DEUXIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS EXHORTENT À REDOUBLER D’EFFORTS POUR PROTÉGER L’ENVIRONNEMENT AFIN DE PARVENIR AU DÉVELOPPEMENT DURABLE
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Deuxième Commission
15e et 16e séances –matin et après-midi
DEUXIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS EXHORTENT À REDOUBLER D’EFFORTS POUR PROTÉGER L’ENVIRONNEMENT AFIN DE PARVENIR AU DÉVELOPPEMENT DURABLE
Face à l’impact des changements climatiques, elles insistent
particulièrement sur la vulnérabilité des petits États insulaires en développement
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a aujourd’hui mis l’accent sur l’importance d’intégrer davantage la protection de l’environnement dans les processus de développement. Alors que les délégations entamaient leurs discussions relatives au développement durable, elles ont reconnu les liens et les interactions qui existent entre les trois piliers de ce concept, à savoir la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement. Mais, ont-elles insisté, ce dernier domaine doit encore faire l’objet d’efforts au vu de la fréquence accrue des catastrophes naturelles, du réchauffement de la planète, de la désertification croissante et de la perte de biodiversité.
Les intervenants ont rappelé que l’année 2007 avait permis véritablement de mettre en lumière les conséquences des changements climatiques et l’urgence d’agir, afin d’en renverser les tendances et à faire front à leurs conséquences. Elles ont noté que l’attribution conjointe du prix Nobel de la paix au Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, organe de l’ONU, et à l’ancien Vice-Président américain M. Al Gore, ainsi que la tenue du Dialogue de haut niveau sur les changements climatiques, convoqué à l’initiative du Secrétaire général de l’ONU en septembre dernier, avaient permis de sensibiliser le grand public et les plus hautes autorités à ce phénomène.
Fortes de ce constat, de nombreuses délégations ont estimé qu’il fallait désormais saisir cet élan pour parvenir à un accord ambitieux lors de la prochaine Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Bali, en Indonésie, en décembre. La Conférence de Bali devra refléter notre capacité et notre volonté à débattre des défis posés par les changements climatiques et à leur trouver des solutions, a notamment averti le représentant de la Malaisie.
Dans cette perspective, de nombreuses délégations, à l’instar de celle du Pakistan, qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ont demandé que l’établissement d’un futur régime sur les changements climatiques soit basé sur le principe de la responsabilité commune mais partagée. En outre, certains délégués ont demandé que les pays développés continuent à mener des efforts substantiels dans le domaine de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le représentant du Portugal, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a été parmi ceux qui ont souligné l’importance de mettre en œuvre le Cadre d’action de Hyogo, pour la période 2005-2015, afin notamment de renforcer la résilience des pays face aux catastrophes naturelles.
Dans ce contexte, plusieurs délégations ont insisté sur la vulnérabilité des petits États insulaires en développement et sur les actions urgentes qui sont nécessaires pour que ceux-ci puissent faire face à ces phénomènes et à leurs effets. Elles ont ainsi fait écho aux propos de Cheick Sidi Diarra, Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), qui a plaidé pour la mise en œuvre rapide de la Stratégie de Maurice, adoptée en 2005, et qui vise justement à répondre à cette vulnérabilité. Les questions liées aux mesures d’adaptation, à l’atténuation des conséquences des changements climatiques, aux technologies et au financement, sont cruciales pour les PEID, a-t-il déclaré, en souhaitant que ces sujets soient notamment pris en compte lors de la Conférence de Bali.
La Namibie, l’Islande, et entre autres, le Viet Nam, ont été parmi la majorité de délégations qui ont souligné l’importance de la promotion et de l’usage des énergies renouvelables pour parvenir au développement durable. L’utilisation de ces énergies permettrait en effet de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ont notamment relevé ces délégations. Dans ce cadre, les représentants ont insisté sur la nécessité d’accroître les financements en faveur des initiatives liées à ce secteur et aussi de favoriser les transferts de technologie en faveur des pays en développement.
Ce matin, en début de séance, la Deuxième Commission a achevé son examen des liens entre commerce international et développement en entendant les déclarations de la Jamahiriya arabe libyenne, de l’Éthiopie, du Koweït, de la République de Corée, du Canada et du Népal. Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel est également intervenu.
Avant le débat général sur le développement durable, les officiels dont la liste suit ont présenté les rapports pertinents du Secrétaire général: John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence; Jomo Kwame Sundaram, Sous-Secrétaire général pour le développement économique; ainsi que les représentants de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUV), de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUE), de l’UNESCO, de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et du Corps commun d'inspection des Nations Unies (CCI).
Outre celles déjà citées, les délégations suivantes ont pris la parole lors du débat sur le développement durable: Belize, au nom de la communauté des Caraïbes; États-Unis; Bangladesh; Soudan; Fédération de Russie; Cuba; Bénin; Indonésie; Colombie; Suisse; Chine et République islamique d’Iran. L’Observateur permanent du Saint-Siège et le représentant du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) se sont aussi exprimés.
La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 30 octobre, à 10 heures.
QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE
Commerce international et développement
Suite du débat général
M. MOHAMED A. A. ALAHRAF. (Jamahiriya arabe libyenne) a fait observer que le commerce international est une source de revenus très importante pour les pays en développement. Le commerce international finance les efforts destinés à vaincre la pauvreté, la maladie et la faim; il offre des emplois et encourage la production dans le domaine agricole et industriel, a-t-il souligné. Or, la part du commerce international des pays en développement est en dessous du niveau requis pour les aider dans leur développement, a-t-il regretté. Il a ainsi insisté sur la nécessité d’établir un système mondial multilatéral basé sur la transparence et la non-discrimination. Il faut surmonter l’impasse dans laquelle sont les négociations commerciales du Cycle de Doha, a-t-il poursuivi, et, pour ce faire, tous les pays doivent faire preuve de volonté politique et de flexibilité. Il faut mettre les pays en développement au cœur des pourparlers de Doha, a ajouté le représentant libyen. Il a également attiré l’attention sur les risques d’un échec des négociations, qui pourrait mener à la résurgence de mesures protectionnistes. D’autre part, il a souhaité que soit facilitée l’adhésion des pays en développement à l’Organisation mondiale du commerce. Il s’est, à cet égard, réjoui de l’adhésion prochaine de son pays. La Jamahiriya arabe libyenne va recevoir bientôt l’appui des autres pays pour parachever son adhésion, qui a été approuvée en 2004, a-t-il précisé. Enfin, il a attiré l’attention sur l’importance de renforcer les efforts commerciaux des pays du Sud. La Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) est l’organisation idoine pour discuter des questions du commerce international et du développement et pour aider les pays en développement à tirer profit des sciences et des technologies en matière de production et de commercialisation de biens et services, a-t-il précisé.
M. GENET TESHOME (Éthiopie) a rappelé qu’aucun pays ne s’était développé avec succès sans le commerce international. Toutefois, il a indiqué que les pays et leurs activités devaient aussi aujourd’hui répondre à une longue liste de critères institutionnels pour maximiser leurs gains. Il a souhaité la mise en place d’un régime commercial mondial qui donne la priorité au développement, et a estimé que l’ouverture du marché ne permettait pas à elle seule de générer la croissance. Ainsi, il a estimé que la communauté internationale devait jouer un rôle essentiel pour aider les entités régionales à renforcer leurs activités pour pouvoir mettre au point des stratégies qui favoriseraient l’intégration dans l’économie mondiale des pays en développement et des pays les moins avancés. Constatant l’impasse du Cycle de Doha, il a appelé les pays développés à faire preuve de flexibilité et de volonté politique. Par ailleurs, le représentant a souligné que l’Éthiopie, son pays, comptait sur des exportations comme le café pour promouvoir ses rentrées de devises étrangères. M. Genet Teshome a noté que la part des exportations non traditionnelles de l’Éthiopie augmentait, notamment grâce au Programme d’industrialisation par le biais des exportations, qui a mis l’accent sur la diversification des exportations. Il a ainsi fait valoir que les exportations éthiopiennes avaient doublé entre 1994 et 2004 et que les investissements étrangers directs (IED) étaient passés de 0,3% du PNB en 1994 à 7% en 2005. M. Teshome a cependant relevé que les efforts déployés par le Gouvernement de l’Éthiopie ne seraient pas à eux seuls suffisants.
Il a déclaré qu’il fallait mettre en place un mécanisme permettant aux pays en développement de tirer les bénéfices de leurs avantages comparatifs, donner accès aux marchés aux produits des PMA et éliminer les subventions agricoles et autres barrières commerciales.
M. FAHAD FALAH AL AJMI (Koweït) a insisté sur l’importance de trouver un accord équilibré et équitable dans les négociations de Doha, de manière à parvenir à un système commercial multilatéral ouvert, transparent, prévisible et juste qui puisse également permettre aux pays de parvenir à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). M. Falah Al Ajmi a expliqué que son pays est convaincu de l’importance de libéraliser le commerce international et de favoriser les investissements dans les pays en développement. C’est pourquoi le Koweït a signé le traité de l’Organisation mondiale du commerce et ses protocoles en 1995 et a procédé à l’évaluation de ses lois commerciales et économiques, afin d’intégrer l’économie mondiale et stimuler les investissements, a-t-il précisé. Ainsi, le Koweït a adopté des stratégies économiques et sociales ambitieuses et procédé à des privatisations dans de nombreux domaines. Le Koweït a développé ses infrastructures de transport, construit de nouvelles villes et investi dans les secteurs du pétrole et de l’énergie, a-t-il précisé. Et dans le but d’ouvrir et de libéraliser son commerce, le Koweït mène actuellement des négociations bilatérales et multilatérales pour conclure des accords de libre-échange. Pour conclure, le représentant s’est dit persuadé que la réalisation des OMD est possible et a appelé les pays développés et les pays en développement à œuvrer ensemble dans ce but.
M. CHO HYUN (République de Corée) a estimé qu’alors que les négociations multilatérales sur le commerce mondial avançaient lentement, l’application croissante de barrières non tarifaires par les pays du Nord était devenue une préoccupation majeure pour les pays en développement. Il a indiqué que les pays en développement paieraient le coût le plus important de l’échec du Cycle de Doha alors que les autres pays pourraient eux chercher des solutions alternatives. Il a estimé que pour assurer un résultat équilibré des négociations, il fallait traiter des questions des règles et du secteur des services aussi bien que de celle de l’accès au marchés. Pour M. Cho Hyun, se concentrer seulement sur le volet de l’accès aux marchés des produits agricoles et industriels générerait un résultat déséquilibré. Tout en soulignant l’importance du système commercial multilatéral, le représentant a reconnu le rôle complémentaire que peuvent y jouer les accords de libre-échange. Il a constaté que la prolifération des accords bilatéraux et régionaux était déjà une réalité et s’est dit convaincu qu’il fallait les utiliser pour promouvoir le commerce international et aider le système multilatéral à fonctionner encore plus efficacement. Faisant part du soutien de la République de Corée à l’aide pour le commerce, il a souhaité que cette initiative se centre sur le renforcement des capacités productives et techniques des pays qui en sont bénéficiaires.
Rappelant que les négociations de Doha et le système commercial multilatéral étaient à un tournant décisif, M. HEATON (Canada) a estimé que le résultat du Cycle de Doha pourrait apporter de véritables bénéfices aux pays en développement comme à ceux faisant partie du monde industrialisé. Il a souligné qu’il était important que toutes les parties s’engagent fermement pour mener à bien les négociations de Doha de manière à préserver leur « dimension développement ». Le représentant du Canada a estimé que la Deuxième Commission pouvait démontrer le soutien qu’elle accordait à ce processus. Pour le Canada, a-t-il poursuivi, une résolution de l’Assemblée générale sur le commerce international et le développement ne doit pas tenter de traiter de sujets complexes qui sont encore négociés par des experts à Genève. Au contraire, a souhaité le représentant, cette résolution doit envoyer un message fort de soutien politique et souligner l’importance d’une conclusion rapide et heureuse du Cycle de Doha afin d’améliorer les perspectives de croissance économiques et de développement. Il a plaidé pour une résolution de consensus qui enverrait un message clair, succinct et fort.
M. GOPAL POKHREL (Népal) a estimé que l’impasse dans laquelle se trouve actuellement le Cycle de Doha mettait en lumière les faiblesses du système commercial mondial. Il a affirmé que le manque de progrès dans ce Cycle continuait à marginaliser davantage les pays pauvres. Appelant les acteurs majeurs du commerce international à faire preuve de plus de détermination politique, il a espéré qu’un accord serait trouvé rapidement et que celui-ci prendrait en compte les intérêts des pays enclavés et des PMA. Il a rappelé que la Réunion ministérielle de l’OMC tenue à Hong Kong en 2005 avait accepté de fournir un accès aux marchés sans contingentement et en franchise de droits à 97% des exportations des PMA, notamment dans le domaine du textile. Toutefois, il a argué que cela n’incluait pas forcément tous les intérêts en matière d’exportations des PMA. Ainsi, il a jugé essentiel que tous les produits en provenance des PMA bénéficient de cette mesure. M. Pokhrel a demandé que le système commercial international fournisse des opportunités prévisibles aux pays en développement et aux PMA et leur donne les ressources adéquates pour assurer leur transition vers une économie compétitive et stable. Il a indiqué que des ressources accrues, à la fois domestiques et internationales, étaient nécessaires pour éliminer les obstacles de production et mettre en place des changements structurels. Soulignant l’importance de l’octroi de traitements préférentiels en faveur des PMA dans les échanges commerciaux, il a toutefois regretté que certains pays pauvres ne puissent en tirer les bénéfices en raison de leur manque de capacités. Il a, à égard, mis l’accent sur l’importance d’opérationnaliser le plus rapidement possible l’Initiative d’aide pour le commerce.
M. HASSAN BAHLOULI, Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a rappelé que le renforcement des capacités commerciales des pays en développement et des économies en transition constitue l’un des piliers du travail de l’ONUDI. Ainsi, pour permettre à ces pays de se tailler une plus grande part dans les échanges internationaux de produits manufacturés, l’ONUDI leur fournit des services d’appui, notamment en matière de développement des capacités de production, d’adaptation aux normes du marché, et de coopération avec la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), a-t-il précisé. Le programme de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) financé par l’Union européenne, est un exemple notable de l’assistance que l’ONUDI fournit dans le renforcement des capacités commerciales, a poursuivi M. Bahlouli. Il a ainsi expliqué que l’OUNDI développe avec les pays de l’UEMOA un programme sous-régional de restructuration et de modernisation industrielle qui les aidera à se préparer à l’entrée en vigueur d’accords commerciaux avec l’Union européenne dès 2008. Des programmes régionaux similaires sont actuellement développés dans les pays du bassin du Mékong et les pays de l’Association sud-asiatique de coopération régionale, a-t-il ajouté. En outre, l’ONUDI s’engage dans la coopération Sud-Sud. C’est ainsi que 380 possibilités d’investissement en Afrique, identifiées et explorées par l’ONUDI, ont été présentées à des investisseurs chinois lors de la Foire internationale consacrée aux investissements et au commerce qui a eu lieu en 2005 à Xiamen en Chine, a-t-il expliqué.
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Documentation
Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable (A/62/262)
Ce rapport rend compte des dernières mesures prises par les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les grands groupes pour progresser dans la réalisation des buts et objectifs du développement durable, y compris par le biais de partenariats dans ce domaine. Il donne également un aperçu général des tendances récentes dans cette tâche, un résumé des résultats obtenus par les organes intergouvernementaux, et une vue actualisée des activités interorganisations en cours.
Le rapport montre que l’application des principes, la réalisation des objectifs et l’application des politiques de développement durable se poursuivent à tous les niveaux. Quelques traits communs se dessinent, qui viennent faciliter les efforts déployés par tous les agents d’exécution pour échanger les enseignements tirés et les pratiques optimales. Établir une vision et une orientation stratégique pour le développement durable; adopter des principes de développement durable pour guider les plans spécifiques à tel ou tel secteur; adopter une approche intégrée et globale, en mettant l’accent sur les liens et les systèmes complets; assurer une vaste participation, en particulier celle des protagonistes, à la mise en œuvre; et se concentrer dans la pratique sur des mesures précises et les critères correspondants – ce sont là certaines des mesures que les gouvernements et d’autres parties prenantes ont prises pour accélérer l’exécution.
Afin d’accélérer le rythme de cette mise en œuvre, le Secrétaire général recommande que l’Assemblée générale demande aux gouvernements, aux organismes des Nations Unies et aux grands groupes de continuer d’accélérer les progrès de la mise en œuvre en échangeant les enseignements tirés et les pratiques optimales et, à cette fin, invite la Commission du développement durable à continuer d’améliorer ses méthodes de travail aux fins de faciliter ces échanges. Il suggère également que les gouvernements continuent d’apporter leur appui à la Commission du développement durable en organisant des activités entre les sessions, en tenant compte du module thématique de questions que la Commission doit examiner en 2008/2009 et, à cet égard, de contribuer au Fonds d’affectation spéciale de la Commission pour renforcer la participation des représentants des pays en développement et des représentants des grands groupes à ses travaux. Enfin, le Secrétaire général demande aux gouvernements donateurs et aux institutions financières internationales d’accroître l’aide publique au développement aux pays en développement dans les domaines de l’agriculture, du développement rural, des terres, de la sécheresse, de la désertification et de l’Afrique.
Rapport du Secrétaire général sur l’ Année internationale de la planète Terre (A/62/376)
Ce rapport rappelle que l’Année internationale de la planète Terre commencera en janvier 2008. Il indique que les catastrophes telles que le tsunami dans l’Océan Indien et l’ouragan Katrina ont montré incontestablement que les connaissances géoscientifiques permettaient d’atténuer les effets des catastrophes naturelles et que toute la société profite des connaissances géologiques en tout temps, car tout ce que nous pouvons cultiver, toute l’énergie et les matières premières dont la vie de la société dépend proviennent de la Terre et doivent, par conséquent, être découverts par les géologues.
Le rapport constate que les étudiants choisissant les sciences de la Terre sont de moins en moins nombreux et que les spécialistes des sciences de la Terre craignent une disparition de l’infrastructure d’enseignement de la géologie. Étant donné l’importance des sciences de la Terre pour l’ensemble de la société, chacun devrait s’inquiéter de ce risque, est-il stipulé dans ce document.
Le rapport fait valoir qu’en mettant en particulier l’accent sur la sensibilisation du public, le Comité international d’organisation de l’Année internationale de la planète Terre lancée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’Union internationale des sciences géologiques demande instamment aux dirigeants politiques de prendre les mesures nécessaires. La célébration de l’Année permet de faire prendre conscience au grand public et aux responsables politiques de la place centrale que les produits de la Terre occupent dans la vie de tous les jours et d’améliorer les applications de ces connaissances afin de promouvoir une société en meilleure santé, plus riche et vivant dans de meilleures conditions de sécurité. Il s’agit là d’une occasion unique de montrer à la société l’utilité des sciences de la Terre et de susciter des vocations pour qu’une nouvelle génération d’experts contribue au développement du secteur des services et de l’industrie.
Le rapport du Secrétaire général sur la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/62/279) récapitule les activités nationales, régionales et internationales d’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID). Il expose ce qui a été fait dernièrement pour intégrer la Stratégie de Maurice aux plans de développement de ces États, et pour mobiliser des ressources qui permettent d’appuyer plus efficacement dans ces pays les programmes régionaux et nationaux, les mesures prises par les organisations compétentes des Nations Unies et les activités menées par la communauté internationale, y compris la société civile, pour soutenir les PEID.
Le rapport préconise de sensibiliser toutes les parties prenantes à la Stratégie de mise en œuvre de Maurice en tant que stratégie globale de développement durable pour les PEID ; de donner à ces pays les moyens d’assimiler et d’intégrer plus efficacement la Stratégie ; de renforcer les organisations et mécanismes régionaux en vue d’accroître leur soutien aux efforts déployés par les pays et d’encourager les organismes des Nations Unies et la communauté des donateurs à prendre des mesures plus adaptées et à offrir un appui plus ciblé aux fins de la promotion du programme de développement durable de ces États. Il souligne en outre l’importance de continuer d’aider ces derniers à concevoir et à mettre en œuvre des stratégies nationales de développement durable et d’étudier activement la possibilité de mener des projets similaires dans d’autres régions. Il faudrait également s’attacher, dans le contexte de l’intégration de la Stratégie de mise en œuvre de Maurice, à rendre plus cohérente l’aide apportée aux PEID par le système des Nations Unies et la communauté des donateurs. Une attention particulière sera accordée à l’insuffisance des moyens à laquelle ces pays continuent de se heurter quand ils s’efforcent de mettre en œuvre la Stratégie.
Le rapport du Corps commun d'inspection intitulé «Un programme d'aide humanitaire des Nations Unies pour la lutte contre les catastrophes: les enseignements de la catastrophe du tsunami dans l'Océan Indien» (A/61/699 – E/2007/8) a pour objectif d'identifier et de traiter les contraintes qui pèsent actuellement sur le système d'action humanitaire des Nations Unies. Il souligne que le tsunami du 26 décembre 2004 a déclenché l'une des catastrophes les plus mortelles et dévastatrices de l'histoire récente. L'ampleur sans précédent de cette catastrophe, son caractère transfrontières et l'énormité des ressources mobilisées par la réaction internationale qu'elle a suscitée impliquaient des opérations très complexes et ont mis en lumière les déficiences du système humanitaire mondial existant. L'expérience de la catastrophe du tsunami de l'Océan Indien a apporté la preuve qu'il faut s'employer d'urgence à mieux comprendre et appliquer les directives internationales existantes sur les secours et le relèvement en cas de catastrophe dans la plupart des pays touchés. Il est tout aussi avéré qu'hormis la Convention de Tampere sur la mise à disposition de ressources de télécommunication pour l'atténuation des effets des catastrophes et pour les opérations de secours en cas de catastrophe, il n'existe pas d'accords clairs et cohérents réglementant la gestion des catastrophes et l'aide humanitaire.
En conséquence, le rapport préconise qu'afin de se doter d'un dispositif réglementaire international que les pays frappés par une catastrophe et les pays qui leur viennent en aide seraient tenus d'appliquer sur le terrain, le système des Nations Unies aide à renforcer les dispositifs nationaux de gestion des catastrophes et que le Conseil économique et social prenne l'initiative d'engager un processus de formulation d'instruments et de règlements internationaux cohérents. Ainsi, le Secrétaire général pourrait passer en revue et évaluer les accords, règles et principes directeurs existants consacrés à l'aide humanitaire pour la lutte contre les catastrophes élaborés par les organisations multilatérales. Il pourrait présenter ce bilan au Conseil, pour examen et approbation, assorti de propositions relatives à un ensemble de normes réglementaires et d'instruments juridiques internationaux permettant de s'attaquer plus efficacement aux nouvelles menaces de catastrophes à l'échelle mondiale.
En outre, le Secrétaire général pourrait procéder à une analyse approfondie de l'expérience et des résultats de l'opération d'identification des victimes du tsunami en Thaïlande, en tant que bon exemple d'un mécanisme de gestion des catastrophes, et présenter ses conclusions à ce sujet au Conseil en lui proposant, le cas échéant, un système d'identification des victimes. Le rapport souligne que l'expérience de la catastrophe du tsunami de l'Océan Indien a mis encore plus en évidence la nécessité de définir une politique qui assurerait, de manière concrète, une transition cohérente de la phase d'urgence et de relèvement à celle de la reconstruction et du développement. Pour ce faire, le Secrétaire général pourrait inclure, dans les missions d'évaluation pertinentes, des experts capables de procéder à des bilans scientifiques de l'impact des catastrophes, des procédures de prévention et des systèmes d'alerte rapide afin que leurs conclusions puissent servir à la planification des phases de relèvement et de reconstruction.
Il devrait revoir et perfectionner les mandats des coordonnateurs de l'action humanitaire et proposer au Conseil le mandat d'un comité intergouvernemental de la lutte contre les catastrophes qui servirait d'organisme d'appui.
Dans la note du Secrétaire général (A/61/699/Add.1 – E/2007/8/Add.1), que nous résumons ici, le Secrétaire général et les chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies s'accordent à reconnaître que les accords, réglementations, règles et principes directeurs relatifs à l'aide humanitaire internationale et au développement pour la lutte contre les catastrophes, élaborés par les organisations multilatérales doivent être assortis d'une plus grande efficacité et que les initiatives de réforme en cours visant à une meilleure prévention des menaces de catastrophes dans le monde devraient être vigoureusement encouragées et appliquées. Le système des Nations Unies s'est concentré sur les moyens de mieux prévenir les risques et de mieux réagir dans les pays exposés aux catastrophes ou frappés par les catastrophes, en facilitant la mise en œuvre du cadre d’action de Hyogo 2005-2015 par la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, et en encourageant l'adoption et l'application de procédures et de directives élaborées au niveau international en ce qui concerne les mesures préalables et la gestion, notamment des directives sur le processus d'intervention transfrontalière rapide en cas de catastrophe, et la prestation de l'aide aux États Membres du système par l'adoption d'arrangements d'intervention.
Le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/62/320) rappelle que le nombre des catastrophes continue d’augmenter et leur impact de s’aggraver, pour une grande part en raison d’une vulnérabilité croissante face aux risques naturels, mais aussi des changements climatiques. Ce sont aujourd’hui la vie et les moyens de subsistance de millions d’individus, toujours plus nombreux, qui sont menacés, tout comme sont amoindries les chances d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, souligne le rapport. Il est donc plus urgent que jamais d’intensifier les efforts déployés pour mettre en œuvre le Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015. Au plus haut niveau, il faut prendre l’engagement de réduire les risques, en s’appuyant sur des politiques avisées, sur des moyens institutionnels puissants et sur des budgets adéquats, tant au niveau des gouvernements qu’à celui des autorités locales.
Le rapport présente un aperçu de la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes et du Cadre d’action de Hyogo, aux niveaux national, régional et international. Y sont également examinées les tendances actuelles en matière de catastrophes et de risques de catastrophe, la coordination qui se met en place, les directives adoptées et la mobilisation de ressources par l’entremise du système de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes. Le rapport souligne qu’en dépit des efforts déployés, le monde n’est pas en position de satisfaire l’objectif énoncé dans le Cadre d’action de Hyogo, à savoir une réduction substantielle des pertes consécutives aux catastrophes d’ici à 2015. Aussi, des cibles claires et appropriées doivent-elles être définies aux niveaux mondial et national; des investissements plus soutenus et plus systématiques par les États Membres et les donateurs sont requis; et il est nécessaire d’assurer un suivi systématique des progrès enregistrés, sur la base d’indicateurs mesurables, et de détecter les lacunes à combler. En outre, le rapport préconise notamment d’utiliser les dispositifs existants dans le cadre du système de la Stratégie pour accélérer la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo, de renforcer les capacités aux niveaux national et local et d’investir dans la prévention des catastrophes.
Le rapport du Secrétaire général sur l’Étude mondiale des systèmes d’alerte rapide(A/62/340) porte sur l’étude mondiale des systèmes d’alerte rapide qui a été faite en vue de faire progresser la mise en place de capacités mondiales d’alerte rapide pour tous les aléas naturels. Il décrit le déroulement de l’étude, en donne les conclusions et fait des recommandations à l’intention des États Membres et du système des Nations Unies quant aux mesures de suivi à prendre. Aussi, rappelle-t-il que le rapport issu de cette étude, établi en septembre 2006, concluait que si certains systèmes d’alerte étaient performants, il y avait cependant de nombreuses lacunes et insuffisances, en particulier dans les pays en développement. Il recommandait la mise en place d’un dispositif mondial d’alerte rapide pour tous les aléas, à partir des systèmes et capacités d’alerte rapide existants. Il proposait aussi un ensemble de mesures spécifiques en vue de bâtir des systèmes nationaux d’alerte rapide centrés sur la population, de combler les principales carences constatées dans les capacités mondiales d’alerte rapide, de renforcer les bases scientifiques et les données sur lesquelles reposaient les systèmes d’alerte rapide et d’établir les bases institutionnelles nécessaires à un système mondial d’alerte rapide.
Le rapport sur l’Étude mondiale des systèmes d’alerte rapide est un point de départ car il présente les principales questions et recense une série de besoins particuliers appelant l’adoption de mesures par les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les autres organisations concernées par la mise au point de systèmes d’alerte rapide, explique le Secrétaire général. Il souligne qu’il faut une planification coordonnée pour définir les priorités et les objectifs pratiques à atteindre et pour garantir la participation de toutes les parties prenantes. Et indique que le secrétariat de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes et son mécanisme d’alerte rapide continueront de promouvoir, de préconiser et de faciliter la mobilisation des ressources pour la mise en place de systèmes d’alerte rapide à l’échelle mondiale.
Le rapport du Secrétaire général sur les produits nocifs pour la santé et l'environnement (A/62/78 - E/2007/62) offre une vue d'ensemble des activités menées par les organismes des Nations Unies et des principaux faits nouveaux survenus dans le domaine de la gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques depuis le précédent examen triennal, qui a eu lieu en 2004. Le rapport rappelle que l'Assemblée générale a prié le Secrétaire général d'établir une liste récapitulative des produits dont la consommation ou la vente ont été interdites ou rigoureusement réglementées, qui ont été retirés du marché ou n'ont pas été approuvés par les gouvernements. Il souligne que l'on trouve sur le marché des milliers de produits chimiques et des centaines d'autres viennent s'ajouter chaque année. Les gouvernements, en particulier ceux des pays en développement, éprouvent ainsi d'énormes difficultés de contrôle et de gestion de substances potentiellement dangereuses qui sont toutefois indispensables à la vie quotidienne des populations. Par le passé, on a généralement traité la gestion des produits dangereux de manière parcellaire, mais la gestion du cycle de vie des produits chimiques, qui vise à gérer de manière efficace les risques pendant tout le cycle de vie d'un produit chimique, depuis sa production et son utilisation jusqu'au traitement des déchets et à leur élimination, étant la pierre angulaire de l'Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques, les États Membres doivent appliquer pleinement des stratégies nationales de développement qui soient conformes à l'Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques, de manière à atteindre les objectifs fixés pour 2020 par le Sommet mondial pour le développement durable. Pour conclure, le rapport fait observer que l’adoption, en février 2006, de cette Approche stratégique a mis en lumière l’énorme fossé qui sépare les pays développés des pays en développement en ce qui concerne leur capacité à mettre en œuvre les politiques de gestion des produits chimiques. Pour qu’il y ait des avancées notables dans la gestion des produits chimiques au niveau national, il faudra fournir une assistance technique aux pays en développement et renforcer leurs capacités en la matière, ce qui nécessitera des moyens financiers supplémentaires en appui aux initiatives nationales, précise-t-il.
La note du Secrétaire général sur l’Application des conventions des Nations Unies sur l’environnement(A/62/276) transmet à l’Assemblée générale les rapports présentés par les secrétariats de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique; et de la Convention sur la diversité biologique. Le premier rapport rend compte des résultats de la douzième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de la deuxième session de la Conférence des Parties à la Convention agissant en réunion des Parties au Protocole de Kyoto. Le deuxième rapport fait part de l’examen de la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique et de la préparation des seizième et dix-septième sessions de la Commission du développement durable. Il rend également compte des résultats de l’Année internationale des déserts et de la désertification. Le dernier rapport propose un aperçu des principaux faits nouveaux, notamment s’agissant du Sommet du Groupe des Huit à Heiligendamm et l’ « Initiative de Postdam: diversité biologique 2010 », de la coopération Sud-Sud et de la Journée internationale de la diversité biologique. Il recommande également à l’Assemblée générale d’inviter les parties, les autres États et les organisations internationales concernées à célébrer en 2010 l’Année internationale de la diversité biologique.
Rapport du Secrétaire général sur le développement durable dans les régions montagneuses (A/62/292)
Ce rapport décrit l’état du développement durable dans les régions montagneuses aux niveaux national, régional et international, présente une analyse générale des problèmes à régler, et formule des recommandations pour examen par l’Assemblée sur les moyens de continuer à promouvoir et à assurer efficacement le développement durable dans les régions montagneuses du monde entier dans le cadre de la politique existante, notamment le chapitre 13 d’Action 21, le Plan de mise en œuvre de Johannesburg et les Objectifs du Millénaire pour le développement.
Le document rappelle qu’à l’heure actuelle, on reconnaît de plus en plus que les montagnes sont des écosystèmes fragiles, d’autant plus importants au niveau mondial qu’elles sont les réserves d’eau douce du globe, recèlent une riche diversité biologique, constituent des destinations populaires de loisir et de tourisme et font la diversité culturelle et la richesse du patrimoine. Occupant environ un quart des terres émergées, elles pourvoient directement à la subsistance de 12% de la population mondiale et offrent des biens et des services à plus de la moitié de l’humanité. Malheureusement, poursuit ce rapport, nombre des habitants de la planète les plus pauvres et les plus touchés par l’insécurité alimentaire vivent dans les montagnes. Par conséquent, il faut assurer l’équilibre écologique et l’amélioration de la situation économique et sociale dans les régions montagneuses, pour le bien tant de leurs habitants que des habitants des plaines.
Dans ses recommandations, le Secrétaire général suggère d’encourager le maintien des comités nationaux ou des arrangements, organes et mécanismes institutionnels analogues existants ou la mise en place de nouveaux arrangements afin de renforcer la coordination et la collaboration intersectorielles pour la mise en valeur durable des zones de montagne. Il propose également d’aider les pays en développement et les pays en transition à formuler et appliquer des stratégies et programmes nationaux pour la mise en valeur durable des montagnes par des canaux de coopération bilatérale, multilatérale et Sud-Sud. Il souligne aussi qu’il faut soutenir les efforts de collaboration du Partenariat de la montagne et encourager la participation des instances compétentes issues des pouvoirs publics, de la société civile et du secteur privé aux niveaux national et régional au développement de cette alliance volontaire.
Par ailleurs, le Secrétaire général recommande aussi d’appuyer les programmes d’enseignement, de vulgarisation et de renforcement des capacités, en particulier parmi les communautés montagnardes locales, pour encourager la mise en valeur durable des montagnes à tous les niveaux. Il affirme en outre qu’il faut œuvrer en faveur d’un accroissement des investissements et des crédits pour le développement durable des régions montagneuses à tous les niveaux et promouvoir les initiatives de coopération transfrontière intégrée.
Présentation de rapports
M. JOHN HOLMES, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonateur des secours d’urgence, a présenté les rapports du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/62/320) et sur l’Étude mondiale des systèmes d’alerte rapide (A/62/340). Il a expliqué que les rapports mettent en évidence une augmentation notable des risques, dus notamment aux changements climatiques. Les catastrophes ont un caractère plus extrême que par le passé, comme en témoignent les inondations de cette année, a-t-il indiqué. Si aucun événement unique ne peut être imputé aux changements climatiques, le lien semble évident, a-t-il ajouté. M. Holmes, à égard, a fait observer que l’élévation du niveau de la mer, par exemple, peut aggraver les répercussions de certains phénomènes comme le tsunami, et que des changements de ce type se manifestent dans plusieurs parties du monde. Le Secrétaire général adjoint a ainsi souligné l’importance de mettre en œuvre le Cadre d’action de Hyogo. L’accent mis sur l’adaptation et la stratégie internationale de prévention des catastrophes en est une partie intégrante, a-t-il précisé. M. Holmes a souligné qu’en dépit des progrès considérables accomplis aux niveaux national et international, le monde est mal parti pour atteindre l’objectif, énoncé dans le Cadre d’action de Hyogo, de réduire de manière substantielle les pertes consécutives aux catastrophes d’ici à 2015. Aujourd’hui, 38 États ont établi une plateforme nationale et 109 gouvernements ont nommé des coordonateurs pour évaluer la mise en œuvre du Cadre d’action, a-t-il précisé, tout en soulignant que c’est insuffisant. D’autre part, il s’est réjoui de la tenue de la première plateforme internationale sur la réduction des risques de catastrophes, en juin dernier à Genève, qui a rassemblé de nombreux participants pour discuter et partager les bonnes pratiques. Il s’est également réjoui de la création du Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement, créé en 2006 par la Banque mondiale et la Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies. Il s’agit d’un instrument fondamental pour aider les pays à faibles et moyens revenus dans la prévention et la gestion des risques, a-t-il précisé. M. Holmes s’est en outre dit encouragé par certains signes, et notamment par le fait que plusieurs pays discutent de l’intégration de dispositions de réduction des risques dans leurs programmes humanitaires.
M. JOMO KWAME SUNDARAM, Sous-Secrétaire général pour le développement économique, a présenté trois rapports du Secrétaire général relatifs au développement durable. Rappelant que le prix Nobel de la paix avait été, cette année, décerné au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et à M. Al Gore, M. Sundaram a noté que c’était la troisième fois en quatre ans que ce prix était attribué à des individus ou organisations qui œuvraient à faire progresser le développement durable. Il a aussi indiqué que les trois piliers du développement durable avaient été identifiés comme le cadre guidant les activités des Nations Unies. S’agissant du rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable (A/62/262), il a indiqué que celui-ci mettait l’accent sur les actions à prendre afin d’accélérer la mise en œuvre des engagements contenus dans ces textes. Ainsi, il a cité l’importance de prendre en compte les questions transversales et d’élaborer une vision stratégique du développement durable. Il a aussi fait valoir qu’il fallait assurer la large participation des parties prenantes locales et prendre en compte les meilleures pratiques.
Résumant le rapport du Secrétaire général sur la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/62/279), il a noté qu’un nombre croissant de gouvernements et d’agences onusiennes avaient lancé des initiatives pour la mise en œuvre de cette Stratégie. Toutefois il a estimé que les petits États insulaires en développement demeuraient vulnérables et a insisté sur la nécessité de leur fournir une assistance technique et financière, notamment dans le domaine de la préparation aux catastrophes naturelles. Par ailleurs, M. Sundaram a présenté le rapport du Secrétaire général sur la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables (A/62/208). Il a constaté que celles-ci étaient de plus en plus intégrées dans les politiques énergétiques et étaient importantes pour lutter contre les changements climatiques et parvenir au développement durable. Il a affirmé que la communauté internationale devait accroître substantiellement et rapidement la part des énergies renouvelables dans le panier énergétique mondial. Il a rappelé que lors de la 15ème session de la Commission du développement durable (CDD), en mai dernier, les délégations, pour la première fois, n’étaient pas parvenues à un consensus sur la question des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Il a jugé impératif que la communauté internationale, à travers cette Commission, réaffirme son engagement envers une CDD renforcée et ait l’objectif de parvenir à des options politiques et des mesures pratiques pour faire progresser le développement durable.
M. LUC GNACADJA, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a présenté le rapport de son Secrétariat figurant en annexe de la note du Secrétaire général sur l’Application des conventions des Nations Unies sur l’environnement (A/62/276). Il a expliqué qu’il est aujourd’hui nécessaire que la Convention sur la lutte contre la désertification devienne une réponse mondiale et systémique aux problèmes mondiaux qui touchent la terre et les sols. Elle doit également traduire les engagements politiques en actions concrètes, a-t-il ajouté. Il a fait observer que depuis 1994, date de son entrée en vigueur, le monde a changé et les changements climatiques sont devenus de plus en plus importants. De nouvelles stratégies et de nouveaux concepts comme celui de « réfugiés de l’environnement » sont apparus, a constaté M. Gnacadja. Et pour y faire face, il faut que toutes les parties prenantes reconnaissent que la Convention est un instrument de développement durable, mais également un instrument de lutte contre les problèmes environnementaux à l’échelle planétaire. M. Gnacadja s’est dit d’avis que les problèmes de désertification et de dégradation des sols doivent être résolus de toute urgence.
À cet égard, il s’est réjoui de l’attribution du prix Nobel de la paix à ceux qui ont contribué à mettre les problèmes environnementaux au centre des priorités mondiales. La lutte contre la désertification constitue une solution unique et intégrée, a-t-il fait valoir, avant de souligner que cette lutte et celle, plus générale, contre les changements climatiques constituent un seul et même défi.
S’intéressant plus précisément au rapport, il a expliqué qu’il rend compte des activités de la cinquième session d’examen de la mise en œuvre de la Convention, qui s’est tenue en Argentine en mars dernier. Les réunions ont porté sur l’examen des rapports de différentes régions, autres que celles d’Afrique, et se sont intéressées aux leçons tirées et aux progrès effectués dans la mise en œuvre de la Convention, a-t-il précisé. En outre, un dialogue interactif a été organisé sur les investissements dans les zones rurales dans le contexte de la lutte contre la désertification et la dégradation des sols. D’autre part, le Secrétaire exécutif a indiqué que le rapport fait également part des événements organisés dans le cadre de l’année internationale des déserts et de la désertification (2006). Pour conclure, il a fait part de son intention d’organiser un dialogue de haut niveau au printemps prochain pour stimuler la prise de conscience des personnalités politiques sur cette question.
M. HALLDOR THORGEIRSSON, Directeur du Mécanisme pour le développement durable de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCC), a présenté la note du Secrétaire général (A/62/276) transmettant le rapport du Secrétariat de la Convention-cadre sur la Conférence de Naïrobi, qui s’est tenue en novembre 2006. Il a aussi évoqué les activités les plus récentes menées par l’UNFCC. Il a noté que les discussions de Vienne sur les changements climatiques, qui ont eu lieu en août 2007, avaient identifié le financement de la lutte contre les changements climatiques comme une des priorités dans ce domaine. M. Thorgeirsson a par ailleurs souligné l’élan récemment donné aux questions relatives aux changements climatiques et a insisté sur l’importance des négociations qui seront lancées à Bali en décembre prochain. Il a estimé qu’il était essentiel de mettre en place une « Feuille de route » afin qu’il n’y ait pas de vide entre la fin de la première période d’engagement du Protocole de Kyoto, en 2012, et l’entrée en vigueur d’un nouveau régime sur les changements climatiques. Il a affirmé que la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques, qui a eu lieu en septembre à l’initiative du Secrétaire général, au Siège, avait envoyé un message fort quant à la détermination et à la volonté d’agir de manière décisive, et ce au plus haut niveau. Il a souhaité que les négociations sur un futur accord sur les changements climatiques soient inclusives et parviennent à établir un cadre unique multilatéral. Tous les autres processus devraient être compatibles avec la Convention-cadre et faciliter sa réalisation, a-t-il insisté. Il a aussi fait remarquer que la Conférence de Bali traiterait d’actions pré-2012, dont la possible mise en œuvre de projets pilotes dans le domaine de la déforestation ou de l’opérationnalisation du Fonds d’adaptation.
M OLIVIER JALBERT, du Bureau des affaires juridiques de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, a présenté le rapport du Secrétariat de la Conventioncontenu dans la note du Secrétaire général sur l’Application des conventions des Nations Unies sur l’environnement (A/62/276). Il a expliqué que de nombreux efforts sont déployés pour renforcer et assurer la mise en œuvre de la Convention. La collaboration avec les autres organisations internationales a été renforcée, notamment avec les Commissions économiques régionales des Nations Unies. En outre, un meilleur partenariat s’est développé avec les autres Conventions liées à la biodiversité,a -t-il dit. M. Jalbert a, à cet égard, fait observer que la biodiversité, les changements climatiques et la désertification sont intimement liés. À cet égard, il a indiqué que l’Organe subsidiaire de la Convention chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques, a décidé d’intégrer progressivement des conseils sur les impacts potentiels des changements climatiques dans tous les programmes de travail de la Convention. M. Jalbert a également rendu compte des travaux effectués par le Groupe de travail sur la mise en œuvre de la Convention, et le Groupe de travail spécial à composition non limitée sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages. Il a aussi évoqué ceux accomplis par l’atelier consacré aux connaissances traditionnelles et à la diversité biologique. Enfin, il s’est réjoui de ce que 143 États soient maintenant partie au Protocole de Carthagène qui vise à assurer dans la sécurité le transfert des organismes vivants modifiés. Des progrès sont accomplis sur tous les fronts pour la mise en œuvre de la Convention et empêcher la perte de la biodiversité, a-t-il conclu.
Mme JUANITA CASTANO, Directrice du Bureau du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à New York, a présenté le rapport du Conseil d’administration de ce Programme à sa vingt-quatrième session (A/62/25), qui s’est tenue du 5 au 9 février 2007. Elle a rappelé que l’année 2007 avait vu la publication des trois premiers rapports du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) et, plus récemment, la tenue du Dialogue de haut niveau sur les changements climatiques, convoqué à l’initiative du Secrétaire général. Elle a fait valoir que ces événements avaient donné un élan sans précédent aux questions de la lutte contre les changements climatiques et a émis l’espoir qu’il serait possible de parvenir à un consensus lors de la prochaine Conférence de Bali, prévue en décembre. S’agissant de la 24ème session du Conseil d’administration du PNUE, elle a indiqué que celle-ci avait réuni plus de 140 États Membres qui avaient débatu du thème de la mondialisation et de l’environnement et de celui de la réforme des Nations Unies. Elle a noté que les relations entre le commerce et l’environnement, l’importance des capacités nationales, les transferts de technologie et le renforcement des partenariats avaient été parmi les idées mises en avant lors de ces discussions. En ce qui concerne la réforme de l’ONU, elle a dit qu’elle avait été identifiée comme une occasion d’augmenter la coopération entre les agences et entités de l’ONU. En outre, elle a affirmé que le PNUE s’était aussi engagé dans un processus de réformes internes. Mme Castano a d’autre part annoncé que la 10ème session spéciale du Conseil d’administration du PNUE se tiendrait en février prochain à Monaco et traiterait de la mobilisation du financement pour lutter contre les changements climatiques ainsi que de la gouvernance environnementale.
Mme SUZANNE BILELLO, du Bureau de liaison de l’UNESCO à New York, a présenté le rapport du Secrétaire général relatif aux préparatifs de l’Année internationale de la planète Terre (A/62/376). Elle a rappelé que, lors de sa soixantième session, l'Assemblée générale avait désigné l’UNESCO et l’Union internationale des sciences géologiques (UISG) comme chefs de file de l’organisation des préparatifs aux activités de cette Année internationale. Elle a expliqué que l’UNESCO et l’UISG s’attachaient à mettre l’accent sur l’éveil de la conscience publique et politique s’agissant du rôle central des connaissances ayant trait à la Terre. Elle a noté que l’Année internationale débuterait en janvier 2008 et serait officiellement lancée les 12 et 13 février au Siège de l’UNESCO à Paris. Mme Bilello a indiqué qu’un des évènements clefs de cette Année serait l’organisation d’un Congrès international de géologie, à Oslo, en août 2008, qui réunira près de 7 000 scientifiques. Elle a aussi souligné que des expositions, des activités scientifiques, et des communications, seraient organisées tout au long de l’Année. Par ailleurs, elle a dit que l’UNESCO et l’UISG avait lancé un site internet, destiné à la fois aux preneurs de décisions et au grand public, sur l’Année internationale de la planète Terre. Ce site, a-t-elle ajouté, contient aussi des informations sur les activités organisées aux niveaux international, national et régional dans le cadre de cette Année. Mme Bilello a d’autre part indiqué qu’en septembre 2007, des comités nationaux devant soutenir la célébration de cette Année internationale avaient été créés dans 50 pays, et que 20 autres comités devaient être bientôt établis.
Présentant le Rapport du Secrétaire général sur le développement durable dans les régions montagneuses (A/62/292), M. MOHAMED OMAR, Directeur du Bureau de Liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) auprès des Nations Unies, a souligné que chaque jour les environnements montagneux sont sous la menace des changements climatiques, de l’exploitation, et des pratiques agricoles douteuses. Chaque jour, les personnes qui vivent dans les montagnes se battent pour assurer leur alimentation, déjà rendue difficile par la haute altitude, a-t-il ajouté, avant d’indiquer que selon les données recueillies, 245 millions de personnes montagnardes vivant dans les pays en développement et les pays en transition vivent dans la faim et l’insécurité alimentaire. M. Omar s’est, à cet égard, réjoui que la prise de conscience de ce milieu particulier ait augmenté depuis 2002, date de célébration de l’Année internationale des montagnes. Il reste beaucoup de difficultés à surmonter avant d’atteindre le développement durable et réduire la pauvreté dans les régions montagneuses, a-t-il averti. La demande croissante d’eau, les conséquences du réchauffement climatique, les conflits, et les pressions générées par l’industrie et l’agriculture, sont les défis que doivent affronter les écosystèmes fragiles des montagnes, a-t-il souligné. Il a ainsi insisté sur l’importance d’augmenter les niveaux de financements et d’investissements dans ces régions, ainsi que de développer des liens de coopération plus coordonnés avec les États qui les composent. Il a expliqué que la FAO veille à aider les pays à trouver des solutions aux problèmes des régions montagneuses. Ainsi, pendant l’Année internationale des montagnes, la FAO a soutenu la création de 78 comités nationaux destinés notamment à lancer des actions nationales concrètes qui perdurent encore aujourd’hui, a relevé M. Omar. Il s’est également réjoui du « Mountain Partnership », lancé lors du Sommet de Johannesburg en 2002, et destiné à renforcer la coopération et l’engagement en faveur du développement durable des régions de montagne. Aujourd’hui, 48 pays, 15 organisations intergouvernementales et 81 groupes majeurs, des organisations non gouvernementales et du secteur privé, se sont joints au partenariat, a-t-il précisé.
M. TADANORI INOMATA, du Corps commun d'inspection des Nations Unies (CCI), a présenté le rapport du CCI intitulé «Un programme d'aide humanitaire des Nations Unies pour la lutte contre les catastrophes: les enseignements de la catastrophe du tsunami dans l'Océan Indien» (A/61/699 – E/2007/8). Il a rappelé que, dans ses travaux, le CCI met actuellement l’accent sur la coopération à l’échelle du système. Ainsi, en janvier 2005 et au lendemain du tsunami, le CCI a décidé d’examiner de façon complète le rôle des Nations Unies en matière de gestion des catastrophes. L’objectif de cet examen a été de renforcer la capacité du système des Nations Unies à coordonner et appuyer l’assistance humanitaire dans la gestion et la réduction des effets des catastrophes. Ce rapport, a-t-il expliqué, a mis en évidence les lacunes du système et notamment le manque de gouvernance et de cadre pour gérer les catastrophes à grande échelle. En outre, le système humanitaire est fragmenté, et la transition de l’urgence au relèvement est délicate. M. Inomata a ainsi souligné que le système humanitaire onusien doit être consolidé. Il s’est dit d’avis que des règles et des principes applicables à l’assistance humanitaire en cas de catastrophes devraient être définis. Il faudrait procéder à une évaluation des besoins de la base, qui serait le point de départ pour la planification et la gestion des ressources, et planifier des projets d’assistance humanitaires conjoints, a-t-il recommandé en citant le rapport. En outre, il conviendrait de développer un système de suivi sophistiqué des dépenses, afin d’accroître la transparence, a-t-il souligné. Pour conclure, il s’est dit en faveur de la création d’un Programme des Nations Unies pour l’aide humanitaire pour la réduction et la réponse aux catastrophes. Il a également estimé que la création d’un forum intergouvernemental spécialisé et ouvert à toutes les parties prenantes est justifiée.
Débat général
M. ILYAS AHMED BILOUR (Pakistan) a rappelé que le Groupe des 77 et de la Chine, au nom duquel il s’exprimait, ne cessait d’appeler à des actions qui traiteraient des trois piliers du développement durable de manière intégrée et équilibrée. Il a regretté qu’en mai dernier, la Commission du développement durable (CDD), lors de sa quinzième session, n’ait pas pu parvenir à un consensus sur les questions qu’elle examinait, à savoir l’énergie pour le développement durable, le développement industriel, la pollution atmosphérique et les changements climatiques. M. Bilour a estimé que la Commission devait, conformément à son mandat, servir de forum pour assurer la pleine mise en œuvre des engagements pris en matière de développement durable. Il a espéré que les prochaines sessions de la CDD permettraient de se mettre d’accord sur des options politiques et des mesures concrètes sur les thèmes de ces sessions. Par ailleurs, il a souligné la vulnérabilité des petits États insulaires en développement (PEID) et estimé que, sans soutien de la communauté internationale, leurs efforts pour parvenir au développement durable seraient menacés. Il a plaidé pour la mise en place d’une approche coordonnée et systématique, bénéficiant d’un appui technique et financier adéquat, pour pleinement mettre en œuvre le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de Maurice. Notant la fréquence accrue des catastrophes naturelles, M. Bilour a appelé la communauté internationale procéder à une mise en œuvre complète du Cadre d’action de Hyogo, prévu sur la période 2005-2015, afin d’augmenter la résilience des communautés et des États à ces désastres. Il a appelé les pays développés à assister les pays en développement en leur apportant leur soutien, des ressources, et une aide au renforcement de leurs capacités.
Le représentant pakistanais a en outre déclaré que les changements climatiques exigeaient une réponse mondiale vigoureuse et urgente. Il a estimé qu’il était essentiel de travailler ensemble, sur la base du principe de la responsabilité commune mais différenciée, afin de contribuer à faire aboutir de manière positive les travaux de la prochaine Conférence de Bali, prévue au mois de décembre. Sur la question de la désertification, il a souligné qu’il est important de fournir les ressources adéquates à la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification afin qu’elle remplisse son objectif. Il a aussi jugé vital de progresser davantage pour réduire significativement la perte de diversité biologique d’ici à 2010, conformément aux engagements pris lors du Sommet de Johannesburg. Le représentant a reconnu l’importante contribution de la biodiversité dans la réduction de la pauvreté et a donc estimé crucial que les négociations sur l’établissement d’un régime international dans ce domaine soient complétées dans les délais fixés. La conservation de la diversité biologique ne peut être effectuée sans prise de mesures assurant un usage durable des ressources génétiques ainsi que la répartition équitable et juste de leurs bénéfices, a-t-il souligné. En conclusion, M. Bilour a affirmé qu’il était indispensable d’accélérer les efforts pour véritablement mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
CHEICK SIDI DIARRA, Secrétaire général adjoint et Haut représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays sans littoral en développement et les petits États insulaires en développement (PEID), a déclaré que, plus de deux ans après l’examen de Maurice, les progrès dans la mise en œuvre du programme d’action de la Barbade en faveur des PEID étaient lents. Il a rappelé que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans ces pays dépendait pourtant de cette mise en œuvre et de celle de la Stratégie de Maurice. Il a affirmé que les PEID étaient parmi les nations les plus vulnérables du monde en ce qui concerne les effets des changements climatiques. Il a indiqué que la Stratégie de Maurice traitait des moyens de répondre à cette vulnérabilité tout en soulignant que les PEID n’avaient pas les ressources ou les capacités pour évaluer ou s’adapter aux changements climatiques. La coopération internationale et les partenariats sont donc indispensables pour réussir, a-t-il insisté.
Cheick Il Sidi Diarra a estimé que des actions coordonnées devaient être initiées aux niveaux national, régional et mondial pour assurer la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice. À cet égard, il a expliqué qu’un Groupe consultatif interagences avait été établi pour faciliter la mise en œuvre de ces mesures en faveur des PEID. Il a, de plus, affirmé que la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice devait être inclusive et tenir compte de la société civile, du secteur privé et des ONG. Outre la coopération technique et financière bilatérale, M. Diarra a noté que son Bureau œuvrait aux côtés du système des Nations Unies, des institutions de Bretton Woods et des institutions financières internationales pour mobiliser des ressources en faveur des PEID et de la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice. Il a aussi souligné que son Bureau s’attachait à s’assurer que les donateurs respectent leurs engagements en matière d’aide publique au développement (APD) tel que cela est stipulé dans la Stratégie mais aussi dans le Consensus de Monterrey et la Déclaration du Millénaire. Cheick Sidi Diarra a aussi dit que son Bureau s’employait à soutenir des projets spécifiques en faveur des PEID en partenariat avec des organisations régionales ou du système des Nations Unies. Le Haut représentant a déclaré que l’Alliance des petits États insulaires (OASIS) avait cette année initié les préparatifs afin que les intérêts de ces pays soient reflétés dans un futur régime sur les changements climatiques post 2012. Il a indiqué que l’adaptation, l’atténuation, les technologies et le financement étaient des questions cruciales pour les PEID et devaient notamment être prises en compte lors de la Conférence de Bali.
M. MIGUEL SILVESTRE (Portugal), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a rappelé que les changements climatiques constituent un des plus grands défis que doit affronter l’humanité. La taille de ce défi et l’urgence qu’il y a à le relever appellent une coopération internationale renforcée, incluant tous les pays autour de la notion de responsabilité commune mais différenciée, a-t-il souligné. Il a rappelé que l’Union européenne (UE) s’est engagée de manière volontaire à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20% d’ici à 2020. En outre, l’UE est prête à consentir à une réduction de 30% de ses émissions par rapport à leur niveau de 1990. M. Silvestre a également attiré l’attention sur l’importance de soutenir les efforts d’adaptation aux changements climatiques des pays les plus vulnérables. Et il a fait observer qu’outre la réduction des émissions, il s’agit aussi de promouvoir de nouvelles sources d’énergie qui soient renouvelables. Bien qu’ambitieux, ces objectifs ne sont pas inaccessibles, a-t-il souligné. Il a également fait observer que l’attention internationale continue d’être concentrée sur les prix volatiles et élevés des sources primaires d’énergie et sur l’incertitude de l’approvisionnement. Par conséquent, il est urgent de déployer des efforts pour que le secteur énergétique bénéficie d’investissements et de transfert de technologies, a-t-il fait remarquer.
Le représentant européen a estimé que les Nations Unies, et plus particulièrement la Commission du développement durable (CDD), ont un rôle fondamental à jouer dans la promotion du développement durable. Pour cette raison, l’Union européenne s’est déjà engagée dans la préparation de la seizième session de la Commission, afin d’assurer que les sessions futures débouchent sur des décisions claires, progressives et plus concrètes. Soulignant que la désertification appelle une réponse urgente, M. Silvestre s’est félicité de la tenue, à Madrid, de la huitième Conférence des États parties à la Convention sur la lutte contre la désertification. Il a toutefois regretté qu’il n’ait pu être possible de s’accorder sur le programme et le budget de la Convention pour les deux années à venir. Empêcher la perte de la biodiversité est un impératif pour l’Union européenne, a-t-il poursuivi. Il a, à cet égard, fait part de l’organisation, à Lisbonne, d’une Conférence de haut niveau sur les affaires et la biodiversité dont l’objectif est de rassembler des personnes des milieux d’affaires, des experts de la biodiversité, des organisations non gouvernementales et des politiciens. Il a également réaffirmé l’importance de finaliser le plus rapidement possible l’élaboration et la négociation d’un régime international d’accès aux ressources biologiques et de partage des bénéfices. En matière de réduction des risques, il a réitéré l’importance de mettre en œuvre le Cadre d’action de Hyogo et, ainsi, réduire la vulnérabilité des pays aux catastrophes naturelles. Il s’est dit d’avis qu’une approche intégrée du Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement devrait être adoptée et que les plans stratégiques du Programme des Nations Unies pour le développement devraient mettre l’accent sur la prévention des crises et le relèvement.
Mme JANINE COYE-FELSON (Belize), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a affirmé que le bien-être économique, social et culturel de la région provenait des ressources naturelles qui y sont disponibles et des écosystèmes qui s’y trouvent. Elle a déclaré que les changements climatiques menaçaient la diversité biologique des îles et pourraient dévaster leurs économies. Elle a insisté sur l’importance de renforcer la résilience des États, notamment des pays en développement les plus vulnérables. Notant que les mesures d’adaptation devaient être intégrées dans les plans de développement, elle a appelé les Nations Unies et la communauté internationale à renforcer le soutien en faveur de ces efforts, y compris en fournissant des ressources techniques et financières prévisibles. Elle a aussi appelé la communauté internationale à soutenir le nouveau programme de travail sur la biodiversité des îles, dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique.
Mme Coye-Felson a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de transférer les nouvelles technologies pertinentes pour la réduction des risques ainsi que le besoin de promouvoir l’usage des énergies renouvelables dans les pays en développement. Dans cette perspective, elle a fait remarquer que les technologies de l’information et des communications (TIC) étaient un élément essentiel de la gestion des catastrophes naturelles. La représentante a aussi fait valoir que la CARICOM avait lancé un Programme pour les énergies renouvelables, et elle a demandé à la communauté internationale d’éliminer les obstacles posés à l’usage de ces énergies en facilitant au contraire leur développement et leur commercialisation. Notant l’importance du Programme d’action de la Barbade pour les PEID, elle a également appelé la communauté internationale à soutenir les efforts de ces pays pour mettre en œuvre la Stratégie de Maurice. Elle s’est félicitée des efforts réalisés, au sein du système des Nations Unies, pour généraliser les objectifs de cette Stratégie mais a regretté qu’en dépit du mandat donné par l'Assemblée générale, l’Unité pour les PEID n’ait pas encore été renforcée. Elle a ainsi demandé au Secrétaire général de mettre pleinement en œuvre ce mandat et d’assurer que cette Unité soit suffisamment équipée pour remplir ses fonctions au sein du système de l’ONU.
M. HJALMAR W. HANNESSON (Islande) a souligné que les changements climatiques ravagent déjà les vies de millions d’êtres humains. Le Protocole de Kyoto, a-t-il poursuivi, constitue certes une bonne base pour l’action de la communauté internationale, mais il faut trouver un accord pour la période d’après 2012. À cet égard, il a estimé que la Conférence de Bali, en décembre prochain, devrait permettre de discuter des modalités menant à un tel accord dès 2009. M. Hannesson a ensuite fait remarquer que les changements climatiques et la désertification sont deux phénomènes liés. Il a expliqué qu’au cours du dernier siècle, l’Islande a perdu 50% de sa végétation. Toutefois, par le truchement du service de conservation des sols, établi en 1907, l’Islande a pu inverser la tendance et développer des connaissances et une certaine expertise dans la lutte contre la désertification et la dégradation des sols. Et sur cette base, le Gouvernement islandais a décidé de financer un programme international de formation dans la restauration et la conservation des sols dont pourront bénéficier, dès l’année prochaine, des experts des pays en développement, a-t-il précisé.
D’autre part, le représentant de l’Islande a fait observer qu’un des grands défis actuels est de trouver des manières de sauvegarder les écosystèmes du monde, tout en élevant le niveau de développement et en stimulant la croissance économique. Si nous réduisons notre dépendance aux énergies fossiles et élargissons la part des énergies renouvelables dans nos demandes énergétiques, nous pourrons avoir à la fois un environnement qui sera propre et les bénéfices du développement, a-t-il souligné. À cet égard, il a regretté que l’utilisation des sources d’énergie renouvelables reste en dessous de son potentiel et a estimé que les Nations Unies ont un rôle à jouer dans la promotion du développement de ces sources d’énergie. Il a en outre expliqué que son pays, dont 70% de la consommation d’énergie vient de l’énergie géothermique et hydraulique, s’est engagé en faveur de la coopération internationale sur une utilisation durable de l’énergie et partage son expertise et ses connaissances avec les pays en développement. Ainsi, a-t-il expliqué, l’Islande partage, en tant qu’île, les préoccupations des petits États insulaires en développement et travaille sur de nombreux projets et partenariats avec ces pays.
M. GEORGE PATAKI (États-Unis) a rappelé que la communauté internationale s’est accordée sur l’importance d’assurer, dans la poursuite du développement durable, une bonne éducation, un État de droit, la liberté humaine et des possibilités économiques. S’agissant des changements climatiques, il a expliqué que son pays, en tant qu’émetteur majeur de gaz à effet de serre prend ce défi au sérieux. Le monde doit produire moins d’émissions tout en s’assurant de ne pas saper la croissance économique et la prospérité des peuples, a-t-il souligné. M. Pataki a expliqué que le Président américain a, cette année, annoncé que les États-Unis travailleront avec les autres États pour établir une nouvelle approche internationale en matière de sécurité énergétique et de changements climatiques. En outre, une réunion des économies majeures sur la sécurité énergétique et les changements climatiques a été organisée à Washington D.C. et, à la première réunion, le Président Bush a proposé la création d’un fonds technologique international destiné à aider les pays en développement à contrôler les technologies d’énergie propre.
À cet égard, le représentant américain a exhorté les délégations de la Deuxième Commission à respecter la tradition du consensus dans l’adoption de la résolution en discussion cette année sur les changements climatiques. D’autre part, il a souligné l’importance d’incorporer des stratégies de réduction de catastrophes dans tous les plans de développement durable. Il s’est réjoui d’en apprendre davantage sur le plan de travail adopté par le Secrétariat de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, ainsi que de recevoir de la part du Comité consultatif un rapport de la réunion qui s’est tenue sur la réduction des risques de catastrophes à Genève en juin dernier. Pour conclure, il a fait observer que des divergences d’opinion persistent s’agissant de l’amélioration de la gouvernance internationale en matière d’environnement. Il a estimé qu’une nouvelle institution environnementale n’est pas nécessaire. Les négociations sur les changements structurels entraîneraient forcément des divisions et empêcheraient les Nations Unies de faire des progrès dans d’autres domaines où le consensus existe, a dit M. Pataki. Il s’est dit en faveur d’un renforcement et d’une amélioration du Programme des Nations Unies pour l’environnement dans le cadre de son mandat actuel. Le système qui existe actuellement en matière de questions environnementales reflète un bon équilibre entre la coordination et la décentralisation, et il n’est pas nécessaire de créer une nouvelle organisation multilatérale, a-t-il souligné, estimant qu’un mandat pour une nouvelle institution créerait des interférences avec les engagements pris dans le cadre des accords multilatéraux existant actuellement.
M. DUONG HOAI NAM (Viet Nam) a constaté la fréquence accrue, ces 30 dernières années, des catastrophes naturelles, et a salué l’attention récemment accordée à ce sujet par les Nations Unies et la communauté internationale. Il a appelé à une action décisive contre ces phénomènes sur le plan mondial et à la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015. Ce Cadre, a-t-il expliqué, identifie des priorités claires pour renforcer la résilience des États et des communautés et pour travailler en partenariat afin d’intégrer la Stratégie internationale de prévention des catastrophes dans les programmes nationaux de développement. Saluant la détermination dont fait preuve le Secrétaire général afin de faire contribuer tout le système de l’ONU à la réduction des risques, M. Duong Hoai Nam a affirmé qu’il fallait continuer à renforcer les piliers institutionnels qui appuient la prévention des catastrophes naturelles. Ainsi, il a plaidé pour le renforcement des partenariats entre gouvernements et ONG; et entre les secteurs privé et public. Il a souhaité que les Nations Unies fassent de la Stratégie internationale pour la prévention des catastrophes un véritable véhicule de promotion des partenariats et de coordination internationale. Il a fait valoir que la prévention des risques était une des priorités du Viet Nam tout en faisant part de l’engagement du pays à mettre en œuvre le Cadre d’action de Hyogo. Il s’est dit prêt à travailler avec d’autres pays de la région et d’ailleurs, ainsi qu’avec les agences de l’ONU, afin de développer des mécanismes régionaux de réduction des risques qui peuvent contribuer à la prévention des catastrophes naturelles à plus grande échelle.
Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) a mis en exergue les impacts des catastrophes causées par les changements climatiques, comme les inondations, les cyclones et les sécheresses, et a fait observer qu’elles entravent les efforts déployés pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Elle a expliqué que son pays est particulièrement vulnérable aux changements climatiques et qu’il connaît, de par sa situation géographique, de fréquentes inondations. Elle a à cet égard indiqué que le Bangladesh a mis en place une série de mesures pour faire face à ces défis. Il y a toutefois un besoin urgent de traiter de ces questions au niveau international, a-t-elle ajouté. Mme Jahan a également souhaité que soit reconnue la responsabilité de toutes les nations envers les « réfugiés des changements climatiques ». Dans cette perspective, Mme Jahan a insisté sur la nécessité de réduire de manière drastique les émissions de gaz à effet de serre et fait observer que le coût total des mesures de réponse aux changements climatiques représente une fraction infime des revenus de l’économie mondiale. Il faut trouver un équilibre entre l’atténuation et l’adaptation, a-t-elle ajouté. Et le principe de la responsabilité commune mais différenciée doit être respecté. La représentante du Bangladesh a fait observer que la mise en œuvre du Protocole de Kyoto est fondamentale à cet égard. Elle a en outre souhaité que davantage d’efforts soient déployés pour assurer une croissance économique « sans carbone ». Mme Jahan a également souligné l’importance d’assurer un accès aux technologies et aux savoirs en matière d’adaptation, surtout pour les pays les plus pauvres. Elle s’est, à cet égard, dite d’avis que les cadres existants, comme le Fonds spécial pour les changements climatiques, se révèlent insuffisants pour financer le déficit d’adaptation.
Et elle a plaidé en faveur d’une meilleure prise en considération des besoins et des difficultés des pays les plus vulnérables. S’agissant du régime post Kyoto, elle a souhaité qu’il repose sur des objectifs de réduction des émissions qui soient réalistes et juridiquement contraignants.
M. HASSAN YOUSIF NGOR (Soudan) a indiqué que la désertification constituait une grave inquiétude pour de nombreux pays du monde, particulièrement en Afrique. Il s’est félicité de l’adoption du Plan stratégique de dix ans (2008-2018) et du cadre visant à renforcer la mise en œuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification. Toutefois, il a regretté que les questions relatives au budget de cette Convention ne soient pas encore résolues. Rappelant que la désertification entravait les efforts déployés pour éliminer la pauvreté et menait à la compétition pour les ressources, le représentant a indiqué que le Soudan souffrait de ce phénomène depuis trois décennies. Il a précisé que son pays avait perdu une moyenne de 589 000 hectares de forêts par année entre 1990 et 2000. De 1990 à 2005, le Soudan a perdu 11,6% de sa couverture végétale, a-t-il ajouté en notant que cela était surtout dû à la demande en bois de chauffe et aux terres agricoles. Rappelant que son pays était un des premiers signataires de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, il a fait valoir que le Soudan avait mis en place une Stratégie de développement pour 2002-2027 en tant que vision à long terme de réalisation d’objectifs en matière d’usage efficace des ressources naturelles. La Stratégie fait un lien entre la désertification et la montée de la pauvreté, de l’insécurité alimentaire et de la dégradation environnementale. M. Yousif Ngor a estimé que les questions relatives à la sécheresse et à la désertification ne pouvaient être traitées séparément des dimensions économiques, sociales et politiques des pays ou des régions qui en souffrent. Il a de plus affirmé que le financement adéquat et prévisible était un facteur déterminant pour aider les pays en développement à lutter contre la désertification, et ceci en supplément des activités déployées en faveur du renforcement des capacités.
M. PANKIN (Fédération de Russie) a attiré l’attention sur les récents éléments positifs qui se sont produits en matière de protection de l’environnement et a notamment évoqué les travaux effectués par les délégués de la Suisse et du Mexique pour améliorer la gouvernance internationale en matière d’environnement. Il a dit que sa délégation était intéressée par tout ce qui pourrait améliorer la gestion des questions environnementales et renforcer le travail du Programme des Nations Unies pour l’environnement. S’intéressant ensuite aux forêts, il a dit que la Fédération de Russie souhaitait l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant en la matière. En matière de changements climatiques, il a fait observer que le Dialogue de haut niveau récemment organisé par le Secrétaire général a montré le soutien politique des États et les efforts internationaux conjoints déployés pour lutter contre les changements climatiques. Il a, à cet égard, espéré que la conférence qui se tiendra à Bali en décembre prochain contribuera à renforcer ces efforts et dessinera l’ébauche de solutions. La Fédération de Russie participera activement à ces discussions, a-t-il assuré. D’autre part, le représentant russe a fait part de sa déception s’agissant de l’issue de la quinzième session de la Commission du développement durable. Il a regretté qu’après un travail long et constant, les États n’aient pu parvenir à un accord et a espéré que la seizième session tirera les enseignements de cette « triste session ». Pour conclure, il a rappelé que le nombre et l’ampleur des catastrophes naturelles allant croissant, il importe que la communauté internationale réagisse et développe des capacités de réaction et de prévention. À cet égard, il a estimé que la Plateforme internationale sur la réduction des risques de catastrophes offre une scène de discussions adéquate.
Puis il a rappelé l’importance d’éviter une politisation des débats, ainsi que celle d’établir des relations de travail efficaces entre l’Assemblée générale et la Plateforme.
M. LLANO GONZALEZ (Cuba) a affirmé que les pays développés avaient l’obligation morale et une responsabilité historique de montrer le bon exemple et de mener les efforts en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il a déclaré que les pays développés ne montraient pas de volonté d’inverser les tendances actuelles des changements climatiques et refusaient même de reconnaître le principe de la responsabilité commune mais différenciée, ou de traiter de la cause principale du réchauffement de la planète, qui est d’abord constituée par des modes de consommation et de production insoutenables. Il a soutenu que les pays développés étaient responsables de 76% des émissions de gaz à effet de serre accumulées depuis 1850 et devaient donc respecter les engagements internationaux en la matière, particulièrement ceux du Protocole de Kyoto. Il a de plus souhaité que ces pays prennent des engagements encore plus ambitieux pour réduire leurs émissions après 2012. Il a estimé que le manque de financement, de transfert de technologies, et la question du renforcement des capacités constituaient les principaux défis à relever pour la réalisation des objectifs d’Action 21, du Plan de mise en œuvre de Johannesburg et des Objectifs du Millénaire pour le développement. M. Gonzalez a jugé essentiel que les pays développés respectent leurs engagements en ce qui concerne l’aide publique au développement (APD), l’accès aux marchés des produits en provenance des pays en développement, et le transfert et le partage du savoir-faire et des technologies. Par ailleurs, M. Gonzalez a demandé qu’une attention particulière soit accordée aux petits États insulaires, soulignant la nécessité de renforcer leur capacité d’adaptation par le développement des technologies, le renforcement des capacités et l’amélioration des ressources humaines notamment.
M. JEAN-MARIE EHOUZOU (Bénin) a expliqué qu’au Bénin l’environnement est un droit constitutionnel et que son pays s’est doté d’un Plan d’action environnemental qui fait partie intégrante de la politique globale de développement. Le Bénin a certes pris un bon départ, mais l’essentiel reste à faire car le développement durable et la lutte contre la pauvreté requièrent un surcroît de volonté politique, d’engagements palpables, et une disponibilité de ressources financières adéquates et stables, a-t-il souligné. M. Ehouzou a fait observer que la désertification, surtout en Afrique, est étroitement liée à la pauvreté, à la migration et à la sécurité alimentaire. Lorsque la population vit dans la pauvreté, elle n’a guère d’autre choix que la surexploitation des sols, a-t-il souligné. Le représentant du Bénin a indiqué que pour son pays la lutte contre la désertification et la promotion du développement représentent un seul et même combat. Il a expliqué que la plupart des foyers au Bénin dépendent exclusivement du bois de chauffe pour la cuisson de leurs aliments et les autres besoins énergétiques. Cette pratique, combinée à la culture sur brûlis, déboise les savanes à une moyenne de 100 000 hectares par an. Et on s’attend à ce que les vastes quantités de dioxyde de carbone libérées augmentent dans la mesure où les besoins en production d’énergie et de nourriture croissent au même rythme que la population du pays, a-t-il indiqué. En raison de l’extrême vulnérabilité du Bénin aux impacts des changements climatiques, a poursuivi le délégué, le Gouvernement s’efforce de créer un environnement favorable en adoptant des mesures juridiques, politiques, économiques, financières et sociales appropriées. Ainsi, des efforts ont été déployés en vue d’accroître la conscience environnementale des populations, d’intégrer la dimension environnementale aux stratégies et aux projets de développement, et de maîtriser la gestion durable de l’environnement. M. Ehouzou a également estimé que les pays développés, y compris les États-Unis, devront faire des concessions afin de permettre l’adoption d’engagements quantitatifs de réduction des gaz à effet de serre au-delà de la période de 2012. Il conviendra de lier les questions de la désertification et de la diversité biologique à celles des changements climatiques dans l’optique de trouver des solutions, a-t-il en outre déclaré.
Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, a insisté sur la responsabilité de protéger l’environnement qu’ont tous les êtres humains. Il a estimé que la crise environnementale était un défi moral qui nous obligeait à examiner la manière dont nous utilisons et partageons les biens de la terre et ce que nous laisserons aux générations futures. Mgr Migliore a aussi indiqué que la préservation de l’environnement était liée à d’autres questions, dont celles de l’énergie, de l’économie, de la paix et de la justice, auxquelles il faut ajouter les intérêts nationaux et la solidarité internationale. L’Observateur du Saint-Siège a d’autre part noté que malgré les efforts qu’elles déploient pour juste survivre certaines personnes sont condamnées dans un cycle perpétuel de pauvreté et de dégradation environnementale. La dégradation environnementale qu’entrainent certains modèles de développement économique nous fait comprendre que le véritable développement n’est pas simplement une augmentation de la production mais une approche équilibrée entre production, respect des droits des travailleurs et protection environnementale, a-t-il affirmé. Il a souhaité une coopération internationale accrue dans laquelle la responsabilité de protéger l’environnement serait partagée équitablement entre pays en développement et développés, entre riches et pauvres. En outre, il a estimé que les lois n’étaient pas suffisantes et que les changements de comportements nécessitaient un engagement personnel et une conviction morale. L’Observateur du Saint-Siège a estimé qu’une meilleure attention devait être accordée à l’environnement et qu’elle pouvait être obtenue et maintenue par l’éducation et les campagnes de sensibilisation.
Mme XENIA VON LILIEN-WALDAU, Représentante du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), a indiqué que les changements climatiques allaient accroître le taux de désertification dans les années à venir. La désertification et la dégradation des sols sont des conséquences directes de la pauvreté rurale, a-t-elle fait observer. Et la protection des ressources naturelles passe par le développement rural, ce qui permet de sortir les paysans er les fermiers de la faim et de la pauvreté, a dit Mme Von Lilien-Waldau. Elle a ainsi expliqué que le FIDA participe à de nombreux projets menés dans les environnements fragiles. Elle s’est réjouie de l’adoption par la Conférence des États parties à la Convention de lutte contre la désertification du Plan stratégique sur 10 ans, destiné à renforcer la mise en œuvre de la Convention. Une bonne gestion des terres devrait non seulement permettre d’atténuer les changements climatiques, mais également constituer un moyen de réduire la pauvreté rurale et accroître le développement, a-t-elle souligné. Mme Von Lilien-Waldau a ensuite plaidé en faveur d’un renforcement des capacités des communautés affectées, arguant qu’il importe qu’elles soient mieux engagées dans le processus de protection de l’environnement. D’autre part, elle a estimé que les seizième et dix-septième sessions de la Commission du développement durable, qui devraient aborder les thèmes de la sécheresse et de la désertification, permettront un échange d’expérience et le partage de bonnes pratiques. Elle a ainsi enjoint la communauté internationale à saisir cette opportunité pour s’engager dans des pratiques agricoles durables. Pour conclure, elle a fait observer que les populations rurales sont des intervenants importants dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre de mesures destinées à enrayer la désertification. Il faut que les décideurs politiques reconnaissent que le sol constitue un réservoir important du cycle du carbone terrestre et que les populations rurales font partie de la solution, a-t-elle souligné.
M. PINEHAS N. ALUTENI (Namibie) a déclaré que la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification était une question de vie ou de mort pour son pays. Il a noté que la Namibie faisait face au défi de gérer un écosystème fragile et de prendre des mesures pour éviter une désertification croissante. Il a de plus constaté que la désertification avait accru de façon considérable la vulnérabilité de la population, entraînant des pertes de bétail et réduisant la production des cultures. Pour lutter contre ce phénomène, la Namibie fait la promotion du développement durable des ressources naturelles, a-t-il indiqué en notant à cet égard l’amélioration dans le secteur de l’usage des terres. Par ailleurs, il a estimé que la recherche et la formation étaient des éléments clefs de la lutte contre la désertification et a souligné que son pays avait investi dans ces domaines. S’agissant des énergies renouvelables, il a fait remarquer que la dispersion de la population dans le pays rendait la construction de réseaux énergétiques difficiles, soulignant que seulement 15% des zones rurales avaient accès à l’électricité. Il a indiqué que son pays examinait les possibilités qu’offre l’usage de l’énergie solaire et éolienne. Il a toutefois dit que l’important investissement initial requis constituait un des défis majeurs à la promotion des énergies renouvelables. Il a à cet égard observé que la Namibie avait créé un Fonds solaire visant à fournir des microfinancements pour l’acquisition de technologies renouvelables pour les résidences ou les entreprises. Il a en outre noté que le développement des capacités, à la fois dans le secteur privé et le secteur public, constituait un autre défi à la promotion de ces sources d’énergies, et a expliqué que la Namibie avait mis en place une formation pour développer les compétences liées aux énergies renouvelables dans le pays.
M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) a affirmé que le défi du développement était l’un des plus importants à relever pour les pays en développement. Il est difficile de persuader les gens de vivre de manière durable alors qu’ils essaient simplement de survivre, a-t-il dit. Estimant que le changement climatique allait encore mener à d’autres inégalités, il a déclaré que si le Protocole de Kyoto constituait un bon point de départ, la prise de mesures plus agressives, sur la base de la responsabilité commune mais différenciée, était nécessaire. Il a émis l’espoir que la Conférence de Bali, prévue en décembre, permettrait de lancer une nouvelle ère en ce qui concerne les changements climatiques. M. Natalegawa a en outre souhaité que les pays développés continuent à mener des efforts afin de renforcer les engagements en matière de réduction des émissions. Il a jugé nécessaire d’accroître les engagements et la coopération liés aux technologies et aux investissements afin d’aider les pays en développement à opérer leur transition vers des systèmes de production et des économies propres. Il a estimé qu’il était urgent de redoubler d’efforts dans le renforcement des capacités et des investissements pour la réduction des risques, ainsi que d’avoir des sources de financement stables et prévisibles dans ce domaine. Affirmant que la Conférence de Bali serait un tournant critique, il a appelé les délégations à ne pas perdre l’élan créé récemment et à parvenir à un accord qui identifierait des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a expliqué que son pays fait partie des cinq pays qui ont la plus grande biodiversité au monde et indiqué qu’il abrite 10% de la biodiversité existante. Afin de protéger ce patrimoine, la Colombie a adopté des politiques en faveur de la gestion et de l’utilisation durable des ressources naturelles, a-t-elle indiqué. La législation colombienne en matière d’environnement est la plus vieille d’Amérique latine et comprend entre autres un plan national pour une gestion durable des forêts et une politique nationale en matière de biodiversité compatible avec la Convention internationale sur la diversité biologique. Il est urgent que les engagements de ce type reçoivent une meilleure reconnaissance de la part de la communauté internationale et qu’ils soient appuyés, a-t-elle souligné. Mme Blum a fait observer qu’il en est de même pour les changements climatiques qui ont des impacts directs sur les perspectives de développement socio économique. À cet égard, elle a estimé que les délibérations de la Deuxième Commission devraient encourager un plus fort appui international aux capacités d’adaptation des pays en développement ainsi qu’aux mesures discrétionnaires qu’ils mettent en œuvre.
Ainsi, la représentante colombienne a souhaité qu’une initiative de son pays visant à rémunérer 80 000 familles afin de protéger les forêts face aux menaces de déforestation soit reconnue par la communauté internationale. Ce programme, qui contribue à la stabilisation du climat à une large échelle, requiert un appui financier international, a-t-elle insisté. Elle a également souhaité que la question de la gestion durable des forêts occupe une plus grande place dans les discussions internationales en matière de changements climatiques. D’autre part, elle a attiré l’attention sur la nécessité de promouvoir les sources énergétiques renouvelables. Elle s’est, à cet égard, félicitée des progrès accomplis par la Colombie en matière de production et d’utilisation de biocarburants tirés de la culture de la canne à sucre et des palmiers africains. Ces cultures, menées dans les zones de savane, n’entraînent aucune activité de déforestation et, partant, maximisent les bénéfices et les opportunités liés à cette alternative durable de développement, a-t-elle précisé.
M. THOMAS GASS (Suisse) a regretté qu’en dépit de négociations intenses, il n’ait pas été possible d’adopter le projet de document final de la quinzième session de la Commission du développement durable. S’il a reconnu que le document contenait des éléments positifs, il a estimé qu’il n’était cependant pas suffisamment équilibré et pas à la hauteur des engagements à prendre en faveur du développement durable. Il a salué les progrès accomplis par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), et notamment l’adoption de la stratégie pour l’eau, instrument novateur qui devrait, a-t-il souligné, contribuer également à la préservation de la diversité biologique et du climat. Le renforcement de la gouvernance internationale en matière d’environnement doit se traduire par un renforcement du PNUE, a-t-il estimé, avant de se dire en faveur d’une participation universelle aux travaux du Programme. S’agissant de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, le représentant suisse a fait observer que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour mieux intégrer la réduction des risques de catastrophes, et aussi la gestion des écosystèmes et l’adaptation au changement climatique, dans les plans de développement durable. Le représentant a en outre souhaité que le Cadre d’action de Hyogo reçoive un soutien plus actif du secteur privé et que la société civile y soit plus systématiquement associée. Il s’est également montré en faveur d’une révision du mode de financement du secrétariat de la Stratégie et souhaité qu’y soient affectées des ressources du budget ordinaire. Cela permettrait d’accroître le statut et la visibilité de la réduction des risques au sein des Nations Unies et améliorerait la prévisibilité des ressources, a-t-il précisé. D’autre part, le représentant suisse a plaidé en faveur d’une attention plus accrue aux questions des écosystèmes de montagnes, notamment par le biais de l’incorporation des besoins spécifiques des régions montagneuses dans les politiques. Rappelant que les régions montagneuses sont une source importante de biodiversité, d’approvisionnement en eau et offrent des possibilités de séquestration des gaz à effet de serre, il a estimé que les populations de ces régions devraient être indemnisées à travers des politiques nationales et internationales appropriées.
M. LIU ZHIYONG (Chine) a souligné que le développement durable est une tâche fondamentale pour tous les pays et a affirmé que son pays y accorde une grande attention. Il a déploré le manque de financement, et a souligné que la communauté internationale et les pays développés devraient honorer leurs engagements et octroyer des fonds additionnels, notamment pour faciliter le transfert de technologie. Il a, à cet égard, attiré l’attention sur les besoins de certains groupes de pays en situation particulière, comme les petits États insulaires en développement et les pays sans littoral en développement, arguant que ces pays devraient bénéficier de plus d’assistance. Il a ainsi expliqué qu’ils font partie du programme de coopération Sud-Sud de la Chine et a indiqué que son pays s’est engagé à verser des prêts substantiels pour aider les pays insulaires de la zone du Pacifique. D’autre part, il a estimé que la coopération dans la gestion des catastrophes naturelles devrait être renforcée et qu’une meilleure coordination devrait être faite entre l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social. Il a également insisté sur l’importance de respecter le principe de responsabilité commune mais différenciée dans la lutte contre les changements climatiques. Les pays en développement devraient adopter des mesures positives, en tenant compte de leurs capacités et deleurs priorités, a-t-il précisé. Le représentant de la Chine a également indiqué que son gouvernement a créé un Groupe spécial chargé des questions des changements climatiques et a établi un programme national en la matière. Il a, à cet égard, rappelé que le Président de la Chine a récemment souligné le besoin de mettre en place une « société écologique » où le développement national accompagne la croissance, l’industrialisation tout en protégeant l’environnement. S’agissant du Programme des Nations Unies pour l’environnement, il a souhaité qu’une réforme de l’organisation soit menée dans le cadre de la réforme générale du système des Nations Unies. Enfin, il a insisté sur l’importance de développer une stratégie de sécurité énergétique commune, et de développer une meilleure coopération dans la recherche et la mise au point d’énergies renouvelables.
M. DATO’ RAZALI ISMAIL (Malaisie) a regretté que l’environnement ne soit pas intégré véritablement dans le développement alors que l’on en constate la détérioration. Il a soutenu l’appel du Secrétaire général à accélérer la mise en œuvre de l’agenda de développement durable en échangeant les meilleures pratiques et en intégrant les questions environnementales dans le processus global de développement. M. Razali Ismaïl a estimé que la réussite de la Conférence de Bali, en décembre prochain, permettrait de prendre la mesure de la capacité de la communauté internationale à traiter des changements climatiques et des questions du développement durable. Pour la Malaisie, la Conférence de Bali doit maintenir le principe de la responsabilité commune mais différenciée. Le représentant a affirmé qu’un accord post 2012 devait inclure des objectifs de réductions d’émissions pour les pays développés ainsi que des dispositions spéciales pour les PMA et les PEID. S’agissant de la diversité biologique, le représentant a estimé que les pays développés devaient aider ceux en développement à maintenir et préserver leur biodiversité. Par ailleurs, il a indiqué que sa délégation était d’avis de renforcer le PNUE par le biais d’une meilleure coordination avec les autres agences de l’ONU notamment. Il a affirmé qu’un PNUE renforcé pourrait être un mécanisme de coordination important et pourrait mener les efforts visant à évaluer l’environnement mondial et explorer des moyens de réduire les risques écologiques et à parvenir à des normes conjointes pour le développement durable. Enfin, sur le sujet des énergies renouvelables, M. Ismaïl a fait valoir que la Malaisie s’attacherait à promouvoir celles-ci et encouragerait les activités de recherche et de développement dans ce domaine. Il a déclaré qu’il fallait continuer à faciliter le transfert des technologies, à développer les capacités et à mobiliser les investissements en faveur des énergies renouvelables afin que ces dernières contribuent au développement durable et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
M. JAVAD AMIN-MANSOUR (Iran) a fait observer que parvenir au développement durable et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) exige une plus grande attention et une meilleure coordination des programmes. Il a ainsi insisté sur l’importance de concrétiser tous les Objectifs envisagés à l’horizon 2015, afin de garantir qu’aucun ne soit en retard. Il a également averti contre les effets que la baisse de l’aide publique au développement a sur les efforts de développement des pays défavorisés. D’autre part, le représentant iranien a regretté que la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD) n’ait pu aboutir à un consensus sur des mesures pratiques à prendre en matière d’énergie, de développement industriel, de changements climatiques et de pollution atmosphérique. Il s’est dit d’avis que l’adoption de politiques et de mesures pratiques sur ces thèmes faciliterait la réalisation des OMD. Et il a espéré que la prochaine session de la CDD bénéficiera d’une plus grande coopération et flexibilité, notamment de la part des pays développés, de façon à éviter l’expérience « amère » de la quinzième session. M. Amin-Mansour a ensuite attiré l’attention sur la contribution du Programme des Nations Unies pour l’environnement et a souhaité que des progrès soient effectués dans son travail normatif et analytique, en particulier s’agissant du problème posé sur l’environnement par le mercure. Il a en outre dit accueillir la recommandation du Conseil d’administration de déclarer 2010-2020 la décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification. Pour conclure, il s’est réjoui de l’opportunité offerte par le dialogue de haut niveau d’échanger des vues sur le défi grandissant posé par les changements climatiques. M. Amin-Mansour a, à cet égard, tenu à rappeler que la réponse aux changements climatiques ne devrait pas entraver le développement économique et social des pays en développement. Il a en outre souhaité que les pays industrialisés assument leurs responsabilités en vertu du principe de la responsabilité commune mais différenciée, et réduisent de manière substantielle leurs émissions de gaz à effet de serre.
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