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AG/EF/3194

LES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION DEMANDENT LA CRÉATION DE CONDITIONS FAVORABLES À L’INTÉGRATION DES PMA ET DES PAYS ENCLAVÉS À L’ÉCONOMIE MONDIALE

05/11/2007
Assemblée généraleAG/EF/3194
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION DEMANDENT LA CRÉATION DE CONDITIONS FAVORABLES À L’INTÉGRATION DES PMA ET DES PAYS ENCLAVÉS À L’ÉCONOMIE MONDIALE


Elles soulignent que les technologies de l’information et des

communications ont un rôle central à jouer dans la promotion du développement


À trois ans des délais fixés pour que soient atteints les objectifs du Programme d’action de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés, les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont déploré aujourd’hui que très peu de progrès aient été accomplis dans l’amélioration de la situation difficile dans laquelle vivent les PMA, en dépit des efforts qu’ils ont déployés au niveau national.  Les délégations ont lancé un appel à la solidarité et au lancement d’actions urgentes afin d’assister les 50 PMA, qui sont les pays les plus vulnérables au monde, à sortir de la pauvreté.


Les défis affrontés par les PMA sont énormes mais ne sont pas insurmontables, et requièrent un soutien accru à long terme de la part de la communauté internationale, a déclaré Cheik Sidi Diarra, Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement.  Il a affirmé qu’il fallait élargir les opportunités commerciales dont pourraient bénéficier les PMA; y assurer la création d’emplois, et renforcer le capital humain de ces pays.


Parmi les mesures concrètes à prendre pour mettre un terme à la marginalisation des PMA, des délégations ont indiqué que les pays développés devaient respecter leur engagement de consacrer 0,15% à 0,20% de leur PNB à l’aide publique en faveur des PMA.  D’autres encore, dont le représentant d’Haïti, qui s’exprimait au nom de la CARICOM, et celui du Soudan, ont plaidé pour que les programmes d’allégement de dette soient étendus à tous les PMA, regrettant que cela ne soit pas le cas de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés ou de celle d’allégement de la dette multilatérale.


La représentante du Bangladesh, qui s’exprimait au nom des PMA, a particulièrement insisté sur l’importance d’intégrer ces États au commerce international.  Dans ce contexte, elle a appelé les États Membres à accorder un accès préférentiel aux marchés aux produits en provenance des PMA et à les aider dans le renforcement de leurs capacités commerciales.  La représentante a, par ailleurs, souligné l’importance de mettre en œuvre effectivement la Stratégie de Cotonou, qui a été adoptée l’année dernière, et qui vise à accélérer l’application du Programme d’action de Bruxelles.


S’agissant des pays en développement sans littoral, autre groupe de pays en situation particulière, les délégations ont demandé la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, adopté en 2003 afin d’aider ces pays à surmonter leurs désavantages géographiques.  La plupart d’entre elles ont ainsi soutenu l’appel du représentant du Pakistan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, afin que le prochain examen à mi-parcours de l’application des engagements de ce Programme d’action, qui doit se tenir en 2008 lors de la soixante-troisième session de l'Assemblée générale, soit l’occasion d’assurer l’intégration de ces pays dans l’économie mondiale.


La représentante du Mali, qui s’exprimait au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, a pour sa part fait observer que les infrastructures de transport dont disposent ces pays sont souvent peu développées, inadaptées et vétustes; que les coûts de transport y restent très élevés, atteignant parfois 40% des prix de revient des produits à l’exportation ou à l’importation.  D’autres défis pèsent aussi lourdement sur l’économie des pays enclavés, comme les effets des changements climatiques et la flambée des prix des hydrocarbures, a-t-elle ajouté, en demandant à la communauté internationale de tenir les promesses du Programme d’action d’Almaty, notamment en matière d’assistance technique et financière.


Ce matin, les délégations de la Deuxième Commission ont souligné le rôle des technologies de l’information et des communications (TIC) en tant qu’outil essentiel à la promotion du développement.  Déplorant le fossé numérique qui persiste entre pays pauvres et riches, elles ont, comme le représentant de la Tunisie, constaté que, deux ans après le Sommet mondial sur la société de l’information, la question de la mise en œuvre des engagements pris dans ce cadre restait entièrement posée.  Les délégations ont plaidé pour une société de l’information inclusive et axée sur le développement, celles de l’Inde et du Népal insistant sur l’importance d’investir dans les infrastructures et les ressources humaines afin de tirer pleinement partie des TIC.


La Deuxième Commission a d’autre part entendu aujourd’hui la présentation de huit projets de résolution portant respectivement sur la sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures1; la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable2; le rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa vingt-quatrième session3; la Convention sur la diversité biologique4; le suivi et l’application de la Stratégie de Maurice5; le développement durable dans les régions montagneuses6; l’application des décisions prises par Habitat II et le renforcement d’ONU-Habitat7; et la technologie agricole pour le développement8.


Outre celles déjà citées, les délégations et les organisations dont la liste suit ont pris la parole au cours du débat consacré aux TIC en faveur du développement: Indonésie (au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est), Thaïlande; Chine; Malaisie; Émirats arabes unis; et Fédération de Russie.  Le représentant de l’Union interparlementaire s’est aussi exprimé.


Se sont également exprimées, lors du débat relatif aux groupes de pays en situation particulière, les pays dont la liste suit: Portugal (au nom de l’Union européenne); Lesotho (au nom de la Communauté de développement des États d’Afrique australe –SADC-); Mali (au nom des pays enclavés); Fédération de Russie; Bénin; Japon; Cambodge; Norvège; Inde; Islande; Bhoutan; et Afghanistan.


La Commission économique et financière poursuivra ses travaux demain, mardi 6 novembre, à 10 heures.


1(A/C.2/62/L.12)

2(A/C.2/62/L.13)

3(A/C.2/62/L.14)

4(A/C.2/62/L.15)

5(A/C.2/62/L.16)

6(A/C.2/62/L.18)

7(A/C.2/62/L.22)

8 (A/C.2/62/L.23)



LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT


Débat général


M. MANUCHER BHANDARA (Pakistan), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que plutôt que de combler le fossé entre riches et pauvres, la technologie l’avait élargi.  Il a souligné l’orientation en faveur du développement des phases de Tunis et de Genève du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI) et a exhorté à la mise en œuvre effective des décisions qui en ont découlé.  Il a émis l’espoir que cette mise en œuvre permettrait aux pays en développement de bénéficier pleinement du potentiel des technologies de l’information et des communications (TIC).  Reconnaissant que les TIC sont des outils importants du développement socioéconomique, M. Bhandara a indiqué que la création d’une société de l’information inclusive et orientée vers le développement était dans l’intérêt de toute l’humanité.  Par ailleurs, il a estimé que la gestion internationale de l’Internet devrait être multilatérale, transparente et démocratique, et inclure la participation des gouvernements, du secteur privé, de la société civile et des organisations internationales.  Le représentant a souhaité que les progrès dans la mise en œuvre des Sommets de Genève et Tunis fassent l’objet d’un suivi et d’une évaluation.  Selon lui, la communauté internationale, et en particulier les Nations Unies, doit rester engagée afin de réduire la fracture numérique entre les pays développés et le monde en développement, notamment dans le but de contribuer à la réduction de la pauvreté et des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, (ANASE) a fait observer que les technologies de l’information et des communications (TIC) constituent un puissant instrument d’accroissement de la productivité, de la création d’emplois et de l’amélioration de la qualité de vie pour tous.  Elle a également indiqué que les TIC aident à promouvoir le dialogue entre les peuples, les nations et les civilisations.  Citant le rapport du Secrétaire général, elle a indiqué que si l’utilisation d’Internet et des téléphones mobiles va croissant, le taux d’utilisation en reste faible dans les pays en développement.  Elle a ainsi souligné l’importance de réduire cette fracture numérique et promouvoir les TIC pour sortir les pauvres de leur condition de marginalisation et d’exclusion sociale.  Les TIC constituent un outil essentiel pour améliorer les perspectives économique mais aussi pour gérer l’information en matière d’éducation, de santé, de gouvernance et de protection de l’environnement, a-t-elle précisé.  La représentante a ensuite expliqué que l’ANASE continue ses efforts pour établir une communauté économique d’Asie du Sud-Est, sûre, florissante et connectée d’ici à 2015.  La mise en place d’infrastructures d’information et la promotion du commerce électronique (e-commerce) sont partie intégrante de ces efforts.  La représentante de l’ANASE a, à cet égard, souligné que la septième réunion des ministres des télécommunications et des technologies de l’information, tenue les 23 et 24 août derniers, a été l’occasion de réaffirmer l’engagement de l’ANASE pour la promotion d’un accès pour tous aux services de TIC.  Elle s’est également félicitée du travail effectué par le Centre météorologique de Singapour qui envoie chaque jour une image satellite de la météo régionale à chaque pays de l’ANASE.  En outre, il envoie des signaux, notamment ceux liés aux séismes, aux différents États membres de l’ANASE.  Le centre établit des liens entre les centres d’alerte rapide grâce à un système multinodal qui fonctionne en temps réel.


M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a estimé que les TIC étaient un vecteur de développement économique tout en étant une source d’exclusion.  Il a noté que, d’un côté, les TIC avaient reproduit et accentué les lignes de disparité de l’économie mondiale mais que, de l’autre côté, leur potentiel était en mesure de jouer un rôle d’intégration et de soutenir le processus de développement.  Deux années après la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information, la question de la mise en œuvre des engagements souscrits dans ce cadre reste entièrement posée, a-t-il souligné.  Tout en reconnaissant que des progrès avaient été enregistrés dans le domaine de l’accès aux TIC, il a argué que l’environnement mondial restait caractérisé par un développement numérique à deux vitesses et par une appropriation inégale des technologies de communication.  M. Mansour a affirmé que, pour les pays en développement, le fossé numérique se posait d’abord en termes d’infrastructure et d’investissement social.  Selon lui, le défi n’est pas seulement technologique mais aussi socioéconomique.  Il a souligné que l’intégration des TIC dans un cadre international de coopération et de partenariat était en mesure d’activer le processus de développement et d’en améliorer les résultats.


M. CHEN MING (Chine) a estimé que depuis le Sommet mondial sur la société de l’information, les Nations Unies et l’Union internationale des télécommunications (UIT) avaient grandement contribué à la mise en œuvre des résultats de ce Sommet, notamment par l’établissement d’un Forum sur la gouvernance de l’internet ou par le lancement de l’Alliance mondiale pour les TIC et le développement.  Rappelant que, dans les années 1990, la Chine avait lancé des programmes importants de promotion des TIC, il a noté que des progrès encourageants avaient été enregistrés ces dernières années.  Il a argué que le réseau informatique était devenu une infrastructure importante de soutien du développement économique et social de la Chine.  Il a notamment constaté que la Chine comptait désormais le plus grand nombre d’utilisateurs de téléphone et le plus large réseau au monde à cet égard.  Il a aussi fait remarquer que son pays était à la deuxième place concernant le nombre d’utilisateurs d’Internet.  Par ailleurs, il a souligné que l’industrie des TIC contribuait de plus en plus à l’économie nationale chinoise, comptant en 2005 pour 7,2% du PNB.  Toutefois, le représentant a estimé que la Chine avait toujours une capacité insuffisante en terme d’innovation dans le secteur des TIC et qu’elle connaissait des retards en terme d’application, comparée aux pays développés.  M. Chen Ming a ainsi indiqué que son pays avait mis en place une stratégie nationale de développement des TIC pour 2006-2020 qui vise notamment à optimiser les structures de l’industrie des TIC, créer des infrastructures intégrées à travers le pays et élaborer un système de politiques pour que les TIC servent le développement.  Il a affirmé qu’il fallait rendre les TIC accessibles et abordables afin qu’ils bénéficient à tous.  Enfin, il a souligné l’importance d’améliorer les mécanismes d’échanges internationaux et de coopération pour favoriser le développement des TIC et créer un mécanisme de gouvernance de l’internet basé sur l’égalité de la souveraineté des États.


M. RAZIF MUBIN (Malaisie) a expliqué que les pays en développement et plus particulièrement les économies vulnérables font aujourd’hui face à un nouvel écart important: la fracture numérique.  Il a indiqué qu’en Afrique, où près de 14% de la population mondiale réside, le nombre d’usagers d’Internet ne compte que pour 3.5% du total des utilisateurs de ce réseau dans le monde.  Bien que des mesures soient déjà mises en place, bien plus peut être fait, a-t-il souligné.  Il a, à cet égard, estimé que si le développement des technologies de l’information et des communications (TIC) est important, il ne suffit pas.  Pour combler le fossé numérique, il faut mieux partager la technologie, de sorte qu’elle facilite les progrès dans la connaissance.  La promotion des TIC revêt une grande importance pour le développement économique et social, a-t-il poursuivi, avant de plaider en faveur de la promotion de la richesse et de la diversité des valeurs, des cultures et des contenus des TIC.  À cet égard, M. Mubin s’est dit d’avis que la question du contenu devrait dominer les politiques et les stratégies mises en œuvre pour générer la richesse et la création d’emplois.  Cette nouvelle économie du savoir devrait fournir des solutions pour l’éradication de la pauvreté et le développement économique, a-t-il ajouté.  Le représentant  a estimé que les Nations Unies et les autres agences multilatérales devraient guider la mise en œuvre des TIC pour le développement, plus particulièrement dans les pays en développement.  Les programmes des TIC pour le développement devraient également devenir des plateformes pour la création de richesses économiques et le renforcement des valeurs, a-t-il indiqué.  M. Mubin s’est, à cet égard, réjoui de la création de l’Alliance mondiale pour les technologies de l'information et des communications au service du développement (GAID), dont la réunion d’inauguration a eu lieu en juin 2006 en Malaisie. 


Rappelant que les TIC pouvaient contribuer aux efforts de développement, M. S. Y. NAIK (Inde) a noté que ces technologies avaient le potentiel de stimuler le développement de nombreux secteurs de l’économie nationale, notamment en réduisant les coûts de transaction, en élargissant l’accès aux zones isolées, ou encore, en améliorant la participation démocratique.  Il a noté que la « révolution des TIC »  représentait une véritable opportunité pour augmenter le rythme et l’ampleur du processus de développement.  Il a estimé que le défi principal était de développer des ressources humaines adéquates, facteur crucial pour tirer avantage des TIC et a, à cet égard, insisté sur le rôle du renforcement des capacités.  De plus, il a affirmé qu’il fallait rendre ces technologies abordables et faciles d’accès.  Il a appelé la communauté internationale à fournir un soutien technique et financier, particulièrement à travers les Nations Unies, afin que les pays en développement puissent tirer partie des TIC.  S’agissant de l’Inde, il a fait valoir que le secteur des TIC, et notamment des services qui y sont liés, y avait connu une croissance considérable, générant de la croissance et des emplois.  La contribution de ce secteur à notre économie nationale est maintenant de plus de 5% comparée à 1,2% au début du siècle, a-t-il précisé.  Il a fait valoir que cette situation témoignait du succès du partenariat entre secteur privé et État: alors que les initiatives sont privées, elles sont soutenues par des politiques publiques de promotion des ressources humaines et une législation qui favorise ce secteur.  Le représentant a enfin indiqué que, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, son pays assistait des pays en Afrique et en Asie afin de promouvoir les TIC.


Mme PILANYA NIYOMTHAI (Thaïlande) a reconnu le rôle central joué par l’Organisation des Nations Unies pour faciliter et catalyser les initiatives et projets en matière de technologies de l’information et des communications (TIC).  Le système des Nations Unies devrait, du fait des écarts entre les différents pays, soutenir les efforts des pays en développement dans la création d’infrastructures et d’« e-stratégies » (stratégies de commerce, d’éducation, de médecine, et de gouvernance électroniques notamment) nationales, a-t-elle souligné.  Elle a rappelé, à cet égard, que les TIC sont un outil nécessaire pour permettre aux pays et aux populations de profiter des fruits de la mondialisation, et que les TIC sont susceptibles d’être employés en faveur de la réalisation des objectifs de développement nationaux comme des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le secteur privé joue un rôle essentiel pour le développement des TIC, a poursuivi Mme Niyomthai.  Aussi, a-t-elle exhorté le système des Nations Unies à explorer rapidement les possibilités de promouvoir les partenariats public-privé en faveur de la recherche, du développement, et du partage de connaissances.  S’intéressant plus particulièrement à son pays, elle a expliqué qu’une feuille de route pour l’« e-gouvernement », destinée à améliorer les services gouvernementaux en ligne, à établir des réseaux d’information et améliorer la sécurité, y a été lancée en 2003.  En 2006, le nombre de Thaïlandais ayant accès à internet a atteint 14,2 millions, soit 23% de la population.  L’utilisation d’un accès internet rapide a augmenté de 400% en trois ans.  Et le nombre de personnes disposant d’un téléphone portable se monte à 26,6% de la population, a-t-elle indiqué.  En outre, le souverain royal de Thaïlande a mis en place, dès 1995, un projet d’éducation à distance qui a permis à des milliers d’enfants des zones rurales reculées d’avoir accès à la même éducation que les enfants des zones privilégiées.  D’autre part, la représentante de la Thaïlande a indiqué que son pays lancera, le mois prochain et pour la première fois, un système d’observation de la terre destiné à surveiller les activités d’utilisation des ressources naturelles, des forêts, des sources d’eau, ainsi que la croissance urbaine.


M. MOHAMMED HAMAD AL-KHAILI (Émirats arabes unis) a souligné les efforts déployés par les Nations Unies pour améliorer l’accès des pays en développement aux TIC.  Notant que son pays avait reconnu l’importance des TIC pour promouvoir les objectifs du développement, il a fait valoir que les TIC étaient intégrés dans le projet national de développement durable.  Il a aussi fait valoir que son pays coopérait avec la communauté internationale en adhérant et en accédant à différents instruments pertinents et en participant à des conférences dont l’objectif est de créer des sociétés de l’information et de combler les fossés qui existent entre les pays.  M. Al-Khaili a aussi argué que son pays était devenu une plaque tournante pour les TIC, soulignant que les Émirats accueilleraient notamment la cinquième conférence du Moyen-Orient sur les TIC, en novembre.  Le représentant a souligné que la stratégie mise en place dans les Émirats en ce qui concerne les TIC, visait à promouvoir les infrastructures nécessaires au renforcement des TIC et à permettre à tous d’y avoir accès.  S’agissant des investissements en faveur des TIC, il a notamment indiqué que les Émirats avaient créé un fonds pour renforcer le développement des TIC au Moyen-Orient et accueillaient l’Unité des TIC du Golfe, qui fait la promotion de ces technologies dans la région.  Enfin, il a fait remarquer que les Émirats arabes unis s’employaient à introduire les TIC dans les programmes scolaires, à tous les niveaux.


M. NANDA KUMAR PRASAI (Népal) a fait observer que les technologies de l’information et des communications (TIC) ont un potentiel énorme pour la croissance économique, la réduction de la pauvreté et le développement socioéconomique.  Il s’est ainsi inquiété de la fracture numérique, qui pose, a-t-il précisé, une menace à la poursuite du développement durable.  Le manque d’accès aux TIC a ralenti l’intégration des pays pauvres dans l’économie et les échanges mondialisés et a tout particulièrement marginalisé les pays les moins avancés (PMA), a-t-il fait observer.  Il faut, pour ces pays, investir dans les capacités humaines et les infrastructures en matière de TIC, a-t-il souligné, avant d’appeler les partenaires du développement à promouvoir le transfert des connaissances vers les PMA.  À cet égard, il a estimé que les Nations Unies ont un rôle crucial à jouer pour la promotion des TIC.  Il s’est aussi félicité de la création de l’Alliance mondiale pour les technologies de l'information et des communications au service du développement et a rappelé que les résultats des Sommets de Tunis et de Genève doivent être mis en œuvre.  S’agissant du Népal, M. Kumar Prasai a expliqué que les technologies sans fil ont commencé à montrer leurs avantages, notamment pour les personnes des zones rurales.  Il s’est également réjoui que la disponibilité d’ordinateurs bon marché promeuve l’utilisation des TIC dans les pays en développement.  Toutefois, a-t-il nuancé, l’application des TIC doit respecter les valeurs culturelles et traditionnelles et ne devrait pas générer des attentes irréalistes.  Pour conclure, il a indiqué que son pays reconnaît l’importance des TIC pour l’emploi et la réduction de la pauvreté.  Dans cette perspective, le Népal a intégré les TIC dans ses programmes et politiques de développement.


M. SERGEI KONONUCHENKO (Fédération de Russie) a estimé que combler le fossé numérique devait être une tâche prioritaire.  Dans cette perspective, il a souhaité que davantage d’efforts collectifs soient effectués pour résoudre les questions complexes liées, notamment, à l’infrastructure ou à la formation de cadres qualifiés.  Il a dit que son pays était prêt à contribuer au développement des TIC, notamment parce que la Fédération de Russie avait acquis une grande expérience dans l’utilisation des TIC par des méthodes économiques.  Il a argué que cet aspect pouvait être très important pour les pays dont les ressources étaient limitées.  Par ailleurs, le représentant a insisté sur l’importance de mise en œuvre des décisions découlant des deux phases du Sommet mondial de la société de l’information.  Il s’est en outre félicité du lancement de l’Alliance mondiale pour les TIC au service du développement qui, selon lui, apporte une contribution considérable à l’élaboration de décisions dans ce domaine.  Tout en soulignant la nécessité de tenir compte des besoins spécifiques de tous les pays, le représentant russe a enfin jugé indispensable de respecter le mandat de l’Alliance et de s’assurer que ses travaux et activités soient ciblés et visent véritablement les objectifs agréés.   


M. ANDA FILIP, représentant de l’Union interparlementaire (UIP), a fait observer que la révolution numérique offre des opportunités extraordinaires pour le monde entier.  Et cette révolution, a-t-il poursuivi, soulève toute une série de questions auxquelles il faut s’intéresser de toute urgence comme celle de l’accès à Internet, des droits et obligations des utilisateurs et de la transparence institutionnelle.  Il faut réfléchir davantage sur le rôle des parlements dans la promotion des TIC, a-t-il poursuivi.  À cet égard, il a fait observer que la mise en place du Centre mondial pour les TIC dans les parlements est un exemple novateur de partenariat entre les Nations Unies et les parlements des États Membres.  Les parlements ont un rôle central à jouer dans l’élaboration de choix politiques, la lutte contre les risques technocratiques et la protection des droits fondamentaux, a-t-il souligné.  M. Filip a fait observer que dans les pays qui disposent de peu de ressources, l’un des premiers objectifs d’un parlement démocratique est d’assurer que la législation soit largement accessible à tous les citoyens.  Il a, à cet égard, dit que l’UIP s’engage à œuvrer pour le développement et le partage de bonnes pratiques dans l’utilisation des sites Internet des parlements, notamment, dans le but d’améliorer l’efficacité et la transparence des activités parlementaires.


GROUPES DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE


a) Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés


b) Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral : résultats de la Conférence ministérielle internationale sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit


Documentation


Le rapport du Secrétaire général sur l'application du Programme d'action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 (A/62/79 - E/2007/63 et Corr.1) relève que la performance économique des pays les moins avancés a continué à s'améliorer et moins nombreux désormais sont ceux qui sont très en retard; ces derniers étant surtout des petits États insulaires en développement du Pacifique.  Les indicateurs sociaux s'améliorent également, mais le progrès socioéconomique général dans les pays les moins avancés africains a été gravement compromis par la poursuite de l'accroissement rapide de la population, ce continent étant celui où la fécondité est la plus forte, indique le Secrétaire général.  Le soutien international à la santé publique y donne certes des dividendes appréciables, mais la malnutrition paraît s'aggraver, en particulier dans les campagnes, où l'agriculture ne permet pas d'absorber les effets d'un accroissement rapide de la population, de la dégradation de l'environnement et des problèmes liés au changement climatique.  De ce fait, les pays les moins avancés africains sont de plus en plus aux prises avec le risque de pénurie vivrière, de perturbations des approvisionnements et de famine.


Réaliser les objectifs du Programme d'action suppose que les donateurs mettent plus nettement l'accent sur l'augmentation de la capacité productive des pays les moins avancés, en particulier dans l'agriculture.  Surtout les donateurs doivent s'employer à accroître le volume de leur aide afin d'atteindre l'objectif international de verser 0,15% à 0,20% de leur propre revenu national brut, au titre de l'aide publique au développement aux pays les moins avancés d'ici à 2010 et d'améliorer l'efficacité de l'aide (appropriation de l'aide, harmonisation, alignement, résultats et responsabilité mutuelle) comme convenu à Rome puis Paris.  Les pays développés doivent tenir sans réserve leur engagement de donner à tous les produits des pays les moins avancés un accès en franchise et sans quota à leur marché et de leur fournir une assistance technique liée au commerce.  Améliorer l'efficacité de l'accès préférentiel aux marchés suppose d'améliorer aussi la couverture et la prévisibilité des préférences et la libéralisation des règles d'origine (simplification, harmonisation et assouplissement).  Accorder le traitement non discriminatoire le plus généreux possible à tous les pays les moins avancés, de façon durable et sans condition, serait un moyen d'accroître l'utilisation des préférences non réciproques accordées par les pays développés.


De leur côté, les pays les moins avancés devraient renforcer leur appropriation de l'aide par une concertation large sur le développement, avec la société civile et le secteur privé, et sur la mobilisation efficace des ressources intérieures et la gestion de l'aide, la transparence, et l'obligation de rendre des comptes, la coordination et la cohérence, la mise en œuvre de l'aide axée sur les résultats, le suivi et l'évaluation de l'application du Programme de Bruxelles au niveau du pays.  La lutte contre la corruption doit faire partie intégrante de la lutte contre la pauvreté dans les pays les moins avancés, recommande le Secrétaire général.  Les politiques favorables aux pauvres que suivent les pays les moins avancés doivent inclure le développement durable des moyens de transport (construction, relèvement et entretien) aux niveaux local, national et transfrontière.  Enfin la coopération Sud-Sud présente un grand intérêt potentiel pour la réduction de la pauvreté dans les pays les moins avancés et doit être encore encouragée.  Cependant, elle doit être considérée non pas comme une solution différente mais comme un précieux complément à la coopération Nord-Sud.


Le rapport du Secrétaire général sur la stratégie de mobilisation aux fins de la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 (A/62/322) rappelle que cette stratégie définit l’approche qui sera suivie pour mieux faire connaître les objectifs visés, et les engagements pris au titre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) en vue d’assurer l’application efficace et ponctuelle de ce programme.  Elle orientera les efforts de mobilisation menée par l’Organisation des Nations Unies en collaboration avec un large éventail de parties concernées, telles que les États Membres, les organisations internationales et régionales autres que l’ONU, les institutions financières internationales et régionales, les organisations non gouvernementales, le secteur privé, les fondations, les universités et le grand public.  Les activités de sensibilisation porteront sur les domaines suivants: faire progresser la mise en œuvre de l’ensemble du Programme d’action; mobiliser des ressources financières aux fins du développement; promouvoir les échanges commerciaux; développer des infrastructures, le réseau routier et les communications notamment, pour hisser les PMA au même niveau que ceux d’autres pays en développement; assurer des soins de santé, pour faire face, entre autres, au VIH/sida et au paludisme; créer des emplois; et diminuer la vulnérabilité environnementale des PMA.  Le Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement conduira et coordonnera la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation, précise le rapport.


Le rapport du Secrétaire général sur les Préparatifs de l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty: partenariats conçus pour répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral et de transit (A/62/226) rend compte des progrès accomplis dans les préparatifs de la réunion d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty.  Il décrit les activités entreprises par l’Organisation des Nations Unies pour assurer le bon déroulement de cette réunion.


Il explique que le Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement a défini le cadre conceptuel et organisationnel de l’examen à mi-parcours pour aider les organes techniques et les organismes intergouvernementaux à le préparer.  Ainsi, il est proposé de tenir deux réunions thématiques dans le but d’examiner les aspects matériel et non matériel du commerce de transit des pays en développement sans littoral et de transit, d’évaluer la situation de ces pays sur ces deux importants plans du Programme d’action d’Almaty et de recommander des mesures à prendre.  Il est également proposé d’organiser trois examens régionaux qui devraient déboucher sur des mesures concrètes, comme une liste des dispositions à prendre pour établir des systèmes de transport de transit efficaces dans les régions enclavées.  Comme l’Assemblée générale l’a demandé, l’examen à mi-parcours aura lieu durant sa soixante-troisième session.


L’examen à mi-parcours de l’application du Programme d’action d’Almaty est un important processus qui ne devrait pas être considéré comme une renégociation du Programme d’action d’Almaty, précise le rapport.  Le document final devrait au contraire être un document pointu propre à renforcer la coopération entre les pays en développement sans littoral, les pays en développement de transit et leurs partenaires de développement, ainsi que les partenariats entre le secteur public et le secteur privé, sur les plans national, bilatéral, régional et mondial en vue de l’application intégrale du Programme d’action d’Almaty dans les délais prévus.


Présentation de rapports


CHEIK SIDI DIARRA, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a présenté les rapports du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2001-2010 (A/62/79) et sur la stratégie de mobilisation aux fins de la poursuite et de la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010 (A/62/322).  Les rapports indiquent que la bonne performance économique des PMA continue, a déclaré Cheik Sidi Diarra.  Toutefois, la croissance économique des PMA africains a été compromise par la rapide croissance de leur population.  En comparaison, les PMA asiatiques, qui connaissent des taux de croissance démographique moins élevés, ont pu tirer des bénéfices de leur modeste croissance économique, a-t-il souligné.  Il a également précisé que la croissance des PMA de la région du Pacifique a ralenti jusqu’à atteindre le point zéro, mettant ainsi en péril leur développement durable.  Dans la plupart des PMA, a-t-il poursuivi, l’incidence du VIH/sida enregistre une baisse.  Toutefois, dans sept pays africains et deux pays asiatiques, cette incidence a augmenté, a déploré le Haut Représentant.  La mortalité maternelle apparaît en outre extrêmement élevée dans les pays d’Afrique subsaharienne, et l’accès à l’eau y pose problème.  En Afrique également, la malnutrition s’aggrave en raison de la combinaison de la croissance démographique, de la faiblesse de la productivité agricole, de la dégradation de l’environnement et des catastrophes naturelles. 


Le Programme d’action de Bruxelles ne s’arrête pas à la sécurité alimentaire, a fait valoir le Haut représentant, en indiquant qu’il comprend également la nécessité d’intégrer les PMA dans l’économie mondiale.  Cheik Sidi Diarra a souligné qu’atteindre le développement durable requiert de véritables partenariats entre les PMA et leurs partenaires de développement.  S’agissant de la stratégie de mobilisation destinée à encourager la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des PMA, il a expliqué qu’elle requiert la mobilisation de ressources nationales et étrangères pour l’éradication de la pauvreté, ainsi qu’une utilisation plus efficace et transparente de ces ressources.  Il s’agit également d’élargir les opportunités commerciales des PMA en assurant un accès total de leurs produits aux marchés des pays développés, tout comme les opportunités d’emploi en améliorant l’accès aux services financiers et au développement du capital humain.  Il faut en outre diminuer la vulnérabilité des PMA aux effets des changements climatiques, a-t-il préconisé.  Les défis affrontés par les PMA sont énormes, mais pas insurmontables, et requièrent un soutien accru à long terme de la part de la communauté internationale, a-t-il conclu.


Le Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, Cheik Sidi Diarra, a ensuite présenté le rapport du Secrétaire général sur les préparatifs de l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du programme d’action d’Almaty pour les pays en développement sans littoral, qui doit se tenir en 2008.  Il a expliqué que les préparatifs devaient donner une direction générale aux activités de l’ONU afin que cette session d’examen génère des résultats concrets.  Il a noté que deux rencontres avaient été organisées cette année afin de traiter des entraves physiques et autres aux transports des marchandises pour les pays enclavés et les pays de transit.  La première réunion, tenue au Burkina Faso, en juin, s’est penchée sur le développement des infrastructures de transport, a-t-il dit.  Il a ajouté que la deuxième réunion s’était tenue à Oulan-Bator, en Mongolie, en août, et avait examiné la question de la facilitation du commerce pour les pays enclavés.  Il a constaté que certaines entraves au commerce avaient été identifiées, dont le nombre excessif de documents nécessaires au commerce; les procédures complexes de douanes et d’inspection; l’absence des TIC; les lacunes dans le domaine des capacités institutionnelles et des ressources humaines qualifiées. 


Cheik Sidi Diarra a souligné que la réunion d’Oulan-Bator avait mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre des mesures de facilitation commerciale et a affirmé que les négociations actuellement menées au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) offraient aux pays en développement sans littoral l’opportunité d’exposer leurs problèmes et leurs besoins.  En outre, il a indiqué que le Bureau du Haut Représentant avait, en coopération avec la CNUCED et le PNUD, lancé une « e-discussion » sur les besoins spécifiques des pays enclavés en relation avec les négociations de l’OMC afin de faire entendre la voix de ces pays et d’échanger les expériences.  M. Diarra a estimé que l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty ne devait pas être considéré comme une renégociation de ce texte, mais plutôt, comme une manière d’accélérer la mise en œuvre du document.  Il a noté que cet examen devrait se tenir lors d’une réunion de haut niveau de deux jours, à l’occasion de la soixante-troisième session de l'Assemblée générale. 


Débat général


M. HAJRA TARIQ AZIZ (Pakistan), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réitéré l’inquiétude qu’éprouvent les pays de ce Groupe concernant le manque de mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA.  Il a noté que peu de pays étaient en voie d’en réaliser les objectifs.  Il a souligné que ces États avaient fait des efforts considérables pour créer un environnement national favorable à la mise en œuvre du Programme mais que le soutien des partenaires de développement avait été inadéquat.  Il a appelé la communauté internationale à mettre en œuvre la Stratégie de Cotonou, issue de l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles.  Pour se faire, il a insisté sur la nécessité pour les partenaires au développement de respecter leurs engagements envers les PMA, dont notamment l’objectif de consacrer 0,15% à 0,20% de leur PNB aux PMA d’ici à 2010 sous forme d’aide au développement.  Par ailleurs, il a estimé que la communauté internationale devait entamer le processus de préparation d’une quatrième Conférence sur les pays les moins avancés, à la fin de cette décennie, tel que cela a été recommandé par le Programme d’action de Bruxelles. 


S’agissant des pays en développement sans littoral, M. Tariq Aziz s’est félicité de la tenue d’un examen à mi-parcours du Plan d’action d’Almaty à l’automne 2008 et a souhaité que celui-ci soit l’occasion de galvaniser les partenariats mondiaux afin d’assister ces États et assurer leur intégration dans l’économie mondiale.  Il a fait valoir qu’en dépit de l’adoption du Programme d’action d’Almaty en 2003, les pays enclavés faisaient toujours face à de sérieux problèmes en raison des lacunes en infrastructures de transport et des procédures et règlements complexes auxquels ils font face.  Le représentant a appelé les pays donateurs et les institutions financières multilatérales et régionales à fournir à ces États, ainsi qu’à ceux de transit, une assistance financière et technique sous la forme de dons ou de prêts à conditions favorables afin qu’ils puissent pleinement mettre en œuvre le Programme d’action d’Almaty.  Il a souhaité que cette assistance s’intéresse particulièrement à la construction, l’entretien et l’amélioration des infrastructures de transports, de stockage et de transit.  De plus, il a affirmé que les institutions multilatérales devaient augmenter leurs efforts pour encourager les investissements des secteurs privé et public dans le domaine du transport.


M. MIGUEL SILVESTRE (Portugal), qui s’exprimait au nom de l’Unioneuropéenne, s’est réjoui des tendances à la croissance que l’on observe dans de nombreux PMA, et a souligné que certains ont réussi à atteindre des taux de croissance de 7%.  En outre, des améliorations des indicateurs sociaux ont pu être observées, a relevé M. Silvestre.  Il a ensuite attiré l’attention sur les défis posés par la dégradation de l’environnement et les changements climatiques et estimé que la coopération devrait être revue pour aider les PMA à mieux s’adapter à ces changements.  L’Union européenne s’engage à respecter les engagements convenus dans le Programme d’action de Bruxelles, a-t-il ajouté.  S’agissant notamment du renforcement du rôle du commerce pour le développement, M. Silvestre a indiqué que l’Union européenne a récemment approuvé une stratégie pour l’aide au commerce, stratégie qui devrait aider les pays en développement à intégrer les règles du système commercial international et utiliser plus efficacement le commerce pour l’éradication de la pauvreté.  En outre, l’Union européenne s’attache à augmenter son assistance au commerce jusqu’à atteindre 2 milliards d’euros par an d’ici à 2010, a dit le représentant.  D’autre part, M. Silvestre a fait observer que l’Union européenne continue d’être le premier contributeur mondial d’assistance au développement, fournissant près de 46,9 milliards d’euros d’aide publique au développement (APD).  Ainsi, l’APD de l’Union européenne a excédé l’objectif d’atteindre 0,39% de son PNB en atteignant 0,42% de celui-ci en 2006, a-t-il fait observer.  Le représentant a également rappelé que l’Union européenne s’est pleinement engagée en faveur de l’allègement de la dette et fut à l’origine des deux initiatives en la matière, à savoir l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés et l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale.  Ces efforts d’allègement de la dette sont destinés à permettre de libérer des fonds nationaux pour les objectifs du développement, a-t-il précisé.  En outre, la recherche de sources de financement novatrices est au cœur des efforts des État de l’Union européenne. 


M. Silvestre a dit que l’Union européenne est d’avis que la sortie de la liste des PMA devrait être considérée comme une avancée positive en matière de développement économique, tout en reconnaissant que la transition doit être facilitée afin de permettre aux pays de se préparer.  À cet égard, il a dit que l’Union européenne est prête à travailler sur les moyens d’aider les pays à s’ajuster à leur gradation de la liste des PMA.  S’intéressant ensuite à la situation des pays enclavés en développement, le représentant a fait observer que les problèmes rencontrés par ces pays vont au-delà de la contrainte géographique.  En effet, des infrastructures inadéquates, des investissements étrangers directs insuffisants, des longues procédures douanières et un manque de contrôle du secteur public viennent entraver le développement socioéconomique de ces pays, a-t-il estimé.  M. Silvestre a dit que l’Union européenne soutenait une mise en œuvre rapide des priorités convenues dans le Programme d’action d’Almaty.  Il a également estimé que l’intégration et la coopération régionale, ainsi qu’un système de transport durable, fiable et rentable, devraient être au cœur des efforts des pays.  L’Union européenne a adopté en 2000 une communication sur la promotion du transport durable dans les pays en développement qui a ensuite été entérinée par le Conseil de l’Europe en 2001, a-t-il précisé à cet égard.


Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh), qui prenait la parole au nom des pays les moins avancés (PMA), a rappelé que les 50 PMA que compte le monde n’avaient pu tirer profit de la mondialisation, en raison principalement de la faiblesse structurelle de leurs économies et de leur manque de capacités.  Elle a affirmé que ces pays étaient donc de plus en plus marginalisés et a estimé que le respect des engagements pris dans le cadre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA pouvait faire une véritable différence pour ces pays.  Ainsi, elle a appelé la communauté internationale à mettre en œuvre les recommandations contenues dans la Stratégie de Cotonou, issue de l’examen à mi-parcours du Programme d’action de Bruxelles qui a eu lieu l’année dernière.  Elle a fait valoir que les PMA avaient mis en place une série de réformes, dont l’adoption de politiques macroéconomiques saines, l’ouverture de leur marché, ainsi que la promotion de la bonne gouvernance ou des droits de l’homme.  Toutefois, elle a estimé que ces réformes ne pouvaient avoir de véritable impact sur la lutte contre la pauvreté sans un environnement externe qui soit aussi favorable. 


Sur la question du commerce international, elle a insisté sur l’importance de donner un accès préférentiel aux produits en provenance des PMA, de fournir un traitement spécial et différencié à ces pays et de les aider à renforcer leurs capacités.  Affirmant que le système commercial actuel était biaisé contre les PMA, elle a appelé à un accès aux marchés sans contingentement et sans droit de franchise pour les produits des PMA.  Par ailleurs, elle a souhaité que les engagements pris lors de la Réunion ministérielle de l’OMC à Hong Kong, afin de mettre fin aux subventions relatives au coton, soient pleinement mis en œuvre.  Parmi les autres mesures à prendre, elle a souligné l’importance de renforcer les capacités commerciales des PMA, de respecter les engagements en matière d’aide publique au développement, ou encore, d’étendre les programmes d’allégement de la dette à tous les PMA.  Par ailleurs, Mme Ismat Jahan s’est inquiétée que le poste de Haut représentant pour les PMA ait aussi reçu le mandat de désormais inclure maintenant de nouvelles responsabilités, le Haut Représentant étant aussi désormais chargé de questions politiques et socioéconomiques en Afrique.  Elle a argué que ce changement diminuait le mandat originel du Bureau du Haut Représentant et érodait l’attention particulière donnée aux PMA.  Enfin, elle a appelé la communauté internationale à lancer les préparatifs pour une quatrième Conférence sur les pays les moins avancés, qui doit, selon le Programme d’action de Bruxelles, se tenir avant la fin de cette décennie. 


M. LEBOHANG FINE MAEMA (Lesotho) a pris la parole au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), et a relevé que des 14 pays de la SADC, huit sont des pays moins avancés (PMA).  Si la sous-région souhaite réussir son intégration économique, ses membres devraient être à un niveau de développement acceptable et bénéficier de manière équitable de l’ordre économique mondial, a-t-il souligné.  Aussi, la SADC a-t-elle mis sur pied un plan régional de développement stratégique pour fournir une direction claire aux efforts et programmes à mener sur le long terme.  M. Fine Maema a estimé que le Programme d’action de Bruxelles pour les PMA reste un cadre essentiel pour les partenariats entre les PMA et leurs partenaires de développement.  Il a rappelé que les PMA reconnaissent que la responsabilité première du développement incombe à chaque pays.  Pour ce faire, les PMA ont mis en œuvre des politiques de promotion de la croissance économique et du développement durable qui ont mené bon nombre d’entre eux au statut de pays à revenu intermédiaire, a-t-il souligné, estimant que ce fait témoigne de l’engagement de ces pays à lutter contre la pauvreté et le sous-développement.  Faisant référence au rapport du Secrétaire général sur la stratégie de mobilisation aux fins de la poursuite et de la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010, il a regretté que le Programme d’action de Bruxelles ne dispose pas d’un financement adéquat. 


Le représentant a ainsi plaidé en faveur d’une aide publique au développement qui soit plus substantielle et souhaité que l’efficacité de l’aide soit améliorée conformément à la Déclaration de Paris.  En outre, pour réussir à diminuer de moitié la proportion des personnes vivant dans l’extrême pauvreté et la faim d’ici à 2015, les Nations Unies et les partenaires au développement devraient mettre l’accent sur le renforcement des capacités productives des PMA, plus particulièrement dans le secteur de l’agriculture.  Le transfert des technologies et la mise en place d’infrastructures sont essentiels pour améliorer la productivité et la compétitivité des PMA, a-t-il ajouté, arguant que ces secteurs devraient être prioritaires dans l’aide au développement offerte à ces pays.  Il a, en outre, appelé à un allègement de la dette, à une meilleure prévisibilité de l’aide, à l’amélioration de l’accès aux marchés et à l’augmentation des flux d’investissements étrangers directs.  S’intéressant ensuite aux problèmes rencontrés par les pays enclavés en développement, M. Fine Maema a indiqué que la SADC veille à aider ses membres concernés par le biais d’un programme accéléré de développement géographique, également connu sous le nom de « couloirs du développement ».  Cette approche, a-t-il précisé, implique l’identification d’infrastructures pour le développement immédiat, suivie de la mobilisation d’investissements privés pour assurer la viabilité de ces activités.  Il a ainsi appelé la communauté internationale à soutenir ce type d’effort.


M. WILLIAM EXANTUS (Haïti), qui prenait la parole au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a constaté qu’à trois ans des délais fixés pour atteindre les objectifs du Programme d’action de Bruxelles, la plupart des pays les moins avancés (PMA) en étaient encore loin.  Il a dit que la CARICOM était convaincue que d’ici à 2010, des possibilités de succès étaient encore à la portée des PMA, mais seulement si les partenaires au développement prenaient le pari d’une solidarité renforcée.  Il a affirmé que ces partenaires devaient revisiter tous les paramètres d’intervention, dont l’APD, l’investissement étranger direct (IED), la coopération technique, le commerce et l’allégement de la dette.  Ainsi, il a demandé aux partenaires au développement de respecter leur engagement de consacrer 0,15% à 0,20% de leur PNB en APD en faveur des PMA.  Estimant que le système commercial actuel tenait les PMA en marge de la mondialisation, le représentant a insisté sur le respect de l’aspect développement du Cycle de négociations de Doha et sur sa conclusion rapide.  Il a estimé que grâce à une intégration réussie au commerce international, les PMA pourraient investir dans leurs infrastructures de base, et que le succès de cet effort attirerait à son tour des IED.  Tout en saluant l’Initiatives PPTE et celle d’allégement de la dette multilatérale prise par le G-8, M. Exantus a noté que les ressources tirées de ces programmes devaient satisfaire au critère d’additionnalité.  Le temps qui nous sépare de l’échéance de 2010 du Programme d’action de Bruxelles est relativement court, a conclu le représentant d’Haïti, en espérant que ces délibérations suscitent la prise de conscience salvatrice encore attendue en faveur des PMA.


Mme AMI DIALLO (Mali) qui s’exprimait au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, a fait observer que ces pays profiteraient plus de la mondialisation si leurs produits pouvaient atteindre les marchés mondiaux et s’ils jouissaient d’une situation concurrentielle comparable à celle des produits d’exportation des autres pays en développement.  Elle a souligné, à cet égard, que le Programme d’action d’Almaty a clairement défini les actions à mener pour satisfaire les besoins spécifiques de ces pays.  Rappelant que l’Assemblée générale a décidé de tenir en 2008 la revue à mi-parcours de ce programme, Mme Diallo a insisté sur l’importance que la Deuxième Commission soumette à la plénière de l’Assemblée générale un projet de résolution définissant les modalités d’organisation de cette session d’examen.  Elle a fait observer que deux réunions ministérielles thématiques ont déjà été organisées, à savoir celle sur le développement des infrastructures de transport et de transport de transit, tenue au Burkina Faso du 18 au 21 juin 2007, et celle sur le commerce et la facilitation du commerce, tenue en Mongolie du 28 au 31 août 2007.  Ces deux réunions ont fait ressortir les grands défis auxquels sont confrontés les pays en développement sans littoral, malgré leur bonne volonté et la dynamique de coopération et de solidarité au niveau régional qui s’est traduite par la mise en place de zones de libre-échange, et des efforts pour l’établissement de corridors, a-t-elle précisé.  La représentante du Mali a ainsi indiqué que la première réunion a mis en évidence que les infrastructures de transport sont peu développées, inadaptées, et vétustes, et que les coûts de transport restent très élevés atteignant parfois 40% des prix de revient.  Une étude récente de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement montre qu’en Afrique, avec seulement 7 km de route par 100 km2 et une couverture en réseau de voie ferrée ne dépassant pas 3 km par 100 km2, l’Afrique est de loin le continent le moins bien loti, a-t-elle précisé.  Quant à la seconde réunion, elle a fait ressortir le faible niveau de participation des pays en développement sans littoral au commerce mondial des biens et service, à cause notamment de la durée moyenne de transport des exportations et importations, qui s’élève à environ 66 jours –contre 52 jours pour les autres pays en développement–. 


Mme Diallo a d’autre part attiré l’attention sur d’autres défis non évalués à Almaty et qui pèsent lourdement sur l’économie des pays en développement sans littoral, comme les effets des changements climatiques et la flambée des prix des hydrocarbures.  En raison des inondations ou de la destruction des infrastructures de transport par des pluies diluviennes, certains États sont souvent coupés du monde, a-t-elle expliqué, soulignant que cela cause d’énormes pertes en recettes d’exportation.  À cela viennent s’ajouter la réduction considérable des marges sur les recettes d’exportation et l’accroissement des coûts de production lié aux prix exorbitants des hydrocarbures, a-t-elle fait observer, avant de souhaiter que les pays donateurs tiennent les promesses d’aide substantielle, immédiate et prévisible qu’ils avaient faites lors du Sommet mondial de 2005.


Mme TATIANA ZVEREVA (Fédération de Russie) a déclaré que la communauté internationale ne pouvait rester les bras croisés face à la situation particulière de certains pays, notamment les PMA et les pays enclavés.  Elle a estimé que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), sur le plan international, dépendait des progrès réalisés dans ces pays.  Par ailleurs, elle a indiqué que son pays avait pris toute une série de mesures concrètes pour aider les PMA, notamment en réduisant les droit à l’importation, et en adoptant un régime préférentiel pour les produits en provenance de ces pays et en n’imposant pas de taxes sur ces produits.  Elle a, en outre, noté que la Fédération de Russie participait aux mesures multilatérales visant à alléger le fardeau de la dette des PMA, y compris dans le cadre du Club de Paris et d’autres institutions.  Elle a indiqué que son pays avait appuyé l’initiative PPTE dès son lancement et avait, dans ce cadre, annulé la dette de pays africains pour une somme totale de 11,3 milliards de dollars.  Enfin, s’agissant des pays en développement sans littoral, elle a insisté sur l’importance de l’intégration économique régionale afin de faciliter la mise en place de systèmes de transports efficaces.  Elle a d’ailleurs souligné que la Fédération de Russie avait signé un accord avec la Chine et la Mongolie sur le transport de transit. 


Mme AFIAVI FERNANDE HOUNGBEDJI (Bénin) a fait observer que le Programme d’action de Bruxelles établit clairement les responsabilités de toutes les parties prenantes et est totalement en phase avec les Objectifs du Millénaire pour le développement.  C’est dans cet esprit de partenariat que le Bénin s’efforce depuis 2001, de par ses performances économiques, sociales et de gouvernance, d’honorer ses engagements, a-t-elle souligné.  La situation qui prévaut au Bénin, notamment l’environnement politique, social et économique, témoigne de cette volonté politique et offre d’intéressantes opportunités pour les investisseurs, a précisé Mme Houngbedji.  Elle a ainsi fait part des efforts déployés par le Gouvernement béninois, notamment en matière d’agriculture qui est, au Bénin, le moteur de l’économie, et elle a indiqué que son gouvernement travaille à mettre en place un programme de modernisation pour permettre l’amélioration des rendements agricoles et de la productivité de ce secteur.  Elle a ensuite appelé la communauté internationale à soutenir ces efforts et à bannir les barrières commerciales qui, alliées aux énormes subventions accordées en particulier par les pays riches, empêchent les PMA de maximiser leurs gains.  À cet égard, la représentante du Bénin a attiré l’attention sur la question du coton et indiqué que quelque 20 millions de personnes en Afrique vivent des revenus de la culture du coton.  Il est établi que les producteurs de coton subsahariens ont perdu 450 millions de dollars depuis 2004, a-t-elle souligné.  Dans ce contexte, une suppression des subventions américaines à l’industrie du coton entraînerait une augmentation de 6% à 14% du cours du coton et, dans les pays africains producteurs de ce produit de base, cela se traduirait par une augmentation de 2,3% à 5,7% du pouvoir d’achat des ménages, a-t-elle fait observer, avant de plaider en faveur d’une correction rapide de cette injustice.  Elle a ainsi indiqué qu’en présentant l’initiative sectorielle en faveur du coton, les pays espéraient que la communauté internationale allait pour une fois sortir du cercle vicieux des promesses non tenues et de la rhétorique des déclarations de bonnes intentions pour réellement agir.


M. HASSAN YOUSIF NGOR (Soudan) a rappelé que le Programme d’action de Bruxelles était basé sur un partenariat entre donateurs et PMA afin de sortir ces derniers de la pauvreté.  Il a estimé que les PMA avaient fait preuve de véritables engagements en mettant en place des politiques macroéconomiques saines et des stratégies de développement ou en améliorant la gouvernance.  Toutefois, il a remarqué que ces efforts n’avaient pas donné les résultats escomptés, principalement en raison d’entraves externes hors du contrôle de ces pays.  Par ailleurs, il a regretté que les engagements pris en matière d’APD n’aient pas toujours été respectés et que l’allégement de la dette soit encore problématique pour de nombreux PMA.  Plusieurs d’entre eux restent en dehors des Initiatives PPTE et d’allégement de la dette multilatérale, a-t-il constaté.  Notant l’importance d’améliorer les capacités de production des PMA, il a insisté sur la nécessité pour les partenariats mondiaux de se centrer sur les infrastructures.  Il a, par ailleurs, fait part des efforts de son propre pays pour respecter les engagements du Programme de Bruxelles, indiquant qu’une Commission de haut niveau évaluait les progrès enregistrés dans ce domaine.  Toutefois, il a estimé que le fardeau de la dette demeurait un des défis les plus importants pour le développement du pays et a appelé à l’annulation de la dette extérieure du Soudan qui s’élève à plus de 27 milliards de dollars. 


M. MOTOYUKI ISHIZE (Japon) a déclaré que les pays les moins avancés (PMA) avanceraient considérablement vers le développement socio-économique s’ils n’étaient pas freinés par leurs capacités de production limités.  Il a dit que le Japon travaille avec le secrétariat du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique pour soutenir le développement d’infrastructures dans les pays les moins avancés du continent africain qui, a-t-il rappelé, contient 34 des 50 PMA du monde.  Le Japon continue en outre de fournir de l’aide au commerce par le biais de son initiative de développement pour le commerce, qui est destinée à promouvoir les exportations et améliorer la compétitivité des PMA.  Depuis avril, le Japon a élargi l’accès à son marché de 98% des produits exportés par les PMA, ceci sans contingentement et en franchise de droits de douane, a annoncé M. Ishize.  Le représentant a déclaré que son pays est déterminé à doubler son aide publique au développement pour l’Afrique d’ici à la fin de cette année.  IL a, d’autre part, fait observer que l’on ne peut parler du développement des PMA sans aborder la question de la consolidation de la paix, puisque la plupart de ces pays ont connu des conflits violents au cours des quinze dernières années.  Il a ainsi plaidé en faveur de la promotion des stratégies de consolidation de la paix, celles-ci permettant de jeter les fondations d’un développement durable.  S’intéressant ensuite à la situation des pays en développement sans littoral, Motoyuki Ishize a souligné qu’il est important que la communauté internationale renforce ses efforts de soutien à ces pays, comme il a été convenu lors des réunions ministérielles thématiques tenues au Burkina Faso et en Mongolie cette année.


M. SEA KOSAL (Cambodge) s’est inquiété des difficultés rencontrées par les pays les moins avancés (PMA) et a fait observer qu’une plus grande aide publique au développement, une réduction de la dette plus importante et un accroissement des investissements étrangers directs sont nécessaires pour que ces pays puissent réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les pays développés devraient respecter leurs engagements et consacrer 0,2% de leur PNB à l’aide au développement accordée aux PMA, a dit M. Kosal.  En outre, les initiatives d’aide au commerce devraient également être multipliées, a-t-il estimé.  S’intéressant ensuite plus précisément à la situation du Cambodge, M. Kosal a expliqué que son pays connaît la paix et la stabilité politique depuis la fin de la dernière décennie.  Durant cette période, le Gouvernement cambodgien a mis en œuvre des réformes dans de nombreux secteurs visant la croissance, l’emploi, l’égalité et l’efficacité.  Ainsi, l’économie cambodgienne est devenue de plus en plus dynamique jusqu’à atteindre un taux de croissance moyen de 11,4% par an pendant les trois dernières années, a-t-il précisé.  Il a ensuite rappelé la nécessité de renforcer les capacités productives des PMA et de soutenir leurs efforts de développement.  Il a également souhaité que son pays et les autres PMA puissent bénéficier de certains avantages liés à l’accès de leurs produits aux marchés internationaux.


Rappelant la responsabilité qui revient à tous les pays de faire des efforts pour éradiquer la pauvreté, Mme MONA JUUL (Norvège) a noté que la pratique de la bonne gouvernance et l’application de politiques saines étaient indispensables pour pouvoir atteindre cet objectif.  À cet égard, elle a estimé que de meilleures politiques anticorruption étaient nécessaires, alors que 8 des 10 pays qui ont les pires résultats s’agissant de l’état de la corruption sont des PMA.  Elle a, de plus, constaté que si certains pays avaient accompli des progrès importants en matière de stabilité politique, d’état de droit et de sécurité humaine, les résultats en ce qui concerne l’efficacité et la responsabilité des gouvernements étaient moins bons pour le groupe des PMA dans son ensemble.  Toutefois, elle a estimé que les efforts déployés en commun pour améliorer la situation des PMA n’avaient pas donné beaucoup de résultats.  Mme Juul a souligné que les PMA avaient besoin de davantage d’aide et d’une assistance non seulement plus substantielle, mais aussi améliorée.  Elle a fait remarquer que le budget consacré par la Norvège à l’assistance au développement en 2008 allait s’élever à 0,98% de son PNB.  En outre, elle a affirmé que les PMA avaient besoin d’un allégement de la dette ciblé et qui ait un caractère additionnel aux autres formes d’aide.  Soulignant l’importance d’améliorer l’accès aux marchés des produits d’exportation des PMA, Mme Juul a noté que la Norvège offrait un accès sans contingentement et en franchise de droits aux produits en provenance des PMA et a appelé d’autres pays à suivre cet exemple.  Elle a de plus affirmé que l’aide pour le commerce devait être prise en compte dans les négociations actuelles de l’OMC afin, notamment, de renforcer les capacités des PMA, particulièrement en ce qui concerne leur équipement en infrastructures.  La représentante a ainsi fait valoir que son pays finalisait un plan d’action dans ce domaine en faveur des pays africains et des PMA.  Elle a aussi souligné la volonté de la Norvège de s’assurer que le Cycle de Doha profite aux pays les plus pauvres.  Elle a conclu son intervention en déclarant qu’avec la volonté politique de transformer les plans en actions concrètes, il serait possible de créer un développement social et économique durable dans les PMA.


M. A. KRISHNASWAMY (Inde) a dit que l’Inde se réjouissait de la tenue de la Conférence d’examen de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, qui aura lieu en 2008, et a fait observer que les deux réunions thématiques de préparation qui se sont tenues cette année au Burkina Faso et en Mongolie ont mis en évidence le manque de progrès dans le respect des engagements contenus dans ce Programme, tout comme l’importance d’une assistance accrue de la part de la communauté internationale en faveur des pays en développement sans littoral.  M. Krihnaswamy a ainsi appelé les États Membres à fournir un plus grand soutien technique et financier aux pays sans littoral pour le développement d’infrastructures de transport, et pour une meilleure intégration de ces infrastructures dans les couloirs de transit.  Il a invité les États Membres à faciliter une plus grande participation des pays enclavés au système commercial multilatéral et à soutenir une facilitation des activités commerciales de ces pays.  M. Krishnaswamy a ainsi expliqué qu’en tant que pays en développement de transit, l’Inde s’engage à coopérer et à établir des liens avec ses deux voisins enclavés.  S’intéressant ensuite à la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, il a estimé qu’il était important de passer du paradigme de la simple recherche de palliatifs à des actions plus concrètes touchant les causes profondes du sous-développement des PMA.  Tout en saluant les progrès effectués par certains pays les moins avancés (PMA) et, partant, leur graduation de la liste des PMA, il a insisté sur l’importance que la communauté internationale les aide dans la phase de transition.  Il a également dit que sa délégation soutenait la proposition de réexaminer les critères de reclassement.  Pour conclure, le représentant a regretté que la communauté internationale ait tardé à honorer ses engagements en matière de développement et que nombre de donateurs n’aient pas atteint le niveau d’aide publique au développement qu’ils s’étaient engagés à verser.  Il a également appelé à un meilleur accès aux marchés pour les produits des PMA et à des efforts accrus pour un règlement de la question de la dette.


M. HARALD ASPELUND (Islande) a réitéré l’attachement de son pays au Plan d’action de Bruxelles et a dit que l’Islande était déterminée à consacrer 0,15% à 0,20% de son PNB à l’APD à destination des PMA.  Il a noté que la majeure partie de l’APD bilatérale de son pays était accordé aux PMA.  Le représentant a, en outre, souligné que la sécurité alimentaire était un des aspects principaux de la coopération au développement de son pays.  Il a indiqué que des projets bilatéraux de pisciculture soutenus par la coopération islandaise avaient contribué à l’amélioration de la sécurité alimentaire et à la réduction de la malnutrition.  M. Aspelund a indiqué que l’Islande s’impliquait aussi dans la coopération en matière d’éducation et avait, à cet égard, des projets à tous les niveaux, allant du primaire à l’université et à la formation des adultes.  Le représentant a aussi mis l’accent sur l’importance de faire davantage participer les femmes au développement des PMA, estimant que le soutien en faveur de l’éducation, de la santé ou des activités économiques des femmes avait un effet multiplicateur.  Dans ce contexte, il a noté que son pays dirigeait de plus en plus sa coopération vers des projets à dimension sexospécifique dans les PMA.  En ce qui concerne les pays enclavés, M. Aspelund a argué que l’initiative « Aide pour le commerce » pouvait permettre d’alléger le poids des désavantages géographiques dont souffrent ces États.


M. DAW PENJO (Bhoutan) a rappelé qu’à l’occasion de la Déclaration du millénaire de 2000, les leaders du monde se sont engagés à assurer que la mondialisation profite à tous et qu’elle sorte de l’extrême pauvreté un sixième de l’humanité.  Il a, à cet égard, regretté que l’examen à mi-parcours de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement brosse un tableau très mitigé de la situation et a rappelé que le Secrétaire général a mis en exergue la nécessité de mettre en œuvre des actions collectives et urgentes pour remédier à cette situation actuelle.  S’il a reconnu l’importance que chaque pays redouble d’efforts pour mettre en œuvre des politiques et des stratégies de développement et les conditions nécessaires à la croissance, il a insisté sur la nécessité que la communauté internationale respecte ses engagements contractés en vertu du Programme d’action de Bruxelles.  S’agissant du Programme d’action d’Almaty, M. Penjo a fait observer que sa mise en œuvre requiert une plus grande coopération entre les pays enclavés, les pays de transit et les partenaires au développement.  Puis, s’intéressant à son pays, il a expliqué que le Bhoutan a fait d’immenses progrès socioéconomiques depuis son programme de modernisation, lancé au début des années 60, notamment grâce au soutien de ses partenaires de développement, comme l’Inde.  Le Bhoutan souhaite son autonomie, a-t-il souligné.  Mais en raison des défis qu’il doit affronter en tant que pays en développement sans littoral, le pays a besoin du soutien de la communauté internationale, a dit M. Penjo.  Le représentant du Bhoutan a également fait observer que l’aide de la communauté internationale est encore plus cruciale, à l’heure où son pays opère une transition démocratique. 

À cet égard, il a indiqué que le Bhoutan organisera ses premières élections parlementaires au début de l’année prochaine et adoptera une constitution qui transformera le pays en monarchie constitutionnelle.  Pour que la démocratie s’enracine, il faut maintenir les progrès accomplis dans les domaines socioéconomiques, a-t-il souligné, avant de remercier les partenaires de développement de son pays pour leur aide.


M. MOHAMMED WALI NAEEMI (Afghanistan) a attiré l’attention de la Commission sur les défis que doivent relever les pays en développement sans littoral et a fait observer que le manque d’accès à la mer; l’isolement; le manque d’accès aux marchés internationaux; les procédures douanières, et les coûts élevés de transport entravent la compétitivité de ces pays et accroissent leur marginalisation des marchés internationaux.  Il a espéré que l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty permettra d’en évaluer l’efficacité et les progrès qu’il reste à faire pour accélérer son application au niveau national et régional.  Abordant la situation de son pays, il a expliqué que l’Afghanistan doit notamment faire face à un manque de ressources humaines et d’infrastructures, celles-ci ayant été détruites par trois décennies de guerre et de violence.  En outre, les mines terrestres et les engins explosifs accroissent le coût du développement socioéconomique du pays, a-t-il ajouté, avant de plaider en faveur de la prise en compte des besoins particuliers des pays sortant de conflit.  Le représentant a ensuite fait part de différents projets mis en place par son pays et s’est notamment réjoui de la récente mise à niveau d’une route qui connecte Kaboul aux principales villes d’Afghanistan et aux pays frontaliers.  Cette route permettra aux pays d’Asie centrale d’atteindre les ports du Pakistan et de l’Iran en 32 heures, a-t-il précisé, avant d’expliquer que l’Afghanistan souhaite transformer sa condition de pays enclavé en atout en se transformant en passerelle entre Asie de l’Est et le Moyen-Orient.  Il a à cet égard indiqué que son pays a signé des accords de transport avec l’Iran, le Pakistan et la Chine.  Il a reconnu que le développement de l’Afghanistan est un objectif ambitieux, mais que l’Afghanistan souhaite devenir un modèle de prospérité et de bien-être dans la région.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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