  Nous examinons les niveaux d’exposition aux rayonnements et leurs sources, a-t-il expliqué.  Nous examinons également les effets sur la santé, le groupe d’individus le plus intéressant à étudier étant les survivants des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, ainsi que les pompiers ayant combattu l’incendie de la centrale de Tchernobyl en Ukraine.  En s’appuyant sur des documents projetés sur écran, M. Crick a évoqué les expositions causant la mort à coup sûr et celles susceptibles de causer des cancers.


M. Crick a reconnu que davantage devait être fait par l’UNSCEAR en matière de communication, aussi bien en direction de la Quatrième Commission que vers le grand public.  Évoquant des restrictions budgétaires, M. Crick a regretté que le rapport qui aurait du être publié à l’occasion des vingt ans de commémoration de la catastrophe de Tchernobyl en 2006 n’ait pu être préparé à temps.  Il a noté que la crédibilité du Comité était en jeu.  Il a ajouté que ce dernier avait reçu une aide du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ce qui a permis d’imprimer le dernier rapport de l’UNSCEAR pour remédier au fait qu’aucun budget n’avait été prévu à cet effet.  Il y a aussi un problème de manque de personnels, a-t-il souligné.  Les questions relatives aux finances et aux ressources doivent vraiment être réglées avant que l’on envisage d’élargir le Comité en y admettant de nouveaux États Membres, a dit M. Crick.  En outre, les scientifiques qui participent aux travaux du Comité doivent être des chercheurs actifs dans leur domaine, a-t-il recommandé.  Compte tenu par ailleurs de l’intérêt croissant pour le nucléaire dans le contexte du remplacement des énergies fossiles, le rôle du Comité reste fondamental, a estimé M. Crick.  Le Secrétaire de l’UNSCEAR a estimé que le Comité était très respecté et a engagé les États Membres à l’appuyer de façon plus conséquente, en particulier en remédiant à la faiblesse de ses moyens, surtout en ce qui concerne ses besoins en personnel.


Échange interactif


Après l’intervention de M. Crick, le Président de la Quatrième Commission s’est interrogé sur le manque de représentation des pays en développement au sein du Comité et a demandé à M. Crick quel plan était prévu pour les y faire participer davantage.


Le représentant de l’Iran a pour sa part trouvé étrange que le secrétariat d’un Comité aussi important ne se compose que d’un seul administrateur expert.  Il a demandé quelle en était la raison et a suggéré que l’augmentation du nombre des membres du Comité, et notamment avec des pays en voie de développement, pourrait résoudre cette question.


La représentante de la Finlande a noté que l’augmentation du nombre des membres du Comité avait été la principale question évoquée dans le rapport du Comité.  Elle a déclaré comprendre le problème de financement posé par cette question et a donc décidé d’introduire la notion d’observateur pour une durée d’un an.  Elle a estimé que cela permettrait de faciliter l’ouverture à la qualité de membre de plein droit une fois la question du financement réglée.


Le représentant du Bélarus s’est interrogé sur la possibilité de recevoir plus rapidement le rapport du Comité sur Tchernobyl.


Le représentant du Nigéria a déploré le fait que le rapport sur Tchernobyl n’ait toujours pas été publié, vingt après les faits, et s’est ainsi interrogé sur la nécessité d’un tel rapport.


En réponse à ces observations et notamment à la question de l’Iran, M. CRICK a déclaré ne pas pouvoir y répondre, ne connaissant pas la raison de la suppression, dans les années 90, du deuxième poste d’administrateur du Comité.


Au Président de la Commission, il a déclaré que le Comité était un organe scientifique et ne s’occupait donc pas de questions politiques.  Selon lui, le problème qui se pose au Comité est plus général et concerne la manière dont il mène ses travaux.  Il s’agit davantage d’un travail de synthèse plutôt que d’une mise à disposition d’informations, comme c’était le cas lors de sa création.  M. Crick a déclaré que ce serait l’une des questions abordées lors de la discussion de la stratégie future du Comité.


Concernant la remarque faite par le Bélarus, il a rappelé que, chaque année, le Bélarus envoie un représentant pour apprécier le travail réalisé par le Comité.  Le Comité travaillera donc avec cet intermédiaire pour faire parvenir ses conclusions au Gouvernement du Bélarus, a dit M. Crick.


Quant à la question du Nigéria, M. Crick y a répondu en déclarant que des rapports sur Tchernobyl avaient été publiés en 1988 et en 2000.  Celui dont il est question aujourd’hui porte sur les effets sur la santé dans la région.  Il s’agit donc de faits plus récents et, par conséquent, la date de publication n’est pas réellement critique, même si c’est regrettable qu’il ne paraisse pas plus tôt, a reconnu M. Crick.


Concernant la question posée par la Finlande, il a déclaré n’avoir aucun problème avec la possibilité de voir six observateurs participer à la prochaine session du Comité.  Il s’est toutefois interrogé sur les problèmes de ressources que poserait l’introduction au sein du Comité de nouveaux membres qui seraient pourvus de capacités décisionnelles.


Mme CLARE ANNABEL GATEHOUSE (Australie), en tant que Président de la cinquante-cinquième session du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants, a présenté un projet de résolution qui entérine le mandat du Comité et encourage ses activités.  Elle a déclaré que le rôle du Comité avait été adapté aux évolutions et aux nouveaux défis posés par l’exposition aux rayonnements ionisants et ses effets sur les hommes et les biotes non-humains.  Cette capacité d’adaptation a permis au Comité d’être considéré, par les gouvernements et les organisations concernées, comme ayant la compétence scientifique pertinente pour l’établissement de mesures de sécurité et de régulation des sources de rayonnement, a estimé la représentante australienne.  Elle s’est félicitée de la mise en place d’une stratégie à long terme pour le programme de travail du Comité pour sa cinquante-sixième session.


Elle a déclaré que les travaux du Comité, et leur diffusion, sur ces sujets étaient essentiels pour les discussions concernant les énergies futures.  Elle s’est félicitée de la création d’un fond de soutien, par le Programme des Nations Unies pour l’environnement, pour le Comité et a rappelé la participation financière de son pays à ce fonds.  Elle a rappelé que les États avaient dernièrement été « frustrés » car leur importante contribution financière n’avait pas eu pour conséquence une publication rapide des travaux du Comité.


En ce qui concerne l’augmentation du nombre de membres du Comité, elle a rappelé que cette question ne devrait être adressée qu’une fois les questions financières, opérationnelles et scientifiques seront réglées, afin que le Comité puisse mener ses travaux de manière efficace.  Enfin, elle a rappelé que le projet de résolution demandait au Comité de continuer son important travail sur les questions des rayonnements ionisants; priait le Programme des Nations Unies pour l’environnement de continuer à apporter son soutien financier au Comité; et demandait au Secrétaire général de prendre les mesures administratives adéquates pour permettre au Comité de mener à bien ses travaux.  En conclusion, elle a dit espérer que ce projet de résolution serait adopté par consensus.


M. NORIYUKI NAKANO (Japon) a estimé que le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants jouait un rôle essentiel et en a donné pour preuve le fait que son pays prévoyait d’organiser prochainement un symposium avec le Comité.  Concernant la candidature de six États Membres, le Japon estime que ceux-ci pourraient avoir un apport important avec la participation de leurs scientistes au sein du Comité.  Mais les questions administratives et financières doivent être réglées avant l’admission de tout nouveau membre, a estimé le représentant nippon.


M. FEDERICO PERAZZA (Uruguay), qui s’exprimait au nom des pays du Mercosur, a rappelé l’implication des spécialistes originaires de ces États au sein de l’UNSCEAR.  Il a émis le souhait de voir un achèvement rapide des rapports du Comité qui sont encore en suspens.  M. Perazza a exprimé les préoccupations du Mercosur concernant les raisons de ces retards, et notamment le manque de moyens dont souffre le Comité.  À cet égard, la région du Mercosur est satisfaite de la contribution exceptionnelle apportée par le PNUE pour la sortie du rapport 2006 de l’UNSCEAR.  Néanmoins, le Mercosur estime que ce type de solution ne peut être que transitoire, et que l’absence d’appui stable, permanent et régulier de l’ONU à l’UNSCEAR est problématique.  Les fonctions de l’UNSCEAR et son indépendance sont essentielles, a ajouté le représentant uruguayen.  Les tâches urgentes qui restent en souffrance doivent être menées à bien, a-t-il estimé, répondant ainsi en particulier à la demande de l’Argentine concernant les effets des radiations de basse intensité.  Concernant l’élargissement du Comité, celui-ci ne semble pas être approprié à ce stade car il reste de nombreux obstacles, budgétaires et administratifs, à l’accomplissement du mandat de l’UNSCEAR.  Son élargissement ne pourrait donc que les aggraver, a estimé l’orateur, en lançant un appel à la résolution des difficultés actuelles du Comité.


Mme REBECA HERNÀNDEZ TOLED ANO (Cuba) a déclaré que la situation budgétaire, financière, et également la question des ressources humaines du Comité, contribue à en retarder le travail et les publications.  Elle a donc demandé à ce que l’on trouve instamment des sources de financement autres que celles existantes afin de lui permettre de mener efficacement ses travaux.  La représentante a estimé que le travail du Comité prouvait que, même 60 ans après le lancement de la première bombe nucléaire, les effets des rayonnements ionisants se font toujours sentir.  Elle a déclaré qu’il était inacceptable, compte tenu de leurs possibles conséquences dévastatrices, qu’aujourd’hui il y ait toujours autant d’armes nucléaires dans le monde.  Elle a donc réitéré l’opposition totale de Cuba à l’utilisation de technologies nucléaires à des fins belliqueuses.  Elle s’est félicitée du fait que la question de l’élargissement du Comité ait été abordée et a lancé un appel pour que la demande faite par six États Membres à ce sujet soit abordée le plus rapidement possible.  Enfin, elle a plaidé en faveur de davantage de coopération entre le système des Nations Unies, les États Membres et le Comité pour l’étude de ces questions.


M. MIGUEL GRAÇA (Portugal) s’est exprimé au nom de l’Union européenne (UE) et a déclaré que le rapport du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants confirmait le fait que ce comité est considéré comme l’organe principal de l’ONU dans le domaine de l’étude des effets des rayonnements ionisants.  Il a évoqué le Forum de Tchernobyl qui s’est déroulé l’an dernier, avec la participation du Comité, et a rappelé l’importance pour l’Union européenne de continuer à étudier les conséquences particulières de Tchernobyl sur la santé et l’environnement.


Il a apporté tout le soutien de l’UE aux travaux du Comité qui, a-t-il estimé, fournit des informations essentielles et pertinentes à la communauté internationale sur des sujets relatifs aux rayonnements ionisants.  Il a déploré que la diminution des ressources allouées au Comité soit allée de pair avec un accroissement des défis auxquels il doit faire face.  Concernant l’augmentation du nombre des États membres du Comité, il a déclaré avoir noté que cette question figurait dans le projet de résolution présenté, et a déclaré attendre le rapport du Secrétaire général à la soixante-sixième Assemblée générale sur ces questions avant de les discuter au sein du Comité l’an prochain.


M. ANDREI METELITSA (Bélarus) a fait part de la satisfaction de sa délégation concernant la coopération du Comité avec les scientifiques du Bélarus sur les suites de la catastrophe de Tchernobyl.  Les publications du Comité sont une source d’information très importante et sont utilisées au Belarus, a-t-il souligné.  Évoquant la catastrophe de Tchernobyl, il a rappelé que son pays avait subi près de 70% des retombées radioactives de la centrale ukrainienne.  La vérité est que des dizaines de milliers de personnes continuent de souffrir, et que des centaines de milliers d’habitations ont été contaminées, a-t-il indiqué.  La morbidité est plus élevée que dans les autres régions, ainsi que les taux de cancer, et bien souvent les malades sont des individus qui avaient moins de 18 ans en 1986.  C’est pour l’avenir de ces personnes que le Bélarus, pays possédant un grand potentiel scientifique, a posé sa candidature au Comité, a-t-il expliqué.  Nous apportons déjà une contribution à cet organe indépendant et objectif, mais nous souhaitons accroître cette contribution en devenant membre, a-t-il conclu.


M. SHRIPAD YASSO NAIK (Inde) a déclaré que, compte tenu de l’utilisation croissante dans beaucoup de pays de l’exposition aux rayonnements à des fins médicales, il fallait fournir davantage d’informations sur le sujet et contrôler ces activités.  « Il faut garder à l’esprit que l’exposition médicale aux rayonnements est la deuxième source de rayonnement après celle qui se produit de manière naturelle », a souligné le représentant indien.  Il a estimé que l’adhésion « dogmatique » à la théorie de la « linéarité sans seuil » (LNT) avait pénalisé économiquement les pays, de plus en plus nombreux, qui cherchent à développer l’électricité nucléaire comme énergie moins coûteuse et plus propre pour l’environnement.


Le représentant indien a rappelé que, outre les rayonnements ionisants, il y avait plusieurs types de facteurs qui pouvaient expliquer l’apparition d’un cancer par exemple.  Ainsi, le fait qu’une personne soit fumeuse de tabac peut ajouter aux conséquences de l’exposition aux rayonnements ionisants.  Par conséquent, il a estimé que les discussions concernant l’évaluation des effets qui peuvent être attribués aux rayonnements étaient très importantes.  Il s’est par ailleurs félicité du fait qu’un débat à ce sujet ait été engagé au sein du Comité.  Enfin, M. Naik a déclaré que des ressources budgétaires suffisantes pour le Comité étaient indispensables si l’on souhaite que des scientifiques reconnus et hautement qualifiés sur l’étude des effets des rayonnements ionisants puissent apporter leur expertise au Comité.


M. U HTIN LYNN (Myanmar) a estimé que le risque d’accidents nucléaires s’était accru.  Il a souligné que le Comité devait être doté des moyens nécessaires à sa mission et a appelé les pays qui en ont la possibilité de nommer des scientifiques actifs pour participer à ses travaux.  Il s’est dit encouragé par le rôle que joue l’ONU dans l’atténuation des effets de l’accident de Tchernobyl et dans la promotion d’un développement durable.  Ce rôle a mis en lumière la nécessité de s’intéresser de plus près aux questions de sécurité et de redoubler d’efforts pour prévenir les effets des radiations atomiques, a estimé M. Lynn.  Il a enfin évoqué les mesures prises par son pays en la matière, notamment une loi adoptée en 1998 concernant l’utilisation pacifique de l’atome.


M. ASIM IFTIKHAR AHMAD (Pakistan) a déclaré que le projet de résolution était équilibré, objectif et rendait hommage aux travaux du Comité.  Il s’est félicité du fait que son pays en soit coauteur.  Il a demandé aux États Membres d’appuyer le travail du Comité et de lui apporter les ressources qui lui sont nécessaires afin que son travail ne soit pas entravé par des contraintes administratives et financières.  Il s’est félicité du fait que la question de l’élargissement du Comité ait été abordée et a exprimé le souhait de son pays de faire partie des nouveaux membres.  Il s’est dit certain que le projet de résolution discuté lors de cette réunion représentait une mesure concrète à ce sujet, et a dit attendre avec impatience que des avancées soient accomplies sur ce dossier.  Enfin, il a déclaré que les questions administratives et financières devaient être rapidement réglées afin de permettre aux futurs nouveaux membres de compléter rapidement leur totale adhésion.


M. ABDUL SATTAR AGJANABI (Iraq), qui a évoqué les actions menées par les Nations Unies sur les rayonnements ionisants, a souligné que son pays avait mis sur pied en 2005 un organisme dont le rôle est de surveiller les sources radioactives, avec en particulier des contrôles aux frontières.


M. MANAR TALEB (République arabe syrienne) a déclaré que le Comité devait continuer à mener ses travaux avec indépendance et il a appelé les États Membres et les organisations concernées à continuer à lui fournir des informations pertinentes et fiables.  Il a rappelé la nécessaire utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  De même, il a estimé que l’utilisation de cette énergie pour favoriser le développement d’un pays était une priorité.  Par conséquent, tout en rappelant que son pays avait été l’un des premiers à plaider en faveur d’une zone exempte d’armes de destruction massive (ADM) au Moyen-Orient, il a dénoncé l’interdiction dont souffraient certains pays en voie de développement de développer leurs capacités nucléaires à des fins pacifiques.


Il a déclaré que le fait qu’Israël possède des armes nucléaires, en dehors de tout contrôle international, contribuait à saper la paix dans la région et laissait prévoir de très graves conséquences écologiques.  Il a tenu à rappeler qu’un accident semblable à celui de Tchernobyl pouvait se répéter dans n’importe quel réacteur nucléaire du monde.  Il a souligné le droit de tous les États de la région à connaître l’état des réacteurs israéliens.  Il a estimé que la communauté internationale devait imposer des pressions sur Israël pour l’obliger à soumettre ses huit installations nucléaires au contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique.  Attirant l’attention de la communauté internationale sur la question des dangers de rayonnements ionisants, il a affirmé qu’Israël en avait enterré dans le Golan occupé, et ce en violation de toutes les conventions internationales sur le sujet.  Il faut protéger la communauté internationale de ce péril mortel, a-t-il conclu.


Décision sur le projet de résolution relatif aux effets des rayonnements ionisants


Déclarations avant l’adoption


Le représentant de l’Iran a indiqué que sa délégation n’avait pas eu le temps d’envoyer le projet de résolution pour examen par sa capitale, Téhéran, le texte n’étant disponible que depuis ce matin.  Il a souhaité savoir s’il y avait eu par conséquent des changements importants à cette résolution.


La représentante de l’Australie a répondu qu’il y avait eu des mises à jour, notamment concernant les implications financières de l’adoption du texte et le nombre de membres du Comité.  Tout le reste constitue de simples mises à jour techniques par rapport à l’an dernier, a-t-elle précisé.


Le Secrétariat de la Commission a souligné la nécessité que le Comité scientifique se réunisse régulièrement sur une base annuelle afin qu’il puisse diffuser les informations et les découvertes les plus récentes aux États Membres.  Il a accepté d’appuyer la proposition du Comité scientifique, selon laquelle, à titre exceptionnel, sa cinquante-cinquième session s’étalerait sur sept jours au lieu de cinq afin de finaliser son prochain rapport.  Il a demandé au Programme des Nations Unies pour l’environnement de continuer à apporter un appui au Comité scientifique, et a appelé le Secrétaire général à prendre des mesures administratives appropriées pour que le Secrétariat facilite le travail du Comité.  Il a appelé le PNUE à réexaminer et à accroître le financement actuel du Comité scientifique en envisageant un mécanisme temporaire complétant ceux existants.  Si le projet de résolution devait être adopté en l’état par l’Assemblée générale, les estimations en ce qui concerne l’enveloppe supplémentaire nécessaire seraient de 63 100 dollars pour l’allongement de la durée de la cinquante-sixième session de l’UNSCEAR.  Le Secrétariat général est disposé à y répondre, a précisé le Secrétariat de la Commission, à condition que l’UNSCEAR fasse preuve de souplesse quant à ses dates.  Enfin, le Secrétariat de la Quatrième Commission a attiré l’attention sur le fait qu’au 25 octobre 2007 le niveau des contributions, promises et versées, en faveur du Comité scientifique atteignait 90 000 dollars, une promesse de 5 000 dollars ayant été faite pour 2008.


Le représentant du Bélarus a expliqué la position de son pays avant l’adoption du projet de résolution.  Le Bélarus est l’un des pays souffrant des conséquences de Tchernobyl, mais n’a pas pu participer dès 1986 aux travaux du Comité, a-t-il rappelé.  Il a souligné que son pays avait des connaissances extrêmement précieuses sur les rayonnements ionisants et qu’il devrait donc pouvoir intensifier sa collaboration avec le Comité.  Le Bélarus ne comprend donc pas pourquoi il ne peut devenir membre du Comité malgré une volonté clairement affirmée en ce sens.  Des promesses ont été faites depuis longtemps quant à la participation du Bélarus au Comité, a rappelé le représentant.  Malheureusement, certains États Membres de l’ONU se sont montrés peu disposés à accéder à la demande du Bélarus avec des arguments peu convaincants et manquant de sérieux, a-t-il estimé en indiquant que son pays est disposé à accepter le report à son accession au Comité si la question est sérieusement envisagée à la soixante-troisième session de l’Assemblée.


Projet de résolution A/C.4/62/L.5


Aux termes du projet de résolution intitulé Effets des rayonnements ionisants (A/C.4/62/L.5), adopté par consensus sans vote par la Quatrième Commission, l’Assemblée générale exhorterait le Secrétaire général à prendre les mesures administratives voulues pour que le Comité scientifique puisse employer, de manière efficace, les inestimables compétences qui sont mises à sa disposition par les États Membres, et puisse s’acquitter des ses responsabilités et de son mandat.  Elle prierait également le Programme des Nations Unies pour l’environnement de renforcer le niveau actuel de financement du Comité et de chercher d’autres mécanismes de financement en vue de compléter ceux existants.  Par ce projet de résolution, l’Assemblée générale inviterait chacun des six États Membres qui ont fait part de leur intention de devenir membres du Comité, à désigner un scientifique qui assisterait à la cinquante-sixième session du Comité en tant qu’observateur.  Elle prierait enfin le Secrétaire général de lui présenter, lors de sa soixante-troisième session, un rapport sur les incidences financières et administratives de l’augmentation du nombre de membres du Comité.  Ce rapport devrait également présenter des méthodes visant à assurer un financement suffisant, garanti et prévisible.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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