AG/EF/3179

DEUXIÈME COMMISSION: LA COOPÉRATION SUD-SUD ET L’INTÉGRATION RÉGIONALE PEUVENT FACILITER LE DÉVELOPPEMENT ET LA RÉALISATION DES OMD, ESTIMENT DES DÉLÉGATIONS

09/10/2007
Assemblée généraleAG/EF/3179
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

4e et 5e séances – matin et après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: LA COOPÉRATION SUD-SUD ET L’INTÉGRATION RÉGIONALE PEUVENT FACILITER LE DÉVELOPPEMENT ET LA RÉALISATION DES OMD, ESTIMENT DES DÉLÉGATIONS


Au deuxième jour du débat général, les délégations participant aux travaux de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont souligné aujourd’hui le rôle crucial de l’intégration régionale et de la coopération Sud-Sud dans la mise en œuvre des programmes qui permettraient la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La difficulté d’accès des produits des pays en développement aux marchés internationaux et le déclin du niveau de l’aide publique au développement nous poussent à trouver d’autres alternatives de financement, ont fait valoir les délégations.  


Le représentant de l’Iran a ainsi fait observer que face au statu quo et à l’impasse dans laquelle sont les négociations commerciales du Cycle de Doha, le renforcement de la coopération régionale, plus particulièrement entre pays en développement, constitue un moyen accessible et viable de soutien au développement des pays défavorisés et au maintien de la croissance des autres pays en développement.  Le représentant de la Malaisie s’est pour sa part réjoui du dynamisme croissant de la coopération Sud-Sud, soulignant qu’elle intègre maintenant des activités à fort potentiel, comme le commerce, les finances et les technologies.  Une coopération Sud-Sud renforcée et dynamisée est une piste que nous devons creuser et valoriser, a estimé son homologue du Cameroun.  Quant au représentant de l’Algérie, il s’est dit convaincu que la coopération régionale entre les pays en développement peut efficacement appuyer leurs stratégies nationales de développement.  À cet égard, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) demeure l’instrument le plus approprié pour appuyer le développement de l’Afrique, a-t-il estimé.


Certains intervenants ont fait part des expériences et des politiques menées par leur pays, à l’instar du représentant péruvien qui a expliqué qu’en raison des incertitudes liées aux négociations de Doha, le Pérou cherche à mettre en œuvre un modèle d’intégration régional et sous-régional.  Dans la Communauté andine -qui comprend aussi la Colombie, l’Équateur et la Bolivie- le Pérou dispose d’une zone de libre échange importante, a précisé le représentant.  S’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la délégation de la Zambie a pour sa part indiqué que les pays de la SADC cherchent également à consolider l’intégration dans la sous-région d’Afrique australe.  Cette sous-région est maintenant prête à établir une zone de libre échange en 2008, a déclaré le représentant zambien.


Si les délégations se sont entendues sur le rôle crucial que joue la coopération Sud-Sud dans le développement, elles ont aussi toutes insisté sur le fait qu’il est important que ce type de coopération ne se substitue pas au multilatéralisme.  « La coopération Nord-Sud reste cruciale pour promouvoir les activités de développement », a à cet égard souligné un intervenant, tandis qu’un autre estimait que la coopération Sud-Sud doit venir renforcer et compléter les autres types de coopération. 


Dans le même ordre d’idées, de nombreuses délégations ont fait observer que le commerce régional ne saurait être considéré comme une fin en soi et ont appelé de leurs vœux la conclusion réussie des négociations de Doha qui devrait à terme permettre un meilleur accès aux marchés des pays industrialisés pour les pays en développement.  Des mesures pratiques doivent être prises, si nous ne voulons pas que Doha devienne un simple club de débats où les mots n’ont aucune prise sur la réalité, a averti le représentant de l’Inde.


Il est temps de passer aux actes, ont lancé d’un plein accord les délégations.  Les Nations Unies possèdent un grand nombre de textes de références, de plans d’action et d’objectifs communément admis, a souligné le représentant de la Tunisie, qui a cependant regretté que des insuffisances se situent au niveau de leur mise en œuvre.  En matière économique, commerciale et financière, les pays en développement ne veulent pas de nouveaux engagements de la part des pays industrialisés; ils leur demandent simplement de respecter la mise en œuvre de ceux qu’ils avaient librement pris, a conclu le représentant du Qatar. 


Outre celles déjà citées, les délégations suivantes ont pris la parole au cours de la journée: Jamaïque, Philippines, Cuba, Chili, El Salvador, Venezuela, Soudan, République de Corée, Honduras, Koweït, Mozambique, Kazakhstan, Ghana, Kenya, Uruguay et Ouganda.  Les représentants de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) se sont également exprimés. 


La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 10 octobre, à 10 heures.


Débat général


M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie) qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a souligné que les perspectives de l’économie mondiale, en 2007, brossent un tableau plutôt positif pour les pays en développement.  Toutefois, il s’est dit inquiet des conséquences qu’aurait un ralentissement de la croissance de l’économie mondiale sur les économies les plus vulnérables.  Il a expliqué que la sous-région de l’Afrique australe est composée de divers pays en développement, parmi lesquels figurent des pays moins avancés (PMA), des pays enclavés en développement, et des pays à revenu intermédiaire.  Tous ces pays sont vulnérables face au ralentissement de la croissance de l’économie mondiale, et peuvent être menacés par la volatilité des marchés financiers, a dit M. Kapambwe.  Il a ensuite attiré l’attention des délégations sur les obstacles qui empêchent les pays de la région de la SADC de profiter pleinement des bienfaits de l’économie mondiale et a, à cet égard, notamment cité le fardeau de la dette, le déclin de l’aide publique au développement et le manque d’accès aux marchés mondiaux.  La liste des défis est longue et exige une réaction internationale, a-t-il souligné, tout en insistant sur l’urgence d’éviter d’accroître les inégalités existant déjà entre les pays.


Le représentant de la Zambie a indiqué que les pays de la SADC travaillent pour consolider l’intégration dans la sous-région d’Afrique australe.  Ainsi, a-t-il indiqué, les leaders des pays concernés ont déclaré, lors du Sommet tenu en Zambie en août dernier, que la sous-région est maintenant prête à établir une zone de libre échange en 2008.  Toutefois, l’accès aux marchés internationaux conserve une importance fondamentale pour la région.  Le représentant a donc appelé la communauté internationale à lancer des efforts concertés et à faire preuve d’une plus grande volonté politique afin de conclure rapidement le Cycle de négociations commerciales de Doha.  Le fardeau de la dette entrave les efforts de développement des pays de la région de la SADC, a-t-il ajouté.  Et bien que l’initiative d’allègement de la dette soit un pas important dans la bonne direction, de nombreux pays ne peuvent cependant pas en bénéficier, a regretté le représentant.  M. Kapambwe a ainsi appelé les créanciers multilatéraux et bilatéraux à déployer plus d’efforts pour alléger la dette de certains pays de la SADC.  Il a également appelé les partenaires au développement à respecter les engagements auxquels ils ont souscrit en matière d’aide publique au développement.


D’autre part, il s’est inquiété de ce que, en dépit d’un recul général de la pauvreté dans le monde, l’extrême pauvreté se soit dans le même temps aggravée.  La Deuxième Commission doit rester saisie de cette question, et elle devrait mettre en place un cadre pour assurer que des progrès soient réellement accomplis dans ce domaine, a-t-il insisté.  À cet égard, le représentant a indiqué que la SADC convoquera une conférence sur la pauvreté.  Elle aura lieu à Maurice en 2008.  Il a appelé la communauté internationale à soutenir cette initiative.  Pour conclure, il a espéré que les travaux de la Deuxième Commission, portant sur le développement durable, prendront en considération les questions importantes mises en évidence par la Commission du développement durable.  Ces questions sont celles de l’agriculture, du développement rural, de la désertification, de la sécheresse et de la situation de l’Afrique.


Mme DIEDRE MILLS (Jamaïque) a estimé qu’il fallait assurer que l’environnement économique mondial profite à tous, afin que tous les pays puissent parvenir aux objectifs internationaux de développement, dont la réalisation des OMD.  Elle a noté qu’il fallait également porter une attention particulière aux groupes de pays les plus vulnérables que sont les pays les moins avancés (PMA), les pays sans littoral en développement et les petits États insulaires en développement (PEID).  Elle a estimé que des programmes spéciaux devraient être conçus et mis en œuvre au profit du continent africain.  Mme Mills a ajouté qu’il fallait s’assurer que les promesses faites lors des sommets et conférences des Nations Unies soient respectées.  Elle s’est particulièrement inquiétée de la question du financement du développement, et a, à cet égard, noté la stagnation ou le déclin des niveaux d’investissements étrangers directs (IED) et de celui de l’aide publique au développement (APD).  Elle a espéré que la tenue du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, les 23 et 24 octobre prochains, fournirait une plateforme afin de discuter de cette question et afin de préparer la Conférence de suivi de la mise en œuvre des engagements du Consensus de Monterrey.  Cette conférence doit avoir lieu en 2008 à Doha.  S’agissant de la dette, la représentante a rappelé que les pays d’Amérique latine et des Caraïbes avaient le deuxième niveau le plus élevé de dette extérieure.  Selon elle, ce problème nécessite une solution à long terme qui soit équitable et axée sur le développement.


Mme Mills a par ailleurs souligné que la communauté internationale considérait en général que les pays en développement à revenu moyen n’avaient pas besoin de soutien spécifique.  Elle a estimé qu’il fallait remettre en question cette idée et a souhaité que la coopération internationale porte une plus grande attention aux défis qui se posent à ces pays.  La représentante de la Jamaïque a souligné l’importance de la bonne gouvernance aux niveaux national et international afin de parvenir à la croissance économique et au développement durable.  Elle a déclaré que les Nations Unies avaient un rôle crucial à jouer dans ce domaine et que l’ONU pourrait le faire notamment à travers le renforcement du mandat du Conseil économique et social (ECOSOC).  La Jamaïque est pour sa part déterminée à promouvoir l’agenda de développement des Nations Unies en prenant activement part aux discussions sur les activités opérationnelles de développement de l’ONU, a souligné Mme Mills.  Enfin, rappelant que son pays souffrait des effets et des conséquences du changement climatique, elle a insisté sur la nécessité de fournir aux pays en développement les ressources adéquates et un accès amélioré aux technologies afin de les aider à mettre en place des mesures de lutte contre ce phénomène.


M. EDUARDO R. MENEZ (Philippines) a déclaré qu’il existe des similarités entre les impacts causés par l’instabilité financière mondiale et le phénomène des changements climatiques.  Dans les deux cas, a-t-il expliqué, ce sont les pays les plus pauvres et les plus vulnérables qui sont les plus affectés, et ce sont les activités des pays développés qui semblent avoir généré ces problèmes.  Il a réitéré l’engagement des Philippines à atteindre tous les objectifs de développement souscrits au niveau international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  M. Menez a indiqué que grâce à une croissance économique relativement stable, son pays était en bonne voie pour réaliser les OMD.  Toutefois, notant que tous les pays n’étaient pas dans cette même situation, il a souligné l’urgence, pour la Deuxième Commission, de prendre des mesures afin d’aider les États qui ont pris du retard à atteindre les OMD.  Le représentant a ainsi insisté sur la mise en œuvre de l’initiative de « dette-contre-actions », lancée par les Philippines: à travers celle-ci, les pays créditeurs, les institutions multilatérales et les grandes banques commerciales placeraient dans les économies des pays endettés 50% du montant de la dette qui leur est due.  Ce placement se ferait sous forme d’actions afin de financer des projets en faveur de la réalisation des OMD. 


S’agissant du changement climatique, le représentant philippin a noté que la Présidente des Philippines, Mme Gloria Macapagal Arroyo, avait créé un Groupe de travail spécial sur cette question afin, notamment, d’assurer le strict respect des normes d’émissions de gaz à effet de serre et d’agir contre la déforestation et la dégradation environnementale.  Tout en soulignant l’action indispensable qui doit être menée par les Nations Unies dans ce domaine, M. Menez a dit que son pays participait également à des initiatives régionales, à travers l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) et la Commission économique et sociale pour l’Asie-Pacifique (CESAP).  Il a indiqué que les Philippines s’attachaient à mettre en place un programme global, relatif au développement des sources alternatives d’énergie, pour notamment encourager l’utilisation des biocombustibles et de l’énergie géothermale.  Le représentant a annoncé que son pays présenterait une résolution appelant la communauté internationale à préserver les écosystèmes des montagnes, qui sont les dernières frontières de protection des forêts qui aident à réduire la dégradation de la couche d’ozone.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a estimé que la situation économique mondiale actuelle génère à la fois de la peur et des espoirs.  Les déséquilibres de l’économie mondiale persistent et attendent toujours qu’une réponse adéquate leur soit apportée.  Un renforcement de la coopération internationale est donc nécessaire pour atteindre une croissance économique soutenue et un développement durable, a-t-il souligné.  Ainsi qu’il a été convenu, a ajouté M. Khazaee, tous les États, et plus particulièrement les pays développés, doivent faire des efforts pour conclure avec réussite les négociations du Cycle de Doha.  Le représentant iranien a à cet égard fait observer que, compte tenu des circonstances, un renforcement de la coopération régionale, plus particulièrement entre pays en développement, constitue une solution viable et accessible.  Il est clair que le commerce régional et la coopération régionale ne peuvent être considérés comme une fin en soi, a-t-il cependant indiqué, avant de souligner que la coopération Nord-Sud reste cruciale pour promouvoir les activités de développement.


M. Khazaee a en outre regretté que les institutions financières internationales n’aient pas encore mis en œuvre des plans pour aider les pays en développement à faire face aux problèmes économiques et financiers qui entravent leur développement.  De surcroît, la politisation de ces institutions a sapé leur crédibilité et a entravé les plans de développement des pays du Sud, a-t-il souligné.  Il a ainsi plaidé pour une réforme du fonctionnement des institutions de Bretton Woods et a notamment préconisé que la participation des pays en développement aux processus de prise de décision y soit renforcée.  D’autre part, il s’est réjoui de la tenue prochaine du Débat de haut niveau sur le financement du développement.  Il s’est également félicité que la Conférence sur le développement des pays à revenu intermédiaire, qui s’est tenue à Madrid en mars 2007, ait contribué à attirer l’attention de la communauté internationale sur les besoins spécifiques de ces pays.  Il faut savoir que 40% de la population, vivant avec moins de deux dollars par jour, se trouve dans des pays à revenu intermédiaire, a-t-il insisté.  Enfin, soulignant l’importance des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies pour les pays en développement, il a souhaité qu’elles y jouent un rôle plus important.  « Il faut également améliorer la prévisibilité et la stabilité des ressources financières et renforcer les capacités nationales », a-t-il ajouté.


Mme ILEANA NUNEZ MORDOCHE (Cuba) a déclaré que les modestes progrès accomplis par certaines régions ne pouvaient faire penser que la situation économique et sociale mondiale s’était améliorée.  Elle a estimé que les pays en développement demeuraient victimes de la pauvreté, du manque de ressources et de la marginalisation.  À mi-parcours des délais fixés pour parvenir aux OMD, nous sommes encore plus loin que jamais de leur réalisation, a-t-elle ajouté.  Elle a affirmé que les cadres financier et économique internationaux défavorables, et l’ordre mondial injuste, conséquences directes de la libéralisation néolibérale, ont créé cette terrible perspective.  Illustrant les inégalités qu’elle dénonçait, elle a rappelé que 2,5 milliards de personnes vivaient à travers le monde dans une extrême pauvreté; que 1,1 milliard n’avait pas accès à l’eau potable; ou encore, que 10,1 millions d’enfants décédaient chaque année avant l’âge de cinq ans de maladies qu’il est pourtant possible de traiter.  Mme Mordoche a aussi noté que la détérioration de l’environnement menaçait les ressources naturelles.  Malgré cela, les pays développés persistent dans leurs modes de consommation et de production insoutenables par la planète et non viables, s’est-elle étonnée.  Notant la diminution de l’APD, elle a indiqué que, paradoxalement, les OMD pourraient être atteints si on leur consacrait seulement 10% des dépenses militaires actuelles. 


La représentante de Cuba a aussi déploré les mesures économiques unilatérales prises contre certains pays et qui entravent la liberté commerciale et d’investissement.  Par ailleurs, elle a affirmé que, lors de cette session, Cuba accorderait une attention particulière à la question du financement du développement et à celle de l’Examen global triennal des activités opérationnelles de l’ONU en matière de développement.  Le développement doit être au cœur des actions de l’ONU et de cette Commission, a-t-elle conclu, en estimant que la Deuxième Commission était un forum important pour traiter des problèmes des pays en développement.


M. ALFREDO LABBE (Chili) a attiré l’attention des délégations sur les conséquences néfastes des changements climatiques.  Plus d’un siècle d’émissions, provenant principalement des pays industrialisés, nous a mis dans une situation d’urgence, a-t-il insisté.  « Il faut prendre des mesures aujourd’hui », a-t-il insisté.  La communauté internationale doit agir de manière concertée, a-t-il ajouté, avant de souligner qu’aucun peuple ne peut se soustraire de la responsabilité de protéger l’environnement.  Le représentant chilien s’est ainsi félicité de l’initiative du Secrétaire général d’organiser un Dialogue de haut niveau sur les changements climatiques, et a estimé que le résultat de ce Dialogue apporte de l’espoir pour la réunion qui se tiendra à Bali en décembre prochain.


Rappelant que le monde est aujourd’hui à mi-parcours de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et qu’il semble que de nombreux pays, particulièrement en Afrique, n’y parviendront pas, M. Labbe a fait observer que si la communauté des donateurs respectait ses engagements le scénario serait plus optimiste.  Il a ainsi proposé que soit tenue l’année prochaine une réunion extraordinaire, afin de prendre des mesures urgentes pour redoubler d’efforts avant 2015.  Il a en outre préconisé que le plan d’Action de Buenos Aires, qui traite de la coopération Sud-Sud, et qui date de 1978, soit urgemment actualisé.  D’autre part, il a fait observer que la résolution sur les activités opérationnelles qui sera prochainement discutée est l’une des résolutions les plus importantes de la session.  L’Examen triennal des activités opérationnelles doit marquer l’action du système des Nations Unies pour les trois années à venir.  Il doit lancer un message fort sur la façon dont les Nations Unies abordent les questions de la lutte contre la faim, contre la pauvreté, et pour le développement, a-t-il souligné.


M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a déclaré que les Nations Unies possédaient un grand nombre de textes de référence, de plans d’action et d’objectifs communément admis, mais qu’elles souffraient de faiblesses et d’insuffisances au niveau de la mise en œuvre des engagements contenus dans ces textes.  M. Mansour a estimé que la dimension « mise en œuvre » devait désormais être au centre de l’agenda des Nations Unies pour le développement comme dans le mandat de la Deuxième Commission.  S’agissant des OMD, il a affirmé qu’il fallait procéder à une évaluation des efforts et des réalisations accomplis à ce jour et identifier les obstacles et les contraintes afin de soutenir les pays qui connaissent des problèmes, notamment les pays africains.  Il a donc appuyé la proposition du Président de l'Assemblée générale de tenir, en 2008, un sommet de dirigeants consacrés au processus de réalisation des OMD.  Face à la persistance de la pauvreté dans le monde, le représentant de la Tunisie a aussi fait part de l’appui de sa délégation à la proclamation d’une deuxième Décennie des Nations Unies pour l’éradication de la pauvreté.  S’agissant des changements climatiques, il a dit que les pays développés avaient une responsabilité historique et morale dans l’atténuation des risques posés par ce phénomène et dans l’adaptation nécessaire des pays en développement à ses effets.  Il a indiqué que la communauté internationale était plus que jamais appelée à donner un  contenu concret au principe de responsabilité commune mais différenciée.  Dans cet esprit, il a annoncé que la Tunisie se proposait d’organiser, du 18 au 20 novembre 2007, une conférence internationale sur les impacts des changements climatiques et les stratégies d’adaptation sur le continent africain et dans la région méditerranéenne. 


M. Mansour a par ailleurs indiqué que les pays à revenu moyen restaient vulnérables aux problèmes de développement et étaient exposés aux risques commerciaux et financiers.  Il a argué que ce groupe de pays avait encore besoin de l’appui de la communauté internationale.  En ce qui concerne la fracture numérique, il a appelé la communauté internationale à mettre en œuvre les résultats du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI).  Il a aussi souhaité que le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, prévu les 23 et 24 octobre, ainsi que la Conférence internationale de suivi de 2008, puissent engager une nouvelle dynamique dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey. 


Mme CARMEN MARIA GALLARDO HERNANDEZ (El Salvador) s’est félicitée de la tenue, en octobre prochain, du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement.  Ce Dialogue constitue un apport essentiel au suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement, a-t-elle estimé.  Et El Salvador est convaincu de l’importance d’aborder la question du suivi de la mise en œuvre des engagements du Consensus de Monterrey.  Mme Gallardo Hernandez s’est réjouie de l’organisation par son pays de la deuxième Conférence internationale de coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire, conférence qui a abouti au consensus de San Salvador sur la coopération.  Ce document, a-t-elle précisé, met l’accent sur la coopération à l’échelle internationale et insiste sur l’importance de renforcer la participation des pays à revenu moyen dans la prise de décision au sein des Nations Unies.  Il demande à la communauté internationale de continuer d’appuyer les efforts nationaux de développement pour permettre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle ajouté.  Elle a ainsi indiqué que El Salvador, en tant que pays à revenu intermédiaire, souhaite que cette thématique figure à l’agenda des réunions et conférences internationales.


Mme Gallardo Hernandez a d’autre part insisté sur l’importance de traiter l’éradication de la pauvreté de manière intégrée.  Il est impératif que les pays en développement soient intégrés à l’économie mondiale et puissent partager les bénéfices de la mondialisation, a-t-elle souligné.  Elle a expliqué que son pays considère le commerce comme un moteur de croissance.  Un système commercial multilatéral, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable, ainsi qu’une véritable libéralisation commerciale, constituent les éléments fondamentaux d’une conclusion réussie des négociations de Doha, a-t-elle précisé.  Pour leur part, les transferts de fonds constituent un bon moyen de mobiliser des ressources pour l’éradication de la pauvreté et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle ajouté.  Aussi, a-t-elle appelé les pays à promouvoir des moyens permettant aux migrants de transférer leur argent de manière sûre et rapide.  Pour conclure, la représentante a relevé l’importance de la coopération Sud-Sud pour le développement, arguant qu’elle permettait de consolider les efforts déployés par la coopération triangulaire et l’assistance technique et financière en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Pour cette raison, El Salvador prône l’ouverture de plus grands espaces pour le renforcement des alliances entre le public et le privé.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a émis l’espoir que la communauté internationale serait désormais plus résolue à agir rapidement en matière de lutte contre les changements climatiques.  Il a estimé que les pays développés devaient mener les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Il a indiqué qu’alors que de nombreux pays en développement prenaient les mesures d’adaptation nécessaires, ces efforts étaient cependant entravés par le manque de compétence technique et de ressources.  Les pays développés doivent faciliter le transfert des technologies appropriées aux pays en développement, a insisté M. Hamidon Ali.  Il a ainsi affirmé que les dispositions pertinentes du régime des droits de propriété intellectuelle devaient être assouplies et que des exemptions devaient être accordées, dans le même esprit que celles données dans le cas concernant les médicaments génériques.  Le représentant de la Malaisie a déclaré que ces mesures d’atténuation et d’adaptation ne pouvaient fonctionner sans un cadre mondial traitant des changements climatiques et a jugé impératif qu’au mois de décembre, la Conférence de Bali commence un processus de négociations sur un accord post-Kyoto qui entrerait en vigueur en 2012. 


En ce qui concerne la réalisation des OMD, l’Ambassadeur Ali s’est inquiété de la baisse enregistrée l’année dernière dans le versement de l’APD et a indiqué que plus devait être fait pour augmenter l’aide et en améliorer l’efficacité.  De plus, il a noté que la santé du système financier international avait aussi un impact sur les efforts de développement.  Il a indiqué que l’on pouvait tirer certaines leçons de la crise financière actuelle, notamment qu’il existe un danger inhérent de voir l’économie mondiale dépendre des États-Unis comme moteur principal de croissance.  Le représentant a dit que les pays en développement allaient maintenant devoir poursuivre des politiques de développement dans un environnement économique mondial volatile et turbulent, dont les déséquilibres sont causés par des facteurs qui échappent à leur contrôle.  Par ailleurs, le représentant a aussi insisté sur la nécessité de promouvoir le rôle des pays en développement de la tranche supérieure, qui ont un revenu plus élevé, dans le développement des autres pays, moins favorisés.  Il s’est félicité du dynamisme croissant de la coopération Sud-Sud qui intègre maintenant des activités à fort potentiel, dont le commerce, les finances et les technologies.  Toutefois, il a affirmé que cette forme de coopération était différente de la coopération Nord-Sud et que l’une ne devait donc pas se substituer à l’autre ou être sujette aux mêmes règles. 


Revenant sur la déclaration prononcée hier par Edmund Phelps, Prix Nobel d’économie 2006, M. NIRUPAM SEN (Inde) a attiré l’attention sur l’importance de l’innovation et a souligné le rôle crucial qu’elle joue dans le développement économique.  Il a mis en exergue le rôle qui revient à l’État en la matière et souligné que ce rôle ne doit pas être sous-estimé.  Le représentant a ainsi fait observer que la promotion de la recherche et la construction de centres de technologies et d’information permettent de stimuler le développement économique et social.  Prenant le cas particulier de l’Afrique, il a estimé que ce continent a besoin de capacités scientifiques et de technologies pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Des innovations permettraient par exemple d’éliminer le paludisme et de ne plus dépendre uniquement de l’usage de moustiquaires, a-t-il dit pour illustrer son idée.  Le représentant indien a ainsi appelé la communauté internationale à encourager l’innovation et le développement des technologies.  S’intéressant ensuite à la question des brevets, il a regretté que le régime de la propriété intellectuelle « favorise les pickpockets », parlant de gens ou d’entreprises qui sont obligés de violer brevets et patentes pour satisfaire certains besoins économiques ou de santé.  Ce régime est aussi préjudiciable pour le Nord, a-t-il souligné, arguant qu’il empêche la diffusion de connaissances.  Ce régime n’est donc bon ni pour le Nord, ni pour le Sud, il ne l’est que pour les sociétés pharmaceutiques, a-t-il insisté.  D’une manière générale, M. Sen a estimé que les Nations Unies on un rôle crucial à jouer sur cette question.  Il a aussi proposé que soit créée une commission d’experts chargée de réfléchir à une manière d’équilibrer ce système et à celle permettant de récompenser les innovateurs sans préjudice pour le reste de l’humanité. 


« Robin des bois volait les riches pour aider les pauvres », a-t-il poursuivi.  « Nous sommes aujourd’hui dans une logique inverse ».  Le représentant indien a appelé la communauté internationale à examiner ces questions de près et de façon réaliste.  Citant le Philosophe John Rawls, il a fait observer que personne ne souhaite l’injustice.  Pourtant, le système est inégal et génère lui-même des inégalités.  Il faut traiter de ces questions importantes, a-t-il martelé.  Il a ensuite fait observer que la crise hypothécaire actuelle montre que ce qui était un vague cauchemar éloigné pour Keynes est la réalité d’aujourd’hui.  Il a fustigé le système actuel, le qualifiant d’« économie de casino ».  Le système financier établi en 1945 est périmé, a-t-il fait valoir.  Il a également attiré l’attention sur les promesses qui ont été faites par les pays développés dans le cadre des négociations de Doha.  Il était convenu que les pays développés mettent fin aux subventions à l’agriculture et aux quotas imposés aux textiles.  Or, il n’y a eu aucun progrès dans ces domaines, a-t-il regretté.  Des mesures pratiques doivent être prises, si nous ne voulons pas que Doha devienne un simple club de débats où les mots n’ont aucune prise sur la réalité, a-t-il conclu.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a rappelé que lors du Sommet du Millénaire, la communauté internationale s’était engagée à lutter contre la pauvreté et à la réduire de moitié d’ici à 2015.  Elle avait également, à cette occasion, lancé un appel en faveur d’une mondialisation inclusive, équitable et juste.  M. Al-Nasser a indiqué que les pays en développement avaient répondu à l’appel de restructuration et de libéralisation de leurs économies ainsi qu’à l’impératif de l’amélioration de leurs administrations publiques, ces actions constituant des conditionnalités à l’accueil de flux d’investissements étrangers directs (IED) et d’aide publique au développement (APD).  Les pays en développement ont rempli tous les engagements qu’ils ont pris, a-t-il insisté.  Il a souligné qu’à l’exception de quelques États, les pays développés n’avaient pas respecté leurs promesses de fournir 0,7% de leur PIB sous forme d’APD.  Les pays en développement ne veulent pas de nouveaux engagements de la part des pays industrialisés.  Ils leur demandent simplement de respecter la mise en œuvre de ceux qu’ils avaient librement pris, a-t-il ajouté.  Il a souhaité, à cet égard, la mise en place de calendriers de mise en œuvre et de mécanismes de vérification.  Il a aussi déclaré que les intérêts des pays en développement devaient être pris en compte dans les règles économiques mondiales, et que les institutions internationales devaient être réformées pour devenir démocratiques, justes et représentatives. 


M. Al-Nasser a argué que les Nations Unies devaient renforcer leur rôle en augmentant la cohérence de leurs activités aux niveaux international et à l’échelle des pays.  Il a souligné que ceci devait se faire dans un cadre clair qui mette l’accent sur l’efficacité, la transparence et la responsabilisation, et qui soit basé sur un partenariat mondial pour le développement qui reconnaît pleinement l’appropriation nationale des programmes et des stratégies économiques.  La coopération pour le développement devrait être menée par la demande et suivre les plans des pays en développement, a-t-il poursuivi.  Par ailleurs, le représentant du Qatar a mis en avant l’importance de la coopération Sud-Sud et son potentiel encore inexploité tout en soulignant que celle-ci ne devait pas se substituer au multilatéralisme, mais plutôt le renforcer et le compléter.  Enfin, il a espéré que les discussions de la Deuxième Commission ouvriraient la voie à la première Conférence de suivi de la mise en œuvre des engagements du Consensus de Monterrey, qui se tiendra à Doha en 2008.


M. LUIS ENRIQUE CHAVEZ (Pérou) a fait observer que les formidables avancées technologiques, l’insécurité énergétique, les changements climatiques et la pauvreté sont autant de défis auxquels doivent faire face les États.  La société actuelle est mondiale, mais en même temps, elle connaît une incroyable fragmentation, a-t-il ajouté.  L’augmentation de la très grande pauvreté, l’inégalité, la prolifération des guerres, le terrorisme, la dégradation de l’environnement, appellent un renforcement des mécanismes multilatéraux, a-t-il souligné.  Le représentant péruvien a à cet égard fait observer que l’Assemblée générale constitue un forum adapté pour permettre aux États de trouver des réponses aux défis actuels.


S’intéressant plus particulièrement à la situation du Pérou, il a expliqué que la croissance de l’économie péruvienne offre de bonnes perspectives.  Il s’est dit convaincu que la participation des forces productives permettra de maintenir cette croissance et de consolider le modèle national de développement social.  Il a indiqué que la lutte contre la pauvreté est le fil conducteur de la politique de l’État péruvien et que le bien-être de la population est au cœur des politiques du Gouvernement du Pérou.  Conformément aux Objectifs du Millénaire pour le développement, le Pérou s’est donné pour objectif de réduire la pauvreté de 50% à 30% à l’horizon 2011, a dit le représentant.  La malnutrition chronique sera réduite de 25% à 16%, alors que l’accès à l’eau potable et à l’électricité sera étendu à 90% de la population, a-t-il indiqué.  Il est en outre prévu d’éradiquer l’analphabétisme, a-t-il précisé.  Toutefois, beaucoup reste à faire, a poursuivi le représentant péruvien.  Il a également expliqué qu’en raison des incertitudes liées aux négociations de Doha, le Pérou conclut des accords de libre échange avec ses grands partenaires commerciaux de sorte à mettre en œuvre un modèle d’intégration régional et sous-régional.  Le Pérou dispose dans la communauté andine, qui comprend en outre la Colombie, l’Équateur et la Bolivie, d’une zone de libre échange importante.  Le Pérou a également souscrit des accords avec le Chili et les États-Unis, a précisé M. Chavez.  Pour conclure, il a indiqué que le Pérou est un pays hautement vulnérable aux changements climatiques.  En effet, le pays a perdu 22% de ses massifs de glace au cours des 30 dernières années, et les impacts du phénomène « El Niño » sont toujours plus fréquents et graves.  Le représentant a ainsi expliqué que son pays contribue à la réduction des émissions dues à la déforestation, avant d’appeler les pays développés à un plus grand compromis à verser  plus de ressources destinées à appuyer les efforts nationaux contre les effets des changements climatiques.


M. MOHAMED OMAR, Directeur du bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a indiqué que, malgré les efforts fournis, il est estimé que 582 millions de personnes souffriront encore de la faim en 2015.  Il a rappelé que la faim se concentrait plus largement dans les zones rurales et a donc insisté sur la nécessité d’accorder une attention spéciale à l’agriculture et au développement rural.  Il a ainsi mis en lumière les Programmes nationaux pour la sécurité alimentaire, introduits en 2002 par la FAO afin d’élaborer une approche de « village par village » afin de parvenir rapidement à l’éradication de la faim.  Il a indiqué que ces programmes nationaux avaient déjà vu le jour dans 50 pays et que la coopération entre pays en développement constituait une source importante de soutien technique pour leur mise en œuvre.  M. Omar a par ailleurs souligné l’impact des changements climatiques sur la sécurité alimentaire, rappelant que le coût des catastrophes naturelles pour les 20 prochaines années serait 10 fois plus important que les prévisions de flux de ressources d’assistance.  Il a de plus noté que les incidences des changements climatiques sur l’agriculture étaient très importantes, notamment en Afrique, ou 70% de la population dépend de ce secteur pour sa subsistance.  Pour faire face aux risques des changements climatiques, il a souhaité que des stratégies de réponse soient intégrées dans l’agenda de développement.  M. Omar a annoncé que la Journée internationale de l’alimentation, qui sera célébrée le 18 octobre prochain, aurait pour thème « Le droit à l’alimentation » et coïnciderait avec le lancement de l’« Année de la pomme de terre. » 


Mme AURA MAHUAMPI RODRIGUEZ DE ORTIZ (Venezuela) a dénoncé les agissements des pays industrialisés qui ont tout fait pour se soustraire aux engagements auxquels ils avaient pourtant librement souscrit à l’issue des différents sommets et conférences internationaux.  La représentante les a accusés de ne penser qu’à subventionner leurs producteurs et marchés nationaux.  Elle a de plus estimé que la dette était un problème et un grave obstacle posé devant le développement humain des plus pauvres.  Dans ce contexte, Mme Rodriguez de Ortiz a plaidé pour la mise en place d’un modèle économique plus humain et plus équitable et qui, grâce à une stratégie intégrale, permettrait de promouvoir un développement durable pour tous.  La représentante a expliqué que le Venezuela avait développé une politique nationale dont l’objectif central était la démocratisation et le transfert des pouvoirs vers les populations et les secteurs sociaux les plus exclus et appauvris.  Ces dernières années, a-t-elle poursuivi, nous avons entamé un processus de reprise économique pour faire face aux défis du développement et contribué à l’intégration régionale avec les pays qui sont nos voisins.  Elle a précisé que le Venezuela encourageait, dans ce cadre, le développement d’instruments canalisant les ressources régionales vers le financement du développement.  Elle a de plus noté que le Venezuela appuyait la création de la Banque du Sud, dont les modalités de fonctionnement et l’établissement étaient en cours de négociation.  Mme Rodriguez de Ortiz a aussi indiqué que son pays avait encouragé la création de l’initiative d’intégration régionale ALBA, qui repose sur des mécanismes visant à compenser les asymétries qui existent entre les pays de la région.  Il faut s’attaquer aux obstacles qui entravent la véritable intégration, comme la pauvreté et l’exclusion sociale, a-t-elle ajouté.  Parmi les accords signés dans le cadre de l’initiative ALBA, elle a cité celui de PETROAMERICA qui utilise les ressources des pays, et celles tirées de l’énergie, pour améliorer les conditions socio-économiques dans tous les pays de la région latino-américaine.  Enfin, elle a réitéré la volonté du Venezuela de travailler avec les autres États Membres pour parvenir à créer un système multilatéral qui encourage le développement socio-économique de tous les peuples. 


M. YOUCEF YOUSFI (Algérie) a insisté sur l’urgence de résoudre les déséquilibres globaux et de trouver des remèdes aux causes profondes de ces déséquilibres.  L’économie globale nécessite une surveillance multilatérale effective à travers la coordination des politiques macro-économiques, a-t-il fait observer.  Il a rappelé que les pays en développement restent confrontés à des obstacles structurels importants, malgré les efforts qu’ils déploient pour s’intégrer à l’économie mondiale, et il a réitéré la nécessité de mettre en œuvre des mécanismes adéquats pour faciliter le processus d’intégration de ces pays à l’économie et au commerce internationaux.  À cet égard, le représentant algérien a estimé que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) doivent jouer le rôle qui leur incombe en matière de développement.  À cet effet, il serait salutaire de prendre en charge les préoccupations de l’ensemble des pays en développement dans le cadre de la réforme de ces institutions, pour leur assurer une participation équitable aux processus de prise de décisions de ces institutions, a-t-il précisé.  M. Yousfi a également fait observer qu’une meilleure prise en charge des questions pressantes de développement ayant une dimension dans le domaine du financement nécessite une meilleure interaction entre les institutions financières internationales et les Nations Unies.


D’autre part, il s’est dit conscient que la crise climatique actuelle constitue une véritable menace pour les générations présentes et futures, notamment en Afrique.  Les efforts de la communauté internationale dans la lutte contre les changements climatiques devraient avoir pour objectif l’établissement d’un régime mondial qui s’appuie sur une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Cette stratégie devrait être juste, efficace et équitable, a-t-il estimé.  Pour conclure, il a dit que la dynamique actuelle de la coopération Sud-Sud a besoin d’être soutenue par des formules pérennes de coopération triangulaire et mérite d’être intégrée d’une manière adéquate dans les activités opérationnelles.  La coopération régionale entre les pays en développement peut appuyer les stratégies nationales de développement, a-t-il ajouté, avant de souligner que, dans ce contexte, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) demeure l’instrument le plus approprié pour la gouvernance politique et économique en Afrique.


M. AKEC KHOC (Soudan) a noté que malgré la croissance de l’économie mondiale, les pays en développement et notamment les pays les moins avancés (PMA) continuent de subir des pressions externes qui échappent à leur contrôle et qui entravent les efforts qu’ils déploient pour éradiquer la pauvreté et la faim et parvenir au développement durable.  Il a souligné que la mondialisation n’était pas équitable et que les PMA continuaient à faire face à de nombreux obstacles structurels dans ce domaine.  Il s’est aussi dit préoccupé par le retard pris par l’Afrique en ce qui concerne l’atteinte des OMD et a souhaité que ce continent fasse l’objet d’une attention spéciale.  Il a salué l’engagement du Secrétaire général de faire de l’Afrique une priorité, notamment à travers le Groupe directeur OMD/Afrique.  S’agissant de l’impasse dans laquelle se trouve le Cycle de négociations commerciales de Doha, il a estimé que celle-ci renforçait l’urgence de garantir un système international juste, qui préserverait les intérêts des pays en développement et des PMA en particulier. 


M. Akec Khoc a par ailleurs souligné que la dernière session de fond de l’ECOSOC, qui a eu lieu en juillet dernier à Genève, avait marqué une étape importante pour cet organe, grâce à l’inauguration de l’Examen ministériel annuel et du Forum de coopération pour le développement.  Il a souhaité que ces nouveaux instruments renforcent le partenariat mondial pour le développement et le suivi donné à la mise en œuvre des programmes qui permettraient d’atteindre les objectifs de développement internationaux.  En ce qui concerne l’Examen triennal des activités opérationnelles de l’ONU en matière de développement, que doit entreprendre la Deuxième Commission, il a espéré que celui-ci serait un processus transparent et inclusif, basé sur le principe de l’appropriation nationale, et dans lequel les intérêts des pays ayant des besoins spécifiques soient pleinement pris en compte.  Enfin, il a fait valoir qu’il était urgent d’intensifier les efforts pour une plus grande participation des pays en développement dans le processus international de prise de décisions économiques et financières. 


Il ne fait aucun doute que le partenariat mondial soit le moteur essentiel de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement, a estimé M. KIM HYUN CHONG (République de Corée).  Il est également important de reconnaître que la responsabilité première du développement incombe aux pays en développement, a-t-il ajouté, avant de rappeler l’importance de définir une stratégie nationale de développement et d’assurer la bonne gouvernance.  Le représentant coréen a ensuite fait observer que l’Afrique requiert une attention particulière.  Il a, à cet égard, félicité le Secrétaire général pour son initiative de créer un Groupe de pilotage pour la réalisation des OMD en Afrique.


D’autre part, M. Kim a estimé regrettable que la baisse de l’aide publique au développement entrave la mise en œuvre des stratégies nationales de développement.  Il a, à cet égard, espéré que la tenue de la Conférence de suivi de la mise en œuvre des engagements du consensus de Monterrey, qui se tiendra à Doha en 2008, offrira la possibilité d’évaluer les besoins financiers et de revitaliser les engagements politiques en faveur du financement du développement.  Rappelant que l’aide au développement seule n’assure pas le développement sur le long terme, il a fait observer que le développement est un processus dynamique.  À cet égard, il s’est déclaré en faveur du commerce et de l’ouverture des marchés, avant de souhaiter la reprise et la conclusion du Cycle de négociations de Doha.  Pour conclure, il a fait observer que la mise en œuvre de l’agenda du développement ne sera possible qu’avec la participation des femmes.  L’éducation et l’égalité pour les femmes ne sont pas uniquement une question de droits de l’homme, mais bien une condition vitale pour le développement économique, a-t-il souligné.


M. IVAN ROMERO MARTINEZ (Honduras) a souligné qu’il était difficile pour sonpays d’établir des priorités de discussion puisque les questions de commerce international et de développement étaient tout aussi importantes que celle de la dette extérieure.  Il a affirmé que la lutte contre la pauvreté constituait une responsabilité collective et un engagement général.  Il ne peut y avoir de progrès social alors que des millions d’êtres humains vivent dans des conditions d’extrême pauvreté, d’inégalité, et de discrimination, a-t-il insisté.  S’agissant des conséquences des changements climatiques, il a rappelé que toute la région d’Amérique centrale en avait subi les effets.  Outre les pertes de vies humaines, il a indiqué que les catastrophes naturelles avaient aussi détruit l’infrastructure des pays et les moyens de subsistance de milliers d’habitant.  Il a donc estimé qu’il était indispensable d’établir une stratégie mondiale pour lutter contre les changements climatiques, mais aussi de mettre en place une politique de prévention des catastrophes naturelles.  M. Martinez a d’autre part estimé que la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables était un élément important de cette action.  Le représentant a enfin mis l’accent sur l’importance de la coopération Sud-Sud et s’est félicité de ses résultats tout en souhaitant qu’elle ne soit pas perçue comme devant se substituer à la coopération Nord-Sud.


M. JASEM AL NAJEM (Koweït) a fait observer que deux ans se sont écoulés depuis le Sommet mondial de 2005, mais que les risques et les défis d’alors, comme la pauvreté, la famine ou les violations de droits de l’homme, restent toujours d’actualité.  Il faut trouver des moyens de relever ces défis et passer aux actes, a-t-il souligné.  Il a ainsi insisté sur l’importance de promouvoir le partenariat mondial, condition nécessaire pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les délais.  À cet égard, il s’est réjoui de la tenue du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement qui se tiendra à la fin du mois d’octobre et a assuré que son pays y participera.


S’intéressant plus particulièrement à son pays, il a expliqué que le Koweït a veillé à donner suite aux engagements auxquels il a souscrit, notamment s’agissant de la promotion du rôle des femmes, et a adopté des politiques visant à améliorer la vie sociale et accroître le niveau de vie des personnes.  En outre, le pays s’est efforcé d’avoir un système généreux d’assistance au développement, par le biais du Fonds économique du Koweït pour le développement.  Ce Fonds, a-t-il précisé, est le deuxième fonds le plus ancien après le Fonds monétaire international (FMI).  Il sert à financer de nombreux projets dans plusieurs pays.  D’autre part, le représentant du Koweït a dit appuyer le travail de la Commission du développement durable, et il a encouragé les autres États à faire de même.  Il a mis en évidence l’importance d’un travail collectif sur les plans régional et international, pour surmonter les problèmes qui entravent la réalisation des OMD.  Pour conclure, il s’est inquiété des effets des changements climatiques et a espéré que la Conférence de Bali, prévue en décembre, saura tracer la voie pour l’après-Kyoto.  Il est nécessaire que la communauté internationale soit impliquée dans l’adoption de procédures pour, d’une part, atténuer les effets des changements climatiques, et d’autre part, réduire les impacts de la difficulté d’accès à des sources d’énergie propres.


M. FILIPE CHIDUMO (Mozambique) a indiqué que de nombreux pays en développement, particulièrement en Afrique sub-saharienne, n’étaient pas en bonne voie de réaliser même un seul des huit OMD.  Il a fait valoir que les maladies, et notamment le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, continuaient à poser un grave problème aux pays africains.  Il a aussi fait remarquer que la pauvreté demeurait un des plus importants obstacles au développement de ces pays.  M. Chiduno a affirmé qu’il était temps de traduire en actions concrètes la promesse des pays développés de consacrer 0.7% de leur PIB à l’APD.  Il a souligné que la promesse de 50 milliards de dollars d’aide supplémentaire, faite lors du Sommet mondial de 2005, n’avait toujours pas été respectée, et s’est également inquiété du déclin de l’APD en 2006.  Il a notamment émis l’espoir que la Conférence de suivi de la mise en œuvre des engagements du Consensus de Monterrey puisse parvenir à des mesures concrètes dans le domaine du financement du développement.  S’agissant des négociations du Cycle de Doha, il a appelé les pays développés à faire preuve de flexibilité et de volonté politique pour mettre fin à l’impasse actuelle.  Il a affirmé que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) devait aussi jouer son rôle de catalyseur en dotant les pays en développement de compétences et de capacités pour s’assurer que les négociations commerciales prennent en compte leurs intérêts. 


M. Chiduno a argué que la lutte contre les changements climatiques exigeait un effort concerté à tous les niveaux.  Il a fait valoir que les pays en développement, surtout en Afrique sub-saharienne, souffraient, de manière disproportionnée des conséquences de ce phénomène en raison de leur vulnérabilité.  Il a dit que son pays, lui-même touché par de nombreuses catastrophes naturelles, accordait une attention particulière à la nécessité de réduire sa vulnérabilité, et d’atténuer les souffrances de sa population tout en assurant une reconstruction rapide.  En ce qui concerne les activités opérationnelles de développement de l’ONU, il a estimé qu’un système des Nations Unies plus efficace pourrait mieux travailler au niveau des pays pour les aider à parvenir aux OMD.  Il a rappelé que son pays, le Mozambique, était un des huit pays pilotes ayant testé le programme « Une ONU » et a espéré que cette expérience pourrait contribuer à l’amélioration souhaitée. 


M. ARMAN ISSETOV (Kazakhstan) a fait observer qu’à mi-parcours de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), davantage doit être fait.  Il a à cet égard estimé que la priorité devrait être accordée aux soins de santé primaires, ainsi qu’à l’élaboration de mesures destinées à enrayer les épidémies et les mortalités infantile et maternelle.  Il a en outre souligné qu’à l’heure où les pays en développement cherchent à réaliser les OMD, les pays développés peuvent apporter leur concours à cet effort, notamment en assurant le succès du cycle de négociations de Doha.  Il a expliqué que son pays s’est engagé à respecter ses obligations pour atteindre les OMD et a, pour ce faire, mis en œuvre une stratégie de développement « Kazakhstan-2030 ».  Le Kazakhstan est le septième plus grand dépositaire de pétrole au monde et joindra, d’ici à 2017, le groupe des 10 plus grands pays producteurs de pétrole, a-t-il précisé.  Et comme le pays bénéficie également d’uranium, il est appelé à jouer un rôle important dans le développement du secteur de l’énergie nucléaire.  À cet égard, M. Issetov a tenu à rappeler que son pays est conscient de sa responsabilité s’agissant de la sécurité énergétique globale.


D’autre part, il a attiré l’attention sur l’importance de tenir compte des intérêts des pays enclavés en développement.  Cette année a une importance significative pour le Programme d’action d’Almaty, a-t-il souligné.  Le moment est venu d’évaluer les progrès effectués dans la mise en œuvre de ce programme.  À cet égard, il a estimé que les décisions adoptées sur le développement de la coopération régionale, le transport, et les infrastructures de transit à la dernière session de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) sont des pas importants dans cette direction.  Pour conclure, le représentant a estimé que l’intégration régionale est une manière adéquate de faire face aux défis de monde moderne.  Il s’est, à cet égard, dit convaincu qu’il est dans l’intérêt de tous les pays de la région Asie d’établir un réseau intégré d’énergie, ainsi que de créer un conseil sur la sécurité énergétique.


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) a rappelé que la communauté internationale avait démontré son engagement à aider les pays en développement et particulièrement les pays d’Afrique sub-saharienne, dont le Ghana.  Tout en notant les progrès effectués dans l’accès à l’éducation et dans la réduction de la mortalité infantile, il a fait remarquer que ces avancées étaient inégales.  Il a estimé essentiel de renforcer la coopération internationale afin d’assurer la mise en œuvre effective des promesses faites à l’issue des divers sommets et réunions internationaux.  M. Christian a dit que le renforcement du partenariat mondial pour le développement exigeait un élargissement de la participation des pays bénéficiaires dans l’élaboration des stratégies de réduction de la pauvreté.  En ce qui concerne le problème de la dette, il a indiqué que malgré les réductions de la dette, le service de la dette reste souvent au même niveau, soit 4,2% du PIB (Produit intérieur brut) en 2005 et 4,1% en 2006, en raison des taux d’intérêts élevés.  Il a aussi expliqué que malgré l’annulation de la dette, les investissements n’avaient pas repris et a insisté sur le rôle nécessaire que doit jouer l’APD dans ce contexte.  Il a rappelé que les niveaux d’APD étaient loin d’atteindre la promesse du G-8 de doubler son aide en faveur de l’Afrique d’ici à 2010.  Enfin, il a déclaré que la communauté internationale devait s’assurer que les négociations de Doha soient conformes aux objectifs de réduction de la pauvreté et qu’elles ne soient pas en contradiction avec les priorités de l’assistance en faveur du développement.


M. WELLINGTON GODO (Kenya) a fait observer que la Deuxième Commission a un rôle très important à jouer dans la promotion et la réalisation du développement durable.  Le défi majeur qu’elle doit relever est d’offrir une plateforme favorable aux délibérations et à la prise de décisions, a-t-il ajouté.  Le représentant kényen s’est inquiété qu’en dépit des efforts et du soutien de la communauté internationale en faveur du développement, les disparités entre les pays perdurent.  Il s’est en outre alarmé de l’état d’avancement des négociations de Doha, de la baisse de l’aide publique au développement (APD), et de la réduction des investissements étrangers directs (IED), plus particulièrement en Afrique.  À cet égard, il a rappelé que la Conférence intergouvernementale sur le financement du développement de Monterrey avait permis aux États Membres de s’atteler aux questions majeures du développement, comme la dette, l’aide publique au développement, les investissements étrangers directs et les partenariats mondiaux.  Toutefois, un certain nombre d’engagements doivent encore être respectés, a-t-il souligné, avant de se réjouir de la conférence de suivi du Consensus de Monterrey qui se tiendra au Qatar en 2008.


D’autre part, le représentant kényen a fait observer que la question des changements climatiques est devenue centrale pour le développement.  Les impacts estimés des changements climatiques sur le Kenya et l’Afrique en général sont susceptibles d’avoir des conséquences très lourdes sur les communautés humaines, sur l’eau, sur la production agricole et sur la sécurité alimentaire, a-t-il souligné.  Les pays en développement, et plus particulièrement ceux d’Afrique, sont les plus vulnérables, bien que ce soient eux qui aient le moins participé au réchauffement climatique, a-t-il ajouté.  Aussi, le représentant kényen a-t-il plaidé pour que les défis posés par les changements climatiques deviennent une priorité pour la communauté internationale.  Il a conclu son intervention en plaidant en faveur d’une attention accrue à l’égard de l’Afrique, seul continent qui risque de ne pas réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également la communauté internationale à soutenir le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).


Renouvelant l’engagement de sa délégation envers la réalisation des OMD, Mme LILIAN SILVEIRA (Uruguay) a expliqué que le Gouvernement de l’Uruguay avait, depuis deux ans, établit un plan d’urgence pour la réduction de la pauvreté.  Elle a aussi noté que le pays s’attachait à progresser sur ses indicateurs de la santé, par la création d’un fonds national, et dans le domaine de l’éducation, par la scolarisation obligatoire à partir de 4 ans et la mise en œuvre de programmes de lutte contre l’abandon scolaire.  Afin d’aider les pays en développement à parvenir aux OMD, elle a plaidé pour une véritable libéralisation du commerce mondial tout en insistant sur l’importance du financement du développement, et particulièrement sur les sources nouvelles de financement.  Mme Silveira a aussi lancé un appel pour que la communauté internationale prenne mieux en compte les besoins des pays à revenu intermédiaire.  Citant son propre pays en exemple, elle a dit que l’Uruguay butait sur des obstacles structurels qui entravent son développement durable et qu’il avait besoin de la coopération internationale. 


La représentante s’est également penchée sur la question des changements climatiques et sur celle de la dégradation de l’environnement, en déclarant que la réponse à ces défis devait se faire sur la base de la responsabilité partagée mais différenciée.  Elle a argué que chaque État devait préserver l’environnement sur son territoire et dans ses eaux et a souligné l’importance du rôle de la société civile à cet égard.  Notant que l’Uruguay ne contribuait pas au réchauffement mondial mais en subissait les conséquences, elle a appelé les pays donateurs à augmenter leur coopération sur le plan technique en faveur des pays en développement.  Enfin, elle a déclaré que chaque pays avait le droit de disposer de ses ressources naturelles.  Elle a aussi suggéré que cette question fasse partie du programme de développement des Nations Unies, afin d’aider les pays à mieux gérer leurs ressources naturelles dans le cadre de leurs intérêts nationaux.


M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU (Cameroun) s’est félicité de la mobilisation de la communauté internationale en faveur du développement et en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a fait observer que cette mobilisation engendre un grand espoir au sein des pays engagés dans la lutte quotidienne contre la misère.  Cet espoir se fonde sur la capacité de la communauté internationale à déterminer et à confirmer les objectifs de développement international s’étant manifestée lors des Sommets du Millénaire, a-t-il précisé.  Il a fait observer que les rapports soumis à la Deuxième Commission soulignent la conjoncture économique favorable depuis 2003 mais également l’aggravation des déséquilibres dans l’économie mondiale dont les principales victimes seront à terme les pays en développement, si des correctifs urgents et appropriés ne sont pas apportés.  « Une coopération Sud-Sud renforcée et dynamisée et une coopération tripartite repensée constituent des pistes que nous devons creuser et valoriser », a ajouté M. Belinga-Eboutou. 


Rappelant que la communauté internationale est maintenant à la date de mi-parcours de la réalisation des OMD, et que peu de pays, notamment d’Afrique subsaharienne, atteindront ces objectifs en 2015, l’Ambassadeur Belinga-Eboutou a préconisé que soient trouvés des voies et moyens pour que les politiques définies se traduisent en actions concrètes.  Il a en outre indiqué que sa délégation fonde de grands espoirs sur les négociations commerciales de Doha.  Parvenir à un accord sur les modalités concernant les tarifs et subventions agricoles, ainsi que des droits de douane industriels qui sauvegarderaient les intérêts des pays du Sud, conserverait à la mondialisation toute sa signification et donnerait corps à un véritable partenariat mondial pour le développement, a-t-il fait observer.  Le Représentant permanent du Cameroun a également souhaité une réforme crédible de l’architecture financière internationale, ainsi que la prise en compte par les institutions de Bretton Woods des besoins des pays en développement sur la base de leurs spécificités nationales.  « La configuration actuelle du système international globalisé met en exergue la nécessité de renforcer la solidarité internationale et d’adopter des politiques plus cohérentes », a-t-il conclu.


M. FRANCIS K. BUTAGIRA (Uganda) a rappelé que la Deuxième Commission n’avait pu, l’année dernière, aboutir à un consensus sur les questions de la protection du climat mondial, du commerce et du développement.  Il a espéré qu’au cours de cette session, les membres de la Commission feraient preuve de la volonté nécessaire pour progresser en s’inspirant des progrès accomplis récemment, comme la tenue de la récente Réunion de haut niveau sur les changements climatiques.  M. Butagira a noté que la première Décennie des Nations Unies pour l’éradication de la pauvreté venait de prendre fin sans réduction substantielle de la pauvreté.  Toutefois, il a fait valoir que cette Décennie avait réussi à placer la pauvreté au cœur même de l’agenda du développement.  Il a demandé que les pays développés investissent des ressources additionnelles pour aider les efforts de réduction de la pauvreté.  Il a souligné que malgré ses efforts, l’Ouganda devait, pour maintenir sa croissance, faire face aux problèmes causés par une assistance au développement inadéquate; par un manque d’investissements dans les capacités de production; par un accès limité aux marchés, et par le fardeau de la dette.  La réduction de la pauvreté et la réalisation des OMD sont presque impossibles sans résoudre ces problèmes, a-t-il insisté. 


M. Butagira a aussi argué que le système financier international était défavorable aux pays en développement et avait contribué à entraver leurs progrès.  Il a déclaré qu’il était urgent de mettre en place un environnement économique mondial favorable à la coopération internationale, particulièrement dans les domaines de la finance, des transferts de technologies, de la dette et du commerce.  Il a aussi appelé la Deuxième Commission à porter une attention particulière aux pays en situation particulière comme les PMA, les PEID, les pays sans littoral en développement ainsi qu’à tout le continent africain.  Il a indiqué que ces pays faisaient face à un considérable manque de ressources; qu’ils étaient marginalisés dans l’économie mondiale,  et qu’ils souffraient de catastrophes naturelles.


M. DAVID TOMMY, Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), s’est réjoui que l’Assemblée générale ait, l’année dernière, noté le rôle important joué par l’ONUDI en matière de développement industriel, de renforcement des capacités, et de protection de l’environnement et de l’énergie.  Il a expliqué que l’ONUDI a axé ses activités sur trois thématiques prioritaires: la réduction de la pauvreté à travers des activités productives; le renforcement des capacités commerciales; et l’énergie et l’environnement.  S’agissant de la réduction de la pauvreté, l’ONUDI estime que la meilleure manière d’éradiquer la pauvreté est la création de richesses grâce à une croissance économique rapide et durable.  En ce qui concerne le renforcement des capacités, M. Tommy a indiqué que les programmes mis en œuvre en la matière visent entre autres à accroître la compétitivité des entreprises industrielles et la conformité des produits en inculquant aux producteurs le respect des standards internationaux.  L’ONUDI pense que l’amélioration de l’efficacité de l’énergie constitue l’élément clef de la politique énergétique d’un pays, a-t-il poursuivi, arguant qu’elle est un pas essentiel en vue de la sécurité, de la protection de l’environnement et de la croissance économique.  Il a également indiqué que l’ONUDI œuvre à assurer un accès plus grand à l’énergie.  Pour conclure, rappelant que la coopération Sud-Sud offre un potentiel important en complément de la coopération Nord-Sud, le représentant a expliqué que l’ONUDI a établi une unité spéciale chargée de développer et coordonner les activités Sud-Sud.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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