AG/EF/3191

DES ACTIONS URGENTES DOIVENT ÊTRE PRISES POUR RELEVER LE DÉFI POSÉ PAR L’URBANISATION ANARCHIQUE, PLAIDENT DES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION

31/10/2007
Assemblée généraleAG/EF/3191
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

19e séance –après-midi


DES ACTIONS URGENTES DOIVENT ÊTRE PRISES POUR RELEVER LE DÉFI POSÉ PAR L’URBANISATION ANARCHIQUE, PLAIDENT DES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION


Face à l’explosion urbaine et la prolifération des bidonvilles dans les pays

du Sud, elles insistent sur la nécessité de renforcer et de mieux financer ONU-Habitat


Pour traiter du défi posé par les établissements humains au niveau mondial, et des problèmes notamment liés à l’explosion urbaine et à la multiplication des bidonvilles, il sera nécessaire de résoudre les questions liées à l’urbanisation trop rapide et anarchique à laquelle font face les pays en développement.  C’est le point de vue qu’ont tenu à souligner aujourd’hui les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) alors qu’elles examinaient l’application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et le renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).


En 2007, pour la première fois de l’histoire, la majorité de la population mondiale habite dans des villes, ont rappelé les délégations, faisant ainsi écho à la présentation faite hier* sur la question, par la Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), Mme Anna Tibaijuka.  Notant que ce phénomène est appelé à s’accentuer, de nombreux représentants, dont celui de l’Inde, ont affirmé que le bien-être général des populations des pays concernés dépendrait des capacités de planification urbaine et de lutte contre la pauvreté urbaine dont feraient preuve les gouvernements et les acteurs du développement.


La représentante du Pakistan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que l’urbanisation entraînait dans son sillage des problèmes économiques, sociaux et environnementaux qu’il fallait traiter de manière urgente.  Elle a précisé que les défis à relever à cet égard étaient liés à la pauvreté, au manque d’emplois, aux besoins en infrastructures et moyens de transports, et à la nécessité de fournir aux populations les services de base qui aujourd’hui, lui font tant défaut, comme l’accès à l’eau et à l’assainissement.  Dans ce contexte, la représentante a souhaité, à l’instar notamment de la délégation du Sri Lanka, que le Programme des Nations Unies pour les établissements humains soit renforcé et dispose de ressources adéquates pour remplir son mandat, particulièrement en ce qui concerne les ressources de son budget ordinaire. 


Le représentant de l’Éthiopie, de son côté, a attiré l’attention de la Commission sur l’urbanisation rapide de l’Afrique, notant que 43 villes de ce continent comptait plus d’un million d’habitants.  Il a estimé que cette situation pourrait avoir des répercussions négatives sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et a plaidé pour que des investissements substantiels soient faits dans les domaines du logement et du développement urbain afin que la population ne tombe pas dans le piège de la pauvreté urbaine.


Outre celle déjà citées, les délégations et organisations suivantes ont pris la parole au cours de l’examen de l’application des décisions d’Habitat II et du renforcement d’ONU-Habitat: Fédération de Russie; Chine; Bélarus; Éthiopie; Indonésie; Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.


La Commission a par ailleurs achevé en début de séance son débat général relatif au développement durable en entendant les représentants de la Bolivie, d’Israël, du Paraguay, des Palaos, du Koweït, du Cameroun, de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel et de l’Union mondiale pour la conservation de la nature. 


Enfin, la Commission a entamé son débat relatif à la mondialisation et à l’interdépendance, en entendant la présentation des rapports pertinents ainsi qu’une intervention de Cheick Sidi Diarra, Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, ainsi que la déclaration du représentant du Pakistan, qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine. 


La Deuxième Commission poursuivra l’examen de ce point demain, jeudi, le 1er novembre, à 10 heures.


* voir notre communiqué du 30 octobre 2007 publié sous la cote AG/AF/3190.



DÉVELOPPEMENT DURABLE


Suite et fin du débat général


M. GRAHAM CLOUGH, Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a expliqué que le secteur industriel compte actuellement pour un tiers de la consommation mondiale d’énergie et des émissions de dioxyde de carbone.  Pour stabiliser et finalement réduire les émissions de gaz à effet de serre, il est vital de s’intéresser à la façon dont l’énergie est utilisée dans l’industrie, a-t-il fait valoir.  Rappelant que la lutte contre les changements climatiques ne devrait pas se faire au détriment de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté, M. Clough a relevé l’importance de trouver des solutions à travers lesquelles on puisse aussi œuvrer en faveur de la croissance économique et de la promotion de l’emploi.  Il a, à cet égard, fait observer qu’améliorer l’efficacité énergétique a des avantages considérables.  Une réduction de l’intensité énergétique d’environ 26% réduirait les émissions globales de CO2 de 12%, a-t-il précisé.  Il a également fait observer qu’un meilleur accès à des technologies propres et efficaces se révèle crucial pour l’amélioration de l’efficacité énergétique dans le secteur industriel.  S’intéressant ensuite aux sources d’énergie nouvelles et renouvelables, Graham Clough a indiqué que l’ONUDI s’engage à faire en sorte que la bioénergie contribue au développement industriel de manière durable.  Il a, à cet égard, expliqué que l’ONUDI travaille étroitement avec les petits États insulaires en développement.  Ces derniers dépendent en effet étroitement des combustibles fossiles importés, ce qui fait que les prix de l’électricité y sont parmi les plus élevés au monde.


M. JAVIER LOAYZA BAREA (Bolivie) a rappelé que les problèmes écologiques transcendaient les frontières et affectaient la vie de toutes les populations du monde.  Il a insisté sur le rôle que joue l’éducation, à tous les niveaux, en tant qu’outil principal pour notamment promouvoir les changements de mentalité et de comportement dans le domaine de la consommation.  Il a affirmé que l’éducation et la sensibilisation du grand public était un élément essentiel de la politique menée par la Bolivie, l’objectif visé étant de faire comprendre aux populations les relations complexes qui existent entre la préservation ou la dégradation de l’environnement et les actions humaines.  Estimant que le modèle de développement actuel n’était pas viable, il a affirmé qu’il fallait mettre la sauvegarde de la planète au cœur des actions, en s’inspirant des philosophies et des modes de vie des peuples autochtones.  Il a aussi souligné que les pays en développement étaient d’autant plus vulnérables qu’ils étaient confrontés à un grand nombre de limitations.  Dans ce cadre, il a regretté que les effets des changements climatiques risquent de ne pas recevoir l’attention nécessaire, de nombreux pays orientant plutôt leurs ressources, limitées, vers la lutte contre la pauvreté ou la maladie.  Il a noté que les pays développés étaient les plus grands  responsables de la dégradation de l’environnement et devaient donc mener les efforts en ce qui concerne l’atténuation des conséquences du réchauffement de la planète.  Il a enfin affirmé qu’il était essentiel de fournir des technologies propres et efficaces aux pays en développement, tout en les aidant à mettre en place des politiques appropriées pour lutter contre les changements climatiques. 


Mme SIMONA HALPERIN (Israël) a dit que sa délégation se réjouissait de la tenue de la prochaine session de la Commission du développement durable (CDD) qui permettra de réfléchir aux liens entre l’agriculture, le développement rural, la sécheresse, la désertification et les problèmes  rencontrés par l’Afrique.  La CDD peut offrir des ressources et stimuler la volonté politique pour progresser vers une meilleure mise en œuvre d’Action 21, a-t-elle estimé.  Le développement agricole a des effets positifs indéniables sur la réduction de la pauvreté, a-t-elle poursuivi.  À cet égard, la recherche agricole et technologique est essentielle pour accroître la productivité et les rendements agricoles.  Toutefois, les effets bénéfiques se concrétiseront uniquement si les politiques menées sont adéquates, a-t-elle fait observer.  Mme Halperin a expliqué qu’Israël est prêt à partager son expérience en la matière avec les pays en développement.  Elle a également attiré l’attention sur la féminisation de la pauvreté et a fait observer que cette question mérite une attention plus soutenue de la communauté internationale.  Israël promeut le développement durable et le renforcement des capacités entrepreneuriales par le biais du MASHAV, le Centre israélien pour la coopération internationale, a-t-elle ajouté.  L’éradication de la pauvreté par le biais des petites entreprises est centrale dans les travaux du Mashav, a indiqué la représentante.  D’autre part, elle a expliqué que son pays, qui a mis en œuvre des mesures particulières de lutte contre la désertification, comme des campagnes de reboisement ou la culture irriguée au goutte à goutte dans les régions désertiques, est prêt à partager son savoir avec les pays qui en auraient besoin.


M. NARINDER KAKAR, représentant de l’Union mondiale pour la conservation de la nature (UICN), s’est inquiété de la perte de la diversité biologique, rappelant que la majorité des écosystèmes de la planète étaient dégradés et gérés de manière non viable.  Il a estimé que la dégradation environnementale affectait le bien-être des sociétés ainsi que la croissance économique et le développement, et que ce phénomène irait croissant.  Il a exhorté l'Assemblée générale à prendre des mesures décisives pour assurer la mise en œuvre des engagements de développement durable, par une meilleure mobilisation de ressources financières et technologiques; par le renforcement des capacités; et par l’intégration, à tous les niveaux, du développement durable dans toutes les politiques et stratégies.  Sur la question des changements climatiques, M. Kakar s’est félicité de l’élan politique récemment donné à cette question et a souhaité qu’un cadre de négociations soit établi, lors des prochaines réunions de la Convention-cadre des Nations Unies sur ce sujet.  S’agissant de l’énergie, M. Kakar a fait part de sa préoccupation face à l’incapacité des États Membres à parvenir au consensus sur un texte de projet de décision lors de la dernière session de la Commission du développement durable.  Il a argué que le panier énergétique actuel contribuait à la perte de biodiversité et à la dégradation des écosystèmes.  Il ainsi insisté sur le rôle des sources d’énergie nouvelles et renouvelables en avertissant toutefois qu’il fallait s’assurer que leur mode de production n’ait pas de conséquences sur l’environnement.  S’agissant de la biodiversité, M. Kakar a constaté les progrès qui ont été accomplis dans les négociations sur le régime international de régir l’accès aux ressources de la biodiversité et le partage des bénéfices qui en sont tirés.  Il a déclaré que ce régime était un élément clef pour parvenir à une viabilité améliorée et à une plus juste utilisation de la biodiversité et a donc exhorté les États parties à la Convention des Nations Unies sur la biodiversité à conclure ces négociations au plus vite.


M. JUAN ALFREDO BUFFA (Paraguay) a attiré l’attention de la Commission sur l’importance du rôle que joue l’énergie dans la promotion du développement durable.  Il a, à cet égard, salué les différents rapports du Secrétaire général et notamment noté la tendance actuelle à une diversification croissante des sources d’énergie.  Il a expliqué que le Paraguay, qui est un pays en développement sans littoral, dépend de l’importation de combustibles fossiles.  C’est pourquoi, le pays s’est engagé à augmenter la production nationale de combustibles d’origine végétale afin notamment de réduire sa dépendance aux combustibles dérivés du pétrole, dont les prix sont élevés.  Les ressources générées par ces initiatives peuvent être investies dans le développement, notamment le développement agricole, a précisé le représentant.  Il a, à cet égard, expliqué que le Paraguay dispose d’un programme national de production de biocombustibles destiné à générer des ressources additionnelles et à disposer de sources alternatives de combustibles.  Ces pratiques n’ont pas de répercussion sur les cultures alimentaires, a-t-il précisé, avant de souligner qu’au contraire la production de biocombustibles contribue, à terme, à l’amélioration des conditions de vie des populations.


M. JESSE CAMERON-GLICKENHAUS (Palaos) a fait part de l’inquiétude de son pays concernant les effets néfastes de la pêche à grande profondeur, qui est une pratique destructrice de l’environnement marin.  Il a noté que l’Organisation de gestion de la pêche pour le Pacifique Sud avait pris des mesures substantielles pour éliminer cette pratique et a exhorté les autres organisations régionales de gestion de la pêche à faire de même.  Pour Palaos, le développement durable exige que nous protégions notre biodiversité unique, a-t-il dit.  Il a expliqué que dans le cadre du « Défi micronésien », Palaos, les Iles Marshall et les États fédérés de Micronésie s’étaient mis d’accord pour préserver 30% de leurs ressources marines côtières et 20% de leurs ressources terrestres d’ici 2020.  Il a précisé que ce projet permettrait de conserver 463 types de coraux.  Il a argué que si ces objectifs étaient locaux, leur réalisation ne serait cependant pas possible sans assistance internationale.  Il a affirmé que Palaos aurait besoin de financement et d’expertise pour identifier les zones vulnérables et faire respecter les mécanismes de protection de ces zones.  Par ailleurs, il a souligné que le monde devait s’attacher à atténuer les effets des changements climatiques.  Il a constaté que les changements climatiques menaçaient les barrières de corail à travers le monde, alors que celles de Palaos sont indispensables à son économie et à sa sécurité alimentaire.  Le représentant a de plus constaté qu’alors que les petits États insulaires en développement n’émettent que peu de gaz à effet de serre, ils souffrent cependant de manière disproportionnée des effets des changements climatiques.  Compte tenu de la vulnérabilité de ces pays, il a mis l’accent sur la nécessité de parvenir à un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour l’après 2012.  La survie de Palaos, et la capacité du monde de parvenir au développement durable, dépend des efforts sérieux qui seront faits à Bali et plus tard, a-t-il conclu.


M. MOHAMAD SULTAN AL SHARJI (Koweït) s’est félicité de la coopération manifestée par la communauté internationale pour limiter les impacts des catastrophes naturelles et apporter une aide rapide aux pays touchés.  Il a, à cet égard, salué le travail effectué par les différentes organisations et programmes des Nations Unies.  Il a expliqué que son pays s’engage également dans des activités de coopération et de promotion de la solidarité par le truchement de programmes de coopération bilatéraux avec les pays affectés par des catastrophes.  Ainsi, le Koweït a fourni 100 millions de dollars aux pays touchés par le tsunami, 100 millions de dollars aux pays affectés par le tremblement de terre en Asie du Sud, et 500 millions de dollars aux victimes de l’ouragan Katrina, a précisé le représentant.  En outre, le pays a fait un don d’un montant de 250 000 dollars à la République populaire démocratique de Corée pour l’aider à faire face aux conséquences des inondations, ainsi qu’un don de 500 000 dollars pour aider les victimes du typhon Yamin au Pakistan, a ajouté M. Al Sharji.  Il a fait observer qu’alors que les catastrophes naturelles tendent à augmenter, une mobilisation des efforts est plus que jamais nécessaire.  Dans cette perspective, il a relevé l’importance de mettre en place un système régional d’alerte rapide destiné à limiter les impacts des catastrophes naturelles.


M. IYA TIDJANI (Cameroun) a expliqué que, selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur les changements climatiques, l’Afrique, continent le moins pollueur, pourrait être le continent où les conséquences des changements climatiques seraient les plus catastrophiques.  Ainsi, il a indiqué qu’au Cameroun, à l’horizon 2050, dans la zone côtière, l’élévation du niveau de la mer, en raison des inondations subséquentes, constituera une menace pour la mangrove, entraînera la diminution de la surface des terres côtières, la destruction de la biodiversité et le déplacement des populations.  Dans la zone soudano-sahélienne, les conséquences se manifestent déjà par la décroissance de la faune, la baisse du rendement agricole et le développement de maladies comme le paludisme, la méningite et le choléra, a souligné le représentant.  M. Tidjani a expliqué que, face à cette situation, le Cameroun, son pays, a ratifié la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et a adhéré au Protocole de Kyoto dont il a intégré les dispositions pertinentes dans ses stratégies de développement durable.  Le Cameroun a ensuite défini un ensemble de stratégies visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et la création et le renforcement des capacités nationales en matière de gestion des effets liées aux manifestations des changements climatiques.  Dans le domaine de l’énergie, le Cameroun est engagé dans la gestion durable de ses ressources naturelles, et soutient l’introduction de changements technologiques visant à utiliser des technologies propres ainsi que la généralisation de l’utilisation de l’hydro-électricité, a-t-il ajouté.  M. Tidjani a ensuite fait observer que la mise en œuvre de ces initiatives requiert des moyens humains, techniques et financiers importants que le Cameroun ne peut mobiliser à lui seul en raison de la multiplicité des priorités.  Il s’est à cet égard félicité que le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement ait appelé à l’accroissement de l’aide à l’Afrique.


APPLICATION DES DÉCISIONS PRISES PAR LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (HABITAT II) ET RENFORCEMENT DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (ONU-HABITAT)


Débat général


Mme FAUZIA FAKHR-UZ-ZAMAN (Pakistan), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a constaté que, pour la première fois de l’histoire du monde, la moitié de l’humanité vivait dans des villes en cette année 2007.  Elle a affirmé que l’urbanisation entraînait dans son sillage des problèmes économiques, sociaux et environnementaux qu’il fallait traiter de manière urgente.  Ces défis, a-t-elle poursuivi, sont liés à la pauvreté, à l’emploi, aux transports ou encore à la fourniture de services de base, comme l’accès à l’eau et à l’assainissement.  Elle a prié les partenaires de développement de fournir à ONU-Habitat le soutien technique et financier dont il a besoin pour faire face aux demandes croissantes d’assistance exprimées aux niveaux régional et national.  Tout en reconnaissant qu’ONU-Habitat avait réussi à augmenter ses ressources ces six dernières années, la représentante a estimé que la Fondation pour les établissements humains souffrait encore d’un financement inadéquat et imprévisible.  Elle a précisé qu’il existait encore un déséquilibre entre les contributions aux ressources du budget ordinaire et celles qui sont ciblées, et que le financement actuel dépendait d’un petit nombre de donateurs.  Afin de revitaliser la Fondation, elle a demandé au Secrétaire général d’accroître le budget ordinaire d’ONU-Habitat pour la période biennale 2008-2009.


Mme Fakhr-Uz-Zaman a par ailleurs estimé qu’il était possible d’accélérer les efforts déployés dans le domaine des établissements humains en renforçant les capacités aux niveaux local et régional, notamment à travers le partage d’expériences et la formulation et la mise en œuvre de politiques régionales.  Notant l’expertise d’ONU-Habitat en ce qui concerne les mesures de prévention et de reconstruction faisant suite à une catastrophe, elle a en outre encouragé ce Programme à promouvoir l’implication d’experts en établissements humains dans l’élaboration des programmes à mettre en œuvre dans ce domaine.  Elle a affirmé qu’il était essentiel que la communauté internationale soutienne la mise en œuvre de l’Agenda pour l’Habitat et a appelé celle-ci à accorder l’attention nécessaire à cette question, notamment en améliorant la qualité et la quantité de l’aide publique au développement (APD), le transfert de technologies, le renforcement des capacités et les investissements.


Mme ANNA OVCHARENKO (Fédération de Russie) a témoigné de son soutien aux activités du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).  Elle s’est félicitée que le Plan à moyen terme pour 2008-2013 note l’importance de stabiliser le développement des taudis et des bidonvilles et d’inverser la tendance à l’augmentation de la population vivant dans les taudis.  Elle a également attiré l’attention de la Commission sur l’importance d’accroître les partenariats entre ONU-Habitat et les gouvernements au niveau local.  En outre, la collaboration avec institutions de Bretton Woods, le Programme des Nations Unies pour le développement et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires devrait être approfondie, a-t-elle souligné.  Elle a estimé qu’ONU-Habitat devrait être mieux financé et renforcé.  La mise en œuvre de mécanismes d’évaluation des projets et d’analyse statistique devrait être améliorée, a-t-elle précisé.  Mme Ovcharenko a ensuite expliqué que la Fédération de Russie a doublé sa contribution à ONU-Habitat, avant de souhaiter que cette collaboration continue de se renforcer.  Elle s’est également réjouie de la participation de Mme Tibaijuka, Directrice exécutive de l’ONU-Habitat, au premier Forum national russe sur le logement.


Notant les progrès faits pour mettre en œuvre l’Agenda pour l’Habitat depuis 1996, M. LIU YUYIN (Chine) a estimé que la question des établissements humains était loin d’être résolue.  Le manque de logements, les infrastructures inadéquates, le manque de ressources énergétiques, ou la détérioration de l’environnement demeurent des défis majeurs à relever pour de nombreux pays en développement, a-t-il expliqué.  Il a aussi rappelé qu’alors que cette année, la population urbaine était plus importante que celle résidant en milieu rural pour la première fois de l’histoire, de nouveaux problèmes liés à l’urbanisation faisaient surface tels que la montée de la pauvreté ou la multiplication des bidonvilles.  Afin de parvenir aux objectifs de l’Agenda pour l’Habitat, il a dit que la communauté internationale devait travailler de manière unie pour promouvoir la croissance économique et éradiquer la pauvreté, ces exigences étant les bases qui permettraient de progresser vers la promotion d’établissements humains adéquats.  M. Yuyin a souligné que les pays devaient s’approprier leurs politiques dans ce domaine, afin qu’elles répondent à leurs besoins spécifiques.


Le représentant a aussi souhaité que le développement d’établissements humains réponde aux principes de la viabilité.  Il a aussi souligné que le développement rural et celui initié en milieu urbain devaient faire l’objet d’une meilleure coordination.  Il a notamment précisé que la question des établissements humains à établir dans les zones rurales constituait encore un défi de taille.  Il a aussi fait valoir que pour répondre aux problèmes des établissements humains, des efforts devaient être menés par les gouvernements avec la participation de tous les secteurs, industries et communautés.  S’agissant des actions entreprises dans son propre pays, le représentant a déclaré que les établissements humains étaient une priorité pour la Chine.  Il a indiqué que son pays avait pris de nombreuses mesures pour améliorer les standards de vie de la population et créer un environnement de vie sûr et confortable.  Enfin, il rappelé que le prochain Forum mondial urbain se tiendrait à Nanjing, en Chine, du 13 au 17 octobre 2008 et a espéré que celui-ci fournirait un nouvel élan pour le développement des établissements humains.


M. T.C GEHLOT (Inde) s’est félicité de l’adoption du Plan à moyen terme pour 2008-2013 et a espéré qu’ONU-Habitat pourra bénéficier d’un financement à plus long terme.  En 2007, la population urbaine a, pour la première fois de l’histoire, dépassé la population rurale, a-t-il indiqué.  Et, d’ici 2025, plus de deux tiers de la population mondiale vivra dans les villes.  À cet égard, il a fait observer que le bien-être général au XXIème siècle dépendra des capacités de planification urbaine et de lutte contre la pauvreté urbaine.  M. Gehlot a indiqué que son pays a lancé un programme intégré pour le développement durable des villes, axé sur la création et la mise en œuvre effective de services sanitaires, éducationnels et sociaux en faveur des pauvres.  En outre, il existe de nombreux programmes de promotion de logement durable dans les zones rurales, a-t-il ajouté.  Le représentant indien s’est dit conscient que le problème des taudis est intimement lié à celui de la pauvreté.  Aussi, a-t-il expliqué que les programmes du Gouvernement indien visent tout particulièrement à améliorer l’emploi et les conditions de vie dans les zones rurales.


M.ANDREI METELITSA (Bélarus) a indiqué qu’ONU-Habitat était un partenaire important dans le domaine de la promotion des établissements humains.  Il a indiqué que son pays mettait au point et exécutait des programmes pour transformer les petits établissements humains du Bélarus en zone agro-industrielles, qui disposent des services de base et de moyens de production.  Il a affirmé que de tels programmes exigeaient que soient mises en place les conditions les meilleures pour les petites entreprises et que soient fournies aux populations des technologies propres et accessibles.  Il a invité ONU-Habitat à envisager d’assister le Bélarus dans la mise au point de ces programmes. 


Mme MUDITHA HALLIYADDE (Sri Lanka) a affirmé qu’il fallait régler le problème des établissements humains dans les pays en développement pour trouver une solution à ce problème au niveau mondial.  Elle a constaté que de nombreux pays en développement faisaient face à des rythmes d’urbanisation sans précédent et que les problèmes posés par les bidonvilles affectaient tous les États, quand on estime que les résidents de ces taudis seront au nombre de 2 milliards d’ici 30 ans.  Rappelant qu’un des Objectifs du Millénaire pour le développement visait à améliorer les conditions de vie des personnes vivant dans des taudis, elle a évoqué les efforts déployés par le Sri Lanka dans ce domaine.  Ainsi, elle a expliqué que de nombreuses initiatives avaient été lancées pour améliorer 1,3 millions de logements spontanés ou semi-permanents.  Elle a aussi indiqué que le Sri Lanka s’attachait à répondre au manque de logements qui affecte sa population, notamment par un programme qui vise à construire 25 maisons dans chaque village.  Elle a dit que le pays s’efforçait par ailleurs d’accroître le nombre de logements adéquats et accessibles aux pauvres, dans le cadre de sa Stratégie de réduction de la pauvreté.  La représentante a aussi noté que le Programme d’amélioration des établissements urbains se basait sur les engagements de l’Agenda pour l’Habitat et sur ceux de la réalisation des OMD, notamment en ce qui concerne l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.  Enfin, elle a déclaré qu’un partenariat mondial accru était nécessaire, dans les domaines technique et financier notamment, afin de renforcer la capacité des pays en développement à réaliser les objectifs de l’Agenda pour l’Habitat. 


M. GENET TESHOME (Éthiopie) a fait observer que l’urbanisation rapide pourra avoir des répercussions négatives sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  En l’absence d’investissements considérables dans le logement et le développement urbain, la population ne pourra échapper aux pièges de la pauvreté urbaine accentuée par les conditions de logement déplorables, a-t-il averti.  Il a relevé l’importance de la croissance de la population urbaine en Afrique et rappelé qu’aujourd’hui, 43 villes d’Afrique ont des populations supérieures à un million.  Cette croissance soulève la nécessité pour les populations africaines de moderniser leurs villes, a-t-il souligné.  Se tournant ensuite vers la situation de son propre pays, il a expliqué que le Gouvernement éthiopien a adopté des mesures pour mettre en œuvre le Programme d’ONU-Habitat.  Il a rappelé que son pays est le deuxième pays le plus peuplé du continent africain et que sa population urbaine se monte à 13 millions de personnes.  Il a dit que la croissance rapide de l’urbanisation a exacerbé la pauvreté urbaine déjà existante en Ethiopie.  Pour toutes ces raisons, le gouvernement a adopté une politique en matière de développement urbain destiné à assurer des services publics efficaces dans les villes d’Éthiopie, a poursuivi M. Teshome.  Dans le cadre de ce programme, 61 000 maisons sont actuellement en construction dans différentes villes et 185 000 emplois ont été créés dans les centres urbains, a-t-il précisé.


M. TRI THARYAT (Indonésie) a déclaré qu’à la lumière des besoins en matière de logements au niveau mondial et de l’important mandat d’ONU-Habitat, ce Programme ne devrait pas connaître de problèmes budgétaires.  Constatant que les taudis continuaient de se multiplier, il a aussi noté que la population de sans abri dans le monde s’élevait désormais à 100 millions de personnes.  Le représentant a estimé que les objectifs de l’Agenda pour l’Habitat devaient être mieux intégrés dans les processus de développement.  Il a aussi souligné l’importance d’un financement adéquat pour mettre en œuvre les mesures nécessaires à la réalisation de ces objectifs.  Selon lui, la mobilisation des ressources dépend grandement de la sensibilisation des institutions financières et autres créditeurs.  De leur côté, les gouvernements doivent allouer des ressources budgétaires à la mise en œuvre des programmes de logements, a-t-il ajouté.  Par ailleurs, il a insisté pour qu’ONU-Habitat aligne ses activités sur les besoins spécifiques en matière de logement de chaque pays.  Ce Programme doit fonctionner comme un partenaire des gouvernements afin de formuler les politiques appropriées à la résolution des difficultés liées à l’urbanisation, a-t-il dit. 


Mme ALICE ARMANNI-SEQUI, Représentante de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a souligné l’importance d’assurer des abris adéquats dans les situations de catastrophes naturelles qui sont, a-t-elle fait observer, toujours plus fréquentes.  Elle a ainsi expliqué que, dans cette perspective, la Conférence des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui se tiendra en novembre prochain portera sur les conséquences humanitaires des catastrophes naturelles.  La FICR s’est engagée à jouer un rôle de chef de file dans la fourniture d’abris d’urgence, a-t-elle poursuivi, et il a établi des accords avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés et d’autres organisations des Nations Unies, comme ONU-Habitat, pour promouvoir la prévisibilité des abris d’urgence au niveau mondial.  Notre objectif, a-t-elle précisé, est de fournir un soutien aux populations touchées et aux communautés vulnérables et de promouvoir la reconnaissance de ce problème souvent sous-financé et méconnu.  Mme Armanni-Sequi a également fait observer qu’un abri convenable est plus qu’une tente et des draps, attirant ainsi l’attention sur les questions de l’intimité, de la sécurité et de la culture de personnes à héberger.


MONDIALISATION ET INTERDÉPENDANCE


Présentation des rapports


M. NIKHIL SETH, Directeur du Bureau pour la coordination et le soutien à l’ECOSOC, a présenté le rapport du Secrétaire général intitulé « impact des engagements, politiques et processus internationaux sur la mise en œuvre des stratégies nationales de développement » (A/62/303).  Il a indiqué que les pays étaient confrontés à de nombreux défis dans la quête qu’ils mènent afin d’équilibrer leurs priorités nationales de développement et les demandes des politiques et engagements internationaux.  Il a précisé que si tous les pays souffraient de ces contraintes, les pays en développement en étaient cependant les plus affectés.  Il a souligné que ce rapport mettait en avant la nécessité de voir appliquer des politiques flexibles et adaptées aux circonstances nationales et externes.  M. Seth a également insisté sur l’importance du renforcement des capacités des pays en développement afin qu’ils puissent faire face aux conséquences des politiques macroéconomiques et commerciales sur leurs stratégies nationales de développement.  M. Seth a fait valoir qu’il fallait fournir aux pays en développement les capacités institutionnelles dont ils ont besoin pour qu’ils soient aptes à respecter les processus et leurs obligations au niveau  international.  Il a aussi fait remarquer que ces pays devaient pouvoir participer au processus de prise de décision au niveau mondial et a noté que les Nations Unies pouvaient aider les pays à élaborer leurs stratégies de développement tout en les aidant à faire face à leurs obligations au niveau national.


Mme ANH-NGA TRAN-NGUYEN, Directrice de la division des infrastructures pour le développement et l’efficacité du commerce à la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement, a entamé la présentation du rapport du Secrétaire général sur la science et la technique au service du développement (A/61/136) en rappelant le rôle central de la technologie pour le développement.  Elle a expliqué que les décideurs politiques sont de plus en plus convaincus que l’accroissement de la productivité et la réduction de la pauvreté dépendent de plus en plus des capacités techniques et scientifiques, et de l’innovation.  Pour soutenir leurs efforts, ils se tournent vers les organisations internationales qui, en retour, doivent améliorer leurs capacités institutionnelles de réponse en la matière, a-t-elle précisé.  Mme  Tran-Nguyen a souligné que les pays qui ne disposent pas de l’infrastructure et des compétences requises restent en retrait, avec des conséquences économiques et sociales sérieuses.  Il a été affirmé que 60% des différences de revenus entre l’Afrique subsaharienne et les pays industrialisés peuvent être imputées aux différences en matière de savoirs et de connaissances, a-t-elle fait observer.  Revenant plus précisément au rapport du Secrétaire général, elle a expliqué que des examens des politiques en matière de science, de technologie et d’innovation ont été mis sur pied pour aider les pays en développement à identifier des moyens et mettre en œuvre des mesures pour intégrer la science et la technologie dans leurs stratégies de développement.  En outre, un partenariat appelé « Connecter l’Afrique » a été créé en 2004 dans le but d’offrir des programmes de formation aux technologies de l’information et des communications à des ingénieurs des pays les moins avancés d’Afrique.


M. DIMITRI VLASSIS, Chef de la section de la Convention du crime de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’action préventive et la lutte contre la corruption et le transfert d’avoirs d’origine illicite (A/62/116), ainsi que le rapport de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption lors de sa première session (CAC/COSP/2006/12).  Il a rappelé que la Convention contre la corruption bénéficiait d’un engagement fort des États Membres et que 103 États étaient parties à ce texte alors que 140 pays en étaient signataires.  Il a indiqué que la Conférence des États Parties, tenue en Jordanie, en décembre 2006, a souligné la nécessité de mettre en place un mécanisme de suivi de la mise en œuvre de cette Convention.  Par ailleurs, il a insisté sur l’importance de l’assistance technique et de la coordination des efforts de lutte contre la corruption.  S’agissant de la restitution des avoirs, il a déclaré que celle-ci devait continuer à être une priorité.  Il a précisé que le Groupe intergouvernemental sur cette question avait mis l’accent sur la nécessité de coordonner le travail des agences compétentes dans ce domaine tout en soulignant la responsabilité du secteur financier. 

Par ailleurs, il a mis l’accent sur l’initiative STAR lancée le 17 septembre dernier par l’UNODC et la Banque mondiale.  Il a expliqué que cette initiative visait notamment à assister les pays en développement afin qu’ils renforcent leurs capacités et les agences pertinentes, conformément à la Convention contre la corruption. 


Déclarations


Rappelant que l’Assemblée générale a procédé l’année dernière à l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, CHEICK SIDI DIARRA, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays enclavés en développement et les petits États insulaires en développement, a expliqué que la situation socioéconomique des pays les moins avancés (PMA) continue d’être précaire.  La plupart des PMA ne seront pas en mesure de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Et la communauté internationale doit accorder une attention plus soutenue à l’égard des ces pays.  Il a fait observer que bien que les PMA comptent pour près de 12% de la population mondiale, le niveau de leur participation ne se montait, en 2005, qu’à la hauteur de 0.69%.  En 2005, si 82% des exportations des PMA ont été admises en franchise de droit dans les marchés des pays développés, cette part ne suggère toutefois pas une grande amélioration par rapport à la situation qui existait il y a 10 ans, a-t-il poursuivi.  Et il a fait observer qu’en dépit des opportunités offertes par la coopération Sud-Sud, les PMA n’ont pu en bénéficier en raison de barrières imposées par les autres pays en développement.


M. Diarra a également averti contre la prolifération des accords commerciaux régionaux qui mène à l’enchevêtrement de lois d’origine et à des taxes commerciales discriminatoires.  S’agissant des investissements étrangers directs, il a expliqué que les PMA peinent à les attirer en raison de la fragilité de leurs systèmes politiques, la faiblesse de leurs institutions et le manque d’infrastructures dont ils souffrent.  D’autre part, s’il s’est réjoui des nombreux transferts de fonds des migrants, totalisant 12,8 milliards de dollars en 2006, il a également attiré l’attention sur le problème de la fuite des cerveaux.  La rapidité de la croissance économique, qui n’a pas été accompagnée de transformation structurelle et d’innovations, n’a pas pu augmenter la productivité des PMA ni créer des emplois, a-t-il ajouté.  Par conséquent, l’extrême pauvreté persiste et la malnutrition tend même à augmenter en raison de la faiblesse de la productivité agricole, de la croissance de la population et de la dégradation environnementale.  Les prix élevés de la nourriture, dus aux récentes sécheresses, le prix élevé du pétrole, et la demande croissante en bioénergie ont contribué à des pénuries de nourriture, a-t-il souligné.  Pour conclure, il a appelé à une mondialisation durable et inclusive qui promeuve la participation des pays les plus pauvres.


Mme REHANA YAHYA BALUCH (Pakistan), qui a pris la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a affirmé que la gestion de la mondialisation au bénéfice de tous restait le principal défi que notre époque doit relever.  Elle a constaté que la marge dont disposaient les pays en développement pour élaborer leurs politiques nationales diminuait et que les résultats économiques d’un pays étaient de plus en plus déterminés par des facteurs extérieurs et hors de son contrôle.  Elle a souhaité que les pays en développement maintiennent leur espace politique afin de mettre en place des stratégies de développement basées sur leurs conditions spécifiques.  En outre, elle a appelé à un renforcement de la coopération internationale et à celui du partenariat mondial en faveur du développement.  Elle a en effet estimé que les efforts nationaux devaient être soutenus par un environnement international favorable aux objectifs de croissance économique et de développement durable.  Dans ce cadre, elle a déclaré que la participation accrue des pays en développement dans les processus de prise de décisions au niveau mondial était essentielle.  Elle a dit que les Nations Unies devaient jouer un rôle fondamental dans la promotion de la coopération internationale et la coordination des objectifs de développement. 


S’agissant de la science et de la technologie au service du développement, Mme Yahya Baluch a argué qu’il fallait examiner et réviser les restrictions imposées dans l’acquisition et les transferts des technologies, y compris les accords TRIPS.  Elle a dit que les avancées dans le domaine des sciences et des technologies ainsi qu’un accès amélioré aux dernières techniques pourraient aider les pays en développement à progresser dans les domaines de l’agriculture, de la santé et de l’énergie.  Enfin, sur la question de la corruption, elle s’est félicitée de la tenue de la première session de la Conférence des États Parties à la Convention sur la lutte contre la corruption et a appelé à la mise en œuvre des décisions qui y ont été prises.  Elle a estimé qu’il fallait renforcer les connaissances ainsi que les capacités qu’ont les pays en développement en ce qui concerne la lutte contre la corruption.  En outre, elle a demandé la promotion d’une coopération accrue entre les pays pour traiter des questions liées à la restitution des avoirs obtenus illicitement dans des pays en développement et déposés à l’étranger. 


Documentation


Le rapport du Secrétaire général sur l’impact des engagements, politiques et processus internationaux sur la portée et la mise en œuvre des stratégies nationales de développement (A/62/303) rappelle qu’il existe une grande variété d’engagements, de politiques et de processus internationaux qui ont un impact sur les politiques nationales.  Dans un monde de plus en plus intégré et interdépendant, trouver un équilibre entre les obligations internationales et les priorités nationales est devenu difficile.  Le rapport présente ainsi les principaux domaines dans lesquels les disciplines, règles, politiques et processus internationaux influent sur la conception et la mise en œuvre des stratégies nationales de développement.


Il aboutit à la conclusion que pour faciliter une action adéquate, les politiques doivent être flexibles et adaptées à l’évolution de la conjoncture interne et externe.  Il formule également des recommandations touchant des mesures à prendre aux niveaux national et international, et fait ressortir le rôle des Nations Unies.  Ainsi, le rapport souligne que la mise en œuvre des stratégies nationales de développement nécessitera des ressources financières, humaines et intellectuelles importantes.  Il importe en outre d’avoir la compétence requise pour participer efficacement à la négociation des instruments internationaux et de bien comprendre l’impact qu’ils sont susceptibles d’avoir au niveau national.  Les partenaires de développement, notamment les entités du système des Nations Unies, peuvent aider les pays à cet égard, précise le Secrétaire général dans ce rapport.  Il préconise ainsi de développer au niveau national des capacités institutionnelles à long terme afin de donner aux organismes locaux de recherche et de formation les moyens de donner des conseils fiables aux décideurs et de former les futurs négociateurs et analystes.  Au niveau international, les pays développés et/ou les donateurs doivent adapter leur appui global aux stratégies de développement, aux institutions et aux procédures des pays bénéficiaires.  Et lorsqu’elle aide les pays à élaborer leurs stratégies de développement, l’ONU doit veiller à ce qu’ils aient une marge de manœuvre pour concevoir les politiques devant leur permettre d’atteindre les objectifs de développement.  Enfin, le rapport souligne que l’ONU peut aussi fournir le lieu d’échange régional et sous-régional où tous les pays, en particulier les pays en développement, peuvent examiner ce à quoi engage l’accession à un instrument international.


La Lettre datée du 3 août 2007, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Bénin auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/62/216) présente la Déclaration d’Istanbul sur les pays les moins avancés, intitulée « Il est temps d’agir », qui a été adoptée à la Conférence ministérielle des pays les moins avancés, tenue à Istanbul les 9 et 10 juillet 2007 sous le thème « Les avantages de la mondialisation pour les pays les moins avancés  ».  Aux termes de la Déclaration, les ministres et chefs de délégation des pays les moins avancés réaffirment notamment que le commerce et l’investissement contribuent de façon importante à une croissance économique soutenue, au développement durable et à l’élimination de la pauvreté.  Ils exhortent les pays développés à éliminer toutes les barrières créant des distorsions sur les marchés, y compris les crêtes tarifaires et la progressivité des droits, les subventions élevées et les autres obstacles non tarifaires.  Ils soulignent également la nécessité urgente de rendre opérationnelle l’Initiative d’aide au commerce et appellent les partenaires de développement à faciliter les flux d’investissement étranger direct (IED) vers les pays les moins avancés, afin d’appuyer les activités de développement de ces pays.  Ils soulignent notamment que l’agriculture reste le principal secteur d’activité économique dans nombre des pays les moins avancés et, partant, invitent les partenaires de développement à les aider à accroître leur capacité de production, à être plus compétitifs et à progresser sur la chaîne de valeur dans le domaine de la transformation et de l’exportation des produits agricoles, en les soutenant avec des apports d’aide publique au développement (APD), des investissements directs et l’amélioration de l’accès aux technologies et aux pratiques appropriées.  Les pays les moins avancés engagent en outre les partenaires de développement à élargir et à renforcer leur participation au processus international de prise de décisions et d’établissement de normes économiques.  Enfin, ils appellent tous les partenaires de développement à appuyer la mise en œuvre de la stratégie de transition des pays en voie de gradation de la liste des pays les moins avancés, pour éviter des réductions abruptes soit de l’aide publique au développement, soit de l’aide technique fournie aux pays concernés, et à envisager d’offrir à ces pays, pendant une période adaptée à leur situation de développement, les préférences commerciales auxquelles ils avaient accès antérieurement à titre de pays moins avancés.


La Lettre datée du 4 avril 2007, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l’Espagne auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/62/71 – E/2007/46) contient un résumé des débats de la Conférence intergouvernementale sur les pays à revenu intermédiaire qui s'est tenue à Madrid les 1er et 2 mars 2007.  Ce résumé note que les participants ont constaté que l'effort entrepris pour définir les grandes lignes de l'aide destinée aux pays les moins avancés ne s'était pas accompagné d'une action analogue visant à répondre aux besoins particuliers de pays à revenu intermédiaire.  Or, il existe des raisons justifiant que la communauté internationale prête une plus grande attention aux efforts de développement des pays à revenu intermédiaire, raisons qui reposent avant tout sur la présence dans ces pays d'un large secteur de la population vivant dans la pauvreté.  Ce n'est pas pour rien que ce groupe de pays se définit par l'exclusion: ce ne sont ni les pays les plus pauvres ni les pays les plus riches de la planète.  Il faut s'efforcer de caractériser plus précisément ce groupe important et hétérogène afin que les donateurs puissent axer leur action de manière plus ciblée.  Pour ce faire, il convient de prendre en compte des facteurs allant au-delà du simple produit intérieur brut par habitant.  Certains facteurs de vulnérabilité touchent plus précisément les pays à revenu intermédiaire, notamment les difficultés rencontrées pour instaurer un processus de gouvernance démocratique et de renforcement des institutions.  Il importe d'établir un régime fiscal qui dote l'État de ressources suffisantes pour fournir des biens publics à la société et favorise en son sein un niveau d'égalité suffisant.  En outre, la présence dynamique des courants migratoires constitue une des caractéristiques des pays à revenu intermédiaire, qui invite à rechercher des formules permettant de mieux tirer parti des envois de fonds aux fins du développement.  Enfin, il incombe à tous de faire en sorte que le programme de développement de la communauté internationale, en particulier les objectifs du Millénaire pour le développement deviennent une réalité.  Il se pourrait que, dans le cas des pays à revenu intermédiaire, il soit possible d'aller au-delà des objectifs du Millénaire pour le développement, notamment parce que leur niveau de progrès les oblige à poursuivre un programme de développement plus complexe et plus ambitieux, comme l'ont indiqué plusieurs délégations.


Rapport du Secrétaire général sur la science et la technique au service du développement (A/61/136)


Ce rapport fait le point sur la mise en œuvre de la résolution 60/205 de l’Assemblée générale, adoptée à sa soixantième session, en 2005 et dans laquelle l’Assemblée s’est déclarée résolue à aider les pays en développement à tirer parti de la science et de la technique aux fins du développement.  Le document dresse donc le bilan des activités menées par la Commission de la science et de la technique au service du développement dans les domaines de l’agriculture, du développement rural, des technologies de l’information et des communications, et de la gestion de l’environnement, et par la CNUCED et les autres organisations compétentes, en vue d’aider les pays en développement à intégrer leurs politiques pour la science, la technologie et l’innovation dans leurs plans et stratégies de développement national.


Le rapport indique notamment que la Commission de la science et de la technique au service du développement et la CNUCED ont lancé plusieurs projets conjoints, afin de répondre aux besoins des pays en développement dans des domaines tels que l’agriculture, le développement rural, les technologies de l’information et des communications et la gestion de l’environnement.  Il cite notamment l’initiative de réseau de projets d’excellence, lancée en 2005, qui réunit des instituts scientifiques et techniques des pays en développement, sélectionnés pour leurs compétences et leurs installations de pointe. Ces centres régionaux d’apprentissage et de formation permettent d’organiser des stages et des ateliers de formation de courte ou longue durée à l’intention des chercheurs et des ingénieurs des pays en développement, en particulier des pays africains, précise-t-il.  En outre, le document explique que « Connect Africa » est un projet conjoint de la Commission et de la CNUCED, mené en partenariat avec le Centre des technologies de l’information de Genève (Suisse) afin d’aider les pays en développement à appliquer leur politique informatique en commençant par offrir une formation personnalisée aux ingénieurs et techniciens en informatique des pays les moins avancés sur le continent africain. 


Le rapport de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption sur les travaux de sa première session, tenue à Amman du 10 au 14 décembre 2006 (CAC/COSP/2006/12) détaille les différentes résolutions et décisions adoptées au cours de la session.  Ainsi, le rapport indique que la Conférence a décidé de créer un groupe de travail d’experts intergouvernemental à composition non limitée chargé de lui faire des recommandations à sa deuxième session quant aux mécanismes ou organes appropriés pour examiner l’application de la Convention.  Elle a également appelé les États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption à adapter leur législation et réglementation, conformément à l’article 65 de la Convention et demandé aux États de lui soumettre, à sa deuxième session, des informations présentant l’aboutissement ou l’avancement de leurs travaux.

 En outre, elle a décidé de tenir, au cours de sa deuxième session, une séance consacrée aux pratiques optimales pour lutter contre la corruption, à laquelle certains programmes des États seront présentés et examinés.


Le rapport rend également compte de l’organisation de la session, et notamment de l’élection du bureau, de l’adoption de l’ordre du jour et de l’organisation des travaux.  Parmi les points de l’ordre du jour figuraient notamment l’examen des moyens d’atteindre les objectifs de la Conférence des États parties et l’examen de la corruption de fonctionnaires d’organisations internationales publiques.


Le rapport du Secrétaire général sur l’action préventive et la lutte contre la corruption et le transfert d’avoirs d’origine illicite et restitution de ces avoirs, notamment aux pays d’origine, conformément à la Convention des Nations Unies contre la corruption (A/62/116) rend compte de la première session de la Conférence des États parties à la Convention, qui s’est tenue à Amman en Jordanie, du 10 au 14 décembre 2006, et récapitule les initiatives en cours pour coordonner la lutte internationale contre la corruption.  Il donne en outre une vue d’ensemble des efforts fournis pour évaluer l’ampleur de la corruption et du transfert d’avoirs tirés de la corruption ainsi que l’incidence de la corruption sur le développement et la croissance économique.  Le rapport souligne ainsi que la corruption et le transfert d’avoirs d’origine illicite tirés de la corruption sont un véritable fléau pour la croissance économique, la gouvernance et le développement durable.  Il est incontestable que si tous les pays sont exposés à la corruption, les pays à faible revenu sont particulièrement affectés par les incidences négatives de ce phénomène.  La corruption compromet les chances de croissance économique durable et l’efficacité de l’aide extérieure; elle déstabilise l’environnement des entreprises et augmente leurs coûts, précise le rapport.


Le rapport fait également observer que le détournement d’avoirs tirés de la corruption gangrène le budget de l’État, entrave la création d’institutions économiques transparentes et sape la confiance dans les institutions et les systèmes financiers.  Il propose ainsi un résumé des initiatives actuelles et futures pour le recouvrement d’avoirs et une analyse du rôle que joueront dans ce domaine les dispositions pertinentes de la Convention.  Pour conclure, il souligne qu’à sa session inaugurale, la Conférence des États parties, forte de la volonté politique ferme et persistante des États Membres, pris un certain nombre de mesures significatives qui tracent une ligne de conduite réfléchie et rationnelle pour l’avenir.  Afin de consolider les acquis de la première session et de continuer à progresser régulièrement dans cette voie, il faudra manifester la même détermination lors de la deuxième session, insiste le Secrétaire général.  Les pays participants doivent être prêts à s’engager dans un dialogue de fond et à parvenir à un consensus sur des questions aussi cruciales qu’épineuses.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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