LA DEUXIÈME COMMISSION FOURNIT DES ORIENTATIONS À LA CONDUITE DES ACTIVITÉS DE DÉVELOPPEMENT DE L’ONU POUR LES TROIS ANNÉES À VENIR
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Deuxième Commission
35e séance – après-midi
LA DEUXIÈME COMMISSION FOURNIT DES ORIENTATIONS À LA CONDUITE DES ACTIVITÉS DE DÉVELOPPEMENT DE L’ONU POUR LES TROIS ANNÉES À VENIR
Elle achève ses travaux en saisissant l’Assemblée d’un projet de texte sur les activités opérationnelles de développement du système de l’ONU
Après deux mois de négociations, les délégations de la Deuxième Commission (économique et financière) ont adopté, cet après-midi, un projet de résolution*, qui doit donner au système des Nations Unies des directives concernant la conduite de ses activités opérationnelles de développement pour les trois années à venir. En adoptant ce texte par consensus, et tel qu’oralement amendé, la Deuxième Commission a achevé la partie principale des travaux pour la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale.
Le projet de résolution, qui comporte plus de 140 paragraphes, détaille les grandes lignes sur lesquelles s’aligneront les activités opérationnelles de développement du système de l’ONU, en se penchant sur leur financement; sur la manière dont elles peuvent contribuer au renforcement des capacités nationales et à l’efficacité du développement; sur l’amélioration du fonctionnement du système des Nations Unies pour le développement et sur le suivi de ces directives.
Suite à l’adoption de ce texte, des délégations, dont celles de la Norvège et du Bélarus, ont salué le consensus auquel sont parvenus les États Membres sur cette question. Le représentant du Pakistan, qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est, à l’instar de son homologue du Portugal, qui s’exprimait lui au nom de l’Union européenne, félicité de l’engagement et de la flexibilité dont ont fait preuve les États Membres tout au long du complexe processus de négociations qui a permis d’aboutir à l’aboutissement du texte.
Toutefois, certaines délégations ont, pour leur part, regretté que cette résolution comporte des lacunes. Ainsi, le représentant des États-Unis a déploré le manque de précisions sur l’allocation des budgets, arguant que ce sont l’efficacité et les résultats qui doivent motiver une augmentation des budgets; et que l’allocation des fonds ne saurait être faite de manière aveugle. Son homologue du Japon a pour sa part indiqué qu’il aurait souhaité que la résolution fasse mention de l’importance que revêt la sécurité humaine. Si le Japon a abandonné la proposition qu’il entendait faire sur cette question dans l’intérêt du consensus, il n’en continuera pas moins de promouvoir ce concept au sein des Nations Unies, a-t-il souligné.
La Commission a adopté une résolution qui fera date, a déclaré M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, en faisant référence au texte concernant l’examen triennal complet des activités de développement du système des Nations Unies. Dans des remarques de clôture des travaux de la Deuxième Commission, il a affirmé que celle-ci avait montré, lors de cette session, l’importance du multilatéralisme et l’importance du rôle que joue l’ONU pour promouvoir la coopération internationale en faveur du développement. M. Sha Zukang a argué que le travail de la Commission était une contribution importante au renouvellement des efforts à déployer pour mettre en œuvre les engagements pris en matière de développement. Il s’est également félicité des résultats obtenus en ce qui concerne la tenue de la Conférence d’examen du financement du développement, qui aura lieu en 2008 à Doha au Qatar, l’éradication de la pauvreté, ou encore notamment les changements climatiques.
Mme Kirsti Lintonen (Finlande), Présidente des travaux de la Deuxième Commission durant cette session de l’Assemblée, a souligné que deux grandes initiatives avaient été lancées lors de cette session. D’une part, l’établissement des modalités de la Conférence d’examen du financement pour le développement, et d’autre part, la proclamation de la deuxième Décennie d’éradication de la pauvreté (2008-2017). Elle s’est aussi félicitée du front uni présenté par les délégations, notamment pour envoyer un message clair à la Conférence de Bali, en adoptant un texte sur les changements climatiques. Mme Lintonen a toutefois regretté que, pour la quatrième année consécutive, les délégations n’aient pu parvenir à un consensus sur le texte concernant le commerce et le développement.
Au total, a indiqué Mme Lintonen, la Commission a adopté 34 projets de résolution, dont 7 ont fait l’objet d’une mise aux voix, ainsi qu’un projet de décision.
« Le résultat auquel nous sommes parvenus est un message d’unité et de collaboration, l’image d’une communauté internationale unie autour de consensus sur les questions de développement », a renchéri le représentant du Portugal qui s’exprimait au nom de l’Union européenne. Prenant également la parole pour marquer la fin des travaux de la Commission, le représentant du Pakistan, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est félicité de la conclusion positive de ceux-ci. Regrettant que l’adoption de certaines résolutions n’ait eu lieu qu’après un vote, la délégation du Japon a lancé un appel aux États Membres à trouver plus de points communs, de sorte que toutes les résolutions dont est saisie la Commission puissent être adoptées par consensus l’année prochaine.
Enfin, à la conclusion de ses travaux, la Commission a aussi adopté le projet de son programme de travail** pour la soixante-troisième session de l’Assemblée générale.
* Document publié sous la cote A/C.2/62/L.63
** Document publié sous la cote A/C.2/62/L.62
APERÇU DU PROJET DE RÉSOLUTION ADOPTÉ PAR LA DEUXIÈME COMMISSION
Aux termes du projet de résolution intitulé « Examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » (A/C.2/62/L.63), l’Assemblée générale déclarerait que l’atout du système opérationnel des Nations Unies est sa légitimité au niveau des pays, en sa qualité de partenaire neutre et objectif ayant la confiance aussi bien des pays bénéficiaires que des pays donateurs. Elle déciderait que le système des Nations Unies pour le développement devrait, avec l’assentiment des pays hôtes, aider les gouvernements à créer un environnement propice au renforcement des liens et de la coopération entre les gouvernements, les organismes des Nations Unies œuvrant pour le développement, la société civile, les organisations non gouvernementales nationales et les éléments du secteur privé qui prennent part au processus de développement, à l’occasion, le cas échéant, de l’élaboration du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, en vue de trouver des solutions nouvelles et novatrices aux problèmes de développement qui soient conformes aux politiques et priorités nationales.
Par ce projet de résolution, l’Assemblée générale prierait le système des Nations Unies pour le développement de continuer de s’employer à tenir compte des plans, des politiques et des priorités de développement des pays, seul cadre de référence viable pour programmer les activités opérationnelles au niveau des pays. Elle inviterait le Secrétaire général, par l’entremise du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination et du Groupe des Nations Unies pour le développement, selon qu’il conviendra, à engager des efforts pour accroître la cohésion, l’efficacité et l’efficience du système des Nations Unies pour le développement.
L’Assemblée générale demanderait instamment à tous les États Membres de s’attacher à mettre intégralement en œuvre les objectifs de développement convenus au niveau international, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement. En outre, l’Assemblée noterait avec préoccupation que l’aide publique au développement a baissé en 2006, et elle demanderait que les promesses faites dans ce domaine soient honorées. L’Assemblée demanderait instamment aux pays donateurs et autres pays qui sont en mesure de le faire d’accroître sensiblement leurs contributions aux budgets de base ou ordinaires des organismes de développement des Nations Unies, en particulier les fonds et programmes et les institutions spécialisées, et de verser leurs contributions selon un cycle pluriannuel et de manière durable et prévisible. Aux termes de ce texte, l’Assemblée demanderait aux pays développés de veiller à ce que les informations sur les efforts qu’ils déploient pour renforcer le volume de l’aide publique au développement soient mises à la disposition des organes intergouvernementaux compétents des Nations Unies.
Par le texte que lui a recommandé aujourd’hui la Deuxième Commission, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de prendre, en consultation avec les États Membres, des mesures donnant de la cohérence et de l’harmonie aux efforts de renforcement des capacités déployés par le système des Nations Unies pour le développement au bénéfice des pays de programme. En outre, elle demanderait au systèmedes Nations Unies pour le développement de soutenir davantage la création et le développement des capacités des pays en développement, à leur demande, afin de bien coordonner et d’évaluer justement les effets de l’aide extérieure au développement inspirée des priorités et des plans nationaux.
Toujours aux termes de ce texte, l’Assemblée générale demanderait que soient prises en temps voulu des mesures concrètes et efficaces pour donner effet à tous les engagements convenus concernant l’efficacité de l’aide, en arrêtant des procédures de contrôle claires et des délais précis. Par ailleurs, elle engagerait instamment les États Membres et les organismes des Nations Unies à assurer la promotion et le transfert des technologies nouvelles auprès des pays de programme. Elle demanderait au système des Nations Unies pour le développement de renforcer l’efficacité réelle des spécialistes, interlocuteurs, groupes thématiques, etc., chargés des questions d’égalité entre les sexes, en précisant leurs attributions, en leur offrant une formation, en leur donnant accès aux informations et à des ressources stables et suffisantes.
En adoptant ce projet de résolution, en ce qui concerne les situations de catastrophe naturelle ou de conflit, l’Assemblée demanderait instamment aux institutions des Nations Unies et à la communauté des donateurs de commencer, en coordination avec les autorités nationales, à organiser le passage de la phase des secours à celle du développement et à prendre des mesures d’appui à cet effet, notamment des mesures institutionnelles et des mesures de création de capacités, dès le début de la phase des secours. Par ailleurs, elle prierait instamment le système des Nations Unies pour le développement de renforcer l’appui fourni au système de coordonnateurs résidents sur les plans financier, technique et organisationnel, et prierait le Secrétaire général, en consultation avec les membres du Groupe des Nations Unies pour le développement, de faire en sorte que les coordonnateurs résidents disposent des ressources nécessaires pour jouer efficacement leur rôle. Elle prierait le Secrétaire général de rendre compte chaque année au Conseil économique et social à sa session de fond du fonctionnement du système de coordonnateurs résidents, y compris les coûts et avantages.
Aux termes de ce texte, elle demanderait aux chefs de secrétariat des institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies de coopérer pleinement avec le Secrétaire général, par l’intermédiaire du Conseil des chefs de secrétariat, afin d’harmoniser d’ici à 2009 les procédures de recrutement des hauts fonctionnaires, de rendre les critères de sélection transparents et de veiller qu’à compétence égale, il soit tenu compte comme il convient de l’équilibre entre les sexes et de la répartition géographique.
Enfin, l’Assemblée générale demanderait aux fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies de continuer à harmoniser et à simplifier leurs règles et procédures dans la mesure où cela peut se traduire, pour eux comme pour leurs partenaires nationaux, par une réduction sensible des tâches administratives et des procédures. Elle demanderait également aux fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies d’affecter, dans toute la mesure possible, les économies dégagées par la réduction des coûts de transaction et des frais généraux aux programmes de développement dans les pays bénéficiaires.
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