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AG/EF/3180

PLUS D’ATTENTION DEVRAIT ÊTRE ACCORDÉE AUX BESOINS SPÉCIFIQUES DE CERTAINS PAYS, RECOMMANDENT DES DÉLÉGATIONS À LA DEUXIÈME COMMISSION

10/10/2007
Assemblée généraleAG/EF/3180
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

6e séance – matin


PLUS D’ATTENTION DEVRAIT ÊTRE ACCORDÉE AUX BESOINS SPÉCIFIQUES DE CERTAINS PAYS, RECOMMANDENT DES DÉLÉGATIONS À LA DEUXIÈME COMMISSION


De nombreuses délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont insisté aujourd’hui, lors de la conclusion du débat général de la Commission, sur la situation particulière de certains pays et sur les obstacles spécifiques auxquels ils font face dans la recherche du développement.  Des représentants des pays les moins avancés (PMA), d’États sans littoral en développement, de pays sortant de conflit, ou situés près d’une zone de guerre et d’instabilité, ont fait part des difficultés que leurs pays doivent résoudre pour progresser dans la réalisation des objectifs de développement internationalement agréés.  Dans leurs déclarations, ces représentants ont proposé les pistes que la communauté internationale devrait emprunter pour aider les pays pauvres à surmonter les obstacles au développement.


L’allègement de la dette, l’augmentation des flux d’investissement et d’aide au développement, le transfert de technologies, et l’ouverture des marchés mondiaux aux produits des pays du Sud ont été cités par les représentants des PMA comme étant des domaines dans lesquels des progrès urgents sont nécessaires.  Alors que le représentant du Malawi demandait que ces questions soient traitées de manière intégrée, celui du Yémen rappelait pour sa part que les stratégies nationales de réduction de la pauvreté et autres plans de développement ne pouvaient être mis en œuvre si des ressources supplémentaires n’étaient pas mises à la disposition des pays défavorisés.  Si la communauté internationale veut réellement éradiquer la pauvreté, il faut en premier lieu annuler la dette qui grève les budgets des pays en développement, a pour sa part déclaré le représentant de la République-Unie de Tanzanie. 


Les délégations de la République démocratique populaire lao et du Paraguay ont souligné la nécessité de mieux prendre en compte les problèmes qui se posent aux efforts de développement des pays sans littoral.  Les deux délégations ont plaidé pour que les pays sans littoral puissent plus largement participer aux échanges économiques internationaux dans un système commercial multilatéral qui devrait être réformé pour être plus juste, plus transparent et plus équitable.  Le représentant du Paraguay a notamment affirmé que si les subventions en faveur de l’agriculture, mises en place par certains pays développés pour protéger leurs productions et leurs marchés nationaux, étaient démantelées, les pays du Sud n’auraient pas besoin de demander l’augmentation de l’aide publique au développement ou d’exiger le respect de l’engagement qu’avaient pris les nations industrialisées de verser à cette aide 0,7% de leur PIB annuel. 


Un soutien technique et financier accru doit être accordé aux pays sortant de conflit pour appuyer leurs efforts de paix et leurs priorités de développement, a affirmé le représentant du Népal.  Pour leur part, les représentants du Liban et de la Syrie ont souligné les pressions que subissent leurs économies du fait de l’instabilité qui prévaut au Moyen-Orient.  Ils ont demandé à la communauté internationale de reconnaître les effets négatifs de l’occupation étrangère sur le développement durable des peuples et des économies soumis à ce joug.


Outre celles déjà citées, les délégations dont la liste suit ont pris la parole au cours de la réunion de ce matin: Namibie, Sri Lanka, Israël, République populaire démocratique de Corée; Nigéria, Saint-Marin, Myanmar, Mauritanie, Guyana et Congo.  La délégation de la Syrie a exercé son droit de réponse.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux lundi, le 15 octobre, à 10 heures, en entamant son débat sur les questions de politique macroéconomique. 



Fin du débat général


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a noté que ces dernières années l’économie de son pays subissait un processus de réformes visant à diversifier et élargir ses fondements et à la transformer en économie de marché, sans cependant renoncer aux responsabilités sociales de l’État.  Il a indiqué que le Gouvernement de la Syrie était toujours resté soucieux de la promotion du développement durable et de l’accomplissement de progrès en faveur de la réalisation des objectifs internationaux de développement, y compris des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le représentant a toutefois indiqué que les efforts de la Syrie se heurtaient à certains problèmes et défis.  Ainsi, il a déclaré que l’occupation continue du Golan syrien privait la Syrie de ressources naturelles et de main d’œuvre.  Il a aussi affirmé que les autorités d’occupation continuaient à exploiter les ressources naturelles du Golan, ce qui contribue à une grave détérioration de la situation dans ce territoire.  Il a noté que la Deuxième Commission adoptait chaque année une résolution relative à cette situation et a appelé tous les États Membres, s’étant opposés ou abstenus à cette résolution, à changer leur position.


Parmi les autres défis de développement auxquels fait face la Syrie, le représentant a indiqué que, le 22 octobre 2001, son pays avait soumis une demande officielle d’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) mais que celle-ci n’avait toujours pas été examinée.  « Il ne faut pas politiser le processus d’adhésion à l’OMC », a-t-il averti.  Il a ensuite rappelé qu’en mai 2004, les États-Unis avaient adopté des sanctions commerciales contre la Syrie et a dénoncé ce recours à des mesures politiques et économiques ou à d’autres prises de positions unilatérales.  Enfin, le représentant syrien a fait valoir que l’économie de son pays subissait d’immenses pressions en raison du climat de guerre et d’instabilité qui règne dans toute la région du Moyen-Orient.  Il a précisé que la Syrie s’occupait de nombreux réfugiés iraquiens.  Il est inacceptable que la Syrie seule supporte le fardeau économique et social des pratiques injustes des États-Unis et du Royaume-Uni dans la région, a-t-il insisté.  Par ailleurs, il a noté l’intention d’Israël de soumettre cette année à la Commission une résolution relative à l’échange d’expertise entre États Membres dans le domaine agricole.  Il a estimé que ce pays avait mauvaise réputation dans ce domaine, car il détruisait les terres arables dans d’autres pays, après les avoir confisquées.  Si Israël soumet ce projet de résolution, ce texte devra tenir compte de ces pratiques dans les territoires palestiniens occupés et les autres territoires arabes occupés, a-t-il affirmé. 


Mme KANIKA PHOMMACHANH (République démocratique populaire lao) a fait observer qu’en dépit des opportunités offertes par la mondialisation, de nombreux pays, et particulièrement les plus pauvres et les plus vulnérables, ne peuvent en profiter.  Ces pays sont de plus en plus marginalisés dans l’économie mondiale et risquent de ne pas pouvoir réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle averti.  Elle a ainsi souligné que les pays les moins avancés et les pays enclavés en développement ont besoin d’un plus grand soutien à leurs efforts de développement.  Pour ce faire, il faut rapidement mettre en œuvre le Programme d’action de Bruxelles et le Programme d’action d’Almaty, a-t-elle précisé.  Mme Phommachanh a également plaidé en faveur d’une plus grande participation de ces pays au système commercial international.  Elle a en outre relevé l’importance d’accroître l’aide publique au développement au profit de ces pays. 


S’intéressant plus précisément à la situation de la République démocratique populaire lao, elle a expliqué que son gouvernement a élaboré une stratégie de développement qui définit un certain nombre de priorités et met en particulier l’accent sur l’éradication de la pauvreté à l’horizon 2010 et sur la sortie de la nation laotienne du groupe des pays les moins avancés aux environs de 2020.  Dans notre pays, la croissance économique a atteint 7,6% en 2006 et le pourcentage de population affecté par la pauvreté est passé de 48% en 1990 à 28% en 2006, s’est réjouie la représentante.  Toutefois, en dépit de ces progrès, les défis sont nombreux, a-t-elle nuancé, avant d’attirer l’attention sur les coûts de transport des biens et services, qui atteignent 50 millions de dollars par année.  Les désavantages liés à sa situation géographique, couplés à la montée du prix du pétrole, et à une infrastructure de transport limitée, rendent la République démocratique populaire lao moins attractive pour les investissements étrangers que d’autres pays, a-t-elle regretté.  Pour ces raisons, le pays a besoin d’un plus grand soutien de la part de la communauté internationale, a-t-elle conclu.


M. PRASAD KARIYAWASAM (Sri Lanka) a estimé que pour la plupart des pays en développement, la croissance mondiale n’avait pas forcément un impact national positif et ne permettait pas de combler le fossé entre riches et pauvres.  Il a indiqué que le manque d’accès aux marchés internationaux constituait encore un obstacle majeur aux efforts de développement de la majorité des pays, et que la montée du prix du pétrole, le manque d’investissements et de financements novateurs avaient, en général, un impact négatif sur les efforts de développement.  Il a plaidé pour que les pays qui sont au bas du groupe des États à revenu moyen bénéficient d’un accès spécial et différencié aux marchés.  S’agissant des changements climatiques, il a estimé que ces défis devaient être traités dans le contexte du développement durable et sur la base des principes de Rio.  Il faut reconnaître l’importance d’accepter des responsabilités différenciées dans ce domaine, a-t-il insisté.  M. Kariyawasam a estimé que la communauté internationale devait fournir aux pays en développement les capacités et l’assistance dont ils ont besoin afin qu’ils puissent atteindre leurs objectifs de développement tout en préservant l’environnement.  En ce qui concerne la réalisation des OMD sur le plan national, le représentant sri-lankais a noté que de nombreux progrès avaient été faits dans les domaines de l’éducation primaire, de la parité, de la scolarisation, et des services de santé reproductive.  Il a ainsi expliqué que l’objectif d’éducation primaire universelle serait atteint avant 2015 et que les disparités entre l’inscription des garçons et des filles avaient déjà été éliminées aux niveaux primaire et secondaire.  Enfin, il a admis que le défi que son pays devait relever était celui de l’assistance aux personnes vivant en dessous du niveau national de pauvreté.  Il a précisé que le Sri Lanka avait mis en place un programme de développement rural, le « Maga Neguma », et de développement des infrastructures nationales pour faire face à ce défi. 


M. ILAN FLUSS (Israël) a fait observer que la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques qui s’est tenue il y a quelques semaines au Siège de l’ONU, a offert une excellente opportunité de lancer la discussion sur cette question cruciale.  Il s’est à cet égard dit d’avis que la Deuxième Commission devrait poser les jalons des négociations sur l’après-Kyoto en adoptant une résolution constructive pendant cette session.  De même, le représentant israélien a espéré que la tenue du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement permettra d’identifier les obstacles et les contraintes au développement et de préparer la conférence, qui se tiendra à Doha l’année prochaine, sur ce sujet.  S’agissant de l’Examen des activités opérationnelles pour le développement, M. Fluss a relevé l’opportunité que cet Examen offre pour l’amélioration de l’efficacité de ces activités.  « Il est fondamental de renforcer la coopération et la cohérence des programmes et des activités des fonds et agences des Nations Unies », a-t-il insisté.  Il s’est en outre déclaré en faveur d’un renforcement des partenariats et notamment de la coopération Sud-Sud.  À cet égard, M. Fluss s’est réjoui qu’Israël ait augmenté les activités de son centre pour la coopération internationale, le MASHAV, et ses contributions au développement.  Israël souhaite apporter sa collaboration aux initiatives de promotion du transfert des technologies pour le développement durable, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’eau, de l’énergie renouvelable et des ressources naturelles, a-t-il souligné.  Pour conclure, il a attiré l’attention sur les méthodes de travail de la Deuxième Commission et insisté sur l’importance de renforcer et revitaliser ses travaux.  Une division rationnelle du travail de la Commission entre l’Assemblée générale et le Conseil économique et social devrait être considérée, a-t-il recommandé.  Enfin, il a rappelé l’importance de faire preuve de professionnalisme et de faire honneur aux méthodes de travail de la Commission, en s’abstenant notamment de toute politisation de ses débats et de toute condamnation d’un de ses membres.


M. KAIRE MUNIONGANDA MBUENDE (Namibie) a fait observer que les experts annoncent une croissance économique dans le monde en développement et particulièrement en Afrique.  Il a tenu à souligner que la situation n’est pas aussi positive qu’on le prétend et a notamment expliqué que dans son pays, s’il y a certes eu une certaine croissance économique, elle n’a toutefois pas été génératrice d’emplois et n’a donc eu qu’un effet limité sur l’éradication de la pauvreté.  De plus, en tant que pays grand importateur de pétrole, la Namibie a été frappée de plein fouet par la flambée des cours des hydrocarbures.  M. Mbuende s’est dit préoccupé par l’impasse dans laquelle sont les négociations du Cycle de Doha et a souligné que cette impasse a des effets négatifs sur le développement et la lutte contre la pauvreté.  Le blocage des négociations a affecté la Namibie, a-t-il insisté.  Il a à cet égard fait observer qu’un des effets de cette impasse a été la prolifération des accords commerciaux régionaux et bilatéraux, attirant par là l’attention sur le risque qui existe de voir les pays se détourner du multilatéralisme.  Le représentant a d’autre part fustigé la volatilité financière actuelle et a estimé que la dépendance du monde envers une seule monnaie le rend vulnérable.  La situation actuelle est telle que si le dollar se porte mal, le monde entier en pâtit, a-t-il souligné.  M. Mbuende a également plaidé en faveur d’une réforme des institutions financières internationales, arguant que ces institutions ne peuvent pas continuer à être des clubs de riches.  Le représentant de la Namibie a également regretté que peu de progrès aient été faits en ce qui concerne la situation des pays en développement à revenu moyen.  Il a ainsi plaidé en faveur d’un accroissement de l’aide publique au développement pour ces pays et appelé la communauté internationale à soutenir leurs efforts de développement.  Il y a trois zones critiques pour les pays à revenu intermédiaire, a-t-il précisé: le développement d’un cadre institutionnel crédible et efficace; l’amélioration de la stabilité financière; et le renforcement des capacités pour assurer la croissance à long terme.


M. SONG SE IL (République populaire démocratique de Corée) a regretté que, dans de nombreux pays en développement, les OMD soient encore loin d’être atteints malgré les efforts déployés par ces États.  Il a estimé que l’écart entre les riches et les pauvres se creusait et a dénoncé les embargos et autres mesures économiques unilatérales prises contre certains pays.  La situation actuelle exige que les États Membres, et particulièrement les pays développés, fassent preuve de volonté politique et unissent leurs efforts pour restructurer les très injustes relations économiques internationales d’aujourd’hui, a-t-il insisté.  Le représentant a plaidé pour la mise en place d’un système commercial juste et équitable et a estimé qu’il était faux de vouloir faire croire qu’il ne pouvait y avoir qu’un seul modèle de développement qui convienne à tous les pays.


Il a souhaité que l’assistance internationale assure le renforcement des capacités des pays en développement tout en respectant leurs priorités nationales.  Les Nations Unies doivent jouer un rôle central dans la création d’un environnement favorable à la réalisation des OMD, a-t-il dit.  Pour résoudre les problèmes actuels, il est essentiel de renforcer le rôle des agences de développement dans le système des Nations Unies, y compris le rôle de l’ECOSOC, a-t-il ajouté.  Le représentant a enfin souligné qu’il fallait rejeter les tentatives de certains pays d’utiliser l’assistance des agences de l’ONU, dont le PNUD, comme moyen d’exercer des pressions politiques sur d’autres États. 


M. AMINU BASHIR WALI (Nigeria) a rappelé que son pays est un ferme partisan de la cohérence et de l’efficacité du système des Nations Unies et qu’il accorde par conséquent une grande importance à l’Examen triennal des activités opérationnelles de développement du système de l’ONU.  Il a également tenu à affirmer son soutien aux travaux de la Commission du développement durable (CDD) et, à cet égard, a estimé regrettable qu’il ait été impossible de parvenir à un accord sur le texte du Président lors de la dernière session de la CDD.  Abordant la question des négociations de Doha, il a réaffirmé que le Nigéria souhaite une conclusion rapide de ce cycle de négociations.  Il a déclaré que l’élimination des subventions agricoles contribuera beaucoup à l’accroissement de l’accès aux marchés des produits agricoles des pays en développement.  Le régime de droits de propriété intellectuelle devrait quant à lui être réformé pour permettre aux pays en développement d’accéder également aux nouvelles technologies, a-t-il ajouté. 


D’autre part M. WALI a regretté que les niveaux de l’aide publique au développement (APD) demeurent insuffisants pour assurer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a ainsi demandé aux partenaires au développement d’accroître le montant de cette aide jusqu’à atteindre le taux de 0,7% du PIB qu’ils se sont librement engagés à atteindre.  Après avoir réitéré l’importance qu’accorde la délégation nigériane au suivi des engagements de la Conférence sur le financement du développement, il a espéré que le nouveau forum de coopération pour le développement viendra également consolider les efforts internationaux en matière de développement.  Pour qu’il y ait un vrai développement, la question de la dette doit être considérée, a-t-il ajouté.  Pour conclure, le représentant a relevé le rôle crucial joué par la coopération Sud-Sud.  Il s’est à cet égard félicité de l’initiative sur les avoirs de l’unité spéciale de la coopération Sud-Sud et souhaité que cette initiative soit rapidement mise en place.  Enfin, rappelant que le Nigéria est un membre fondateur du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), il a dit que son pays était prêt à poursuivre et à respecter aussi bien son engagement à l’égard du NEPAD que les promesses qu’il a faites au niveau international.


M. DANIELE BODINI (Saint-Marin) a rappelé que la question des changements climatiques avait récemment retenu l’attention de tous les dirigeants du monde et a affirmé qu’il fallait utiliser ce précieux élan politique pour travailler ensemble et élaborer une stratégie internationale dans ce domaine.  La Deuxième Commission doit faire progresser les discussions et préparer le terrain pour la Conférence de Bali, a-t-il ajouté.  Dans ce contexte, il a insisté sur l’importance de renforcer les progrès technologiques et d’encourager le développement des énergies renouvelables.  Il a aussi souligné le rôle indispensable de la société civile dans ces efforts.  Le représentant a de plus constaté que les conséquences négatives des changements climatiques constituaient un obstacle majeur à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Pour faire face à ces défis, il s’est dit convaincu de l’importance de la coopération internationale, tout en soulignant la nécessité de renforcer une collaboration concrète entre les secteurs privé et public.  Il a estimé qu’il fallait mieux coordonner les activités des institutions de Bretton Woods avec celles de l’ECOSOC et de l'Assemblée générale de l’ONU pour en améliorer l’efficacité.  Par ailleurs, il a jugé indispensable de poursuivre les discussions relatives à la revitalisation des travaux de la Deuxième Commission, déclarant qu’il fallait travailler de façon plus dynamique pour produire des résultats concrets et pratiques. 


M. MADHUBAN PRASAD PAUDEL (Népal) a fait observer qu’en dépit de certains progrès récents, les résultats en matière de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement sont mitigés.  Il a regretté que les bénéfices de la mondialisation ne soient pas distribués de manière équitable et s’est dit préoccupé par l’absence de progrès dans les négociations commerciales du Cycle de Doha.  Les besoins des pays les moins avancés et des pays enclavés en développement devraient faire l’objet d’une attention toute particulière, a-t-il poursuivi, notamment par la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles et du Programme d’action d’Almaty.  À cet égard, il a estimé que l’examen à mi-parcours de ce dernier programme, prévu en 2008, devrait se concentrer sur l’évaluation de la mise en œuvre des engagements pris.  Il a en outre attiré l’attention de la communauté internationale sur les besoins particuliers des pays les moins avancés sortant de conflit et demandé qu’un soutien technique et financier accru leur soit fourni pour appuyer les efforts de paix et les priorités du développement.  S’intéressant ensuite plus précisément à la situation du Népal, M. Paudel a expliqué que dans l’état critique de transformations politique et socioéconomique dans lequel il se trouve, le Népal a pour priorité de consolider les efforts de paix.  Le Gouvernement népalais est résolu à encourager le développement du secteur privé et à promouvoir la participation des communautés locales, a dit M. Paudel, en indiquant que le Népal avait mis en œuvre un plan de stratégie de réduction de la pauvreté, et que récemment un Plan intérimaire s’étalant sur trois ans a été formulé sur la question.  Le Népal place l’accent sur l’obtention de résultats, a-t-il précisé.  Il a également fait observer que le succès des initiatives nationales dépend de la disponibilité et de l’efficacité de la mobilisation des ressources, ainsi que de l’appui des partenaires du développement.


M. STEVE D. MATENJE (Malawi) a rappelé l’importance des travaux de la Deuxième Commission pour progresser dans la réalisation des OMD.  Parmi les points de l’ordre du jour examinés lors de cette session, il a affirmé que son pays accordait une grande importance à la question des sciences et de la technologie dans la promotion de la croissance économique et du développement.  Il a précisé que les sciences et la technologie étaient essentielles dans les domaines de la production et de la compétition.  Il a appelé la Commission à travailler pour réduire les écarts et éliminer les obstacles qui se posent dans ce secteur, notamment en ce qui concerne le régime des droits de propriété intellectuelle.  S’agissant des changements climatiques, il a espéré que la Commission appellerait unanimement les pays développés à aider ceux en développement, en ce qui concerne les mesures d’atténuation et d’adaptation, en facilitant le transfert de technologies adéquates.  Le représentant du Malawi a, de plus, demandé à la Commission de traiter des questions de l’allégement de la dette, de l’APD, de l’investissement étranger direct (IED) et du commerce international de manière intégrée.  Il a souhaité que l’on parvienne à des conclusions qui aideront les pays pauvres à accéder aux marchés internationaux de manière équitable.  S’inquiétant de l’impasse dans laquelle se trouve le Cycle de Doha, il a enfin exhorté les grand pays commerciaux à faire preuve de flexibilité et de volonté politique pour terminer ces négociations en gardant à l’esprit leur dimension de soutien à la promotion du développement. 


M. THAN TUN (Myanmar) a fait observer que les améliorations générales qui ont pu être observées dans les pays en développement n’ont pas été réparties équitablement entre tous ces pays.  En effet, les économies de nombreux pays en développement ne sont pas assez fortes pour soutenir les efforts de développement de leurs gouvernements, a-t-il précisé.  Par conséquent, les pays en développement ont besoin d’un soutien accru de la part de la communauté internationale, a estimé U Than Tun.  En outre, du fait de l’importance du commerce pour le développement, il est essentiel de conclure avec succès les négociations de Doha, a-t-il ajouté, avant de souhaiter que les pays développés fassent preuve de flexibilité et d’une plus grande volonté politique au cours des négociations.  M. Tun s’est à cet égard réjoui de la tenue du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement et a souligné qu’il était important que la communauté internationale trouve le moyen de transformer ses engagements en actions concrètes.  Il est également indispensable qu’elle parvienne à accroître le niveau de l’aide publique au développement et à trouver des sources novatrices de financement, a-t-il recommandé.  S’intéressant plus particulièrement à son pays, il a expliqué que le Myanmar a mis en œuvre un plan national de développement destiné à accélérer la croissance, atteindre un développement équitable et équilibré, et réduire les inégalités entre les zones urbaines et les zones rurales.  Des progrès importants ont ainsi été réalisés dans de nombreux domaines, comme la santé, l’éducation et l’agriculture, a-t-il dit.  Et sur la base des progrès réalisés, certaines cibles des Objectifs du Millénaire pour le développement ont déjà été atteintes, s’est-il félicité.


M. AWSAN ABDULLAH AHMED AL-AUD (Yémen) a souligné l’importance d’accorder une attention spéciale aux pays les moins avancés (PMA) lors de cette session de la Deuxième Commission, alors que ceux-ci rencontrent des difficultés énormes dans la mise en œuvre de leurs stratégies nationales de réduction de la pauvreté.  Il a noté que son propre pays déployait des efforts immenses pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, qui sont au cœur des plans de développement nationaux.  Toutefois, il a indiqué que la mise en œuvre des projets de développement nécessitait des ressources financières suffisantes ainsi que l’augmentation de l’APD.  Il a par exemple regretté que le Yémen ne reçoive que 13 dollars par an et par habitant en APD, alors que cette somme atteint 33 dollars dans d’autres pays ayant le même niveau de revenu.  Le représentant yéménite a demandé que l’engagement de consacrer 0,7% du PIB à l’APD soit respecté par les pays développés.  « Il faut passer des paroles à l’action, mobiliser des ressources financières au service du développement et les utiliser de manière efficace », a-t-il ajouté.  Il s’est, à cet égard, félicité de la tenue du Dialogue de Haut niveau sur le financement du développement qui aura lieu à la fin de ce mois, ainsi que de la tenue de la Conférence de suivi de la mise en œuvre des engagements du Consensus sur le financement du développement, qui aura lieu au Qatar en 2008.  Il a souhaité que cette dernière conférence se penche sur l’évaluation du degré de mise en œuvre des engagements précédents et étudie les possibles sources novatrices de financement.  Rappelant que son pays avait souffert des conséquences des changements climatiques, il a enfin appelé toutes les parties concernées à faire preuve de souplesse lors de la Conférence de Bali, en décembre prochain. 


M. ABDERRAHIM OULD HADRAMI (Mauritanie) s’est réjoui que le développement occupe une place importante au sein du système des Nations Unies, ce dont témoignent les différentes réunions et conférences organisées sur la question.  Il a estimé que l’intérêt croissant porté par la communauté internationale aux changements climatiques est justifié.  Cet intérêt doit être traduit en pratiques concrètes, a-t-il poursuivi, tout en précisant que les pays industrialisés doivent en premier réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.  Puis, il a attiré l’attention sur les défis auxquels doivent faire face les pays les moins avancés et plus particulièrement ceux du continent africain.  L’annulation de la dette ne suffit pas à aider les pays pauvres, a-t-il fait observer.  Il faut que les produits des pays en développement puissent avoir accès aux marchés des pays riches, ce qui leur permettrait de développer leurs économies.  Le représentant de la Mauritanie a ainsi souhaité que les négociations du Cycle de Doha, dit « Cycle du développement », aboutissent.  Pour conclure, il a indiqué que son pays, la Mauritanie, promeut actuellement la mise en œuvre d’un plan national de développement avec le soutien de la Banque mondiale.


M. GEORGE TALBOT (Guyana) a indiqué que, pour son pays, les changements climatiques avaient un impact direct sur les efforts déployés pour l’éradication de la pauvreté et la réalisation des objectifs de développement durable.  Il a souhaité que la communauté internationale reconnaisse les contributions des forêts pour faire face aux changements climatiques et mette un terme aux accords qui n’incitent pas à leur conservation.  M. Talbot a aussi demandé qu’elle fournisse des ressources plus importantes ainsi que des moyens de renforcer les capacités des pays en développement pour les aider à atténuer les conséquences des changements climatiques sur leurs économies.  Notant l’importance du commerce pour accélérer le développement, le représentant a toutefois noté que des pays comme Guyana ne pouvaient entrer dans les marchés libéralisés sans une aide pour faciliter cette transition.  Il a ainsi souhaité que les négociations commerciales, dont celles du Cycle de Doha, prennent en compte les défis qui se posent aux petits États.  M. Talbot a fait remarquer que le Guyana connaissait la plus longue période de stabilité macroéconomique de son histoire.  Il a noté que cette situation avait permis d’augmenter les investissements dans les services publics, afin de notamment améliorer et transformer les infrastructures.  Au niveau régional, il a estimé que l’intégration dans le Marché commun des Caraïbes était essentielle pour les pays de la région afin de leur permettre d’assurer leur sécurité alimentaire, de revitaliser leur agriculture et de diversifier les opportunités économiques.  Au niveau international, M. Talbot a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre un véritable partenariat pour le développement et a argué que celui dont les lignes sont définies dans la Déclaration du Millénaire, le Consensus de Monterrey et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg était encore loin d’être atteint. 


M. HASSAN SALEH (Liban) a estimé que peu de réussites majeures ont été accomplies dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, ce qui jette ainsi le doute sur la possibilité que ces objectifs soient effectivement réalisés en 2015.  M. Saleh a ainsi réaffirmé la nécessité de mettre en œuvre les textes issus des conférences et sommets internationaux tenus sur les questions économiques et sociales.  Il a fait part de la préoccupation du Liban face à la vulnérabilité des pays en développement qui souffrent du ralentissement des économies développées.  M. Saleh a ensuite déploré le déclin de l’aide publique au développement.  Il a également appelé les pays développés à faire davantage d’efforts en matière d’annulation de la dette.  S’agissant des changements climatiques, qu’il a qualifiés de « tragédie mondiale », il a fait observer qu’une réduction des émissions de gaz à effet de serre s’avère nécessaire pour préserver l’environnement mondial et les générations futures.  Il a appelé la communauté internationale à déployer des efforts en vue d’une action mondiale et concertée pour faire face aux changements climatiques, en tenant compte du principe de responsabilité commune mais différenciée.  À cet égard, le représentant libanais a espéré que la conférence qui se tiendra à Bali au mois de décembre encouragera plus de volonté politique de la part des États Membres et aboutira à l’adoption d’un accord sur l’après-Kyoto.  Pour conclure, il a dit que la communauté internationale devrait accorder une plus grande attention à la situation économique, sociale et humanitaire des populations qui se trouvent sous occupation étrangère et qu’elle devrait reconnaître les effets de cette occupation sur le développement durable.


M. JUAN A. BUFFA (Paraguay) a affirmé que l’impasse dans laquelle se trouvaient les négociations du Cycle de Doha constituait un obstacle majeur pour les pays en développement.  « Alors que l’ouverture des marchés est encore lointaine, le rythme du développement se ralentit et l’économie pourrait même sombrer dans la  récession pour certains d’entre nous », a-t-il poursuivi.  Il a précisé que les pays enclavés comme le Paraguay souffraient encore plus de ce manque d’ouverture des marchés alors qu’ils doivent déjà assumer des coûts supplémentaires de transport pour leurs exportations et importations.  M. Buffa a fait valoir que le Paraguay possédait de nombreuses ressources naturelles mais était confronté, pour les exporter, à des protectionnismes douaniers et à des obstacles non tarifaires.  Ceci freine la production du pays et ses efforts pour donner une valeur ajoutée à ses matières premières, a regretté M. Buffa.  Il a estimé que si les subventions à l’agriculture étaient démantelées dans les pays du Nord, les pays en développement n’auraient pas besoin de demander une augmentation de l’APD.  Sur la question des changements climatiques, il a souligné que le Paraguay était menacé par la déforestation et les incendies de forêts et connaissait donc les conséquences néfastes de ce phénomène.  Il a fait part des efforts du Paraguay pour développer la culture de la canne à sucre, afin de produire de l’éthanol et économiser les ressources qu’il dépense dans l’achat et l’utilisation des combustibles fossiles.  Le représentant a aussi fait remarquer que son pays commençait à produire du biodiesel destiné notamment aux activités de transport commercial.  M. Buffa a souligné qu’il était indispensable de prendre en compte les besoins spécifiques des pays sans littoral en développement, et a, dans ce cadre, insisté sur l’importance de leur accorder un traitement commercial spécial et différencié afin de compenser les restrictions que leur impose leur situation géographique.


M. MODEST J. MERO (République-Unie de Tanzanie) s’est dit préoccupé par les perspectives de l’économie mondiale pour 2007.  Si celle-ci ralentit, tous les efforts pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ralentiront également, a-t-il fait observer.  Il a expliqué que son pays doit composer avec la difficulté de mobiliser des ressources internes et externes pour son développement.  Ces défis entravent la vitesse de notre développement, a-t-il précisé.  Il a indiqué que la Tanzanie, qui accorde une grande importance à la réalisation des OMD, a été le premier pays à produire un rapport sur les OMD en 2001.  Ce rapport, à l’instar de celui de l’année 2005, montre qu’en dépit des progrès réalisés, il est nécessaire d’accroître les efforts.  La performance économique de la Tanzanie a été relativement bonne, a-t-il poursuivi.  Toutefois, malgré ces progrès, le fardeau de la dette continue de freiner les efforts de développement du pays.  M. Mero a ainsi indiqué que, grâce à l’initiative de l’allègement de la dette notamment, l’endettement de la Tanzanie a été réduit à environ 16% du PIB et que davantage de négociations sont prévues pour alléger encore plus ce fardeau.  Si la communauté internationale veut réellement éradiquer la pauvreté, il faut annuler la dette, a-t-il insisté.  S’agissant du financement du développement, le représentant de la Tanzanie a fait observer qu’aujourd’hui des opportunités de financement à moindre risque existent.  Le développement de l’Afrique stimulerait la demande et encouragerait l’échange de biens et de services, a-t-il fait valoir.  En outre, l’évolution actuelle suggère qu’une croissance régulière est possible.  Pour conclure, M. Mero a indiqué que son pays a été frappé par de graves sécheresses et des inondations et que le Gouvernement cherche par conséquent à y faire face.  Il a souligné la nécessité d’élaborer urgemment une réponse internationale concertée, et notamment de réduire les émissions de gaz à effet de serre.  De même la crise énergétique concerne la totalité du monde, a-t-il ajouté.


M. RAPHAËL MABOUNDOU (République du Congo) s’est réjoui de ce que les Nations Unies accordent une bienveillante attention au problème du développement durable, aux changements climatiques, à l’allégement de la dette et à la réduction de la pauvreté dans le monde.  Il a tenu à attirer l’attention sur différentes questions qui revêtent une importance fondamentale pour le développement et la croissance.  Ainsi s’est-il inquiété de l’impasse dans laquelle se trouve le Cycle de négociations commerciales de Doha, arguant qu’elle fait craindre un repli protectionniste qui serait préjudiciable aux pays en développement.  S’intéressant ensuite aux technologies de l’information et des communications, M. Maboundou a souhaité qu’elles concourent non seulement à combler le fossé entre le Nord et le Sud, mais surtout qu’elles puissent participer à l’édification d’une société de l’information, à dimension humaine, axée sur le développement.


Au Congo, le niveau de l’endettement est devenu insupportable.  L’insuffisance de l’épargne intérieure, et le volume très réduit des investissements étrangers directs constituent un facteur qui limite nos efforts de financement du développement, a-t-il poursuivi.  Le représentant a ainsi expliqué que le Gouvernement congolais a élaboré, sur la base de ces lacunes, un cadre cohérent et consensuel fixant les grandes orientations du pays en matière de développement économique et social.  Ce cadre, document de stratégie de réduction de la pauvreté, constitue désormais un instrument de négociation avec les partenaires au développement, a-t-il précisé.  Par cette stratégie, le Congo envisage notamment d’améliorer la qualité de sa gouvernance, d’améliorer les opportunités d’emploi, de réduire les inégalités de revenus, de diversifier la base productive et afin d’améliorer l’accès de la population aux infrastructures de base, a indiqué le représentant.  Et pour garantir le succès de cette stratégie nationale et permettre des mesures correctives, un système de suivi-évaluation rigoureux est mis en place, a-t-il ajouté.


Droit de réponse


Le représentant de la Syrie est intervenu pour réagir à la déclaration d’Israël, et notamment sur la position du représentant de ce pays qui a dit qu’il fallait éviter la politisation des débats de la Deuxième Commission.  Cette remarque confirme l’intention d’Israël de priver les États Membres de la possibilité de discuter de tous les obstacles auxquels ils doivent faire face dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a estimé le représentant de la Syrie.  L’occupation est incompatible avec le développement durable, a-t-il fait observer, citant notamment la récente confiscation par Israël de 110 hectares de terres arables à Jérusalem.  Ces pratiques, qui devraient nous empêcher de dormir, ont été documentées depuis des décennies et consignées dans de nombreux documents des Nations Unies, a poursuivi le représentant de la Syrie.  Mais Israël ne fait aucun cas des rapports, des résolutions, des opinions et des avertissements du Conseil de sécurité à cet égard, a-t-il dit.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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