DEUXIÈME COMMISSION: L’UNION EUROPÉENNE, LES ÉTATS-UNIS ET LE JAPON SONT EXHORTÉS À RÉDUIRE DRASTIQUEMENT LEURS SUBVENTIONS AGRICOLES
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Deuxième Commission
14e séance - matin
DEUXIÈME COMMISSION: L’UNION EUROPÉENNE, LES ÉTATS-UNIS ET LE JAPON SONT EXHORTÉS À RÉDUIRE DRASTIQUEMENT LEURS SUBVENTIONS AGRICOLES
Le Groupe africain dénonce les « pratiques déloyales » qui créent un
environnement défavorable à l’intégration des pays du continent dans le commerce mondial
Au cours du débat consacré au commerce international et au développement par la Commission économique et financière (Deuxième Commission) les délégations ont lancé, ce matin, un appel en faveur de l’intégration de la majorité des pays en développement, qui en sont encore exclus, au commerce mondial. Ceci pourrait notamment se faire par l’ouverture des marchés des pays développés aux produits des pays du Sud. Les délégations ont ainsi rappelé l’urgence de conclure le Cycle de Doha dans l’esprit qui avait été convenu au moment du lancement des négociations, et qui demandait que la priorité soit accordée à l’établissement de règles commerciales orientées vers la création d’opportunités en faveur du développement des pays pauvres. La plupart des délégations qui ont pris la parole ce matin ont exprimé la crainte que l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations commerciales de Doha ne suscite une augmentation des mesures protectionnistes que l’on observe déjà sur la scène internationale.
Tout en reconnaissant le lien qui existe entre la libéralisation des échanges et la promotion de la croissance, des délégations ont toutefois souligné que le commerce ne peut effectivement contribuer au développement que si l’on met en place un système international ouvert, transparent, équitable et non discriminatoire. De nombreux pays en développement ont fait observer que l’accès de leurs produits aux plus importants marchés est encore fortement entravé par de nombreux obstacles et distorsions de différentes natures: tarifaire, sanitaire, ou discriminatoire du fait des lourdes subventions versées à la production et à l’exportation par les pays riches à leur secteur agricole. Ainsi, le représentant du Bénin, qui s’exprimait au nom du Groupe africain, a parlé des difficultés que rencontrent les pays d’Afrique dans leurs efforts d’intégration à l’économie mondiale. Il a dénoncé certaines des pratiques déloyales auxquelles sont confrontés ces pays, déjà faibles en ressources financières, humaines, et institutionnelles, en citant notamment le dumping, les pics tarifaires, les subventions à l’exportation et le soutien national à la production auxquels se livrent les partenaires au commerce de l’Afrique.
Les subventions et les barrières artificielles posées à l’accès à leurs marchés par les « grands subventionneurs » que sont l’Union européenne, les États-Unis et le Japon empêchent le commerce agricole de contribuer au développement économique et contribuent directement à l’appauvrissement continu des pays en développement, notamment les plus fragiles, a dénoncé le représentant de l’Australie qui s’exprimait au nom du Groupe de Cairns. Ouvrir les marchés aux produits des pays les moins avancés (PMA) a été qualifié de « mesure extrêmement urgente à prendre » par la majorité des délégations qui ont réclamé un accès en franchise de droits et sans contingentement en faveur de ces pays, qui sont les plus vulnérables. À cet égard, s’exprimant au nom des PMA, le représentant du Bangladesh, soutenu notamment par son collègue de la Gambie, a plaidé pour l’adoption d’un régime de traitement spécial et différencié en faveur de ces pays. Demandant que ces éléments soient inclus dans toute conclusion des négociations de Doha, de nombreux pays en développement ont demandé aux pays développés de faire preuve de plus de volonté politique et de flexibilité.
Pour sa part, la délégation de Cuba a estimé que l’impasse des pourparlers de Doha est due au manque de volonté politique des pays développés qu’il a accusés de « pratiquer un protectionnisme constant aux dépens du monde en développement ». Alors que les pays riches imposent aux pauvres la réduction des tarifs et l’ouverture des marchés, ils se gardent bien d’appliquer eux-mêmes ce qu’ils prêchent, a dit le représentant cubain dont le point de vue a été soutenu par la délégation de l’Inde. Selon cette dernière, il serait injuste de soumettre les agricultures fragiles et les industries naissantes des pays en développement à des règles qui ne respecteraient pas le principe du traitement spécial et différencié.
Le représentant du Portugal, qui prenait la parole au nom de l’Union européenne, a indiqué, à cet égard, que les membres de l’Organisation mondiale du commerce étaient proches d’un accord sur les volets clefs des négociations. Il a toutefois estimé que les États-Unis devraient accepter de réduire encore plus certaines des subventions qu’ils versent à leur agriculture, notamment en ce qui concerne le coton. Le représentant a aussi estimé que les pays émergents devaient faire un effort supplémentaire d’ouverture de marché en réduisant leurs tarifs sur les produits industriels.
De son côté, la délégation américaine a fait observer que pour les États-Unis, les pays n’ont pas besoin d’attendre la fin des négociations pour s’ouvrir aux échanges commerciaux internationaux, ce qu’ils pourraient faire en diminuant déjà les barrières tarifaires et les obstacles à l’importation. S’ils promeuvent en même temps la bonne gouvernance, les pays peuvent aussi lutter contre la corruption tout en s’ouvrant au commerce, ce qui leur ferait réaliser des bénéfices substantiels et plus facilement atteindre leurs objectifs de développement, a estimé la représentante des États-Unis.
Avant ce débat, en début de séance, la Deuxième Commission a entendu la présentation de deux projets de résolution relatifs à l’Examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies* et à la Coopération Sud-Sud pour le développement**.
Outre celles déjà citées, les délégations dont la liste suit ont pris la parole ce matin: Indonésie (au nom de l’ANASE); Viet Nam; Fédération de Russie; Soudan; Japon; Cuba; Colombie; Chine; Myanmar; Inde; Bélarus; Singapour; Mexique; Syrie et Kazakhstan.
La Deuxième Commission poursuivra ses travaux lundi, le 29 octobre, à 10 heures.
* Document publié sous la cote A/C.2/62/L.4
** Document publié sous la cote A/C.2/62/L.3
QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE
Commerce international et développement
Suite du débat général
M. FERNANDO M. VALENZUELA (Portugal), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a déclaré que si le commerce seul ne pouvait pas régler tous les problèmes de développement, l’ouverture aux marchés et le soutien aux capacités commerciales étaient néanmoins des éléments importants d’une stratégie cohérente de développement. Il a expliqué que pour que le commerce soit un moteur du développement, il fallait un accès suffisant aux marchés d’exportations et que ces exportations soient capables d’être compétitives. Le représentant a indiqué que les revenus que pourrait générer l’accord sur les biens et les services, qui est actuellement sur la table des négociations de l’OMC, étaient équivalents à plus de 200 milliards de dollars par année, qui bénéficieraient à la fois aux pays en développement et développés. Il a estimé que si le Cycle de Doha échouait, la crédibilité de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) serait gravement endommagée, particulièrement dans le monde en développement. Toutefois, il a indiqué que les négociations de Doha avaient progressé et que les membres de l’OMC étaient proches d’un accord sur les volets clefs. Il a souligné qu’il s’agissait de la dernière chance pour parvenir à un accord sur le secteur de l’agriculture et de l’accès aux marchés des produits non agricoles. Il est vital que tous les acteurs clefs fassent preuve d’un esprit de compromis et d’une véritable volonté de s’engager envers un accord équilibré, ambitieux et global, a recommandé le représentant.
Appelant les membres de l’OMC à accepter les projets de texte actuellement sur la table comme base de négociations, M. Valenzuela a assuré que l’Union européenne avait fait preuve de véritable flexibilité sur la question de l’accès aux marchés agricoles et a demandé que d’autres acteurs du commerce mondial fassent la même chose. Ainsi, il a argué que les États-Unis devaient accepter plus de réductions spécifiques de leurs subventions nationales à l’agriculture, y compris sur le coton. Quant aux économies émergentes, il les a appelées à fournir un véritable accès à leurs marchés en réduisant les tarifs qu’elles mettent en place sur les produits industriels et en faisant avancer les négociations dans le domaine des produits spéciaux agricoles notamment. Ces économies qui sont déjà très compétitives ne peuvent pas se contenter d’une contribution minimale à l’élargissement des flux d’échanges, a-t-il insisté. Le représentant a averti que si les projets de texte actuellement sur la table étaient rejetés, cela réduirait les nouvelles opportunités commerciales pour les pays en développement. Il a rappelé qu’aux termes de ces textes, seul 28 pays en développement membres de l’OMC étaient incités à réduire leurs tarifs, ce qui aurait en pratique un effet limité sur les tarifs actuels. Enfin, il a fait valoir que le 15 octobre dernier, l’Union européenne avait adopté une stratégie « Aide pour le commerce » qui vise à augmenter l’assistance liée aux échanges à 2 milliards d’euros en 2010.
M. MICHAEL FORSHAW (Australie), s’exprimant au nom du Groupe de Cairns, a souligné que la création d’un système commercial global fluide et sans distorsion est un élément clef de la lutte contre la pauvreté. Les barrières et les subventions ont, depuis des décennies, empêché les paysans non subventionnés, et plus particulièrement ceux des pays en développement, de participer au commerce agricole mondial, limitant de fait leur capacité à se sortir de la pauvreté, a-t-il fait observer. Il a attiré l’attention sur les efforts qui doivent être fournis dans le cadre des négociations agricoles et a notamment préconisé que les grands pays « subventionneurs », que sont l’Union européenne, les États-Unis et le Japon, réduisent significativement leurs subventions. Il faut également parvenir à un accord pour éliminer les subventions à l’exportation, a recommandé M. Forshaw. S’agissant de l’accès aux marchés, M. Forshaw a relevé l’urgence de trouver un accord pour supprimer les barrières tarifaires. Il a également souligné la nécessité d’adopter un traitement spécial et différencié pour les pays en développement. En traduisant ce principe en mesures pratiques, l’Organisation mondiale du commerce pourra soutenir les besoins de ces pays en matière de développement économique, a-t-il précisé. Les subventions et les barrières à l’accès aux marchés empêchent le commerce agricole de contribuer au développement économique et, partant, contribuent directement à l’appauvrissement des pays en développement, a-t-il insisté, avant de rappeler que les négociations de Doha ne seront pas réussies sans un ensemble de réformes sur l’agriculture.
M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie), qui prenait la parole au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a fait valoir qu’un système commercial international ouvert, non discriminatoire, basé sur les règles et sur une « dimension développement » permettrait à des millions de personnes de sortir de la pauvreté. Sur les négociations du Cycle de Doha, il a estimé que les pays en développement ne demandaient rien de nouveau, mais simplement que la « dimension développement » de ce Cycle soit au cœur de ses résultats. Il a recommandé que tous les membres de l’OMC soient prêts à faire les ajustements nécessaires pour parvenir aux objectifs inscrits dans ce Cycle. De plus, il a insisté sur la nécessité de reconnaître et de renforcer le traitement spécial et différencié pour pouvoir parvenir à une conclusion heureuse du Cycle de Doha. M. Natalegawa a par ailleurs souligné le rôle que la CNUCED doit jouer pour permettre aux pays en développement de tirer pleinement parti des échanges internationaux. Il a aussi évoqué les possibilités supplémentaires de commerce qui s’offrent au niveau régional. Il a rappelé que les pays de l’ANASE travaillaient ensemble pour renforcer leurs intérêts complémentaires et parvenir à la création de la Communauté économique de l’ANASE d’ici à 2015 tout en renforçant leur coopération commerciale. Il a précisé que le Traitement préférentiel commun, institué dans le cadre de l’Accord de libre-échange de l’ANASE, visait à réduire les tarifs et éliminer toutes les barrières non tarifaires en ce qui concerne les produits industriels, agricoles et autres produits non agricoles entre les pays du groupe. Le représentant a estimé que ce processus avait permis à l’ANASE de maintenir des résultats commerciaux positifs, le total de ses exportations pour 2006 ayant augmenté de 108 milliards de dollars. Enfin, le représentant a déclaré que le Cycle de Doha devait parvenir à une conclusion heureuse et intégrer les aspirations des pays en développement. Sans cela, la crédibilité du système commercial multilatéral sera endommagée, a-t-il averti.
M. TOUHID HOSSAIN (Bangladesh), s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a souligné qu’en dépit de l’expansion du commerce international, les PMA n’ont pas pu en tirer des bénéfices. La part des PMA dans le commerce mondial a augmenté de 0,79% à 0,83% en 2006, a-t-il indiqué. Et cette augmentation est surtout due aux exportations de pétrole, a-t-il précisé. M. Hossain a rappelé que bien que les PMA aient mis en œuvre des réformes et ouvert leurs marchés, ils restent marginalisés dans le commerce mondial. Un grand nombre d’entre eux ont vu leur part dans les échanges internationaux et les revenus qu’ils en tirent baisser, avec de graves incidences sur la pauvreté, a-t-il souligné. Il a ainsi plaidé en faveur d’une meilleure intégration des PMA dans l’économie mondiale et souhaité que les barrières tarifaires et les subventions distribuées à leurs agriculteurs et exportateurs par les pays développés soient supprimées. Alors que les PMA sont marginalisés dans le commerce Nord-Sud, il risque d’en être de même pour le commerce Sud-Sud, a-t-il poursuivi. Il a, à cet égard, regretté qu’alors que la part des importations des PMA venant de pays en développement a augmenté, la réciproque ne s’est pas produite, les importations de ces pays en provenance des PMA ayant même diminué. Il faut que les pays en développement les plus avancés ouvrent leurs marchés aux exportations des PMA, a-t-il insisté. Le représentant du Bangladesh a ensuite rappelé que l’agriculture est d’une importance cruciale pour les PMA. Or, ce secteur est celui qui reste le plus miné par des distorsions. De surcroît, les cours des produits agricoles sont généralement bas et volatiles, a-t-il fait remarquer. Pour toutes ces raisons, il a appelé de ses vœux l’aboutissement des négociations du Cycle de Doha et notamment l’adoption d’un traitement spécial en faveur des PMA. Enfin, rappelant que le renforcement de capacités est crucial pour les PMA, il a souhaité que l’Initiative d’aide au commerce soutienne les efforts déployés en la matière par ces pays.
M. JEAN-MARIE EHOUZOU (Bénin) a rappelé, au nom du Groupe des États d’Afrique, que ce continent représentait 13% de la population mondiale mais ne comptait que pour 3% du commerce international. Il a souligné qu’en dépit d’une croissance moyenne d’environ 5% ces trois dernières années, l’Afrique souffrait d’un sous-équipement en matière de communications et était en retard dans le domaine des transports tout en étant confrontée à un environnement commercial défavorable, dû au dumping et aux tarifs douaniers ainsi qu’à des pratiques déloyales telles que les pics tarifaires, les subventions à l’exportation et le soutien national à la production. S’agissant des infrastructures, il a fait valoir que, selon la Banque mondiale, le coût de la construction de routes reliant les capitales et grandes villes d’Afrique s’élevait à 20 milliards de dollars et qu’il fallait un milliard par an pour leur maintenance. Toutefois, a-t-il poursuivi, la Banque estime aussi que ces améliorations pourraient promouvoir le commerce et rapporter à l’Afrique, d’ici 15 ans, plus de 250 milliards de dollars. M. Ehouzou a noté que les pays africains avaient en premier lieu besoin d’un accord final sur le Cycle de Doha qui prendrait en compte les domaines de l’agriculture, de l’accès aux marchés des produits agricoles et non agricoles; du secteur des services et de la facilitation du commerce. Il a aussi dit qu’un programme de renforcement des capacités et de la compétitivité devra compléter n’importe quel accord. À cet égard, il a insisté sur l’importance de l’Initiative d’aide pour le commerce, qui doit permettre aux pays en développement, et particulièrement aux PMA, de renforcer leurs capacités d’offre et d’infrastructures commerciales, notamment. Le représentant béninois a cependant affirmé que l’« Aide pour le commerce » ne pouvait se substituer à une conclusion heureuse du Cycle de Doha et que les fonds alloués à cette initiative ne devaient pas compromettre l’aide traditionnelle au développement, telle que l’APD.
M. NGUYEN TAT THANH (Viet Nam) s’est dit convaincu qu’une conclusion équitable et équilibrée des négociations de Doha pourrait contribuer au développement et à la réduction de la pauvreté. Il est regrettable que les pays développés restent réticents à éliminer leurs subventions à l’agriculture, a-t-il poursuivi. Ces subventions, qui se montaient à 268 milliards de dollars l’année dernière, créent des distorsions sur les prix des produits de base et limitent les exportations agricoles des pays en développement, a-t-il précisé. Il a en outre fustigé les barrières tarifaires et non tarifaires qui entravent l’accès aux marchés. Pour que les bénéfices du commerce international soient partagés de manière plus juste et équitable, les pays développés doivent assumer leurs responsabilités et résister aux tentations protectionnistes, a-t-il souligné. S’intéressant plus particulièrement à son pays, il a expliqué que le Viet Nam est aujourd’hui l’une des économies les plus ouvertes d’Asie du Sud-Est.
Son accession à l’Organisation mondiale du commerce cette année a donné une grande impulsion au commerce, a-t-il ajouté, avant de se réjouir des chiffres de la croissance et de la réduction de la pauvreté. Si ces tendances continuent, le Viet Nam sortira du groupe des pays à bas revenu à la fin de l’année prochaine, a-t-il expliqué. M. Nguyen Tat Thanh a ainsi souhaité que l’expérience de son pays pourrait, a-t-il précisé, servir d’exemple concernant les bénéfices qui peuvent être tirés des politiques d’ouverture et de libéralisation du commerce.
Mme TATIANA ZVERERA (Fédération de Russie) a noté que son pays contribuait au potentiel du commerce en tant que moteur de développement en offrant un régime spécial et différencié à de nombreux pays en développement. S’agissant des PMA, elle a noté que la Fédération de Russie n’appliquait pas de droits de douane ou de quotas sur leurs produits. La représentante a estimé que le Cycle de Doha était à une étape décisive. Elle a rappelé que son pays participait à ces négociations en tant qu’observateur. Un des principaux objectifs de la candidature d’adhésion de la Fédération de Russie à l’OMC, a-t-elle poursuivi, est de participer activement aux négociations commerciales multilatérales. Elle a dit que la Fédération de Russie était prête à apporter une contribution positive pour la solution des problèmes qui se posent dans le domaine commercial mondial. Toutefois, elle a souligné que l’adhésion de son pays à l’OMC se ferait uniquement dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et pour ses divers producteurs.
M. HASSAN Y. NGOR (Soudan) a argué que la conclusion rapide du Cycle de Doha était essentielle pour les pays en développement, et particulièrement pour les PMA qui attendaient avec impatience de voir traduit en réalité les promesses d’accès aux marchés sans contingentement et en franchise de droits, ainsi que celles qui ont été faites sur la réduction des subventions agricoles. Il a déclaré que les pays développés devaient faire preuve de flexibilité dans les négociations de manière à préserver la stabilité et la crédibilité du système commercial multilatéral. Par ailleurs, le représentant a souligné que l’adhésion du Soudan à l’OMC était essentielle pour l’aider à réduire son niveau de pauvreté et parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Rappelant que son pays avait déposé sa demande en 1994, il a appelé à l’accélération et à la facilitation de l’accession des PMA à l’OMC. En outre, il a insisté sur l’importance du secteur agricole pour le Soudan, mais a fait remarquer que le pays était confronté à la tâche de la reconstruction et du développement à large échelle. Il a fait valoir que son pays avait besoin non seulement de tarifs réduits et d’un accès amélioré aux marchés, mais aussi de capacités de production renforcées afin de tirer bénéfice de l’ouverture du marché mondial. Enfin, il a noté que le Soudan faisait l’objet depuis 1997 de mesures économiques unilatérales, en violation des principes du droit international et du libre-échange. Il a fait valoir que la Charte des Nations Unies avait réaffirmé qu’aucun pays ne devait utiliser de telles mesures et a appelé tous les membres de la communauté internationale à respecter ce principe.
M. KENJU MURAKAMI (Japon) a fait observer qu’il importe plus que jamais de conclure rapidement les négociations de Doha et d’intégrer les pays en développement dans le système commercial multilatéral. L’amélioration de l’accès aux marchés internationaux, si elle est essentielle, n’est pas suffisante pour que les pays en développement puissent tirer des bénéfices du commerce, a-t-il estimé. Il faut que ces pays construisent des infrastructures liées au commerce et mettent en place des chaînes de marchés pour leurs produits, a-t-il recommandé. Les pays développés, pour leur part, doivent éviter d’adopter une approche standardisée d’aide au commerce et s’aligner sur les priorités nationales des pays en développement, a-t-il ajouté. À cet égard, le représentant japonais a expliqué que son pays continuera d’offrir de l’aide par le biais de l’Initiative de développement pour le commerce qui a été lancée avant la Conférence ministérielle de Hong Kong en 2005. Dans le cadre de cette Initiative, le Japon promeut les exportations de biens locaux à travers la campagne « un village, un produit » et élargit ses prêts à la construction de routes, de ports et d’infrastructures, a-t-il précisé. En outre, le Japon élargira en avril prochain son accès au marché sans droit de douane et sans contingentement pour les exportations des pays les moins avancés jusqu’à 98% des produits.
Mme KELLY KNIGHT (États-Unis) a indiqué que le Gouvernement des États-Unis est convaincu que l’ouverture au commerce est un outil essentiel pour atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté et de prospérité pour tous. Le commerce et le développement sont intimement liés, a-t-elle souligné, et un environnement qui appuie la libéralisation encourage la croissance et profite à tous. Mme Knight a, à cet égard, fait observer que les pays qui se sont ouverts au commerce en ont tiré des gains considérables. Il n’existe aucun exemple de pays qui ait pu réduire la pauvreté et accroître sa croissance économique sans avoir renforcé son commerce, a-t-elle souligné. Il est temps d’agir, a-t-elle insisté. Elle s’est dite d’avis que les Nations Unies devraient mieux mobiliser leurs ressources et travailler avec les autres organisations, comme l’Organisation mondiale du commerce, les institutions financières internationales et les banques de développement, pour développer les capacités commerciales des pays. Il faut accorder un soutien aux pays qui ont compris les avantages comparatifs du commerce international, a souligné la représentante américaine. Un environnement ouvert au commerce ne tolère pas les distorsions; il crée des emplois et fournit des opportunités de gains économiques réels, a-t-elle dit. Les possibilités illimitées de la croissance économique offertes par l’ouverture des marchés, couplées à une bonne gouvernance et à de bonnes politiques économiques, ne sauraient être sous-estimées, a-t-elle rappelé. D’autre part, elle a fait observer que les pays n’ont pas besoin d’attendre la fin des négociations pour entrer dans les échanges commerciaux internationaux, ce qu’ils pourraient déjà faire notamment en diminuant les barrières tarifaires et les obstacles à l’importation et en utilisant l’assistance offerte par l’Initiative d’aide au commerce. Les pays en développement ont le pouvoir de prendre leur destin en main, a-t-elle poursuivi. Et ceux qui promeuvent la bonne gouvernance, luttent contre la corruption et s’ouvrent au commerce, peuvent réaliser des bénéfices substantiels et leurs objectifs de développement, a estimé Mme Knight.
M. LLANIO GONZÁLEZ PEREZ (Cuba) a affirmé que l’impasse dans laquelle sont les négociations de Doha, en raison du manque de volonté politique des pays développés, soulignait la nécessité de réformer le système commercial multilatéral et l’OMC. Il a souhaité que le système commercial mondial soit plus juste, équitable, inclusif, démocratique et transparent afin de refléter les intérêts de la majorité des membres de l’OMC, qui sont des pays en développement. Il a espéré que le Cycle de Doha aurait une conclusion heureuse qui prendra véritablement en compte la « dimension développement » qui lui avait été assignée. Le représentant cubain a estimé que le système commercial actuel continuait à entraver l’intégration des économies en développement dans les échanges internationaux. Il a ainsi rappelé qu’alors que les pays en développement comptent pour près des 4/5 de la population mondiale, ils ne sont responsables que d’un tiers du commerce mondial. Il a déclaré que les pays développés imposaient la plupart des barrières à la libéralisation du commerce, appliquant en pratique un protectionnisme constant aux dépends des pays en développement.
Les pays développés demandent aux pays en développement de réduire leurs tarifs mais ne veulent pas appliquer la même approche à leurs propres subventions domestiques, a-t-il dit, en prenant pour exemple le commerce agricole. Par ailleurs, il a argué que les mesures économiques unilatérales entravaient également la liberté des échanges et des investissements. Enfin, il a souligné le rôle de la CNUCED et a soutenu son travail, affirmant qu’il était essentiel de lui fournir les ressources suffisantes pour qu’elle s’acquitte de son mandat.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a rappelé qu’un certain nombre de pays en développement ont décidé de prendre des mesures pour mettre en œuvre des programmes de libéralisation commerciale et financière. Toutefois, les réactions des pays développés à ces efforts sont timides et tardives, a-t-elle fait observer. Les progrès vers un système commercial multilatéral flexible et ouvert continuent d’être freinés, notamment par le refus des pays industrialisés d’éliminer leurs mesures protectionnistes, a-t-elle poursuivi, avant de faire observer que cette situation provoque la prolifération d’accords commerciaux bilatéraux et régionaux. En ce qui concerne la Colombie, elle a expliqué que le Gouvernement y a mis en œuvre des politiques dynamiques d’intégration commerciale. Nous considérons le commerce international comme un moyen d’accélérer la croissance et de réduire la pauvreté et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle précisé. Ainsi, la Colombie s’est pleinement engagée dans un processus d’internationalisation de ses activités commerciales. Les accords de libéralisation du commerce signés avec les partenaires de la communauté andine et le Mexique sont maintenant entrés en vigueur. En outre, des traités ont été signés avec certains pays d’Amérique centrale et les États-Unis, notamment. D’ici à 2010, la Colombie aura signé des accords de libre-échange avec 54 nations, a ajouté Mme Blum. Pour conclure, elle a souligné que la conclusion du Cycle de négociations de Doha doit être une priorité partagée par les pays en développement comme les pays développés. Il faut trouver de nouveaux moyens pour surmonter les obstacles actuels, a-t-elle averti, et ne pas perdre cette occasion historique de créer un système commercial capable de promouvoir le développement.
M. YAO WENLONG (Chine) a souligné que la croissance de l’économie mondiale, l’augmentation des cours des produits de base et l’expansion de la coopération Sud-Sud avaient permis aux pays en développement d’augmenter leur participation dans les échanges internationaux. Toutefois, il a affirmé que l’environnement international ne s’est pas amélioré en ce qui concerne la participation des pays en développement, et notamment des PMA. Le Cycle de Doha est dans l’impasse, le protectionnisme et les tensions commerciales augmentent et les préférences commerciales sont menacées d’érosion, a-t-il expliqué. Il a appelé les membres de la communauté internationale à travailler ensemble pour créer un environnement commercial international favorable au développement, pour étendre l’accès sans contingentement et sans droits de franchise aux marchés pour les produits des PMA, et pour leur fournir une assistance technique afin qu’ils renforcent leurs capacités liées aux commerce. M. Yao Wenlong a déclaré que si personne n’avait rien à gagner dans l’échec du Cycle de Doha, tous les pays pouvaient au contraire bénéficier de sa réussite. Il a émis l’espoir que les grands pays développés membres de l’OMC feraient preuve de volonté politique et de flexibilité, notamment en éliminant les subventions à l’agriculture et en prenant des mesures substantielles pour réduire les barrières à l’accès aux marchés. Il a par ailleurs estimé que les Nations Unies devaient continuer à renforcer l’attention qu’elles portent aux questions du commerce et du développement.
À cet égard, il a souhaité que la CNUCED ait de plus grandes responsabilités et joue un plus grand rôle; et il a appelé la communauté internationale à travailler dans ce sens, en avril 2008, à l’occasion de la tenue de la CNUCED XII. Le représentant a enfin souligné que le développement économique de la Chine offrirait un vaste espace de développement pour d’autres pays. La Chine continuera à renforcer sa coopération économique et commerciale au bénéfice de tous, a-t-il conclu.
M. KYAW MOE TUN (Myanmar) a estimé que le système commercial multilatéral actuel était toujours marqué par le protectionnisme, par des barrières non tarifaires, par des subventions qui déforment le commerce et par d’autres mesures à caractère politique qui ont des effets négatifs sur le développement stable du commerce et de l’économie mondiale. Soulignant l’urgence d’achever les négociations de Doha, il a affirmé que les intérêts des pays en développement devaient être la priorité à respecter dans tous les domaines de négociations. Il a exhorté les partenaires au développement à faire preuve de volonté politique, de flexibilité et de coopération afin de faire progresser les négociations vers une conclusion heureuse. M. Moe Tun a déclaré qu’il était essentiel d’accorder un meilleur accès aux marchés aux produits agricoles en provenance des pays en développement, notamment en éliminant les subventions agricoles au Nord. Il a aussi noté que la libéralisation du commerce n’était pas suffisante et devait s’accompagner de mesures du type « Aide pour le commerce » afin d’assister les pays en développement dans leurs efforts de renforcement des capacités. S’agissant des produits non agricoles, il a argué que ceux en provenance des pays en développement devaient bénéficier de conditions d’accès aux marchés équivalentes à celles des produits du Nord. Enfin, il a indiqué que le Myanmar était un pays en développement qui dépendait principalement de ses propres ressources, et non de l’assistance, et a ainsi souhaité une conclusion positive du Cycle de Doha avec un résultat véritablement orienté vers le développement.
M. PRASANNA ACHARYA (Inde) a souligné que le régime commercial international doit impérativement être rendu plus équitable et offrir un plus grand accès aux marchés des pays en développement. Les restrictions imposées par les pays développés sur les produits des pays en développement sont un obstacle à la création d’un cadre d’échanges équitable et doivent être éliminées, a-t-il insisté. Les règles du commerce doit être orientées en faveur des pauvres, notamment en soutenant les secteurs offrant de la valeur ajoutée aux pays en développement, plutôt que de perpétuer le rôle de fournisseurs de matières premières de ces pays, a-t-il ajouté. Il a ainsi plaidé en faveur d’un changement de paradigme au sein du système commercial international et souhaité que les intérêts et les besoins des pays en développement soient mieux pris en considération. Il a fait observer que les négociations sur l’agriculture sont au cœur du problème dans lequel est empêtré le Cycle de Doha. Dans les négociations sur l’agriculture, il n’est pas juste de mettre sur un pied d’égalité les paysans des pays en développement, qui n’ont pas d’autres moyens de survivre, et ceux des pays riches qui jouissent de larges marchés agricoles subventionnés, a-t-il fait observer. M. Acharya a souligné qu’afin d’assurer la durabilité du développement, il importe que les industries naissantes des pays en développement ne subissent pas d’assauts injustes et que le principe de traitement spécial et différencié soit respecté. Rappelant que la technologie joue un rôle fondamental dans la promotion du développement, il a souhaité que les négociations sur les règles de propriété intellectuelle, menées dans le cadre du Cycle de Doha, aboutissent rapidement. Le représentant indien a également souhaité que des efforts supplémentaires soient déployés pour renforcer les capacités commerciales des pays en développement, et a demandé que l’Initiative d’aide au commerce soit rapidement opérationnalisée. Enfin, il a indiqué que d’ici à la fin de l’année, l’Inde supprimera les taxes aux importations de produits des PMA.
M. ULADZIMIR A. GERUS (Bélarus) a souligné que l’utilisation effective du commerce international en tant que moteur du développement nécessitait l’établissement d’un système équitable et juste. Notant que le Bélarus suivait les négociations de Doha en tant qu’observateur, il y a regretté l’impasse actuelle des négociations. Il s’est dit convaincu que cela était dû au manque de volonté, de la part de certains membres de l’OMC, de mettre le développement au cœur de ce Cycle. Il a estimé que ces États membres utilisaient le Cycle de Doha seulement pour pousser à une plus grande libéralisation du secteur des services dans les pays en développement. Il a déploré que certains pays proclament leur engagement en faveur du développement dans certaines enceintes, mais bloquent ensuite, à l’OMC, les décisions qui permettraient de mettre en place un mécanisme réel de développement. S’agissant du processus d’adhésion à l’OMC, il a estimé que celui-ci était influencé par des questions politiques et que certains des membres de l’OMC s’étaient même arrogés le droit de bloquer l’entrée de nouveaux membres. Afin de résoudre cette situation, il a demande que soient assurées des conditions justes et équitables d’adhésion à l’OMC, des conditions qui correspondraient aux besoins commerciaux des pays adhérents. De plus, il a fait valoir que toutes les mesures économiques unilatérales imposées contre certains pays devaient être exclues des pratiques internationales. Par ailleurs, le représentant du Bélarus a mis en lumière le rôle de la CNUCED et a espéré que la CNUCED XII pourrait élaborer des mesures pratiques pour accroître l’efficacité de son travail en faveur des pays en développement et des pays à économie en transition.
Mme LIM AI TENG (Singapour) a expliqué que le manque de ressources naturelles oblige son pays à miser sur le commerce international pour sa croissance économique. Il a ainsi regretté que les négociations de Doha soient dans une impasse. Nous comprenons que chaque pays a ses propres intérêts, a-t-il reconnu, avant d’appeler les participants à ces pourparlers commerciaux à plus de compromis, et à plus de modération et de flexibilité. Les enjeux sont trop élevés pour se permettre un échec, a-t-il insisté, rappelant que la Banque mondiale a estimé les bénéfices du Cycle de Doha à 500 milliards de dollars pour les pays développés comme pour les pays en développement. Un succès pourrait également contribuer à sortir 140 millions de personnes de la pauvreté, a-t-il ajouté. M. Lim Ai Teng a souhaité que les pays développés fassent preuve de plus de volonté politique et s’engagent à assurer un accès réel à leurs marchés aux produits des pays en développement. Les pays en développement quant à eux doivent être prêts à faire des compromis, a-t-il ajouté. Tous les pays doivent faire preuve de flexibilité, a estimé le représentant. D’autre part, il a expliqué que les pays de la région d’Asie du Sud-Est ont adopté une approche active de promotion de l’intégration économique, notamment par le biais de l’Accord de libre échange de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE). En outre, l’ANASE a engagé des négociations avec d’autres partenaires comme le Japon, la République de Corée, l’Inde, l’Australie et, plus récemment, la Chine, a-t-il indiqué.
M. TAMSIR JALLOW (Gambie) a constaté que les politiques commerciales des pays développés se tournaient de plus en plus vers le protectionnisme ce qui aggravait les déséquilibres commerciaux internationaux. Il a noté qu’en dépit de ces difficultés, les pays en développement jouaient un rôle accru dans les échanges mais a fait valoir que les États vulnérables ne bénéficiaient toujours pas des avantages que pourraient leur offrir le commerce international. Ainsi il a rappelé que la dimension développement était cruciale à la bonne conclusion du Cycle de négociations de Doha. Il a souligné qu’il fallait améliorer l’accès aux marchés des produits agricoles, des biens non agricoles, et des services, en provenance des pays en développement. Il a aussi plaidé pour une véritable réforme des politiques agricoles afin d’éliminer les mesures qui déforment le commerce dans ce secteur. M. Jallow a de plus souhaité la mise en place effective du principe du traitement spécial et différencié, accompagné d’un partenariat « Aide pour le commerce » ambitieux. S’agissant de l’impasse dans laquelle sont les pourparlers du Cycle de Doha, il a appelé les pays développés à faire preuve de volonté politique et de flexibilité pour progresser dans les négociations. Il a aussi demandé la facilitation du processus d’adhésion des pays en développement, et particulièrement des PMA, à l’OMC. Par ailleurs, M. Jallow a appelé la communauté des donateurs à fournir des ressources supplémentaires à la CNUCED afin qu’elle puisse assister les pays en développement. Enfin, il a condamné l’utilisation de mesures économiques unilatérales comme moyen de coercition.
M. CLAUDE HELLER (Mexique) a rappelé qu’un accès large et prévisible aux marchés des pays développés constitue une condition nécessaire à remplir pour que les pays en développement puissent tirer des bénéfices de la mondialisation. Il a également insisté sur la nécessité de mettre l’accent sur la perspective « développement » des négociations de Doha, tout en mettant en place un système international qui soit ouvert, transparent, non discriminatoire et équitable. Il est impératif de favoriser la capacité productive des pays en développement et d’encourager leurs activités commerciales internes, a-t-il souligné. Il a réaffirmé le soutien de sa délégation au Cycle de Doha et estimé que les débats qui se tiennent aujourd’hui dans le cadre de la Deuxième Commission peuvent donner une impulsion aux négociations. Il a ainsi mis en exergue l’occasion unique qui est aujourd’hui offerte aux délégations pour lancer un appel sur la nécessité urgente de trouver une solution aux négociations de Doha qui soit acceptable pour tous. Dans cette perspective, l’objectif principal de ce débat est de travailler sur ce message politique et non de répéter les discussions que les négociateurs internationaux tiennent dans d’autres instances, a-t-il précisé. Le représentant mexicain a ensuite invité les délégations à participer aux discussions de façon ouverte et constructive, en mettant l’accent sur les domaines où un consensus peut être trouvé, comme par exemple le rôle de moteur de la croissance économique et du développement durable que joue le commerce.
M. OSSAMA ALI (République arabe syrienne) a affirmé que les pays développés devaient se rendre compte de leurs responsabilités si l’on voulait parvenir à une bonne conclusion du Cycle de Doha. Les pays développés ne peuvent demander aux pays en développement des concessions égales ou supérieures à celles qu’ils sont eux-mêmes prêts à accorder, a-t-il insisté. Rappelant que l’agriculture avait une place centrale dans le développement des pays du Sud, il a affirmé que les distorsions existant actuellement sur les marchés de produits agricoles menaçaient les efforts de lute contre la pauvreté des pays en développement. Il a estimé que les pays développés devaient faire preuve d’une plus grande ouverture pour parvenir à un accord sur l’accès aux marchés des produits agricoles et non agricoles et pour traiter de la question des subventions. Faisant part des efforts déployés par son pays pour développer ses échanges, il a toutefois regretté que la Syrie soit confrontée à des difficultés dans son processus d’adhésion à l’OMC. Il a expliqué que la demande d’adhésion de la Syrie avait été faite en 2001, mais que cette question n’avait pas encore été inscrite à l’ordre du jour des réunions de l’OMC. Le représentant a souligné l’importance de ne pas politiser le processus d’adhésion à l’OMC et de ne pas le transformer en mesure de coercition, comme semblent le faire certains États membres influents. S’agissant des mesures économiques unilatérales, il a rappelé que les États-Unis appliquaient ce type de mesures contre la Syrie depuis 2004. Il a également noté que des mesures similaires, appliquées dans le territoire palestinien occupé, avaient des incidences graves sur la population et a dénoncé les États qui utilisaient ces mesures, qu’elles soient économiques ou politiques.
M. STEVE D. MATENJE (Malawi) a souligné que les possibilités pour les pays en développement d’obtenir une croissance économique durable dépendent de la capacité de ces pays à participer de façon équitable au système commercial mondial. Il a expliqué que cette question revêtait une importance considérable pour le Malawi, pays dont l’économie est basée sur l’agriculture. Ce secteur compte pour environ 38% de notre PNB, et près de 80% de la main d’œuvre est engagée dans le secteur agricole, a-t-il précisé. Pour cette raison, l’agriculture est le moteur de la croissance économique et de la transformation de l’économie du Malawi. M. Matenje a ainsi souligné que la question de l’accès aux marchés pour les produits agricoles est d’une importance cruciale pour son pays. Il s’est dit préoccupé par l’impasse des négociations de Doha, en raison de son incidence négative sur la capacité du Malawi à accélérer sa croissance économique et son développement. Il a ainsi souhaité que les négociations reprennent rapidement, notamment s’agissant des questions agricoles, et il a demandé que soient éliminées les barrières commerciales et les subventions agricoles qui empêchent les pays en développement de profiter de leurs avantages comparatifs sur le marché mondial. En outre, les contraintes auxquelles font face les pays les moins avancés doivent être allégées, a-t-il ajouté, demandant par là qu’un soutien soit fourni à ces pays pour pallier leur manque de capacités de planification, et l’absence d’une infrastructure de commerce et le coût élevé de la libéralisation des échanges qui les affectent.
M. ARMAN ISSETOV (Kazakhstan) a noté que la plupart des pays partageaient l’avis selon lequel il était nécessaire d’améliorer l’accès aux marchés des produits agricoles en provenance des pays en développement. Il a souligné l’importance de respecter les obligations induites dans le cadre du cycle de Doha et d’assurer un accès libre de droits de douane et sans quotas à ces produits. Par ailleurs, il a fait valoir que l’établissement d’un traitement spécial et différencié en faveur de certains États devait être promu par l’adoption et la mise en œuvre de mesures concrètes supplémentaires. Le représentant a en outre indiqué que la communauté internationale devait tenir compte des difficultés que rencontrent certains pays en situations particulières, dont les pays en développement sans littoral. La Conférence d’Almaty, qui a eu lieu en 2003, a reconnu que le coût élevé des transports, imputable au manque d’accès à la mer, était une des principales raisons du manque d’intégration des pays enclavés à l’économie mondiale, a-t-il insisté. Enfin, il a mis l’accent sur la nécessité de créer des espaces économiques communs, au niveau régional, afin de surmonter les conséquences négatives de la mondialisation. Il a ainsi noté que l’Union douanière eurasiatique, à laquelle participe son pays, constitue une étape importante pour l’intégration des pays de cette zone dans l’économie mondiale.
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