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AG/EF/3195

LES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION DRESSENT UN BILAN MITIGÉ DE LA PREMIÈRE DÉCENNIE DES NATIONS UNIES POUR L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ

06/11/2007
Assemblée généraleAG/EF/3195
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

23e et 24e séances

Matin et après-midi                                        


LES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION DRESSENT UN BILAN MITIGÉ DE LA PREMIÈRE DÉCENNIE DES NATIONS UNIES POUR L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ


La femme a un rôle crucial à jouer dans la promotion du développement socioéconomique et la lutte contre la pauvreté, soulignent-elles unanimement


Les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont rappelé l’urgence d’éradiquer la pauvreté à l’heure où plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim alors que le monde dispose d’une capacité de production de richesses et de nourriture sans précédent.  Le bilan de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006) est mitigé, ont-elles fait observer.


Les intervenants au débat organisé sur le point de l’ordre du jour de la Commission dédié à l’élimination de la pauvreté, à la participation des femmes au développement et à la mise en valeur des ressources humaines, ont été unanimes à déplorer la lenteur et la disparité des progrès réalisés pendant cette Décennie.  Ainsi, la délégation de l’Indonésie a rappelé qu’en dépit du déclin général de la pauvreté dans le monde, les pays en développement comptent encore 1,3 milliard de pauvres.  Le représentant du Pakistan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a fait observer que la moitié des habitants du monde, soit presque 3 milliards de personnes, vivent avec moins de deux dollars par jour.  Les personnes qui ont pu sortir de l’extrême pauvreté –vivre avec moins d’un dollar par jour-, n’ont fait que grossir les rangs du groupe de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour, a-t-il précisé.  Citant des estimations de la Banque mondiale, la délégation du Bangladesh a pour sa part averti qu’en 2015, 800 millions de personnes vivront avec moins d’un dollar par jour.


Dans ce contexte, les délégations ont relevé l’urgence d’agir.  Il est évident que sans un financement adéquat et prévisible de la part de la communauté internationale, l’objectif de réduire de moitié, d’ici à 2015, le nombre de personnes dans la pauvreté ne sera pas atteint, ont-elles souligné.  Elles ont réitéré qu’il est extrêmement important que les pays respectent les engagements auxquels ils ont souscrit, notamment en matière d’aide publique au développement.  En outre, les partenaires au développement devraient veiller à assurer aux pays pauvres la mise en place d’un système commercial multilatéral qui soit plus équitable, ainsi qu’un meilleur transfert des connaissances et des technologies, et l’établissement d’un système financier international non discriminatoire, ont recommandé la majorité des délégations.


Le représentant des États-Unis a pour sa part estimé qu’un environnement favorable à l’élimination de la pauvreté est d’abord un environnement qui permet aux personnes de réaliser leur plein potentiel et d’exprimer leurs talents.  La pauvreté ne pourra pas être éradiquée par le simple transfert de fonds publics des pays riches vers le secteur public des pays pauvres, a-t-il précisé, avant de plaider en faveur de la croissance du secteur privé, de la stabilité macroéconomique, de la bonne gouvernance et d’investissements accrus dans le capital humain.  Les représentants de l’Inde et du Qatar ont, quant à eux, relevé la nécessité de faire en sorte que la croissance soit génératrice d’emplois en adoptant les meilleures politiques microéconomiques et macroéconomiques. 


L’importance de la participation de la femme aux activités de développement a également été maintes fois soulignée, les délégations relevant que la promotion de la gent féminine, qui représente au moins la moitié de l’humanité, est cruciale, non seulement en tant que droit fondamental, mais également pour la réalisation des OMD et l’éradication de la pauvreté.  La représentante du Portugal, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a ainsi estimé qu’il faut mettre en place des stratégies d’élimination de la pauvreté avec une perspective sexospécifique permettant la pleine participation des femmes à tous les processus, et notamment dans les prises de décisions.


Si son bilan est mitigé, la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté n’en a pas moins engendré une dynamique qu’il est nécessaire de maintenir, a fait observer le représentant de la Tunisie.  Il a ainsi estimé, à l’instar de la délégation de la Colombie notamment, que la mise en place d’une deuxième Décennie se justifie amplement, dans la mesure où la première n’a pas encore atteint l’objectif pour lequel elle a été établie.


Avant que soit entamé ce débat, Mme Rachel Mayanja, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme; M. Nikhil Seth, Directeur de la Division de soutien et de coordination pour le Conseil économique et social (ECOSOC); et M. Sergei Zelenev, de la Division des politiques sociales et du développement du Département des affaires économiques et sociales ont présenté les rapports pertinents du Secrétaire général.


Outre celles déjà citées, les délégations suivantes ont pris la parole: Surinam (au nom de la Communauté des Caraïbes); Thaïlande; Chine; Islande; Soudan; Arménie; Bahreïn; Éthiopie; Jamahiriya arabe libyenne; Malawi; République de Corée; Pologne; Philippines; Népal; Brésil et Venezuela.


La Commission a d’autre part entendu aujourd’hui la présentation de quatre projets de résolution portant respectivement sur le développement durable et la marée noire sur les côtes libanaises1; la Stratégie internationale de prévention des catastrophes2; l’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse ou la désertification, en particulier en Afrique3; et la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables, y compris l’application du Programme solaire mondial4.


En début de séance, dans le cadre de la suite du débat portant sur les groupes de pays en situation particulière, les délégations ont réaffirmé l’importance de mettre en œuvre le Programme d’action de Bruxelles et celui d’Almaty portant respectivement sur les pays les moins avancés et les pays sans littoral en développement.  Le véritable problème qui se pose réside surtout dans l’absence de volonté d’agir, et non pas dans l’absence de solutions, a notamment fait observer sur cette question le représentant du Burkina Faso.  Outre ce dernier, les représentants de la Turquie; de la Chine; de la Mongolie; du Kazakhstan; du Malawi; de l’Éthiopie; de la Sierra Leone; du Népal; des Îles Salomon; du Chili et de la République de Corée se sont exprimés sur cette question.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux sur ce point de l’ordre du jour jeudi, le 8 novembre, à 10 heures.


1.(A/C.2/62/L.21)

2(A/C.2/62/L.20)

3(A/C.2/62/L.17)

4 (A/C.2/62/L.19)



GROUPES DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE


Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés


Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit


Suite du débat général


M. HALDUN TEKNECI (Turquie) a déclaré que son pays était pleinement engagé en faveur de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles et soutenait les efforts des pays les moins avancés (PMA).  Il a noté qu’en dépit de ces efforts et de l’assistance accrue des partenaires de développement, les PMA n’avaient pas vu les résultats escomptés en matière d’éradication de la pauvreté.  Il a estimé que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour aider les PMA à parvenir aux objectifs du Programme d’action de Bruxelles.  Il a fait valoir que son pays participait activement à la lutte contre la pauvreté et a noté que l’aide publique au développement (APD) de la Turquie était en augmentation constante ces dernières années.  Il a précisé que le pays avait fourni 750 millions de dollars en APD l’année dernière, soit 0,18% de son PNB.  De plus, il a indiqué que l’Agence de développement et de coopération internationale turque avait lancé des centaines de projets dans des pays partenaires dans toutes les régions du monde et qu’un fonds de 15 millions de dollars ciblait spécifiquement les PMA, les pays en développement sans littoral, et les petits États insulaires en développement.  Il a aussi rappelé que son pays avait accueilli la Conférence ministérielle sur le thème de la mondialisation en faveur des PMA en juillet dernier.  S’agissant de la sécurité alimentaire, le représentant a noté que son pays était un des plus importants donateurs du PAM dans ses efforts pour résoudre la crise alimentaire en Afrique.  Enfin, il a affirmé que la Turquie s’employait à mettre l’accent sur le développement de relations commerciales bilatérales avec les PMA, prenant en compte l’importance du commerce international pour ces pays.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a souligné que la mondialisation économique a profondément affecté les pays les moins avancés et les pays sans littoral en développement et, partant, il a exhorté la communauté internationale à offrir plus de soutien à ces pays.  S’il s’est réjoui que la croissance économique moyenne des PMA ait tourné autour de 7% en 2006, le représentant a toutefois fait remarquer que la position vulnérable qu’ils occupent dans le système économique mondial n’a pas fondamentalement changé.  Ainsi, il a souligné que le commerce des biens et services des PMA a compté pour seulement 0,83% et 0,46%, respectivement, du volume commercial mondial total.  M. Liu a fait observer que les trois prochaines années seront cruciales pour la réalisation du Programme d’action de Bruxelles et a appelé la communauté internationale à continuer de renforcer les partenariats de développement dans ce but.  Il a également demandé que l’accès aux marchés soit amélioré, que l’aide publique au développement soit augmentée et que le soutien financier et technique accordé aux PMA et aux autres pays vulnérables soit renforcé.  Le représentant de la Chine a ensuite indiqué quelques mesures mises en œuvre par son pays pour aider les PMA, et a notamment souligné que la Chine a élargi la couverture de son régime de franchise de droits douaniers aux produits des PMA, de 190 lignes tarifaires à 454.  Dans les trois prochaines années, la Chine va doubler son aide aux pays africains, a-t-il ajouté.  S’intéressant ensuite aux pays sans littoral en développement, il a fait observer qu’en 2006, les exportations de ces pays ont compté pour seulement 0,76% du total mondial.  Rappelant que les régions centrale et occidentale de la Chine sont pour la plupart enclavées, il a dit comprendre les inquiétudes de ces pays.  Le Gouvernement de la Chine ne ménage pas ses efforts pour renforcer la coopération avec ses voisins enclavés, a dit M. Liu.  Il a notamment ratifié l’Accord pour la facilitation du transport dans la région du Mékong et s’est engagé dans la construction de voies de transport, telles que l’autoroute Chine – Kirghizistan – Ouzbékistan, a précisé le délégué.


M. TULGA NARKHUU (Mongolie) a rappelé que les pays sans littoral faisaient face à des défis importants dans leur développement socioéconomique, en raison de leur manque d’accès à la mer, de leur isolation des marchés mondiaux, et des coûts croissants des transports de transit.  Il a indiqué que le Programme d’action d’Almaty, adopté en 2003, visait à trouver des réponses à ces obstacles et a salué la tenue de son examen à mi-parcours l’année prochaine tout en demandant que la participation à cette réunion se fasse au plus haut niveau.  M. Narkhuu a affirmé que la solution à trouver aux problèmes des pays enclavés exigeait une réponse multidimensionnelle.  Toutefois, il a noté que le développement des infrastructures de transport constituait une priorité et qu’une assistance technique et financière était nécessaire dans ce domaine.  De plus, il a estimé qu’une coopération régionale étroite en ce qui concerne les transports de transit était vitale.  S’agissant du commerce international, il a souligné l’importance de donner un meilleur accès aux marchés aux pays en développement sans littoral, mais aussi de renforcer leurs capacités productives et de conduire à bon port des négociations commerciales favorables aux pays enclavés.  M. Narkhuu a ainsi appelé la communauté internationale à accorder une attention spéciale aux besoins spécifiques de ces États dans les négociations commerciales de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Enfin, il a dit que le Président de la Mongolie souhaitait créer un « think-tank » international consacré aux pays enclavés et a appelé les autres pays en développement sans littoral et leurs partenaires de développement à soutenir cette idée.


M. YERLIK ALI (Kazakhstan) a rappelé que les pays sans littoral en développement sont obligés, de par leur manque d’accès à la mer et leur isolement des marchés internationaux, d’utiliser une large part des revenus tirés de leurs échanges pour payer les services de transport internationaux, ce qui ralentit la croissance de leurs exportations, augmente les prix des produits importés et limite les bénéfices tirés du commerce, a-t-il précisé.  Il a fait observer que le Programme d’action d’Almaty propose des mesures précises, notamment en matière d’amélioration des politiques, de renforcement des infrastructures, d’assistance technique et financière, et de suivi des actions, et que son pays attache une importance fondamentale à la mise en œuvre de ces mesures.  Il a indiqué que le Kazakhstan a accueilli la 63ème session de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique du 17 au 23 mai 2007, à l’occasion de laquelle une résolution sur la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, proposée par le Kazakhstan, la République populaire démocratique lao et la Mongolie, a été adoptée.  Cette résolution encourage les pays enclavés et les pays de transit à se préparer pour l’examen à mi-parcours du programme et à continuer de travailler sur l’élaboration d’indicateurs de mesures des progrès réalisés dans la région, a précisé le représentant.  Il s’est d’ailleurs réjoui que cette question sera examinée l’année prochaine lors de la 63ème session de l’Assemblée générale.  Enfin, il a souhaité que les commissions régionales, et notamment la Commission économique pour l'Europe et la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique, soutiennent la facilitation du commerce, l’accession à l’Organisation mondiale du commerce et la facilitation du passage des frontières pour les pays sans littoral en développement de la région d’Asie centrale et leurs produits.


M. STEVE D. MATENJE (Malawi) a rappelé que son pays était à la fois un PMA et un pays en développement sans littoral dont l’économie repose essentiellement sur l’agriculture.  Il a estimé que le Programme d’action de Bruxelles et celui d’Almaty étaient des outils importants pour répondre aux défis auxquels font face ces États.  Il a appelé la communauté internationale à faciliter la pleine mise en œuvre de ces deux Programmes d’action, ainsi que celle de la Stratégie de Cotonou, qui vise à accélérer l’application du Programme d’action de Bruxelles.  M. Matenje a fait valoir que, de son côté, le Malawi avait entrepris une série de réformes, notamment en ce qui concerne ses politiques macroéconomiques, et aussi pour favoriser la pratique de la bonne gouvernance, de l’état de droit, et le respect des droits de l’homme.  Le représentant a aussi indiqué que le Malawi avait, en 2006, lancé une Stratégie de croissance et de développement, stratégie à moyen terme à appliquer sur 5 ans qui vise à parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  De plus, il a souligné que le pays finalisait une stratégie d’assistance pour le développement, conformément à la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, afin que les partenaires de développement puissent plus facilement aligner leurs actions sur les priorités du pays.  Il s’est dit convaincu qu’avec ces mesures, et avec des ressources additionnelles de la part des partenaires de développement pour les soutenir, le Malawi était capable de parvenir aux OMD en 2015.  Par ailleurs, le représentant s’est félicité que le Mozambique et la Zambie, ainsi que la SADC, s’emploient à mettre en œuvre un projet fluvial sur la rivière Shire afin de donner un accès directe et abordable au Malawi et à d’autres pays de la région.  Il a appelé la communauté internationale à soutenir la réalisation de ce projet, qui constituerait une véritable « ligne de vie » pour son pays. 


M. GENET TESHOME (Éthiopie) a rappelé que le manque d’accès à la mer et l’isolement des marchés internationaux sont les principales causes de la pauvreté affectant les pays sans littoral en développement.  Ces conditions ont entraîné la marginalisation de ces pays du commerce international et de l’économie mondiale, a-t-il précisé.  Il a fait observer que la mise en place d’un système de transport efficace susceptible d’alléger les coûts dépend des accords de coopération signés entre les pays enclavés et leurs voisins de transit.  Or, dans de nombreux cas, les pays de transit font eux-mêmes face à un manque de ressources, ce qui les met dans une position difficile et ne leur permet pas d’offrir des infrastructures de transport adéquates, a relevé le représentant.  M. Teshome s’est, à cet égard, réjoui de ce que le Programme d’action d’Almaty pose les fondations de tels liens de coopération entre les pays de transit et les pays sans littoral en développement et a plaidé pour une renforcement de leur collaboration et l’établissement de systèmes de transport efficaces entre les deux catégories de pays.  L’Éthiopie, en tant que pays sans littoral en développement doit faire face aux désavantages résultant de sa position géographique, a-t-il poursuivi.  97% de ses exportations et importations sont transportées par mer, ce qui implique que l’Éthiopie doit se conformer à tous les principes applicables, et aux lois et normes en la matière, a dit M. Teshome.  Aussi, le gouvernement a-t-il signé des accords de transit et d’utilisation d’installations portuaires avec Djibouti et le Soudan, a-t-il expliqué.  Pour conclure, le représentant a insisté sur l’importance d’offrir un soutien aux pays dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, et plus particulièrement aux pays africains enclavés en développement.


M. SULAY-MANAH KPUKUMU (Sierra Leone) a noté que malgré la croissance économique accrue que connaissent certains PMA, nombre d’entre eux, surtout en Afrique, sont encore loin des objectifs de développement.  Reconnaissant la responsabilité première de son pays en ce qui concerne son propre développement, le représentant a indiqué que son pays faisait des efforts pour mettre en place des politiques en faveur des pauvres, visant à éradiquer la pauvreté et à promouvoir la croissance et le développement durable.  Toutefois, il a estimé que les ressources financières limitées dont dispose son pays, ainsi que la faiblesse de ses capacités humaines, institutionnelles et techniques entravaient les efforts de la Sierra Leone.  Il a rappelé que les PMA, dont la population s’élève à 760 millions de personnes, ne comptent que pour 0,7% des exportations mondiales.  M. Kpukumu a indiqué que ces pays souffrent du remboursement de leurs dettes qui dépassent de loin leurs recettes d’exportation.  Il s’est ainsi félicité des Initiatives PPTE et d’allégement de la dette multilatérale, dont son pays a bénéficié, ainsi que du programme « Tout sauf les armes » de l’Union européenne, et de l’accès des produits des PMA au marché japonais sans contingentement et en droit de franchise.  Il a cependant argué que sans un soutien adéquat de la part de la communauté internationale, la plupart des PMA ne pourraient atteindre les OMD.  Les partenaires au développement devraient accorder une annulation de la dette aux PMA; respecter les engagements qu’ils ont pris de dédier 0,15% à 0,20% de leur PNB à l’APD aux pays les moins avancés; renforcer la mise en œuvre de l’Initiative « aide pour le commerce »; et améliorer l’accès des produits des PMA aux marchés, notamment en réduisant les barrières commerciales.


M. PARSHURAM MEGHI GURUNG (Népal) a fait observer que les pays les moins avancés et les pays sans littoral en développement ont des besoins particuliers liés aux contraintes spécifiques auxquelles ils doivent faire face.  S’il s’est réjoui de l’adoption du Programme d’action de Bruxelles et de la Stratégie de Cotonou, il a toutefois souligné que beaucoup reste à faire pour assurer leur mise en œuvre.  Bien que la plupart des PMA aient adopté des politiques de développement orientées en faveur de la population, les résultats se font attendre, a-t-il poursuivi.  En effet, les PMA doivent composer avec un manque de capacités productives et une faible compétitivité sur les marchés internationaux.  Le flux d’aide publique au développement en leur faveur a diminué, le fardeau de la dette est toujours plus pesant, et les investissements étrangers directs n’ont pas augmenté, a regretté M. Gurung.  En outre, les PMA sont fortement touchés par les effets des changements climatiques, a souligné le représentant népalais.  Il a également réaffirmé que l’impasse dans laquelle sont les négociations de Doha entrave l’intégration des PMA et des pays enclavés en développement dans l’économie mondiale.  Enfin, il a relevé l’importance d’assurer une préparation efficace de l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, auquel procédera l’Assemblée générale l’année prochaine.  L’accès libre et sans entrave à la mer est un droit inhérent à tous les pays sans littoral en développement, a-t-il insisté.  Ce droit doit être respecté par tous.


Mme COLLIN D. BECK (Îles Salomon) a appelé tous les partenaires à soutenir la Stratégie de Cotonou, élaborée afin d’accélérer les progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles et d’aider les PMA à parvenir aux OMD.  Elle s’est dite en faveur de la mise en place d’un examen annuel de l’application du Programme d’action de Bruxelles.  S’agissant du commerce, elle a constaté que les PMA n’avaient pas pleinement intégré l’économie mondiale et a demandé qu’on leur accorde un accès aux marchés sans contingentement et en franchise de droits de douane.  Elle a de plus souhaité que les mesures d’allégement de la dette soient étendues à tous les PMA et a estimé que les initiatives déjà existantes manquaient de souplesse et ne donnaient pas assez d’espace politique aux pays en ce qui concerne le choix de leurs priorités nationales.  Appuyant les fonctions de Haut représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), la représentante a affirmé que le Bureau du Haut Représentant devait être financé de manière adéquate.  De plus, elle a appelé l’ONU à fournir le soutien et les ressources nécessaires à l’Unité chargée des petits États insulaires en développement (PIED) au sein du Département des affaires économiques et sociales (DESA), arguant que ces États étaient les plus vulnérables des États Membres de l’ONU.  Par ailleurs, elle a suggéré que chaque agence de l’ONU indique très exactement quelles sont les activités qu’elle mène en faveur des PMA, dans le cadre du Programme d’action de Bruxelles.  Les Îles Salomons constatent que les pays ont parfois du mal à savoir ce qui est fait et ce qui ne l’est pas en raison de la diversité des sources de contribution aux différents programmes.  Rappelant l’impact des changements climatiques sur les PMA, la représentante a espéré que la Conférence de Bali permettra de parvenir à un nouveau consensus en matière de protection de l’environnement.


M. ALFREDO LABBÉ (Chili) a réitéré l’engagement de son pays, en tant que pays de transit, en faveur du respect de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.  Rappelant que les pays sans littoral en développement devraient pouvoir bénéficier d’un meilleur accès aux marchés internationaux, il a indiqué que le Chili s’engage à mettre en œuvre des mesures de facilitation en la matière, qui seront destinées à bénéficier aux pays enclavés d’Amérique du Sud.  Le Chili, a-t-il poursuivi, examine les questions du coût des transports, des transits et des infrastructures, dans le cadre de discussions bilatérales avec ses voisins.  Ainsi, avec la Bolivie, le Chili a développé un important programme et investi dans les routes d’accès et les ports.  Avec le Paraguay, le Chili a établi une commission d’intégration qui, entre autres, s’occupe des questions de transit de produits et de biens, a précisé M. Labbé.  Il a enfin assuré que son pays compte prendre une part active aux travaux de l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, prévu durant la prochaine session de l’Assemblée générale.


Mme SEO EUNJI (République de Corée) a estimé qu’il fallait traiter de la question des résultats économiques inégaux enregistrés par les PMA, et notamment par ceux situés en Afrique subsaharienne.  Elle a aussi noté que la prévalence du VIH/sida dans ces pays continuait à entraver les efforts qu’ils déploient pour parvenir aux OMD.  Tout en affirmant que les PMA étaient les premiers responsables de leur propre développement, elle a souligné que leurs efforts devaient être soutenus par les autres gouvernements et les organisations internationales.  Notant que son pays était un nouveau donateur, la représentante a annoncé l’engagement de la République de Corée d’augmenter ses contributions à la lutte contre la pauvreté et pour la réalisation des OMD.  Elle a précisé que son gouvernement avait l’intention d’accroître son APD à un milliard de dollars d’ici 2009, et à 3,2 milliards d’ici 2015.  Mme Seo Eunji a aussi mis en avant l’importance du commerce en tant que moteur du développement et a fait valoir que son pays s’employait à aider des pays en développement à renforcer leurs capacités commerciales tout en élargissant l’accès au marché coréen pour les produits des PMA.  Enfin, elle a insisté sur le développement des ressources humaines, et particulièrement des femmes, comme élément décisif des stratégies de développement des PMA.


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a fait observer que le nouveau partenariat mondial pour le développement des systèmes de transport en transit efficaces suscité par le Programme d’action d’Almaty a, certes, permis aux pays de renforcer leur réseau d’infrastructures.  Mais les éléments de ce partenariat restent en dessous du niveau requis pour répondre aux exigences du commerce international, a estimé M. Kafando.  De ce fait, nos pays, déjà à la traîne, voient sans cesse s’accentuer leur marginalisation dans le commerce international, a-t-il précisé.  Il s’est, à cet égard, réjoui des propositions issues des réunions ministérielles thématiques de préparation à l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, notamment s’agissant de l’élaboration d’un plan type de chemin de fer régional; de l’élaboration d’accords types de concession en matière de chemin de fer et de réseaux de navigation internes; et de soutien des Commissions économiques régionales pour la mobilisation des ressources en vue de la mise en œuvre des différentes composantes du programme.  Rappelant que l’évaluation de la mise en œuvre des engagements du Consensus de Monterrey, adopté lors de Conférence internationale pour le financement du développement, se tiendra à Doha en 2008, M. Kafando s’est réjoui de ce que l’agenda international de 2008 présente de bonnes perspectives pour que la communauté internationale s’implique davantage dans l’identification et l’éradication des contraintes qui minent l’essor du commerce des pays sans littoral en développement.  Le véritable problème auquel nous faisons face réside surtout dans l’absence de volonté d’agir, et non pas dans l’absence de solutions, a-t-il fait observer.


ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT


Mise en œuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté


Participation des femmes au développement


Mise en valeur des ressources humaines


Présentation de rapports


Mme RACHEL MAYANJA, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a présenté le rapport du Secrétaire général sur la participation des femmes au développement (A/62/187).  Elle a indiqué que ce rapport était centré sur l’importance de promouvoir la parité entre les sexes afin de parvenir à la croissance économique, à l’élimination de la pauvreté et au développement durable.  Mme Mayanja a noté que les femmes et les petites filles continuent à constituer une part disproportionnée des pauvres de la planète, en raison notamment des préjugés contre les femmes, du manque d’accès à l’éducation et à l’emploi, et du manque de participation féminine dans les prises de décisions.  Elle a souligné qu’il existait un lien direct entre la participation des femmes aux prises de décisions et l’affectation des ressources aux priorités de développement et aux politiques de réduction de la pauvreté.  Mme Mayanja a aussi fait valoir que l’augmentation du nombre de femmes dans les postes à responsabilité et de prise de décisions mène à une amélioration de la gouvernance et à une réduction de la corruption.  Elle a souligné que le rapport suggérait d’intégrer les perspectives sexospécifiques dans la conception, la mise ne œuvre et le suivi de toutes les stratégies de développement et de réduction de la pauvreté.  Elle a aussi dit que le rapport recommandait de développer des outils et des méthodologies de renforcement de capacités dans les secteurs où les femmes sont peu représentées, comme le commerce, les infrastructures ou les finances. 


Par ailleurs, la Sous-Secrétaire générale a souligné l’importance de financer adéquatement les aspects sexospécifiques dans toutes les politiques et mesures à appliquer.  À cet égard, elle a souhaité que la Conférence de suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, qui doit se tenir en 2008, identifie et élabore des stratégies précises pour traiter de ces questions spécifiques et assurer que les résultats du processus de suivi soutiennent les objectifs de parité hommes/femmes et de promotion de la femme.  Elle a noté qu’à sa cinquante deuxième session, en février 2008, la Commission sur le statut de la femme examinerait la question du financement en faveur de la parité des sexes et de la promotion de la femme, et a espéré que des recommandations concrètes seraient aussi prises dans ce cadre.  Par ailleurs, Mme Mayanja a estimé que la violence à l’égard des femmes, en plus d’être une violation des droits de l’homme, constituait un grave obstacle au développement et que cette question devrait être traitée d’urgence.  Elle a indiqué que le Secrétaire général lancerait cette année une campagne, sur plusieurs années et à l’échelle du système, visant à fournir une réponse cohérente et globale à ce problème.  


Présentant le rapport du Secrétaire général sur la mise en valeur des ressources humaines (A/62/308), M. NIKHIL SETH, Directeur de la Division de soutien et de coordination pour le Conseil économique et social (ECOSOC), a commencé par rappeler que le développement des ressources humaines est crucial pour la réalisation des objectifs de développement.  C’est la qualité des ressources humaines qui détermine la croissance économique et la capacité d’un pays de tirer des bénéfices de la mondialisation, a-t-il souligné, avant de faire remarquer que la science et la technologie offrent des opportunités non négligeables pour aider les pays en développement à améliorer le renforcement qualitatif et quantitatif de leurs ressources humaines.  Nikil Seth a ainsi souligné que le rapport met en exergue le défi posé par le coût d’un environnement favorable à l’acquisition, l’utilisation et la diffusion des technologies.  En effet, la formation de scientifiques et d’ingénieurs, formés dans le but d’améliorer la capacité du pays à absorber les nouvelles technologies, prend du temps et implique un coût de départ élevé. 


Un autre défi à relever est celui de donner la priorité à l’éducation dans les domaines de la science et la technologie, tout en travaillant sur des politiques destinées à empêcher l’exode des personnels qualifiés, a fait observer le Directeur.  Toutefois, a-t-il indiqué, le rapport met en évidence le rôle crucial des technologies de l’information et des communications (TIC) dans l’accès aux connaissances et à la formation.  Ainsi, le rapport montre qu’une utilisation stratégique et innovatrice de ces technologies permettrait aux pays en développement de développer rapidement leurs ressources humaines, a-t-il souligné, arguant que l’enseignement en ligne constitue un moyen de formation peu coûteux.  Le rôle des gouvernements est crucial en la matière, a-t-il ajouté, puisque c’est de leurs politiques que dépendent la recherche et le développement, le renforcement des interactions entre les milieux universitaires et le secteur privé, et la promotion des investissements dans la technologie.  Enfin, M. Seth a mis en exergue quelques recommandations du rapport et fait observer que ce n’est qu’à travers une stratégie intégrée de promotion du savoir technologique qu’une nation pourra développer des capacités durables en matière de science, de technologie et de formation.  L’utilisation stratégique des TIC est cruciale pour pousser la formation et l’innovation technologique, a dit M. Seth.  En outre, les partenariats entre les gouvernements, les milieux universitaires et le secteur productif sont bénéfiques pour tous et offrent les meilleures chances de transformation à long terme, a-t-il souligné.


M. SERGEI ZELENEV, de la Division des politiques sociales et du développement du Département des affaires économiques et sociales, a présenté le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006) (A/62/267).  Il a rappelé que cette Décennie avait été proclamée dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’action du Sommet mondial pour le développement social, et visait à soutenir des efforts à long terme pour l’application des engagements auxquels les États Membres ont souscrit lors des sommets internationaux et des grandes conférences organisés sous l’égide des Nations Unies.  Il a indiqué que le rapport présentait les évènements majeurs qui ont eu lieu durant cette Décennie, aux niveaux national et international.  M. Zelenev a affirmé que si dans l’ensemble la pauvreté avait légèrement diminué dans certaines régions, beaucoup restait encore à faire en la matière, et que les progrès étaient lents dans certaines parties du monde.  Il a déclaré que la question de la lutte contre la pauvreté était au cœur même de l’agenda international de développement.  Il a estimé que les stratégies nationales de développement devaient être élargies et devaient adopter une démarche intégrée qui puisse traiter de la pauvreté sous tous ses aspects.  Il a dit qu’il était évident que sans le soutien de la communauté des donateurs, les pays qui font face à la pauvreté ne peuvent pas renforcer leurs capacités ou mobiliser leurs ressources nationales.  Enfin, M. Zelenev a jugé important pour la communauté internationale et les donateurs de contribuer aux efforts nationaux en alignant leur assistance sur les priorités nationales et en créant un environnement économique mondial favorable à l’emploi dans les pays en développement. 


Débat général


M. AMJAD ABBAS (Pakistan) a pris la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et a rappelé que l’éradication de la pauvreté est le plus grand défi à relever, à l’heure où plus de 800 millions de personnes ont faim dans un monde disposant d’une capacité de production de richesses et de nourriture sans précédent.  La moitié des habitants du monde, soit presque 3 milliards de personnes, vivent avec moins de deux dollars par jour; et les personnes qui ont pu sortir de la catégorie de l’extrême pauvreté, n’ont fait que grossir les rangs du groupe de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour, a-t-il souligné.  M. Abbas a, à cet égard, indiqué que, selon un rapport de la Banque mondiale, si ces tendances continuent, le total de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour devrait atteindre 800 millions en 2015.  M. Abbas a fait observer qu’en dépit des efforts réalisés dans le monde, les progrès ont été disparates et lents.  Le nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême continue d’augmenter, en particulier dans les pays les moins avancés (PMA) et en Afrique subsaharienne.  En outre, la pauvreté continue d’être un problème dans les pays à revenu intermédiaire, a-t-il ajouté. 


Le représentant du Pakistan a estimé que les résultats mitigés réalisés lors de la première Décennie des Nations Unies pour l’éradication de la pauvreté (1997-2006) permettent de mieux comprendre les obstacles systémiques rencontrés par les pays en développement.  Ainsi, il a regretté que le niveau de l’aide publique au développement, qui a pourtant été constant durant cette décennie, ait récemment baissé.  Il est évident que sans un financement adéquat et prévisible de la part de la communauté internationale, l’objectif de réduction de la pauvreté ne sera pas atteint, a-t-il insisté, avant de plaider pour un partenariat authentique et renforcé pour y arriver et assurer le développement durable.  D’autre part, il a fait observer que l’Objectif du Millénaire pour le développement visant l’éradication de la pauvreté et celui ayant trait au renforcement du rôle des femmes sont inextricablement liés.  Une augmentation de la participation des femmes au marché du travail est associée à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique, a-t-il insisté en rappelant l’importance d’assurer aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes et de leur offrir un accès égal à la formation, à l’emploi et aux ressources financières.  L’éducation des femmes fait diminuer la mortalité infantile et améliore la santé de la famille, a-t-il fait observer.  Elle améliore leurs possibilités d’emploi et, partant, contribue au bien-être de la famille et de la société en général.  Pour conclure, il a également attiré l’attention de la Commission sur le développement des ressources humaines et l’importance de la science et la technologie, arguant qu’ils sont vitaux pour la réussite de toute stratégie de développement.


Mme VIRGINIA BRAS GOMES (Portugal), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a constaté que les résultats obtenus en matière de lutte contre la pauvreté étaient mitigés.  Elle a insisté sur l’importance d’une bonne gestion environnementale et de l’usage efficace des ressources, rappelant que les pays pauvres dépendaient grandement de ces ressources et payaient le prix le plus lourd de la dégradation environnementale.  Elle a ainsi estimé que les actions de lutte contre la pauvreté devaient s’accompagner de mesures pour prévenir les changements climatiques et la perte des écosystèmes.  Elle a souligné que dans un monde interdépendant, l’élimination de la pauvreté et le développement durable étaient des questions prioritaires.  Elle a fait valoir que les activités de coopération de l’Union européenne étaient basées sur une politique cohérente, qui garantissait que les politiques de commerce, de sécurité et d’intégration de l’Union européenne contribuent aux efforts des pays en développement visant à réaliser les OMD.  S’agissant de la participation des femmes au développement, elle a souligné l’importance de renforcer l’architecture de parité entre les sexes de l’ONU, arguant que l’actuel système était fragmenté, sous-financé et incohérent.  De plus, elle a affirmé qu’il fallait mettre en place des stratégies d’élimination de la pauvreté avec une perspective sexospécifique afin de permettre la pleine participation des femmes aux prises de décisions. 


Faisant part de l’engagement de l’Union européenne de parvenir à la parité, elle a constaté que les femmes européennes faisaient encore face à des barrières et occupaient des postes généralement moins bien payés que ceux occupés par les hommes.  Selon elle, le rôle double des femmes, comme mère de famille et employée, explique souvent la représentation inégale de celles-ci dans le monde du travail.  Mme Gomes a plaidé pour que soient prises des mesures réconciliant les responsabilités familiales et professionnelles, ainsi que pour l’adoption d’arrangements de travail flexibles et pour l’accès aux services de garde d’enfants.  Par ailleurs, elle a affirmé que la parité des sexes ne pouvait être obtenue sans garantir le droit à la santé génésique des femmes et l’accès à l’information dans ce domaine.  Enfin, sur la question des ressources humaines, Mme Gomes a argué que la promotion des technologies et l’innovation technologique pouvaient aider à surmonter les barrières qui existent dans ce secteur.  Elle a indiqué que l’Union européenne avait pris des mesures spécifiques visant à offrir à tous les hommes et femmes des opportunités d’acquérir des connaissances et des savoirs et ainsi renforcer leur participation à la vie économique et sociale.  Elle a rappelé que, depuis 2000, l’Union européenne avait pour but de devenir, d’ici à 2010, une des économies du savoir les plus dynamiques au monde. 


M. TERRY H. SHAMEEM (Suriname) s’est exprimé au nom des États de la Communauté des Caraïbes – CARICOM).  Il a réaffirmé que l’éradication de la pauvreté est une précondition essentielle de la promotion d’un développement durable.  Quels que soient les progrès effectués en la matière, ils ont été lents et inégaux, a-t-il fait observer, et ont laissé plusieurs régions en marge, avec des inégalités entre États et au sein des pays.  M. Shameem a ainsi estimé qu’il était impératif de s’atteler à la résolution des questions qui ont un impact sur le développement, comme celles de la finance internationale, du commerce, de la technologie, ou des modèles d’investissement.  La lutte contre la pauvreté ne peut pas être réussie sans l’élimination de la faim, a-t-il poursuivi.  La faim cause la mort et la maladie, elle entrave le potentiel des travailleurs et bride les capacités d’apprentissage et d’éducation des enfants, a-t-il précisé.  Il a rappelé que la pauvreté est un défi qui requiert des actions de la part de tous et a appelé la communauté internationale à renouveler l’attention qu’elle doit porter à cette question.  D’autre part, il a attiré l’attention de la Commission sur les défis rencontrés par la CARICOM dans la lutte contre la pauvreté, et a notamment indiqué que la région cherche à renforcer ses économies en créant un environnement favorable au secteur privé et qui génère croissance et emplois.  Il s’agit également de renforcer les capacités régionales et nationales de mise en œuvre et de surveillance des politiques d’éradication de la pauvreté, a dit M. Shameem.  En outre, la CARICOM œuvre à améliorer les institutions de formation de la main d’œuvre, en mettant un accent particulier sur les capacités de lutte contre la pauvreté.  Le représentant du Suriname a ensuite encouragé les pays donateurs à continuer d’accorder la priorité à l’éradication de la pauvreté dans leurs programmes et leurs budgets.  Il a souhaité une mise en œuvre plus cohérente et intégrée des recommandations et engagements des Conférences et Sommets majeurs des Nations Unies.  Il a également appelé les pays développés à respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement et de respecter le versement de 0,7% de leur PNB à l’APD, comme ils s’y étaient engagés.


M. ABDUL ALIM (Bangladesh) a reconnu les initiatives lancées pour éradiquer la pauvreté et a mis l’accent sur les mesures de réformes entreprises par les pays en développement au niveau national.  Toutefois, il a affirmé que les efforts nationaux ne pouvaient réussir sans soutien mondial et a dit que son pays était préoccupé par la diminution des flux d’APD.  M. Alim a rappelé qu’alors que le monde dans son ensemble connaît une période de grande prospérité, un sixième de l’humanité vit encore dans l’extrême pauvreté et que, selon les estimations, 800 millions de personnes vivront avec moins de un dollar par jour en 2015.  Le représentant a noté que la récente croissance enregistrée dans certains PMA était fragile et dépendait des cours des produits de base.  Il a insisté sur l’importance de la création d’emplois afin de réduire la pauvreté.  Dans ce contexte, il a fait valoir que le microcrédit était un outil essentiel, qui permettait aux pauvres d’améliorer leur propre situation par leur créativité et leurs capacités.  Il a noté qu’au cours des deux dernières décennies, la microfinance s’était répandue, mais a regretté que 500 millions de pauvres dans le monde n’y aient toujours pas accès.  M. Alim a enfin appelé les États Membres à proclamer la deuxième Décennie de l’élimination de la pauvreté, afin de galvaniser encore davantage les efforts pour lutter contre ce fléau. 


Mme ADIYATWIDI ADIWOSO (Indonésie) a fait observer qu’en dépit du déclin général de la pauvreté dans le monde, les pays en développement comptent encore 1,3 milliard de pauvres.  Des progrès énormes ont été déployés, a-t-elle fait observer.  Mais ils sont inégaux.  Pour la représentante indonésienne, cette situation s’explique par l’environnement économique international qui n’a pas toujours été favorable aux pays en développement.  Alors que les pays en développement ont fait leur possible pour mobiliser des ressources intérieures, il reste encore à leur assurer un commerce plus équitable, plus d’aide publique au développement, un plus grand allègement de la dette et un système financier non discriminatoire, a-t-elle fait observer.  Mme Adiwoso a ainsi plaidé en faveur d’un partenariat mondial plus authentique et équilibré.  D’autre part, elle a dit que si les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont d’une importance cruciale, ils ne devraient toutefois pas être considérés comme une fin en soi.  La poursuite des OMD est partie intégrante des efforts pour atteindre les objectifs de développement globaux définis par les grands sommets et conférences tenus sous l’égide des Nations Unies, a-t-elle précisé.  En outre, il ne faut pas négliger le besoin de poursuivre la coopération pour le développement après 2015, a rappelé la représentante.  Dans sept ans, nous serons jugés sur nos résultats, a-t-elle averti.  Et personne n’a envie d’être perçu comme un « échec » par ses enfants, a dit Mme Adiwoso.

Mme SANSANEE SAHUSSARUNGSI (Thaïlande) a souligné que les États avaient l’obligation de s’occuper de leurs citoyens les plus vulnérables et a affirmé que la lutte contre la pauvreté exigeait la participation de toutes les parties prenantes, organisations internationales, intergouvernementales, non gouvernementales, et du secteur privé.  Malgré les efforts, a-t-elle ajouté, les chiffres actuels exigent que des actions urgentes soient lancées.  Elle a plaidé pour une approche d’ensemble et intégrée pour traiter de la pauvreté.  La représentante a estimé que la mobilisation des ressources internes ne sera pas suffisante pour promouvoir la sortie des populations défavorisées de leur état de pauvreté.  Ainsi, elle a insisté sur l’importance pour les pays développés de respecter leurs engagements, particulièrement en matière d’APD.  Elle a argué que les pays en développement devaient de leur côté adopter des politiques nationales transparentes qui encouragent les investissements publics et privés, l’emploi, et la croissance durable.  S’agissant de son propre pays, la représentante a déclaré que la proportion de pauvres en Thaïlande était passée de 44,9% de la population totale en 1988 à 9,55% en 2006.  Elle a de plus noté que son pays avait atteint l’OMD de diminuer de moitié le nombre de pauvres en 2004 et s’était désormais fixé comme but de réduire cette proportion à moins de 4% de la population totale d’ici à 2009.  Elle a rappelé que son pays avait adopté une philosophie de « l’économie suffisante » afin de promouvoir le développement durable.  Elle a expliqué que cette approche, basée sur le développement du potentiel des personnes, mettait également l’accent sur la consommation responsable, l’utilisation rationnelle des ressources, le développement des petites et moyennes entreprises et le renforcement des capacités.  Enfin, elle a déclaré que la lutte contre la pauvreté exigeait des efforts collectifs et a estimé que les leçons tirées de pays du Sud qui avaient obtenu de bons résultats devaient être partagées. 


M. LIU YUYIN (Chine) a constaté que des efforts sont déployés par les gouvernements et les organisations internationales pertinentes pour lutter contre la pauvreté.  Toutefois, il a noté que beaucoup restait à faire, notamment en Afrique subsaharienne.  Il a déclaré qu’avec la fin de la première Décennie pour l’élimination de la pauvreté, la communauté internationale devait construire sur les résultats déjà obtenus et redoubler d’efforts.  Le représentant a estimé que sans croissance économique rapide et soutenue, il n’y aurait pas de ressources pour éradiquer la pauvreté et a affirmé que le développement économique devait être la priorité des pays en développement.  Il a de plus argué qu’il fallait renforcer les capacités d’auto-développement des populations affectées par la pauvreté, en créant des opportunités en leur faveur et en les encourageant à faire appel à leur esprit d’initiative et à leur créativité.  Le représentant a aussi souhaité que des mesures soient prises pour mobiliser les entreprises, la société civile, les femmes et les jeunes en faveur de la lutte contre la pauvreté.  Par ailleurs, il a insisté sur l’importance d’une coopération internationale vigoureuse et a appelé toutes les parties à respecter les engagements pris dans le cadre des OMD et du Consensus de Monterrey.  Il a fait valoir que l’éradication de la pauvreté était une priorité pour la Chine et que toute la société chinoise était mobilisée pour participer au développement des zones affectées par la pauvreté.  Il a expliqué que les pauvres étaient encouragés à sortir de leur situation par le travail, tout en soulignant que le pays avait une approche intégrée dans la lutte contre la pauvreté qui incluait le développement des ressources humaines.  Il a dit que cette stratégie avait porté ses fruits, la population rurale vivant dans la pauvreté extrême étant passée de 250 millions en 1978 à 21 millions en 2006.  De plus, il a fait remarquer que la Chine avait atteint l’objectif de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté avant le délai fixé.  Il a aussi indiqué que la Chine contribuait à la lutte contre la pauvreté au niveau mondial par le biais de la coopération Sud-Sud, citant notamment la mise en place d’un Centre international pour la réduction de la pauvreté, à Beijing, qui est une plate-forme d’échanges et de recherche dans ce domaine. 


M. ARUNA KUMAR VUNDAVALLI (Inde) a fait observer que de nombreuses parties du monde, plus particulièrement en Afrique subsaharienne, ne semblent pas être en mesure de réaliser l’éradication de la pauvreté, premier objectif du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a également fait observer que les OMD ne sont pas une fin en eux-mêmes et que de nombreux défis existeront encore après la réalisation des OMD.  Le représentant indien a regretté que la croissance économique n’ait pas été génératrice d’emplois dans certains pays, ce qui est pourtant crucial pour l’éradication de la pauvreté.  De surcroît, la communauté internationale n’a pas respecté ses promesses en matière de financement des efforts des pays en développement.  Rappelant qu’il n’existe aucune solution miracle qui puisse satisfaire tous les pays, il a insisté sur l’importance de permettre à chaque pays de formuler et mettre en œuvre ses propres stratégies de développement en fonction de ses conditions particulières.  À cet égard, il s’est réjoui que la communauté internationale ait reconnu que certaines politiques d’ajustement structurel des institutions financières internationales s’avèrent inappropriées pour certains pays d’Afrique.  Il a ainsi plaidé pour une réforme de l’architecture financière internationale, en vue de la rendre plus flexible et de mettre vraiment l’accent sur le développement.  D’autre part, M. Kumar Vundavalli a attiré l’attention des délégations sur l’importance d’accroître la participation des femmes à la prise de décisions politiques.  Il a expliqué que l’Inde s’est engagée dans ce domaine, et, grâce à un amendement de sa Constitution, a défini un taux de participation féminine minimum de 33% dans les gouvernements locaux.  Aujourd’hui, plus d’un million de femmes participent à la prise de décision, a dit M. Kumar Vundavalli.


Se penchant sur la participation des femmes au développement, M. HJALMAR W. HANNESSON (Islande) a déclaré que la promotion de la femme était cruciale, non seulement en tant que droit humain fondamental, mais également pour la réalisation des OMD et la promotion du développement.  Il s’est dit préoccupé par la sous-représentation des femmes en ce qui concerne les prises de décisions politiques et économiques.  Il a souligné le lien fort existant entre la promotion des femmes et l’éradication de la pauvreté, et a noté que la coopération islandaise était de plus en plus axée sur la participation des femmes.  Il a mis l’accent, à cet égard, sur le rôle de l’UNIFEM, et a annoncé que l’Islande avait doublé sa contribution financière à ce Fonds.  Il a affirmé que l’éducation et la formation constituaient des moyens importants de renforcer la participation des femmes dans les prises de décisions.  Dans ce contexte, il a expliqué que l’Agence islandaise de coopération internationale centrait ses efforts sur l’alphabétisation des adultes en Afrique ainsi que sur l’éducation des filles.  De plus, il a fait observer que cette agence s’employait aussi à améliorer l’accès des femmes aux services de santé de base, et particulièrement à la santé reproductive.  Par ailleurs, il a indiqué que l’Islande accordait une attention particulière aux femmes dans les situations de conflit.  Affirmant que celles-ci jouaient un rôle central, notamment dans la période de reconstruction, il a mis en avant l’importance de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.  Enfin, il a souligné que son pays tentait d’intégrer les questions de parité dans toutes ses activités de développement, prenant en compte à la fois les besoins des femmes et des hommes afin que tous bénéficient des résultats de cette coopération.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a indiqué que les réussites que son pays a récemment connues témoignent de l’engagement de la Colombie dans la lutte contre la pauvreté.  Entre les années 2002 et 2006, la pauvreté a diminué de 45% en Colombie, s’est-elle réjouie, qualifiant ces progrès de « remarquables ».  S’agissant de l’extrême pauvreté, elle a diminué de 9,6% en moyenne.  Ces progrès, a-t-elle précisé, ont été possibles grâce à la croissance de l’économie nationale et à la mise en œuvre d’un agenda de développement ambitieux.  La représentante colombienne a ainsi expliqué que l’État accorde une grande importance à l’amélioration du taux d’enrôlement scolaire; à la promotion de l’emploi; à l’élargissement du système de sécurité sociale, et à l’amélioration de la qualité de vie urbaine.  En vue d’assurer la continuité de ces politiques, le gouvernement a élaboré un plan de développement national pour les années 2006-2010 qui place la lutte contre la pauvreté et l’inégalité au centre de ses efforts en mettant l’accent sur les besoins des plus pauvres et des plus vulnérables, a-t-elle précisé.  Mme Blum a ensuite fait observer la nécessité d’accroître le soutien aux efforts déployés par les pays à revenu intermédiaire dans la lutte contre la pauvreté.  La communauté internationale ne peut prendre le risque d’entraver la poursuite des progrès de ces pays, ce qui ruinerait leur potentiel d’être des moteurs du développement.  La représentante a ensuite exprimé son soutien à la proclamation de la deuxième Décennie pour l’élimination de la pauvreté.


M. AHMAD AL-ASMAKH (Qatar) a fait observer qu’en dépit des progrès réalisés, de gros problèmes affectant les populations ne sont toujours pas réglés, comme la faim, la pauvreté et les maladies curables.  Il a rappelé que la communauté internationale a entrepris de lutter contre la pauvreté et s’est notamment engagée à diminuer de moitié le nombre de personnes souffrant de la pauvreté dans le monde d’ici à 2015.  Les études montrent qu’il faut absolument redéfinir les politiques macroéconomiques dans les pays en développement et dans les pays développés pour générer des emplois productifs et décents, notamment pour les femmes, a-t-il souligné.  Le représentant a, en effet, fait observer que l’égalité des sexes et la participation des femmes revêtent une importance fondamentale pour l’éradication de la pauvreté et le développement durable.  La participation des femmes est cruciale pour la promotion et le soutien de la croissance économique, a-t-il insisté.  C’est pourquoi, le Qatar souhaite que tous les pays reconnaissent l’importance croissante d’intégrer la question de la parité des sexes dans les stratégies de développement.  S’intéressant plus spécialement à son pays, il a indiqué qu’au Qatar les femmes occupent des postes élevés dans le Gouvernement.  Le Gouvernement qatari a bien compris le lien entre l’éducation et l’emploi, raison pour laquelle il a investi dans l’accès à l’éducation pour les femmes, a-t-il précisé.


M. HASSAN YOUSSIF NGOR (Soudan) a souligné que les pays en développement avaient mis en place des mesures de restructuration de leurs politiques afin qu’elles soient axées sur la lutte contre la pauvreté.  Toutefois, il a estimé que ces efforts devaient être consolidés par le partenariat mondial, notamment par la fourniture adéquate d’APD.  Il a indiqué que le Soudan s’était engagé dans une nouvelle période de développement, suite à la signature d’accords de paix, et avait entamé un programme national qui couvre 17 domaines, y compris l’eau potable, l’éducation et la santé.  Il a aussi évoqué de nombreux projets ruraux et agricoles mis en place au Soudan, et qui visent à relever le secteur agricole puisque celui-ci assure l’alimentation et les revenus de la majorité de la population.  Il a affirmé qu’en plus d’assurer un stock stratégique afin de faire face à des crises alimentaires, le pays s’employait aussi à fournir une éducation à toutes les catégories de la population et des soins médicaux gratuits dans les hôpitaux gouvernementaux.  Le représentant a cependant regretté que le lourd fardeau de la dette du Soudan entrave les efforts déployés par le pays pour réduire la pauvreté.  Il a expliqué que la dette atteignait 27 milliards de dollars et que, malgré les réformes politiques et financières, adoptées depuis 2007, et qui ont abouti à l’augmentation du taux de croissance, le pays ne pouvait tirer pleinement parti de ces gains.  Il a donc appelé la communauté internationale à alléger la dette du Soudan afin que le gouvernement puisse optimiser ses efforts de lutte contre la pauvreté.  Enfin, il a demandé que les États Membres proclament une deuxième Décennie pour l’élimination de la pauvreté. 


M. WILLIAM A. HEIDT (États-Unis) a déclaré que l’éradication de la pauvreté n’est pas un objectif noble ou un idéal.  La croissance économique forte de plusieurs pays en développement a montré que la création d’un monde sans pauvreté est une vision qui peut être réalisée, a-t-il souligné.  Les données de la Banque mondiale montrent que le nombre de personnes vivant avec un dollar par jour a diminué de 250 millions depuis 1990.  Dans les pays en développement, les revenus individuels ont augmenté en moyenne de 3,9% par année depuis sept ans.  En outre, la croissance économique a contribué à faire chuter les taux de pauvreté dans toutes les régions en développement et à tous les niveaux de revenus, a-t-il précisé.  Avec une telle croissance économique, nous atteindrons les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il ajouté.  Le représentant américain a expliqué que son pays s’est engagé en faveur du développement et a notamment promis, en 2002, d’augmenter de 50% son aide publique au développement pour 2006.  En réalité, les États-Unis l’ont augmentée de plus de 100% et restent de loin le plus grand pays donateur, a-t-il précisé.  M. Heidt a également indiqué que son gouvernement a lancé une initiative appelée « Millenium Challenge Corporation » qui signe des accords de subvention avec les pays qui ont les meilleurs résultats en matière de bonne gouvernance.  Il a dit que créer un environnement favorable à l’élimination de la pauvreté implique d’enlever les barrières qui empêchent les personnes de réaliser leur plein potentiel.  Aussi, il convient de permettre aux marchés d’être plus compétitifs, de créer des emplois, de renforcer la participation des femmes à la vie socioéconomique et de lutter contre la corruption.  Le représentant américain a fait observer que la pauvreté ne pourra pas être éradiquée par la simple arrivée de fonds du secteur public des pays riches vers le secteur public des pays pauvres.  Cela n’a jamais été la clef du développement depuis ces 50 dernières années, encore moins du développement durable, a-t-il fait observer.  Au contraire, le succès est venu grâce à la croissance du secteur privé dans un contexte de stabilité macroéconomique, de bonne gouvernance, d’investissements dans le capital humain et du partenariat public-privé, a précisé M. Heidt.


Mme LILIT TOUTKHALIAN  (Arménie) a indiqué que son pays avait adopté un Plan stratégique de réduction de la pauvreté en 2003, qui intègre la réalisation des OMD.  Elle s’est dite convaincue que l’Arménie pouvait parvenir à l’objectif de réduire la proportion de gens vivant dans la pauvreté à 4,6% d’ici 2015, comme elle s’en est fixée l’objectif.  Elle a fait valoir qu’au cours des deux dernières années la pauvreté extrême avait été réduite de 2% dans le pays et la pauvreté de 5%.  Elle a affirmé que la réduction de la mortalité infantile et maternelle était une priorité pour son pays ainsi que l’amélioration de la santé publique.  Elle a précisé que pour atteindre ces objectifs, les enfants étaient vaccinés gratuitement et que les visites médicales des femmes étaient subventionnées.  La représentante a toutefois indiqué qu’il existait des disparités de développement entre la capitale de l’Arménie et les autres régions.  Notant l’importance du développement rural pour son gouvernement, elle a affirmé qu’une attention particulière était accordée à la question de l’accès paritaire au financement ainsi qu’à la construction d’infrastructures, hôpitaux et écoles dans les zones défavorisées.  Elle a argué que, par le biais des organisations internationales, de la coopération bilatérale, et du soutien de la diaspora arménienne, ces actions avaient engendré un succès même s’il était encore modeste.  Enfin, elle a dit qu’elle était convaincue que les efforts fournis par son gouvernement encourageraient les donateurs internationaux, dont le PNUD, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres à assister davantage l’Arménie dans ses efforts d’éradication de la pauvreté. 


Mme NOOR BADER ALHAYKI (Bahreïn) a souligné que son pays était engagé envers la réduction de la pauvreté, notamment par le renforcement des capacités des populations, et des femmes particulièrement.  Elle a fait remarquer que le Bahreïn était en bonne voie pour parvenir aux OMD.  Elle a précisé que le pays avait lancé un « Projet de réforme de l’éducation nationale à tous les niveaux », qui vise à améliorer les qualifications et compétences de la main d’œuvre du pays et à soutenir l’économie.  S’agissant de la participation des femmes à la vie économique et sociale, elle a insisté sur l’importance d’intégrer les questions sexospécifiques dans tous les aspects des programmes gouvernementaux et privés afin de renforcer les capacités féminines.  De plus, elle a estimé que les femmes devaient recevoir un appui supplémentaire en matière de bourses et de prêts pour se lancer dans des activités génératrices de revenus.  Sur la question du développement des ressources humaines, Mme Alhayki a noté que le Bahreïn avait créé un Fonds du travail pour renforcer l’économie nationale, développer le secteur privé, et augmenter la productivité des travailleurs bahreïnis.  De plus, elle a fait valoir que 30 000 emplois doivent être crées dans le cadre d’une nouvelle stratégie industrielle qui doit être mise en œuvre d’ici à 2015.  


M. GENET TESHOME (Éthiopie) a expliqué que dans son pays, les femmes, comme c’est souvent le cas dans les pays en développement, sont victimes de violence et de discrimination et souffrent plus de la pauvreté que les hommes.  Aussi, le Gouvernement applique-t-il plusieurs politiques et stratégies pour améliorer leur situation économique, sociale et politique, a-t-il précisé.  Un Ministère de la femme a ainsi été créé pour appuyer ces stratégies; l’élection de femmes au parlement a été promue; et les organisations de défense des droits des femmes ont été soutenues.  M. Teshome s’est, à cet égard, félicité que la participation des femmes aux travaux du Parlement fédéral éthiopien se monte aujourd’hui à près de 25%.  En outre, la participation des femmes à l’école primaire a passé de 37,4% en 1996 à 83,9% en 2006 et le nombre d’étudiantes dans les écoles techniques a atteint 51,1% des effectifs en 2005.  Le représentant éthiopien a également expliqué que le code pénal a été révisé, dans le but d’éliminer la discrimination à l’égard des femmes.  Ainsi, les coupables de viol et d’enlèvement encourent des peines de 10 à 25 années de prison.  Le trafic de femmes est également assorti de 5 à 25 années de prison.  Tout en se réjouissant de ces avancées, M. Teshome a fait observer que l’insuffisance de capacités et de ressources entrave ces efforts et a demandé à la communauté internationale d’apporter son concours technique et financier à l’Éthiopie sur cette question.


M. ABDALLA SHABBAN (Jamahiriya arabe libyenne) a affirmé que si la lutte contre la pauvreté constituait une priorité pour de nombreux pays et au niveau international, la mise en œuvre des décisions des conférences et sommets internationaux n’avaient pas donné les résultats escomptés et des disparités considérables persistaient dans le monde entre riches et pauvres.  Il a jugé inquiétant que les pays africains soient parmi ceux ou la pauvreté se répand le plus, en dépit des efforts nationaux de lutte contre ce phénomène.  Il a estimé que les Nations Unies devaient avoir un rôle décisif pour encourager les organisations pertinentes à soutenir les plans et programmes de réduction de la pauvreté.  Par ailleurs, il a regretté la baisse de l’APD en 2006 et a constaté que de nombreux pays développés n’avaient pas respecté leurs engagements en matière d’APD.  Le représentant a souligné l’importance d’encourager le microcrédit afin de permettre aux pauvres d’augmenter leurs revenus, particulièrement dans le secteur de l’agriculture.  Pour lutter contre la pauvreté, il a également insisté sur la nécessité de conjuguer les efforts internationaux de lutte contre le VIH/sida, cette pandémie affectant la productivité et touchant la main d’œuvre, surtout en Afrique.  Le représentant a aussi dit que la communauté internationale devait alléger les impacts des catastrophes naturelles qui touchent les pays en développement et les PMA, qui n’ont pas les moyens de faire face à ces désastres.  Enfin, il a fait part des efforts de son pays pour lutter contre la pauvreté à l’échelle internationale, indiquant notamment que les entreprises libyennes étaient encouragées à investir dans d’autres pays africains afin d’y soutenir la croissance et d’y générer des emplois. 


Mme ROSELYN MAKHUMULA (Malawi) a rappelé les nombreux obstacles auxquels faisaient face les PMA, tels que la faiblesse de leur économie et leur manque de capacités, et a estimé que le soutien international nécessaire pour surmonter ces défis n’était pas adéquat.  Elle a toutefois espéré que le partenariat souscrit dans le cadre des OMD permettrait au Malawi de réduire la pauvreté et de parvenir au développement.  Elle a indiqué que son pays avait, en 2006, lancé une stratégie de développement et de croissance à moyen terme visant à réaliser les OMD et à lutter contre la pauvreté.  Dans ce cadre, a-t-elle expliqué, le Malawi a mis en place des politiques macroéconomiques saines, visant notamment la lutte contre la corruption, la réforme des secteurs privé et public et la promotion de l’état de droit et des droits de l’homme.  Mme Makhumula a indiqué que son pays avait identifié six « priorités des priorités »: à savoir, le développement agricole et la sécurité alimentaire; l’irrigation et l’eau; le développement des transports et des infrastructures de communication; l’énergie; le développement rural intégré; et la gestion et la prévention du VIH/sida.  Toutefois, elle a déploré que les efforts déployés par le Malawi soient entravés par le manque de ressources et par des facteurs externes.  Soulignant ensuite le lien entre la promotion des femmes et le développement, Mme Makhumula a noté que le gouvernement de son pays s’employait à renforcer les mécanismes de crédit qui permettent aux femmes d’améliorer leurs activités agricoles.  En effet, a-t-elle fait remarquer, la majorité des femmes malawites vivent en zones rurales et sont responsables de la conduite de 70% des travaux agricoles.  Elle a estimé que l’éducation restait la clef de la promotion sociale de la femme et a déclaré que son pays continuait à mettre en place des programmes visant à assurer un accès égal à tous les niveaux d’éducation aux filles et aux garçons.


Mme SEO EUNJI (République de Corée) a dit que la République de Corée est d’avis que la persistance de la pauvreté s’explique par le manque de création d’emplois, l’accès inégal aux bénéfices du développement et aux ressources financières, et le manque de bonne gouvernance.  Elle a souligné que des efforts doivent être faits pour augmenter le volume de l’aide publique au développement (APD).  À cet égard, elle a indiqué que son pays va doubler son APD d’ici à 2009, jusqu’à la tripler, de sorte à atteindre 3,2 milliards en 2015.  En outre, la République de Corée s’est jointe à l’initiative de taxe de solidarité sur les billets d’avion.  Mme Seo Eunji a également souhaité qu’une plus grande attention soit accordée à l’Afrique et plus particulièrement à sa partie subsaharienne et annoncé que son pays s’engage à tripler son APD pour l’Afrique d’ici à 2008.  Elle a d’autre part indiqué que la République de Corée souhaite accroître les opportunités de partage de son expérience avec les pays en développement en proposant des méthodes de relèvement à court terme de la pauvreté et du sous-développement.  La pauvreté n’est plus une question nationale, mais un problème international qui appelle une attention spéciale de la part de la communauté internationale, a-t-elle fait observer, avant de plaider en faveur d’un engagement accru de la communauté internationale dans les efforts d’éradication de la pauvreté et la faim.


M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a estimé que compte tenu de la nature multidimensionnelle de ses causes et effets, la problématique de la pauvreté doit être replacée dans son contexte global et bénéficier d’une approche intégrée.  La pauvreté n’est pas une fatalité, a-t-il souligné.  Elle est le produit d’un contexte mondial caractérisé par un développement économique à multiples et inégales vitesses.  M. Mansour a fait observer qu’elle reste le plus grand défi è relever dans l’Agenda international et a rappelé que pour de nombreux pays, en particulier africains, aucune stratégie de développement permettant d’atteindre la trajectoire de croissance nécessaire n’est possible sans un appui international significatif et prévisible.  Il a ainsi souhaité que le consensus collectif en matière d’élimination de la pauvreté soit traduit concrètement dans le cadre d’un véritable partenariat mondial au service du développement.  M. Mansour a ensuite fait observer qu’en dépit de son bilan mitigé, la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté a engendré une dynamique qu’il est nécessaire de maintenir.  Ainsi, il a déclaré que sa délégation estime que la mise en place d’une deuxième Décennie se justifie amplement, dans la mesure où la première n’a pas encore atteint l’objectif pour lequel elle a été établie.


Mme AGNIESZKA KARPINSKA (Pologne) a appuyé la déclaration de l’Union européenne mais a indiqué que pour sa délégation, toute référence faite aux droits à la procréation de la femme ne constituait pas un encouragement à la promotion de l’avortement en tant que moyen de promouvoir le statut de la femme.  Mme Karpinska a cependant souligné que la Pologne était pleinement engagée à réaliser rapidement l’agenda de développement en faveur des femmes.  


Mme ERLINDA M. CAPONES (Philippines) a expliqué qu’en vertu des Objectifs du Millénaire pour le développement, son pays doit diminuer la pauvreté et la faim qui affectent des Philippins pour les faire passer de 45,3% de la population en 1991, à 22,7% d’ici à 2015.  En 2003, 13,8% de la population vivait en dessous du niveau de subsistance, a-t-elle ajouté.  Elle a ainsi expliqué que l’éradication de la pauvreté est un objectif majeur du plan de développement du pays pour les années 2004-2010.  L’objectif du Gouvernement des Philippines est de poursuivre la croissance dans l’égalité et de générer des emplois.  Dans cette perspective, il a mis l’accent sur l’agrobusiness, le développement d’infrastructures, les réformes microéconomiques, l’éradication de la faim et le développement social.  Ainsi, s’agissant de l’éradication de la faim, Mme Capones a expliqué que le Gouvernement a mis en œuvre un programme qui agit au niveau de la production agricole par l’augmentation de la productivité, et au niveau de la consommation, en œuvrant à accroître le pouvoir d’achat des personnes et des foyers.  Un programme de gestion de la population visant la promotion des petites familles a également été mis en place, a-t-elle indiqué.  La représentante des Philippines a fait observer que, d’une manière générale, il convient de traduire la croissance en développement social effectif et d’assurer des incidences positives sur la pauvreté et la faim.


M. BAMADEV DHUNGANA (Népal) a déclaré que la pauvreté était un problème multidimensionnel dont la solution exigeait des efforts conjugués aux niveaux local, national, régional et international.  Saluant l’attention accordée à ce problème grâce à la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté, il a espéré qu’une deuxième Décennie serait proclamée pour la période 2008-2017.  Afin d’éliminer la pauvreté, le Népal insiste sur l’importance d’accélérer les progrès dans la mise en œuvre des programmes permettant d’atteindre les OMD et les autres objectifs de développement agréés au plan international, a dit M. Dhungana.  Dans ce contexte, il a estimé que l’application du Programme d’action de Bruxelles était essentielle pour les PMA.  Par ailleurs, il a souligné qu’il fallait mettre en place des stratégies axées sur les personnes, afin qu’elles puissent à terme mener leurs propres efforts de développement.  Il a affirmé que l’éradication de la pauvreté nécessitait des investissements massifs dans l’éducation et les capacités productives.  Il a aussi mis en avant le rôle que doit jouer le développement des technologies et des ressources humaines afin de stimuler l’innovation et d’instaurer une culture du savoir en faveur du développement.  M. Dhungana a souligné le rôle des femmes sans qui, selon lui, il est impossible de parvenir à un développement durable et inclusif.  S’agissant de son propre pays, le représentant a indiqué que le Népal avait fait de la lutte contre la pauvreté une priorité de son plan de développement à moyen terme pour 2007-2010. 

Il a précisé qu’il s’agissait de réduire l’impact de la pauvreté de façon à ce qu’au lieu d’affecter 31% de la population comme en ce moment, elle n’en touche que 24% en 2010.  Dans ce contexte, il a expliqué que son pays s’employait à reconstruire les infrastructures rurales et à faire progresser l’usage des technologies de l’information et l’accès à une éducation de qualité. 


M. PIRAGIBE DOS SANTOS TARRAGO (Brésil) a estimé que la question de l’éradication de la pauvreté est centrale dans les travaux de la Deuxième Commission.  Il s’agit d’un phénomène très concret, a-t-il fait valoir, qui appelle des actions et non pas des discours et des explications théoriques.  Il a fait observer que la croissance économique, bien qu’elle constitue un élément fondamental de l’éradication de la pauvreté, ne suffit pas à elle seule à sortir toutes les familles de la pauvreté.  Cette croissance doit être accompagnée de politiques publiques axées sur la nécessité d’améliorer la distribution des revenus et réduire les inégalités, a-t-il précisé.  M. Dos Santos Tarrago a expliqué que le Brésil a connu une fulgurante augmentation du revenu per capita entre 1990 et 2003, ce qui a permis à 5 millions de Brésiliens de sortir de la pauvreté.  Les politiques publiques mises en œuvre par le Gouvernement brésilien ont été cruciales pour réduire les inégalités, a-t-il expliqué, et, parmi elles, il a cité le système de « bourses familiales », qui ont bénéficié à 11 millions de familles.  En outre, l’élargissement de l’accès à l’éducation a contribué à limiter les inégalités.  À cet égard, le représentant s’est félicité que son pays ait réussi à atteindre un taux d’enrôlement scolaire de 100% pour les enfants de moins de 10 ans.  Il s’agit maintenant d’améliorer la qualité de l’éducation à tous les niveaux, a-t-il précisé.


Mme AURA MAHUAMPI RODRIGUEZ DE ORTIZ (Venezuela) a noté que le plan de développement national de son pays était centré sur la lutte contre la pauvreté et sur l’aspect humain du développement.  Elle a affirmé que les programmes de développement sociaux avaient obtenus de très bons résultats et a plaidé pour un nouveau modèle de développement qui mise sur la personne et garantit le droit au développement de tous les peuples.  Elle a affirmé que la collectivité devait participer pleinement aux prises de décisions.  Les progrès obtenus grâce aux programmes sociaux au Venezuela sont notoires et permettent au gouvernement de respecter ses engagements et d’atteindre les OMD avant 2015, a-t-elle insisté.  Notant que la lutte contre la pauvreté doit être abordée de manière multidimensionnelle, elle s’est opposée à la définition actuelle de la pauvreté qui, pour le Venezuela, a le défaut d’être un concept purement monétaire, tel que le voit la Banque mondiale.  Mme Rodriguez de Ortiz a insisté sur le rôle de la coopération Sud-Sud et noté que son pays avait développé une intégration énergétique et financière avec des pays frères de sa région.  Ceci a permis à ces pays de mettre en place des politiques de développement intégré fondées sur l’utilisation souveraine de leurs ressources naturelles, dans le but de mettre fin à l’exclusion et à la pauvreté.  La représentante a souhaité que les Nations Unies proclament une deuxième Décennie pour l’élimination de la pauvreté, laquelle devrait permettre de promouvoir le développement de mécanismes en faveur de la mobilisation cohérente de toutes les sources de financement pour le développement.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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