DEUXIÈME COMMISSION: LA CONTRIBUTION DU SECTEUR PRIVÉ À LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT EST CRUCIALE, SOULIGNENT DES DÉLÉGATIONS
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Deuxième Commission
25e séance –matin
DEUXIÈME COMMISSION: LA CONTRIBUTION DU SECTEUR PRIVÉ À LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT EST CRUCIALE, SOULIGNENT DES DÉLÉGATIONS
Le Groupe des 77 et la Chine exprime son soutien à des formules de
partenariats public-privé qui ne fragilisent pas le rôle réglementaire des États
Aucun pays, secteur d’activités ou entité ne peut à lui seul relever les défis mondiaux actuels, ont reconnu ce matin les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission). Fortes de ce constat, elles ont donc mis l’accent sur l’importante contribution que peut apporter le secteur privé aux efforts déployés par les États et les institutions internationales en vue de réaliser les objectifs fixés à la communauté internationale par les Nations Unies, tout particulièrement en ce qui concerne le développement.
Au cours du débat général tenu par la Commission, de nombreux représentants ont insisté sur la nécessité de renforcer les partenariats mondiaux, notamment dans des domaines aussi prioritaires que l’éradication de la pauvreté et la promotion du développement. Dans cette perspective, la représentante du Portugal, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a affirmé que le partage d’expériences et de bonnes pratiques dans l’enceinte des Nations Unies était indispensable pour améliorer les collaborations qu’impliquent les partenariats. À l’heure où les Nations Unies préparent la Conférence d’évaluation de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, le rôle des partenariats dans le développement ne devrait pas être négligé, a-t-elle ajouté.
De son côté, prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Pakistan a recommandé qu’il soit veillé à ce que les partenariats établis entre secteurs public et privé ne fragilisent pas le rôle réglementaire de l’État et des organes intergouvernementaux. Il a souhaité que la conduite de ces collaborations se base sur le respect du principe de l’appropriation nationale, et que les actions menées en partenariat viennent compléter les efforts nationaux de développement, notamment par l’apport de ressources techniques et financières supplémentaires.
Des délégations, dont celles de la Chine et d’Israël, ont souligné le rôle unique que joue le Pacte mondial des Nations Unies dans la promotion de ces partenariats. Ils ont rappelé qu’établi en 2000, le Pacte vise à promouvoir la responsabilité sociale des entreprises et reste la plus importante initiative de ce genre, et ont invité tout acteur du monde des affaires à s’y associer.
Dans son intervention devant la Deuxième Commission, M. Georg Kell, Directeur exécutif du Pacte mondial des Nations Unies, qui présentait le rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coopération entre l’ONU et ses partenaires, notamment le secteur privé, a constaté qu’au cours des deux dernières années, des progrès considérables avaient été enregistrés dans l’élaboration de partenariats entre le secteur privé et les Nations Unies. Toutefois, a estimé M. Kell, beaucoup reste à faire pour améliorer leur efficacité, ce qui serait notamment possible en actualisant les directives de l’Organisation en la matière et en diffusant des outils permettant d’étudier l’impact des activités menées dans le cadre de ces partenariats.
Outre celles citées ci-dessus, les délégations de la Suisse, du Qatar, de la Thaïlande et de la République dominicaine ont pris la parole lors du débat général consacré aux partenariats mondiaux.
En début de séance, la Commission avait achevé le débat ouvert hier sur l’élimination de la pauvreté et d’autres questions liées au développement. Elle a, dans ce cadre, entendu les déclarations des représentants de l’Érythrée, de la Mongolie et du Cameroun; ainsi que des interventions du représentant de l’Ordre militaire souverain de Malte et de l’Organisation internationale pour les migrations.
Les délégations de la Deuxième Commission ont également entendu ce matin la présentation de quatre projets de résolution ayant trait à la mondialisation et à l’interdépendance1; à la science et à la technique au service du développement2; à l’action préventive et à la lutte contre la corruption et le transfert d’avoirs d’origine illicite et la restitution de ces avoirs3; et à la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés4.
La Deuxième Commission poursuivra ses travaux mardi, le 13 novembre, à 10 heures.
1 (A/C.2/62/L.25)
2(A/C.2/62/L.26)
3(A/C.2/62/L.27)
4(A/C.2/62/L.24)
ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT
Mise en œuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006)
Participation des femmes au développement
Mise en valeur des ressources humaines
Suite et fin du débat général
M. TESFA ALEM SEYOUM (Érythrée) a fait observer qu’il est impossible de parler de l’élimination de la pauvreté sans souligner l’importance de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ceux-ci ayant une incidence directe sur la réduction de la pauvreté. Tout débat portant sur le développement ramène aux OMD, a-t-il souligné, avant de rappeler qu’il ne suffit pas de prévoir des objectifs mais qu’il faut assumer ses engagements pour aider à leur atteinte. Il a ainsi appelé la communauté internationale à honorer les promesses qu’elle a faites en matière de lutte contre la pauvreté, la faim et les maladies, notamment. Si les tendances actuelles persistent, d’ici 2015, nombre des pays les plus pauvres, et en particulier en Afrique subsaharienne, ne pourront réaliser les OMD, a constaté le représentant. Et aucun prétexte ne saurait expliquer l’échec des efforts déployés pour la réalisation de ces objectifs, a-t-il averti. Il a, d’autre part, fait remarquer qu’il ne s’agit pas d’une course de vitesse, mais bien d’une course d’endurance. S’intéressant plus précisément à son pays, l’Érythrée, le représentant a expliqué que des centaines de millions de dollars y ont été investis dans des infrastructures sanitaires et que l’Érythrée poursuit petit à petit la réalisation des OMD. Les OMD sont fondamentaux pour l’humanité, a-t-il insisté. Pour y parvenir, il faut relever les défis, renouveler ses engagements et faire preuve d’un véritable partenariat pour le développement, a-t-il recommandé.
Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) a fait observer qu’un consensus clair est né de l’analyse des résultats obtenus lors de la première Décennie pour l’élimination de la pauvreté: pour réduire la pauvreté, il est impératif de poursuivre des stratégies de développement larges et inclusives, notamment en matière d’accès aux services sanitaires, d’emploi, et de promotion de la femme. La réussite de cette entreprise dépend largement des gouvernements nationaux, mais également de l’assistance de la communauté internationale, a-t-elle souligné. Elle a ensuite expliqué que la Mongolie a adopté une résolution consacrant les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et a lancé des initiatives de réduction de la pauvreté à impact rapide. Ainsi, les salaires versés dans le secteur public ont été augmentés de 50%; une subvention mensuelle est accordée aux familles pour chaque enfant; un subside ponctuel est offert aux jeunes mariés, et les personnes âgées ont vu leur pension s’accroître, a-t-elle indiqué à titre d’exemple. En outre, un programme de repas gratuits pour les élèves des écoles primaires a été mis en œuvre. Mme Ochir a également expliqué qu’afin d’accroître l’accès des segments les plus vulnérables de la société aux crédits financiers, plusieurs initiatives de promotion du microcrédit ont été mises en œuvre. De plus, le projet « Urban Poverty Pilot » a été conçu pour améliorer l’assistance aux groupes marginalisés, développer les capacités des communautés locales et, partant, générer de l’emploi.
M. BERTRAND DE LOOZ KARAGEORGIADES, Ordre militaire souverain de Malte, a déclaré que l’Ordre souverain de Malte était convaincu qu’il est important d’accorder l’attention qu’elles méritent aux différentes facettes du développement et estimé que la pauvreté était la négation du développement. M. De Looz Karageorgiades a rappelé que la lutte contre la pauvreté était au cœur des activités que mène l’Ordre de Malte depuis 900 ans. Il a souligné que l’Ordre de Malte, qui est neutre, impartial et apolitique par vocation, était avant tout une structure professionnelle d’aide humanitaire internationale et décentralisée. Le représentant a précisé que les 12 500 membres de l’Ordre militaire souverain de Malte, qui sont tous bénévoles, ainsi que ses 80 000 volontaires permanents; son personnel médical qualifié, constitué de 11 000 médecins, infirmiers, aides soignants, secouristes et ambulanciers, formaient un réseau d’action exceptionnel. Le representant a aussi noté que les programmes d’assistance médicale, hospitalière et humanitaire de l’Ordre de Malte étaient mis en œuvre dans 120 pays du monde. Il a déclaré que la notion de partenariat n’était pas nouvelle pour l’Ordre de Malte et que l’attention qu’accordent à chaque individu, personne pauvre, ou malade, ceux qui travaillent pour l’Ordre de Malte tient compte du respect de la dignité de ces êtres humains à qui une main secourable est tendue. Le representant a d’autre part indiqué que « Malteser International », l’agence internationale de secours humanitaire de l’Ordre militaire souverain de Malte, mettait concrètement en œuvre la mission moderne de l’Ordre à travers les projets pilotes conduits en Afrique, en Amérique du Sud, et en Asie, dans les domaines de l’éducation, de la santé –en particulier la lutte contre le VIH/sida et la lèpre- et du microcrédit.
M. LUCA DALL’OGLIO, Observateur permanent de l’Organisation pour les migrations internationales (OIM) auprès des Nations Unies, a souligné l’importance des envois de fonds de migrants pour réduire la pauvreté. Il a noté que bien que ces envois soient d’abord des fonds privés, ils ont néanmoins un impact considérable sur le bien-être financier de nombreuses familles et permettent à certains foyers vulnérables de ne pas tomber dans la pauvreté. Les envois de fonds, a-t-il ajouté, offrent également des opportunités de développement à des communautés entières et à des pays. Il a expliqué que l’étude la plus récente de l’OIM, faite au Tadjikistan, avait montré que les envois de fonds étaient devenus un élément structurel important de l’économie nationale. Ainsi, il a dit qu’en 2005, ces envois, effectués par des migrants tadjiks travaillant pour la plupart en Fédération de Russie, s’élevaient à 735 millions de dollars et représentaient 31% du PNB du pays. M. Dall’Oglio a précisé que 86% de ces envois étaient utilisés par les familles pour répondre à leurs besoins de base. M. Dall’Oglio a aussi affirmé que si les migrations s’effectuaient souvent en raison de la pauvreté, elles pouvaient avoir un impact important sur la réduction de la pauvreté, particulièrement au niveau des foyers. Il a de plus fait valoir que l’OIM, qui travaille sur la question en collaboration avec le PNUD, la Banque mondiale et l’UNICEF, était en train d’élaborer un manuel traitant de la manière d’intégrer les migrations dans les plans de développement nationaux.
M. ZOUA MARTIN LACDANNE (Cameroun) a estimé que la question de l’élimination de la pauvreté est fondamentale, car elle permet notamment de réaffirmer la centralité de l’être humain dans les politiques des gouvernements et dans l’action de l’ONU. La pauvreté est une source permanente de conflits et d’instabilité, a-t-il fait observer. La pauvreté est aussi une menace grave à la paix, a constaté le représentant. Dès lors, investir dans le développement, c’est investir pour la paix dans le monde, a-t-il souligné. M. Zoua Lacdanne a regretté qu’en dépit des engagements pris par les partenaires au développement, l’augmentation de l’aide publique au développement ne se soit toujours pas vérifiée dans les faits. Si nous voulons réellement mettre l’homme à l’abri des besoins et de la peur, tenons nos engagements dans la lutte contre la pauvreté dans toutes ses dimensions, a-t-il insisté. Le représentant a également fait observer que ce combat contre la pauvreté ne peut être gagné sans la participation de la femme au développement. Il a ensuite indiqué que son pays, le Cameroun, a reconnu l’importance de cette question et, partant, a fait de la promotion de la femme un chantier prioritaire de son développement. « Dans notre combat contre la pauvreté, la femme a un rôle de premier plan à jouer, faisons-lui confiance », a-t-il conclu.
VERS DES PARTENARIATS MONDIAUX
Présentation de rapport
M. GEORG KELL, Directeur exécutif du Pacte mondial des Nations Unies, a présenté le rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires concernés, en particulier le secteur privé (A/62/341). Il a noté que ce document illustrait les diverses natures et formes du partenariat entre l’ONU et le secteur privé, qui peut se manifester dans des domaines aussi variés que la lutte contre le paludisme, l’aide aux enfants dans les camps de réfugiés, ou la promotion des technologies de l’information et des communications (TIC). Il a affirmé que les ressources du secteur privé constituaient un élément important de la promotion des objectifs de l’ONU et étaient un outil complémentaire pour parvenir aux objectifs de développement. Notant le caractère volontaire de cette collaboration, il a estimé que ces activités n’entraient pas en concurrence avec les activités publiques des gouvernements. M. Kell a affirmé que, si au cours des deux dernières années, des progrès avaient été enregistrés dans l’élaboration de partenariats, beaucoup reste cependant à faire pour améliorer leur efficacité et leur obligation redditionnelle. Il a notamment dit qu’il fallait actualiser les directives des Nations Unies en la matière et diffuser les outils permettant d’étudier l’impact des activités menées afin de consolider les partenariats. Enfin, il a rappelé que le Bureau du Pacte mondial avait apporté son soutien à de nombreuses initiatives, notamment par la formation et le partage des meilleures pratiques.
Il a aussi affirmé que le Bureau devait voir son mandat renforcé. Il a estimé que le soutien de l'Assemblée générale était indispensable à la poursuite de la collaboration entre l’ONU et le secteur privé, notamment pour en en élargir le champ d’activités.
Débat général
M. ASAD MAJEED KHAN (Pakistan), qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a affirmé qu’il fallait identifier les moyens de renforcer la place du développement au sein du système de l’ONU et améliorer l’efficacité des activités opérationnelles, notamment par le biais de partenariats avec les acteurs pertinents, particulièrement le secteur privé. Il a souligné que des partenariats efficaces entre l’ONU et le secteur privé pouvaient contribuer de manière significative aux efforts destinés à la réalisation des objectifs de développement agrées au niveau international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement. Rappelant que les défis du développement étaient trop importants pour que les pays en développement les relèvent seuls, il a indiqué qu’un partenariat renforcé entre ces États et les pays développés était essentiel pour traiter de ces questions. Il a précisé que ces partenariats devaient être basés sur le principe de l’appropriation nationale et devaient venir compléter les efforts nationaux de développement. De plus, il a estimé que les partenariats devaient favoriser le transfert de ressources supplémentaires, à la fois techniques et financières. M. Majeed Khan a insisté sur l’importance d’échanger, au sein du système de l’ONU, les meilleures pratiques et les enseignements tirés relatifs à l’élaboration de partenariats avec le secteur privé. Il a argué que cet exercice permettrait de mettre en lumière les activités et contributions des partenariats, et que sa conduite était nécessaire pour formuler des directives concernant l’engagement des Nations Unies avec le secteur privé. M. Khan a par ailleurs déclaré qu’il fallait désigner des objectifs quantifiables et mesurables afin d’évaluer la qualité de la mise en œuvre des programmes relatifs aux objectifs internationaux de développement. Il a aussi souhaité que les nouvelles initiatives visant à réaliser ces objectifs, et les partenariats en particulier, ne fragilisent pas le rôle réglementaire de l’État et des organes intergouvernementaux. Le représentant a enfin estimé que les partenariats devaient être gouvernés par les principes de la Charte des Nations Unies et devaient être plus transparents dans la conduite de leur travail sans pour autant se doter de structures rigides.
Mme VANESSA GOMES (Portugal), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), a reconnu qu’ainsi que le souligne le rapport du Secrétaire général, les problèmes les plus urgents qui se posent au monde sont trop complexes pour n’être affrontés que par un seul secteur. Elle a estimé qu’il est aujourd’hui crucial que l’Assemblée générale discute des partenariats publics-privés pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Les Nations Unies, avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce, ont un rôle fondamental à jouer à cet égard, a estimé Mme Gomes. « Il importe que ces partenariats mettent l’accent sur des priorités stratégiques, comme l’éradication de la pauvreté », a-t-elle souligné. Et pour améliorer les partenariats, il faut promouvoir le partage d’expériences et de bonnes pratiques dans l’enceinte des Nations Unies, a-t-elle ajouté. La porte-parole de la présidence de l’UE a fait observer qu’à l’heure où les Nations Unies préparent la Conférence d’évaluation de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, le rôle de ces partenariats ne devrait pas être négligé. Elle a, à cet égard, rappelé que 250 partenariats ont été lancés depuis la tenue du Sommet sur le développement durable. Mme Gomes s’est ensuite réjouie de la poursuite du débat sur la responsabilité, l’éthique et la transparence des entreprises, et a rappelé que les gouvernements ont, au niveau national, un rôle crucial à jouer pour promouvoir ces valeurs. Au niveau international, elle a salué, entre autres mesures, le Pacte mondial lancé en 2000, qui a permis d’étendre la coopération des Nations Unies avec les entreprises. De grands progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre des dix principes du Pacte, a-t-elle souligné. Le Pacte mondial offre également une plateforme d’échanges des enseignements tirés et des bonnes pratiques. Et le succès du récent Sommet des leaders du Pacte mondial atteste de la pertinence de cette initiative et de sa valeur ajoutée pour le système international, a fait observer Mme Gomes.
M. THOMAS GASS (Suisse) a estimé que les partenariats globaux constituent une méthode très efficace de faire progresser la réalisation des buts fixés par les Nations Unies, et celle des engagements pris par la communauté internationale. La complexité et l’urgence des problèmes actuels appellent des approches inclusives, associant simultanément toutes les parties prenantes, a-t-il souligné. Il s’est dit d’avis qu’il importe, dans le but de renforcer le rôle, l’efficacité et le caractère redevable des partenariats, de renforcer les agents de liaison du secteur privé et d’intensifier la diffusion des enseignements tirés. Il a également dit que sa délégation partageait l’analyse du Secrétaire général sur le besoin de renforcer le Pacte mondial des Nations Unies. M. Gass s’est, à cet égard, réjoui de la tenue du deuxième Sommet du Pacte mondial, cette année en Suisse. Le Sommet a mis les chefs d’entreprise en situation de dialogue et d’apprentissage sur de nombreuses priorités du Pacte, a-t-il expliqué. Diverses initiatives très porteuses ont été lancées à cette occasion, comme la plateforme des dirigeants d’entreprise sur les changements climatiques ou les principes d’éducation à la gestion responsable. Ceci illustre bien les opportunités uniques que le Pacte global a pour mobiliser les dirigeants dans tous les domaines, a-t-il précisé. M. Gass a également fait observer que le Sommet a jeté une lumière crue sur l’un des problèmes pressants du Pacte: le besoin d’un financement suffisant et régulier. Pour éviter toutefois qu’un financement garanti n’érode la souplesse et le caractère volontaire de cette organisation, il a dit que la Suisse soutenait la proposition du Secrétaire général de prendre des mesures pour améliorer le mandat et la structure du Pacte.
Mme BAI YONGJIE (Chine) a estimé que la plupart des difficultés mondiales étaient trop complexes et interdépendantes pour être traitées par un seul pays ou un seul secteur d’activités. Notant que la communauté internationale s’accordait sur l’importance des partenariats mondiaux, elle a déclaré que le secteur privé, une des forces les plus dynamiques du processus de mondialisation, pouvait jouer un rôle complémentaire important dans le domaine du développement. Elle a souligné que puisque les objectifs du secteur privé étaient différents de ceux de l’ONU, il fallait engager ce secteur à promouvoir les principes de l’Organisation, surtout en matière de développement. Elle a aussi souhaité que les partenariats soient souples et bien gérés à la fois, et qu’ils évoluent graduellement par la pratique. La représentante de la Chine a estimé que la participation du secteur privé aux activités et réunions de l’ONU doit faire l’objet d’un dialogue avec les États Membres et se faire selon les règles et réglementation des Nations Unies. Elle a émis l’espoir que la révision des directives relatives à la coopération entre l’Organisation et la communauté des affaires prendrait en compte les opinions des États Membres. Mme Bai Yongjie a affirmé que l’ONU devait jouer un rôle de premier plan. En raison de la diversité des partenariats, elle a argué que l’ONU devait davantage en étudier la nature et les objectifs; leur donner un suivi adéquat; et jouer un rôle plus important dans leur coordination. En outre, elle s’est félicitée des réalisations du Pacte mondial et a encouragé les entreprises à participer à cette initiative volontaire. Elle a dit que la Chine était favorable aux efforts déployés par le Bureau du Pacte mondial pour améliorer sa coopération avec les départements des Nations Unies pertinents tout en maintenant son statut unique et ses méthodes de travail.
M. MOHAMAD AL-HABABI (Qatar) a estimé que la réalisation des partenariats mondiaux entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile s’avère nécessaire pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). « Notre objectif est d’assurer la création d’un monde sûr et stable, de façon coordonnée; et d’assurer l’éradication de la faim et de la pauvreté », a-t-il souligné, avant d’appeler les membres de la communauté internationale à œuvrer en commun dans ce but. Il a souligné que les partenariats sont nécessaires pour l’éradication de la pauvreté, la lutte contre la discrimination, et la promotion de la bonne gouvernance. Il a également plaidé en faveur d’une assistance au développement qui ne soit assortie d’aucune condition, et a dit que le Qatar était favorable à l’élimination de la dette des pays les plus pauvres. Le représentant a ensuite fait observer qu’il fallait tout faire pour que les futures générations soient fières des résultats obtenus aujourd’hui en matière de développement et de réduction de la pauvreté grâce aux partenariats pour la réalisation des OMD.
M. ARTHIT PRASARTKUL (Thaïlande) a souligné que la coopération et l’assistance entre gouvernements ou de la part du système des Nations Unies ne sont pas suffisantes. Le soutien potentiel, la participation et l’engagement d’autres parties prenantes, comme les organisations non gouvernementales, la société civile et les entités privées, sont vitaux, a-t-il fait observer. Il a rappelé que la coopération Sud-Sud s’est intensifiée, permettant ainsi que les enseignements tirés par des pays qui sont devenus prospères soient partagés avec d’autres pays en développement. La coopération Nord-Sud reste vitale et permet un dialogue amical, tout comme des relations constructives, a-t-il cependant tenu à rappeler. En outre, l’intégration régionale a ouvert de nouvelles voies pour la coopération, a-t-il poursuivi, avant de souligner que la région Asie-Pacifique ne compte pas moins de six groupes régionaux ou sous-régionaux. M. Prasartkul a ensuite fait remarquer qu’outre ces formes traditionnelles de coopération, les partenariats avec le secteur privé et la société civile revêtent également une importance de plus en plus cruciale. Le pouvoir du secteur privé est capable d’influencer directement les personnes, a-t-il souligné, et une meilleure exploitation de ce pouvoir à travers des programmes de coopération aura des bénéfices clairs. Il a également fait remarquer que si la responsabilité sociale des entreprises ne peut pas être forcée, elle peut toutefois être encouragée. Le représentant s’est, à cet égard, félicité du travail effectué par le Pacte mondial.
M. MOSHE SERMONETA (Israël) s’est félicité de voir que, depuis les années 90, les partenariats novateurs établis avec la communauté des affaires et la société civile étaient devenus plus courants aux Nations Unies. Il a estimé que l’implication du secteur privé et d’autres acteurs aux travaux s’était avéré un moyen efficace de promouvoir les objectifs des Nations Unies, notamment ceux relatifs au développement. Il a insisté sur la nécessité pour l’Organisation d’apprendre le langage du secteur privé. Il a noté que les activités de ce secteur se basaient souvent sur l’utilisation d’un personnel adéquat et d’une bonne gestion fiscale, « principes qui ne sont pas toujours mis en œuvre avec suffisamment de vigueur aux Nations Unies » selon le représentant. Il a dit que selon sa délégation, les Nations Unies manquaient des qualifications, de la formation et du savoir-faire nécessaires pour « incorporer le langage » du secteur privé. M. Sermoneta a regretté que de nombreuses entités des Nations Unies n’aient pas encore offert de formation sur la question des partenariats à leur personnel. Il a salué le rôle du Pacte mondial des Nations Unies, qui aux yeux de sa délégation, est « la plus grande initiative globale de responsabilité sociale des entreprises ». Il a indiqué que les affaires, le commerce et l’investissement étaient des piliers essentiels du développement; mais que dans beaucoup de secteurs, ces activités étaient minées par des pratiques d’exploitation, de corruption et par des barrières posées à l’innovation. Il a souhaité que davantage d’entreprises participent au Pacte mondial et que les partenariats se penchent sur la réalisation de tous les OMD. Le représentant a par ailleurs souligné le rôle de la société civile, qui peut faciliter les partenariats, tout en rappelant l’importance de l’appropriation locale des projets. Moshe Sermoneta a enfin fait remarquer que son pays, Israël, avait accueill, en juin dernier, la première réunion d’experts sur le partenariat public-privé, qui a rassemblé plus de 300 participants des pays de la Commission économique européenne des Nations Unies, et qui a traité du renforcement des capacités que pourraient permettre ces partenariats.
M. FRANCIS LORENZO (République dominicaine) a fait observer que le huitième objectif du Millénaire pour le développement (OMD), à savoir « mettre en place un partenariat mondial pour le développement », reconnaît implicitement que les actions et interactions de tous les pays et toutes les parties sont nécessaires. Les alliances entre les secteurs privé et public ainsi qu’entre différentes parties prenantes sont essentielles pour la réalisation des objectifs de développement, a-t-il souligné. M. Lorenzo a ainsi fait observer que le potentiel des contributions du secteur privé pour l’augmentation de la productivité, la création d’emplois, et l’amélioration de la gouvernance d’entreprise, est énorme. S’intéressant plus particulièrement à la situation de son pays, il a expliqué qu’un accent particulier y est mis sur le rôle positif joué par les entreprises dans la promotion du développement, ainsi que sur l’importance de nouer des partenariats public-privé. En outre, la République dominicaine reconnaît l’importance de l’adhésion aux engagements internationaux consacrés par les dix principes du Pacte mondial. M. Lorenzo s’est en outre réjoui que son pays soit, à l’instar de Madagascar, un pays pilote du travail mené par l’Alliance des Nations Unies entre secteur public et secteur privé pour le développement rural et par la Fondation de l'Alliance entre secteur public et secteur privé. Pousser plus loin la coopération entre les Nations Unies et le secteur privé dans le but d’accroître l’efficacité et la responsabilité requiert le soutien de l’Assemblée générale, a-t-il conclu.
VERS DES PARTENARIATS MONDIAUX
Rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires concernés, en particulier le secteur privé (A/62/341)
Ce rapport souligne que la coopération stratégique que l’ONU a établie avec le secteur privé et d’autres parties concernées s’est avérée être un bon moyen de favoriser la réalisation des objectifs de l’Organisation, particulièrement en matière de développement. Il rappelle que si les partenariats avec les milieux d’affaires ont pu se développer, c’est que l’on a compris que, bien que les buts de l’Organisation soient d’une tout autre nature que ceux du secteur privé, il n’en reste pas moins que certains objectifs sont partagés.
Le document rappelle qu’au cours des deux dernières années, d’importantes mesures ont été prises pour donner effet à cet aspect de la réforme des Nations Unies, tant par chacun des organismes, fonds et programmes concernés qu’au niveau du système. Les relations avec le secteur privé et les autres parties concernées étant de nature intensive et appelées à se multiplier, le Secrétaire général note toutefois dans ce rapport que beaucoup reste encore à faire pour les consolider, notamment pour ce qui est de la formation, du renforcement des capacités institutionnelles des bureaux de pays, de la définition du champ d’action stratégique et de la prise en main au niveau local, de la mise en commun des pratiques optimales, de l’amélioration des processus de sélection des partenaires, et de la rationalisation des directives et de l’étude de l’impact de ces activités.
Dans ses conclusions, le Secrétaire général souligne qu’aujourd’hui, la coopération sans précédent qui a cours entre l’ONU et le secteur privé est motivée par la constatation que nombre des problèmes pressants qui se posent à l’échelle de la planète sont trop complexes pour être résolus par un seul secteur de la société. Il indique que les relations entre l’ONU et les milieux d’affaires sont un moyen complémentaire de favoriser la réalisation des objectifs de l’ONU. Afin de tirer le meilleur parti de cette coopération qui s’intensifie rapidement, le Secrétaire général note qu’il faut continuer de prendre des mesures appropriées, tant au sein de chaque organisme, fonds et programme, que dans l’ensemble du système.
Le Secrétaire général met particulièrement l’accent sur le Bureau du Pacte mondial qui, en collaboration avec de nombreux organismes des Nations Unies – parmi lesquels le Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (FNUPI) et l’École des cadres du système des Nations Unies – joue un rôle moteur en ce domaine. Chargé de diffuser les valeurs de l’ONU auprès des milieux d’affaires mondiaux et de favoriser la mise en place d’une structure de gestion des partenariats public-privé, le Bureau a démontré qu’il était le mieux placé et le plus compétent pour prendre la tête de l’action menée en vue d’établir des relations plus stratégiques et plus opérantes avec le secteur privé, estime-t-il.
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