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AG/EF/3177

LA DEUXIÈME COMMISSION APPELLE AU RENFORCEMENT DES EFFORTS DE RÉALISATION DES OMD ALORS QUE LE MONDE EST À MI-PARCOURS DE LA DATE BUTOIR DE 2015

08/10/2007
Assemblée généraleAG/EF/3177
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

2e et 3e séances – matin et après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION APPELLE AU RENFORCEMENT DES EFFORTS DE RÉALISATION DES OMD ALORS QUE LE MONDE EST À MI-PARCOURS DE LA DATE BUTOIR DE 2015


En ouvrant aujourd’hui le débat général de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), la majorité des délégations qui se sont exprimées ont insisté sur la nécessité de renouveler et de renforcer les actions en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) alors que cette année 2007 marque la période de mi-parcours du délai fixé pour l’atteinte des OMD en 2015. 


De nouveaux efforts doivent être déployés pour assurer que les programmes permettant la réalisation des OMD soient effectivement mis en œuvre partout dans le monde, et plus particulièrement en Afrique, a ainsi lancé aux délégations la Présidente de la Deuxième Commission, Mme Kirsti Lintonen, de la Finlande, dans son allocution d’ouverture des travaux d’examen des points inscrits à l’ordre du jour.  Elle a estimé que la Deuxième Commission avait comme objectif principal de prendre les mesures appropriées pour la réalisation rapide de l’agenda de développement des Nations unies, dont les OMD sont une composante.


« Le succès du travail que vous allez accomplir dans les semaines à venir est essentiel », a averti la Vice-secrétaire générale des Nations Unies, Mme Asha-Rose Migiro, en affirmant que le multilatéralisme était la manière la plus efficace de traiter des défis de la mondialisation.  Parmi les domaines où des progrès sont nécessaires, elle a mis en exergue la nécessité de voir les donateurs tenir les engagements et les promesses qu’ils ont pris lors des grands sommets et conférences consacrés au développement.  Elle a à cet égard cité les impératifs de l’augmentation des flux d’aide au développement et d’allégement de la dette des pays pauvres et des nations très endettées.  Malgré les engagements pris en 2005, il y a eu une diminution de l’aide publique au développement (APD) en 2006; cette diminution se poursuit aussi cette année, s’est inquiétée Asha-Rose Migiro. 


La Vice-Secrétaire générale a cependant estimé que l’assistance en elle-même n’était pas suffisante, et a souligné qu’il était important que les pays industrialisés ouvrent leurs marchés aux produits des pays en développement, notamment les moins favorisés.  Elle a invité la communauté internationale à rendre les mécanismes et le système financier international plus équitables et à conclure rapidement le Cycle de négociations commerciales de Doha, qui est actuellement dans l’impasse, en respectant sa dimension « développement ».


Dans son intervention, M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a quant à lui estimé qu’il était crucial d’éliminer les inégalités et les déséquilibres qui existent au niveau mondial dans les domaines de la finance, du commerce et de l’économie.  Aucune action sérieuse n’a encore été prise, et la situation à laquelle le monde est en ce moment confronté est potentiellement dangereuse, a-t-il averti en notant que les politiques menées au niveau national ne peuvent à elles seules régler les problèmes actuels.  Il a souhaité que le système économique mondial se dote d’un mécanisme de surveillance multilatérale efficace pour notamment assurer la coordination des politiques macroéconomiques. 


De nombreuses délégations ont déclaré qu’elles partageaient les vues développées dans ces interventions, en insistant notamment sur l’importance d’améliorer le financement du développement pour permettre aux pays de parvenir aux OMD.  Elles ont espéré, à l’instar du représentant du Portugal, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, que la Conférence de suivi de la mise en œuvre des engagements du Consensus de Monterrey, qui doit se tenir à Doha en 2008, serait l’occasion d’évaluer honnêtement les actions entreprises à ce jour et de trouver des sources novatrices de financement.


Le représentant du Pakistan a aussi souhaité, alors qu’il s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que l’on envisage de rendre le respect des promesses faites et des engagements pris en matière de financement et de développement plus contraignant.  Ceci permettrait une mise en œuvre effective des engagements internationaux, a-t-il estimé.  Il a d’autre part indiqué que, malgré les avancées enregistrées ces dernières années, il fallait élaborer de nouvelles politiques dans les domaines du financement, du commerce, des technologies, de l’énergie, des changements climatiques et de la gouvernance économique mondiale. 


La plupart des délégations ont par ailleurs souligné le rôle essentiel des Nations Unies dans les efforts déployés pour faire avancer l’agenda international du développement, et notamment la réalisation des OMD.  Elles ont noté que la Deuxième Commission procéderait, lors de cette session, à l’Examen triennal global des politiques régissant les activités opérationnelles de développement du système de l’ONU et ont estimé que cet exercice serait essentiel pour renforcer la capacité et l’efficacité des Nations Unies.  Cet examen doit être l’occasion de renforcer la cohésion et la coordination de ces activités tout en augmentant la transparence et la responsabilisation, ont-elles estimé. 


Avant d’entamer leur débat général, les délégations ont entendu une présentation du Dr. Edmund Phelps, prix Nobel d’économie 2006 et Professeur au Département d’économie de l’Université Columbia, à New York.  Tout en indiquant qu’à son avis la « magie du marché » était exagérée par les économistes conservateurs, M. Phelps a estimé que le développement était un processus continu basé non seulement sur la croissance, mais aussi sur l’innovation et la stimulation économique, sociale et politique. 


Outre celles déjà citées, les délégation suivantes ont pris la parole au cours de la journée: Barbade, au nom de la Communauté des Caraïbes; Indonésie, au nom de l’ANASE; États-Unis; Fédération de Russie; Viet Nam; Japon; Égypte; Maroc; Bangladesh; Colombie; Chine; Brésil; Arabie saoudite; Émirats arabes unis; Nicaragua; Thaïlande; Sénégal; et Jamahiriya arabe libyenne.  Le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) s’est également exprimé. 


La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain, mardi 9 octobre, à 10 heures.


DÉBAT GÉNÉRAL DE LA DEUXIÈME COMMISSION


Déclarations liminaires


Mme KIRSTI LINTONEN, Présidente de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), a ouvert les travaux de la Commission en rappelant que l’objectif principal de cette dernière est d’assurer que des mesures appropriées soient prises pour assurer le développement durable et équitable de tous les pays.  Un des pas le plus fondamental vers le développement durable est la réalisation effective et rapide de l’agenda des Nations Unies pour le développement, et notamment la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-elle souligné.  Elle a rappelé qu’à mi-parcours de la réalisation de ces objectifs, de nouveaux efforts doivent être déployés pour assurer que les programmes permettant la réalisation des OMD soient mis en œuvre dans le monde, et plus particulièrement en Afrique.  Elle a en outre fait observer que la Deuxième Commission doit également concentrer ses travaux sur les défis posés par les changements climatiques et la mondialisation.  Il faut stimuler l’action multilatérale, a-t-elle insisté, tout en rappelant que l’ONU reste la principale organisation permettant à la communauté internationale de faire face aux défis communs.  Mme Lintonen a enfin insisté sur le rôle que doit jouer la Commission dans l’examen triennal des politiques de développement, arguant que c’est à elle de veiller à ce que des directives claires soient données pour améliorer la cohérence et l’efficacité des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  S’agissant de l’examen du financement du développement, la Présidente de la Deuxième Commission a fait observer que la Commission a un rôle crucial à jouer dans la préparation de la Conférence d’examen de la mise en œuvre des engagements pris à Monterrey dans le domaine du financement du développement qui se tiendra à Doha, au Qatar, l’année prochaine.


Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a fait part du ferme soutien du Secrétaire général et s’est porté témoin de son très fort engagement en faveur du renforcement du rôle des Nations Unies dans la promotion de l’agenda pour le développement.  Mme Migiro a rappelé qu’elle avait lancé, au niveau interne, un processus de consultations informelles avec les chefs des départements, des fonds, et des programmes qui s’occupent des questions économiques, sociales et de développement.  Ce processus va nourrir continuellement le rôle directeur du Secrétaire général et lui fournir des conseils en matière politique en ce qui concerne l’agenda pour le développement, a-t-elle souligné.


Elle a indiqué que, malgré les turbulences des marchés financiers, les perspectives globales de l’économie mondiale montraient des signes positifs.  Elle a toutefois a noté que la situation demeurait fragile dans de nombreux pays en développement et que la pauvreté demeurait une des questions les plus urgentes à résoudre de notre époque.  Elle a aussi souligné que les inégalités économiques persistaient et avaient un impact négatif sur la lutte contre la pauvreté et sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La Vice-Secrétaire générale a déclaré que le Secrétaire général et elle-même étaient convaincus qu’une ONU plus forte devait se doter d’un pilier de développement plus robuste.  Elle a estimé que le multilatéralisme était la manière la plus efficace de traiter des défis complexes de la mondialisation et a souligné l’importance du rôle de la Deuxième Commission dans ce contexte. 


« Le succès de votre travail dans les semaines à venir est essentiel », a lancé Mme Migiro aux délégations.  Elle a insisté sur la nécessité d’une meilleure coordination des politiques multilatérales, accompagnées de mesures pour assurer les ouvertures de marché qui peuvent contribuer au développement et à la réalisation des OMD.  Elle a dit que ces efforts devaient viser particulièrement les pays ayant des besoins spécifiques, comme les pays les moins avancés (PMA), les pays sans littoral en développement et les petits États insulaires en développement (PEID).  S’agissant du continent africain, la Vice-Secrétaire générale a noté que, le mois dernier, le Secrétaire général avait réuni le Groupe directeur sur les OMD pour l’Afrique, et qu’elle-même s’occupait du suivi de cette importante initiative en travaillant avec toutes les parties prenantes. 


Par ailleurs, Mme Migiro a estimé que les pays en développement devaient continuer à créer un environnement favorable à leur croissance à long terme et s’approprier pleinement leur processus de développement.  Elle s’est félicitée du rôle joué par l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), qui mène le progrès social et économique de ses membres, et elle a aussi cité  dans cette même perspective l’exemple du NEPAD en Afrique.  La Vice-Secrétaire générale a ensuite rappelé que les donateurs devaient tenir leurs promesses en ce qui concerne l’augmentation des flux d’aide au développement et l’allégement de la dette.  Malgré les engagements pris en 2005, il y a eu une diminution de l’aide publique au développement (APD) en 2006 qui se poursuit aussi cette année, s’est-elle inquiétée. 


Mme Migiro a aussi insisté sur la qualité, les modalités et l’efficacité de l’aide, affirmant que des efforts supplémentaires devaient être faits dans ce domaine.  Notant que l’assistance n’était pas suffisante, elle a souligné l’importance de l’ouverture des marchés et de systèmes financiers équitables et a souhaité la conclusion rapide du Cycle de négociations commerciales de Doha.  Enfin, elle a mis en avant la dimension régionale du développement et a souhaité que les Nations Unies se concentrent davantage sur l’examen des questions ayant notamment trait à la coopération Sud-Sud. 


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a tenu à attirer l’attention des délégations sur quatre domaines sur lesquels la Deuxième Commission doit concentrer ses travaux: l’économie mondiale; le financement du développement et le suivi de la mise en œuvre des engagements pris à cet égard à Monterrey; les changements climatiques et le développement durable; et l’examen de la coopération des Nations Unies pour le développement.  La situation actuelle, en ce qui concerne l’économie mondiale, constitue une menace pour la stabilité et la mise en œuvre de l’agenda pour le développement, a-t-il souligné.  Aussi, le Département des affaires économiques et sociales a-t-il toujours attiré l’attention sur la nécessité d’éliminer les inégalités et les déséquilibres mondiaux.  Or, aucune action sérieuse n’a encore été prise, et la situation à laquelle nous sommes actuellement confrontés est potentiellement dangereuse, a-t-il averti.  M. Sha Zukang a à cet égard fait observer que les politiques menées au niveau national ne peuvent à elles seules régler les problèmes actuels.  L’économie mondiale a besoin d’une surveillance multilatérale efficace pour y assurer une politique de coordination macroéconomique et l’action collective dont elle a besoin.  Le ralentissement de la croissance place toutes les économies dans une situation difficile, et ceci est surtout plus particulièrement vrai en ce qui concerne les pays en développement, a-t-il ajouté, rappelant que ces derniers restent souvent dépendants des revenus provenant de la demande de leurs produits dans les pays développés.  Toute baisse de la demande dans les pays développés a des conséquences désastreuses dans les pays en développement, a souligné le Secrétaire général adjoint.


Se tournant ensuite vers la question de l’aide publique au développement (APD), M. Sha Zukang a fait remarquer que les niveaux de l’APD ont connu une certaine amélioration depuis 2002.  Toutefois, ce niveau paraît avoir baissé depuis l’année dernière, en dépit de l’arrivée de nouveaux bailleurs de fonds, a-t-il fait remarquer.  Beaucoup de difficultés demeurent, a-t-il insisté, avant de préconiser que la communauté internationale veille à réaliser la dimension « développement » du cycle de négociations de Doha et assure aux pays en développement une APD suffisante et prévisible.  Il a en outre plaidé en faveur d’une plus grande participation des pays en développement dans les institutions financières internationales.  À cet égard, il a émis l’espoir de voir la conférence de suivi des engagements sur le financement du développement, qui se tiendra à Doha en 2008, permettre le lancement d’actions concrètes en la matière.  D’autre part, le Secrétaire général adjoint a attiré l’attention de la Commission sur les défis posés par les changements climatiques et estimé prioritaire d’assurer la résilience au phénomène dans les pays les plus vulnérables, comme les petits États insulaires en développement.  Pour conclure, il a rappelé que la présente session de la Deuxième Commission doit procéder à l’examen de la coopération menée par les Nations Unies en matière de développement.  Il a à cet égard souligné l’importance d’aligner les activités du système de l’ONU avec les stratégies nationales de développement et les Objectifs du Millénaire (OMD) pour le développement; de renforcer la cohésion et l’efficacité du système de développement des Nations Unies; d’utiliser les avantages comparatifs de ce système, et d’augmenter la responsabilité, l’efficacité et la transparence par une plus grande simplification des procédures.


M. EDMUND PHELPS, récipiendaire du prix Nobel d’économie en 2006, a indiqué que la notion de « sous-développement » n’existait pas dans la théorie économique néoclassique.  Il a expliqué que seule l’accumulation de richesses nationales constituait le « développement ».  Pour parvenir à cette accumulation nationale, il a indiqué que la théorie néoclassique avançait qu’il était nécessaire de disposer d’un cadre juridique, constitué notamment par des droits de propriétés, une gouvernance des entreprises, et l’état de droit.  A mon avis, la « magie du marché » est surestimée par les économistes conservateurs, a-t-il poursuivi, en notant que le fonctionnement du monde des affaires était fait de nombreuses imperfections, notamment sur le plan des connaissances mises en œuvre.  Il a indiqué que les acteurs et les participants au monde des affaires pouvant faire des erreurs, il fallait donc créer des réglementations.  D’autre part, a-t-il souligné, même les institutions de régulation peuvent aussi faire des erreurs.


Edmund Phelps a ensuite reconnu que le sous-développement existait bel et bien dans le monde, en raison notamment des retards technologiques, de l’insuffisance du capital humain, ou encore, d’obstacles émanant de la corruption qui existe dans les secteurs privé et public.  Il a aussi fait valoir que les « systèmes de marché » ne fonctionnaient pas adéquatement dans tous les environnements, et a rappelé que certaines politiques connaissaient des faiblesses du fait de défauts dans leur élaboration. 


M. Phelps a donné l’exemple de la Chine afin d’illustrer comment un pays pouvait sortir du sous-développement à travers un « rattrapage » technologique.  Ainsi, il a expliqué que les politiques fiscales pratiquées en Chine géraient les recettes disponibles des foyers et des entreprises afin de donner un rythme à l’épargne nationale et guider les investissements.  Il a de plus noté que les entreprises chinoises investissaient surtout dans services de production, là ou le fossé technologique est le plus petit et le plus facile à combler.  De cette manière, le fossé technologique existant entre la Chine et les grandes économies du monde s’amenuise graduellement, a-t-il ajouté.  Il a cependant indiqué que le « rattrapage » ne passait pas uniquement par la technologie, et a estimé qu’une grande partie de ce processus devait passer par un rattrapage dans les domaines de la connaissance informelle et personnelle. 


Le lauréat du prix Nobel 2006 a aussi donné l’exemple des pays d’Europe occidentale afin de mettre en avant l’importance de l’innovation dans ce « rattrapage ».  La capacité d’un pays à être novateur est essentielle à ce pays pour qu’il puisse se maintenir à niveau, a-t-il insisté.  Il a ainsi noté que la grande majorité des pays ne pouvait suivre le niveau de productivité qu’ont connu les États-Unis, le Canada, ou encore la République de Corée, l’Islande, la Finlande et la Suède entre 1995 à 2005 lors de la révolution des technologies de l’information et de la communication.  Il a fait valoir que si ce niveau de productivité était presque rattrapé aujourd’hui en Europe, des preuves existaient cependant qui montrent que la performance générale sur le continent était toujours en deçà de celle qui existe au Canada et aux États-Unis.  Selon M. Phelps, les systèmes économiques existant en Europe génèrent moins de dynamisme que ceux que l’on voit au Canada et aux États-Unis.  Il a estimé que le continent européen était moins robuste en ce qui concerne l’originalité et la « fertilité » des entrepreneurs, ou encore, l’attitude de curiosité des consommateurs à l’égard de nouveaux produits.  Le développement doit être envisagé comme un processus infini dont la continuation est essentielle pour répondre aux divers besoins humains, dont l’innovation, la stimulation mentale et la résolution des problèmes, a-t-il ajouté.


Enfin, M. Phelps s’est interrogé sur le bénéfice du capitalisme pour tous les pays en développement.  Il a indiqué que le capitalisme exigeait un réseau d’institutions économiques complexes qui n’étaient peut-être pas assez développées dans certains pays.  Il a aussi dit que les agences de régulation et de protection étaient parfois sous-développées ou corrompues dans ces pays. 


Dialogue interactif


Le représentant de la Belgique a demandé à M. Phelps s’il partageait le pessimisme de certains experts s’agissant des possibilités de développement des pays qui se trouvent dans ce domaine, dans les échelons les plus bas, et notamment les pays africains.  Le représentant belge a souligné que ces derniers sont désavantagés par rapport aux économies émergeantes qui ont aujourd’hui pris la place qu’ils auraient dû prendre il y a 20-30 ans.  Le panéliste a répondu à cette question en soulignant l’importance de faire une distinction entre le court terme et le long terme.  Certes, de nombreux pays, comme ceux d’Amérique latine font face à une période difficile, a-t-il reconnu, mais il s’agit d’un problème à court terme.  Les pays africains et ceux d’Amérique latine qui sont actuellement les plus négativement touchés par le contexte économique actuel auront leur moment lorsque la Chine rejoindra les pays hautement développés, a dit M. Phelps.  Au représentant des Pays-Bas qui se demandait ce que ces pays peuvent faire à court terme, le Prix Nobel d’économie de 2006 a fait observer que le fait que les perspectives commerciales se soient aggravées ne signifie pas que ces pays ne peuvent avoir d’autres gains majeurs dans d’autres dimensions.  Il a recommandé de ne perdre aucune énergie, ni aucun temps, et de se concentrer sur les institutions économiques qui offrent un appui et stimulent les activités commerciales en général et les plus novatrices en particulier.


Le représentant de Cuba a fait observer qu’il est essentiel de replacer chaque situation dans son contexte avant de présenter des idées sur les modèles économiques.  Il a ainsi expliqué la situation de son pays, qui a de la peine à élargir ses capacités d’exportations à cause du blocus dont il est victime.  Le représentant cubain a ensuite émis des doutes sur le capitalisme qui, a-t-il estimé, n’est certainement pas le meilleur modèle à adopter si on veut promouvoir le développement.  Suite à cette intervention, EDMUND PHELPS a reconnu qu’une comparaison abstraite ne tenant pas compte des spécificités des pays est un piège dans lequel il ne faut pas tomber.  Un argument valable dans un contexte peut être contestable dans un autre, a-t-il souligné, arguant que c’est ce qu’il a tenté de faire comprendre dans la deuxième partie de son exposé.  Abordant plus particulièrement la question du capitalisme, il a estimé que le capitalisme peut offrir de bons résultats, notamment en utilisant la créativité de la population, et si le système fonctionne bien, en stimulant les rapports entre entrepreneurs et consommateurs.  Le capitalisme peut être un système économique excellent.  Mais cela ne veut pas dire que l’économie ne doit pas avoir de système politique qui examine par exemple les question de l’inclusion et des bas salaires, a-t-il ajouté.


Alors que la représentante de Bahreïn s’inquiétait des fossés qui existent entre les niveaux d’investissements d’un pays à l’autre, M. PHELPS a dit qu’il n’était pas pessimiste à ce sujet.  Aujourd’hui, c’est le moment où il est possible de mieux faire face aux écarts existants, notamment dans les domaines technologiques, grâce à Internet, a-t-il souligné.


Dans les questions qui ont suivi, les intervenants ont, entre autres, soulevé la question de la responsabilité commune mais différenciée en ce qui concerne les changements climatiques.  Ils ont aussi insisté sur l’importance de promouvoir le commerce et la participation des pays en développement au système commercial international, et se sont enquis du rôle que doit jouer la Chine en tant que puissance émergeante.  Reprenant la parole après ces dernières interventions, EDMUND PHELPS a fait observer que les questions posées sont trop générales et abordent trop de domaines pour être toutes traitées dans un laps de temps aussi court.  Le commerce est vital pour le développement, a-t-il rappelé.  Puis, répondant rapidement à la question sur le rôle de la Chine et sur les mesures que ce pays peut prendre pour aligner ses pratiques sur le reste du monde, il a estimé que la Chine pourrait effectuer des réformes importantes dans le secteur financier.


Débat général


M. JOAO SALGUEIRO (Portugal), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a affirmé que la Deuxième Commission jouait un rôle important dans la recherche et l’établissement d’un consensus mondial sur les actions à lancer en matière de développement.  Parmi les questions traitées par cette Commission, il a insisté sur celle des changements climatiques, qui selon lui, exige la coordination des efforts à tous les niveaux.  Le changement climatique est plus qu’un défi environnemental puisqu’il influe sur de nombreux objectifs de l’ONU, a-t-il déclaré.  Il a plaidé pour que des efforts substantiels soient faits pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et a estimé qu’un accord était nécessaire à Bali, en décembre, pour s’engager dans des négociations constructives afin de parvenir à un accord sur un régime post-Kyoto à partir de 2012. 


S’agissant du financement pour le développement, le représentant portugais à rappelé la tenue d’un dialogue de haut niveau sur ce thème les 23 et 24 octobre, ainsi que la conférence de suivi qui aura lieu en 2008 à Doha sur ce sujet.  Il a espéré que le travail de la Deuxième Commission permettrait d’élaborer un esprit constructif pour 2008.  Il a d’autre part estimé que l’Examen triennal global des politiques régissant les activités opérationnelles de développement du système de l’ONU était très important pour renforcer la capacité et l’efficacité des Nations Unies.  Tout en notant les progrès déjà effectués depuis le dernier Examen, il a affirmé qu’il fallait encore améliorer la coordination et la cohérence du système de développement de l’ONU.  Le représentant a souhaité que l’Examen triennal de 2007 soit l’occasion de renforcer les liens entre le travail normatif des Nations Unies et leurs activités opérationnelles, et de progresser sur les réformes en cours en matière de transparence, de responsabilisation et de résultats. 


Par ailleurs, M. Salgueiro a annoncé l’intention de l’Union européenne de présenter un projet de résolution qui soulignera la contribution des partenariats entre secteur public et secteur privé.  Il a aussi estimé que le travail de la Deuxième Commission devait être vu comme une partie d’un processus, étalé sur un an, et lié aux questions de développement.  Il s’est donc félicité du travail accompli en juillet par la session de fond de l’ECOSOC.  Il a déclaré que la mise en œuvre des engagements pris lors des sommets et des conférences des Nations Unies devait être au cœur de toutes les actions en cours ou à lancer.  La communauté internationale se trouvant à mi-parcours des délais qu’elle s’est donnée pour réaliser les OMD, il a plaidé pour un renforcement des efforts déployés par toutes les parties, ainsi que pour une meilleure coordination et une cohérence accrue entre les politiques et les actions menées par tous les acteurs. 


Enfin, le représentant du Portugal a fait part de l’engagement de sa délégation à soutenir la revitalisation des travaux de la Commission.  Il a souligné l’importance de respecter les délais fixés pour les travaux et a estimé que la rationalisation de l’ordre du jour devait se poursuivre.  Il s’est aussi félicité de la tenue des évènements parallèles, mais a averti que ceux-ci ne devaient pas surcharger l’emploi du temps déjà bien rempli de la Deuxième Commission. 


M. CHRISTOPHER HACKETT (Barbade) a pris la parole au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Il a rappelé que la CARICOM a fait de grands progrès vers la création d’une économie de marché unique pour toute la région des Caraïbes, le CSME.  Ce marché unique constitue un moyen important d’intégrer les économies de la région dans un système économique global, en leur permettant de minimiser les coûts de déplacement et de transport, tout en maximisant les avantages potentiels, a dit M. Hackett.  Il a ainsi expliqué que suite à l’établissement d’un marché unique en 2006, des efforts sont maintenant déployés pour mettre en œuvre cette économie commune.  Ainsi, le CSME vise à faciliter l’intégration des secteurs productifs et financiers, coordonner les politiques économiques, assurer la convergence des politiques macroéconomiques et harmoniser les politiques fiscales et monétaires, a souligné le représentant de la Barbade.  M. Hackett s’est toutefois inquiété des prévisions de ralentissement de l’économie mondiale, attirant à cet égard l’attention de la Commission sur la vulnérabilité des économies des Caraïbes.   Tout ralentissement aura un impact négatif significatif sur nos efforts pour éradiquer la pauvreté et promouvoir la croissance soutenue, a-t-il averti.


Il est urgent de réformer l’architecture financière internationale, a poursuivi le représentant de la Barbade.  Il faut donner une plus grande voix aux pays en développement et accroître leur participation aux décisions économiques, a-t-il recommandé.  M. Hackett a en outre réitéré l’appel de la CARICOM en faveur de la pleine réalisation des promesses en faveur du développement du Cycle de négociations de Doha, et il a préconisé que le résultat final contienne des provisions d’assistance particulière aux pays en développement destinées à les aider dans la transformation de leurs économies.  Pour les petites économies vulnérables, ceci signifie un traitement spécial et différencié pour faciliter leur pleine intégration dans le système de commerce international.  Un système de commerce international juste doit reconnaître les asymétries qui existent entre pays en développement et pays développés, ainsi que celles qui sont visibles au sein même des économies des différents groupes de pays en développement.  Ce système devrait répondre aux besoins des plus vulnérables, a-t-il insisté.  Le

représentant de la Barbade a également plaidé en faveur d’un allègement de la dette et espéré que la conférence d’examen de la mise en œuvre des engagements de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement, qui aura lieu à Doha au Qatar, tiendra compte des niveaux économiques des différents pays, et notamment des pays à revenu intermédiaire.


Abordant ensuite la question des changements climatiques, M. Hackett a rappelé que les Chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes ont, lors de leur réunion à la Barbade en juillet dernier, élaboré une déclaration ferme sur la position de la CARICOM en la matière.  Ils ont mis en évidence les résultats du Groupe intergouvernemental d’experts et notamment le fait que le réchauffement climatique est lié à l’activité humaine, et ont appelé à une réponse urgente de la part de la communauté internationale, a-t-il précisé.  Dans ce cadre, la CARICOM estime que le régime post-Kyoto, prenant effet après 2012, doit insister sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre sur un laps de temps réduit, et doit exiger l’augmentation des ressources allouées aux pays en développement, et plus particulièrement des petits États insulaires en développement, pour faire face aux effets des changements climatiques.  À cet égard, M. Hackett a réitéré l’importance de mettre en œuvre le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de Maurice en faveur des petits États insulaires en développement.  Il s’est également inquiété qu’aucune action n’ait été prise pour renforcer l’unité des petits États insulaires en développement au sein du Département des affaires économiques et sociales, afin d’aider ces pays à mettre en œuvre ces deux programmes.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MUNIR AKRAM (Pakistan), a indiqué que la « crise » économique actuelle était unique car elle émane d’une des plus fortes et importantes économies au monde et s’est propagée à de nombreuses économies industrielles avancées.  Il a aussi dit que son originalité résidait dans le fait que ce sont les grandes économies de pays en développement qui contiennent cette crise. Cela montre à quel point il est important de nourrir le potentiel économique des pays en développement, a-t-il poursuivi en notant que le partenariat pour le développement n’était pas une faveur faite au monde en développement.  Il a insisté sur l’importance des liens entre développement et paix, ainsi que sur le rôle des Nations Unies pour faire progresser l’agenda pour le développement et améliorer le partenariat mondial pour le développement.  Tout en notant que la dernière décennie avait vu un large consensus sur les objectifs à réaliser en matière de développement, M. Akram a estimé qu’il fallait encore progresser dans la formulation de politiques dans six domaines: le financement, le commerce, les technologies, l’énergie, les changements climatiques et la gouvernance économique mondiale. 


Le représentant du Pakistan a souligné que les pays en développement n’avaient pas la capacité d’influencer les tendances financières, bien que ces tendances aient des conséquences sur leur croissance et sur leur développement.  Il a estimé que les tentatives actuelles pour réformer le Fonds monétaire international (FMI) ne traitaient que de certains aspects des défis à relever.  « Un changement dans la distribution des droits de vote ne résoudra pas le problème fondamental de l’instabilité et du manque de liquidités », a souligné M. Akram.  Il a affirmé qu’il fallait élaborer une réforme globale du système financier et monétaire international dans ce sens.  Il a insisté sur l’importance de l’aide publique au développement (APD) et a espéré que le prochain examen de la mise en œuvre des engagements de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement, qui doit se tenir en 2008 à Doha, serait l’occasion de progresser sur cette question.  Rappelant l’impasse du Cycle de Doha, il a appelé les pays développés à faire preuve de flexibilité et de volonté politique.  Il a aussi déclaré que la communauté internationale devait se mettre d’accord sur les questions d’accès à la technologie et de transfert de technologies, y compris en ce qui concerne le régime des droits de propriété intellectuelle.  M. Akram a aussi indiqué que la croissance et le développement nécessitaient une meilleure utilisation de l’énergie. 


S’agissant des activités opérationnelles de développement de l’ONU, le représentant pakistanais a estimé que celles-ci pouvaient être améliorées afin notamment, d’en assurer l’impartialité, l’appropriation nationale, et la provision de financements adéquats.  Il a souhaité que l’Examen triennal de ces activités opérationnelles soit guidé par la vision d’un rôle plus solide pour l’ONU ainsi que par la nécessité de mettre en œuvre les engagements pris lors des grandes conférences et sommets internationaux.  Munir Akram a demandé que les objectifs visés soient assortis de délais de mise en œuvre en ce qui concerne le commerce, l’APD ou encore la question des technologies.  Il a aussi souhaité que l’on envisage de rendre ces promesses plus contraignantes afin d’en assurer la mise en œuvre effective.  M. Akram a enfin suggéré qu’un consensus se dégage lors de cette session de la Commission pour établir un mécanisme de suivi afin d’aller au-delà des mots et d’encourager la mise en œuvre des engagements relatifs au développement. 


M. ASMADY ADIWOSO (Indonésie) a pris la parole au nom de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) et a souligné que le récent Dialogue de haut niveau sur les changements climatiques, tenu au Siège des Nations Unies, a montré le potentiel de la volonté humaine et sa capacité à se rassembler face à l’adversité.  Il a estimé encourageant l’engagement, basé sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée, dont ont fait preuve les participants pour faire face à ce qui pourrait être la plus sérieuse menace contre l’humanité.  Il a ainsi espéré que la Conférence qui se tiendra à Bali en décembre prochain se conclura par l’adoption d’une base permettant d’établir un régime équitable et juste en matière de changements climatiques. 


D’autre part, il a fait observer que le Dialogue de haut niveau a également mis en évidence le défi de la pauvreté, qui continue de toucher plus d’un milliard de personnes dans le monde.  À cet égard, le représentant de l’ANASE a plaidé en faveur d’un commerce plus équitable, d’une augmentation de l’aide publique au développement, d’un allégement de la dette, d’un accroissement des investissements étrangers directs (IED) et de l’établissement d’un système financier international non discriminatoire.  À mi-parcours de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, les progrès accomplis en la matière sont inégaux, a-t-il d’autre part fait observer.  Aussi a-t-il espéré que le travail de cette session de la Commission permettra de prendre des mesures plus ambitieuses pour éliminer la pauvreté et d’assurer le développement durable.  M. Adiwoso a souhaité que le dialogue de haut niveau qui se tiendra en octobre sur le financement du développement joue un rôle important pour la consolidation des efforts de développement.


Rappelant que L’ANASE compte un nombre important de pays pauvres, il a souligné que l’élimination de la pauvreté et la réalisation des OMD constituent des priorités fondamentales pour l’Association.  Dans ce contexte, les leaders de l’ANASE ont, à l’occasion du Sommet tenu aux Philippines en janvier 2007, réaffirmé l’engagement qu’ils ont pris en vue d’accélérer la création d’une communauté économique dans la région d’Asie du Sud-Est en 2015.  L’ANASE cherche en outre à renforcer la coopération économique internationale et à promouvoir le développement durable en coopérant avec les Nations Unies, a-t-il ajouté.


M. RODGER YOUNG (États-Unis) a déclaré que la bonne gouvernance, la libéralisation du marché et le développement du secteur privé étaient tous des facteurs permettant de générer des succès dans les domaines du commerce et du développement.  Il a toutefois reconnu que certains pays demeuraient vulnérables aux chocs économiques externes, tel que la volatilité des marchés financiers.  Pour limiter ces risques, les États-Unis encouragent les pays à adopter des politiques économiques basées sur la bonne gouvernance, les institutions démocratiques, les systèmes de marché et le respect des droits individuels fondamentaux, a-t-il ajouté.  Le représentant a par ailleurs insisté sur la coopération entre pays développés et en développement pour renforcer le développement économique au niveau mondial, en rappelant le soutien de son pays au Consensus de Monterrey sur le financement du développement, adopté en 2002.  Il a affirmé que les États-Unis reconnaissaient aussi l’importance de l’assistance internationale et de l’allègement de la dette.  Il a rappelé que son pays avait effacé 100% des dettes bilatérales des pays pauvres très endettés à travers l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE) et que l’ « Initiative d’allègement de la dette multilatérale », prise au sein du G-8, avait déjà fourni plus de 42 milliards de réduction de dette.  Il a aussi insisté sur l’importance de l’investissement étranger direct (IED) et sur l’importance d’encourager l’épanouissement du secteur privé pour parvenir à atteindre une croissance économique soutenue.  Il a indiqué que la participation du secteur privé aux questions de développement était un bon choix pour les entreprises et leur permettait en même temps de contribuer à la réalisation des OMD. 


M. Young a par ailleurs affirmé que la conclusion réussie des négociations du Cycle de Doha demeurait une priorité pour les États-Unis.  Il a toutefois estimé qu’il était contre-productif de discuter de ces questions au sein de l'Assemblée générale, car les négociations devaient se mener dans l’enceinte de  l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Selon lui, la Deuxième Commission doit se concentrer sur les progrès à accomplir s’agissant de l’agenda pour le développement plutôt que d’utiliser des résolutions pour négocier des questions déjà traitées par d’autres agences spécialisées du système international.  En ce qui concerne les changements climatiques, il a indiqué qu’il fallait élaborer un consensus plus large en 2008, qui contribuerait à la négociation d’un accord mondial, d’ici à 2009, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Soulignant que ce sujet était une priorité pour les États-Unis, il a noté que le Président Bush avait proposé de créer un nouveau fonds pour les technologies propres en faveur des pays en développement.  Le représentant américain a aussi fait valoir que son pays avait augmenté son APD de 100% depuis 2002 et que les États-Unis demeuraient l’un des plus grands donateurs bilatéraux. 


M. NIKOLAY V. CHULKOV (Fédération de Russie) a rappelé que le document du Sommet mondial de 2005 a clairement signifié le lien existant entre la paix, la sécurité et le développement et a souligné que son pays partage entièrement ce point de vue.  Il a fait observer que l’agenda de la Deuxième Commission s’accroît chaque année et que ce fait constitue la preuve de la croissance de l’interdépendance entre les pays et de la pertinence des Nations Unies comme plateforme d’élaboration d’approches communes pour faire face aux défis mondiaux.


M. Chulkov a rappelé que la Fédération de Russie, qui connaît des taux de croissance économique stables, est résolue à renforcer son assistance aux pays qui en ont besoin, et que son rôle a, à cet égard, été formulé dans un document sur l’aide de la Fédération de Russie au développement, au niveau international, publié en juin 2007.  Cette aide au développement s’appuie sur les principes des Nations Unies et vise à renforcer des bonnes relations et des partenariats forts avec les pays récipiendaires, a-t-il précisé.  Ainsi, il a dit suivre avec attention la réforme en cours sur le système d’assistance au développement des Nations Unies.  Le but ultime de la réforme doit être le renforcement de l’efficacité des activités opérationnelles du système des Nations Unies, a-t-il précisé.  Nikolay Chulkov s’est toutefois dit préoccupé que cette réforme ait lieu dans un contexte de polarisation croissante entre les pays et de tentatives de politisation des travaux de l’ONU.  Il a ainsi plaidé en faveur du respect des principes de l’universalité, de la neutralité et de la non-politisation.  Il existe un risque réel que l’assistance au développement des Nations Unies perde un avantage comparatif par rapport à d’autres aides, a-t-il averti.  Il a expliqué que dans ce contexte son pays accorde une importance particulière à l’Examen triennal des activités opérationnelles des Nations Unies et a espéré que les États Membres feront preuve de responsabilité lors de l’élaboration d’une résolution sur cette question.


M. NGUYEN TAT THANH (Viet Nam) a rappelé que l’année 2007 était le point de mi-parcours entre l’adoption de la Déclaration du Millénaire et la date-délai de 2015, fixée pour la réalisation des OMD.  Tout en notant les progrès effectués à cet égard, M. Thanh a souligné que les inégalités qui existent économiquement à travers le monde continuaient à s’accroître.  Il a estimé qu’il était grand temps de déployer des efforts internationaux concertés entre les pays et un plus large cadre de coopération internationale dans des domaines comme l’environnement, le commerce et toutes les formes de financement du développement, y compris l’APD.  Il s’est félicité de l’importance donnée, par l’ONU et la communauté internationale, à la question des changements climatiques en raison de son impact sur les perspectives de développement.  Il a fait part de la détermination de son pays à développer des stratégies internationales et nationales claires qui s’appuient sur la réalisation d’objectifs clairement définis, ainsi que des incitations pour attirer les investissements et le monde des affaires.  Il a de plus souligné que le Viet Nam était prêt à chercher des approches communes et bénéfiques à tous les États lors de la prochaine Conférence de Bali sur les changements climatiques. 


Le représentant a noté que le commerce constituait l’un des moteurs de la croissance économique à long terme et du développement durable.  Il a réitéré l’appel lancé par le Viet Nam pour l’élimination de toutes formes de subventions à l’exportation, pour un accès au marché amélioré pour les produits et services en provenance des pays en développement, et pour le transfert des technologies et des connaissances vers les pays en développement.  S’agissant du financement du développement, il a regretté le déclin du niveau d’APD, malgré les promesses des pays donateurs.  Il a estimé que l’ONU et tous les États Membres devaient redoubler d’efforts et trouver de nouveaux mécanismes pour trouver les ressources d’un financement novateur.  Enfin, il a souligné l’importance de mettre le développement au centre de l’agenda des Nations Unies.  Il s’est dit convaincu que l’ONU avait un rôle central à jouer dans la promotion d’un système commercial aux règles équitables et prévisibles, et qui soit bénéfique à tous les pays.  Le Viet Nam attache une grande importance à la revitalisation des organes économiques et sociaux du système des Nations Unies, a-t-il ainsi poursuivi, en soulignant que sa délégation soutenait les initiatives visant à renforcer le lien entre l’ONU et les autres institutions multinationales oeuvrant dans les domaines financier, commercial, et du développement.  Cela permettra d’accélérer la mise en œuvre des engagements pris par nos dirigeants, a-t-il conclu. 


M. YUKIO TAKASU (Japon) s’est dit convaincu qu’une approche de développement axée sur la sécurité humaine offre de nombreuses perspectives, à l’heure où la communauté internationale cherche des solutions aux défis de développement et à ceux posés par la pauvreté.  Le concept de sécurité humaine se base sur la conception que l’être humain a le droit de vivre une vie saine et digne, quel que soit l’endroit où il est né, a-t-il précisé.  Et alors que les activités économiques se développent et que la mondialisation s’intensifie, les menaces à l’encontre des vies et de la dignité humaines, comme les conflits, la pauvreté, les maladies ou les changements climatiques, se multiplient, a relevé M. Takasu.  Une approche du développement centrée sur l’être humain est l’essence de la sécurité humaine, a-t-il insisté.


À mi-parcours de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il faut surveiller les progrès effectués et déployer des efforts pour relever les obstacles et les défis restants, a poursuivi le représentant japonais.  S’il s’est félicité que la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté en Asie ait baissé de presque un tiers à moins d’un cinquième entre 1990 et 2004, il a fait néanmoins observer que beaucoup restait à faire.  Il faut que la communauté internationale redouble d’efforts pour réaliser les OMD.  En matière d’aide au développement, les actions ont plus de poids que les mots, a-t-il insisté.  Il a à cet égard indiqué que le Japon veille à respecter son engagement d’augmenter son aide publique au développement de dix milliards entre 2005 et 2009.  La qualité de l’aide est tout aussi importante que sa quantité, a-t-il fait observer, plaidant pour que les progrès soient mesurés en termes de changements réels sur le terrain.  Il a en outre fait observer que la responsabilité de la réalisation de la sécurité humaine incombe aux gouvernements.  D’autre part, a-t-il souligné, les OMD ne pourront être réalisés en Afrique sans le développement de ce continent.  Et pour ce faire, des progrès doivent être réalisés dans trois domaines: la promotion de la croissance économique; la sécurité humaine, la consolidation de la paix et la démocratisation; et les questions environnementales.  Revenant à l’APD, M. Takasu a indiqué que le Japon est proche de respecter son engagement de doubler son APD à l’Afrique en cette année 2007.  En outre, 8,4 millions de moustiquaires traitées aux insecticides ont été distribuées sur le continent, permettant d’y empêcher la mort de 160 000 enfants, a-t-il ajouté.  Pour conclure, M. Takasu a également attiré l’attention des délégations sur le rôle crucial de l’Examen triennal global pour le renforcement de l’efficacité des activités opérationnelles du système des Nations Unies.  D’autre part, les changements climatiques revêtent une importance toute particulière, a-t-il souligné, avant d’indiquer que son pays a proposé de réduire les émissions de gaz à effet de serre de moitié d’ici à 2050.


M. RAMZY EZZELDIN RAMZY (Égypte) a déclaré qu’il fallait assurer la volonté politique nécessaire pour renforcer le rôle du système multilatéral pour traiter des questions de développement.  Il s’est inquiété des tentatives visant à créer de nouveaux forums et à diminuer le rôle de l’ONU en matière de développement.  Il a par ailleurs constaté qu’à mi-parcours du délai de leur réalisation, certains OMD ne seraient pas atteints.  Il s’est toutefois félicité d’initiatives qui sont lancées pour progresser dans ce domaine, comme la création, par la Banque islamique de développement, d’un fonds spécial pour les OMD, ou l’appel à l’action pour les OMD lancé par le Premier Ministre britannique.  Il a aussi estimé que, pour préparer la réunion de suivi sur le financement du développement, qui doit se tenir à Doha, il fallait procéder à une évaluation honnête de la mise en œuvre à ce jour des engagements pris à Monterrey.  Il a fait part de sa préoccupation face au recul des ressources nécessaires. Il s’est ensuite inquiété des difficultés  qui se posaient à l’atteinte des objectifs de développement convenus sur le plan international.  M. Ramzy a d’autre part dit que sa délégation était inquiète de la tendance croissante de certains donateurs à n’allouer des fonds que sur une base extrabudgétaire ou par le biais de projets ciblés.  Il s’est aussi inquiété de l’impasse dans laquelle semblent être les négociations commerciales du Cycle de Doha et du manque de réforme du système international financier. 


S’agissant des changements climatiques, M. Ramzy a déclaré que l’attention donnée récemment à ce sujet augmentait les attentes, et donc la déception si un accord n’était pas trouvé.  Il a indiqué que la mise en œuvre d’efforts collectifs pour combattre les changements climatiques devait se faire sur une base claire et juste.  De plus, il a noté que les pays en développement avaient besoin d’assistance pour s’adapter aux impacts des changements climatiques, notamment par le renforcement de leurs capacités, le transfert de technologies, et la provision de ressources adéquates.  Se penchant ensuite sur la situation de l’Afrique, il a affirmé que ce continent était marginalisé économiquement.  Il a demandé des efforts intenses visant à soutenir le développement de l’Afrique et à renforcer les forums de coopération internationale telle que l’initiative du NEPAD.  Il a aussi souhaité que les questions de développement relatives à l’Afrique fassent l’objet d’un point de l’ordre du jour séparé dans les travaux de la Deuxième Commission.  M. Ramzy  a aussi souligné l’importance d’accorder une attention particulière aux problèmes des PMA, des petits États insulaires en développement (PIED) et des pays sans littoral en développement ainsi qu’aux des pays sortant de conflit.  Enfin, il a espéré que l’Examen triennal des activités opérationnelles des Nations Unies serait l’occasion de renforcer le rôle de l’Organisation dans ce domaine.


M. ABDALLAH BENMELLOUK (Maroc) a déclaré que le succès des négociations à mener sur l’après-Kyoto dépendra de la conclusion d’un accord équilibré qui concilierait les impératifs de la lutte contre les réchauffements climatiques et ceux du développement économique, des investissements, et de la croissance dont ont besoin les pays en développement.  La coopération internationale est cruciale sur cette question, a dit le représentant.  Passant à la question du financement des activités de développement, il a rappelé que le rapport du Secrétaire général sur les activités de l’Organisation indiquait une claire baisse du niveau de l’aide publique au développement, ce qui n’est pas encourageant.  La communauté internationale est bien loin des 150 milliards de dollars qu’elle avait promis en soutien à la réalisation des OMD.  Dans le même temps, les exportations des pays en développement se sont trouvées confrontées à la montée des protectionnismes, a regretté M. Benmellouk en appelant les partenaires au développement à renforcer la vitalité des partenariats existants.  La tenue prochaine de la conférence de Doha sur l’évaluation des engagements du financement du développement nous offre l’opportunité de donner un nouveau souffle à la coopération internationale, a dit le représentant du Maroc.  A cet égard, il a dit que Doha permettrait à la communauté internationale de chercher des sources nouvelles de mobilisation de ressources financières.


Soulignant les progrès inégaux de l’économie mondiale ces dernières années, Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) a déclaré que, malgré leurs efforts, les PMA demeuraient au bas de l’échelle, avec des taux de pauvreté extrême alarmants et de graves épidémies.  Les PMA doivent bénéficier d’une attention particulière de la communauté internationale tel que convenu dans le Programme d’action de Bruxelles, a-t-elle affirmé.  Elle a fait remarquer que le flux net de transfert de capitaux des pays en développement vers ceux développés augmentait sans cesse.  Elle a expliqué que ces ressources sortant des pays en développement étaient celles qui étaient constituées par l’accumulation de devises étrangères afin de faire face aux chocs externes.  Mme Jahan a de plus noté que ces réserves restaient inutilisées alors que dans le même temps les pays en développement empruntaient à taux très élevés pour financer leur développement.  Elle a souhaité que les PMA puissent emprunter sans intérêt sur la base de leurs propres réserves financières.  S’agissant du rôle du commerce, elle a indiqué que les PMA n’en avaient pas bénéficié dans le cadre de la mondialisation et a estimé que le système commercial actuel était défavorable à ces pays.  Elle a demandé la fin des subventions nuisibles, des restrictions non-tarifaires et des normes artificielles imposées par les pays industrialisés.  Elle a d’autre part souhaité que le Cycle de Doha trouve une conclusion rapide, avec un large engagement envers le développement. 


Mme Jahan a aussi regretté le manque de progrès depuis la Conférence internationale sur le financement du développement de Monterrey.  Elle a plaidé pour que la communauté internationale respecte ses engagements, rappelant que les prévisions d’APD pour les PMA étaient loin de l’objectif de 0,2% du PNB des pays riches qui avait été promis.  Sur la question du changement climatique, la représentante du Bangladesh a fait valoir que les PMA étaient affectés de manière disproportionnée par ce phénomène.  Elle a espéré que le régime post-Kyoto serait basé sur des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre plus réalistes et contraignants.  Mme Ismat Jahan a également suggéré d’envisager une protection adéquate pour les réfugiés climatiques.  Enfin, tout en notant les tentatives de réforme de l’architecture financière internationale, elle a affirmé que celles-ci ne changeraient pas fondamentalement les déséquilibres existant dans ce domaine et a souhaité que les PMA soient mieux représentés au sein des institutions de Bretton Woods. 


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a déclaré que son pays s’est fermement engagé en faveur du développement humain, social et économique.  Parmi les facteurs qui ont contribué à cette situation positive figurent les efforts déployés par le Gouvernement pour approfondir un modèle d’État démocratique et efficace et favoriser le développement d’entreprises privées tout en assurant la responsabilité sociale.  Mme Blum a ainsi indiqué que l’économie de la Colombie a connu une croissance importante, avec des taux supérieurs à 4% entre 2004 et 2006.  Afin d’assurer que ces efforts soient maintenus sur le long terme, le Gouvernement a mis en place une politique fiscale ancrée sur la durabilité des finances publiques, a-t-elle précisé.  S’agissant du taux de pauvreté, il est passé de 60% en 2002 à 45% en 2006, l’objectif étant maintenant d’arriver à moins de 35% en 2010.  Concernant le chômage, alors qu’il culminait à plus de 20% en 2000, il a chuté à 10,6% en août 2007.  Quant au revenu par habitant, il a augmenté, passant de 1 851 dollars à 3 517 dollars, alors que le pouvoir d’achat croissait également.


Bien que le développement relève en premier lieu de la responsabilité des États eux-mêmes, les énormes défis auxquels ils doivent faire face appellent un soutien de la part de la communauté internationale, a poursuivi la représentante colombienne.  En dépit des efforts déployés par les pays en matière de libéralisation des échanges, des déséquilibres demeurent et entravent la consolidation d’un système transparent et équitable.  M. Blum a ainsi plaidé pour une reprise des négociations de Doha, avec pour objectif de viser un meilleur accès aux marchés internationaux pour les pays en développement.  Il est nécessaire de surmonter les obstacles, et que les pays développés apportent leur concours, a-t-elle ajouté.  D’autre part, elle a attiré l’attention sur l’importance d’augmenter l’aide publique au développement, notamment pour les pays à revenu intermédiaire.  Ces pays ne doivent pas faire l’objet de discrimination, a-t-elle souligné.  Il faut soutenir les efforts de lutte contre la pauvreté.  Et la mobilisation de ressources internationales supplémentaires et prévisibles est une condition essentielle pour que soit réalisé le partenariat pour le développement, a-t-elle insisté.  Pour conclure, se tournant sur la question des changements climatiques, la représentante colombienne a estimé nécessaire que les délibérations menées sur le sujet insistent sur les besoins d’adaptation des pays en développement.  À titre d’exemple, elle a indiqué que son pays a lancé un programme de conservation des forêts.  Nous avons besoin de soutien pour continuer et étendre cette initiative qui contribue à la stabilisation du climat de la terre entière, a-t-elle souligné.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré que les pays devaient œuvrer de concert pour promouvoir un développement équilibré.  Il a affirmé que les inégalités ne pouvaient être résolues sans coopération entre les pays.  Selon lui, les pays en développement doivent mettre en œuvre des stratégies nationales de développement qui leur sont propres et renforcer leurs capacités de développement durable.  En même temps, la communauté internationale doit remplir ses promesses en matière d’augmentation de l’APD, d’allègement ou d’annulation de la dette, d’ouverture des marchés, et de promotion des transferts de technologies, a-t-il ajouté.  Il a aussi dit que l’architecture économique internationale devait refléter les changements qui surviennent sur la scène internationale en donnant une plus grande place aux pays en développement.  Par ailleurs, le représentant chinois a souligné que les efforts déployés pour mobiliser des financements pour le développement devaient s’intensifier.  Il a demandé que des mesures concrètes soient prises pour mettre en œuvre le Consensus de Monterrey et établir un partenariat mondial dans ce domaine.  Dans ce contexte, il a argué que la Conférence internationale de suivi sur le financement du développement, prévue en 2008, serait l’occasion d’évaluer les expériences et de promouvoir l’action. 


Dans le domaine commercial, M. Liu Zhenmin a plaidé pour l’élimination du protectionnisme, des barrières tarifaires et non tarifaires, et pour une résolution adéquate des disputes commerciales sans politisation de ces questions.  Toutes les parties doivent s’engager à parvenir rapidement à une conclusion du Cycle de Doha, a-t-il poursuivi.  En ce qui concerne les changements climatiques, il a déclaré qu’essayer de résoudre cette question aux dépends de la croissance économique n’était pas souhaitable.  Il a déclaré que les pays développés devaient prendre la tête dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi augmenter leur assistance financière et le transfert de technologies vers les pays en développement.  M. Liu a aussi suggéré que soit mis en place un mécanisme de suivi et d’évaluation en matière de coopération en faveur de la réalisation des OMD.  S’agissant de la coopération Sud-Sud, il en a souligné les bénéfices et s’est dit prêt à explorer de nouvelles approches de coopération entre pays en développement.  Le représentant a ensuite expliqué que son propre pays, la Chine, avait connu une croissance rapide et soutenue depuis trois décennies, qui a non seulement bénéficié à ses citoyens mais a également fourni des opportunités d’affaires à de nombreux pays tout en nourrissant la croissance mondiale.  Il a déclaré que la Chine mettait l’être humain au centre de son approche du développement et s’attachait au développement économique rapide et aux progrès social.  Enfin, il a noté que son pays accordait une grande attention aux questions de qualité et de sécurité des produits et avait pris des mesures dans ce domaine visant à renforcer la confiance des consommateurs nationaux et internationaux. 


M. PIRAGIBE DOS SANTOS TARRAGO (Brésil) a fait observer que l’économie mondiale a connu une croissance extraordinaire et une stabilité remarquable au cours de la dernière décennie.  Jamais autant de richesses n’ont été produites, et jamais autant de flux financiers n’ont circulé entre les nations et autant de personnes n’ont traversé les frontières, a-t-il estimé.  Malheureusement, croissance et développement ne sont pas synonymes, a-t-il regretté.  Il a à cet égard fait observer que s’assurer que la croissance bénéficie à toutes les nations est un des défis que doit relever les Nations Unies.  Il faut effectuer les ajustements nécessaires pour créer un environnement économique et politique qui conduise à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il précisé.  Il a également préconisé que le Cycle de négociations de Doha se termine sur une réduction substantielle des barrières et des subsides aux produits agricoles, de sorte à permettre aux pays en développement de profiter de leurs avantages comparatifs.  En outre, a-t-il insisté, il est important que les institutions financières internationales reflètent l’opinion des pays en développement. 


Abordant la question des changements climatiques, M. Dos Santos Tarragos a estimé qu’une réaction internationale concertée doit se produire, se concentrer sur la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et suivre les deux principes fondamentaux du Protocole de Kyoto que sont: la reconnaissance d’une responsabilité historique plus grande des pays développés et la plus grande vulnérabilité des pays en développement à ce phénomène.  M. Dos Santos Tarragos a expliqué que le Brésil a réduit la déforestation de moitié depuis deux ans et qu’il a présenté un projet destiné à créer des mécanismes financiers pour encourager les pays en développement à réduire les émissions dues à la déforestation.  Pour conclure, il a plaidé en faveur d’un renforcement de la coopération Sud-Sud et indiqué que les relations de coopération bilatérales du Brésil touchent des domaines allant de l’agriculture à l’administration fiscale en passant par la lutte contre le VIH/sida.  Le Brésil considère que l’aide financière et technique mobilisée par la coopération Sud-Sud vient en complément des flux d’aide traditionnels, a-t-il précisé.  Elle ne saurait ainsi se substituer à l’aide des pays donateurs.


M. TARIQ KHADDAM AL-FAYAZ (Arabie saoudite) a noté que son pays contribuait au développement des pays en développement et des PMA ainsi qu’à l’allègement de la dette des pays très endettés.  Il a estimé que le développement était une responsabilité morale et humanitaire et qu’il existait une responsabilité collective de trouver un bon équilibre économique international qui soit favorable à tous.  Il a plaidé en faveur d’une réforme des systèmes monétaires et financiers internationaux afin de donner une plus grande voix aux pays en développement au sein des institutions de Bretton Woods.  S’agissant de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il a fait valoir que les pays en développement devaient avoir la possibilité de s’y associer sans trop d’obstacles et de conditionnalités.  Par ailleurs, le représentant a souligné l’importance des Nations Unies, et en particulier de l’ECOSOC, dans la promotion de la coopération internationale et dans la réalisation des objectifs de développement internationalement agréés.  Il a aussi indiqué que son pays, l’Arabie saoudite, attachait une grande importance à l’appropriation nationale des programmes de développement.  Il a en outre indiqué que son pays avait versé plus de 84 milliards de dollars sous forme d’assistance à des pays en développement, soit 4% de son PNB.  S’agissant des changements climatiques, il a fait part de son inquiétude quant à certaines politiques sélectives poursuivies par certains pays développés.  Il a ainsi estimé qu’éviter l’utilisation des combustibles fossiles n’était pas la solution la plus pratique, alors qu’un bon usage de la technologie permettrait au contraire d’utiliser ces combustibles de manière propre.  Le représentant a aussi noté que son pays avait contribué aux efforts internationaux dans ce sens et était signataire de nombreuses conventions visant à préserver l’environnement, y compris le Protocole de Kyoto.  Enfin, le représentant saoudien a dit que la mondialisation devait promouvoir des marchés ouverts et offrir la possibilité à tous les peuples du monde d’améliorer leur qualité de vie.  Dans ce contexte, il a insisté sur l’importance de la coopération Sud-Sud pour accélérer la réalisation des OMD.


M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a rappelé que le développement constitue le meilleur moyen d’assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples.  Aussi, a-t-il appelé toutes les parties prenantes au développement à prendre les mesures nécessaires pour accélérer la mise en œuvre des recommandations et des résolutions adoptées lors des conférences et des sommets internationaux sur le développement.


S’intéressant plus particulièrement aux Émirats arabes unis, il a expliqué que leur Gouvernement a lancé en avril dernier une stratégie, contraignante, pour parvenir au développement durable et assurer une certaine qualité de vie pour tous les citoyens.  Parmi les politiques développées dans ce but figurent la mise en place d’un système d’économie ouverte, la diversification des sources de revenus et l’élargissement de la base de production.  Il s’agit également de veiller à ne pas dépendre du pétrole et d’utiliser rationnellement les ressources pétrolières.  Les Émirats veillent en outre à développer d’autres secteurs économiques, comme l’agriculture ou le secteur des services.  M. Abushahab s’est à cet égard réjoui de ce que la contribution du secteur non pétrolier ait atteint 73% du revenu national.  Les Émirats arabes unis ont également mis l’accent sur le développement des ressources humaines, en assurant l’accès égal à l’éducation et aux soins de santé notamment, ainsi que sur l’importance de stimuler le rôle du secteur privé.  Le gouvernement a également renforcé l’utilisation des technologies de l’information et des communications modernes, et a œuvré à la conservation de l’environnement en incorporant une dimension environnementale au plan national de diversification de l’économie.  Enfin, les Émirats contribuent au partenariat international pour le développement par le biais de plusieurs conventions internationales, régionales et bilatérales.  Les contributions des Émirats arabes unis ont ainsi atteint 70 milliards de dollars au bénéfice de 95 pays, a précisé le représentant.


M. LAUTARO SANDINO MONTES (Nicaragua) a déclaré que sa délégation partageait l’avis du Groupe des 77 et de la Chine quant à la nécessité de poursuivre les analyses et d’élaborer des politiques dans les domaines des finances, du commerce, des technologies, de l’énergie, des changements climatiques et de l’architecture économique mondiale.  Il a aussi réitéré l’appel de ce Groupe, ainsi que celui lancé par le Mouvement des non-alignés, en vue d’améliorer les activités de coopération pour le développement du système des Nations Unies.  Le représentant a ensuite fait part de l’accord, conclu le 5 octobre dernier, entre son pays et le Fonds monétaire international (FMI).  Il a estimé que cet accord permettrait au Nicaragua de poursuivre la voie du développement et de la stabilité.  Il a émis l’espoir que ces mesures amèneraient le Nicaragua vers les conditions nécessaires à la diminution et à l’élimination de la pauvreté et de la faim, tout en lui permettant d’accorder la priorité à la relance de l’économie et de l’emploi.  M. Montes a expliqué que l’accord conclu avec le FMI était basé sur le programme économique et financier élaboré pour la période 2007-2010 par le Gouvernement du Nicaragua, qui vise avant tout à faire face à la pauvreté dont souffre une grande partie de la population du pays.  Le représentant a indiqué que l’accord incluait des indicateurs sociaux afin de donner un suivi aux programmes de réalisation des OMD.  Il a précisé que ces indicateurs mesuraient les progrès effectués en matière d’éducation, de santé, de logement, ou encore d’accès à l’eau potable.  Mais ce programme s’attache aussi à développer un climat de confiance qui favorisera les investissements étrangers et la création d’emplois, a-t-il ajouté.  M. Montes a d’autre part noté que, dans le cadre de cet accord avec le FMI, pour la première fois dans l’histoire de son pays, 17,9% du PIB serait consacrés à la lutte contre la pauvreté.  Enfin, le représentant a indiqué que cet accord ne constituait pas le seul effort déployé par le Nicaragua en matière de développement.  Il a à cet égard cité un mémorandum d’entente, signé avec l’Union européenne, qui doit encourager les investissements dans le pays au cours des sept prochaines années et ce dans trois domaines: éducation; développement économique et climat des affaires; et gouvernance et démocratie. 


M. CHIRACHAI PUNKRASIN (Thaïlande) a tenu à réitérer les remerciements de sa délégation au Secrétaire général pour l’organisation de la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques, qualifiant cet événement d’« important » et d’« urgent ».  Il a en outre espéré que les travaux de la Deuxième Commission pourront contribuer à renforcer la coopération pour faire face aux défis liés aux changements climatiques.  M. Punkrasin a ensuite rappelé que 2007 marque les 10 ans de la crise financière asiatique.  Il a fait observer qu’en dépit de la mise en œuvre de réformes économiques et financières profondes, des déséquilibres persistent et posent de sérieuses menaces à la stabilité financière mondiale.  Ces déséquilibres peuvent avoir des conséquences dramatiques, a-t-il averti.  Pour y faire face, il faut déployer des efforts substantiels et renforcer la coopération.  Il faut également que les institutions financières internationales gèrent mieux les flux de capitaux et réduisent la volatilité des taux de change, a-t-il préconisé, avant d’estimer que la Deuxième Commission a un rôle important à jouer en la matière.


D’autre part, il a insisté sur la nécessité de renforcer les efforts en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les pays développés doivent honorer leurs engagements, notamment s’agissant de leur aide publique au développement, a-t-il souligné, avant de se réjouir de la tenue du dialogue de haut niveau sur le financement du développement en octobre prochain.  Le représentant a également souligné l’importance de renforcer la coopération Sud-Sud, ainsi que la coopération triangulaire.  À cet égard, il a estimé que la Deuxième Commission doit jouer un plus grand rôle.  Elle doit être le moteur de la coopération internationale et doit renforcer les partenariats pour le développement.  Un partenariat mondial pour le développement doit assurer que tous, riches et pauvres, soient gagnants, a-t-il ajouté.  M. Punkrasin a également fait observer que le développement durable ne dépend pas d’une aide, mais doit dépendre du commerce et de possibilités, plaidant par là pour un meilleur accès au commerce mondial pour les pays en développement.  Le représentant de la Thaïlande a ainsi espéré que les négociations de Doha puissent être finalisées cette année ou, au plus tard, en 2008.


M. PAUL BADJI (Sénégal) a déclaré que les immenses défis posés par les changements climatiques amenaient à garder à l’esprit à la fois l’impératif de réaliser des changements radicaux dans les comportements pour atténuer les causes de ce problème, et l’exigence d’une plus grande attention aux besoins des plus démunis qui s’avèrent être les plus menacés.  Il a estimé que la solution à apporter à ce problème devait reposer sur un partenariat mondial solide, consacrant le partage des responsabilités, et accordant une grande importance aux besoins des moins nantis.  Selon lui, il s’agit de revisiter la problématique du développement durable sous le prisme de l’équilibre nécessaire entre les exigences environnementales et le besoin de développement des pays.  Face à l’ampleur de la tâche, il a affirmé que la lute contre les changements climatiques nécessiterait des investissements accrus dans la production et l’utilisation d’énergies propres et efficientes.  Elle nécessitera aussi des transferts de technologies appropriées à moindre coût.  M. Badji s’est félicité à cet égard de l’initiative « MDG Carbon Facility » lancée par le PNUD et a aussi souhaité que le Fonds mondial pour l’environnement, et le Mécanisme de développement propre du Protocole de Kyoto, jouent pleinement leur rôle. 


S’agissant de développement, le représentant du Sénégal a constaté que la pauvreté et le sous emploi demeuraient des défis majeurs pour les pays du Sud et a noté que les pays africains restaient enfermés dans le cycle infernal de la dette.  Il a d’autre part indiqué que la mobilisation de ressources pour le développement restait un problème entier et a espéré que la Conférence de suivi du Consensus de Monterrey, prévue en 2008, permettrait de trouver des solutions dans ce domaine.  Il a aussi fait valoir que la mondialisation semblait avoir consacré la marginalisation d’une vaste majorité des peuples du Sud et, face à l’impasse du Cycle de Doha, a suggéré qu’il était peut-être temps pour l'Assemblée générale de se pencher plus sérieusement sur le défi du commerce mondial.  Il a affirmé que le désenclavement numérique et technologique de l’Afrique pourrait faciliter l’essor économique de ce continent.  « C’est l’objectif que vise le Fonds de solidarité numérique proposé par le Sénégal au nom de l’Afrique », a-t-il ajouté.  Enfin, M. Badji a fait part des efforts de développement de son pays en notant que sa Stratégie de réduction de la pauvreté pour 2006-2010 était axée sur la réalisation des OMD et visait aussi à améliorer l’environnement des affaires afin d’encourager l’investissement.  Il a ajouté que son pays restait engagé dans la préservation de ses acquis sociaux, en ce qui concerne notamment l’accès à l’éducation et à la santé, la promotion de la femme et la lutte contre les maladies infectieuses. 


M. MOHAMED ALAHRAF (Jamahiriya arabe libyenne) a fait observer que sept années ont passé depuis que la communauté internationale a adopté les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il s’est inquiété que les efforts déployés par les pays en développement ne semblent pas permettre la réalisation de ces Objectifs pour 2015.  La communauté internationale a reconnu le droit au développement, et les partenaires du développement se sont engagés à aider ces pays à réaliser les OMD, a-t-il fait valoir.  Or, ces engagements n’ont pas abouti à des résultats concrets, a déploré le représentant.  L’aide publique au développement n’a pas augmenté et les pays, qui pourtant en avaient fait la promesse, n’ont pas accordé 0,7% de leur PIB à l’APD.  Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a ainsi plaidé en faveur du respect des engagements souscrits au niveau international.  Il a également insisté sur l’importance de créer un système commercial international fondé sur le multilatéralisme, la non-discrimination, et la transparence.  Aussi, les problèmes de commerce international devraient être surmontés pour permettre aux pays en développement d’accéder aux marchés internationaux.  Le représentant a ainsi plaidé pour la relance des activités de l’Organisation mondiale du commerce et espéré que l’impasse actuelle dans les négociations de Doha sera surmontée pour donner satisfaction à toutes les parties.  Les pays en développement sont tributaires des institutions financières internationales, a-t-il en outre fait observer, plaidant par là en faveur d’une plus grande participation de ces pays dans les processus de prise de décision de ces institutions. 


S’intéressant ensuite aux changements climatiques, il a fait observer que ce problème est devenu une question d’intérêt international.  La communauté internationale doit s’efforcer de réduire les effets des changements climatiques, notamment en améliorant l’utilisation de l’énergie et en utilisant des sources d’énergie propres, a-t-il souligné.  Il s’est à cet égard félicité de l’initiative de l’Union européenne de diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans un laps de temps donné.  Il a également  espéré que la communauté internationale saura apporter son concours et son assistance financière aux pays en développement pour les aider à faire face aux défis posés par les changements climatiques.  Le représentant a en outre préconisé que la communauté internationale appuie les efforts de développement des pays en développement, et ce, en forgeant des partenariats efficaces basés sur la transparence et se fondant sur les plans nationaux de réalisation des OMD.  M. Alahraf a fait observer que d’une manière générale la communauté internationale devrait développer une stratégie pour que la mondialisation revête une dimension humaine axée sur le développement.


M. DJANKOU NDJONKOU, Représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a tenu à informer la Deuxième Commission des récentes décisions prises par la communauté internationale.  Aussi a-t-il rappelé que la Déclaration ministérielle de 2006 du Conseil économique et social a, à l’instar du Sommet mondial de 2005, mis en exergue le rôle central et productif du travail décent pour l’éradication de la pauvreté, pour la croissance économique et pour le développement durable.  Il a fait observer que bien que la notion de travail décent soit absente dans la formulation originelle des Objectifs du Millénaire pour le développement, le travail décent est maintenant accepté comme objectif mondial.  Aujourd’hui, près de 2,8 milliards de travailleurs ne gagnent pas assez pour vivre et nous ne devons pas occulter le fait que la mondialisation est loin d’être égale, a-t-il poursuivi.  De plus, de nombreuses personnes sont à la recherche d’un travail et vivent dans une situation de pauvreté structurelle.  Le représentant de l’OIT a à cet égard estimé que la Deuxième Commission doit se poser la question des politiques à mettre en œuvre pour faire face à ces problèmes.  Il faut augmenter les possibilités d’emploi et accroître la productivité et les revenus des personnes vivant et travaillant dans la pauvreté, a-t-il insisté.  Il faut lutter contre la discrimination au sein du marché du travail.  Il convient en outre d’améliorer les termes dans lesquels les pays en développement font du commerce avec les pays développés, a ajouté M. Djankou Ndjonkou. 


En ce qui concerne les activités de l’OIT, il a expliqué que l’OIT répond aux demandes de soutien émanant de pays, en mettant un accent tout particulier sur le renforcement des capacités nationales et en assurant que les voix des employeurs, comme des employés soient entendues.  Ainsi, en Afrique, l’emploi et la protection sociale ont servi de base pour un programme régional.  En Amérique, le travail décent a été placé comme priorité dans les programmes de développement d’Amérique latine et des Caraïbes.  Et dans les États arabes, la libéralisation du commerce et la démocratisation ont attiré l’attention sur les principes fondamentaux du droit au travail et du droit au dialogue social.  Pour conclure, M. Djankou Ndjonkoul a fait observer que le travail décent ne peut être considéré indépendamment du développement durable.  Ainsi, face aux changements climatiques, la réponse de l’OIT passe par des initiatives de « Green Jobs », a précisé le représentant.  Le travail décent ne doit pas être promu au détriment du développement durable, a-t-il insisté.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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