AG/EF/3190

DEUXIÈME COMMISSION: POUR LES DÉLÉGATIONS, DES ÉNERGIES PROPRES, RENOUVELABLES ET EFFICACES SONT INDISPENSABLES AU DÉVELOPPEMENT DURABLE

30/10/2007
Assemblée généraleAG/EF/3190
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

17e et 18e séances – matin et après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: POUR LES DÉLÉGATIONS, DES ÉNERGIES PROPRES, RENOUVELABLES ET EFFICACES SONT INDISPENSABLES AU DÉVELOPPEMENT DURABLE


À l’heure où de nombreux pays accomplissent des progrès remarquables sur la voie du développement socioéconomique, les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont relevé aujourd’hui qu’il était extrêmement  important d’appuyer ces progrès par la mise en œuvre de politiques qui soient plus respectueuses de l’environnement.  Rappelant que dans sa forme traditionnelle, la promotion du développement va de pair avec une augmentation de l’utilisation d’énergie, des délégations ont souligné qu’il importe plus que jamais de mettre l’accent sur la conservation des ressources et l’efficacité énergétique, ainsi que sur l’utilisation de sources d’énergie renouvelables et propres.


Plusieurs délégations, dont celles du Bélarus et du Pérou, ont indiqué aux autres membres de la Deuxième Commission que leurs gouvernements ont pris des mesures favorables à la promotion, à l’exploitation et à l’utilisation de sources d’énergie renouvelables.  Outre réduire la pression sur l’environnement, investir dans les sources d’énergies renouvelables et propres permet également de réduire la dépendance énergétique, a souligné la représentante de Saint-Marin.  Son homologue d’Arménie a, pour sa part, expliqué que la promotion des sources d’énergie nouvelle et renouvelables était vitale pour son pays, qui est un État enclavé disposant de peu de ressources naturelles, mais doté de larges sources d’énergie alternatives, telles que les énergies hydraulique, éolienne ou solaire.


Si la majorité des intervenants au débat sur le développement durable se sont accordés sur l’importance de recourir à ces sources d’énergie, certaines délégations, comme celle de l’Inde, ont cependant tenu à rappeler qu’il était de la responsabilité de chaque pays de faire les choix qui lui conviennent le mieux en la matière.  « Chacun devrait considérer son propre contexte et décider de ce qui lui convient le mieux », a dit le représentant indien.  Sans critiquer la diversification énergétique, le représentant de l’Ouganda a tenu à tirer la sonnette d’alarme sur la forte demande qui se fait jour concernant les biocombustibles.  Il ne faut jamais oublier que ces combustibles sont tirés de produits de base comme la canne à sucre, le maïs et le soja.  Leur promotion aura pour conséquence de créer une forte demande pour ces produits agricoles qui sont aussi à la base de la sécurité alimentaire pour des millions de personnes à travers le monde, a averti le représentant, en notant qu’au vu de cette demande, les agriculteurs des pays développés pourraient estimer qu’ils n’ont pas à faire les concessions nécessaires à la réussite du Cycle de négociations commerciales de Doha.


Dans ce contexte, plusieurs participants, et notamment le représentant de l’Éthiopie, ont rappelé qu’il appartient aux pays développés d’apporter un soutien technique et financier aux efforts des pays en développement pour réduire l’exploitation excessive des ressources et encourager l’usage de technologies « vertes » et propres.  Appuyée par d’autres délégations, la représentante du Sri Lanka a souligné qu’il s’agit d’une responsabilité qui doit être assumée par les pays développés qui ont, pendant des siècles, et dans la poursuite de leur développement et de leur bien-être, adopté des approches « hostiles à la préservation de la nature » 


Dans le cadre de ce débat, plusieurs délégués ont regretté que la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD) n’ait pu aboutir sur un texte final, alors que ses discussions avaient justement porté sur les énergies au service du développement.  Un résultat positif et concerté aurait contribué à définir un nouveau programme sur cet aspect du développement durable, a regretté le représentant du Kenya.  Beaucoup de délégations ont formulé l’espoir que ce scénario ne se reproduira pas lors des deux prochaines sessions de la CDD, qui seront consacrées à l’agriculture, au développement rural, à la sécheresse et la désertification notamment.


Outre celles déjà citées, les délégations suivantes ont pris la parole au cours des débats de la journée: Thaïlande; Jordanie; Japon; Équateur; Népal; Kirghizstan; Guatemala; Norvège; Philippines; Côte d’Ivoire; Malte; Ukraine; Brésil; Zambie; République de Moldova; Algérie; Monaco; Venezuela; Mozambique; Mexique; Malawi; Iraq; Kazakhstan; Jamahiriya arabe libyenne; Niger; Émirats arabes unis; République de Corée et Serbie. 


Les représentants de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), de l’Union interparlementaire et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont également intervenus.


D’autre part, au cours de la séance de l’après-midi, la Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour les établissements humains, Mme Anna Tibaijuka, est venue présenter différents rapports relatifs aux établissements humains dont la Deuxième Commission discutera à sa prochaine séance qui aura lieu demain, mercredi, le 31 octobre, à 15 heures.



DÉVELOPPEMENT DURABLE


Suite du débat général


M. SANSANEE SAHUSSARUNGSI (Thaïlande) a souligné que le développement durable fait partie de l’agenda du développement de son pays.  Il a expliqué que la Thaïlande a mis en œuvre une philosophie de l’économie « rationnelle » par le biais de politiques qui veillent à assurer le développement économique, tout en pratiquant modération, consommation responsable et protection contre les changements internes et externes.  Cette philosophie promeut des pratiques agricoles durables de sorte à assurer la sécurité alimentaire des paysans et convaincre les populations de conserver les forêts par respect pour les valeurs économiques, sociales et écologiques, a dit le représentant.  Il a ensuite fait observer qu’il est vital d’agir rapidement pour faire face aux changements climatiques.  Réaffirmant l’importance de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto, il a fait observer que le mécanisme pour un développement propre contenu dans ce dernier Protocole doit être mis en œuvre dans le respect des besoins et des bénéfices des pays en développement.  Le mécanisme pour un développement propre ne doit pas être compris comme un investissement étranger direct, mais bien comme un transfert de technologies, un renforcement des capacités et une collaboration entre les pays développés et les pays en développement, a-t-il insisté.  M. Pramudwinai s’est également inquiété des effets des catastrophes naturelles sur le développement et la croissance économique.  La mise en œuvre de mesures préventives, comme un système d’alerte rapide, est vitale, a-t-il souligné.


M. BAKER ABU ASSAMEN (Jordanie) a déclaré que les changements climatiques menaçaient de dévaster des millions de vie et que les pays les plus pauvres étaient les plus affectés par les conséquences de ces phénomènes alors qu’ils en étaient peu responsables.  Il a rappelé que les défis mondiaux ne pouvaient être relevés qu’au travers de la coopération multilatérale et de l’assistance financière et technologique qui doit être offerte par les pays développés aux pays en développement.  Il a indiqué qu’il fallait adopter le concept de la gestion durable des ressources naturelles afin de répondre aux besoins de la génération actuelle tout en n’entravant pas la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.  M. Abu Assamen a par ailleurs estimé que les changements climatiques, la désertification, la perte de biodiversité et la pauvreté étaient des questions liées les unes aux autres.  Il a indiqué que la Jordanie était un des leaders mondiaux en ce qui concerne la protection de la biodiversité et avait aussi adopté une Stratégie nationale de rationalité énergétique afin de parvenir à un développement économique durable tout en réduisant les dangers posés à l’environnement.


M. TAKAHIRO SHINYO (Japon) a affirmé que pour faire face au défi imminent des changements climatiques, une action concertée était nécessaire.  Il a estimé que tous les pays qui sont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre devaient participer au cadre à définir pour la période post-2012 en ce qui concerne les changements climatiques.  Il a souhaité que ce cadre soit flexible et prenne en compte les circonstances spécifiques de chaque pays tout en faisant la promotion de la protection environnementale et de la croissance économique.  Le représentant a affirmé qu’il fallait rapidement adopter des mesures d’adaptation aux changements climatiques, notamment en renforçant la résilience des communautés exposées aux phénomènes climatiques extrêmes.  Il a souligné que le Cadre d’action de Hyogo fournissait, à cet égard, des directives utiles et que les activités de la communauté internationale devaient s’aligner sur celui-ci.  Par ailleurs, il a fait valoir qu’il fallait soutenir les pays vulnérables, et particulièrement les petits États insulaires en développement (PEID).  Il a annoncé que le Japon créerait un nouveau mécanisme financier pour élargir le soutien à apporter à ces pays.  M. Shinyo a en outre insisté sur l’importance de réduire les émissions dues à la déforestation et d’encourager la bonne utilisation des terres, en soulignant que l’instrument juridique non contraignant sur les forêts, adopté en avril, devait être mis en place de manière adéquate.  M. Shinyo a souhaité une coordination plus étroite entre tous les acteurs afin d’assurer le plein impact des programmes de l’ONU, de rationaliser et simplifier les fonctions des Nations Unies, et d’accroître l’efficacité et la cohérence des activités environnementales de l’Organisation.  Notant que 2008 avait été déclarée « Année internationale de l’assainissement », il a affirmé que ce serait là l’occasion de progresser dans la réalisation de l’Objectif du Millénaire pour le développement visant à réduire de moitié le nombre de personnes vivant sans accès à l’eau potable et à des services d’assainissement de base.


M. Z. D. MUBURI-MUITA (Kenya) a insisté sur l’importance d’accélérer les progrès et la mise en œuvre des engagements pris au niveau international.  Il a regretté que la quinzième session de la Commission du développement durable n’ait pu aboutir, en dépit de l’importance que revêtent les changements climatiques.  Un résultat concerté aurait contribué à définir un nouveau programme en matière de changements climatiques, de pollution atmosphérique et de développement industriel, a-t-il précisé.  Il a espéré que les deux prochaines sessions consacrées notamment à l’agriculture, au développement rural et à la désertification, produiront des résultats.  Les incidences des changements climatiques, notamment sur le développement durable, se passent de commentaires, a-t-il insisté, avant d’attirer plus particulièrement l’attention sur l’Afrique, une des régions les plus vulnérables à ces phénomènes.  En outre, la désertification et la dégradation des sols continuent d’entraver le développement durable, a-t-il poursuivi.  À cet égard, le représentant du Kenya a fait observer que la désertification ne pourra être inversée que si des changements profonds sont effectués à tous les niveaux.  M. Muburi-Muita s’est également dit d’avis que ce problème doit être abordé sous tous ses aspects, et a regretté que la Conférence des États parties récemment tenue à Madrid n’ait pu s’entendre sur un budget pour les années 2008-2009.  Pour faire face aux défis posés par les changements climatiques, il faut permettre au Programme des Nations Unies pour l’environnement de s’acquitter de son mandat, a-t-il souligné, plaidant par là en faveur d’une augmentation des ressources financières attribuées à ce Programme.


M. RODRIGO RIOFRIO (Équateur) a affirmé que les risques que comportent les changements climatiques exigeaient que l’on crée les conditions nécessaires à la réalisation du développement durable.  Il a estimé que la réduction des risques de catastrophes naturelles devait être perçue comme un des piliers de la croissance économique durable.  Soulignant que les Nations Unies devaient également porter une attention urgente à cette question, il a noté que son pays devait pouvoir compter sur le soutien financier et la coopération technique de la communauté internationale afin de renforcer ses capacités.  Il a fait valoir que l’application du Cadre d’action de Hyogo et la mise en œuvre du mandat de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes devaient être renforcées et que des ressources suffisantes devaient être allouées à leurs activités de suivi.  Par ailleurs, il a insisté sur l’importance d’améliorer la coordination entre tous les acteurs de la communauté internationale afin de réduire les risques de désastres, par le biais d’un forum qui permettrait des échanges d’expériences et de meilleures pratiques.  Rappelant que l’Équateur était situé dans une région vulnérable aux catastrophes naturelles, M. Riofrio a fait part de son engagement pour mettre en œuvre le Cadre d’action de Hyogo aux niveaux local et national. 


M. HARI PRASAD THAPALIYA (Népal) a fait observer que les montagnes constituent les plus grandes réserves et source d’eau de la terre et abritent une diversité écologique et un héritage culturel inestimable.  Or, elles sont sensibles aux changements climatiques.  À titre d’exemple, M. Prasad Thapaliya a souligné que le retrait des glaciers a un impact important sur les objectifs de développement de la communauté internationale, tout comme sur la protection de l’environnement.  Les communautés montagnardes pauvres seront les plus touchées par les conséquences des changements climatiques, a-t-il poursuivi.  Il a ainsi appelé la communauté internationale à accorder toute son attention aux régions montagneuses.  Il vaut mieux financer les services environnementaux et les investissements dans les infrastructures rurales, et des programmes de développement en faveur des populations pauvres des montagnes doivent être mis en œuvre, a-t-il ajouté.  Le succès de ces activités de développement dépend d’une bonne collaboration entre toutes les parties prenantes: communautés montagnardes, gouvernements, agences des Nations Unies, secteur public et secteur privé, a-t-il précisé.  Le représentant népalais s’est d’ailleurs réjoui de l’approche du Partenariat de la montagne et notamment du fait qu’elle permet l’échange de bonnes pratiques et vient répondre aux besoins spécifiques des communautés des montagnes.  Il a expliqué que les montagnes comptent pour trois quarts du territoire du Népal et que près de la moitié de la population népalaise y vit.  Aussi, le gouvernement a-t-il adopté des politiques de développement qui soulignent la nécessité de protéger l’environnement et la biodiversité.  Le rôle des communautés locales dans la gestion durable des ressources est également encouragé, a-t-il précisé.


M. GENET TESHOME (Éthiopie) a noté que la réalisation des OMD était étroitement liée à la gestion rationnelle des ressources.  Il a expliqué que dans son pays, les conséquences des changements climatiques incluaient la perte de terres arables, des sécheresses sévères ou encore l’érosion des sols, menaçant la survie physique et économique des habitants.  Il a souligné que cet impact des changements climatiques entravait aussi les efforts nationaux de lutte contre la pauvreté et la promotion du développement durable.  Le représentant a indiqué que l’Éthiopie avait ainsi adopté une politique environnementale d’ensemble afin notamment d’assurer la conservation de l’eau, des sols et de la biodiversité.  Toutefois, il a souligné que les efforts de son pays étaient confrontés à certaines lacunes dans le domaine des ressources humaines, de l’acquisition d’informations et des ressources financières.  Par ailleurs, il a argué que peu de progrès avaient été faits dans la mise en œuvre de l’agenda du développement durable depuis le Sommet de Johannesburg.  Selon lui, les pays en développement ont besoin du soutien des pays développés afin de mettre en œuvre des politiques de protection environnementale.  Il a ainsi plaidé en faveur des mesures d’échanges de dette contre des projets environnementaux, mais également pour l’augmentation des ressources et l’accès aux marchés pour les pays les moins avancés.  Il a déclaré que de telles mesures pourraient aider les pays en développement à progresser dans les efforts visant à réduire l’exploitation excessive des ressources, renforcer la participation des communautés locales et encourager l’usage de technologies « vertes » et propres.  Il a appelé la communauté internationale à prendre des actions concrètes pour notamment mettre en œuvre le Protocole de Kyoto.  Il l’a enfin exhorté à s’engager à conserver la biodiversité et à atténuer les effets des sécheresses et de la désertification. 


M. LUCA DALL’OGLIO, Représentant de l’Organisation internationale des migrations (OIM), a dit que l’OIM appuyait l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’un dialogue plus soutenu sur les liens entre l’environnement et les migrations.  Une meilleure définition de la migration environnementale est nécessaire, tout comme l’est l’analyse des causes et des conséquences de la migration et la reconnaissance des réfugiés environnementaux dans le droit international, a-t-il précisé.  À cet égard, il a indiqué que l’OIM définit les migrants environnementaux comme les personnes qui, pour des raisons extrêmes liées à des changements soudains et progressifs de leur environnement affectant leurs vies ou leurs conditions de vie, sont obligés de quitter leurs foyers.  Cette définition, a-t-il précisé, tient compte des personnes qui se sont déplacées suite à une catastrophe naturelle, tout comme celles qui ont dû se déplacer suite à une dégradation progressive de leur environnement.  M. Dall’Oglio a indiqué qu’afin de promouvoir un dialogue sur ces questions, le prochain Conseil de l’OIM qui se tiendra en novembre prochain, dédiera une de ses séances à l’environnement et aux migrations.  En outre, l’OIM et le gouvernement grec travaillent à l’organisation d’une Conférence sur l’impact des changements climatiques sur les groupes vulnérables.  Le représentant a, à cet égard, rappelé que les changements qui affectent l’environnement ont des conséquences importantes sur les migrants, notamment en matière de santé.  Il s’est dit d’avis que la planification et l’action rapide sont essentielles pour faire face aux défis posés par la migration environnementale et peuvent, dans une certaine mesure, limiter les migrations forcées et leurs impacts sur la sécurité humaine.  Il a également plaidé en faveur d’une plus grande coopération aux niveaux international et régional pour promouvoir le dialogue, la recherche et le renforcement des capacités.  Une gestion efficace de la migration environnementale est nécessaire pour la sécurité humaine, la santé, le bien-être et le développement durable, a-t-il conclu.


Mme ANDA FILIP, représentante de l’Union interparlementaire, a indiqué que l’Union interparlementaire avait adopté, lors de sa dernière assemblée en avril, une déclaration politique sur les changements climatiques.  Elle a noté que cette déclaration invitait les Parlements à inscrire la question des changements climatiques à leur ordre du jour, notamment en vue de la Conférence de Bali, prévue en décembre prochain.  La déclaration invite aussi les Parlements à renforcer les politiques et législations en matière de lutte contre le changement climatique et à renforcer la coopération internationale sur la base de la responsabilité commune mais différenciée, a-t-elle expliqué.  Elle a fait valoir qu’avant l’adoption de cette déclaration, l’Union interparlementaire avait envoyé une lettre à chaque Président de Parlement dans le monde, les priant de mobiliser un soutien politique au-delà des considérations partisanes.  Par ailleurs, Mme Anda Filip a souligné que l’Union interparlementaire encourageait les Parlements à intégrer la question des changements climatiques à leur ordre du jour afin que ce dossier fasse l’objet d’un suivi constant.  De plus, elle a appelé à une plus grande coopération entre les Parlements au niveau mondial et entre les commissions parlementaires chargées des questions liées aux changements climatiques. 


Mme Filip a enfin noté que l’Union interparlementaire avait procédé à une analyse de ses propres émissions de carbone et mettait en place des mesures de conservation de l’énergie.  Elle a ajouté que l’Union interparlementaire souhaitait acheter des droits de compensation d’émissions de carbone pour couvrir les coûts environnementaux des déplacements officiels et que des dispositions allant dans ce sens avaient été introduites dans le budget.


M. SALEEM I. SHERVANI (Inde) a fait observer que 2007 marque le quinzième anniversaire du Sommet de Rio et le cinquième du Sommet de Johannesburg.  Il a donc rappelé l’importance de mettre en œuvre les différents documents de promotion du développement durable qui ont résulté de la tenue de ces sommets.  Il s’est inquiété de la dégradation de l’environnement et de la montée du phénomène des changements climatiques.  Il a expliqué que l’Inde accorde une grande importance au développement durable et, partant, a adopté de nombreuses mesures à cette fin.  Ainsi, l’Inde promeut l’utilisation de biocarburants, l’amélioration du rendement énergétique et l’utilisation de lampes fluorescentes compactes aux mêmes prix que les ampoules.  Le Gouvernement indien a également adopté un code de conservation environnementale et un code d’efficacité énergétique qui s’appliquent à la construction de nouveaux bâtiments.  M. Shervani a souligné que son pays est l’un des plus grands producteurs d’énergie éolienne au monde et que son gouvernement a adopté une politique nationale pour l’environnement qui souligne que le droit au développement doit tenir compte des besoins environnementaux des générations présentes et futures.  Il a ensuite fait observer que les pays en développement sont les plus vulnérables aux changements climatiques et souhaité que les efforts déployés au niveau international se fondent sur le principe de responsabilité commune mais différentiée.  Il a plaidé en faveur d’un transfert de technologies qui soit effectué à des taux préférentiels pour les pays en développement.  Il a également souhaité que les droits de propriété intellectuelle soient modifiés de sorte à récompenser les innovateurs et que des ressources financières additionnelles soient octroyées aux pays en développement pour soutenir leurs efforts d’adaptation.  Enfin, rappelant que le développement va de pair avec une augmentation de l’utilisation d’énergie, il a indiqué que l’Inde met un accent particulier sur la conservation de l’énergie, l’efficacité de l’énergie et l’utilisation de sources d’énergies renouvelables.  Il s’est dit toutefois d’avis que les pays devraient pouvoir choisir leurs types d’énergies, en fonction de leurs contextes particuliers.


M. NURBEK JEENBAEV (Kirghizistan) a insisté sur le rôle que jouent les montagnes, qu’il a qualifiées de « sanctuaires de la biodiversité ».  Il a rappelé que les régions montagneuses contenaient d’importants bassins versants ainsi qu’une faune et une flore variées, mais a aussi déclaré que ces écosystèmes étaient fragiles et subissaient les effets des changements climatiques.  Il a ajouté que les régions montagneuses étaient confrontées à de nombreux problèmes qui entravaient les efforts de développement et de lutte contre la pauvreté.  Dans cette perspective, il a plaidé pour une coopération internationale accrue en faveur du développement durable des régions montagneuses.  Il a notamment indiqué que les partenariats internationaux devaient être élargis et faire participer la société civile et le secteur de la recherche.  Le représentant a aussi été d’avis de mettre en place des « sous-partenariats » en fonction notamment des intérêts de certaines régions montagneuses.  En outre, il a souligné l’importance de la coopération régionale en raison du caractère transfrontalier des problèmes qui se posent aux régions montagneuses chevauchant les frontières de plusieurs États.  Il a mis en avant la nécessité d’accorder une attention particulière aux besoins  spécifiques des pays montagneux et de fournir le financement et les investissements nécessaires à leur développement durable. 


Dans ce domaine, il s’est félicité de la mise en place de mécanismes innovants de financement comme l’échange de dette contre le développement durable.  Enfin, le représentant a fait valoir que son pays prenait toutes les mesures qui s’imposent afin de mettre en œuvre les résolutions des Nations Unies relatives au développement durable des régions montagneuses, tout en soulignant que ces efforts devaient s’accompagner d’une coopération élargie. 


Mme ANA CRISTINA RODRIGUEZ-PINEDA (Guatemala) a expliqué que son pays commence à connaître des défis environnementaux inédits, comme l’augmentation des températures, la montée du niveau de la mer et la dégradation des sols.  Ces faits sont aggravés par notre vulnérabilité économique et sociale, a-t-elle fait observer, au moment même où nous devons axer nos actions sur la lutte contre la pauvreté et la satisfaction des besoins de la population.  La représentante a indiqué que la déforestation et l’agriculture intensive ont causé une dégradation et une érosion massive des sols.  Les catastrophes naturelles, à l’image de l’ouragan Stan, viennent aggraver cette situation, a-t-elle ajouté.  Elle a ainsi souligné que le Guatemala compte sur l’appui international pour la conservation de ses sols, qu’ils soient en zone tropicale ou en zone de montagne.  Elle a plaidé en faveur d’un renforcement des capacités techniques, notamment dans les communautés autochtones montagnardes.  Si elle a reconnu que le développement des zones de montagne a progressé, elle a cependant rappelé que beaucoup reste à faire, à commencer notamment par la promotion de la participation des communautés autochtones aux discussions.  Elle a ensuite expliqué que le Guatemala souhaite renforcer sa participation au Partenariat des montagnes, afin de promouvoir le développement durable de ces types de régions.  D’autre part, elle a expliqué que la partie ouest de son pays est affectée par des inondations et que la partie est connaît des sécheresses et la famine.  Aussi, le Ministère de l’environnement vient-il de créer une unité de lutte contre la désertification et la sécheresse, car 12% du territoire national court un risque de désertification et 87% un risque de sécheresse, a précisé la représentante.  L’atténuation et l’adaptation exigent un appui international qui vient renforcer les efforts nationaux, a-t-elle souligné.  Enfin, elle a indiqué que, compte tenu de la vulnérabilité de l’Amérique centrale, les leaders politiques ont organisé un Sommet présidentiel au Honduras pour discuter d’une stratégie centraméricaine de réponse aux changements climatiques.


M. OLA BREVIK (Norvège) a affirmé que les modèles actuels de développement n’étaient pas durables.  Il a insisté sur l’importance de préserver l’environnement afin de parvenir au développement tout en respectant l’impératif que représente le développement économique pour les pays pauvres.  Par ailleurs, il a estimé que certaines techniques de promotion du développement durable pouvaient réduire la vulnérabilité aux changements climatiques.  Il a argué qu’il s’agissait de trouver des modèles de croissance de production nouveaux, à basse émission de carbone, qui permettraient aux pays de prospérer sans répéter les erreurs commises par le monde industrialisé.  Il a noté que, pour la Norvège, la lutte contre la pauvreté et la lutte contre les changements climatiques et la dégradation environnementale étaient étroitement liées.  Par ailleurs, il a fait valoir que son pays avait dépassé de 10% les engagements qu’il avait pris en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre du Protocole de Kyoto.  Il a en outre annoncé que la Norvège souhaitait devenir un pays neutre en ce qui concerne ses émissions de carbone d’ici à 2050.  S’agissant de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, le représentant a estimé que celle-ci était un élément crucial pour parvenir au développement durable.  Il a indiqué que la Norvège préparait un document visant à accélérer les efforts pour pouvoir prévenir les crises humanitaires causées par les changements climatiques et les facteurs environnementaux. 


Enfin, M. Brevik a estimé que le travail à accomplir pour la mise en œuvre de la Convention sur la biodiversité, de la Convention sur la lutte contre la désertification, et de la Convention-cadre sur les changements climatiques devait être fait de manière intégrée. 


M. EDUARDO R. MENEZ (Philippines) a expliqué que son pays poursuit depuis de nombreuses années une stratégie de développement durable claire sous la forme d’un programme Action 21 purement philippin.  Le Gouvernement a également formulé et mis en œuvre un plan de développement à moyen terme pour les années 2004-2010 qui est notamment axé sur une utilisation durable et plus productive des ressources; sur la promotion de l’extraction minière durable; sur la protection des zones vulnérables et écologiquement fragiles; sur la création d’un environnement plus sain pour la population, et sur l’atténuation des risques de catastrophes naturelles.  M. Menez a également fait observer qu’outre la prise de conscience claire du Gouvernement sur la nécessité du développement durable, la société civile joue également un rôle fondamental.  M. Menez a indiqué, à titre d’exemple, qu’afin de protéger les 8,8 millions d’hectares de terrains boisés que comptent les Philippines, les institutions gouvernementales, l’armée, les organisations non gouvernementales et le secteur privé combinent des efforts pour confisquer les produits forestiers illégalement exploités.  Le Gouvernement philippin a également conclu un accord de partenariat pour promouvoir 40 technologies écologiquement viables.  Et en matière de développement énergétique, il a adopté une loi philippine sur les carburants, qui est un texte soutenant la diversification des sources d’énergie, a ajouté le représentant philippin.  Il a toutefois fait observer que, quelles que soient les stratégies nationales mises en œuvre, des défis énormes qui ne peuvent être relevés que dans un cadre de coopération internationale, persistent.  En outre, les pays en développement n’ont pas accès aux ressources financières dont ils ont besoin pour faire face aux conséquences des changements climatiques, a-t-il ajouté, rappelant que sa délégation a déjà exprimé sa préoccupation s’agissant des contraintes technologiques et financières rencontrées par les pays en développement.


M. ANDREI METELITSA (Bélarus) a noté qu’en raison de la croissance de l’économie mondiale et de la demande croissante en énergie, il était indispensable d’avoir recours aux sources d’énergie renouvelables.  Il a fait valoir que son pays avait élaboré une nouveau plan de sécurité énergétique qui prévoit d’introduire des technologies d’économie d’énergie dans les systèmes de production actuels et d’accroître la part des énergies nouvelles et renouvelables dans le panier énergétique national.  Il a, à cet égard, souhaité le soutien du PNUD et des autres organes compétents de l’ONU afin de mener à bien ce plan de sécurité énergétique.  Par ailleurs, le représentant a affirmé que l’ONU devait prendre des mesures pratiques afin d’encourager le recours aux technologies liées aux énergies renouvelables.  Il a en effet regretté que ces technologies fassent l’objet d’un monopole contrôlé par quelques pays.  Il a dans ce contexte souhaité que l’ONU s’emploie à résoudre ce problème et a demandé que l’Assemblée générale tienne, lors de sa prochaine session, un débat sur ces technologies qui doivent être considérées comme un bien commun à toute l’humanité.  S’agissant des changements climatiques, il a affirmé que le Protocole de Kyoto était l’outil le plus important pour traiter de cette question.  Il a aussi fait valoir qu’un futur accord sur un régime post-2012 devrait adopter un mécanisme plus souple de réduction d’émissions.  Enfin, le représentant a estimé que si cet accord était pris à l’unanimité, cela devrait être suffisant pour fixer les obligations des États, notamment dans le domaine de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 


M. GONZALO GUILLÉN BEKER (Pérou) s’est inquiété de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, de la perte de la biodiversité et de la pression excessive qu’exercent les populations humaines sur l’environnement.  L’inaction face à ces problèmes crée un cercle vicieux qui menace l’humanité, a-t-il averti.  Il a rappelé que l’élimination de la pauvreté est actuellement la tâche principale du monde entier et un préalable au développement durable, en particulier pour les pays en développement.  Il a, à cet égard, plaidé pour une plus grande coopération internationale, notamment en matière de renforcement des capacités et de transfert de technologies propres.  S’agissant des changements climatiques, il a estimé nécessaire d’envisager des engagements plus ponctuels.  La communauté internationale doit leur accorder une importance particulière, car il s’agit d’un problème mondial qui appelle une réponse collective urgente, a-t-il insisté, avant d’attirer l’attention sur les conséquences toujours plus menaçantes des changements climatiques sur le développement et la sécurité internationale.  Il a également fait observer que les activités humaines et les dommages causés à l’environnement par des schémas et des modes de production douteux sont aussi la cause de ces phénomènes.  M. Guillén Beker a ainsi réitéré l’urgence que soit définie une feuille de route pour un régime de la période post-Kyoto lors de la réunion qui doit avoir lieu à de Bali en décembre prochain.  D’autre part, le représentant péruvien a attiré l’attention sur l’urgence de préserver les écosystèmes fragiles des montagnes et espéré que la présente session de l’Assemblée générale permettra de créer les conditions nécessaires pour un développement durable en faveur des populations de ces régions.  Enfin, il a relevé l’importance de recourir à des sources d’énergie renouvelables, notamment dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Il a, à cet égard, regretté que la quinzième session de la Commission du développement durable n’ait pu aboutir à l’adoption d’un texte sur l’énergie et appelé la communauté internationale à continuer d’explorer des manières de promouvoir les sources d’énergie alternatives.


M. THÉODORE DAH (Côte d’Ivoire) a déclaré que les impacts des changements climatiques étaient nombreux et touchaient à la fois l’environnement, l’économie et la société.  Il a estimé que la question du changement climatique devait être perçue comme un problème de développement qui doit être abordé dans le cadre d’une approche intégrée.  Il a affirmé que, pour répondre au défi climatique, une action déterminée et collective était nécessaire afin d’adopter des mesures susceptibles de préparer les États à faire face à ce phénomène.  M. Dah a toutefois noté que les pays ne pouvaient se contenter de mesures d’adaptation et devaient aussi prendre des actions en faveur de l’atténuation.  Il a argué qu’il était indispensable que le Mécanisme pour un développement propre, basé sur des projets visant à réduire les gaz à effet de serre dans les pays end développement, soit mis en œuvre de façon équitable.  Il a expliqué que peu de projets avaient vu le jour au titre de ce Mécanisme et que ceux qui avaient été lancés se trouvaient presque uniquement dans les grands pays en développement, qui sont aussi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre.  Le représentant a relevé que la Côte d’Ivoire venait d’initier, en dépit de la crise sociopolitique qu’il traverse, une politique vigoureuse de reboisement systématique visant, à long terme, à retrouver la couverture végétale du pays.  Par ailleurs, M. Dah a indiqué que la Convention-cadre sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto constituaient une base solide pour l’action multilatérale.  A l’approche de l’expiration de la première période d’engagement du protocole de Kyoto, a-t-il poursuivi, un consensus sur la direction à suivre dans la lutte contre le changement climatique apparaît comme une impérieuse nécessité.  Il a rappelé que tous les pays avaient la responsabilité d’agir et de promouvoir le concept du développement durable. 


M. SAVIOUR F. BORG (Malte) s’est enorgueilli que ce soit son pays qui ait, le premier, attiré l’attention de la communauté internationale sur le problème des changements climatiques en demandant, en septembre 1988, que cette question figure à l’agenda politique international.  C’est aussi Malte qui a conduit les négociations sur l’élaboration de la résolution 43/53 de la Deuxième Commission, relative à la protection du climat pour les générations présentes et futures.  Les Nations Unies, a-t-il poursuivi, doivent consolider leurs efforts pour assurer que les problèmes liés aux changements climatiques soient abordés de manière concertée par toutes les organisations internationales.  M. Borg a, à cet égard, rappelé que le Premier Ministre de Malte avait proposé au Secrétaire général que l’Assemblée générale mette en place un groupe d’experts, qui lui ferait rapport à sa 63ème session, et qui serait chargé d’étudier les activités mises en œuvre ces 20 dernières années en réponse aux changements climatiques.  Ce rapport devrait également inclure des éléments permettant de définir une stratégie globale future et, partant, contribuer à une meilleure coordination des efforts internationaux.  En outre, il pourrait proposer des mesures innovatrices pour encourager la coopération la plus large possible entre les États, tout en respectant le principe de responsabilité commune mais différenciée et les conditions socioéconomiques de chacun, a-t-il précisé.  Pour conclure, M. Borg a indiqué que son pays, en tant que petit État insulaire, est particulièrement vulnérable aux changements

climatiques.  Il a, à cet égard, fait part de la volonté du Gouvernement maltais d’ouvrir un centre pour la formation du personnel gouvernemental aux lois et aux politiques environnementales.  Les activités de ce centre s’axeraient sur les besoins des pays en développement et des petits États insulaires en développement, a précisé le représentant.


M. VOLODYMYR VASSYLENKO (Ukraine) a affirmé que son pays restait fermement engagé en ce qui concerne le respect des obligations prises dans le cadre d’Action 21, du Plan de mise en œuvre de Johannesburg et des dispositions pertinentes du Document final issu du Somment mondial de 2005.  Il a annoncé que l’Ukraine venait d’approuver une Stratégie nationale environnementale qui s’applique jusqu’en 2020.  C’est un texte qui doit permettre de renforcer la gouvernance environnementale aux niveaux national et local.  Tout en soulignant l’importance d’intégrer les questions environnementales dans les divers programmes nationaux, le représentant a insisté sur la nécessité de compléter ces efforts par une action internationale concertée.  Il a rappelé que le Document final de 2005 appelait à un cadre institutionnel écologique plus cohérent et a plaidé en faveur de la création d’une organisation environnementale permanente.  Il a précisé que cette organisation permettrait d’encourager le dialogue constructif entre gouvernements, scientifiques, industriels et société civile. 


Mme MUDITHA HALLIYADDE (Sri Lanka) a fait observer que l’environnement naturel devenait de plus en plus instable et hostile.  Les changements climatiques sont une réalité dangereuse, a-t-elle souligné.  Un changement climatique poussé pourrait altérer les conditions de vie des habitants de la planète et conduire à des migrations massives.  ette situation posera un lourd fardeau sur les pays vulnérables, a-t-elle averti.  La représentante du Sri Lanka a ainsi souligné qu’il est impératif de faire face aux défis posés par les changements climatiques et a préconisé que la communauté internationale s’attache à mieux les comprendre dans le but de construire une réponse collective efficace.  Elle a rappelé que son pays, qui n’est pourtant pas un grand émetteur de gaz à effet de serre, a adhéré au Protocole de Kyoto, notamment parce qu’il a reconnu l’importance de participer au Mécanisme pour un développement propre.  D’autre part, elle a dit que le Sri Lanka, conscient des bénéfices qu’il peut tirer du tourisme, veut devenir la première destination neutre du point de vue des émissions de carbone, et veut être un «poumon de la planète », notamment au profit des voyageurs et des touristes.  Les pays développés qui ont, dans la poursuite du développement, adopté des approches hostiles à la préservation de la nature, doivent assumer leurs responsabilités, a-t-elle souligné.  Et les pays en développement qui luttent pour améliorer les conditions de vie de leurs populations doivent pouvoir recevoir le soutien dont ils ont besoin pour atteindre le développement, tout en assurant la protection de l’environnement.  Pour conclure, la représentante a rappelé que le monde doit reconnaître la valeur de la couverture forestière que de nombreux pays en développement ont reçue en héritage.  Des mécanismes doivent être établis pour que les pays en développement puissent échanger des droits d’émission de carbone, a-t-elle ajouté.


M. PIRAGIBE DOS SANTOS TARRAGO (Brésil) a indiqué que son pays avait participé activement à l’établissement d’un régime sur les changements climatiques et a espéré qu’il serait possible de lancer le processus de négociations sur l’avenir du Protocole de Kyoto, lors de la Conférence de Bali en décembre.  Il a estimé que ces négociations devaient se faire dans la plus grande transparence.  Leur résultat doit garantir le maintien d’instruments du marché, tel que le Mécanisme pour le développement propre, et reconnaître la responsabilité historique de certains pays en matière d’émissions de gaz à effet de serre, a-t-il affirmé.  Il a déclaré que les consultations sur la gouvernance environnementale étaient très importantes afin de rendre les activités des Nations Unies dans ce domaine plus cohérentes et efficaces.  Il a, à cet égard, rappelé que le Brésil avait accueilli une Réunion de haut niveau sur la gouvernance du développement durable, en septembre dernier.  Il a souligné que cette réunion avait notamment mis en lumière la nécessité d’améliorer la gouvernance internationale en matière environnementale, tout en indiquant que l’ONU devait continuer à jouer le rôle de chef de file.  Il a indiqué qu’un nouveau cadre institutionnel devait être basé sur le concept de développement durable et prendre en compte les besoins des pays en développement sur la base de la responsabilité commune mais différenciée. 


Mme MICHELA BOVI (Saint-Marin) a souligné que les conséquences des changements climatiques représentent un obstacle concret à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle a estimé que les progrès en matière d’énergies renouvelables devraient être l’objectif principal des efforts déployés par la communauté internationale.  Elle a expliqué que Saint-Marin a mis en œuvre un nouveau plan énergétique qui promeut l’utilisation d’énergies renouvelables et propres.  Cette législation va modifier les habitudes du pays en matière d’utilisation d’énergie et réduira sa dépendance aux importations d’énergie, a-t-elle précisé.  D’autre part, elle s’est inquiétée de la désertification.  L’eau est une source de vie fondamentale, a-t-elle fait observer, avant de plaider en faveur d’une meilleure utilisation et gestion de l’eau à tous les niveaux.  Mme Bovi a également estimé que le développement durable et l’éducation au respect de l’environnement devraient sous-tendre toutes les politiques sociales.  Nous sommes aujourd’hui les victimes des conséquences de notre comportement, et en particulier de l’exploitation agressive de nos ressources, a-t-elle regretté.  Cette tendance ne peut mener qu’à des catastrophes et à la mort de millions de personnes, a-t-elle averti, plaidant pas là pour une réponse rapide de la part de l’ensemble de la communauté internationale.


Mme IRENE TEMBO (Zambie) a indiqué que son pays avait appliqué les principes du développement durable dans sa planification du développement national.  Au plan intergouvernemental, elle s’est dite déçue que la 15ème session de la Commission du développement durable n’ait pu aboutir à un consensus, et a exhorté toutes les États à œuvrer en faveur d’un résultat positif de la CDD-16, qui se penchera sur les thèmes de l’agriculture, du développement rural et de la gestion des terres, notamment.  S’agissant des changements climatiques, elle a estimé que l’Assemblée générale devait envoyer un message clair à la Conférence de Bali.  Ce message, a-t-elle précisé, doit souligner la nécessité d’opérationnaliser les mécanismes de financement en faveur des pays en développement, dont le Fonds d’adaptation.  Mme Tembo a aussi estimé que des mesures devaient être prises pour assurer une participation équitable, notamment des pays en développement, aux instruments de marché du Protocole de Kyoto, dont le Mécanisme pour le développement propre.  En outre, elle a insisté sur l’importance des mesures d’atténuation, notamment celles concernant les réductions des émissions de gaz à effet de serre.  Elle a appelé les pays développés à être à la pointe des efforts à mener dans ce domaine, conformément au principe de la responsabilité commune mais différenciée.  Par ailleurs, la représentante a souhaité que la communauté internationale fasse davantage pour soutenir les pays qui sont parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Enfin, s’agissant de la Convention sur la biodiversité, elle a regretté le manque de progrès dans les négociations qui ont lieu sur l’établissement d’un régime d’accès international et de partage des bénéfices tirés de ces ressources. 


Mme ANA RADU (Moldova) a indiqué que la République de Moldova a pris l’engagement de participer aux efforts internationaux visant à limiter les impacts des changements climatiques.  Ainsi, différentes activités ont été menées dans cette perspective, comme la préparation d’un inventaire des gaz à effet de serre, l’estimation de la vulnérabilité des différents secteurs face aux changements climatiques, et le lancement de programmes de sensibilisation pour les jeunes générations.  Elle a expliqué que si elle est partie à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la République de Moldova n’a toutefois pris aucun engagement de réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Pourtant, elle a réduit ses émissions de 25% pendant les 15 dernières années, a-t-elle souligné.  Attirant ensuite l’attention sur l’importance cruciale de l’énergie pour le développement durable, Mme Radu a indiqué que son pays a pris des mesures favorables pour la promotion et l’utilisation de carburants biologiques.  Des quantités importantes d’énergie renouvelable sont également tirées de la biomasse.  Et la petite portion du territoire de Moldova qui le peut bénéficie du pouvoir de l’énergie éolienne, a-t-elle indiqué.  Elle s’est, à cet égard, réjouie que l’intérêt pour les sources d’énergie renouvelable ait crû ces dernières années.  Mme Radu a toutefois regretté que les efforts développés par la communauté internationale pour faire face aux défis posés par les changements climatiques soient restés modestes.  Elle a attiré l’attention sur les catastrophes que le monde a connues ces dernières années, ainsi que sur les défis posés par la sécheresse et la désertification.  La communauté internationale doit adopter une approche intégrée et durable et susciter un engagement à long terme, a-t-elle préconisé.  En outre, elle doit garder à l’esprit que ce sont les pays en développement les pays les moins avancées et les pays en transition qui sont les plus vulnérables dans un cadre mondial marqué par la progression des changements climatiques, a-t-elle souligné.


Mme ALICE ARMANNI-SEQUI, représentante de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), s’est félicitée de l’accent mis sur la réduction des risques climatiques par les communautés.  Les engagements mondiaux ne seront rien sans action au niveau local, a-t-elle insisté.  Elle a fait valoir que la FICR avait œuvré pour faire ce lien entre niveau mondial et niveau local, notamment en utilisant son réseau de sociétés dans les communautés.  Elle a expliqué que la Fédération avait par exemple renforcé la planification et l’action au niveau communautaire par la publication d’une série de manuels sur la réduction des risques, conformément à la « priorité numéro 3 » du Cadre d’action de Hyogo qui encourage l’usage du savoir, de l’innovation et de l’éducation pour ériger une culture de résilience.  Elle s’est réjouie du travail qu’accomplit la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge avec la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, rappelant que l’Alliance mondiale sur la réduction des risques des catastrophes avait été lancée le 9 octobre dernier.  Cette Alliance, a ajouté Mme Armanni-Sequi, est l’occasion pour ses membres de mettre ensemble leurs ressources et leurs expertises pour faire face aux défis humanitaires et de développement que posent les catastrophes naturelles.  Mme Armanni-Sequi a souligné que la Fédération avait répondu à 482 désastres en 2006 alors qu’elle avait du réagir à 284 évènements de ce genre en 2006.  Face à la fréquence accrue des désastres naturels, elle a estimé qu’il était essentiel d’approfondir les liens avec la communauté scientifique.  Par ailleurs, elle a indiqué que la 30ème Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui doit se tenir à Genève en novembre prochain, aurait comme thème principal la prévention, la réduction et la réponse aux conséquences des changements climatiques sur les populations vulnérables.  Elle a émis l’espoir que cette Conférence verrait se manifester un engagement collectif fort en faveur de l’atténuation et de l’adaptation aux effets négatifs des changements climatiques. 


Mme BAYA BENSMAIL (Algérie) a dit estimer que le développement durable est un objectif en soi et qu’il est, à cet égard, impératif de donner aux actions programmées un large impact et une plus grande visibilité.  Elle a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à parvenir au développement durable, notamment en appliquant le programme d’Action 21 et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg, et à prendre des mesures concrètes à tous les niveaux.  Dans cette perspective, l’Algérie a appliqué les principes du développement durable pour guider son plan de consolidation de la croissance économique, a-t-elle précisé.  La représentante a en outre fait part d’un Plan national de développement agricole qui constitue une réponse aux objectifs d’amélioration des performances de l’agriculture; de satisfaction de la sécurité alimentaire; de lutte contre la dégradation des milieux physiques et contre l’avancée menaçante de la désertification; et de protection des ressources naturelles de l’environnement.  La question de la préservation de l’environnement dans le cadre de la stratégie du développement durable focalise l’attention de l’État algérien, a souligné la représentante.  C’est dans cette perspective que des dispositifs législatifs, à l’instar des lois relatives à la gestion des déchets, à la protection de l’environnement et à la prévention des risques majeurs, ont été promulgués en Algérie, en vue d’évaluer l’incidence environnementale des projets de développement.  La représentante de l’Algérie a, à cette occasion, souhaité exprimer la gratitude de sa délégation au Plan d’action pour la Méditerranée (PAM) pour l’attribution du titre d’« Ambassadeur de la côte méditerranéenne » au Ministre algérien de l’aménagement du territoire, de l’environnement et du tourisme.  La représentante s’est dite persuadée qu’il s’agit là d’une reconnaissance de l’action menée par l’Algérie en matière de protection de la nature et de promotion du développement durable.


Mme LILIT TOUTKHALIAN (Arménie) a déclaré que la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables était vitale pour son pays, qui est un État enclavé disposant de peu de ressources naturelles.  Elle a noté que l’Arménie avait adopté, en 2005, une stratégie de sécurité et d’indépendance énergétique qui met l’accent sur l’usage des énergies nouvelles et renouvelables et du nucléaire, ainsi que sur la diversification des sources d’énergie.  Elle a expliqué que si l’Arménie ne possédait pas de combustibles fossiles, elle avait cependant de larges sources d’énergies alternatives, telles que les énergies hydraulique, éolienne ou solaire.  Mme Toutkhalian a aussi indiqué que l’Arménie avait créé les conditions favorables à la promotion des énergies renouvelables, notamment en accordant des privilèges douaniers aux importations d’équipements liés à la mise en valeur de ce type d’énergie.  La représentante a en outre souligné que son pays avait adopté des lois relatives à l’usage de l’énergie ainsi qu’une Stratégie de développement du secteur énergétique arménien qui vise à utiliser, dans les 15 à 20 prochaines années, les ressources nationales d’énergies renouvelables.  Elle a déclaré que les transferts de technologies étaient indispensables pour des pays comme l’Arménie possédant des ressources d’énergies alternatives considérables mais qui n’ont pas la base technologique indispensable à leur mise en valeur.  Elle a également, à cet égard, souligné l’importance de l’assistance financière et technique qu’apporte les Nations Unies, et particulièrement le PNUD et d’autres agences et programmes de l’Organisation. 


Mme VALÉRIE BRUELL MELCHIOR (Monaco) a rappelé l’engagement de son pays envers le développement durable. Elle a indiqué que l’implication de tous les acteurs politiques et économiques, que ce soient les investisseurs, les entreprises, ou les gouvernements, permettra de relever les défis posés par les changements climatiques. Elle a estimé qu’une grande partie des investissements envisagés dans le secteur de l’énergie devait être consacrée aux énergiesrenouvelables, au nucléaire, à l’hydraulique, et au stockage du dioxyde de carbone.  Elle a fait valoir que Monaco s’employait à mettre en place un type d’aménagement urbain qui soit conforme à ses engagements.  Mme Melchior a notamment précisé que Monaco allait mettre en place prochainement deux installations solaires thermiques sur des immeubles industriels et des bâtiments publics, et qu’une installation solaire du même type serait aménagée au Palais.  De plus, elle a noté que la politique de Monaco en matière de transports encourageait le « co-voiturage », l’utilisation de diesel pour les autobus ou encore l’acquisition de véhicules écologiques par le biais d’une subvention accordée par l’État.  Par ailleurs, elle a déclaré que Monaco était en train de finaliser un accord de mécanisme de développement propre avec un pays africain, dans le cadre du Protocole de Kyoto, afin de promouvoir les nouvelles sources d’énergie.  En outre, la représentante a souligné que sa délégation suivrait avec attention les négociations et consultations relatives aux activités environnementales de l’ONU.  Elle a à cet égard souhaité le renforcement du PNUE et sa transformation en « Organisation des Nations Unies pour l’environnement » (ONUE), qui, selon elle, devrait être dotée de contributions financières prévisibles et d’une solide expertise scientifique. 


M. FRANKLIN RANGEL (Venezuela) s’est dit d’avis que le financement de la réponse à apporter aux changements climatiques ne doit pas se concentrer sur l’établissement de mécanismes de vente de bons d’émissions de carbone, constitué en marché.  Ce type de marché, comme les autres, ne bénéficierait surtout qu’aux pays développés.  Il a dit que le Venezuela était opposé à la volonté de certains pays d’accroître le marché mondial du carbone et d’utiliser les mécanismes pour un développement propre selon leurs propres intérêts.  Ces pays n’ont pour objectif que d’augmenter la concurrence dans le secteur énergétique de sorte à réduire la dépendance à laquelle ils sont soumis par leur approvisionnement extérieur en énergie.  M. Rangel a également demandé que soit respecté le droit souverain qu’a chaque pays de décider de l’utilisation de ses ressources naturelles et de sa politique énergétique et environnementale.  Il a en outre réaffirmé l’importance de respecter le principe de la responsabilité commune mais différenciée s’agissant des problèmes liés aux changements climatiques.  M. Rangel a répété que sa délégation est d’avis que le Mécanisme pour un développement propre doit être entièrement réformé, car il n’a bénéficié à aucun pays en développement. 


Le représentant du Venezuela s’est ensuite inquiété de la dégradation des sols et la désertification.  Il a, à cet égard, exhorté les pays développés à renouveler leur engagement à l’égard de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et notamment, à allouer plus de ressources financières au combat contre la désertification et la pauvreté.  S’agissant de la biodiversité, M. Rangel a insisté sur la nécessité de faciliter le transfert des technologies et des ressources financières et d’assurer l’élaboration de normes en matière d’identification, de manipulation, d’emballage et de transport des organismes vivants modifiés. Il a en outre dit que son pays refusait le recours à des techniques de limitation de l’utilisation de manipulation génétique.  Pour conclure, il s’est élevé contre ce qu’il a appelé une « campagne orchestrée » contre les pays exportateurs de pétrole et dont l’objectif est de vouloir rendre ces pays responsables de la pauvreté et de la faim.


Mme MARIA GUSTAVA (Mozambique) a affirmé que les phénomènes climatiques extrêmes affectaient de façon disproportionnée les pays en développement, comme le Mozambique, en raison de leur manque de capacités en termes de ressources humaines et techniques.  Elle a estimé que la réduction de la vulnérabilité aux catastrophes naturelles était un élément crucial du développement durable et a plaidé pour l’accélération de la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo.  Mme Gustava a souligné l’importance d’utiliser les connaissances scientifiques et techniques existantes et d’en trouver d’autres afin d’augmenter la résilience des pays et des populations aux désastres naturels.  Selon elle, la coopération internationale doit continuer à jouer son rôle indispensable pour réduire les vulnérabilités, notamment à travers des partenariats renforcés de partage d’informations, de connaissances et d’expériences.  Mme Gustava a indiqué que son pays était victime de différents types de catastrophes naturelles qui nuisaient à ses efforts nationaux de développement.  Elle a déclaré que la gestion des catastrophes faisait partie intégrale du programme de développement du Gouvernement mozambicain et a expliqué qu’un plan national de prévention et d’atténuation des effets des catastrophes avait été adopté l’année dernière.  Ce plan, a-t-elle expliqué, vise à donner au Mozambique les capacités de réponse et de résilience aux  effets des catastrophes naturelles.  Elle a précisé que ce plan identifiait des zones à risque, renforçait les systèmes d’alerte précoce ainsi que la coordination inter-institutions en ce qui concerne la réponse aux désastres.  Par ailleurs, elle a appelé la communauté internationale, particulièrement les institutions financières internationales, à soutenir les efforts des pays affectés par les catastrophes naturelles afin d’augmenter leur résilience et de réduire les risques encourus par les populations. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a fait observer que le monde se trouve aujourd’hui à une étape où la dégradation de l’environnement n’est plus remise en question et où il est temps d’agir rapidement pour faire face aux dangers qu’elle pose.  Il a estimé qu’il était urgent que chaque pays incorpore une dimension écologique dans ses politiques de développement, afin de promouvoir le développement durable et de contribuer à l’éradication de la pauvreté.  Pour arriver à une gestion de l’environnement qui permette véritablement un développement durable, il faut comprendre que ce sont de multiples mesures et initiatives que la société humaine toute entière doit prendre, a-t-il fait valoir.  Ce n’est pas l’État seul qui peut être responsable des tâches à accomplir.  M. Heller a ainsi fait observer que le vrai défi est de s’assurer que tous les programmes des Gouvernements et des leurs sociétés s’intègrent dans le cadre du développement durable.  Il s’agit, en outre, d’arriver à intégrer la variable écologique comme partie intégrante de la compétitivité et du développement socioéconomique des pays, a-t-il recommandé. 


D’autre part, le représentant mexicain a regretté que la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD) n’ait pu parvenir à un consensus sur l’approbation de mesures destinées à faciliter la mise en œuvre des programmes et politiques qui permettraient de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il faut faire une analyse critique des sujets et des procédures de la CDD, a-t-il préconisé, et éviter le gaspillage des efforts.  Il a, toutefois, rappelé que les discussions qui ont été menées à la quinzième session de la CDD ont été très enrichissantes et devraient encourager les États et les Nations Unies à renforcer leurs activités en matière d’efficacité énergétique, de renouvellement des sources d’énergie, et d’adaptation aux changements climatiques.  À cet égard, il a souhaité que la communauté internationale se lance dans l’élaboration d’un nouveau régime applicable en matière de changements climatiques, et qui soit équitable et équilibré.  M. Heller a souhaité que soient mis en œuvre de nouveaux mécanismes de coopération internationale qui soutiennent les efforts menés, à cet égard, par les pays en développement.


Mme ROSELYN MAKHUMULA (Malawi) a déclaré que le développement durable ne pouvait se faire sans l’utilisation durable des ressources naturelles et la conservation de l’environnement.  Notant qu’il restait encore beaucoup à faire pour parvenir au développement de l’Afrique, elle a souligné l’importance d’accélérer les actions menées dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action de Johannesburg, adopté en 2002.  Cette mise en œuvre est aussi urgente qu’elle l’était en 2002, a-t-elle poursuivi, en estimant qu’elle était indispensable afin de renforcer mutuellement les piliers du développement durable, et parvenir ainsi aux objectifs internationaux de développement.  La représentante a, par ailleurs, noté que les thèmes de la prochaine session de la Commission du développement durable (CDD), soit l’agriculture, le développement rural, la gestion des terres et la sécheresse et la désertification, avaient une grande importance pour son pays.  Elle a expliqué que l’agriculture était le moteur de l’économie du Malawi.  S’agissant des changements climatiques, elle a exhorté les pays industrialisés à ne pas relâcher les efforts qui sont menés pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et pour aider les pays en développement à investir dans les nouvelles technologies de production à faibles émissions de carbone.  Elle a aussi appelé les Nations Unies à fournir une assistance technique aux PMA afin qu’ils puissent développer les techniques les plus appropriées et les plus abordables pour la promotion des sources renouvelables d’énergie.  L’usage de ces technologies est essentiel pour lutter contre la déforestation et la désertification, a-t-elle affirmé.  Enfin, elle a déclaré que la coopération internationale ainsi que des partenariats forts aux niveaux régional et national étaient indispensables pour réduire les risques posés par les catastrophes naturelles. 


M. NAWFAL AL-BASRI (Iraq) a attiré l’attention sur les défis qui se posent actuellement au développement durable et fait observer qu’il est nécessaire d’opérer une mobilisation des efforts régionaux, nationaux et internationaux si on veut leur trouver des réponses appropriées.  Il a notamment plaidé en faveur d’une utilisation plus rationnelle des ressources dont dispose chaque pays.  Ces ressources, a-t-il fait observer dans le cas de son propre pays, devraient être des facteurs de progrès et non de guerre.  Développement et environnement sont indissociables, a-t-il poursuivi, en estimant qu’il faut les considérer simultanément.  Ainsi, la protection de l’environnement doit tenir compte du prix à payer pour le développement.  Le représentant a expliqué qu’en Iraq, le modèle de développement est bien loin de remplir les conditions d’un développement durable.  Cela exige du temps, des efforts et de l’argent et ne peut se réaliser que par le truchement d’une stratégie globale.  Un système d’évaluation de l’impact du développement sur l’environnement doit être trouvé, a-t-il précisé.  Le représentant iraquien a également plaidé en faveur du recours à des techniques plus propres en matière de production et de consommation d’énergie.  Ces efforts doivent s’accompagner de plans visant à remédier à la dégradation de l’environnement dans toutes ses composantes: l’air, l’eau et les sols, a-t-il ajouté.  Rappelant que l’Iraq a de nombreux déchets toxiques et radioactifs, il a salué le travail effectué par le Programme des Nations Unies pour l’environnement sur le terrain pour remédier aux problèmes causés par ces déchets.  Il a également indiqué que son pays est sur le point d’adhérer à la Convention relative aux zones humides d'importance internationale, ainsi qu’à la Convention de Vienne pour la protection de la couche d'ozone et à la Convention pour la lutte contre la désertification.  Puis, soulignant les menaces posées par les changements climatiques, et notamment par le réchauffement de la planète, il a expliqué que le Parlement iraquien est saisi actuellement des textes d’adhésion à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.


M. FRANCIS K. BUTAGIRA (Ouganda) a estimé que l’énergie est au cœur des défis de développement car elle était essentielle à notre bien-être et que la consommation de combustibles fossiles va certainement se poursuivre sans discontinuer dans les années à venir.  Il a déclaré qu’une approche basée, à la fois sur la recherche de sources renouvelables d’énergie, et sur le transfert de technologies propres aurait des bénéfices à long terme, à la fois pour les pays en développement et pour ceux qui sont déjà développés.  Notant que la sécheresse et la désertification étaient des préoccupations majeures pour de nombreux pays africains, le représentant ougandais a souligné que les changements climatiques avaient un impact néfaste sur l’économie et aggravaient la pauvreté.  Il a aussi argué que la recherche d’autres sources d’énergie avait des conséquences sérieuses pour les pays en développement dans les domaines du commerce, de l’agriculture et de la sécurité alimentaire.  Il a expliqué que les biocombustibles étaient actuellement produits à partir de cultures servant à l’alimentation humaine (canne à sucre, maïs, soja) et que la forte demande pour ces combustibles maintiendrait les prix de ces produits de base à un niveau élevé.  Ayant ainsi un marché assuré pour leurs produits au niveau national, les fermiers des pays développés seront moins enclins à faire les concessions qui doivent être faites dans le cadre du Cycle des négociations commerciales de Doha, a prévenu M. Butagira. 


Il a ensuite indiqué que la réduction des risques posés par les catastrophes naturelles était une nécessité pour les pays en développement.  Notant que son pays était en état d’urgence en raison d’inondations récentes, il a constaté que l’impact économique et social de ces inondations avait porté un coup sérieux aux efforts de développement de l’Ouganda.  Cet impact se fera ressentir pendant plusieurs années, a estimé M. Butagira.  Il a dit que le renforcement des capacités de résilience des communautés locales aux effets des catastrophes naturelles était une priorité pour son pays.  Au niveau international, a-t-il ajouté, l’accent doit être mis sur le renforcement des capacités et sur la mise en œuvre des programmes de réponse et de réduction des risques, dont fait notamment partie le Cadre d’action de Hyogo.  Enfin, le représentant a estimé que les pays en développement devaient recevoir des pays riches un soutien pratique sous la forme d’un meilleur accès de leurs produits aux marchés du nord, d’un allégement réel de la dette, et notamment d’investissements étrangers directs accrus.  Seules ces mesures permettront la pleine mise en œuvre des décisions internationales relatives à la réalisation du développement durable. 


M. ARMAN ISSETOV (Kazakhstan) a insisté sur l’importance de mettre en œuvre les engagements et les programmes adoptés au Sommet mondial sur le développement durable.  Il a expliqué que pour son pays, la priorité économique est d’éviter de devenir trop dépendant des exportations de pétrole, de gaz et de minéraux.  Nous voulons plutôt diversifier notre base économique au lieu de seulement dépendre de nos atouts naturels.  C’est là le cœur de la « Stratégie nationale 2030 » du Kazakhstan, a-t-il précisé.  Il a ainsi expliqué que la diversification de l’économie, la mise aux normes internationales, l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce, une meilleure transparence et responsabilité ont été identifiées comme fondamentales pour la mise en œuvre de cette stratégie.  Le Kazakhstan a notamment créé le « Fonds Kazyna » pour le développement durable, a annoncé le représentant.  Il a indiqué que le Gouvernement du Kazakhstan veille à offrir à la population un enseignement de qualité, notamment en assurant la gratuité des études et en offrant des bourses à des étudiants au niveau universitaire.  D’autre part, il a insisté sur l’importance d’agir pour contrer les effets des changements climatiques et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Il a, à cet égard, fait observer que les pays développés ont un rôle crucial à jouer en la matière, notamment en offrant un soutien financier et technologique aux pays en développement.  L’efficacité de l’énergie est cruciale pour réduire la consommation d’énergie, réduire les émissions de gaz à effet de serre et accroître la compétitivité des industries, a-t-il poursuivi.  Il a, à égard, expliqué que le Kazakhstan effectue un travail systématique d’identification des pertes énergétiques et d’utilisation de sources alternatives.  La durabilité du développement est également une priorité du gouvernement qui contrôle de façon sévère le respect de la législation en matière d’environnement, a-t-il conclu.


M. MOHAMED ALAHRAF (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que les progrès déployés à ce jour pour parvenir au développement durable n’avaient pas apporté les résultats escomptés.  S’agissant de la désertification, il a estimé qu’il s’agissait là d’un des grands problèmes environnementaux, qui aggravait la pauvreté.  Il a jugé nécessaire de renforcer les objectifs de la Convention des Nations Unies sur ce sujet et appelé les États Membres à contribuer financièrement aux travaux de mise en œuvre des engagements contenus dans cette Convention tout en assister techniquement les pays touchés par la désertification.  Il a invité la communauté internationale à appuyer les efforts du PNUD et à l’aider à assister les pays en développement dans leur quête du développement durable.  Il a précisé que cette aide devait se faire sur la base des priorités mises en avant par chaque pays.  Le représentant a noté que les efforts déployés dans le domaine du développement durable devait prendre en compte la lutte contre la pauvreté, y compris par des politiques macroéconomiques saines.  Il a aussi insisté sur l’importance d’encourager les investissements dans le secteur agricole et du développement rural.  Sur la question des changements climatiques, il a affirmé qu’il fallait aider les pays vulnérables à renforcer leurs capacités de réponse et à augmenter leur résilience face aux effets des catastrophes naturelles.  Par ailleurs, il a souligné le rôle essentiel que jouent les commissions économiques régionales des Nations Unies dans l’appui aux programmes de promotion du développement durable.   


APPLICATION DES DÉCISIONS PRISES PAR LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (HABITAT II) ET RENFORCEMENT DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (ONU-HABITAT)


Déclaration liminaire suivie d’une séance de questions


Mme ANNA KAJUMULO TIBAIJUKA, Secrétaire général adjointe et Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), a présenté à la Commission trois documents: le rapport du Secrétaire général sur l’application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et le renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) (A/62/219); le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre coordonnée du Programme pour l’habitat (E/23007/58); et le rapport du Conseil d’administration d’ONU-Habitat à sa vingt et unième session.  Elle a indiqué que lors de cette session, qui s’est tenue en avril 2007, le Conseil d’administration avait approuvé son Plan stratégique et institutionnel à moyen terme pour 2008-2012.  Mme Tibaijuka a expliqué que ce Plan était élaboré sur la base d’une vision ambitieuse d’urbanisation durable ou chaque famille aurait accès à un logement décent, à l’eau potable et à des infrastructures d’assainissement de base.  Elle a ajouté que la mise en œuvre de ce Plan se basait sur des actions menées par des partenariats renforcés, et non uniquement sur l’usage des capacités de l’ONU ou d’ONU-Habitat.  Elle a affirmé qu’au cours des six prochaines années, ONU-Habitat servirait de catalyseur pour rassembler les volontés et mobiliser les connaissances et les ressources provenant de toutes les sphères de chaque gouvernement, de la société civile, des institutions financières, du secteur privé et des communautés.  Elle a ajouté qu’en dépit de ces manifestations parfois apparemment chaotiques, l’urbanisation constituait une unique opportunité qui pouvait permettre de soutenir la croissance économique et les progrès sociaux dans les pays. 


Mme Tibaijukai a en outre souligné que le Conseil d’administration d’ONU-Habitat avait aussi adopté une autre décision importante relative à l’établissement d’un nouveau mécanisme financier qui vise à œuvrer, au niveau des pays et en collaboration avec les institutions financières existantes,en faveur de la réduction des risques associés aux prêts qui sont accordés aux pauvres.  Elle a affirmé que ces décisions étaient d’autant plus importantes qu’en 2007, pour la première fois de l’histoire, la majorité des êtres humains peuplant la planète vivaient dans des villes et que ce processus s’accélérait.  La Directrice exécutive d’ONU-Habitat a estimé que cette transformation avait un impact sur les stratégies à adopter pour parvenir aux OMD et a déclaré que l’urbanisation de la pauvreté constituait le plus important défi à relever en matière de développement.  « Nous ne pouvons plus ignorer le sort du milliard de personnes qui vivent dans des bidonvilles dans des conditions qui menacent leur vie », a-t-elle insisté, en notant en outre que ce chiffre pourrait doubler d’ici à 2030. 


Sur la question des changements climatiques, Mme Tibaijuka a argué que les mesures d’atténuation à prendre aux niveaux mondial et national devaient être accompagnées par des actions concertées aux niveaux municipal et local.  Elle a précisé qu’il fallait « rendre les villes plus durables » en réexaminant la gestion de l’usage des terres, les modalités de transport, et la construction des immeubles.  En ce qui concerne l’adaptation aux effets des changements climatiques, elle a indiqué qu’il fallait également construire les villes et les logements de manière à y réduire les pertes en vies et en biens.  Selon elle, la réduction du niveau de vulnérabilité des villes face aux effets des changements climatiques doit être vue comme l’occasion d’améliorer les conditions de vie des groupes les plus vulnérables de la population urbaine. 


Après la présentation des rapports par la Directrice exécutive d’ONU-Habitat, la représentante du Brésil a regretté qu’un rapport d’ONU-Habitat portant sur la criminalité en milieu urbain ait utilisé des données désuètes relatives au taux de criminalité dans l’agglomération brésilienne de Sao Paolo.  Elle a estimé que ces données anciennes ne reflétaient pas les améliorations en terme de criminalité dans cette ville et au Brésil en général.  Elle a ainsi demandé à la Directrice exécutive de faire réviser ces informations et de prendre en compte les données plus récentes publiées sur le phénomène de et le taux de la criminalité qui affecte Sao Paolo afin de donner un tableau plus fidèle de la criminalité au Brésil. 


En réponse à cette intervention de la délégation brésilienne, Mme ANNA TIBAIJUKA a regretté que les informations employées dans le rapport concerné soient obsolètes et a assuré que les nouvelles données qui sont disponibles concernant la ville de Sao Paolo seraient inclues dans le rapport. 


DÉVELOPPEMENT DURABLE


Suite du débat général


Après un bref intermède consacré à ONU-Habitat et la présentation de rapports qu’a faite Mme Anna Tibaijuka, la Deuxième Commission a repris sont débat sur le développement durable. 


Rappelant que la question de la désertification est d’une importance cruciale pour son pays, M. BOUBACAR BOUREIMA (Niger) a salué l’adoption par la huitième session des États parties à la Convention sur la lutte contre la désertification du Plan-cadre stratégique décennal visant à renforcer la mise en œuvre de la Convention.  Il a, à cet égard, formulé le vœu ardent que cet engagement se traduise en actions concrètes capables d’inverser durablement la tendance à la dégradation de l’environnement.  Il a souhaité que les États parties acceptent de doter le secrétariat de la Convention d’un budget conséquent lors de la session extraordinaire prévue en novembre prochain.  Les pays en développement, en raison de leurs capacités financières limitées et de leur retard technologique, comptent beaucoup sur l’appui de leurs partenaires développés pour la réalisation de leurs initiatives, a-t-il ajouté.  M. Boureima a expliqué que le Niger est un pays dont le territoire est désertique sur les trois quarts de sa superficie et que plusieurs actions ont été menées pour y faire face à la sécheresse et la désertification.  Ainsi, des approches sectorielles telles que des opérations de reboisement et de plantations d’arbres et de verdure ont été mises en œuvre.  Le Niger a également adopté une politique environnementale consacrée par le Plan national de l’environnement pour un développement durable, qui est plan qui constitue l’un des programmes cadres de la Stratégie de réduction de la pauvreté du pays, a-t-il précisé.


Mme AL-MANSORI (Émirats arabes unis) a expliqué que sa délégation accordait une grande importance aux questions relatives à la sauvegarde de l’environnement et que les Émirats arabes unis ont fait de la protection de l’environnement un objectif principal de leur stratégie de développement.  Aussi, a-t-elle expliqué que de nombreux efforts ont été déployés pour transformer le désert en superficie arable ou en zone propice aux activités touristiques.  Ces accomplissements ont été possibles grâce à la Stratégie nationale en matière d’environnement, qui est compatible avec les exigences du Plan Action 21, et dont s’est doté le Gouvernement des Émirats, a-t-elle précisé.  En outre, des programmes de développement rural, de reboisement, et de création de réserves naturelles destinées à réduire les polluants atmosphériques ont été mis en œuvre.  Sur le plan énergétique, la représentante a expliqué que les Émirats arabes unis ont adopté une politique de combustion zéro dans toutes les industries pétrolières, ainsi que des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour promouvoir l’utilisation de l’essence sans plomb et de l’énergie solaire.  À cet égard, elle s’est réjouie de la création, dans les Émirats, de la première « ville verte » qui utilise uniquement de l’énergie renouvelable.  Tout en affirmant que les Émirats arabes unis appuient tous les projets liant la préservation de l’environnement au développement durable, elle a tenu à rappeler que les pays industrialisés doivent s’engager à assumer toutes leurs responsabilités et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.  Elle a également demandé aux institutions économiques et financières d’augmenter les contributions offertes aux pays en développement pour les aider à lutter contre les effets des changements climatiques.


M. PARK CHUN-KYOO (République de Corée) s’est félicité que l’accent soit mis sur la dimension de la protection de l’environnement dans la promotion du développement durable.  Il a estimé qu’il fallait accélérer les efforts à déployer pour parvenir au développement durable, notamment en renforçant les programmes de partage d’expériences et de solutions et l’échange des meilleures pratiques.  M. Park Chun-Kyoo a en outre souligné l’importance de déployer plus d’efforts pour élaborer et mettre en place des stratégies durables de développement national.  S’agissant de la Commission du développement durable, il a émis l’espoir que sa prochaine session, la seizième, serait l’occasion d’échanger les meilleures pratiques et de revenir à la tradition du consensus dans le domaine du développement durable.  Le représentant a par ailleurs déclaré que les changements climatiques constituaient le plus grand défi de notre temps et exigeaient une action internationale urgente et concertée.  Il a souhaité que la Conférence de Bali, en décembre prochain, établisse une feuille de route pour un régime post-2012 en intensifiant les efforts en faveur de la promotion d’économies basées sur des modes de production à faibles émissions de carbone.  Il a de plus estimé que le futur cadre sur les changements climatiques devait être assez accommodant pour permettre à tous les pays de prendre part à cet effort.  Face à la complexité des questions environnementales, il a argué qu’il était indispensable de discuter de la coordination des activités de l’ONU dans ce domaine et d’assurer leur cohérence.  Il s’est ainsi dit convaincu de l’importance de renforcer le mandat et le travail du PNUE et de soutenir son mandat afin de pouvoir disposer de directives politiques améliorées et d’avoir les moyens d’identifier des priorités sur la base de données scientifiques. 


M. JOVAN MIRILOVIC (Serbie) s’est réjoui des travaux effectués récemment par la sixième Conférence ministérielle sur l’environnement pour l’Europe et a souligné que la déclaration adoptée à l’issue des travaux a mis en évidence les défis qu’il faut relever, ainsi que les mesures à mettre en œuvre dans ce but.  Il a ainsi souligné que la pollution de l’air étant une grande préoccupation dans la région européenne, les Ministres ont appelé à accorder plus d’attention au renforcement des capacités des institutions environnementales.  Ils ont en outre confirmé l’importance de créer un centre sous-régional d’évaluation des changements climatiques à Belgrade, a ajouté M. Mirilovic.  D’autre part, le représentant serbe a estimé regrettable que les participants à la quinzième session de la Commission du développement durable ne se soient pas entendus, notamment sur un accord international sur la sécurité énergétique.  Il a ainsi encouragé les délégations à faire preuve de plus de flexibilité et a émis l’espoir que les prochaines sessions de la CDD parviendront à de meilleurs résultats.  M. Mirilovic a ensuite expliqué qu’en tant que membre du Partenariat des montages, la Serbie soutient les efforts déployés en faveur du développement durable de ces régions.  Il a encouragé ce Partenariat à promouvoir un échange d’expériences entre régions montagneuses.   Pour conclure, mettant en évidence les défis posés par les changements climatiques, il a indiqué que le Parlement serbe devrait bientôt ratifier la Convention sur la lutte contre la désertification.  En outre, une loi confirmant l’adhésion de la Serbie au Protocole de Kyoto a récemment été entérinée par le Parlement, a annoncé le représentant serbe.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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