En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3186

LA DEUXIÈME COMMISSION DISCUTE DU COMMERCE, DE LA COOPÉRATION SUD-SUD, DES PARTENARIATS ET DES INVESTISSEMENTS AVEC LES CHEFS DES COMMISSIONS RÉGIONALES

25/10/2007
Assemblée généraleAG/EF/3186
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

Dialogue interactif - Matin


LA DEUXIÈME COMMISSION DISCUTE DU COMMERCE, DE LA COOPÉRATION SUD-SUD, DES PARTENARIATS ET DES INVESTISSEMENTS AVEC LES CHEFS DES COMMISSIONS RÉGIONALES


La Commission économique et financière (Deuxième commission) a invité, ce matin, les cinq secrétaires exécutifs des commissions régionales de l’ONU à s’entretenir sur différents leviers de développement déclinés en cinq thèmes: l’aide au commerce; la coopération Sud-Sud; la gestion de la volatilité du marché financier; les investissements étrangers privés et les partenariats public/privé.  Ouvrant la séance, Mme Kirsti Lintonen, de la Finlande, la Présidente de la Deuxième Commission, a relevé l’opportunité de débattre des dimensions régionales du développement qu’offrait la rencontre.


Prenant la parole sur le thème « Le potentiel de l’aide au commerce pour accélérer la croissance et le développement de l’Afrique », M. Abdoulie Janneh, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a déclaré que la région Afrique a du mal à tirer pleinement parti du potentiel qu’offre le commerce, en raison notamment des défis liés à l’environnement commercial international, à la faiblesse des capacités de production, aux ressources limitées pour la recherche et le développement ou au manque d’expertise et de compétences.  Il a estimé que la CEA, en tant qu’institution régionale, peut avoir un rôle crucial à jouer pour opérationnaliser l’Initiative d’aide pour le commerce, qui est destinée à aider les pays du continent africain à surmonter les obstacles qu’ils rencontrent dans leurs efforts d’intégration au système commercial multilatéral.  La CEA est très impliquée dans le domaine de la promotion du commerce, notamment par le soutien qu’elle fournit aux négociateurs africains, a-t-il précisé.


En réponse aux questions des représentants de l’Égypte et de la Namibie concernant l’impact que pourrait avoir le résultat du Cycle de Doha sur l’Initiative d’aide pour le commerce, M. Janneh a estimé que l’opérationnalisation de ce programme devait être distinguée du déroulement des négociations commerciales du Cycle de Doha.  Il a toutefois admis que pour que l’aide pour le commerce puisse avoir un effet optimal, une réussite du Cycle de Doha présenterait des avantages, notamment parce qu’elle permettrait que les marchés des pays développés deviennent plus accessibles aux produits des pays africains.  Interrogé par la délégation du Portugal, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, sur le rôle que peuvent jouer les partenaires de développement pour renforcer l’Initiative d’aide pour le commerce, le Secrétaire exécutif de la CEA a fait valoir que la prochaine réunion mondiale prévue sur cette initiative avait besoin d’une large participation des États et des groupes intéressés et qu’il fallait assurer un suivi des décisions qui y seraient prises. 


Abordant les thèmes de la coopération Sud-Sud et du partenariat public/privé pour le développement, le Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), M. Bader Al-Dafa, s’est pour sa part réjoui de ce que les banques et fonds arabes de développement aient, en 30 ans, contribué à l’aide au développement pour un montant de plus de 80 milliards de dollars en faveur des pays de la région d’Asie occidentale.  Il a toutefois regretté le manque d’investissements intra-arabes et d’accords commerciaux préférentiels et fait observer que l’instabilité politique, les conflits et la corruption entravent les efforts de coopération Sud-Sud.  S’agissant des partenariats public/privé, il a fait observer qu’ils requièrent un secteur privé dynamique, capable de contribuer au développement, et des efforts importants de promotion de la part du gouvernement concerné.  La CESAO occupe une place privilégiée à cet égard et participe activement au dialogue avec le secteur privé, a-t-il précisé.


Suite à une demande de précisions de la part de plusieurs intervenants, notamment s’agissant de la manière dont la coopération Sud-Sud peut être encouragée, M. Al-Dafa a souligné qu’il était important d’accroître les flux de capitaux circulant entre pays du Sud.  Il s’est à cet égard réjoui qu’un dialogue soit actuellement engagé entre les pays arabes sur cette question.


Mme Noeleen Heyzer, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), qui s’interrogeait sur la manière de gérer la volatilité du marché financier en faveur de la croissance et du développement, a fait remarquer que la volatilité financière et les chocs économiques affectent d’abord les pays les plus pauvres.  Dans cette perspective, elle a souligné que les systèmes de protection sociale étaient insuffisants, notamment parce qu’ils se limitaient au secteur formel ou bien n’étaient pas adaptés aux besoins des personnes pauvres.  Mme Heyzer a identifié trois priorités dont la mise en œuvre permettrait de gérer les flux volatiles de capitaux et minimiser leurs incidences: accroître la demande intérieure pour prévenir les chocs externes; élargir les marchés financiers et renforcer la coopération régionale afin de réduire l’impact de la volatilité financière.  Elle a déclaré que la CESAP pouvait aider les gouvernements à renforcer leur rôle dans la fourniture de services et à améliorer les dépenses de protection sociale. 


Dans la série de questions et réponses qui ont suivi sa présentation, Mme Heyzer a expliqué, en répondant à une question posée par la délégation de la Thaïlande et celle de la Chine, que depuis la crise financière de 1997, la coopération économique et financière avait pris des formes différentes dans la région de la CESAP.  Elle a fait valoir que des efforts étaient effectués pour investir dans les institutions sous-régionales compétentes.  Elle a souligné que la région de la CESAP était très diverse et qu’il fallait donc s’appuyer sur la dimension sous-régionale pour mettre au point des programmes.  Alors que le représentant des Îles Salomon regrettait le peu de place accordé aux îles du Pacifique dans son intervention, Noeelen Heyzer lui a indiqué qu’une priorité était accordée aux petits États insulaires du Pacifique par la CESAP.


Le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe (CEE), M. Marek Belka, qui a parlé des investissements étrangers privés, a indiqué que les flux de capitaux privés nets sont plus élevés dans les pays émergents d’Europe que dans d’autres régions du monde.  Ces flux financent les importations et non une augmentation des réserves, comme c’est le cas dans d’autres pays; et ils sont associés à la croissance, a-t-il précisé.  Devant les résultats plutôt positifs de l’utilisation de ce financement extérieur, M. Belka a fait valoir que ces apports sont reçus par une région très intégrée, composée de plusieurs nouveaux États Membres de l’Union européenne et de pays candidats à l’accession.

M. Belka a toutefois attiré l’attention sur le risque qui existe de voir ces apports de capitaux privés se terminer de façon abrupte ou par une crise grave.  La région européenne a été en mesure d’utiliser les emprunts à l’étranger pour sa croissance, mais cela a impliqué la mise en place d’un certain nombre de politiques en parallèle, a-t-il fait observer. 


En réponse à une question sur les moyens mis en œuvre pour stimuler la croissance des petites et moyennes entreprises, M. Belka a expliqué que la CEE travaille notamment à aider les entreprises des économies émergentes à devenir propriétaires de leurs droits de propriété intellectuelle.  Elle dispense également des conseils et partage les pratiques optimales, a-t-il indiqué.  Au représentant du Venezuela qui s’enquérait des mesures prises pour améliorer la cohésion sociale au sein de la CEE du fait de l’intégration de certaines de ses économies à l’Union européenne, M. Belka a expliqué que la Commission cherche à stimuler la création d’emplois et la croissance et met un point d’honneur à préserver les modèles sociaux européens.  Ce qui distingue l’Europe d’autres régions dans le monde est qu’on y accorde une grande importance à la cohésion sociale, a-t-il souligné.


Enfin, abordant le thème du rôle des partenariats public/privé dans les stratégies à long terme pour favoriser la croissance économique, M. Ernesto Ottone, Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a noté la nécessité pour les pays de la région de mettre en place une stratégie de développement s’appuyant sur des politiques publiques efficaces.  Chaque pays devrait développer des institutions capables d’élaborer une vision commune du rôle qu’il tient dans l’économie mondiale, et le gouvernement pourrait être le catalyseur de ce processus, notamment en offrant des mesures incitatives au secteur privé pour le développement des exportations et des innovations, a-t-il précisé.  M. Ottone a en effet argué qu’une politique publique bien conçue pouvait aider le secteur privé à surmonter les imperfections du marché.  Il a souligné que la CEPALC mène actuellement de nombreux projets de recherche visant à examiner l’expérience d’autres pays qui ont réussi à bien se positionner sur la scène internationale par des partenariats entre secteurs privé et public.


Interrogé sur les cadres nécessaires pour la mise en place et le fonctionnement des partenariats entre secteurs privé et public, M. Ottone a noté que ces collaborations exigeaient un cadre législatif et réglementaire vigoureux.  Sur la question du rôle de ces partenariats pour réduire les inégalités qui caractérisent la région, soulevée par les délégations du Brésil et du Venezuela, il a affirmé qu’il existait une faiblesse historique des institutions dans la région mais que les conditions étaient aujourd’hui favorables pour surmonter cette situation.  Il a notamment indiqué que ces partenariats pouvaient jouer un rôle fondamental en ce qui concerne les infrastructures, qui pourraient permettre à la région d’atteindre tout son potentiel.


Les délégations dont la liste suit ont participé aux débats qui ont suivi les présentations des secrétaires exécutifs des commissions régionales: Portugal (au nom de l’Union européenne); Égypte; Namibie; Fédération de Russie; Jamahiriya arabe libyenne; Japon; Syrie; Thaïlande; Îles Salomon; Chine; Indonésie; Malaisie; Bélarus; Israël; Venezuela; El Salvador; Brésil et Mexique.


*  ***  *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.