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AG/EF/3198

DEUXIÈME COMMISSION: À L’ISSUE DE SES RÉFORMES, L’UNITAR ENTEND DEVENIR UN CENTRE D’EXCELLENCE EN MATIÈRE DE FORMATION

13/11/2007
Assemblée généraleAG/EF/3198
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

DEUXIÈME COMMISSION: À L’ISSUE DE SES RÉFORMES, L’UNITAR ENTEND DEVENIR

UN CENTRE D’EXCELLENCE EN MATIÈRE DE FORMATION


Le Directeur exécutif de l’Institut propose que l’Assemblée lui verse une subvention qui permettrait de financer la formation en diplomatie qui manque actuellement de ressources


L’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) entend, dans les deux prochaines années, se transformer en partenaire de choix pour la formation et en un centre d’excellence reconnu au sein du système des Nations Unies et à l’extérieur, a indiqué, ce matin, devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission), le Directeur exécutif de cette institution de l’ONU, M. Carlos Lopes.


Alors que l’UNITAR a jusqu’ici concentré ses travaux sur des activités de formation et de recherche en matière de développement économique et social, et de paix et de sécurité, l’Institut souhaite aujourd’hui développer des enseignements en matière de méthodologie, a précisé M. Lopes.  L’idée est de faire de l’UNITAR la carte maîtresse du système des Nations Unies en matière de formation professionnelle de pointe.


Pour ce faire, l’Institut s’est engagé dans un programme de réformes, dont la mise en œuvre devrait durer jusqu’en 2010.  Il a établi un ensemble de priorités stratégiques visant le renforcement des capacités institutionnelles pour la formation et la recherche; le renforcement du capital humain; l’élaboration de partenariats stratégiques et la rationalisation de la structure organisationnelle de l’UNITAR.  En outre, l’Institut souhaite augmenter la qualité de ses services, notamment par le truchement de partenariats avec le monde académique, a indiqué M. Lopes.


Le Directeur exécutif a toutefois attiré l’attention des délégations de la Deuxième Commission sur les problèmes de financement qui se posent aux prestations des formations en matière de diplomatie.  Si l’ensemble de l’Institut est stable financièrement, l’UNITAR dispense cependant sa formation en diplomatie à perte, a déploré M. Lopes.  Faute d’un soutien accru à l’avenir, la capacité qu’a l’UNITAR d’offrir ces cours sera mise en péril, a-t-il prévenu.  M. Lopes a, à cet égard, proposé que l’Assemblée générale envisage de verser une modeste subvention annuelle à l’Institut pour lui permettre de couvrir les frais de la formation en diplomatie dont la demande est très forte de la part des État Membres.


Les délégations qui sont intervenues ont, dans leur grande majorité, souligné l’importance des services fournis par l’UNITAR, en faisant notamment mention des programmes qui permettent aux diplomates de mieux participer aux négociations menées dans le cadre du système multilatéral.  Elles se sont inquiétées de la faiblesse des contributions volontaires, dont souffre le budget de l’Institut, et ont affirmé qu’il faudrait envisager de soutenir financièrement l’UNITAR par le biais des ressources du budget ordinaire des Nations Unies.


Avant d’examiner le point à l’ordre du jour relatif à la formation et à la recherche, la Commission a été saisie ce matin de cinq projets de résolution relatifs aux technologies de l’information et des communications au service du développement1; aux mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral2; à la proclamation de la Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017)3; à la participation des femmes au développement4; et à la mise en valeur des ressources humaines5.


Les délégations de la Suisse, du Pakistan (qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine), du Nigéria, de la Turquie, de l’Indonésie et des Philippines se sont exprimées ce matin.


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) tiendra sa prochaine séance plénière demain, mercredi, le 14 novembre, à 10 heures.


1A/C.2/62/L.28

2A/C.2/62/L.29

3A/C.2/62/L.30

4A/C.2/62/L.31

5 A/C.2/62/L.32


FORMATION ET RECHERCHE: INSTITUT DES NATIONS UNIES POUR LA FORMATION ET LA RECHERCHE


Le rapport du Secrétaire général sur l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (A/62/377) fait ressortir les principales activités de formation et de renforcement des capacités menées par l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) en 2006 et 2007.  Ce rapport traite également des questions relatives aux finances, à l’administration et aux procédures, y compris l’état des contributions au financement et la situation financière de l’Institut; les projets de réformes concernant sa structure hiérarchique et la demande d’harmonisation de la présentation des rapports du Secrétaire général et du Directeur général de l’UNITAR. 


S’agissant de la situation financière de l’Institut, le Secrétaire général fait observer que le niveau des contributions volontaires des États Membres au budget de l’UNITAR reste inacceptable par sa faiblesse, en dépit des besoins de plus en plus grands en matière de formation et de renforcement des capacités, et du nombre accru de pays développés bénéficiant aussi des activités de l’UNITAR.  Il note en outre que l’Institut est doté d’une nouvelle direction, et qu’un plan de réforme stratégique a été énoncé pour faire fond sur les réalisations de l’Institut, se saisir des occasions nouvelles qui se présentent, et relever les défis à venir dans les domaines de la formation et du développement.  L’UNITAR entend devenir un centre d’excellence, apprécié selon des normes internationales, reconnu au sein du système des Nations Unies et à l’extérieur, pour ses méthodes normatives, la formation de qualité qu’il dispense et ses capacités en matière de recherche sur les systèmes de connaissance.  Pour ce faire, l’Institut devrait s’efforcer en priorité de se donner davantage de moyens pour ce qui est des activités de renforcement des capacités, notamment grâce à la formation, au partage des connaissances et à la recherche sur les systèmes de connaissance, recommande le Secrétaire général dans ce rapport.


Déclaration liminaire


M. CARLOS LOPES, Directeur exécutif de l’ Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche ( UNITAR), a rappelé qu’aujourd’hui l’UNITAR forme plus de 40 000 personnes dans les domaines de la diplomatie; de la paix et de la sécurité; du développement durable et de l’environnement; et des technologies de l’information et des communications.  Il a expliqué que si dans son ensemble l’Institut est financièrement stable, ses activités de formation en diplomatie sont cependant proposées à perte sur le plan financier.  Et faute d’un soutien accru à l’avenir, les capacités de l’UNITAR à offrir ces cours seront mises en péril, a averti M. Lopes.  Il a ensuite expliqué que l’Institut est en train de se transformer.  Alors que le message de l’UNITAR a jusqu’ici été un message de substance, c'est-à-dire la formation et la recherche en matière de développement économique et social et de paix et de sécurité, la raison d’être de l’Institut se rattache aujourd’hui plutôt à la méthodologie, a-t-il précisé.  Il a souligné que le rôle de l’UNITAR doit être de répondre aux besoins les plus importants du système des Nations Unies.  Le Directeur exécutif a, à cet égard, tenu à souligner qu’aucune entité des Nations Unies ne sait mieux offrir son expertise que l’UNITAR, notamment parce que la vocation de l’Institut l’amène à s’intéresser à l’ensemble des questions traitées par le système des Nations Unies.  Il s’est dit d’avis que l’UNITAR devrait mieux se concentrer sur les moyens qui lui permettraient d’améliorer son offre en des services de formation professionnelle et sur la manière de tirer avantage de ses capacités de développement.  Cette réforme permettrait à l’Institut de mieux contribuer à l’évolution de l’ensemble du système onusien, a estimé le Directeur exécutif de l’UNITAR.


M. Lopes a ensuite expliqué que l’UNITAR entend, dans les deux prochaines années, se transformer en partenaire de choix pour la formation, et en un centre d’excellence apprécié selon les meilleures normes internationales, et reconnu au sein du système des Nations Unies et à l’extérieur, pour ses méthodes normatives, la formation de qualité qu’il dispense, et ses capacités en matière de recherche sur les systèmes de connaissance.  Les priorités stratégiques que nous nous sommes données sont le renforcement des capacités institutionnelles pour la formation et la recherche; le renforcement du capital humain; l’élaboration de partenariats stratégiques; et la rationalisation de la structure organisationnelle de l’Institut, a indiqué M. Lopes.  Les réformes internes, a-t-il précisé, ont commencé en août, et l’Institut entamera son plan de réforme à moyen terme des le 1er  janvier 2008 pour le mener au cours des deux prochaines années.  L’idée est de faire de l’UNITAR la pièce maîtresse du système des Nations Unies en matière de formation professionnelle de pointe.  Et dans le cadre des entreprises de consolidation des travaux menés par les Nations Unies en général, l’Institut a établi une nouvelle section de partenariats et commencé à étendre ses actions vers les partenaires stratégiques qu’il peut trouver au sein des Nations Unies, a indiqué M. Lopes.  L’objectif à atteindre est également d’augmenter la qualité des services offerts par l’UNITAR, a-t-il précisé.  Dans cette perspective, un nouveau Département de recherche, travaillant en étroite collaboration avec le monde académique a été établi au sein de l’Institut.  Enfin, l’UNITAR souhaite mobiliser le soutien des États Membres pour promouvoir les capacités qu’il a d’offrir des formations en matière de diplomatie, de paix et de promotion et de maintien de la sécurité.  À cet égard, M. Lopes a rappelé que les activités de formation de diplomates continuent d’être menées par l’Institut sur une base qui est financièrement déficitaire.  Il s’est dit d’avis que l’Assemblée générale devrait considérer de verser à l’Institut une modeste subvention annuelle pour couvrir les frais de cette formation qui est tant recherchée par les missions des États Membres.


Échange interactif


À la suite de la présentation du rapport concernant l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), le représentant de la Suisse a estimé que les réformes entreprises par l’UNITAR lui permettront de servir encore mieux les besoins de recherche et de formation qui se posent au système des Nations Unies.  Il a jugé important que ces réformes soient menées en consultation avec les autres institutions de recherche et de formation, notamment l’École des cadres des Nations Unies, à Turin, et l’Université des Nations Unies, basée à Tokyo.  Afin d’assurer la cohérence et la complémentarité entre ces trois institutions, il a affirmé que l’Université devait se consacrer en priorité à la recherche, l’École à la formation des fonctionnaires des Nations Unies et l’UNITAR aux besoins de formation des personnels des États Membres.  Il a vivement encouragé les pays ne l’ayant pas encore fait à contribuer au Fonds général de l’UNITAR, en notant l’importance des activités menées par l’Institut.  Il a insisté sur l’organisation de cours gratuits pour les diplomates dans les centres régionaux et estimé que cette formation les aidait à se familiariser à la conduite et à la participation aux négociations multilatérales, faisant ainsi mieux fonctionner le système de l’ONU.


En réponse aux remarques de la délégation de la Suisse, M. LOPES a affirmé que les mandats de l’UNITAR, de l’Université des Nations Unies, et de l’École des cadres étaient distincts.  Il a rappelé que l’Université était l’institution qui possédait les plus grandes responsabilités dans le domaine de la recherche alors que l’UNITAR était spécialisé dans la formation.  Il a noté que les réformes devaient donner plus de vigueur aux activités de recherche, mais en accordant la priorité absolue aux questions de méthodologie, qui ne sont pas du ressort de l’Université.  S’agissant de l’École des cadres des Nations Unies, il a annoncé qu’il allait assumer la direction de celle-ci en plus de celle l’UNITAR, pour une période de transition.  Le but affiché est de permettre aux deux institutions de bénéficier du même leadership et de mettre les synergies à profit, notamment pour le développement des méthodologies et des technologies.  M. Lopes a cependant insisté sur le fait que l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche avait pour vocation de former les représentants des États Membres,  alors que l’École des cadres était dédiée à la formation des fonctionnaires de l’ONU


Débat général


Dans une brève déclaration, M. MUHAMMAD AYUB (Pakistan), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a salué les services proposés par l’UNITAR et notamment la formation de qualité que fournit l’Institut aux personnels des missions diplomatiques des États Membres.  Il a expliqué que le Groupe des 77 et de la Chine attend de l’Institut qu’il accorde sa plus grande priorité à la formation et au renforcement des capacités des pays en développement.  À cet égard, il a dit que sa délégation et celles des pays membres du Groupe des 77 et de la Chine appréciaient tout particulièrement les possibilités de formation offertes par l’Institut aux diplomates des pays en développement.  C’est pourquoi, a-t-il indiqué, nous souhaitons que le financement de l’UNITAR soit augmenté.


M. BIODUN OWOSENI (Nigeria) a souligné que sa délégation attachait une grande importance aux activités de l’UNITAR.  Il s’est félicité de la réforme entreprise par l’Institut et a estimé que les quatre priorités stratégiques de cette réforme, qui sont: le renforcement des capacités institutionnelles de formation et de recherche; le renforcement du capital humain; l’élaboration de partenariats stratégiques; et la rationalisation de la structure organisationnelle de l’Institut, permettraient à l’UNITAR de se repositionner pour améliorer son efficacité dans les années à venir.  Il a salué les larges activités de formation que dispense l’UNITAR, affirmant que les programmes de l’Institut bénéficiaient aussi bien aux preneurs de décisions africains qu’aux futurs spécialistes du maintien de la paix, en passant par les fonctionnaires des missions diplomatiques.  M. Owoseni a particulièrement insisté sur les bénéfices que tirent les diplomates des programmes de formation, que ce soit à New York, Genève, Vienne ou Nairobi.  Rappelant qu’un bureau de l’UNITAR avait été établi à Port Harcourt au Nigéria en juin 2006, il a espéré que celui-ci deviendrait un centre régional d’excellence.  Toutefois, M. Owoseni s’est inquiété du financement de l’Institut, qui demeure à des niveaux très bas en matière de contributions volontaires.  Il a argué que pour assurer un financement stable et prévisible de l’UNITAR, ses activités de base devraient être financées par le budget ordinaire des Nations Unies.  Il a rappelé que le Nigeria avait bénéficié des programmes de l’UNITAR afin de renforcer ses capacités et son expertise dans de nombreux domaines.  Il a indiqué que son pays contribuait au financement de l’Institut et a invité les autres États Membres à faire la même chose.


M. HALDUN TEKNECI (Turquie) a salué les services offerts par l’UNITAR, et a notamment félicité l’Institut pour ses programmes de formation à distance.  Le représentant s’est notamment réjoui que de nombreux étudiants aient participé à des cours dispensés par l’UNITAR dans le cadre des opérations de maintien de la paix.  Toutefois, il a rappelé que la délégation turque avait déjà exprimé certaines préoccupations concernant le contenu de certains cursus et programmes de recherche.  Il faudrait mieux réexaminer le contenu de ces enseignements, a-t-il insisté.


M. HARIYANTA SOETARTO (Indonésie) a déclaré que pour trouver des solutions aux défis du monde actuel, il fallait engager un dialogue international inclusif.  Ce dialogue, a-t-il poursuivi, n’est possible que si ceux qui y participent peuvent bénéficier d’un environnement de formation soutenue.  Il a rappelé que l’UNITAR avait permis à des ressortissants de nombreux pays d’acquérir une meilleure compréhension des problèmes mondiaux et des moyens nécessaires pour y répondre.  M. Soetarto a de plus souligné que l’Indonésie, son pays, attachait une grande importance à la formation diplomatique dispensée par l’Institut, qui permettait à tous ceux qui en bénéficient de mieux fonctionner dans le cadre multilatéral.  Toutefois, il a averti que ces bénéfices pourraient être perdus si l’Institut ne recevait pas un soutien financier adéquat.  S’inquiétant du bas niveau des contributions volontaires versées en faveur de l’UNITAR, il a souligné l’importance de fournir beaucoup plus de ressources volontaires à l’Institut tout en estimant qu’il fallait aussi examiner la possibilité de lui fournir un soutien plus stable par le biais du budget ordinaire de l’ONU.


M. JIMMY D. BLAS (Philippines) a salué le rapport du Secrétaire général et a dit que sa délégation avait pris note du statut des contributions et des réformes mises en place à l’UNITAR.  Il a assuré que les Philippines s’engageaient à coopérer pour soutenir la réalisation des objectifs visant à faire de l’Institut un centre d’excellence et une structure de formation de qualité, en suivant les priorités stratégiques suivantes: le renforcement des capacités institutionnelles pour la formation et la recherche; le renforcement du capital humain; l’élaboration de partenariats stratégiques et la rationalisation de la structure organisationnelle de l’UNITAR.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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