LE PACTE MONDIAL DES NATIONS UNIES DOIT ÊTRE RENFORCÉ POUR MIEUX SOUTENIR LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT, SOULIGNENT DES MEMBRES DE CETTE INITIATIVE
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LE PACTE MONDIAL DES NATIONS UNIES DOIT ÊTRE RENFORCÉ POUR MIEUX SOUTENIR LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT, SOULIGNENT DES MEMBRES DE CETTE INITIATIVE
Le Pacte mondial des Nations Unies est un outil remarquable pour faire avancer les idéaux et principes de la Charte des Nations Unies, ont estimé aujourd’hui les participants à une table ronde, organisée cet après-midi par la Commission économique et financière (Deuxième Commission), et qui visait à examiner les progrès accomplis dans la mise en place de cette initiative volontaire de l’ONU, qui est relative à la responsabilité civique des entreprises et vise à rendre les marchés mondiaux plus viables et plus équitables. Le Pacte mondial a été lancé en 2000. Sept représentants de sept grandes entreprises, la plupart transnationales, ont présenté cet après-midi les activités qu’elles mènent en tant qu’entreprises « citoyennes » membres du Pacte mondial, en soulignant le rôle du secteur privé dans la réalisation des objectifs de développement agréés au niveau mondial.
Les intervenants ont rappelé que le Pacte mondial, initiative volontaire, met l’accent sur la responsabilité civile des entreprises évoluant sur des marchés mondiaux qu’elles s’efforcent de rendre équitables et durables. Le Pacte rassemble les entreprises, les organismes des Nations Unies, le monde du travail et la société civile autour de dix grands principes universels relatifs aux droits de l'homme, aux normes du travail, à l'environnement et à la lutte contre la corruption. Le Pacte compte aujourd’hui sur la participation de plus de 4 200 entreprises et d’autres parties prenantes venant de la société civile, et est présent dans 100 pays.
M. B. Muthuraman, Directeur général du conglomérat indien Tata Steel, a souligné les efforts déployés par cette entreprise pour améliorer l’environnement et le bien-être de ses employés. Parmi les progrès accomplis, il a noté que Tata Steel avait introduit la journée de travail de huit heures en 1912, c'est-à-dire 32 ans avant que l’Inde n’adopte cette norme, et que Tata Steel avait offert à ses employés un système de caisse de prévoyance sociale et des indemnités en cas de maternité ou d’accident de travail dans les années 1920 et 1930, bien avant que de nombreux pays n’en fassent de même. M. Muthuraman a aussi indiqué que Tata Steel s’investissait dans toute une série de projets d’assistance dans les domaines de l’éducation, de la santé, ou encore de l’alimentation. Si Tata Steel a lancé ces initiatives c’est parce qu’elle considère que de telles activités font partie intégrante du rôle que doit jouer une grande entreprise, a-t-il insisté. Toutefois, il a estimé que le Pacte mondial pouvait insuffler un élan supplémentaire à ce type d’efforts et s’est dit convaincu des effets positifs d’une telle matrice d’analyse et d’évaluation du fonctionnement des entreprises, dont les activités ne devraient pas se limiter à la seule recherche des bénéfices.
« La responsabilité civile des entreprises est un devoir et non une action caritative », a estimé pour sa part M. Talal Abu Ghazaleh, Président et Directeur général du groupe d’affaires portant son nom, qui est une compagnie égyptienne fournissant des services financiers, juridiques et de formation. Il a rappelé que les objectifs du Pacte mondial correspondaient aux idéaux et principes fondateurs des Nations Unies. Selon lui, cette initiative est devenue un vecteur important à utiliser pour que ces idées soient ancrées dans le monde des affaires. Le pacte mondial donne l’occasion aux entreprises de participer, à leur manière, à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a estimé M. Abu Ghazaleh.
Présentant certaines des avancées provoquées par le Pacte mondial en Chine, Mme Ying Chen, Directrice générale adjointe de la Confédération des entreprises chinoises, a noté que 140 entreprises de son pays en étaient membres et que ce nombre ne cessait d’augmenter. Arguant que le Pacte devait aider les entreprises à mieux participer à la vie économique internationale, elle a souligné que cela était particulièrement important pour les entreprises chinoises, à l’heure ou elles internationalisent de plus en plus leurs opérations. Pour Mme Ying Chen, le Pacte mondial a élaboré un outil et une méthodologie qui permettent aux Nations Unies d’insuffler une nouvelle dynamique au développement des entreprises dans le monde entier. En outre, elle a affirmé qu’il fallait encore redoubler d’efforts pour appuyer un nombre croissant d’entreprises dans les efforts qu’elles accomplissent pour remplir leur responsabilité sociale, et en intégrer les données dans leur fonctionnement. Elle a, à cet égard, estimé qu’il fallait aider les entreprises en leur fournissant des lignes directrices claires.
M. José Sergio Gabrielle de Azevedo, Président et Directeur général de l’entreprise pétrolière brésilienne Petrobras, a expliqué que cette compagnie souhaitait incarner un modèle international de responsabilité sociale et de gestion afin de contribuer au développement durable. Notant que l’engagement du monde des affaires en faveur de la responsabilité sociale était encore insuffisant, M. de Azevedo a fait valoir que ce concept était devenu une véritable politique d’entreprise chez Petrobas et y prenait la forme d’une gestion intégrée éthique et transparente des activités. Par ailleurs, le Directeur général a salué les principes de « leadership responsable » et d’« investissements responsables », que promeut le Pacte mondial, estimant que la transparence et la lutte contre la corruption devaient aller au-delà du respect des obligations légales ou des engagements internationaux.
Le Directeur adjoint du Service de New York de la United Bank for Africa (UBA), M. Bunmi Akinremi, du Nigéria, a donné la perspective que les mileux d’affaires africains ont sur le Pacte mondial. Ainsi, il a déclaré qu’on pouvait dire que ce qui se passait sur le continent africain illustrait ce qui se passe lorsque l’on fait fi des principes de ce Pacte. Selon lui, la pauvreté endémique, la déficience des infrastructures sanitaires ou encore la faible espérance de vie en Afrique, sont imputables aux tensions qui existent entre l’esprit d’entreprise individuel et la justice sociale en Afrique. M. Akinremi s’est cependant dit encouragé par le fait que la plupart des gouvernements africains reconnaissaient la nécessité d’agir, et le rôle que doit jouer le secteur privé.
S’agissant de l’Asie, M. Toshio Arima, Directeur et Conseiller exécutif du Conseil d’administration de Fuji Xerox, a pour sa part, regretté que l’existence du Pacte ne soit pas très connue. Il a ainsi indiqué qu’au Japon, seulement 56 compagnies font partie du réseau local du Pacte. Il a dit que Fuji Xerox s’attachait à respecter ses obligations de responsabilité sociale, notamment en adoptant et pratiquant des mesures de recyclage et des pratiques d’« achat éthique ».
Il a de plus ajouté que ces programmes visaient à sensibiliser les fournisseurs afin de les encourager aussi à mettre en œuvre leur responsabilité sociale.
Enfin, M. Mark Moody-Stuart, Président d’Anglo American, compagnie britannique de production minière, a fait observer que la force du Pacte mondial était de faire coopérer entreprises et société civile pour mettre en œuvre les dix principes de cette initiative. Pour réussir ce travail commun, il a expliqué que les échanges devaient être ouverts et transparents en ce qui concerne les indices économiques, environnementaux et sociaux. Il a souligné que même si les engagements du Pacte étaient volontaires, les entreprises devaient quand même les respecter.
Par ailleurs, Mme Habiba Al Marashi, Présidente de « Emirates Environmental Group » a, quant à elle, donné la perspective d’un acteur de la société civile, membre du Pacte mondial. Elle a indiqué que l’objectif de son organisation était d’élargir les partenariats entre secteurs privé et public et de soutenir les objectifs stratégiques de développement du pays.
Au cours du débat qui a suivi ces interventions, la représentante du Bénin, qui s’exprimait au nom du Groupe des États africains, s’est interrogée sur les mécanismes de suivi et de contrôle du Pacte, puisque cette alliance est essentiellement volontaire. Les conférenciers ont expliqué que le mécanisme d’évaluation des résultats du Pacte était constant.
« Comment la mise en œuvre des principes du Pacte affecte-t-elle la compétitivité face aux entreprises qui ne les appliquent pas? » a voulu savoir le représentant de la France. Les entreprises qui adhèrent à ces principes sont plutôt avantagées, a estimé un panéliste en affirmant qu’elles étaient ainsi perçues comme responsables et bénéficiaient donc du soutien de la société.
Alors que le représentant de la Guinée s’est dit préoccupé par le manque de participation d’entreprises africaines à cette initiative, les intervenants ont fait valoir qu’une des priorités du Pacte était justement d’y inclure les pays du continent. Dans ce contexte, ils ont notamment insisté sur l’importance de mieux faire connaître les objectifs du Pacte auprès du grand public. Enfin, à la suite d’une question du représentant du Cameroun sur le rôle le Pacte dans la formation des universitaires, un conférencier a indiqué qu’un réseau de grandes écoles de commerce était en train d’être établi dans ce but.
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